Archives mensuelles : juin 2023

Six-Fours – Six N’Etoiles, 25 ans après
« Jeanne et le garçon formidable » revient sur les écrans

Jeanne (Viginie Ledoyen), est une jeune femme libre, heureuse de vivre, à la sexualité débridée. Elle prend et jette les garçons sans état d’âme.
Jusqu’au jour où, bousculée dans le métro, elle tombe sur les genoux d’Olivier (Mathieu Demy) et c’est le coup de foudre de part et d’autre. Mais Olivier est, comme il dit « séropo ».
Jeanne qui n’a jamais cherché à garder un garçon va vouloir l’aimer et l’aider mais lui, qui sait où cette maladie va l’amener, rejette cet amour malgré lui.
Ce film « Jeanne et le garçon formidable », date de 25 ans. En plus qu’il n’ait pris aucune ride, l’on voit débuter une équipe de comédiens… formidables dont certains ont fait leur chemin : Virginie Ledoyen et Mathieu Demy étant entourés de Valérie Bonneton, Denis Podalydès, Frédéric Gorny, Jacques Bonnafé, tous en début de carrière dans ce film qui est une comédie musicale réalisée par Olivier Ducastel, dont le scénario et les paroles des chansons sont signés Jacques Martineau, sur une musique de Philippe Miller.
Un film frais, tendre, émouvant, avec de belles musiques,qui parle d’amour et de sida, qui ressort 25 ans après et qu’une nouvelle génération va connaître.
Olivier Ducastel, qui aime autant son film que nous (et aussi Noémie Dumas, la directrice du Six N’Etoiles qui en est allée de sa larme !) et qui est donc venu accompagner cette ressortie, ce qui est rare de voir ressurgir un film 25 ans après.

« Olivier, il est rare de voir ressortir un film 25 ans après. Comment cela s’est-il fait ?
C’est vrai qu’en principe, on ressort les films dits du répertoire lorsque le réalisateur est mort !
Mais là, il s’agit des distributeurs de Malavista qui ont adoré ce film et qui avaient travaillé sur les bonus de l’édition DVD. Une fois le film restauré, ils ont eu envie de le ressortir en salle. Ils ont trouvé intéressant qu’une nouvelle génération le découvre sur grand écran plutôt que sur un écran TV.
Au générique, il y a Mathieu Demy, le fils de Jacques Demy. On sait que vous avez travaillé avec le père. C’était une sorte de prolongement ?
C’est indirectement lié car j’ai eu la chance de travailler avec Jacques Demy sur son dernier film « 3 places pour les 26 » et j’ai toujours aimé tous ses films. Sabine Mamou en était la monteuse et lorsqu’on a commencé à préparer le film, c’est elle qui nous a parlé de Mathieu. Nous étions très gênés de lui en parler car il y avait peu de temps que la femme de Jacques Demy avait révélé, avec « Jacquot de Nantes » que Demy avait été très malade et était mort du sida. Dans le film ça n’était pas vraiment exprimé et le public n’avait pas vraiment compris. Elle venait de le révéler à Mathieu, qui avait alors 24 ans, et nous étions pleins de pudeur pour en parler avec lui. Sabine a organisé un repas. La rencontre a été très belle, il comprenait pourquoi on hésitait et il a accepté. Nous avons alors fait des essais avec Virginie Ledoyen et ça a tout de suite fonctionné entre eux.
Je peux vous dire que Jacques Demy était très présent sur le tournage.

Le film est d’ailleurs très inspiré de Jacques Demy !
Oui, nous étions très inspirés par la thématique, le mélange des genres, le mélange des couleurs mais nous avons fait très attention à ce que ce ne soit pas une copie de ses films.
Nous avons seulement gardé son esprit.
Et Virginie Ledoyen ?
Au départ, le rôle n’était pas pour elle mais pour une comédienne qui savait chanter : Jeanne Balibar. Mais pour diverses raisons, ça ne s’est pas fait et le choix s’est fait sur Virginie.
Ce qui est original c’est que ce sont les comédiens qui chantent. Ils ne sont pas doublés.
Oui, sauf pour Virginie car elle avait trop de choses à chanter mais je préfère avoir des comédiens qui chantent, même si c’est imparfait car nous préférons les vraies voix des artistes. C’est plus authentique et plus humain. Et c’est un vrai plaisir.
Votre rencontre avec Jacques Martineau ne date pas d’hier !
Elle date de ce projet. Jacques travaillait déjà avec Philippe Miller qui a composé les musiques des chansons. Sa femme était amie avec Camille Cote, qui était monteuse et  avait vu mon court métrage qui était déjà une comédie musicale, « Le goût de plaire ». Elle nous a fait nous rencontrer et ça a marché.
Comment cela se passe pour la bande son ?
Toute la musique et les chansons sont enregistrées avant le tournage et l’on tourne avec le play-back. Chacun a eu un coach vocal et travaille ses partitions. En principe, on ne touche plus à ce qui a été enregistré.
Comment s’est fait le casting ?
Entre copains, chacun connaissant un jeune artiste, tous ont fait des essais et ça n’a pas été plus compliqué que ça. Le plus difficile a été Mathieu et Virginie car au départ l’histoire tournait autour d’un couple de trentenaires. Or, Mathieu avec 24 ans  et Virginie en avait 20, même si elle avait déjà dix films à son actif ! En fait, ça a donné un côté plus naïf à leur personnage.

