Archives mensuelles : septembre 2023

Notes de lectures

Valérie PINEAU VALENCIENNE : Belles à tout prix (Ed Albin Michel – 352 pages)
Deux frères Pablo et Franscisco gèrent le Spa de luxe « Alphonso» en Andalousie. Cet établissement est spécialisé dans les cures d’amaigrissement, les suites de dépression, les soins de rajeunissement, en faveur d’une clientèle riche, avec des techniques avant-gardistes assurées par un personnel hautement qualifié et rémunéré.
En 2020 deux françaises s’offrent un séjour pour prendre soin d’elles et oublier leurs difficultés personnelles .
,Marie Claude, 52 ans, énarque, séparée de son mari qui lui a préféré une jeune femme et Isabelle, décoratrice d’intérieur, veuve inconsolable, vont se lier d’amitié, dans ce cadre à priori idyllique.
Pourtant à la suite de plusieurs morts suspectes dans la communauté du Spa, les deux femmes motivées s’improvisent détectives et vont mener leur propre enquête.
Le roman mêle humour, suspens, relations amoureuses.
Le  décor de Spa luxueux en Andalousie, les résidents internationaux, la personnalité des héroïnes font de cette comédie policière une lecture de détente.

David GARCIA : Quête (Ed David Garcia C. Saint Jean – 584 pages)
Toulousain d’origine espagnole, l’auteur présente son premier roman.
Dans le style des livres de Dan Brown, cet ouvrage entraine le lecteur à travers le monde dans une longue narration remplie de péripéties et d’inventions historiques et ésotériques. Le héros est Philip Lewis, un étudiant en histoire à l’université de Columbia à New York, qui va, bien malgré lui ;se trouver face à deux sociétés secrètes à la recherche d’une arme dévastatrice composée de crânes de cristal.
Accompagnée de son amie Virginie, Philip Lewis devra utiliser sa force dé déduction et toutes les connaissances qu’il a engrangées lors de ses études et pendant les cours du Professeur Abernathy.
La férocité de leurs adversaires ne les ménagera pas.
C’est un roman qui séduira les amateurs de ce genre de fiction car tout est fait pour tenir le lecteur en haleine.

Gilles PARIS : « Les 7 vies de Mlle Belle Kaplan » (Ed Plon – 217 pages)
Curieux cheminement que celui de la star internationale Belle Kaplan.
Avant d’être star, elle est née à Montréal mais abandonnée à l’orphelinat avec son frère Ben. Une religieuse la prénomme Grâce. Enfant difficile et colérique, elle sera, avec son frère, adoptée par le couple Matuchet, sorte de Thénardier, lui homme insensible et violent, elle timorée et silencieuse, devant les violences qu’il fait endurer à Ben. Un accident de voiture va sauver les enfants de ce couple maltraitant. Ils vont errer, vagabonder, chaparder jusqu’à ce qu’ils rencontrent Pierre. Elle se fait alors prénommer Paradis et apprend avec lui à voler dans la rue. Les  deux ados tombent amoureux de Pierre qui a un penchant pour Paradis, ce que ne supportera pas Ben qui s’en ira. Elle deviendra Jade avant de devenir Talia, lorsqu’elle rencontre Madeleine, mère maquerelle, qui en fait une escort girl, belle, raffinée,  une guerrière qui n’a peur de rien, dont la devise est « Apprendre à écouter, à satisfaire et à se taire ». Après de multiples aventures, elle rencontrera un magnat du cinéma qui, sous le nom de Belle Kaplan, en fera uns star mondiale.
A chaque étape, elle va prendre un pseudo, une nouvelle identité, changeant de physique telle un Frégoli. Refusant toute rencontre, toute interview, toute photo, elle reste un mystère pour tous. Jusqu’au jour où une première lettre anonyme arrive lui disant connaître toute son histoire. Et là, sa vie va s’emballer.
Une fois de plus, Gilles Paris nous entraîne dans une aventure romanesque, teintée de thriller, sur les aléas et la quête d’une vie qui oblige l’héroïne à errer entre ses diverses personnalités, à la fois ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
Une histoire à la fois captivante et poignante dont on a du mal à se détacher et dont on espère une fin heureuse pour notre Belle.
Le sera-t-elle ?

