Au départ il y deux frères. Deux Seynois. Deux passionnés de musique… Deux épiciers !Sébastien et Cédric jouent, chantent, écrivent, composent. Peu à peu leur premier métier va s’estomper et il vont essayer de vivre de leur passion, jouant dans les rues puis dans de petits lieux, dans de plus grands, dans des festivals, faisant des disques et parcourant la France, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, dormant chez l’habitant… Pas beaucoup dans leur région car on le sait, nul n’est prophète…
Aujourd’hui c’est en train de changer et, après plus de dix ans de « galas-galères » nos deux Seynois (qui vivent aujourd’hui entre Carnoules et Sanary) ont eu envie d’évoluer et vont faire appel à trois autres musicos, des potes qui savent jouer, évidemment.
Et c’est ainsi que Petite Musique, le duo, devient un quintet.
On y trouve donc Cédric, à la compo, au chant et à la guitare, Sébastien à l’écriture, au chant et au violon et voici qu’arrivent Buck, à la basse, aux claviers et aux chœurs, Olivier à la batterie et Tony à la guitare et au banjo. Tous Varois.
Et ils viennent de sortir ce qui sera leur premier disque ensemble, en fait le cinquième de Petite Musique, drôlement intitulé « Le coquelicot vertigineux d’être là »… Pourquoi pas ?!
Évidemment, une explication s’impose :
« C’est – nous disent-ils – un titre qui ouvre à l’imaginaire, basé sur l’une de nos chansons centrales de l’album « Dissolution ». Ca interpelle et c’est poétique, non ? »
Poétique en effet car les paroles de cet opus le sont particulièrement, sur de belles mélodies, efficaces. Poétiques mais à la fois réalistes, ce qui n’est pas souvent le cas.
« C’est un amalgame entre poésie et réalité. La poésie seule pourrait être ennuyeuse, la réalité rébarbative… Les deux mises ensemble donnent notre ton, notre marque de fabrique… notre petite musique à nous… »
Qu’est-ce qui change, lorsque de deux on passe à cinq ?
« Beaucoup de choses. Ca fait d’abord évoluer notre musique puisque de nouveaux instruments, de nouvelles voix viennent automatiquement donner une autre couleur. Chacun apporte sa personnalité, son univers qui est particulier. C’est une nouvelle expérience qui nous oblige… à travailler ! Du moins différemment puisque chacun apporte ses idées.
Il est vrai que les trois nouveaux venus sont des amis de longue date, et pour mieux nous connaître et être sur la même longueur d’onde, nous sommes partis en résidence, vivant ensemble 24 heures sur 24. Ca soude ou ça casse. Et ça a été une belle aventure humaine et musicale, qui a apporté au groupe une évolution et une harmonie.
Et puis, c’est comme en cuisine : lorsqu’on ajoute de nouveaux ingrédients, où c’est raté, ou il y a une émulsion, une alchimie, une magie qui s’en dégage. Aujourd’hui nous faisons d’autres choses, avec des produits frais et nous espérons que la recette est réussie !
Vous avez quand même une vision assez pessimiste de la vie…
Est-elle aujourd’hui optimiste, la vie ? Il y a, certes, une certaine violence, pas mal de résistance mais c’est la vie d’aujourd’hui et on essaie de la dire avec nos mots et tout en étant lucides, nous essayons de le dire le plus joliment possible. L’art transcende les choses et nous fait grandir, mûrir et réfléchir. J’espère qu’il en est de même pour le public.
Votre musique est empreinte de folk, avec un violon superbement omniprésent…
Oui, parce que, justement, elle vient de la folk, de la tradition orale. Ce sont de vraies mélodies qui ne sont pas simplement murmurées ».
Aujourd’hui, nos ex-épiciers varois et leurs nouveaux complices, commencent à écumer le Var tout en continuant leurs va et vient sur la Suisse, d’où ils reviennent, la Belgique, bientôt le Portugal et bien sûr, toute la France, pays qu’ils aiment profondément.
Et, après ce spectacle en première partie d’Oldelaf à l’Espace Malraux de Six-Fours, où nous les avons rencontrés, vous pourrez aller découvrir nos cinq compères le 10 mai à la fête de la Marseillaise à la Seyne, le 16 mai au cinéma du Luc, le 31 mai au café-théâtre de la 7ème Vague de la Seyne qui est un peu leur QG et au festival du Jardin des Oliviers à la Londe, le 8 juillet.
D’autres dates sont en préparation.
Allez découvrir cette belle Petite Musique qui, à n’en pas douter, deviendra grande.
Jacques Brachet