Pourquoi une comédie musicale ?
J’étais très proche des films de Demy et ça faisait cinq ans qu’il avait disparu.  Beaucoup de gens disaient que, Demy disparu, il n’y aurait plus de comédies musicales au cinéma. C’est un peu ce qu’i s’est passé malgré quelques essais infructueux comme « Tra la la » des frères Larrieu, « « Don Juan » de Serge Bozon ou encore « La grande magie » de Noémie Lvosky.  J’avais déjà écrit ce court métrage mais aussi une première comédie musicale « Ma vraie vie à Rouen » que je n’ai pas réussi à monter. Et j’ai rencontré Jacques Martineau qui était musicien, qui avait été chanteur lyrique et par contre, à part à l’université, il n’avait jamais écrit. Il ne pensait pas être auteur mais il a écrit le scénario pour s’amuser et nous faire plaisir.
Il y a quand même eu « Huit femmes » de François Ozon !
Oui mais c’est plus un film musical qui balance entre opérette et vaudeville ; c’est plus du théâtre filmé.
Pourquoi ça marche si peu en France ?
Pour beaucoup de raisons, d’abord parce que c’est très cher à produire, que les producteurs sont frileux, qu’il faut un scénario original et que peu d’artiste ne peuvent ou ne veulent pas s’engager dans un travail de longue durée car il faut savoir jouer, chanter danser, ça prend des mois à mettre en place et à tourner. Et peu d’artistes ne veulent s’investir dans ce long cheminement. Nous avons tenté de faire une autre comédie musicale avec des artistes comme Isia Higelin Julien Doré, Camélia Jordana, Eddie de Pretto. Mais entre leurs tournées et leurs enregistrements, ils n’ont pas le temps. Ils ne sont pas disponibles. Et si l’on n’a pas de nom connu, les producteurs ne se lancent pas.
Alors, qu’allez-vous faire maintenant. Seul ou toujours avec Jacques Martineau ?
Nous restons ensemble même si nous sommes séparés depuis dix ans. Nous sommes en train de peaufiner un scénario « Tanger au printemps » que nous espérons tourner l’an prochain. Ce n’est pas musical, c’est un film dramatique, un mélange des genres. Nous sommes en post-production. Mais il n’est pas impossible qu’on retente une comédie musicale ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet

La Seyne
Juliette GRECO investit la Villa Tamaris Pacha

Elle fut l’une des plus belles interprètes que puissent avoir les auteurs et compositeurs qu’elle a toujours choisis sans jamais se tromper et souvent alors qu’ils étaient peu ou prou connus, de Brel à Béart, de Ferrat à Gainsbourg, de Ferré à Fanon, de Brassens à Leprestre… Et puis elle chanta Vian, Dimey, Prévert, Queneau, Sartre, Sagan, Jean-Claude Carrière, Mouloudji, Trenet, Jouannest… C’était encore la période où la chanson française possédait ses lettres de noblesse.
Mais elle s’intéressait beaucoup à la chanson d’aujourd’hui, comme Julien Clerc ou Etienne Roda-Gil, Maxime le Forestier, Bernard Lavilliers ou  encore Abd El Malik avec qui elle chanta.
Chacune de ses chansons avait une histoire qu’elle nous distillait avec gourmandise, avec sensualité, en grande comédienne qu’elle était, avec une gestuelle d’une finesse et d’une grâce incroyables : «Déshabillez-moi», «La Javanaise», «Voir un ami partir», «Si tu t’imagines», «Un petit poisson, un petit oiseau», «Je suis comme je suis», «Les feuilles mortes», «Il n’y a plus d’après», «Jolie môme»… La liste est longue de ces chansons, de ces petits bijoux qu’elle nous a offerts durant… 70 ans ! Incroyable !

Aujourd’hui, l’association « l’œil en Seyne » présidée par Jacqueline Franjou a décidé de rendre hommage à celle qui fut son amie en l’installant jusqu’au 17 septembre à la Villa Tamaris Pacha à la Seyne-sur-mer.
Jacqueline, qui est aussi présidente du festival de Ramatuelle me parle d’elle avec toujours la même émotion.

« Juliette venait chanter en 85 et dès notre rencontre une relation amicale s’instaura, qui a duré 35 ans. En 86, elle m’appelle pour me dire qu’elle a l’intention d’acheter un terrain à Ramatuelle et voudrait rencontrer l’architecte qui a créé le théâtre, Serge Mège. A quelque temps de là, elle s’installe donc dans sa villa avec son compagnon Gérard Jouannest qui est musicien et fut le compositeur et le pianiste de Jacques Brel avant de devenir le sien.
Et puis un jour, elle m’appelle pour m’annoncer leur mariage, et me demande de la marier (j’étais alors adjointe à la mairie) et d’être à la fois son témoin. Tu vois à quel point notre lien d’amitié était devenu un lien familial.
Plus tard, alors que Gérard ne voulait pas en entendre parler, avec quelques amis nous lui avons offert une chienne de race qu’elle nomma Rosebud. Aujourd’hui elle doit être bien malheureuse car elles ne se quittaient pas et elles dormaient ensemble.
Que gardes-tu de toutes ces années d’amitié ?
Tellement de choses !
C’était une personne d’une grande simplicité, qui aimait les gens mais détestait les sots. Elle avait le sens du mot et pour toute chose, son langage devenait poétique. Chez elle, les mots prenaient une vie assez étrange. Elle avait toujours un petit air malin et ses mains étaient d’une grâce infinie. Elle avait travaillé avec Marceau, avait fait de la danse et tout cela ressortait.
Elle avait gardé des yeux d’enfant et cherchait des réponses à tout.  «J’aime décliner le verbe aimer» m’avait-elle dit un jour. Mais souvent, elle nous offrait de belles phrases, des expressions comme celle-ci.

Avec Micheline Pelletier

C’était une guerrière, une chanteuse engagée. Elle était profondément corse est avait une liberté de vie et d’expressions invraisemblable. Mais elle avait su rester simple, dans la vie au quotidien elle était une personne ordinaire, elle ne joua jamais à la star.
Brel, Ferré, Brassens, tous l’ont faite chanter et je me souviens de cet hommage que nous avons consacré à ces trois artistes et qu’elle a voulu présenter elle-même. C’était magique…
Aujourd’hui elle me manque beaucoup et j’espère qu’elle aura des obsèques nationales car s’il en est une qui le mérite, c’est bien elle ».
A 90 ans passés, elle avait décidé d’arrêter de chanter et de faire une grande tournée d’adieu car, disait-elle, elle ne voulait pas qu’on la voit  affaiblie ou décatie. Malheureusement, elle dut arrêter cette tournée en chemin et elle se calfeutra chez elle, ayant déjà perdu sa fille et son mari.
Aujourd’hui, grâce à Jacqueline, Micheline Pelletier, présidente d’honneur et Cyril Bruneau, directeur artistique, elle revit à travers ces superbes portraits qui jalonnent une carrière internationale, elle qui reste, avec Barbara, une femme au talent immense et que j’ai eu l’honneur de rencontre et interviewer  souvent à Ramatuelle.
70 ans de carrière, 30 affiches, des coupures de presse, les films qu’elle a tournés , des partitions, sa robe de scène… Un travail de fourmi pour Philippe Card qui a réuni tous ces beaux documents, avec en prime sa somptueuses robe de scène.
Un merveilleux voyage à travers la vie d’une artiste exceptionnelle nommée Juliette Gréco.