André PEYREGNE : Petites histoires de la grande musique (Ed Desclée de Brouwer – 298 pages)
Ce n’est pas un roman. Ce n’est pas une bio…
Comme son nom l’indique, ce sont des histoires. Des histoires pas comme les autres puisqu’elles concernent les grands compositeurs de la musique dite « classique ».
Livre passionnant s’il en est où les amateurs de cette musique vont être comblés.
Car, outre qu’André Peyrègne, grand chef d’orchestre reconnu, musicologue, conférencier, il nous raconte comment sont nés les chefs d’œuvre qui ont fait, et continuent de faire, le tour du monde, comme « Le boléro » de Ravel, L’Ave Maria de Schubert ou celui de Gounod « La flûte enchantée » ou « Don Giovanni » de Mozart, « La Modau » de Smetana, « Le barbier de Seville » de Rossini, « La Symphonie fantastique » de Berlioz, Turandot » de Puccini… Bref, des dizaines de musiques célèbres qui traversent le temps et les pays.
Mais à côté de ce magnifique travail de recherche sur l’Histoire de la Musique, André Peyrègne y ajoute avec humour des anecdotes qu’on appellerait aujourd’hui des « scoops people ».
Ainsi, savez-vous que le dernier mot de Gustav Malher sur son lit de mort fut « Mozart » ? Que Lully est mort d’un coup de canne qu’il s’est donné en dirigeant l’orchestre et lui a causé la gangrène ?
Et Purcell qui est mort de froid parce que, revenant d’une beuverie, sa femme ne lui a pas ouvert la porte de leur maison. Que le cadavre de Paganini fut volé…
Rassurez-vous, il n’y a pas que des morts, il y a l’histoire de cet extraordinaire voyage du violon de Stadivarius, à travers  plusieurs collectionneurs. Bach qui fit de la prison pour rupture de contrat. Ce dernier, tout comme Haendel, qui devinrent aveugles à cause d’un même ophtalmo qui procéda à l’opération de la cataracte.
Savez-vous que Casanova participa à la composition de « Don Juan » de Mozart ? Mozart qui créa sa dernière œuvre pour la mort de la femme d’un client… Mais qui n’eut pas le temps de terminer ce requiem et du coup celui-ci servit à son enterrement !
Pom pom pom pm… Ça vous dit quelque chose bien sûr : ce sont les quatre premières notes de la 5ème symphonie de Beethoven, qui ont servi depuis, maintes fois au générique d’émissions dont le fameux « Français parlent au Français » de de Gaulle.
Il y eut aussi des ennemis notoires comme Schumann et Brahms qui se disputèrent Clara, ou encore Strauss père qui était jaloux du succès de son fils…
Ainsi entre-t-on dans l’intimité de ces grands musiciens qui n’en n’étaient pas moins des hommes pour autant !
Une dernière pour la route : alors que l’on préfère Charles Garnier à Gustave Eiffel pour la construction de l’Opéra de Paris, lors de son inauguration son créateur a failli ne pas y assister… car on l’avait « oublié » sur la liste des invités !
Ce livre est un véritable bonheur pour qui aime la grande musique et ses grands compositeurs

Evelyne ARNAUD & Christian SERVANDIER
ont tremblé au Maroc


On ne peut pas être passé à côté de cet effroyable tremblement de terre qui a eu lieu il y a quelques jours au Maroc.
Pour nos lecteurs, le nom de Christian Servandier leur est connu puisqu’il fut durant des décennies l’ami photographe avec qui j’ai bourlingué entre Nice et Marseille et même à la Rochelle, pour mettre en images tous mes reportages.
Il vient de vivre une aventure qui, pour lui et Evelyne Arnaud (qui a quelquefois pallié à son absence en tant que photographe), s’est bien terminée puisqu’ils étaient en vacances au Maroc lors de ce dramatique événement.
Depuis des années, ils sont amoureux du Maroc où ils vont souvent et justement ils y étaient.
Ils m’ont raconté cette nuit d’horreur et d’angoisse.
Enfin, angoisse et peur surtout pour Evelyne car, lorsque le tremblement a eu lieu aux alentours de 23h10 (24h en France), Christian dormait à poings fermés ! Il est quand même sorti des bras d’Orphée mais, comme à son habitude, il a vécu ce moment avec toute la relativité et la fatalité qui le caractérisent.

