Archives mensuelles : mars 2025

DALIDA au « Grand Echiquier »… Désenchanté

MIDEM à Cannes

Lorsque il a été annoncé un « Grand Echiquier » consacré  à Dalida, moi qui l’aimais et la connaissais bien, j’ai été enchanté de voir qu’une telle émission de prestige était consacrée à une telle icône qui 38 ans après sa disparition, continuait à traverser les décennies, chantée par la jeune génération, étant présente dans nombre de films jusqu’à se retrouver en générique de « James Bond !
J’avoue donc que je m’attendais à beaucoup de joie et d’émotion avec une émission brillante, chaleureuse en la retrouvant.
Hélas, je fus, comme le dis Mylène Farmer, on ne peut plus désenchanté, d’abord parce que, rendant hommage à la chanteuse, je m’attendais à la retrouver avec des documents, alors que la grande absente de l’émission était… Dalida elle-même ! Quant aux chanteurs venus soi-disant l’honorer, à part quelques exceptions, ils ont massacré les chansons. Marc Lavoine, fringué comme s’il allait au sport, avec un survêt, des baskets rouges et un manteau dans lequel il nageait, a massacré « 18 ans » et en a fait une chanson gay ! Barbara Pravi a pas si mal chanté « Bambino », malgré ses croix noires scotchées sur les seins et les fesses à l’air. On a fait venir Dave pourquoi ? Le seul qui, à part Orlando, connaissait Dalida et a souvent chanté avec elle, n’a eu que deux minutes de paroles. Ne pouvait-on pas passer un duo avec elle ? Il y en a eu plusieurs chez les Carpentier. Et que dire de la mezzo-soprano Farrah el Dibany vêtue en choucroute-chantilly qui a fait de Dalida une chanteuse d’opéra. Emma Peters a chanté « Mourir sur scène » comme si elle-même allait y mourir à la fin. Alain Chamfort, lui, est juste venu faire la promo de son nouveau disque. Manoukian, lui, a fait du Manoukian en s’emberlificotant, comme à chaque fois, dans ses discours incompréhensibles. Même Orlando, qui est d’habitude volubile lorsqu’il s’agit de sa sœur, était comme éteint. Il faut dire que Claire Chazal ne lui a pas beaucoup laissé la parole.

En tournée
Rose d’Or d’Antibes
Hyères, dernière rencontre

Heureusement Luz Cazal, voix merveilleuse et émouvante a fait une merveilleuse version de « Fini la comédie » et Vladimir Kornéev qui a chanté « Le temps des fleurs » à la manière slave. Il a donc fallu deux étrangers pour vraiment honorer notre Dalida.
Il y avait plein d’autres personnes à inviter : Lara Fabian qui a merveilleusement chanté Dalida, ou encore Michèle Torr qui a fait une émouvante reprise de « Pour ne pas vivre seule ».
Il y avait le couple Lama-Dona qui a écrit et chanté « Je suis malade ». Il y avait Ibrahim Maalouf qui a consacré un superbe disque aux musiques de Dalida. Il y avait Catherine Rihoit qui, sur les instances d’Orlando, a écrit la biographie de la chanteuse « Mon frère, tu écriras mes mémoires ». Il y avait Lisa Azuelos (fille de Marie Laforêt) qui a signé le magnifique biopic « Dalida…
Bref, il y avait beaucoup de gens, en particulier des femmes, qui auraient pu être de cet hommage, plutôt que ces artistes qui ne l’ont pas connue et ont pour certains « estropié » ses chansons
Et du coup, on s’est cordialement ennuyé à cet hommage qui n’en était pas un et nombre de fans ont dû être déçus.
Moi en premier.

Texte et photos Jacques Brachet

Olympia

Six-Fours – « Plurielles essentielles »
« Nous sommes fiers de vous »

Entre la journée du sommeil, de la saucisse, des LGTB, du patrimoine et tant d’autres, se glisse la journée des femmes le 8 mars… Un seul jour pour les femmes, les mères, les travailleuses, avouez que c’est peu !
Mais bon, aujourd’hui tous les jours arrive une journée de quelque chose… Il faudra donc s’en contenter.
A Six-Fours, le maire, Jean-Sébastien Vialatte, n’a justement pas voulu s’en contenter et a organisé une exposition de toutes les femmes agents – Remarquez qu’il n’y a pas le mot « agentes » !) qui font vivre sa mairie, dans tous ses services.
Après avoir fait des expos sur les personnes remarquables de la ville, l’honneur est donc aux femmes cette année avec une exposition de photos réunissant les femmes de tous les différents services dans lesquels elles s’investissent
Il pleuvait en ce vendredi, ce qui n’a pas empêché de réunir un aréopage  de ces femmes mais aussi d’adjointes et de conseillères municipales qui entouraient le maire.
Celui-ci les a remerciées, félicitées et honorées en leur disant que c’était en grande partie et quotidiennement grâce à elles qu’ils pouvaient réaliser de grandes choses dans sa ville, qui est la leur
également, et qu’elle est la ville où il fait bon vivre !
En effet, du sport à la culture en passant par la voirie, le patrimoine, beaucoup de belles choses ont été créées, réhabilitées, aménagées… Et cela grâce à un travail commun de tous les services et des agents municipaux et c’est une grande fierté pour lui.

« Je n’aime pas trop m’épancher et, vous le savez, certains l’ont peut-être même éprouvé il peut m’arriver d’être impatient ou piquant mais ce que je veux surtout vous dire, au nom du Conseil Municipal, au nom des Six-Fournaises et des Six-Fournais, et tout simplement en mon nom, c’est un immense bravo et un très grand merci pour tout ce que vous accomplissez…
… Dans un monde en pleine mutation, plus que jamais, je crois profondément que la commune est le bon échelon administratif, celui de la proximité, celui de l’efficacité et vous incarnez cet échelon.
C’est pourquoi, grâce à la saine et rigoureuse gestion qui est la nôtre depuis tant d’années et malgré le désengagement croissant de l’Etat, j’ai décidé le maintien d’un certain nombre d’avantages pour les agents municipaux…
… Mais plus que tout cela, je tenais à vous rendre un hommage appuyé et c’est ainsi qu’est née l’idée de cette exposition « Plurielles essentielles » à l’occasion de la journée de la Femme… »
C’est ainsi que dans le hall de la Mairie, vous pouvez découvrir 14 panneaux qui célèbrent la femme et surtout « Les femmes » qui œuvre dans cette demeure municipale.
Rassurez-vous l’an prochain, le rendez-vous est pris avec les hommes !!!

