Que peuvent avoir en commun une brocanteuse (Fiona Gélin), une religieuse (Sonia Dubois) et une pute (prononcez « pioute » car elle est russe – Katia Tchenko) ? En dehors de trois prénoms de fleurs, elles sont demi-sœurs et le découvrent au moment où elles sont appelées pour le décès leur père et pour un testament où il avoue tout. Et puis vient se greffer un superbe black qui se dit neveu adoptif du même père (David Chenaud). Tout pourrait être parfait mais ce beau black avoue qu’il est « aussi » flic, qu’il enquête sur la mort suspecte du-dit père et que ce pourrait être l’une des trois filles qui serait la coupable !
De situations burlesques en coups de théâtre, la pièce signée Bruno Druart, dans une mise en scène de Jean-Philippe Azema, est menée tambour battant par quatre comédiens pleins d’énergie qui ont fait rire un théâtre Galli bien rempli car les situations burlesques et les répliques explosives n’engendrent pas la mélancolie.
Retour dans les coulisses où les quatre comédiens m’attendent, entre autre ma copine Fiona Gélin avec qui on a, depuis quelques années, une belle complicité.
Mais auparavant, beaucoup de monde les attend : une grande partie de la famille de David Chenaud, qui vit dans les parages. D’ailleurs, assises à côté de moi, ses nièces attendent avec impatience que « Tonton » apparaisse sur scène ! Ils sont venus, il sont tous là.
Et puis il y a Lydie Gélin, dernière épouse de Daniel, venue embrasser Fiona, et quelques autres amis de Sonia et Katia ainsi que la famille du metteur en scène… Ça en fait du monde !
Mais enfin on se retrouve au restaurant le Galion pour papoter entre saumon et brochettes.
Tous quatre s’entendent comme larrons en foire et la tournée, de leur propre aveu, est un plaisir, d’autant que les salles sont pleines.
« La tournée continue jusqu’au mois d’avril – me précise Fiona –
Et après ?
Je prépare une conférence sur la résilience. Puis, si Dieu veut, je remonterai mon seule en scène « Re-belle » et puis… j’arrête tout !
Quoi ?
Oui, je crois que je commence à en avoir marre de cette vie, même si j’aime mon métier. J’ai passé l’âge d’attendre et il me semble que je ne suis pas à ma place. Je pense qu’une page va se tourner.
Pour faire quoi ?
D’abord partir un an très loin. Le Mexique ou les Caraïbes.
Et ton projet de festival de Poésie en hommage à ton père ?
C’est toujours d’actualité mais c’est très difficile à monter, St Malo, la ville de mon père, est toujours d’accord mais c’est long à se réaliser. J’aimerais que les gens se rendent compte que mon père était un grand poète et j’aimerais pouvoir éditer ses œuvres. En attendant je suis sur l’écriture d’un troisième bouquin… On verra
Et vous Sonia ?
Pour moi, tout va bien merci ! Je suis heureuse de faire cette tournée d’autant qu’on s’entend tous très bien et que j’ai retrouvé ma copine Fiona avec qui j’avais joué « Les amazones ». D’ailleurs c’est aussi grâce à elle que j’ai joué « Les monologues du vagin » après elle.
Et votre actualité, c’est la télé, l’écriture ?
L’écriture est toujours là. J’ai quand même écrit 15 livres en 20 ans. Pas mal, non ? Et j’y reviens de temps en temps.
Un projet ?
Je sais que ce sera sur la gastronomie mais je ne sais pas encore si ce sera un roman… Ou des recettes de cuisine !
Et la télé ?
J’anime une émission sur Between TV. C’est une émission sur la vente d’objets d’art. Vous voyez, je varie les plaisirs !
Et vous Katia : 80 films, 56 pièces de théâtre à votre actif… pas mal !
C’est la rançon de la gloire… ou de l’âge !
C’est vrai que je ne m’arrête jamais, que ce soit comédie, chant, danse. Je sais tout faire, ce qu’on m’a souvent reproché car en France, c’est comme ça, on ne peut pas tout savoir faire. Ca commence à changer mais ça a été long. Sur ma carte d’identité il y a « artiste dramatique », ça veut tout dire.
Vous avez une formation classique ?
Je suis sortie du Centre National d’Art Dramatique et du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec des premiers prix. J’ai suivi des cours de ballet russe et avec tout ça on m’a demandé de choisir… Et j’ai choisi l’opérette ! J’ai joué avec josé Villamor, Georges Guétary, Luis Mariano, j’ai joué dans « Sweet Charity »… j’ai fait des revues aux Folies Bergère et au Moulin rouge…
Mais j’aime tout faire. Je viens de tourner un épisode de « Alice Nevers » avec Pierre Douglas et, encore pour la télé « Un fils parfait »… une histoire très glauque… J’aime les contrastes !
Vous avez la santé !
Et je l’entretiens, en dansant, en faisant des abdominaux… Mon corps réclame, c’est à la fois physique et psychique !
Et j’espère reprendre mon spectacle russe où je joue et chante avec deux musiciens… pour m’éclater
Enfin David, seul mec dans ce tiercé de femmes, comment vous sentez-vous ?
Très bien, je m’entends super bien avec elles. Elles sont assez bienveillantes… malgré leur âge ! (Cris de protestation !) non je rigole, je suis très heureux parmi elles.
Vous aussi vous êtes pluridisciplinaire ?
Oui et comme on me l’a dit cent fois : « Tu fais tout, tu fais rien ! »… Mais je fais, c’est le principal car je suis un artiste et je m’exprime, quelle que soit la discipline.
Par quoi ça a-t-il commencé ?
Par des pubs puis j’ai fait des séries TV (Ainsi soient-ils – Scènes de ménages, Joséphine ange gardien), du one man show (Et dieu créa… David), du théâtre, des télé-films… Je suis un autodidacte, donc j’ai débuté un peu en dilettante, j’ai commencé à rencontrer des gens, j’ai fait de la figuration, puis des petits rôles et petit à petit ça a évolué avec des rôles plus importants, aussi bien au théâtre qu’à la télé.
Et où vont vos préférences ?
C’est indubitablement la scène mais j’aime tout faire quand ce qu’on me propose m’intéresse comme cette web télé « Loulou » qui cartonne et dont je tourne la deuxième saison.
Ce soir c’était un peu particulier...
Oui car une partie de ma famille était là. Ils vivent à Toulon, au Beausset et du coup, on n’a pas l’occasion de se voir souvent. Ça a été formidable de tous les retrouver ».
Durant la pièce, des trombes d’eau se sont abattues sur Sanary et donc sur le théâtre Galli, perturbant quelques instants la représentation où justement, il était question d’orage ! Mais ça n’a pas duré et tout s’est terminé en chanson avec nos quatre lurons qui nous ont démontré ce qu’étaient de vrais artistes pluridisciplinaires !
Bravo à eux !
Jacques Brachet