« C’est vrai que j’avais pris des somnifères et qu’au départ j’ai eu du mal à me rendre compte de ce qui se passait » 
Evelyne, par contre, avoue avoir eu la peur d sa vie et aujourd’hui encore elle a du mal à dormir sans voir les images défiler devant elle.
« Je ne dormais pas encore et je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait. Les palmiers du Riad faisaient un bruit d’enfer en s’entrechoquant et j’ai d’abord cru à une tempête ou une tornade qui faisait trembler les murs. Puis du plâtre a commencé à tomber du plafond en faisant une poussière étouffante. Il y avait des grondements infernaux. C’était d’autant plus effrayant qu’il faisait nuit et que très vite il n’y a plus eu d’électricité. On a aussitôt entendu une cavalcade de gens qui criaient. Nous nous sommes tous retrouvés sur la place. Il fut savoir que a Médina est une suite de ruelles très étroites et on entendait les murs s’effondrer.
Christian : Durant la nuit, il y a eu plein de petites répliques et du coup, nous sommes restés dehors toute la nuit, n’osant pas retourner dans le Riad. Le matin nous avons vu tous les murs fissurés qui menaçaient de tomber, pour ceux qui étaient encore debout. Il y avait plein de gens partout qui avaient dormi dehors. Alentour du Palais Bahia, où se déroule le festival du rire,tout était effondré…

Evelyne : C’était la peur partout mais ce qu’il a d’extraordinaire c’est la chaîne de solidarité qui s’est aussitôt formée, mêlant les marocains aux touristes qui sont nombreux à cette époque. Très vite tous ceux qui étaient valides sont venus apporter de quoi boire, manger, des vêtements, des couvertures, car beaucoup n’avaient plus de maison et toute leur vie était sous les décombres, lorsque ça n’était pas l’un des leurs qui y était.
Christian : Il y a eu beaucoup de bénévoles et d’associations qui sont venues prêter main forte, beaucoup de jeunes aussi. Pour ceux qui avaient encore leur maison, ils sont venus proposer d’héberger des familles. Au Maroc on retrouve cette fraternité, cette entraide qui est une force chez eux. Venant souvent au Maroc, toujours dans les mêmes lieux, le taxi qui nous emmène partout et qui nous connaît bien, nous a aussitôt appelés, nous proposant de venir chez lui.
Evelyne: En dehors de la famille et des amis, nous avons eu beaucoup d’appels de gens qui nous connaissent là-bas et qui s’inquiétaient.


Christian : Là où nous étions, il n’y a pas eu d’énormes dégâts. Ce sont surtout les petits villages sur les hauteurs que nous connaissons bien et qui, pour certains, ont été totalement détruits… Sans compter qu’il n’y avait plus de routes pour aller vers eux.
Evelyne : Et sans compter les morts, il y a u près de trois mille blessés et sur les trois hôpitaux il y en a deux de fermés, faute de personnel. Il a fallu monter des tentes pour créer un hôpital de campagne, pour les recevoir et les soigner. »

Nos amis ont quand même terminé leurs vacances avec malgré tout, quelques appréhensions. Evelyne nous avoue qu’au moindre bruit elle sursautait et que, même aujourd’hui rentrée à Toulon, elle a toujours ces bruits et ces images dans la tête.
Mais déjà, tous deux sont prêts à retourner dans ce pays qui reste le pays de leur cœur.


Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Evelyne Arnaud

Six-Fours – Six N’Etoiles  Toby GEMPERLE-GILBERT : « Sois belle et tais-toi »


« Sois belle et tais-toi » est un film de Marc Allégret dans lequel Bardot est la vedette.
Mais c’est aussi le titre d’un documentaire qu’a réalisé la regrettée et néanmoins magnifique Delphine Seyrig. Il date de 1976 et le cinéma en était  à un tournant : Jusqu’alors le pouvoir cinématographique était uniquement masculin… Et macho.
Delphine Seyrig, qui a toujours défendu les femmes, a voulu réunir des comédiennes qui parlaient de leurs rapports ambigus et difficiles qu’elles avaient avec tous  les corps de ce métier, réalisateurs, scénaristes, producteurs… Des rapports difficiles, conflictuels qui leur faisaient payer cher l’envie d’être actrices. Déjà par le fait que rarement le rôle principal était donné à une  femme qui servait plutôt de faire-valoir et étaient cantonnées dans des rôles de bonnes, de putes, de mères de famille, de séductrices, de tueuses, de folles, de nonnes, d’esclaves, pas des rôles très valorisants et rarement des rôles de premier plan.
Elle a donc choisi des artistes comme Juliet Berto, Marie Dubois, Jane Fonda, Shirley McLaine, Maria Schneider, Jill Clayburgh, Louise Fletcher, Helen Burstyn… En tout 23 femmes qui avouent, pour la plupart que si elles avaient été un homme, elles n’auraient pas choisi ce métier mais plutôt d’être aventuriers ! Certaines regrettant même de ne pas avoir été un homme mais assumant leur état de comédiennes en se battant à tous les niveaux.
Nous sommes dans les années 70 et on se rend compte que, s’il y a eu des avancées dans ces métiers dédiés aux hommes, il y a eu (et il y a encore !) des difficultés à prendre quelquefois leurs places… Même aujourd’hui, il y a du chemin à parcourir.


