L’auteur de « Rabbi Jacob », « Le corniaud », « La grande vadrouille », « L’as des as » et bien d’autres énormes succès cinématographiques, se nomme Gérard Oury et il aurait eu 100 ans cette année.
Pour commémorer cet anniversaire, Danièle Thompson sa fille, sa complice, sa collaboratrice préférée, lui offre et nous offre un superbe album-souvenirs retraçant sa vie et son oeuvre et Dieu sait que sa vie fut riche et son œuvre parlante, chacun de ses films atteignant des sommets au box office. Et Danièle Thompson a sa part de succès puisqu’elle a co-signé les scénarios avec son père.
Danièle Thompson et Jean-Pierre Lavoignat
Ce livre, paru aux éditions La Martinière, s’intitule « Mon père, l’as des as ». Elle l’a écrit à deux mains, accompagnée par Jean-Pierre Lavoignat, journaliste spécialisé dans le cinéma, ex rédacteur en chef du magazine « Première » et auteur de livres dont le dernier « Romy » (Ed Flammarion), pour lequel nous nous étions rencontrés à Toulon voici quelques mois.
Participent aussi à ce livre, des témoignages du vrai « As des As », Jean-Paul Belmondo, également héros du film « Le cerveau », Pierre Richard, qu’il fit tourner dans « La carapate » et « Le coup du parapluie », Valérie Lemercier qui, à l’ouverture des César 2007, reprit avec maestria le ballet de « Rabbi Jacob » dansé par Louis de Funès, Dany Boon, le seul à l’avoir coiffé au poteau, 40 ans après, au hit des rentrées cinématographiques avec « Bienvenue chez les Ch’tis » : 17.643.132 entrées pour les Ch’tis, 17.272.987 entrées pour « La grande vadrouille », Arnaud Desplechin qui fut un admirateur de la première heure du réalisateur.
Si sa carrière de réalisateur fut plus que brillante, il démarra dans le cinéma comme comédien à qui – le regrette sa fille – on confia beaucoup de rôles de méchants alors qu’il était si gentil dans la vie. Malgré ce métier en demi-teinte, il eut des partenaires prestigieux : Jean Gabin, Rock Hudson, Bourvil, Danièle Darrieux, Jean Marais, Sophia Loren, Jeanne Moreau, Gérard Philipe, Curd Jürgens et bien entendu Michèle Morgan qui resta sa compagne jusqu’à sa disparition.
La Ciotat, avec le maire, Patrick Boré – Rencontre à Ramatuelle
A noter qu’il reçut en 1991, la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur des mains de François Mitterrand, qu’en 2000 il prit le siège vacant de René Clément à l’Académie des Beaux-Arts et que ce fut Jean-Paul Belmondo qui lut son discours.
J’eus la chance, dans ma carrière de journaliste de rencontrer Gérard Oury, Danièle Thompson et Michèle Morgan, ensemble ou séparément, à divers moments de leur vie.
Je me souviens encore de cet après-midi passée dans leur propriété tropézienne « Les oliviers » en compagnie de Gérard et Danièle, conversation brillantissime, faite de simplicité, et de complicité entre le père et la fille. Cerise sur le gâteau : l’apparition de Michèle Morgan venue nous proposer de thé ! Inoubliable moment. Elégance, gentillesse, humour… Tout y était.
J’interviewais également plusieurs fois Michèle Morgan et retrouvais Gérard et Michèle pour la dernière fois au festival de Ramatuelle avec l’ami Jean-Claude Brialy. Encore un beau moment.
J’ivnitais Danièle Thompson à Toulon pour présenter « La boum » de Claude Pinoteau dont elle avait signé le scénario et il y a quelques mois, je la retrouvais pour l’inauguration de la place Gérard Oury à la Ciotat.
Nos rencontres à la villa des Oliviers
Aujourd’hui tous ces souvenirs se mêlent avec plaisir et nostalgie, à ce magnifique livre qui retrace une vie d’homme et d’artiste exceptionnelle et l’on revoit aussi avec tendresse, toutes ces photos qui, pour moi, ont jalonné 50 ans de journalisme.
Gérard Oury était, comme on le disait au XVIIème siècle, « un honnête » homme, plein de joie, d’optimisme, de talent, d’humour … C’était vraiment un As !
Jacques Brachet