Ce fut l’un de mes coups de foudre lors du dernier Festival de la Fiction TV de la Rochelle et ce, pour plusieurs raisons.
La première est que c’est une histoire qui se déroule dans le milieu de la musique classique, ce qui en fait une rareté. La seconde est que c’est un thriller psychologique fait de coups de théâtres, d’une intrigue complexe à rebondissements multiples. La troisième est que l’histoire est totalement emmenée par la musique. De la musique classique mais aussi des musiques originales signées par Etienne Perruchon et Eduardo Noya. Enfin, la distribution y est étincelante, menée par Marie-Sophie Ferdane entourée entre autres de Jacques Weber, François Vincentelli, Tomer Sisley, Laurent Bateau, Véronique Jannot, Tom Novembre et la lumineuse jeune comédienne Lina el Arabi, entre autres…
Le tout mené à la baguette par l’Orchestre National d’Île de France et tourné dans l’auditorium Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris.
Plusieurs sujets sont abordés dans cette série pas comme les autres : tout d’abord, la venue, à la tête de l’orchestre, afin de le sauver car il est en perdition, d’une femme, musicienne surdouée à la réputation sulfureuse, Hélène Barizet (M.S Ferdane), ce qui est encore rarissime de nos jours et ce qui ne plaît pas à quelques membres de l’orchestre plutôt machistes dont le meneur est François Vincentelli. D’où une rébellion qui va sourdre et s’amplifier lorsqu’elle balaie le premier violon, pourtant son ami (Tom Novembre) pour y placer une toute jeune et douée violoniste (Lina el Arab). Par ailleurs, son couple vacille et arrive, en mécène de l’orchestre, son ex (Tomer Sisley). Là-dessus va ressortir un secret de famille, une malédiction révélée par son père luthier (Jacques Weber). D’autres histoires vont se greffer, quelques morts suspectes, durant ces six épisodes de 52 minutes créés par Marine Gacem, Laura Piani et Clara Bourreau et réalisés par le réalisateur québécois Louis Choquette.
François Vincentelli, Marie-Sophie Ferdane, Tom Novembre, Louis Choquette
C’est une splendide fresque chorale qui vous tient en haleine d’un bout à l’autre, portée par la musique – les musiques devrais-je dire – qui apporte son lot d’émotion et vous emporte. A noter que si les comédiens sont doublés pour la musique, par les soliste de l’orchestre, tous ont été coachés afin que chaque geste soit réel, ce qui est une performance.
En finale, tout le monde va trouver son compte dans cette série originale, des amateurs de thrillers aux amateurs de musique, dans des intrigues bien menées et maîtrisées, dans une ambiance assez lourde même si la musique est sensée adoucir les mœurs !
Un très beau cadeau que nous fait France Télévision.
Jacques Brachet