Jane Fonda, entre autres, explique qu’arrivée à Hollywood, on ne la faisait tourner que si elle devenait blonde, faisait refaire son nez trop mutin, arracher des dents pour creuser ses joues, refaire l’ovale de son menton… L’actrice n’étant qu’un accessoire pour mettre l’homme en valeur et faire joli dans le décor… A condition d’être belle, jeune, ce qui impliquait des rôles secondaires jusqu’à ce qu’elles deviennent « vieilles » (très tôt !) et moins glamour.  Le film aborde tous les sujets avec humour, sobriété, recul et surtout une énergie qui rend ces femmes touchantes et drôles mais surtout, malgré toutes les embuches qu’elles doivent affronter, optimistes et opiniâtres.
Aujourd’hui, même si ce n’est pas encore la panacée, des femmes arrivent à s’immiscer dans ce mur épais du sexisme ambiant.
Ce que disent ces femmes dans ce film est d’une grande justesse et plein d’à-propos et de vérité, ce sont toutes des combattantes qui ont fait avancer le cinéma au féminin.
Il a l’avantage d’exister à une époque où il leur était difficile de faire entendre  leur voix.
Toby Gilbert, qui fut la collaboratrice de Delphine Seyrig, est venue au Six N’Etoiles, reçue par Noémie Dumas, directrice du lieu et Pascale Parodi, présidente de l’association « Lumières du Sud ».


Toby est une femme belle, lumineuse, qui de tout temps, s’est inquiétée de  la condition des femmes et dont la rencontre avec la non moins lumineuse Delphine Seyrig a été d’une grande importance. Née en 1941 à San Francisco, elle arrive en France en 1960… Et n’en est jamais repartie. Mieux : elle est aujourd’hui installée à Toulon, ville dont elle a eu le coup de foudre.
Cette « Américaine à Toulon » a gardé l’accent de son pays et en a la double nationalité.
Tony, pourquoi avoir choisi la France ?
Pour… le Moyen Âge !!!
C’est-à-dire ??
Je plaisante mais vous savez, il n’y a pas d’Histoire à San Francisco. J’ai quitté la ville a 17 ans, j’ai passé deux ans à New-York où j’ai pratiqué la danse classique et suis devenue mannequin et j’ai continué en France durant 15 ans. Je me suis mariée à un photojournaliste, je suis arrivée en France. Lui est reparti, moi je suis restée.
Comment s’est fait votre rencontre avec Delphine Seyrig ?
Je l’ai rencontrée en 1974 lorsque je suis entrée dans la mouvance féminine radicale et à la Ligue des Droits des Femmes dirigée par Simone de Beauvoir. J’y ai rencontré l’artiste Vicky Colombet qui avait fondé un journal « Les Nouvelles Féministes ». Nous y travaillions sur divers sujets : la contraception, la parité, le divorce, la violence faite aux femmes…
Pour( la petite histoire, un jour, nous apprenons que Françoise Giroud  disait que la violence faite aux femmes n’existait pas !!!
Avec l’association, nous avons ouvert la première ligne téléphonique : le 3919 que près de deux cents association a repris. Nous avons rencontré Delphine qui se proposait d’aller vers les femmes qui n’avaient pas la possibilité de parler de leurs problèmes. En fait, nous avons été les passeurs de paroles, les réveilleuses de conscience… Ca a mis la France en ébullition !
Delphine a eu alors l’idée de faire un film, qui est sorti en vidéo puis en DVD mais qui, à ce jour, n’était jamais sorti à l’écran. Il aura fallu attendre 50 ans !
Et votre collaboration au film ?
Nous étions en 74/75, Delphine venait de faire trois films importants : « Aloïse » de Liliane de Kemadec, « Indiana Song » de Marguerite Duras et « Jeanne Dielman » de Chantal Ackerman, des films dans la même mouvance.
Puis Delphine est partie en Amérique pour réaliser ses interviewes. C’était en 74/75. A son retour, elle m’a demandé de faire la traduction en anglais et en français puisqu’il y avait des actrices américaines et françaises. Tout était sur une cassette. Je n’étais pas une traductrice professionnelle, j’ai tout retranscrit mot par mot sur des cahiers. Mais ça a mis un certain temps.