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

Olivier BOHLER : « Le cinéma italien a le soleil pour lui ! »

Pascale Parodi, Olivier Bohler, Noémie Dumas

Un trio de choc : Noémie Dumas, responsable du Six N’Etoiles, Pascale Parodi, présidente de l’association « Lumières du Sud » et leur invité Olivier Bohler.
Tous trois nous nous ont concocté une semaine du cinéma italien où se côtoyaient Francesco Rosi, Elio Petri, Mario Martone et deux réalisatrices, l’une, Francesco Comencini, fille d’un célèbre réalisateur prénommé Luigi, et dont on découvrait en avant-première « Prima la vita », émouvant hommage tout à la fois à son père et au cinéma italien. Et une belle découverte de deux magnifiques comédiens : Fabrizio Gifuni qui joue le rôle de Comencini et Romana Massiora-Vergano, qui joue sa fille tous deux fort émouvants, tout en finesse, en regards chargés à la fois d’amour, de tristesse, de détresse. Une avant-première pour débuter ce cycle mais aussi une avant-première pour le clore, avec le film de Maura Delpero « Vermiglio ou la mariée des montagnes ». Deux femmes pour célébrer cette fameuse « journée de la femme » et donc des réalisatrices, hélas pas assez nombreuse dans cet art.
Nos deux amies avaient donc invité le réalisateur Olivier Bohler, qu’on avait déjà rencontré en octobre dernier, venu présenter un documentaire cosigné avec Céline Gailleurd « Italia » un montage de films du cinéma muet italien qui fut très prolixe mais dont beaucoup ont disparu, le tout raconté par la sublime voix de Fanny Ardant.
Oliver est une encyclopédie du cinéma, ses icônes étant Pasolini et Melville et sa passion le cinéma italien.
On a toujours plaisir à rencontrer Olivier, tout autant passionné que passionnant.

« Le choix de ces films, Olivier ?
Dans les années 60, nous sommes dans un tournant du cinéma italien. Il était intéressant de pouvoir se questionner sur le changement ‘un cinéma mais aussi d’une ville, Naples donc, puisque les films de Francesco Rosi « Main basse sur la ville » et celui de Mario Martone « Nostalgia » s’y déroulent. Il y a des choses qui reviennent comme le questionnement du politique d’un film à l’autre. Après, il y aurait pu y avoir une programmation radicalement différente mais selon les disponibilités car on a voulu  éviter le néo-réalisme qui est beaucoup trop connu. On voulait montrer des choses un peu différentes comme le film d’Elio Petri « La classe ouvrière va au paradis ». C’est un peu un pari auquel, j’espère, le public adhèrera. Par ailleurs, il a fallu faire une programmation avec les films qu’on pouvait avoir car certains sont bloqués pour différentes raisons pour des histoires de restauration, de diffusion, de droits, de technique… ou même d’oubli. Donc on a fait avec… ou sans !
« Prima la vita » est donc une avant-première…
Tout à fait. C’est grâce à Pascale que je l’ai découvert. Il est sorti le 19 février et c’est une très belle découverte, un film d’une grande intelligence, d’une grande sensibilité, réalisé par la fille de Luigi Comencini, qui parle à la fois du cinéma italien et des rapports qu’elle a eus avec son père. Un film très autobiographique chargé d’émotion et de tendresse.
Et vous, passionné de Pasolini, vous n’en proposez pas un ?
Ça s’est déjà fait avec le centenaire Pasolini, mais cette programmation nous permet d’aller ailleurs et je trouve chouette de ne pas être dans des classiques absolus. Mon mémoire de maîtrise a été sur Pasolini. A l’époque, il était difficile de voir ses films, certains étaient interdits, plein de films n’étaient pas diffusés en VHS. Il fallait aller les acheter en Italie, enregistrés en mauvaise qualité. En 94,  j’avais proposé une intégrale à Aix et les gens venaient d’Avignon pour voir les films. On a refusé du monde à chaque séance parce que les gens ne les avaient pas vus depuis des années. Trouver tous ces films a été un énorme travail. Ça a été une aventure ! Du coup, aujourd’hui, on n’a plus besoin de créer un événement autour de lui.
Je pense que pouvoir parler de Comencini avec un film de sa fille était très intéressant. Et puis, parler de la classe ouvrière est aussi intéressant. Je suis curieux de voir la réaction du public !

Et la seconde avant-première ?
C’est la prolongation de ces deux journées mais qui est due à Pascale.
Alors Pascale ?
En fait, avec « Lumières du Sud », on voulait commencer à imaginer de faire un mini-festival pour tendre à un festival plus important. L’idée est de montrer le cinéma italien dans sa diversité. « Vermiglio » a été primé à la Mostra de Venise, réalisé par une femme, et ça me tenait à cœur que des femmes soient suffisamment représentées, qu’on puisse faire découvrir des réalisatrices italiennes. Le film sortant mercredi, ça tombait parfaitement avec cette programmation. On commence et on finit avec une femme !
Olivier, d’où vous vient cette fascination pour le cinéma italien ?
A l’époque où j’étais étudiant, on voyait surtout le cinéma français et le cinéma italien. Il y avait d’autres cinémas étrangers comme le cinéma grec, le cinéma espagnol, le cinéma portugais, le cinéma anglais mais à l’époque c’est le cinéma italien qui primait. Il fallait avoir vu les Rossellini, les Visconti. Je me souviens avoir vu quatre fois dans la même semaine « Ludwig » de Visconti… qui durait quatre heures et demi !
Par contre, nous avions alors beaucoup de réticences avec le cinéma américain contemporain, des années 70/80 ce qui était une erreur, je m’en suis aperçu plus tard.
Mais le cinéma italien c’est un cinéma unique en soi, d’une ampleur fabuleuse, du cinéma muet, au néo-réalisme. C’est le pays qui a le soleil pour lui. Au temps du cinéma muet, si on n’avait pas de soleil, on ne tournait pas ! C’est aussi un cinéma de la foule, Ca a toujours existé dès les premiers temps du muet.

Prima la vita

C’est aussi un cinéma politique et de société ?
Incontestablement, la politique en Italie est quelque chose de très fort, qui se transmet, qui continue d’irriguer le cinéma italien. C’est sans doute une spécificité italienne du fait de l’Histoire du pays. L’Italie est un pays qui a « inventé » le fascisme et qui a une histoire extrêmement violente autour de ça, qui importante pour les Italiens. Les cinéastes italiens l’ont pris à bras le corps et c’est toujours vivant dans la société italienne. C’est donc une réflexion toujours brûlante même aujourd’hui.
Votre autre passion : Melville… On est loin du cinéma italien !
(Il rit) Oui, il y a un pont avec les films qu’on va voir ! Mais dans « Le cercle rouge » on retrouve Gian-Maria Volonte c’est une coproduction franco-italienne. D’ailleurs dans les années 70 il y a beaucoup de coproductions franco-italiennes. Les comédiens étaient importés des deux côtés. Il y a eu de belles rencontres entre les deux pays.
Aujourd’hui, quels sont vos projets ?
(Il rit encore !) Je suis sur un projet… de science-fiction ! Et ce sera certainement une coproduction avec l’Italie ! On devrait tourner dans les Alpes, à la frontière italienne où des décors nous intéressent. On a entre autre besoin d’un vieux fort et historiquement, entre la France et l’Italie, il y a beaucoup de fortifications, chacune pour se protéger l’une de l’autre. Le film se passera dans un futur proche.
Et ça  se fera quand ?
Dans un futur proche !!!

