Rebecca Hampton, Stéphane Hénon, Michel La Rosa, François Viette, Patrick Jorge
Le 21 décembre, jour de l’hiver est la nuit la plus longue… Donc… le jour le plus court.
C’est le jour qu’a choisi Patrick Jorge, directeur de casting, passionné de cinéma, pour créer en 2005 « Le jour le plus court » mais court, veut dire aussi court-métrage, ce petit film que l’on voyait Antan en première partie du « grand film » et qui permettait à de jeunes artistes, réalisateurs, auteurs, comédiens, techniciens, de démarrer dans le cinéma.
Presque tous sont passés par là et Patrick Jorge a eu envie d’apporter les preuves qu’un court-métrage est un tremplin, même aujourd’hui, de faire ses preuves, de se faire connaître, même si de nos jours peu de cinémas jouent le jeu, préférant mettre en première partie des pubs et, nous dit Patrick, préférant également payer une indemnité pour non-passage de courts métrages, la pub rapportant plus !
Si notre ami Patrick continue sa croisade du court métrage, le CNC lui a piqué l’idée, faisant de cette journée une journée nationale qui se déroule… en mars, ce qui est loin d’être le jour le plus court !
Quant à lui, il parcourt les festivals et il a du boulot car il y en a plus de 500 dans l’année, sans compter ceux qu’il a créés ! Et à chaque fois, il y ramène des trésors enfouis sous la poussières de cinémathèques, de hangars, de garages…
Rencontrant le directeur du Six N’étoiles Jérôme Quaretti, l’idée germe en eux de retrouver cette tradition et voilà qu’en ce 21 décembre renaît « Le jour le plus court » où Patrick vient avec des trésors et quelques amis : Rebecca Hampton, Stéphane Hénon, Michel La Rosa, tout doit issus de la série « Plus belle la vie » et notre ami François Viette, plus connu sous le nom de « l’élève Ducobu », seynois d’origine et travaillant au Six N’étoiles.
Tout ce beau monde donc fait partie de la sélection que Patrick nous a offert en cette belle courte nuit de pré-Noël !
Beau début de soirée avec « Les tontons flingués », court-métrage que Patrick a concocté, réalisé par Yacine Sersaz pour les 50 ans de la sortie d’un film aujourd’hui devenu culte « Les tontons flingueurs » de son ami Georges Lautner. On y retrouve plein d’acteurs stars comme Lino Ventura ou Venantino Venantini, aujourd’hui disparus et pleins de « seconds couteaux » car à l’époque, les seconds rôles étaient pléthore et interprétés par de très grand comédiens, indispensables même s’ils n’étaient pas « des vedettes ». Cette scène du film qui se passe dans la cuisine, a été revue et corrigée et nous rappelle des souvenirs savoureux d’un film devenu culte.
Puis Patrick nous propose une série de courts-métrages qu’il a eu l’idée de faire tourner par des élèves de CM1/CM2 dans des écoles, en Savoie. Sous le titre « Courts d’école » tout a été conçu par les élèves : les sujets, les dialogues et toute l’équipe technique, ceci afin de faire découvrir l’envers du cinéma et peut-être de susciter des vocations. Dans l’un d’eux on y découvre Olivier Pagès, comédien vu dans de nombreux films, courts et longs métrages, série comme « Joséphine », « Mongeville, « RIS », « Magellan ». Comme d’autres comédiens il s’est prêté au jeu et le résultat est fort prometteur. A tel point que cette série pourrait passer à la télévision, en faisant le tour de France des écoles.
Et voici que Patrick nous offre un OVNI dans lequel on retrouve en 1999, une toute jeune et déjà fort belle Rebecca Hampton « Loin de Syracuse », un espèce de thriller où un flic blessé est pourchassé par des truands. Un film assez glauque, illuminé par le regard bleu de la blonde Rebecca dont j’ai la chance d’être l’ami. Aujourd’hui elle écrit, joue toujours dans « Plus belle la vie » et a créé une très jolie pièce « On meurt où on veut » avec Anouk Franchini, qu’elle joue en tournée jusqu’au 9 février.