Delphine en était-elle contente ?
Oui mais elle a eu cette phrase surprenante : « Bon, c’est très bien. Rendez-vous chez moi mardi prochain pour que tu fasses le doublage ». Au départ j’ai refusé mais elle a insisté : « Il y a la voix de 23 comédiennes puis la mienne et tu seras la 25ème. Je veux ta voix car celle-ci et ton accent se marieront très bien avec les nôtres ». J’avais vraiment la frousse mais tout s’est fait en une seule prise.
Et le résultat ?
Delphine était contente. Mais au montage pour sortir le film restauré, il y a quelques mois, ma voix a été enlevée dans la première partie du film au profit de sous-titres. Je n’ai jamais trop su pourquoi, ni qui a fait cela, et surtout sans m’en parle. Etait-ce la Bibliothèque Nationale où les ayant droit, Delphine ayant eu un fil. D’autant que les sous-titres sont une aberration.
J’étais à la fois déçue et très en colère. J’ai entrepris une démarche  afin de demander que la version telle que l’avait conçue Delphine reprenne ses droits. Aujourd’hui j’attends des réponses.
Cinquante ans après, les choses ont-elles bougé ?
Même si certaines choses se sont améliorées, les choses n’ont pas beaucoup changé. Vous savez, cinquante ans, c’est long pour l’humanité mais c’est court pour les femmes. La lutte est loin d’être finie, il y a encore du travail à faire.
Si vous deviez faire un court portrait de Delphine Seyrig ?
Je dirais qu’en dehors de son immense talent et de sa grande beauté, c’était une femme d’une grande gentillesse, d’une belle énergie, persévérante, opiniâtre, volontaire, qui n’a jamais baissé les bras.
Vous avez une belle idée d’elle, gardez-la comme vous l’imaginez… Mais en mieux !

Propos recueillis par Jacques Brachet

Pascale Parodi & Toby Gilbert



Association Sport Adapté Santé 83…
Trois ans déjà


L’association Sport Adapté Santé 83 créé en Juillet 2020 par Cécile Limier, professeur de Karaté-Do ainsi que le tai-chichuan depuis de nombreuses années, éducatrice spécialisée de formation. Elle  tenait son assemblée générale ce samedi, salle d’Amitié à Six-Fours.
L’association propose une activité physique et sportive à visée préventive, dans un objectif de développement, de maintien ou de restauration de l’autonomie des personnes par le biais de diverses prestations comme des cours collectifs, des ateliers thérapeutiques et d’accompagnement, avec le réseau CapSein qui a en charge les femmes atteintes de cancer du sein, des ateliers de sensibilisation sur des thématiques de santé publique, des ateliers de sport santé. Cette année l’association s’est très largement déployée, avec le maillage de partenariats au sein du tissu associatif local, en étroite collaboration avec la Maison de Santé Pluri-professionnelle de Six-Fours, la Maison Sport Santé 83 Toulon/La Seyne, le CDOS 83, Asalée, CPTS Var ouest, le Centre AlterEgo, diverses associations locales, institutions médico-sociales, Résidences autonomie par exemple mais également avec l’Institut de Formation de Soins Infirmiers d’Ollioules, avec des interventions ponctuelles pour présenter le «sport sur ordonnance» auprès des élèves infirmiers (2ème année),ce qui atteste d’ailleurs d’une volonté d’ouverture dans ce domaine.

Michel Lendi, LouisVan Der Heyoten,
Lise Limon
Henriette Marchetti, Christine Richon,
Christine Charton

L’année 2022-2023 a  été marquée par un important dynamisme avec l’organisation de neuf ateliers sport-santé, deux stages de self défense au féminin, dix ateliers thérapeutiques, effectués en partenariat avec le Réseau Cap  sein, la participation à treize évènements, traitant de l’éducation du patient, la sensibilisation à de problématiques de santé publique (lutte contre le cancer du sein, lutte contre le cancer colorectal, et les maladies cardio-vasculaires..), des  journées des droits des femmes, etc. Organisés dans le cadre de la politique de la ville ou via des associations locales.
Le public concerné se compose de102 adhérents, dont 80 femmes et 22 hommes, issus de Six-fours et la Seyne-sur-mer, un chiffre en progression par rapport à l’an dernier. Il est composé d’un quart de personnes salariées, et ¾ de personnes retraitées, sans emploi, ou en situation d’invalidité.
Ce public présente le plus souvent des maladies chroniques (troubles cardio-vasculaires, pathologies respiratoires, diabète de type 2, cancer et fibromyalgie, troubles musculo-squelettiques).Mais il se compose également de personnes en bonne santé, convaincues des bienfaits de l’activité physique dans la vie quotidienne.