Propos recueillis par Jacques Brachet

« Le Cœur des Femmes » à Six-Fours … 11 au 13 mars

Gabrielle Priolo, Dr Stéphanie Guillaume, Agrès Rostagno

Durant trois jours, Six-Fours recevra pour la quatrième fois le Bus du Cœur des Femmes, événement exceptionnel  qui, invite toutes les femmes pour un dépistage gratuit cardio-vasculaire et gynécologique, au village santé installé à l’Espace Malraux, par des professionnels de santé venus bénévolement  les dépister.
Lorsqu’on sait que quelque 200 femmes meurent chaque jour en France d’une maladie cardio-vasculaire (Un décès toutes les sept minutes), cette opération nationale a permis de dépister près de 15.000 femmes qui, trop prises par leurs activités professionnelles et leur vie de tous les jours, mais aussi, souvent, par précarité, « omettent » de penser à elles, au détriment de leur santé.
Ce bus est donc une manne pour toutes ces femmes pressées, oubliées qui, durant quelques heures, vont pouvoir penser à elles. Si c’est la quatrième fois que le bus s’installe à Six-Fours, nous le devons au Docteur Stéphanie Guillaume, Adjointe à la santé de la ville de Six-Fours qui, avec l’aide de son maire, Jean-Sébastien Vialatte, a eu… à cœur d’aider toutes ces femmes. Mais aussi Du Professeur Claire Mounier-Véhier, cardiologue et médecin vasculaire au CHU de Lille et Thierry Drilhon, cofondateur de l’association « Agir pour le cœur des femmes », toujours fidèles au poste.
En ce 5 mars, la salle de réunion brouillait de monde, car nombre d’élus mais aussi de bénévoles, avaient tenu à soutenir cette opération.

Sandra Kuntz, adjointe aux affaires scolaire, conseillère régionale, Afida Legheddar, conseillère municipale, Jean-Philippe Pastor, responsable numérique Gabrielle Priolo, Miss France Agricole, Dr Stéphanie Guillaume, adjointe à la santé, Agnès Rotagnoo, première adjointe, André Mercheyer, adjoint aux sports, Denis Perrier, adjoint à la communication, Dominique Antonini , conseillère municipale

« Cette année – nous dit le Dr Guillaume – est donc la quatrième édition du Cœur des Femmes, événement national, et nous sommes très honorés d’avoir été une nouvelle fois choisis parmi les 16 dates où le bus va parcourir la France. Je voudrais rappeler qu’au cours des trois précédentes éditions, plus de mille femmes six-fournaises et des alentours ont été dépistées, réorientées vers un parcours de soins. Cet événement est très important car il mobilise 190 bénévoles cette année dont 102 professionnels de santé que je tiens à vraiment remercier pour leur énergie qui aboutit à un magnifique projet ».
Thierry Drilhon était à Cannes pour la première date de cette édition, en attendant de rejoindre Six-Fours, la deuxième étape :
« Je dois, entre autre, remercier toutes les équipes de l’Assurance Maladie qui, depuis trois ans et demi fait un travail absolument formidable dans toutes les villes-étapes, qui aident toutes ces femmes en situation de précarité financière et sociale, à accéder aux soins, aux droits, à la prévention, notamment au domaine cardio-gynécologique et les faire réinsérer durablement dans ces parcours de soins, ce qui est essentiel et fondamental. Cette année, nous avons ajouté un écho doppler en plus d’un électro cardiogramme.
Ceci dit, nous sommes extrêmement heureux de revenir à Six-Fours pour la quatrième année. C’est une ville-étape qui est chaque fois source d’excellence, de performance et de bienveillance. Cela fait à peu près 16.000 femmes qui, en trois ans en France, ont été dépistées grâce au Bus, quelques 3.000 personnels de santé, essentiellement les acteurs locaux, qui ont participé à qui je veux rendre hommage car sans eux rien ne pourrait se faire. Malheureusement, selon les statistiques, 90% des femmes dépistées ont au moins deux facteurs de risques cardio-gynéco, ce qui prouve que cette opération est nécessaire. « L’intérêt – reprend le Dr Guillaume – est ce partenariat avec tous les professionnels de santé locaux, le but n’étant pas que de dépister mais aussi de pouvoir orienter les patient vers un médecin traitant, un cardiologue, un gynécologue, des sages-femmes qui sont impliqués dans cette action. Détecter, repérer, réorienter dans un parcours de soins est très important»

Thierrt Drillhon
Docteur Stéphanie Guillaume

Agnès Costagno, première adjointe disait sa joie de recevoir le bus une fois encore.
« Je voudrais souligner que nous avons aidé l’an dernier à réacquérir un matériel qui avait été incendié et détruit, ce bus représentant le bien-être des six-fournaises et ceci aussi grâce à l’équipe de choc que le Dr Guillaume a initié de main de maître. Je dois dire que je suis moi-même allée jusqu’au bout de la démarche, que c’est extrêmement sérieux et qu’il est formidable que cette opération existe et qu’elle puisse continuer. »
Sandra Kuntz, qui représente la région, adjointe aux affaires sociales devait préciser la participation de nombreuses classes à cet événement :
« Je suis heureuse de pouvoir donner aux élèves, le chemin nécessaire à avoir de bons réflexes et de pouvoir les transmettre mais aussi à avoir également une bonne hygiène de vie. J’entendais hier des chiffres assez éloquents et il ne faut pas croire que seules les femmes d’un certain âge sont concernées, des femmes très jeunes peuvent aussi être concernées par ces maladies. Aujourd’hui, une majorité de jeunes ne pratique pas de sport, fume dès 14 ans, sans compter l’alcool et l’hygiène alimentaire. Sans prendre la place des parents, nous devons enseigner et contribuer à cet enseignement.
Nous devons prévenir les lycéens sur l’importance de se surveiller et d’avoir une vie saine.
Cette année cinq classes et 40 élèves participeront à cette manifestions afin de les sensibiliser.
Nous devons avoir à cœur toutes les actions liées à la santé, aux déserts médicaux, à la formation des professionnels de santé »
André Mercheyer, adjoint au sport, participera à ces trois journées.
« Sport et santé sont intimement liés. Le sport c’est quelque chose de très important au quotidien pour garder la santé mais il faut aussi savoir le gérer. En prenant de l’âge, on ne peut pas continuer à faire comme si on avait 20 ans, ce qui peut être néfaste. Et donc il faut se faire suivre. Il faut savoir faire du sport adapté à sa pathologie, à son âge mais l’essentiel est de bouger. D’ailleurs on a mis à disposition une salle de sport adapté santé adressée aux personnes qui ont été opérées du cœur, encadrées par des éducateurs spécialisés, chapeautées par un cardiologue ».