Jacques Brachet

A la Simone à Six-Fours, on a retrouvé Jacqueline & Juliette





 Six-Fours – Les nuits du Cygne
Anastasia, Sarah, Lisa… et les autres !


Magnifique clôture de la Vague classique, avec le parrain du festival, Gautier Capuçon, qui s’est installé deux soirs dans le jardin de la Maison du Cygne, le premier soir avec le pianiste Jérôme Ducros, tous deux nous ayant fait traverser LA musique, puisque des comédies musicales aux musiques classiques en passant par les musiques de films, un très bel éventail nous a été offert entre piano et violoncelle.
D’ailleurs, il y a quelques mois, Gautier a enregistré avec Jérôme Ducros, « Sensations » où l’on retrouve nombre de morceaux joués ce soir-là.

Deuxième soirée consacrée aux artistes de sa fondation : Anastasia Rizikov au piano, Sarah Jégou au violon, Lisa Strauss (Avec un tel nom elle ne pouvait faire autrement !) au violoncelle, Trois artistes en A qui, chacune à leur tour, en duo, en trio, ont occupé la scène, accompagnées de Gautier et de son complice, le pianiste Frank Braley, mêlant Chostakovitch à Piazzola, Brahms à Ravel, Debussy à des compositeurs ukrainiens en hommage à ce pays qui souffre depuis tant de mois. Il se trouve qu’Anastasia est de famille ukrainienne et Lisa de famille russe, ces deux jeunes musiciennes slaves ayant créé un duo « Shum » qui signifie « bruit » en ukrainien. Quant à Anastasia, elle fut l’élève de Frank Braley avec qui elle interpréta trois magistrales danses hongroises de Brahms.
C’est grâce à ces moments magiques que la fondation de Gautier Capuçon existe. Il nous en parle.

« Durant la pandémie qui nous obligea à rester à la maison, j’ai eu envie de créer cette fondation en pensant à tous ces élèves privés de cours et de scène, ce qui est essentiel pour un artiste talentueux en devenir, afin de les aider  à accéder à cette carrière difficile qu’ils ont choisie. L’accompagnement et la transmission sont pour moi fondamentaux.
Ce soir vous découvrez donc trois femmes talentueuses et le 2 septembre à la Maison du Patrimoine, vous découvrirez notre premier lauréat de la fondation, le jeune pianiste Kim Bernard.
Grâce à la fondation, ils ont pu réaliser leur rêve ».

Des rêves réalisés sous les étoiles de Six-Fours, avec en fond les premières stridulations de l’été de nos cigales revenues. L’on pouvait voir le bonheur qu’elles avaient de jouer devant un public et dans les coulisses, avant le spectacle, l’heure était à la joie mêlée de stress, avec les encouragements du maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte et de son adjointe à la Culture, Fabiola Casagrande.
On ne pouvait rêver plus belle clôture de ce triptyque de « La vague classique », le second épisode démarrera le 1et juillet à la Collégiale qui frappera fort puisque notre ami Jean-Christophe Spinosi, avec son ensemble Matheus, a invité l’immense ténor Rolando Villazon.
On reviendra sur le programme de la Collégiale.

Jacques Brachet

Fabiola Casagrande, Sarah Jegou, Gautier Capuçon, Jean-Sébastien Vialatte,
Anastasia Rizikov, Frank Braley






Notes de lectures

Frédérick d’ONAGLIA : « Les princes de la vallée( (Ed Terres de France – 398 pages)
Mais quelle imagination machiavélique a notre auteur, Frédérick d’Onaglia qui, avec son sourire rigolard, de roman en roman, nous offre des histoires dignes de la série « Dallas », un « Dallas » mâtiné Provence, où chaque personnage est fait de veulerie, de secrets, de jalousies, d’aigreurs, de violence, de perfidie, de menaces, d’intrigues, de chantages, de tromperies, et bien d’autres sentiments de haine et de vengeance  ne pensant qu’à déjouer les secrets et les manigances, prendre le pouvoir, préparer des coups foireux et pas très catholiques !
L’on retrouve les deux familles désunies et toujours en guerre, les Bastide et les Montauban sous fond de pouvoir et de politique au beau soleil des Alpilles.
Difficile de s’attacher à l’un ou l’autre des personnages tant ils sont tous ambigus, cachent des secrets et pourtant… Pourtant Frédérick, a l’imagination fertile et avec une belle écriture, nous prend dès les premières pages et ne nous fait plus lâcher les personnages et les histoires de chacun, jusqu’à la fin, telle une série télévisée où l’on s’accroche d’épisode en épisode. D’ailleurs, il est curieux qu’aucun producteur ou réalisateur n’ait eu l’idée d’en faire quelque chose tant les personnages sont hauts en couleur (Des comédiens adoreraient les interpréter) et l’histoire haletante de bout en bout et faite de coups de théâtre. Lucien Fourcade, Victoire de Montauban, Charles Bastide et les autres sont de superbes personnages.
Par contre, mon cher Fred, deux choses à préciser : P 265 ce n’est pas « boudu » (car il n’est pas sauvé des eaux !) mais « Boudiou » qu’il faut dire, l’équivalent de « Bon Dieu » en provençal.
Quant à cette phrase : « Un Toulonnais, c’est comme un Marseillais en noir et blanc », je la récuse !
On en reparlera ! A bon lecteur… Salut !
André DUBUS III : Une si longue absence (Ed Acte Sud- 446 pages)
Roman traduit de l’anglais USA
Ce lparle de la culpabilité, la peur, la colère et l’amour.
Daniel Ahearn n’a pas revu sa fille depuis quarant ans, depuis qu’’il a assassiné son épouse dans un accès de jalousie. Il entreprends un long périple pour la retrouver et lui remettre un modeste héritage car il se sait très malade.
Loïs, sa belle- mère, ne perçoit pas la douleur de cet homme et ressent une envie de vengeance.
Quant à sa fille va – t-elle pardonner ?
Le roman explore les conséquences d’un acte dramatique et interroge sur les conséquences d’un meurtre familial.
Est-ce-que cet acte est pardonnable ?
Le questionnement est intéressant.

