Archives mensuelles : août 2022

France 2 – inédit – Fiction « Tout le monde ment »

diffusion le mercredi 31 août à 21.10  – 90′

TOUT LE MONDE MENT
Vincent Elbaz

Vincent Verner. Un flic qui n’est plus flic, viré par sa hiérarchie pour son obsession de la vérité. Un caractériel incapable de mentir.
Alice Mojodi, une procureure d’à peine 30 ans « issue de la diversité ». Avec Malory et de Grève, une pirate informatique et un fils de famille en rupture de ban, elle crée le groupe des Affaires sensibles. Autrement dit le groupe des affaires de m… !
Mais il leur faut un dernier atout, ce sera Verner, repêché dans une librairie spécialisée dans le polar. En effet, ce franc-tireur libéré des lourdeurs du Code pénal, va déployer toutes les techniques d’enquêtes qu’il connaît mieux que personne.
Leur cible : les personnalités puissantes, du milieu des affaires, du star system et du monde politique, habituellement intouchables.
Leur règle : comme celles et ceux sur qui ils enquêtent, n’en avoir aucune…

Avec
Vincent Elbaz (Vincent Verner), Nicolas Marié (Charles Favan), Mariama Gueye (Alice Mojodi), Joséphine de Meaux (Malory), Thomas Silberstein (Julien de Grève), Anne Girouard (Isabelle), Jacky Berroyer (Maximilien)…Écrit par Olivier Norek
Un film réalisé par Hélène Angel

TOUT LE MONDE MENT TOUT LE MONDE MENT TOUT LE MONDE MENT
TOUT LE MONDE MENT TOUT LE MONDE MENT
Nicolas Marié – Joséphine de Meaux – Jacky Berroyer – Anne Girouard – Thomas Silberstein

Vincent Elbaz dans le rôle de Vincent Verner. Ancien flic viré pour être allé au bout de la vérité d’une enquête, il est l’atout principal du groupe des Affaires sensibles. Il ira jusqu’au bout pour coincer Charles Favan.
Nicolas Marié dans le rôle de Charles Favan. Grand patron dans l’industrie de l’automobile, il est impliqué au premier plan dans la première affaire de notre groupe des Affaires sensibles.
Mariama Gueye dans le rôle d’Alice Mojodi Jeune procureure nommée à la tête des Affaires sensibles, elle recrute Vincent Verner pour en faire son principal atout
Joséphine de Meaux dans le rôle de Malory. Flic spécialisée dans le piratage informatique, elle est la hackeuse du groupe des Affaires sensibles.
Thomas Silberstein dans le rôle de Julien de Grève. Il a renoncé à l’ENA pour devenir flic. Issu de la haute bourgeoisie, il en connaît les codes et les manières.
Anne Girouard dans le rôle d’Isabelle. En emménageant avec son fils Tom sur le même palier que Verner, elle vient perturber son quotidien bien huilé.
Jacky Berroyer dans le rôle de Maximilien. C’est dans sa libraire spécialisée dans le polar que Vincent Verner travaille, reclus depuis sa mise à pied. Devenus amis inséparables, Maximilien est pourtant un ancien braqueur de banque que Verner avait mis vingt ans plus tôt sous les verrous.

TOUT LE MONDE MENT
Marianne Gueye – Vincent Elbaz – Jacky Berroyer


France 2 – inédit – Série « Et la montagne fleurira »

La nouvelle saga historique adaptée du livre « Le mas des Tilleuls » de Françoise Bourdon
diffusion à partir du lundi 29 août à 21.10