Valérie Treiweiler (Avec Constance Vergara)

Durant trois jours donc, tous les acteurs de cet événement seront là pour faire en sorte de mobiliser, sensibiliser, prévenir, accompagner ces femmes qui vont venir, dans un engagement total afin de faire reculer ces maladies cardio-vasculaires, afin que chaque femme puisse prendre en main sa santé.
Cette année, chose rare, nous avons une miss : Miss France Agricole 2025, qui est six-fournaise : Gabrielle Priolo.
« Je suis agricultrice maraîchère sur Six-Fours-La Seyne et depuis décembre j’ai ce titre. Mon rôle est de promouvoir l’agriculture à travers les réseaux sociaux et les médias. Cette petite notoriété me permets de parler d’autres sujets, je fais aussi partie du Rotary Club et je trouve important de participer à cet événement car avant d’être agricultrice, je suis une femme, j’ai les mêmes problématiques et c’est important d’en parler, de sensibiliser les agriculteurs et surtout les agricultrices qui, souvent, ne prennent pas le temps de se soigner. Je parle surtout aux jeunes car, passé la quarantaine, j’ai du mal à les influencer ! Je n’ai jamais vraiment connu un membre de ma famille qui se soit soigné et c’est donc important d’en parler au quotidien. »
Durant trois jours, nombre d’animation seront proposées, conférences, ateliers, rencontres, démonstrations, entre autres dédicace des livres de la marraine de cette année : la journaliste Valérie Treiweiler, le mardi 11 mars à 15h.
Vous pouvez vous inscrire et vous renseigner au 04 94 34 94 64 – contact@lerbusdesfemmes.org
Jacques Brachet

Herbert LEONARD : Ce fut un plaisir

Nous sommes en 1968, en plein dans les années dites « yéyé » et voilà qu’un chanteur beau comme un dieu à la voix puissante débarque dans la chanson.
Herbert Léonard qui fait aussitôt un tube avec « Quelque chose en moi tient mon cœur », suivi de « Pour être sincère ». Il devient une des idoles des jeunes et de « Salut les copains ».
Le succès de ce chanteur prometteur va se fracasser avec un accident de voiture qui va le laisser dans un triste état.
Il ne reviendra pas sur le devant de la scène et changera de métier. Il deviendra journaliste spécialisé dans l’aviation, sa passion.

Première rencontre

Mais voilà qu’arrive une certaine Vline Buggy. Elle est parolière et a signé de nombreux succès pour CloClo dont le fameux « Belles, belles, belles » et de nombreux autres jusqu’au presque dernier « C’est comme ça que l’on s’est connu ». Mais elle a signé plein de tubes pour d’autres chanteurs : Sardou « Et mourir de plaisir », Hugues Aufray « Céline », Johnny Hallyday « Le pénitencier… Chamfort, Vartan, Nicoletta, Pétula Clark, Hervé Vilard, et même Paul Anka et bien d’autres, dont Anne-Marie David qui gagne l’Eurovision  en 73 avec « Tu te reconnaîtras.
Je la rencontre pour la première fois aux disques Flèche, y allant voir Claude François.
De son côté elle rencontre en 70 un animateur compositeur nommé  Julien Lepers et ils commencent à écrire des chansons. Mais à qui les donner ?

C’était de l’eau !

C’est alors qu’Herbert refait surface et ils décident de faire un album pour lui. Album dont aucune maison de disques ne veut entendre parler, Herbert ayant disparu depuis trop longtemps. Du coup, Vline décide de produire son album dans lequel il y a entre autres « Pour le plaisir » qui, dès sa sortie sera un carton.
Ils décident de partir en tournée et c’est là que je retrouve Vline et Herbert et fais connaissance avec Martine Clémenceau et Julien Lepers.
La tournée est un vrai succès et remet Herbert sur les rails qui va se retrouver en tête des ventes avec des chansons comme « Puissance et gloire », de la série « Chateauvallon » ou encore « Amoureux fous » en duo avec Julie Pietri.

Je les retrouverai tout au long des tournées « Âge Tendre », toujours aussi beaux, aussi sympathiques et avec Herbert, on se retrouve comme sur la tournée 70.
Entre les deux spectacles de la journée, on a le temps de manger ensemble, de discuter, de rire car Herbert était un joyeux drille. Nous avons passé des heures à rire avec Patrick Topaloff que je retrouvais aussi après une tournée avec Stone et Charden, C.Jérôme, Michel Jonasz, Charlotte Jullian. Qu’est-ce qu’on a pu rire avec tout ce beau monde. Quelquefois, Julien Lepers venait le rejoindre sur les tournées Âge Tendre, s’emparait du piano et c’était la folie.
On a appris son mal en espérant qu’il s’en sortirait mais hélas le cancer ne l’a pas lâché.
Encore un départ de ces belles tournées, quelques jours après Jean Sarrus des Charlots.
Mais je garde de jolis souvenirs d’un garçon d’une grande gentillesse qui savait survolter les foules avec sa voix de velours et son charme incontestable.

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier & Jacques Brachet

Et un César pour Karim Leklou !

Un regard d’un bleu infini, qui ne lâche pas le vôtre, qu’on ne peut pas lâcher non plus tellement il est intense.
Il nous séduit par sa gentillesse, sa simplicité et sa façon lucide de voir le cinéma.
C’est Karim Leklou, qui vient d’obtenir le César du meilleur comédien pour le film d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu pour « Le roman de jim », César enfin mérité après le César du meilleur espoir et celui du meilleur second rôle !
Un rôle dans lequel il est magnifique d’émotion, qui se retrouve spolié d’un enfant qu’il a élevé auprès de sa mère, abandonnée par le père biologique et qui revient, une décennie plus tard, le reprendre avec la femme à laquelle il s’est aussi attaché. C’est un film poignant, jamais larmoyant, dans lequel il garde une sagesse, une humilité, une résignation envers ses êtres qu’il aime et qu’on vient lui arracher.
Karim était venu nous présenter le film au Six N’Etoiles et il nous avait à la fois tellement charmé et ému qu’on avait envie de devenir son ami.