Henri GOUGAUD : Contes impatients d’être vécus (Ed Albin Michel-266 pages)
Henri Gougaud, conteur, parolier et romancier livre un nouveau recueil de contes qui ravira les amateurs de ce genre. Quatre-vingt-quatre courts récits au travers de sept thèmes tels que « venir au monde », « tout finit par être vrai », « réveiller la tendresse qui réchauffe les cœurs » ou « fais de ta vie un beau récit ». Chaque histoire nous propose une leçon de vie, une morale, un chemin à suivre et cherche à nous amener vers la sagesse. L’auteur aborde toutes les religions, qu’elles soient catholique, juive, musulmane ou bouddhiste, et par son récit nous interroge sur leur façon de nous porter à la réflexion. On voyage au Moyen Orient, en Asie, en Europe, chez les Sioux ou encore chez le roi Salomon.
L’auteur s’exprime dans une belle langue poétique et ne manque pas d’humour.
Un ouvrage à ne pas lire d’une traite mais lentement, en savourant chaque récit.

Aurélie HADERLE : Un été à Caméline (Ed Terres de France – 299 pages)
Naïs a vécu son enfance à Caméline, un petit village du Lubéron où sa mère, lavandicultrice, l’a élevée seule. Elle a vécu auprès de Gabriel, fils de Bénédicte, veuve et collaboratrice et amie de sa mère. Les deux enfants ont grandi ensemble comme frère et sœur et peut-être un peu plus. Jusqu’au jour où Naïs part faire ses études à Paris, devient psychologue et se marie.
Elle revient à Cameline à la mort de sa mère, divorcée et quittant un métier qui ne la satisfait plus.
Elle va avoir 30 ans, se retrouve au centre d’une entreprise qu’elle avait quittée pour d’autres cieux, épaulée par Bénédicte… et retrouve Gabriel devenu un homme taciturne, renfermé et mystérieux.
Beaucoup de rumeurs se propagent autour de lui sans que Naïs puisse en déterminer l’origine.
Survient Arthur, un Belge venu louer pour quelques mois le gîte attenant à l’entreprise de Naïs, qu’elle  doit gérer après la mort de sa mère.
Vont alors se tresser des histoires dans lesquelles Naïs est le centre, prise entre Arthur et Gabriel.
Peu à peu elle découvrira le mystère entourant Gabriel qui l’attire toujours, et la bonne humeur d’Arthur, homme jovial, gentil et plein d’allant.
Une belle histoire qui se passe au soleil d’une Provence riante et belle, où, à l’instar des histoires de Sautet, tous les villageois se retrouvent dans une entente à la fois joyeuse et sincère.
La fin est bouleversante et Aurélie Haderlé nous offre une histoire forte, belle, émouvante, ancrée dans une Provence qu’elle aime et nous fait encore plus aimer par ses descriptions historiques et ses images  impressionnistes dans lesquelles est plongé ce petit village.
Un roman qui fait du bien.

Marie-Hélène LAFON : Les sources (Ed Buchet-Chastel -128 pages)       
Dans ce court et magnifique roman, l’autrice nous plonge dans le milieu rural qu’elle a connu, dans lequel elle va situer des personnages au fort caractère. C’est auprès de la rivière de son enfance « La Santoire » qu’elle va remonter aux sources de sa famille déchirée, à la vision des trois personnages que l’on va entendre narrer leur vécu.
Les années Soixante où la mère s’épanche en racontant son mariage difficile dans une contrée sauvage auprès d’un mari violent, trois enfants à élever, une santé chancelante qui vont l’amener un jour à ne pas remonter à la ferme, à rompre l’union décevante, à rompre le cours de sa vie familiale et retourner auprès de ses parents.
Puis les années soixante-dix où le père seul se bat avec la terre, le labeur ingrat et l’échec auprès de cette femme dont il avait tant attendu, en proie à l’incompréhension de l’évolution de ses enfants et des regrets de jeunesse et d’amour qu’il avait entraperçus au soleil du Maroc. L’amour et mort reste  la violence de l’abandon et de l’incompréhension.
Dans un style épuré l’autrice nous dépeint  des personnages âpres et meurtris dans ce décor de montagne et de solitude dans  lequel chacun cultive sa peine et son désarroi.
Ce court roman plein de rudesse et de mélancolie est une preuve réaliste de cette période où rien n’était facile et où chacun cherchait sa voie.
Un texte très pudique, simple, sans pathos mais plein de sentiments vrais et de souffrances cachées.
Thomas VEILLET : Wall Street en feu (Talent Editions – 391pages)
Thomas Veillet est un ancien agent à la bourse de New York.
Consultant en investissement, il publie ce roman, inspiré de ses connaissances boursières. Le personnage principal est Tom Kelcey, un ancien combattant en Afghanistan qui travaille désormais comme trader à Wall Street. Intelligent, il repère avec facilité les mouvements financiers troubles, notamment une curieuse opération sur l’entreprise Narragan Biosciences par le biais de massifs « shorts » c’est-à-dire de déclarations de vente à découvert.
Commence alors pour lui un dangereux combat contre les auteurs cachés de cette attaque boursière. Assassinats, enlèvements, courses poursuites, les chapitres se déroulent dans une ambiance de pur polar. On lit avec plaisir ce roman d’action aux multiples rebondissements qui laisse une porte ouverte à une suite.