Jacques Boyaval, Christine Castello, Cécile Limier, Nicolas Durand, Dr Stéphanie Guillaume

Grâce à un travail remarquable Cécile Limier, grâce à son travail, son professionnalisme, son éternel sourire et son énergie, a su rassembler autour d’elle beaucoup de bénévoles mais elle est également suivie par le Dr Stéphanie Guillaume, adjointe à la santé de la ville de Six-Fours et de son maire, Jean-Sébastien Vialatte, Jacques Boyaval, coordinateur de la Maison de Santé de Six-Fours, Nicolas Durand, kinésithérapeute, Béatrice Métayer, Coordinatrice, chargée de mission santé de la ville de Six-Fours, Patricia Mancini, organisatrice des salons de la femme et du bien-être, Christine Castello, présidente de CapSein…
Tous sont toujours là, présentes, autour de Cécile, formant un groupe soudé et suivant tous le même chemin en faveur de la santé d’autrui.

Cécile Limier
Béatrice Métayer, Patricia Mancini,
Dr Stéphanie Guillaume

« Octobre Rose » n’étant pas loin, le Dr Guillaume et Béatrice Métayer en ont annoncé les grandes lignes dont nous avons déjà parlé et sur lequl nous reviendrons.
Un nouveau conseil d’administration a été élu : Christine Charton – le docteur Martine Audibert – Marie Limier – Lise Limon – Henriette Marchetti – Christine Richon – Marie-Diane Tassy – Michel Lendi – Louis Wan Der Heyoten – Monique Brachet – Véronique Pechuzal – Agathe Elia.
Et tout se termina dans la joie, les sourires, la communion et la satisfaction d’être tous à l’unisson de beaux projets et d’être tournées dans la même direction : une santé chère à tous.

Jacques Brachet

France.TV.3
Meurtres à Font-Romeu

Béatrice de la Boulay, Stéphane Henon © Manuelle Toussaint

Samedi 23 septembre à 21.10 (90′ – Inédit)
La petite ville de Font-Romeu est sous le choc. Le père Baptiste vient d’être retrouvé assassiné dans le célèbre Ermitage, non loin du Centre national d’entraînement en altitude. Alors que le lieutenant Thomas Errelbaz, en charge de l’enquête, semble gérer les investigations de façon dilettante, sa collègue Julie Delpech, fraîchement arrivée de Paris, a à peine le temps de poser ses bagages. L’enquête mène les deux gendarmes à s’intéresser au célèbre centre sportif et à Christine, sa directrice… Mais une vérité vient redistribuer les cartes. À Font-Romeu, un individu mystérieux est bel et bien en train de régler de vieux comptes avec le passé.

Avec Stéphane Henon (Thomas Errelbaz), Béatrice De La Boulaye (Julie Delpech), Karim Belkhadra (Hicham Naouri), Carine Ribert (Evelyne Martenon), Mathilde Cerf (Lisa Orthiz), Anne Loiret (Christine Orthiz), Eric Savin (J-C Doumenic), Marie-Philomène Nga (Soeur Marie-Rose)

Auteurs : Olivier Berclaz & Laurence Lowenthal
Réalisatrice : Marion Lallier

Six-Fours – Maison du cygne
Colloque des acteurs de santé

Jacques Boyaval, coordinateur de la Maison de Santé, Jean-Luc Benvenutto, Conseiller Municipal, Le Dr Marie-Claude Tuffery, responsable de l’association Med’Aide, le docteur Nicolas Durand, kinésithérapeute, administrateur du CPTS, le Dr Stéphanie Guillaume, adjointe à la santé, Jean-Sébastien Vialatte, Maire de Six-Fours.

Comme l’an dernier, Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours et son adjointe à la santé, le Docteur Stéphanie Guillaume, ont reçu à la Maison du Cygne, tous les nouveaux arrivants des divers corps de métiers tournant autour des métiers du  médical, afin de les présenter et surtout de montrer le constant travail – ce pourrait être de l’acharnement ! – à inviter ceux-ci à s’installer à Six-Fours.
Et ça marche, puisque, suite à l’ouverture de la maison de santé installée face à la mairie, ce cabinet de soins de première urgence est devenu en quelques mois un lieu où nombre de patients viennent rencontrer les médecins installées (Voir notre article du 6 juillet).
Cette année encore Le Dr Guillaume a pu convaincre nombre de médecins à rejoindre Six-Fours, ce qui a permis à ce colloque de faire connaissance avec eux.
Par ailleurs, le maire et son adjointe ont annoncé de nouveaux locaux médicaux qui ouvriront bientôt à la place de l’ancienne police municipale.
Six-Fours devient donc un lieu où l’on peut se faire soigner sans parcourir des kilomètres ni attendre des mois.