« Karim, votre personnage est un vrai gentil… Trop gentil ?
Je dirai que c’est quelqu’un de résilient. C’est vrai que c’est un homme gentil mais qui ne s’apitoie pas sur lui-même, quelqu’un qui fait face. Il n’a pas une forme de passivité mais il fait comme il peut, comme d’ailleurs tous les personnages du film. Ce sont des gens qui ne sont pas plus intelligents que l’histoire qu’ils vivent. C’est ce qui m’a touché dans le scénario car il y a une qualité assez rare : c’est un personnage qui n’a pas forcément un changement d’étape psychologique très important mais qui, par sa gentillesse, risque de perdre une part de sa vie. A mon avis c’est très fort. Ce qui m’a plu également c’est qu’à un moment tout peut dérailler.
Le personnage accepte quand même beaucoup de choses sans broncher !
Au départ il tombe amoureux et du coup il reçoit cet enfant qui n’est pas de lui. Ce n’est pas le plus beau jour de sa vie mais il accepte d’en être le père. Il y a plein d’étapes qui font qu’il va aimer ce gosse qui n’est pas au départ programmé dans sa vie. Il fait avec la réalité du moment. Il vivra sept années idylliques dans ce cadre magnifique du Jura.
Comment définiriez-vous le film ?
C’est un film social, c’est un grand mélo, c’est un film romanesque, c’est un film d’amour, c’est aussi peut-être un film politique car ça parle de ces liens qui se tissent sans qu’au départ ce soient des liens familiaux. C’est un film de la France d’aujourd’hui que je suis très heureux de défendre car je crois que je n’avais jamais défendu cette notion de gentillesse et de douceur dans un film qu’au départ je ne me sentais pas légitime d’être.
Je dois vous avouer que, même dans d’autres films, j’ai toujours été subjugué par votre regard dans lequel, sans rien dire, vous faites passer tellement de choses !
Merci maman ! Merci à vous aussi car ce que vous dites me touche. Mais je crois que c’est aussi un travail de tout le monde.
Vous parlez toujours des autres, pas de vous !
Oui mais le regard ça dépend aussi du chef opérateur, de la façon qu’il a lui-même de vous regarder. Comment il vous filme et ce qu’il perçoit de vous. Il y a aussi l’importance des silences, des regards. Personne n’a rien inventé depuis Chaplin ! Il y avait toute l’universalité que je retrouve dans ce film. C’est un film qui ne va pas dans l’artifice. Propos recueillis par Jacques Brachet
Photo Alain Lafon

Jules et Marcel, Retour à Aubagne

Jules & Marcel… Raimu & Pagnol.
Deux génies, deux monstres sacrés qui ont fait vibrer la Provence dans le monde entier.
L’un, comédien « le plus grand comédien du monde », dixit Orson Welles né et mort à Toulon, l’autre, écrivain, réalisateur, académicien, traduit dans toutes les langues, né et mort à Aubagne.
Deux frères ennemis qui pouvaient autant s’adorer, s’admirer que se fâcher et se lancer dans des colères terribles.
Ils passaient leur temps à s’envoyer des lettres d’amour comme des lettres d’insultes et de menaces de se fâcher pour toujours. Ces lettres, la famille de chacun les a gardées pour un jour les livrer au public par comédiens interposés : Michel Galabru et Philippe Caubère qui en faisaient une lecture pleine de saveur, avec leur accent, notre accent si gorgé de soleil, même si c’était un peu statique, chacun étant face à face derrière son bureau
Voilà que nos deux génies reviennent, toujours avec ces lettres mais sous forme d’une pièce de théâtre, par deux autres artistes provençaux savoureux : Frédéric Achard, alias Jules et Christian Guérin, alias Marcel. Un troisième larron signe la mise en scène et devient le narrateur qui lie ce courrier par des petites histoires qui racontent leur vie, leur œuvre. : Lionel Sautet.
Et cela devient une pièce de théâtre que l’on a découvert au Comoedia d’Aubagne… Comme par hasard ! Le trio aux yeux bleus est magnifique, ces échanges épistolaires étant de vrais morceaux de bravoure que la faconde de Frédéric-Raimu et la finesse de Christian-Pagnol
enchante, le tout apporté par Lionel aux multiples rôles.
C’est du grand Pagnol, du grand Raimu mené par trois artistes remarquables.
Première des premières pour quelques invités triés sur le volet, c’est Le directeur du lieu, un certain toulonnais que l’on connaît bien, nommé Jérôme Leleu qui, pour l’anniversaire de Pagnol, né il y a 130 ans, décédé voici 50 ans, qui a eu l’idée de l’honorer, tout en fêtant les 100 ans du théâtre.
Belle idée à laquelle il nous a conviés en passant la soirée avec Jules, Marcel et le narrateur !

Frédéric Achard : « Je suis un acteur sudiste ! »
« Frédéric, s’appeler Achard lorsqu’on sait que Marcel Achard était l’ami de Pagnol… Belle coïncidence !
Oui, d’autant que je n’ai aucun lien familial avec l’autre académicien ! C’est un joli hasard qui me donne l’occasion d’avoir en quelque sorte une filiation, un point commun avec Marcel Pagnol.
Votre admiration pour Pagnol vous est venue comment ?
Tout enfant grâce à mon père qui faisait du théâtre amateur et le jouait et mon grand-père qui aimait l’écrivain. J’ai donc été bercé dès l’enfance par ses textes. Je suis d’une famille marseillaise, très chauvine et Pagnol, Raimu étaient gens de chez nous qu’on ne pouvait qu’aimer. Je l’ai donc très vite joué, à l’époque j’avais les rôles de jeune premier comme celui d’Ugolin puis petit à petit j’ai pu jouer des rôles plus mûrs de ses ouvrages. Tout au long de ma carrière j’ai joué les œuvres de Pagnol.
Alors, on connaissait cette lecture que Galabru-Caubère ont jouée. Comment est venue l’idée d’en faire une pièce de théâtre ?
C’est une idée de Lionel Sautet qui a pensé que ces lettres pouvaient devenir un dialogue tant elles sont fortes et être adaptées en pièce de théâtre. Avec Christian Guérin, nous avons pensé que l’idée était intéressante. Mais pour lier ces lettres qui allaient être interprétées, Lionel a eu l’idée de créer ce personnage de Jean Destin qui reste mystérieux. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ? Sans compter qu’il joue aussi d’autres personnages comme le restaurateur, le barman, le producteur… Tous les personnages qui amènent les dialogues.
Le décor est très inventif et change à vue…
Bien sûr car il n’était pas question que les deux artistes soient face à face devant leur bureau. Du coup, nous passons très vite de la loge de Raimu à la bibliothèque de Pagnol, du comptoir d’un bar à une table de restaurant pour nous retrouver sur un plateau de cinéma…