Delphine MINOUI : L’alphabet du silence (Ed L’Iconoclaste – 304 pages)
Grand reporter au Figaro et lauréate du prix Albert Londres, Delphine Minoui livre un roman réalité sur la société et la politique menée par le président Erdogan depuis plus de vingt ans. Un roman certes, pour décrire le monde des intellectuels persécutéspar un régime autoritaire.
Un professeur à l’université du Bosphore à Istanbul est emprisonné après avoir signé une pétition. Dès lors sa femme et sa petite fille sont confrontées au mur du silence imposé par des condamnations démesurées. La lutte va s’engager pour Ayla la femme et Göktay le mari qui milite en faisant une grève de la faim jusqu’à inventer lui qui ne peut plus parler un nouveau langage, celui de l’alphabet du silence.
Ce sera un alphabet décliné subtilement dans les lignes de son corps désormais décharné, des lignes qui marquent la souffrance mais aussi la volonté d’expression de l’ultime, face à un régime d’oppression. Delphine Minoui a écrit ce roman-réalité avant la réélection d’Erdogan à la présidence, un tournant volontairement tourné par le résultat des urnes pour une politique encore plus islamique et anti-kurde, une politique à la vision pan-musulmane et arabe, une vision revisitée de l’histoire et bien loin de celle d’Atatürk, le père de la république indépendante et laïque.
Ce roman très politique fait craindre de nouvelles purges et une extension du pouvoir religieux.
Peut-être une source pour le prochain roman de l’auteur qui a eu le courage d’exposer l’oppression des intellectuels, des journalistes en Turquie, à se demander si elle n’est pas sur la liste des prochains expulsés ?
Hélène ROCCO – Sophia Van der HOEK : Paris, petit atlas hédoniste
(Ed du Chêne – 256 pages)
Si vous ne connaissez pas Paris, et d’ailleurs, même si vous connaissez la capitale, voici un petit (gros !) atlas hédoniste, magnifique album qui va vous étonner, vous éblouir, vous apprendre maintes choses , aussi bien touristiques qu’historiques, car nos deux complices vous font parcourir un Paris magnifique en vous amenant par des dédales et des chemins de traverse de la Bastille à la tour Eiffel, en passant par Montmartre et Montparnasse, la rive gauche et le cœur de Paris… Vous y découvrez tous les quartiers, tous les monuments, tous les parcs et jardins, les quartiers,  les quais, les canaux, des lieux secrets et inconnus, les cimetières et les marchés, les ateliers d’artiste, les bars et les restaurants et jusqu’au métro… Et par-dessus tout ça, de magnifiques photos signées Sophia Van der Hoek illustrent ce magnifique livre sur un Paris somptueux qu’Hélène Rocco nous décrit et nous raconte avec passion et l’on y sent tout l’amour que la néerlandaise et la parisienne nous offrent.
En passant, l’on fait la connaissance de Maxime Frédéric, pâtissier de l’hôtel Cheval Blanc, Mori Yoshida, pâtissier à deux pas de l’hôtel des Invalides, qui méritent vraiment le détour !
On découvre également la première distillerie – légale ! – de Paris dont l’alambic est tenu par Nicolas Julhès, la Maison Château Rouge sise dans le XVIIIème, tenue par Youssouf Fofana, créateur de mode et d’art de vivre qui a imaginé un centre culturel éphémère dans l’ancien magasin Tati, mais l’on apprend aussi que Paris possède des vignes qui datent de l’époque gallo-romaine, à Montmartre, à Belleville, à Bercy. Pour les moins sensibles, vous pouvez visiter le magasin de curiosités Deyrolle, rue du bac où se côtoient insectes divers et animaux empaillés (Âmes sensibles s’abstenir !)
Bien entendu, ce livre n’est pas exhaustif des richesses que possède Paris mais, même si l’album est un peu lourd, il deviendra très vite votre Bible pour découvrir notre capitale qui mérite le détour.
Quant à ceux qui n’iront pas tout de suite à Paris… c’est un livre qui vous fera rêver !

Annabelle  MOULOUDJI l’Amoureuse (Ed Léo Scheer – 197 pages)
Le roman se déroule à Paris ; c’est l’histoire d’une femme mariée et qui a deux jeunes garçons.
Elle est indépendante et ambitieuse.
Un jour,  elle rencontre un homme, charmant et mystérieux. Bien qu’ils soient différents, ils tombent amoureux et commencent  une  relation passionnée. Va-t-elle quitter mari et enfants  pour refaire sa vie  qu’elle trouve routinière  et qui l’étouffe à quarante trois ans à peine ?
Ce roman  explore  les thèmes de l’amour, de la confiance et de la découverte de soi.
C’est une réflexion sur les relations amoureuses et la difficulté de trouver l’amour vrai et durable ; cette histoire ne fait que commencer  et elle est bien une histoire d’aujourd’hui!
Javier SANTISO : Un pas de deux (Ed gallimard – 234 pages)
Écrivain espagnol, c’est son premier roman publié en français.
Ce livre trace le portrait d’Edward Hopper, dressé par sa femme Joséphine sous forme de journal intime. Ils se sont vus en 1910 mais véritablement rencontrés en 1923.
Avec brio et profond réalisme, cette femme brosse par touche, comme le peintre, quelle a été l’évolution de son couple, la personnalité de Hopper, la manière dont il a réalisé ses tableaux, leur vie ensemble. Ceci dans un style précis, riche et intense.
De femme aimée, alors que lentement son couple s’étiole, elle arrête sa propre peinture en plein succès et devient le modèle de son époux pour mieux le garder : « Etre dans ta vie, même si cela devait être sur le bas-côté, être donc dans toutes tes toiles ».
L’écriture de ce huis clos est très imagée, sensible et poétique, il  traduit à merveille la complexité et la profondeur des sentiments de Joséphine. Ce livre donne envie de lire et en même temps de regarder les tableaux de Hopper puisque son épouse en est le modèle et qu’ils traduisent selon elle la couleur de leur couple.
« Un pas de deux. Ainsi devrait s’intituler notre histoire. Une vie à deux mais seuls »

 Six-Fours – La Simone
Exposition de l’agence Roger-Viollet
Quand la chanson française avait de vraies stars

Jacqueline Franjou, présidente du Festival de Ramamatuelle et Cyril Bruneau, photographe et commissaire d’exposition, sont devenus au fil des années, des amis de la ville de Six-Fours et de son maire Jean-Sébastien Vialatte et chaque été voici qu’ils nous proposent de magnifiques expositions photographiques. Cette fois, il vont faire d’une pierre deux coups : la première expo s’est installée à la Simone jusqu’au 18 septembre et regroupe des photos de nos plus grands représentants de la chanson française : Barbara, Gréco, Brel, Brassens, Ferré, Gainsbourg…

Exposition très émouvante pour des gens comme moi qui ai pu en rencontrer et interviewer certains, et pour Jacqueline dont certains sont venus chanter au festival de Ramatuelle.
Il faut dire qu’en presque 50 ans, nous en avons vu défiler des artistes de tous bords, grâce d’abord à l’ami fidèle Jean-Claude Brialy, qui a créé avec Jacqueline, ce festival qui irradie partout, puis L’autre ami fidèle Michel Boujenah qui a pris la suite de Jean-Claude. Quant à Jacqueline, elle est toujours fidèle au poste et fidèle au souvenir de son créateur et de ceux qui ont disparu. On la sentait très émue au vernissage.
Et on la retrouvera à la Villa Tamaris à la Seyne le 23 juin pour un hommage à Juliette Gréco.
On en reparlera.