Au cours d’un sympathique cocktail, le Dr Guillaume a présenté les nouveaux venus qui, aussitôt, ont déjà pris contact avec les personnes présentes. Ce qui a aussi permis à chacun de rencontrer tout le monde et faire connaissance.
Aujourd’hui se prépare, comme maintenant chaque année « Octobre Rose »
Avec toute une série d’événements.
« Octobre rose », est le mois national dédié au cancer du sein, celui-ci étant le plus fréquent chez la femme : il représente selon l’Institut national du cancer 33 % des cas de cancers féminins. Mais s’il est pris à temps, nombre de femmes peuvent s’en sortir. Et on a pu voir, tout au long de ces deux dernières années, suite à un grand élan de solidarité, les résultats magnifiques qui ont permis à de nombreuses femmes de revivre une vie normale.
Ce sera donc partout en France que dès le début Octobre verra se multiplier de nombreuses manifestations, Six-Fours n’étant pas la dernière à y participer.
En voici le programme sur lequel nous reviendrons car entretemps des dates pourront s’y ajouter.

–  Mercredi 4 octobre : Echappée Rose en partenariat avec la clinique du Cap d’Or.
 Mercredi 11 octobre :  Evasion Rose à bord de voiliers – Croisière de Bandol aux Embiez
 Mercredi 18 octobre  : Journée « Pointus Roses » le Brusc – Partenariat avec les associations Lou Capian et les Rameurs du Brusc
– Jeudi 19 octobre (date à confirmer) : Projection d’un film en partenariat avec le Six-N’Etoiles.  
Vendredi 20 – samedi 21 – dimanche 22 octobre : « Défi d’Elles » Six Fours – Les Embiez
Samedi 21 octobre après-midi : Marche Rose (lieu à définir)
Mercredi 25 octobre : Baptême en Parachute ascensionnel – Partenariat avec Xtrem Base Nautique – Port Méditerranée –  
Jeudi 26 octobre (date à confirmer) : Soirée Rose caritative

Comme on le voit Six-Fours vivra tout le mois d’octobre la vie en rose et vous convie à venir nombreux pour cette belle cause.

Les nouveaux arrivants
Le Dr Stéphanie Guillaume, Béatrice Métayer, chargée de mission santé, Cécile Limier, créatrice de l’association Sport Orienté Santé

Jacques Brachet

Ghislaine LESEPT, alias Gigi…
Du rire jusqu’au bout des cheveux !


Ghislaine Lesept est un phénomène, une boule d’énergie et de gouaille provençale, avec de l’humour à revendre, ce qui prouve qu’on peut être belle et faire rire les gens.
Elle m’a toujours fait rire, ce qui n’empêche pas d’avoir ensemble des conversations sérieuses mais surtout amicales.
Elle vient à peine de terminer la tournée « Route 83 » qu’elle enchaîne déjà sur d’autres spectacles ! Et la voilà dans ce lieu magique qu’est Clairval à Carqueiranne où elle chauffé à bloc un amphi plein à craquer. Et on avait besoin de chaleur car, malgré la fin août, il faisait frisquet !
Arrivée vers 17 heures, elle va tout étudier du lieu, se faire du soucis pour le vent qui pourrait faire tomber les décors et surtout répéter, avec un débit de mitraillette, le spectacle du soir : « Gigi vous décape la tignasse ».
Le public aussi, elle l’a décapé, avec une voix tonitruante, un à-propos incroyable, même lorsque la sono fait des siennes et qu’elle retourne la situation devant un public hilare  Même lorsqu’elle prend des gens dans le public qui au départ se méfient mais qui très vite entrent dans le jeu !
Mais avant le spectacle, on se retrouve dans l’intimité de la loge pour faire un peu le point car depuis le covid on ne s’était pas revu.