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1837, en Provence. Fils d’un riche propriétaire terrien de la région de Buis-les-Baronnies, Jean-Baptiste perd sa mère dans un accident tragique. Son père, un homme bourru, jaloux de son fils et de la relation qu’il avait avec sa mère, remplace celle-ci par une fille de joie rencontrée quelques mois plus tôt. Peu de temps après, Jean-Baptiste est injustement accusé par sa « belle-mère » d’avoir voulu abuser d’elle. Ulcéré, son père le bannit pour toujours du mas de son enfance.
Jean-Baptiste n’a d’autre choix que de partir vivre chez la sœur de sa mère, Blanche, à Saint-Pancrace. Il devient colporteur-droguiste et sillonne la France pour vendre des plantes médicinales et aromatiques cueillies sur la montagne de Lure. Quand il rencontre Lila, fille de sourciers et de guérisseurs qu’il aime éperdument et qui lui donne un fils, il croit avoir vaincu l’adversité. Lila, fille de la montagne, apprend à vivre avec Blanche et tisse des liens forts avec sa nouvelle famille. Mais le bonheur de Jean-Baptiste s’évanouit dans les tumultes d’une Provence en révolte contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Déshérité, maudit par son père, Jean-Baptiste comprend pourtant qu’il ne trouvera la paix qu’à une condition : reconquérir ses droits sur le mas qui l’a vu naître…
Guillaume Arnault (Jean-Baptiste), Claire Duburcq (Lila), Philippe Torreton (Sosthène), Constance Dollé (Blanche), Ophélia Kolb (Zélie), Julien Boisselier (Hector), Chloé Astor (Agathe Marie), Anne Brochet (Adélaïde), Catherine Allégret (Léonie), Rio Vega (Gaspard), Pauline Briand (Alexandrine), Liah O’Prey (Estelle), David Kammenos (Ailhaud), Damien Jouillerot (Gigoulet)
Avec la participation de Michel Jonasz (maire de Buis)
et avec Hélène de Fougerolles (Séraphine)

ET LA MONTAGNE FLEURIRA ET LA MONTAGNE FLEURIRA ET LA MONTAGNE FLEURIRA
ET LA MONTAGNE FLEURIRA ET LA MONTAGNE FLEURIRA ET LA MONTAGNE FLEURIRA
Julien Boisselier – Philippe Torreton – Guillaume Arnault
Hélène de Fougerolles – David Kammenos – Ophélia Kolb

S’emparer de notre patrimoine littéraire et fédérer les téléspectateurs autour d’une mini-série historique font partie des plus belles missions du service public.
Dans cette perspective, adapter Le mas des Tilleuls, de Françoise Bourdon, nous permet de partager une belle œuvre patrimoniale qui nous plonge dans le quotidien des cultivateurs en Drôme provençale au milieu du XIXe siècle. C’est à la fois pittoresque et très réaliste, ancré dans ce terroir, ses coutumes, sa langue.
L’objectif était de développer l’intrigue et la trajectoire de notre héros, Jean-Baptiste, dans la modernité, grâce à une saga et une fable morale dont les thématiques sur les violences familiales et l’engagement politique résonnent avec notre époque contemporaine.
C’est au fond l’histoire d’un jeune maltraité, chassé de chez lui par son père et sa belle-mère, qui se retrouve totalement démuni. Cette dimension résonne universellement, tout comme ces portraits féminins dans la lutte pour leurs droits donnent une très belle dimension féministe à cette série historique.
Grâce à des producteurs investis et généreux, une auteure-réalisatrice sensible et talentueuse, une interprétation magistrale, Le mas des Tilleuls est devenu Et la montagne fleurira…, que nous sommes heureuses de partager prochainement avec le public.
Anne Holmes et Anne Didier, direction de la fiction française (France Télévisions) 

ET LA MONTAGNE FLEURIRA ET LA MONTAGNE FLEURIRA
Guillaume Arnault & Catherine Allégret

Quand j’ai vu la série « Downton Abbey », que j’ai adorée, je me suis dit qu’on avait tout ce qu’il fallait en France pour faire une série d’époque d’aussi belle qualité, mais qui défende nos valeurs républicaines.
C’est à ce moment-là que j’ai découvert le roman de Françoise Bourdon, Le mas des Tilleuls. Il se déroule en Provence, dans un village que j’aime depuis que je suis toute petite.
Elle y décrit la révolte des Montagnards provençaux contre le Second Empire, qui a chassé la IIe République. Le personnage d’Ailhaud de Volx, qui mène les combattants, a réellement existé. Cette lutte essentiellement provinciale faisait terriblement écho à la crise des gilets jaunes. C’était touchant de découvrir ces premières élections au suffrage universel masculin, ce combat pour voter, alors qu’aujourd’hui on se désole des taux d’abstention lors des élections.
J’étais aussi portée par le souffle de cette saga familiale, et le parcours initiatique du jeune Jean-Baptiste, qui traverse des paysages que j’identifiais immédiatement, et que j’avais très envie de filmer. Ce sont des lieux sur lesquels plane l’ombre de Giono, et j’y ai naturellement introduit l’épisode du choléra qui évoque Le hussard sur le toit, mais qui a surtout réellement eu lieu à l’époque. L’épidémie de covid ne s’est déclarée qu’après ce choix et, là encore, le parallèle entre cette époque et la nôtre s’est imposé.
Françoise Bourdon sait particulièrement décrire les activités traditionnelles de la région, les costumes de l’époque… J’avais envie de montrer la distillerie de la lavande telle qu’elle avait lieu alors, le travail de l’ocre, les processions et la vie dans ces fermes à l’architecture si typique.
J’ai eu beaucoup de plaisir à me documenter sur tout cela, et je souhaitais le présenter au spectateur dans une série à la fois belle et facile à regarder, avec des personnages attachants, dont les aventures s’inscrivent dans la grande Histoire.
Éléonore Faucher, scénariste et réalisatrice 