Jacquline Franjou et Fabiola Casagrande, adjointe à la Culture
Le maire & la présidente
Michèle Pelletier et Cyril Bruneau, photographes

Revenons à ce décor magique qu’est la Simone, qui offre un écrin coloré et somptueux à ces photos en noir et blanc qui sont tout aussi splendides.
Des photos rares, des portraits émouvants, des rencontres comme celles de Brel avec Barbara, de Gainsbourg avec Bardot, de Gréco avec Brassens ou Delon… Au milieu de cette flore foisonnante, de chemins en coins de verdure, toutes ces photos nous racontent une histoire et nous rappellent combien, à une époque, la chanson française était charme et poésie et belles mélodies… Des chansons qui traversent les époques, que l’on fredonne toujours et que les chanteurs d’aujourd’hui reprennent avec joie et nostalgie.
Tel Michaël Tabburly qui, durant tout le vernissage et l’apéritif qui a suivi, nous a charmés de sa belle voix grave de toutes ces[b1]  chansons qui ont bercé certains d’entre nous.

Michaël Tabbulty
Les paparazzi sont là !

Jacques Brachet

Liberté-Chateauvallon
Une belle saison 2023/2024 s’annonce

En ce vendredi 16 juin, il y avait foule au Liberté, tant dans une salle blindée que sur scène où mécènes, entreprises, équipes des deux théâtres avaient envahi l’avaient envahie.
Une scène où l’on retrouvait le maître des lieux, Charles Berling « in person » magnifique, au look de patriarche, cheveux et barbe blanche, aux côtés de l’amiral Yann Tainguy, président de l’Union Chateauvallon-Liberté, Françoise Baudisson, présidente de Chateauvallon,, Stéphane de Belleval, directeur de Chateauvallon, Claire Chazal, présidente du Liberté mais aussi, pour la bonne cause présentatrice de la soirée, Jérôme Brunetière, directeur de l’Opéra de Toulon sans théâtre puisque fermé pour travaux durant la saison prochaine et étant accueilli par les deux lieux pour la prochaine saison

Charles Berling
Stéphane de Belleval et Tiphaine Samson
Françoise Baudisson

Bref, une soirée très animée où chacun est allé de son petit discours. Quant à Claire Chazal, aussi brillante et à l’aise qu’à la télévision dans « Le grand échiquier » (qui passait le soir même à la télé !), elle a présenté les artistes qui étaient présents et feront partie de la prochaine programmation : Emmanuelle Bercot qui, aux côtés de Charles Berling, ouvrira la saison (28-30 septembre) avec deux textes d’Ingmar Bergman « Après la répétition » et « Personna », mise en scène d’Ivo van Hove, avec qui Charles avait déjà travaillé. Muriel Mayette-Holtz, qui mettra en scène une « Bérénice » de Racine (15-19 novembre), originale  superbement interprétée par Carole Bouquet, qu’elles avaient proposée à la Comédie Française. Bérangère Warluzel qui viendra interpréter le rôle de Maria Montessori, mise en scène par Charles Berling (14-17 mai). Le journaliste Philippe Colin qui, avec Charles, s’est lancé dans une épopée autour de «Léon Blum « Une vie héroïque », où il faudra garder son souffle… durant près de cinq heures ! (25 mai) Thomas Quillardet qui proposera une autre épopée, celle de TF1 « Une télévision française »  (22-23 mars)… à laquelle a participé Claire Chazal qui lui a reproché de ne pas l’avoir contactée !

Léon Quillardet
Bérangère Warluzel
Emmanuelle Bercot

Comme on le voit, une saison foisonnante où, entre Chateauvallon et le Liberté, se mêleront théâtre, humour, musique, cirque, danse, danse qui reviendra en force à Chateauvallon. De beaux artistes comme Michel Boujenah qui dira adieu aux « Magnifiques » (28 octobre), Latitia Casta, reprenant le rôle de Sophia Loren dans « Une journée particulière » d’Ettore Scola (19-20 janvier), Rhoda Scott qui, avec ses éternels pieds nus, viendra nous offrir un spectacle jazz-soul-gospel (13 avril), la première mise en scène de Nanni Moretti « Diari d’Amore » (12-13 décembre), sans oublier, comme chaque année, trois « thema » présentés par Tiphaine Samson «  Y croire ? », « Couple », « Oh ! Travail… ».
Le choix du roi… Il vous appartient !

Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier

Sport Adapté Santé 83
Les aventuriers du parc des Cèdres

Voici trois ans que Cécile Limier, professeur de karaté do, de taïchichuan, a créé l’association « Sport Adapté Santé 83 » qui a pour but de proposer des activité médico-sportives préventives et thérapeutiques, avec accompagnement suivi et personnalisé.
Pour fêter ses trois ans, elle a proposé à ses 110 adhérents une ballade originale dans un parc unique dans la région : le parc des Cèdres de l’Aoubré, parc de trente hectares classé zone naturelle, à Flassans-sur-Issole.

Un enchantement fait de sérénité, de beauté, de découvertes et d’aventures où chacun peut trouver un plaisir extrême, seulement en marchant à travers le parc, et, en chemin, découvrir des sangliers, des daims, des paons en liberté, où chaque sens est à l’affut, d’abord grâce à la beauté du lieu, mais aussi  des senteurs aromatiques puisqu’en chemin l’on y découvre le jardin des parfums, milles plantes de chez nous, plus odorantes les unes des autres, des fleurs qui, par leurs multi-couleurs, attirent les insectes, mais aussi des plantes dont on se sert pour en extraire des pigments qui servent à la coloration des tissus.
Sur le chemin, une mare avec des canards qui, s’ils ne parlent pas anglais, nagent en toute liberté. Plus loin, un jardin de papillons nous offre encore un moment de plaisir grâce à ces lépidoptères aux mille couleurs. Les animaux de la ferme ont leur place, avec entre autres de drôles de poules venues de Chine et du Japon, aussi belles que drolatiques.

Dans ce parc extraordinaire, un jardin des sons nous fait entendre la pluie, les orages et milles autres bruits de la forêt. Vous pourrez également trouver un temple, lieu de méditation et de silence. Par ailleurs, vous pourrez prendre un bain de forêts  où chaque arbre correspond à une année avec toute la symbolique qu’il représente. A chacun de trouver son arbre !
Et puis, si certains se sentent des velléités d’aventures, il y a d’abord un chemin de pierres sur lequel il faut marcher pieds nus, puis vous pouvez grimper aux arbres par une échelle et traverser le pont suspendu, bien accrochés aux filets, afin de combattre son vertige. Il suffit de passer le pont et vous vous vous prenez pour Indiana Jones ! Vous découvrirez également la calendrier celtique qui remonte aux Druides.