Son complice de »Plus belle la vie, » Stéphane Hénon, que je rencontre plus au festival de la Rochelle qu’à Marseille, s’il joue toujours dans la série, est passé à la réalisation avec un court-métrage intitulé « Némésis », l’histoire de quatre éboueurs qui rencontrent une fille totalement nue entre deux sacs poubelles et la ramènent chez eux. Drôle de film et film drôle récompensé dans plusieurs festivals. Il faut dire qu’il a eu la chance d’avoir comme chef opérateur, celui de Besson pour « Le grand bleu » et « Subway », Carlo Varini, entre temps disparu accidentellement. On y trouve également les tout débuts de Noémie Merlant, que l’on a pu voir dans « Julie Lescaut », « La loi de Christophe » et au cinéma cette année dans deux films : « Le retour du héros » de Laurent Tirard et « La fête des mères » de Marie-Castille Mention-Schaar.
L’on passe à un autre ami : Michel La Rosa, que je retrouve après quelques années et avec lequel j’ai participé à une émission hebdomadaire de France 3 « Tremplin » dont il était l’animateur. C’est là que nous avons rencontré Céline Dion, toute jeune chanteuse alors et qui, rencontrant C Jérôme, lui avait dit espérer avoir une aussi belle carrière que lui !!!
Bref, animateur radio, télé, directeur des programmes de France Bleu Provence, animateur de « Matin bonheur », « Télé Achat », producteur, il a, en 2010 sauté le pas pour devenir comédien. On a pu le voir dans des séries comme « Camping Paradis », « Boulevard du Palais » et aujourd’hui dans « Plus belle la vie ».
Rencontrant notre ex Ducobu dans un festival, François Viette, ils se retrouvent sur la même longueur d’onde et décident de travailler ensemble. Ainsi est né « La vie tranquille de Monsieur Raymond » présenté ce soir-là. Ils ont d’ailleurs en projet, une série sur un psychopathe… gentil, nous précisent-ils, mais qui osent faire ce que nous n’oserions pas faire. Le pilote est écrit et s’il plait, il deviendra une série.
Enfin, démarrant sur Lautner, Patrick termine avec son ami pour lui rendre hommage, d’abord avec un court métrage dont il a écrit le scénario, « Retenez bien ma gueule ! » réalisé par Mathias Gomis, où Lautner devient comédien et ce sera sa dernière apparition, aux côtés de Michel La Rosa, Elodie Varlet, et Daniel Russo.
Enfin, une véritable pépite, le premier film, un moyen métrage, réalisé par Georges Lautner, « Les bons vivants », qui voient, outre ses débuts de réalisateur ceux de Mireille Darc, Bernadette Laffont et Louis de Funès dans une histoire rocambolesque où l’on retrouve déjà toute l’empreinte de Lautner dont on connaît l’éclatante filmographie, la beauté de Mireille Darc et Bernadette Laffont, les débuts d’une pléiade seconds rôle dont Jean Richard et enfin un Louis de Funès dans lequel, déjà, tout est là : les gestes, les mimiques, tout ce qui a fait son succès. A noter aussi les débuts de Michel Audiard comme dialoguiste et deux techniciens qui deviendront de célèbres réalisateurs : Robin Davis et Claude Pinoteau.
Du beau monde déjà, ce qui prouve l’importance du court métrage qui a vu débuter tant de gens aujourd’hui devenus célèbres et qui est une source infinie de talents en devenir.
Grâce à Jérôme Quatteri, Noémie Dumas, Patrick Jorge et nos quatre invités, nous avons passé une originale et belle soirée et ce n’est pas fini puisque Patrick a promis solennellement de renouveler chaque année au Six N’étoiles, ce rendez-vous du jour le plus court avec d’autres trésors.
On a déjà hâte !
Jacques Brachet