C’est un grand mec d’apparence nonchalante, le sourire et le regard d’une grande sérénité et d’une grande gentillesse. A la Rochelle on ne pouvait le rater car il était omniprésent, tout en étant très discret, promenant sa longue silhouette et allant à la rencontre des gens du métier.
Brice Massée a plusieurs casquettes : il est scénariste, script doctoring c’est à dire qu’il aide réalisateurs et scénaristes à l’écriture, à la rédaction multimédia, analyse et aide au développement de scénarios.
« Depuis mon adolescence – me confie-t-il – j’ai toujours aimé écrire. J’avais peu de copains, j’étais dans un collège… un peu pourri ! A partir de là, je me suis renfermé sur moi-même et j’ai d’abord commencé à lire des BD de science-fiction.
J’avais un père passionné de cinéma et le premier film qu’il m’a emmené voir, c’est « Les dix commandements ». Ca a été le déclic. J’ai été à tel point imprégné par ce film que j’ai commencé à rêver de trucs grandioses ! Pour moi, c’était ça le cinéma. Depuis, j’aime toujours les grandes histoires épiques.
Tu n’écrivais pas encore pour le cinéma ?
Évidemment non ! J’ai, comme tout le monde, trouvé un boulot qui ne me plaisait pas plus que ça. J’ai travaillé durant huit ans dans une ambiance délétère. Jusqu’au jour où un concours de circonstances a fait que je suis tombé sur un article proposant un stage de dramaturgie préparant au métier de scénariste. C’est alors qu’il y a eu des licenciements économiques dans ma boîte (je vivais dans les Ardennes). Je suis alors allé à Pôle Emploi expliquant ce que je voulais faire. L’idée leur a paru originale car c’était la première fois qu’on leur demandait ce genre de formation !
Tu es donc parti ?
Oui, à l’INCA à Avignon où j’ai étudié le scénario pour divers supports, BD, vidéo, courts et longs métrages. Je suis tombé sur des gens formidables et j’ai compris que j’étais sur la bonne voie. J’en suis ressorti avec un diplôme reconnu par la SACD et j’ai écrit mon premier court métrage… pour une production pakistanaise qui est passée en avant-première au cinéma d’Epernay.
Ca t’a ouvert des portes ?
Oui car j’ai continué à faire des courts-métrages, un clip vidéo et en parallèle, je suis entré dans une association de scénaristes « Séquence 7 » où je corrigeais des scénarios. J’en ai corrigé un d’ailleurs, pour un réalisateur suisse, Gilbert Mene, intitulé « 1939 », un film sur les migrants et les clandestins et leur exploitation.
Tout ça paraît facile…
… Mais ça ne l’est pas car c’est un long chemin, on ne rencontre pas toujours des gens honnêtes, certains profitent de notre naïveté et du fait qu’on ne connaît pas les ficelles du métier.
Mais jamais rien ne m’a arrêté et j’ai aujourd’hui une agence qui gère mon travail : Artadam.
J’ai un projet de série pour Kien Productions et j’écris un sujet de sciences-fiction qui reste mon style préféré.
On peut en parler ?
C’est l’histoire d’un alchimiste du Moyen-Âge qui découvre le secret de la vie éternelle ce qui va le mener jusqu’en 2030. C’est encore difficile à concrétiser en France, aussi, je suis tourné vers l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis qui sont beaucoup plus réceptifs à ce genre de projets. »
Et il y arrivera, notre ami, car, malgré ce calme, cette sérénité, il a une force de caractère qui fait qu’il ne lâche rien.
« La force tranquille » pourrait s’adapter à lui !
Jacques Brachet