12.000 pas, ce qui fait à peu près neuf kilomètres de marche, ça ouvre l’appétit et chacun se retrouve à l’ombre d’arbres magnifique pour un pique-nique des plus sympathiques.
Les quarante adhérents qui sont venus découvrir ce parc enchanteur, n’ont pas regretté leur journée.
Encore une belle expérience que Cécile Limier leur a fait vivre, grâce également aux partenaires qui soutiennent l’association ; Le réseau Capsein, les maisons de Santé de Six-Fours et du Var, Karaté santé…

Jacques Brachet

Six-Fours – Nuits du Cygne
Daniel FRAY-Chiara MUTI : Duo de charme franco-italien

Ils forment ; à la ville comme à la scène, un couple magnifique… le pianiste David Fray est Tarbais, la comédienne Chiara Muti est florentine.
Ce n’est que la deuxième fois qu’ils se retrouvent ensemble sur scène pour un « presque » duo piano voix, chacun jouant à son tour.
C’est donc une chance que tous deux viennent à Six-Fours dans le cadre des Nuits du Cygne avec un programme Schubert-Liszt pour lui et des extraits de « La divine comédie » de Dante, pour elle.
Après avoir ouvert avec Schubert (Klavierstrücke N°2) David Fray nous offre des extraits des « Années de pèlerinage » de Liszt.  Il s’agit de trois impromptus que Liszt a écrit durant ses voyages en compagnie de sa maîtresse, la femme de lettres Marie d’Agoult. Le premier voyage était en Suisse, le second en Italie, inspiré des œuvres de Pétrarque et de Dante.
Pétrarque dont Chiara Muti emprunte des extraits de « Pace non trovo et non o da  far guerre » et de Dante « La divine comédie » qu’elle nous offrira dans sa langue maternelle.
Ce n’est donc pas un vrai duo mais la musique de Liszt répond au texte de Dante et tous deux nous offrent un moment en suspens où l’amour, la mort se répondent dans une parfaite osmose.

Les rencontrer est une chance et un réel plaisir tant ils sont tous deux en symbiose, souriants, rieurs même, volubiles et parlant quelquefois ensemble, mariant le français de l’un, l’Italien de l’autre. On est sous le charme.
David, vous avez commencé à jouer du piano à quatre ans. Peut-être sous l’influence de votre mère qui enseignait la culture musicale allemande ?
Peut-être… C’est même certain car c’est cette musique qui m’a très vite attiré et que j’aime certainement le plus.
Vous avez très vite joué et reçu de nombreux prix…
C’est-à-dire que j’ai eu la chance de pouvoir jouer dès mes quatorze ans et de ne pas passer par une école ou un conservatoire. Donc les prix et les médailles je ne les ai pas obtenus en fin de classe.
Quant à vous, Chiara, vous avez un père, Riccardo Muti, qui a une impressionnante carrière de musicien et chef d’orchestre… Et vous partez dans le cinéma !
Il se trouve que, si j’ai joué du piano dès six ans, j’étais d’abord attirée par l’opéra car, au-delà de la musique, j’aimais les mots. Je suis allée à Milan à 18 ans où j’ai eu la chance d’avoir pour professeur Georges Strehler, puis j’ai débuté dans le cinéma.
Votre rencontre ?
David : j’ai joué sous la direction de Riccardo Muti et j’ai rencontré Chiara.
Chiara : Je suis venue en France pour quelques mois afin d’apprendre cette langue…
David : Et elle n’en ai jamais repartie !

C’est la première fois que vous jouez ensemble sur scène ?
David : C’est la seconde mais c’est vraiment la première fois que nous faisons un spectacle ensemble. Et vous en avez eu la primeur ! C’était une envie de le faire autour de la musique de Liszt et de l’écriture de Dante car le musicien a été obsédé par l’œuvre de Dante et nous avons eu l’idée de les réunir côte à côte. Ça nous semblait intéressant.
Chiara : La musique de Liszt est basée sur l’image et l’imaginaire de Dante et en tant que comédienne, ces images me viennent comme elles ont dû venir à Liszt. C’est pour cela que je dis le texte en italien. C’était pour moi une évidence.
David : On entre dans une spirale qui va de l’enfer au paradis en passant par le purgatoire. Les mythes de Minos, de Sémiramis… Mais Dante a étudié le terreau de la culture occidentale et il a été inspiré des troubadours qui chantaient en langue provençale. Les deux langues se rejoignent.
Chiara : la langue provençale a été le premier ralliement de toutes les langues des provinces italiennes.
David, vous êtes déjà venu à ce festival et vous, Chiara, vous le découvrez.
David :
Oui, et je suis heureux de le retrouver car l’accueil y est chaleureux.
Chiara : C’est vrai et le cadre est si beau ! Je m’y suis tout de suite trouvée comme en vacances et j’y ai retrouvé l’air de la  maison !

Propos recueillis par Jacques Brachet




Six-Fours CCFF… L’été sera chaud !

Surveiller, observer, détecter, prévenir…
Ce sont les maîtres-mots du Comité Communal des Feux et Forêts qui se sont réunis ce samedi pour préparer un été qui risque d’être chaud à cause du manque d’eau et de la canicule qui s’annonce.
74 bénévoles sous la houlette de leur président, Guy Berjot étaient donc sur le pied de guerre, afin de préparer au mieux la sauvegarde de nos forêts qui risquent d’être encore au rouge cet été
Etaient également présents Stéphane Giken le chef des pompiers de Six-Fours, Thierry Mas Saint-Guiral, adjoint à la sécurité et à la police et Hervé Fabre, adjoint aux ports et aux travaux.
C’est dans une ambiance on ne peut plus amicale que chacun, anciens et nouveaux (12) ont écouté les consignes pour ceux qui navigueront tout l’été entre la vigie de Notre-Dame du Mai et les patrouilles.
Beaucoup de contraintes et de conseils dont une primordiale : ne jamais essayer d’éteindre un feu mais prévenir les pompiers qui en sont chargés.

Guy Berjot
Stéphane Gikens
Thierry Mas Saint-Guiral – Hervé Fabre
Avis aux promeneurs !

Tous les bénévoles ont été formés durant l’année pour savoir lire les cartographies et typographies, conduire des véhicules tout terrain, savoir utiliser les divers matériels de radio, bref efficacité maximum sur le terrain où durant tout l’été les équipes se succèderont 24 heures sur 24.
On sait que notre région est très vulnérable et cette belle équipe est là pour que tout se passe au mieux afin d’éviter le plus possible que les feux – si feux il y a – ne se propagent et détruisent notre bel environnement.
Tous seront donc sur le terrain afin d’informer les promeneurs, les sensibiliser, leur apprendre le sens des panneaux et surtout à ne pas fumer lorsqu’on est dans une forêt sensible comme la nôtre, parmi les neuf massifs forestiers varois.
Belle réunion qui s’est terminé par un pique-nique des plus sympathiques !

Jacques Brachet

Six-Fours – Six N’Etoiles
« Sous la tapis » le film-miracle de Camille JAPY

Odile (Ariane Ascaride) va fêter son anniversaire et attend ses enfants  (Bérénice Béjo et Thomas Scimeca) et ses petits-enfants. Alors qu’ils vont arriver, son mari (Bernard Alane) décède d’une crise cardiaque. Là, elle va avoir une réaction  pour le moins singulière : Elle le cache sous le lit et lorsqu’arrive la famille elle dit qu’elle s’est disputée avec lui et qu’il est parti.
L’anniversaire se passe dans une drôle d’atmosphère, jusqu’au  moment où sa fille découvre le corps. L’attitude d’Odile devient alors encore plus surprenante car elle décide de ne pas l’enterrer et de le garder à la maison.
Chacun va vivre ce moment de façon différente, essayant de comprendre ce qui se passe chez Odile.
Une histoire à la fois dramatique et incroyable, qui nous laisse amusés et surpris mais aussi très émus au fur et à mesure qu’elle se développe.
Une magnifique distribution, des parents aux enfants. Ariane Ascaride, une fois de plus prodigieuse et bouleversante dans ce rôle qui balance entre le mystère et la folie. Tout en nuances, elle nous arrache les larmes, perdue au milieu de cette famille qui ne sait plus que penser d’elle. Bérénice Béjot, tout en force et en tendresse, qui cache une fêlure. Thomas Scimeca qui est resté un adolescent. Sa compagne (Marilou  Aussiloux), fraîche, naïve, lumineuse, qui va un peu bousculer cette famille ancrée dans les non-dits. Sauf Bernard Alane, qui n’a que peu de choses à faire… puisqu’il est mort !
Camille Japy nous offre là un film qui pourrait être dramatique et larmoyant si ce n’était cette famille un peu disjonctée, sans compter cette mère fantasque qu’on a du mal à suivre dans cette folie sans compter cette fin qui explique tout.
Un film plein d’amour, de tendresse, de poésie et par moments de drôlerie.
Le film est sélectionné au festival de Cabourg et, belle surprise, Camille Japy est venue nous rendre visite au Six N’Etoiles. 

Comédienne de théâtre (de Racine à Ibsen en passant par Yasmina Reza) ; de cinéma (Kassovitz, Ozon, Tachella, Klapich, les frères Foenkinos) ; télé (Julie Lescaut, Mongeville, Maigret, Emily in Paris), cette belle comédienne au regard radieux a décidé de passer à la réalisation. (Son premier court métrage « Petites filles » a reçu de nombreux prix à l’étranger). Et elle a bien fait, en nous offrant ce film à la fois tendre et dramatique, frais et sombre. Un film choral, qui est la magnifique surprise de cette fin de printemps.
Un regard plein de lumière, un sourire qui attend avec appréhension la sentence de son premier public : la presse. Et que l’on rassure très vite !
« J’ai toujours aimé le mélange des genres et j’ai voulu montrer une femme terriènne, pleine de facettes, à laquelle chacun peut s’identifier. Une femme capable de faire des choses inexplicables pour les autres mais qui sait pourquoi elle les fait. Elle subit un deuil traumatique, terriblement violent et c’est sa façon de réagir face à la mort. Nous avons tous été un jour confrontés à la mort et chacun de nous la vit différemment. Mais c’est un film qui parle d’amour, des relations entre mère et enfants qu’on a tous connus, des non-dits  qui se transmettent souvent dans les familles.
Lorsqu’on lit le speech : une femme qui cache son mari mort sous un lit, ça semble à la fois fantasque et drôle…
C’est vrai que l’on peut penser cela mais c’est ma façon de voir les choses : le côté dramatique et en même temps une certaine légèreté, une certaine fantaisie. Une vie, c’est très riche et c’est fait de tout cela. C’est un film aussi sur la liberté, sans préjugé sur la façon de chacun de voir la mort. C’est un film construit sur l’ascenseur émotionnel, sur les sensations.

Qui est aussi appuyé par la très belle musique de Mathieu Chédid !
Oui et ce que j’ai aimé chez lui c’est de l’avoir amenée de manière sensorielle. C’est un honneur qu’il ait accepté de l’écrire car elle est à la fois douce et puissante, sans pathos. Il a tout de suite compris ce que j’espérais de lui et il l’a écrit de manière organique.
Travailler avec trois enfants vous a-t-il semblé difficile ?
Je ne me suis pas posé la question, j’adore les enfants car ils sont la vérité, la pureté. J’ai beaucoup parlé avec eux avant le tournage, nous avons fait des jeux afin qu’ils soient à l’aise, qu’il y ait une vraie complicité entre eux. Ils ont tourné très sérieusement tout en s’amusant. Ils comprenaient ce que je leur demandais, ils étaient très concentrés et nous avons travaillé dans le plaisir, tous ensemble, adultes et enfants. Nous avons en fait créé une famille. Tout a été naturel, joyeux, intense. J’ai eu beaucoup de chance. Et nous séparer a été très émouvant.
Le choix des comédiennes ?
Ariane Ascaride, c’est une évidence : C’est une comédienne terrienne, l’une de nos plus belles comédiennes françaises et je savais que, si elle acceptait ce rôle, elle serait « mon » Odile. Elle joue sur toutes les facettes et en plus elle est toujours prête à faire ce qu’on lui demande. Elle a beaucoup joué avec les enfants et c’était important. Avoir Bérénice Béjot a été aussi un plaisir tant elle a à la fois de force et de fragilité, de candeur et de manque de confiance tout en se voulant autoritaire. Quant à Marilou, elle apporte la poésie, la naïveté,  la folie dans une famille un peu coincée. Je la trouve rayonnante.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Sortie sur les écrans le 19 juillet