« Gigi, tu viens de terminer une longue tournée avec « La route 83 »…
En fait, pas si longue que ça ! Longue dans la durée puisque ça s’est passé sur deux mois mais avec seulement 12dates alors qu’avant, ce genre de tournées en faisait 40. Manque d’argent des mairies ?  Public qui a changé ses habitudes ? Malgré tout, tout s’est très bien passé pour moi.
Mais tu n’as pas perdu de temps puisque tu es déjà sur scène !
Oui, j’ai repris ce spectacle que j’ai joué en tournée un peu tronqué. Du coup c’est pour ça que tu m’as vu répéter d’un bout à l’autre pour me le remémorer, me le remettre en bouche. Je le reprendrai aussi au Théâtre de la Porte d’Italie le vendredi 23 octobre, ainsi que « Noces de rouille, les débuts de l’embrouille » les 29 et 30 décembre. Avec aussi d’autres dates car on continue à me les demander.
Et puis, entretemps j’ai écrit un nouveau spectacle que je jouerai, toujours à la Porte d’Italie, du 17 au 19 novembre.
Parle-moi de ce spectacle.

Il s’intitule « Fromage de chèvre sauce thaï ». Je ne l’ai joué que trois fois au mois de juin et ça été un gros succès. D’habitude je joue avec Fabrice Schewingrober, mon éternel Jeannot marchand d’olive, qui joue mon mari. Mais là je vais jouer avec Mickaël Coinsin qui sera mon fils.

Qui est-il ?
J’ai connu Mickaël à travers les spectacles qu’il est venu jouer au Théâtre de la Porte d’Italie.  Je l’ai remarqué car il est un excellent comédien qui possède un vrai sens du comique et un sens du rythme incroyables. Plusieurs fois je me suis dit « J’aimerais jouer avec lui ». J’ai fini par lui demander si ça l’intéresserait. Il me répond qu’il a vu et aimé tous mes spectacles et qu’il rêve de jouer avec moi. Tu parles que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
Un jour je l’appelle et je lui demande s’il aimerait être mon fils. Je savais qu’il jouait dans plusieurs compagnies mais il me répond : « Si tu veux de moi, j’arrête tout et je viens ! »
Je me suis empressée de lui envoyer le texte qu’il a adoré  en me disant que c’était le rôle de sa vie. Il avait tout compris de ce que je voulais faire passer. Et on l’a créée au Colbert à Toulon. A la fin du spectacle, la directrice me dit « J’étais très émue, ça m’a fait penser à « Jean de Florette ». Tu imagines comme j’étais heureuse !
« Jean de Florette », c’est un beau compliment mais ce n’est pas que comique !
C’est exactement le cas de cette pièce…
Raconte.
Je dois partir en Thaïlande avec Jeannot, mon mari mais il a une crise d’hémorroïdes et doit entrer en clinique. Du coup je pars avec mon plus jeune fils. Mais tout au long du voyage il me dit « J’ai quelque chose à te dire ». Il est un peu « ensuqué » et s’est toujours senti inférieur à son frère qui réussit tout. Il se dénigre tout le temps.
Il finit par m’annoncer qu’il ne veut plus travailler avec nous au magasin d’olives mais qu’il veut devenir chevrier… avec un certain Momo. Je comprends qu’il m’avoue en même temps être homo. Et là, il y a un passage entre nous où il se sent coupable, où il a peur de nous faire de la peine ou de nous mettre en colère. Je lui explique que les parents veulent avant tout le bonheur de leurs enfants et que si c’est sa vie, il faut qu’il la vive.
Il y a un tel moment d’émotion que l’on finit en larmes… Avant que ça reparte sur le rire !
Et tu sais ce qu’un spectateur m’a dit : « C’est du Pagnol du XXIème siècle » !!!

Ça va pour toi ??
Très bien ! Et on va partir avec la pièce.
Et tu continues la programmation de la Porte d’Italie ?
Oui, je le fais toujours mais moins qu’avant car je ne peux pas tout faire. Tu sais que l’an dernier j’ai fait 103 dates. C’est presque trop car lorsque tu n’es pas au bureau pour trouver des contrats, tu es sur scène, tu es sur la route…  Toulon-Compiègne, ça en fait des kilomètres !
Tu n’as pas un producteur ou un tourneur ?
Écoute, j’ai rencontré deux producteurs l’an dernier à Avignon. Mais quand j’ai vu ce qu’ils prenaient par rapport à ce qu’ils me proposaient, il me semblait que j’allais faire la p…e !
Ils sont juste là pour remplir leurs propres poches et pas pour te faire plaisir. J’aurais dû travailler pour un bol de riz !
Finalement, je préfère travailler seule même si c’est plus difficile et si j’en fais moins. Mais d’abord, aujourd’hui, les théâtres me font confiance et prennent mes spectacles et surtout je suis libre de travailler en toute connaissance de cause.
Je ne suis à la botte de personne ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier