Dijon – Paris – Lyon – Six-Fours.
C’est le parcours d’un jeune garçon de 27 ans, né dans une famille de coiffeurs et, les chats ne faisant pas des chiens, il a, dès l’enfance, été pris de passion pour ce métier, même si sa mère ambitionnait pour lui une profession dans le milieu médical où, disait-elle, il gagnerait mieux sa vie !
Anthony Millet est donc né à Dijon et son enfance s’est passée entre les salons de ses parents et de sa tante, tante qui le prend comme apprenti à l’âge de 14 ans.
Il « montera » à Paris pour passer les CAP de coiffure et de coloriste. Après les avoir obtenus, il se rend compte qu’il ne pourra jamais vivre à Paris où il lui manque l’essentiel : le soleil.
Il fera une année à Lyon, le temps de passer son brevet professionnel, il travaillera avec les salons Dessange et Franck Provost. Pourquoi ces deux stars de la coiffure ?
« Dessange, pour la qualité, Provost pour la rapidité d’exécution – nous explique-t-il – tous deux se complètent et Prouvost possède une technique de coloriste très au point ».
Puis retour à Dijon où il retrouve sa tante et ouvre son propre salon. Il a alors 23 ans.
« Anthony, comment vous retrouvez-vous à Six-Fours ?
Je connaissais Six-Fours parce que j’y venais en vacances et j’ai toujours adoré cette ville. Je voulais ouvrir un deuxième salon, me rapprocher du Sud et du soleil et j’ai commencé à chercher sur Internet. Il se trouve que je suis tombé sur le salon Dessange… à Six-Fours ! Ouvert en 92, il était à vendre et je me suis dit : pourquoi pas ?
Vous avez donc repris la marque Dessange ?
Non. Ni Dessange, ni aucune autre. Je voulais avoir toute ma liberté sans être assujetti à une marque, une façon de faire. Je ne voulais avoir de directives que les miennes. J’ai donc créé ma propre enseigne, comme à Dijon.
Ca a été facile de trouver ses marques dans une ville où l’on ne connaît personne ?
Curieusement, ça a été plus facile qu’à Dijon où j’ai vraiment galéré. Mais je me suis battu, je me suis fait connaître par les réseaux sociaux, j’ai proposé des formations, j’ai passé des concours… Ca a duré un an et demi.
Ici, ça a été plus facile et je dois dire que la Mairie et en particulier le Maire, m’ont beaucoup soutenu et aidé, ce dont je leur suis très reconnaissant. Même si j’ai eu quelques personnes jalouses qui m’ont très vite envoyé l’URSSAF et autres services… Mais tout s’est bien passé.
Et pour les employées ?
Au départ, j’ai proposé à mes employées de Dijon de me suivre. Mais elles avaient toutes leur vie, leur famille. J’ai donc passé des annonces et j’ai été très surpris de recevoir une quantité incroyable de CV. J’ai fait le tri, j’ai organisé des formation et aujourd’hui nous sommes quatre à travailler.
Parlez-nous des tendances d’aujourd’hui ?
Il y a l’effet « wavy », c’est à dire un mouvement très souple, qui s’adapte aussi bien aux cheveux longs qu’aux cheveux courts. Côté couleur c’est le blond polaire, c’est-à-dire un blond tirant sur le blanc.
Avec sa collaboratrice Assia Soultana
Comment vous vient l’inspiration ?
Ça ne vient pas de nous mais de la rue. Il y a ce qu’on appelle des chercheurs de rues, qui observent la façon de s’habiller, de se coiffer des gens dans la rue car il faut savoir que les modes viennent toujours du peuple, ce n’est pas nous qui les inventons, nous les adaptons et c’est ce qui est formidable.
Continuez-vous à faire des formations ?
Sans arrêt, aussi bien pour moi que pour mes employées, pour être toujours dans la mouvance et pour qu’il y ait une cohésion entre nous. Rien n’est jamais acquis et il est essentiel et passionnant de toujours se remettre en question. Et puis nous participons à des concours.
C’est-à-dire ?
Il y a chaque année des concours internationaux où chaque salon peut participer. C’est en fait les clients qui décident en nous mettant tout au long de l’année des notes de 1 à 10 qui sont collectées. Nous avons gagné en 2016, 2017 et 2018 !
Il y a aussi le concours du meilleur coiffeur dont les prix sont attribués par un jury qui juge sur photo et sur un thème donné. J’avoue que ça ne m’emballe pas car ça ne se joue que sur l’artistique et j’aime être libre dans ma création. C’est au salon que ça se passe. Chaque jour je me dis : « Alors, aujourd’hui, qu’est-ce qu’on fait ? »
Vous avez un salon hommes-femmes…
Oui et une spécialiste en barbe. Nous travaillons à l’ancienne. D’ailleurs, nous allons réaménager le salon pour séparer les côtés hommes-femmes car aujourd’hui, les hommes veulent être plus discrets sur leur désirs de teindre leurs cheveux ou leur barbe ! Et la déco sera différente.
Vous êtes aux petits soins avec vos clients ?
Oui, d’abord parce que j’aime faire plaisir en offrant un café, un thé, une boisson. Je veux que ce moment passé chez nous soit le plus agréable possible, soit un moment de détente. Nous avons aménagé un patio pour que les clients puissent fumer ou grignoter quelque chose en toute tranquillité. Et puis je reçois des artisans qui, durant l’attente, proposent leurs créations, bougies, bijoux.. ».
Un visage souriant, une belle énergie, une gentillesse naturelle et un accueil amical, Anthony Millet, en dehors de son talent, respire la joie de vivre, la passion de son métier et le goût du contact humain.
Pour le plaisir… Le sien et celui de ses clients.
Jacques Brachet
Salon Anthony Millet – 70, rue de la République – 83140 – Six-Fours
O4 9434 89 04 – www.lsreservation.com/anthonymillet