Vous avez joué de nombreuses œuvres de Pagnol tout au long de votre carrière…
Oui, Pagnol a toujours été omniprésent dans ma vie d’artiste, je l’ai beaucoup joué. Je ne suis pas un « théâtreux qui joue des grands textes », je joue des œuvres provençales à 80% car je trouve que notre langue est belle et je veux la transmettre aux nouvelles générations. J’ai commencé par la pastorale de Maurel, j’ai joué « Les lettres de mon moulin » de Daudet, entre autre.
L’an dernier, vous avez monté « Marius » qui a eu un grand succès…
Oui, nous avons rempli des salles de 700/800 spectateurs. Ce qui prouve que Pagnol est toujours bien présent. Nous l’avons créé avec sept personnages alors qu’il y en a 15, mais, avec les décors, c’était déjà énorme. Du coup, c’est vrai que nous avons l’idée de continuer avec « Fanny » et « César. Mais ça demande beaucoup de travail et d’argent. Donc on se repose un peu avec cette jolie parenthèse qu’est « Jules et Marcel » que nous allons mener en tournée.
Vous avez aussi travaillé avec le groupe Quartier Nord !
Oui, durant vingt ans, nous avons joué des opérettes marseillaises façon rock au Théâtre Toursky avec des musiciens formidables. J’aimais cette nostalgie remise au goût du jour, la comédie, le rythme, l’esprit créatif, les influences provençales. J’aimerais que les jeunes n’oublient pas tous ces textes de chez nous.
La Provence est ancrée en vous !
Terriblement. Je suis un acteur sudiste ! »

« Lionel SAUTET : « J’aime explorer l’âme humaine »
« Lionel, cette envie de faire du théâtre vous est venue comment ?
Tout petit déjà, vers 10 ans, je voulais devenir clown. J’étais très timide mais je me rendais compte que je pouvais faire rire mes camarades. Etant Niçois j’ai découvert « Le Capitaine Fracasse » au Théâtre de Nice et j’ai su que c’était ça que je voulais faire. J’ai passé un bac théâtre, avant d’aller à Paris où j’ai monté une compagnie « Les épis noirs ».
C’est là que, alors que j’avais invité une quarantaine d’agents, l’une d’entre eux m’a repéré pour jouer dans une série télé récurrente : « Equipe médicale d’urgence ». C’est ce qui m’a ouvert l’univers de la télé et j’ai joué dans de nombreuses séries comme « Section de recherches », Sous le soleil », « Femmes de loi », « RIS »…
On est loin du théâtre !
C’est vrai que tout s’est enchaîné et j’ai toujours travaillé pour les autres, pour un projet.
Je ne le regrette pas, j’ai de bons souvenirs, mais j’en avais un peu marre. Je suis alors parti dans le Tarn et moi qui, de Nice à Paris, étais « un urbain », je me suis mis à travailler la terre, le potager, j’ai trouvé un territoire pas loin d’Albi en me disant que l’avenir était à la campagne et que je devais trouver un endroit où faire pousser des racines, pour ma famille.
Et plus d’envie de jouer ?
Oui, j’avais alors 40 ans, je suis devenu « comédien-fermier »  avec des envies de mise en scène, d’avoir des projets à moi, de pouvoir faire mes propres choix De faire de vraies rencontres. Ce que j’ai fait avec la Cie des Funambules. J’avais un rapport direct avec une équipe et un public. J’y ai créé « Les fourberie de Scapin », « Ay Carmela » …

Et vous voilà sur le projet Pagnol où une simple lecture devient une vraie pièce de théâtre. C’est vous qui en avez eu l’idée ?
Non, c’est une idée commune et nous en avons beaucoup discuté. Je n’avais pas vu le spectacle Galabru-Caubère, je n’avais vu que la version Achard-Guérin et l’idée et venue de donner plus de place au narrateur qui relie les scènes toujours avec les textes des lettres. On a créé un spectateur lambda, Titin le restaurateur, Léon Voltera, producteur de Raimu.  Le personnage raconte leur histoire remise dans leur contexte historique, leur vraie amitié et leurs fâcheries qui ont duré jusqu’à la mort de Raimu.
Les décors aussi sont à la fois très simples et très inventifs, avec changement à vue.
Nous ne voulions pas de gros décors difficiles à changer mais trouver des astuces pour qu’une table devienne un bureau, un lampadaire un spot de cinéma, un bureau, une loge…
Nous y sommes entrés sur la pointe des pieds pour que cela reste simple, ludique, inventif.
Alors… Et les envies de devenir clown ?
(Il rit) C’était un rêve d’enfant mais mon film préféré reste « Les enfants du Paradis » et ce clown blanc m’a toujours fasciné et ému. Car chez un clown, il y a toujours un côté enfantin, à la fois burlesque, délirant, grave, poétique, attendrissant, émouvant. J’aime beaucoup ça et j’ai été heureux lorsque le Cabaret de Monsieur Mouche a fait appel à moi. Ça a été une belle aventure.
Vous avez dit « J’aime explorer l’âme humaine ». Vous pouvez développer ?
J’ai toujours aimé découvrir le côté positif d’une personne comme d’un personnage. Ce qui était le cas dans la série « Equipe médicale d’urgence » où tout se passait dans un hôpital où l’on rencontre toutes sortes de personnes et où l’humain est palpable. C’est ce que je recherche dans les rôles qu’on peut me proposer, que ce soit un tyran, un assassin, je cherche toujours ce qui a fait qu’il est devenu ainsi. Il y a toujours une raison, un point de départ qui a fait ce qu’il est, quelle est la faille qui peut le rendre, sinon sympathique mais peut-être excusable.
Alors, les projets ?
On démarre à peine « Jules et Marcel », les dates commencent à tomber. On espère qu’il y en aura beaucoup ! »

Christian GUERIN : « Je suis curieux de toutes les disciplines artistiques »
Après Frédéric et Lionel, il manquait le troisième larron de notre trilogie pagnolesque : Christian qui a connu les feux de la rampe très tôt puisqu’il fit la Une de Nice-matin en étant sacré le plus beau bébé de Saint-Laurent-du-Var.
Lorsque je le lui rappelle, il rit :
« C’est vrai, c’est devenu un gag mais cette photos devait me servir quelques années plus tard alors que je montais un spectacle autour de Pagnol en 2010 et que j’ai mis en parallèle une photo de Pagnol au même âge que moi. Je trouvais que nous nous ressemblions !
Est-ce cette mise en lumière qui vous a donné l’envie d’être comédien ?
Je ne sais pas vraiment mis il se trouve qu’à14 ans j’avais déjà mon premier grand rôle en jouant « Poil de Carotte ». C’était en 1990 et je trouve que c’est une magnifique pièce de famille de Jules Renard qui évoque une relation filiale entre le père et le fils que Jacques Biagini a monté.
Jacques Biagini dans la compagnie duquel vous êtes entré…
C’était il y a 30 ans passés. La compagnie a été créée par Jacques en 1995 afin d’offrir un  pôle important d’accécibilité, théâtrale, culturel et artistiques autour du spectacle vivant. Il est décédé en 2010 et c’est moi qui ai pris la relève. Il était un passionné de la culture sous toutes ses formes qui, disait-il, devait avoir une grande place dans la vie de tous les jours.
C’est là que vous avez rencontré Lionel Sautet ?
Non, c’est au lycée. Nous avions les mêmes envies, nous avons passé un bac théâtre et nous nous sommes confrontés à des disciplines, des arts différents : théâtre, danse contemporaine, clown moderne, jonglage, opéra…
Mais déjà j’avais une réelle passion des textes. J’ai écrit ma première pièce à 17 ans, j’ai fait de la mise en scène, nous avons monté du Molière, du Cocteau. Nous avons aussi connu Angelina Lainé qui est chorégraphe et s’occupe de la pièce « Jules et Marcel »

