Comme Dutronc, « toute sa vie il a rêvé d’être une hôtesse de l’air »… Et d’entrée de jeu, il nous avoue être arrivé à être une hôtesse de l’air… avec des c…lles !
Et à partir de là, de nous raconter son ascension dans le ciel du monde entier, ses péripéties avec les passagers et Dieu sait s’il a des anecdotes à nous raconter, qu’il a notées sur son propre journal de bord… Et c’est du vécu, du premier jour dans sa compagnie jusqu’à sa démission pour cause d’humour. Humour qu’il nous offre durant une heure et demi sans répit avec une énergie, une faconde venue du ch’ti qu’il est et dont il a gardé l’accent et quelques expressions qui vont faire mourir de rire la salle pleine du théâtre Galli.
Et puis, comme il est cash et… ne s’en cache pas, il nous raconte comment ses parents ont appris et digéré le fait d’avoir une Marie Toutoule – expression pour dire gay en ch’ti – qui en plus, leur présente son petit ami allemand nommé Ahmed ! D’autant qu’ils avaient déjà dû connaître cette situation avec sa sœur qui est lesbienne ! A mourir de rire tant il est expressif dans la façon d’imiter sa mère, son père et sa sœur… Oh Oh… C’était pas vraiment le bonheur pour eux si ça l’a été pour nous ! Avoir une fille conducteur de poids lourds et un fils hôtesse de l’air… Le monde à l’envers !
Sur scène il raconte, il mime, il rit beaucoup, il danse… restes minimalistes de son passage à « Danse avec les stars ».
Mais il est réaliste et s’il est resté six semaines dans cette émission, malgré les critiques acerbes du jury, il sait que ce n’est que parce que les gens et le public qui l’aiment ont voté en masse… jusqu’à ce que ne soit plus crédible du tout !
Autre sketch irrésistible lorsque, vêtue en hôtesse de l’air, il fait passer les tests aux futurs stewards et hôtesse, en prenant un spectateur dans la salle. Et encore cette hôtesse qui n’a plus d’âge et qui se cramponne au chariot comme si c’était un déambulateur à roulettes.
En passant il remercie Stéphane Plaza qui est devenu son ami (faute de mieux… il n’est pas pédé nous assure-t-il !) après lui avoir trouvé un appartement alors qu’il était fauché pour la Nième fois à la suite de séparations d’amants malintentionnés. Il remercie aussi Laurent Ruquier qui l’a beaucoup aidé (sans liaison !) et l’a invité à entrer à son émission « Les grosses têtes ».
En fait, il nous raconte sa vie qui est loin d’être triste et nous a fait hurler de rire durant tout le spectacle.
Après celui-ci, il nous a été difficile de faire une interview, d’abord parce qu’il répond à toutes les questions qu’on pourrait se poser durant une heure et demi et puis parce qu’une bonne partie de sa famille était là dans la salle, ainsi qu’une des premières hôtesse de l’air avec qui il avait travaillé.
Des retrouvaille familiales donc, dans lesquelles il m’englobe et me remerciant d’être venu, m’embrassant, me tutoyant comme si nous nous étions toujours connus.
Simplicité, gentillesse, sourire permanent… Ce nouveau petit elfe de l’humour est bien sympathique.
D’autant qu’après ça, il est encore allé discuter avec le public qui l’attendait, n’étant pas avare de selfies et de dédicaces de son livre.
Son livre, paru chez Michel Lafon, s’intitule « Le carnet de bord de Jeanfi ». Prolongement de son spectacle, on y retrouve blagues et anecdotes, récits de voyages car il a fait le tour du monde, on apprend plein de choses sur la vie d’un avion, il y a des jeux, des quiz et l’on se marre tout autant que durant son one ma show.
Enfin un humoriste qui sort de l’ordinaire et qui, malgré quelques propos à ne pas laisser dans les chastes oreille d’enfants. Et il y en avait au premier rang, à son grande confusion. Mais le sketch sur son escale asiatique dans un club échangiste, avec plein de mimiques afin de pas employer certains mots, c’est du grand art !
« Jeanfi décolle » est le titre de ce spectacle qui nous a fait décoller avec lui sur les cimes du rire.
Jacques Brachet