Alors, comment vous est venue l’idée de créer une pièce d’après cette lecture des lettres de ces deux artistes ?
Au départ c’est une idée de Pierre Tri-Hardy qui a demandé à Jacqueline Pagnol, qui était encore en vie, si elle était d’accord pour mettre en scène cette lecture dont elle avait les lettres comme Paulette Raimu avait gardé celles de son père.
Mais au départ ce n’était qu’une lecture dans le cadre du festival de la correspondance de Grignan et Michel Galabru et Philippe Caubère ont eu l’idée de faire un spectacle et une tournée avec.
Avec Frédéric, nous avons décidé de la reprendre. Ça a été un succès, nous avons fait quelque 150 représentations en France et jusqu’au Québec.
Et l’idée de la pièce ?

Nous trouvions qu’il y avait une vraie matière pour en faire une véritable pièce en y incorporant l’intimité des deux artistes, leurs lieux de vie et de travail en y ajoutant le lien avec le narrateur et en créant des décors que l’on pouvait changer à vue. C’est ainsi que nous avons recréé la pièce à Aubagne, lieu symbolique et incontournable. Mais les écrits des deux en font un véritable dialogue.
Et vous allez l’emmener en tournée, bien sûr !
Oui, bien sûr. Le cap du 26 février passé, nous pouvons aujourd’hui penser à la tournée. Déjà des dates arrivent et en attendant, nous rejouons « Marius » que nous avons créé il y a un an. Mais c’est un spectacle assez lourd en personnages et en décors. C’est un gros navire.
Nous passerons avec lui le 10 avril à 20h30 à Six-Fours, Espace Malraux. »
Et nous serons là pour y retrouver nos trois amis.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon


Jean-Pierre SAVELLI… Et Peter redevient Jean-Pierre

Il s’appelait Jean-Pierre Savelli, Puis il s’est appelé Peter et le voici redevenu Savelli.
De l’eau a coulé sur les ponts depuis que ce jeune toulonnais est parti conquérir Paris et a rencontré un certain Michel Legrand qui a décidé de le produire.
Michel Legrand avec qui il a gardé jusqu’au bout des liens d’amitié et avec qui il a travaillé tout au long de sa vie, épisodiquement.
Après avoir eu une vie on ne peut plus remplie, le voici, depuis quelques années, revenu plein d’usages et raison dans sa ville natale. Mais ne croyez pas qu’il y soit revenu prendre sa retraite car il n’a jamais autant travaillé, entre spectacles divers, CD tout aussi divers et même un livre qui sortira à la fin du mois.
Il y a presque soixante ans qu’on se connaît, qu’on a sillonné la France en tournées et galas et maintenant qu’il s’est posé chez nous, il était temps qu’on prolonge cette amitié par un portrait d’un artiste à la carrière incroyable.
On aurait dû le retrouver au Théâtre Galli de Sanary ce 26 janvier mais un problème de nodules sur les cordes vocales a dû repousser le concert-hommage à Michel Legrand qu’il nous proposait. Ce n’est que partie remise et si pour l’instant il ne peut plus chanter, il peut à nouveau parler… On en profite !

Avec Eddy Barclay,
Rose d’Or d’Antibes
Avec Nicoletta & Patrick Juvet
au MIDEM
Avec Sloane… Envie de rien, besoin de toi
Avec Michel Hidalgo…
Les rois du sport !
Avec Michel Orso,
deux toulonnais en vadrouille
France-Italie : Avec Bobby Solo

« J’avais trois semaines de répétitions avec les musiciens, du coup, tout est remis en question.
Mais ce n’est que repoussé ?
Oui, j’espère pouvoir jouer avant la fin de la saison.
En attendant, on peut parler d’une activité débordante,
Oui, il y a un coffret de trois CD qui retrace tout ce que j’ai pu faire. Il est sorti chez Marianne Melody grâce à Mathieu Moulin qui a fait des recherches et qui a dû surtout jongler avec les maisons de disques sur lesquelles j’ai enregistré pour avoir les droits. C’est un travail de Titan car il a dû se battre avec certaines et fouiner pour retrouver certains enregistrements que les maisons de disques ne voulaient pas donner au départ. Il m’a même retrouvé des versions italiennes, espagnoles, japonaises et des chansons chez Barclay qui n’étaient jamais sorties. Et puis il a même sorti un album de 18 chansons de mon père, Carlo Cotti.
Comment est née cette idée ?
C’est une idée de Mathieu que j’ai rencontré il y a deux ans sur un concert de chansons françaises des années  60 à 80 auquel je participais et il m’a proposé ce projet auquel évidemment j’ai tout de suite adhéré et à la fin c’est un bel objet qui retrace toute ma carrière.
A côté de ça, tu travailles comme un fou, même depuis que tu as définitivement quitté Paris depuis quelques années !
Je suis revenu définitivement à Toulon en juillet 2017. J’ai ma maison de productions Minuit 10, je fais pas mal de concerts, un peu partout, en solo avec différents spectacles que j’ai montés, il y a aussi, les spectacles que fait ma femme, Sandry, sur les comédies musicales, les spectacles Cabaret, auxquels je collabore, le dernier étant étant « Les décennies » un spectacle qui commence des années 1950 jusqu’aux années 2000,  avec des chanteurs, des danseurs, des musiciens, un transformiste, des sosies… Quatorze personnes sur scène. On fera une tournée cet été. On a monté ensemble les ateliers de comédies musicales pour les enfants, les ados, les adultes, Sandry a monté des cours de zumba et un nouveau cours « Ladies Style », des femmes qui viennent danser en talons et qui a un succès incroyable.
Les cours se font pour certains à la Valette, d’autres à Solliès-Pont. Et le samedi, lorsqu’on n’est pas en concert, on est en studio, où on fait travailler nos élèves avec du vrai matériel, où ils découvrent leurs voix.

Tournée « Âge Tendre » avec Sloane et Jean-Jacques Lafon

Avec tout ça un CD de seize chansons et un spectacle-hommage à Michel Legrand.
Michel, comme tu le sais, a été au départ de ma carrière dans les années 70, c’est lui qui m’a écrit et produit deux disques : « Peau d’Âne » et « Un goût de soleil, de pomme et de miel ».
L’an dernier je suis contacté par le réalisateur David Herzog-Dessites qui me propose de participer à son film-hommage avec une petite interview  et une chanson de Michel que je chante. Il a choisi « Il était une fois l’espace ». Il me dit «  s’il y a quelqu’un de crédible pour chanter Legrand, c’est toi ». Pourquoi pas ? Du coup j’ai monté un spectacle autour de chansons de Michel, celle que j’ai chantées, d’autres que j’aime, j’ai pris des musiciens du conservatoire de Toulon, une choriste et j’ai enregistré 14 chansons dont « Un parfum de fin du monde »  du film de Lelouch « Les uns et les autres », « Mon amour sans concession, sans mensonges » que m’avait écrit Michel pour le festival de Tokyo, les musiques des « Demoiselles de Rochefort, « Les parapluies de Cherbourg » et des succès comme « Les moulins de mon cœur », « L’été 42 », « La valse des lilas » et quelques autres. De nombreuses dates commencent à arriver.
Pourquoi n’a-t-il pas continué à te produire ?
D’abord parce que je suis parti 16 mois au service militaire et lorsque je suis revenu, il commençait à travailler aux Etats-Unis. Comme sa maison de production était un petit label, il a arrêté. Mais nous avons toujours gardé le contact et il a souvent fait appel à moi.
Il avait sorti cinq 45 tours de moi quand même. Il m’a recommandé chez Barclay et mon premier disque « Ciel » a gagné la Rose d’Or !
Mais beaucoup, soit ne connaissent pas Michel Legrand soit ne savent pas que c’est moi qui ai chanté certaines de ses chansons. On me dit alors : « Ah, c’était vous ? ». Je l’ai tellement entendu que ça failli être le titre de mon livre. Finalement on a choisi « Regarde, le jour se lève » car c’est plus sur cette intro de « Besoin de rien, envie de toi » qu’on me connaît.

Alors, justement, ce livre…
… Il sortira le 15 mars, distribution sur Amazon ; j’y parle de ma vie, de Toulon, du stade Mayol, des sportifs avec qui j’ai joué comme Ginola, Olmetta… Bref, je parle de toutes les aventures que j’ai vécu tout au long de ces nombreuses années, mes rencontres avec Michel, ma belle aventure avec Claude-Michel Schonberg avec qui j’ai fait la comédie musicale « La révolution française », Barclay et la Rose d’Or d’Antibes que j’ai gagnée avec « Ciel », les tournées Renzulli où nous nous sommes rencontrés, toutes mes rencontres qui ont semé ma carrière, ma famille bien sûr et mon père Carlo Cotti qui était chanteur.
Il y a donc eu aussi « La Révolution Française »
Un jour en 73, je terminais une tournée avec Serge Lama, Claude-Michel Schonberg et Alain Boublil me contactent, me proposant de faire un casting. Ils cherchaient des voix pour la comédie musicale orchestrée par Jean-Claude Petit. Ils m’ont joué au piano « Charles Gauthier », « Les droits de l’Homme », j’ai fait ma voix… Ils m’ont choisi et on a enregistré le double album. C’est un magnifique souvenir et c’est dommage que ça n’ait pas pris autant que « Les misérables » du même Schonberg, car il y a de merveilleuses chansons. Et puis on retrouvait Bashung, Chamfort, les Martin Circus, les Charlots, Antoine, Daniel Balavoine, Jean-François Michaël, Jean Schulteis, Claude-Michel Schonberg… Il y avait du beau monde dans cette aventure !
Après ça, il y a eu la série des mangas !
Figure-toi que je suis dans un bureau de la maison d’édition Intersong qui me fait signer un contrat d’édition, il produisait Noam, qui avait alors 13 ans, m’invite dans son bureau où tu croisais alors Patrick Bruel pas encore connu, Alain Prescurvic qui allait travailler avec lui, Renaud entre autres. Il m’appelle pour me faire enregistrer la suite de « Goldorak » dont le premier avait été chanté par Noam. C’était la version japonaise… Une catastrophe. Je refuse. Du coup il va chercher Pascal Auriat pour refaire les titres avec Pierre Delanoé. Là, ça prend tout de suite une autre tournure et j’accepte pour les deux et trois. Mais ma productrice, Carla, refuse que je les chante. Du coup, je le ferai quand même sous le pseudonyme des Goldies.

Pourquoi ce nom ?
Tout simplement parce que je vais boire un café en bas des bureaux et qu’il y a une bijouterie qui s’appelle Goldies. Voilà… J’avais trouvé le nom ! Après on a quand même su que c’était moi qui chantait. On a vendu 1 million 800.000 45 tours !
Tu viens aussi de ressortie un CD des dessins animés !
J’ai repris tous les génériques que j’avais enregistrés et des reprises d’autres mangas. Je suis invité dans tous les salons mangas et j’en vends à chaque fois des centaines !
Il y a quatre/cinq ans, jérémy Cerrone, le fils de Marc me dit qu’il veut produire un spectacle sur Goldorak et me demande venir chanter mes génériques. Il a rempli le grand Rex. 2500 personnes l’après-midi, 2000 le soir ! Il a récidivé avec le même succès. Les gens viennent avec les costumes de Goldorak et ils achètent tous l’album !
Bon, difficile de ne pas parler de Peter et Sloane !
Déjà, lorsque le 45 tour sort vous êtes tous les deux de dos !

Toujours pareil : Carla ne veut pas entendre parler de ça, du coup, on le fait quand même en se servant du pseudonyme : Peter pour Pierre et Slow, sur un titre que j’avais écrit et Anne.
Il y a alors eu l’avènement de Canal + et la création du Top 50 où nous avons été les premiers durant quatorze semaines, puis troisièmes et encore premiers durant neuf semaines.
Aujourd’hui on donne un disque d’or pour 50.000 ventes, nous c’était un million et platine deux millions ! Ce sont des scores qui ne se font plus sauf chez les stars américaines. Du coup, après déjà 3.000 45 tours, la prod a tourné la pochette !

Et ça a duré combien de temps ?
Le disque est sorti en 84, tournée en 85 avec Michel Leeb on a fait un album de six titres mais ça n’a rien donné. En 2011 On a fait la tournée « Âge Tendre » puis « Stars 80 », accompagnée par les deux films. Mais j’avais envie de reprendre mon nom et de redevenir soliste. Je n’étais pas heureux, on ne se parlait plus et se retrouver à deux, main dans la main, j’en ai eu marre et j’ai repris ma liberté. C’était en 2016. Terminé.
Depuis, avec ma femme on est revenu ici, on fait plein de choses, on est très heureux dans notre vie.
Travailler sous le ciel bleu, que demander de mieux ? »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon & Jacques Brachet

En famille !