Ophélia KOLB (Zélie) Constance DOLLÉ (Blanche) Guillaume ARNAULT (Jean-Baptiste)

 

 



France 3 – inédit – Série  » HORS SAISON « –

HORS SAISON S01

Nouvelle série de 6 épisodes de 6×60′
Diffusion à partir du jeudi 1er septembre à 21h10, avec Marina Hands & Sofiane Zermani
Jusqu’où iriez-vous pour sauver ce que vous avez de plus cher ?
C’est la fin de saison, les vacanciers partent, la neige fond… et dévoile le cadavre d’une femme assassinée dans une mise en scène intrigante et macabre. La capitaine suisse Sterenn Peiry est chargée de l’affaire, épaulée par l’enquêteur français Lyes Bouaouni qui lui révèle qu’un corps a été retrouvé dans un état similaire de l’autre côté de la frontière. Alors que le mystère s’épaissit, l’enquêtrice découvre que son fils a accidentellement tué sa copine en voiture. Sa vie bascule : jusqu’où ira-t-elle pour protéger son fils ?

HORS SAISON S01 HORS SAISON S01

Avec Marina Hands « de la Comédie Française » (Sterenn Peiry), Sofiane Zermani (Lyes Bouaouini), Anna Pieri Zürcher (Félicie Glassey), Cyril Metzger (Jérémy Peiry), Nicolas Wanczycki (Yann Peiry), Christian Gregori (Andréas Dreiner), Isabelle Caillat (Cyrielle Bouaouni), Viviana Aliberti (Gaby Tanner), Cédric Djedje (Lucas Barbieri), Nastassja Tanner (Melinda Estrefi)…
Série créée par Sarah Farkas, Marine Flores-Ruimi, Claire Kanny
Scénario Sarah Farkas, Marine Flores-Ruimi, Claire Kanny, Ami Cohen, Storm Sigal-Battesti, Malou Briand, Raphaël Meyer, Raphaël Chevènement
Réalisation Pierre Monnard

HORS SAISON S01

Rencontre avec Marina Hands et Sofiane Zermani
Il a fallu le talent du réalisateur Pierre Monnard pour que ces deux-là se rencontrent car au départ rien ne les rapproche : Elle vient de la Comédie Française, il vient… du rap !
Et pourtant leur duo fonctionne !

HORS SAISON S01

« Marina, Sofiane, décrivez-nous votre personnage
Marina : Sterenn est une flic qui s’est arrêtée de travailler trois ans à la suite d’un drame personnel. Elle reprend donc ses fonctions. Son métier est de gérer la loi mais elle va quelque peu la bousculer. Elle va se trouver du côté obscur.
Sofiane : Je suis Lyes, inspecteur à la police judiciaire de Lyon , dépêché en Suisse pour seconder Sterenn en poste à Chambéry, sur l’énorme enquête d’un tueur en série qui sévit entre les deux pays. On se rejoint donc sur cette enquête.
Vous collaborez avec Lyes Bouaouini (Sofiane Zermani). Comment ça se passe entre eux ?
Marina : Sofiane est un garçon hyper intelligent. Il a l’intelligence du terrain, des gens qu’il a rencontrés, des problèmes qu’il a traversé. Il a une énergie brute. C’est un personnage magnifique. Lyes m’a beaucoup aidée car mon personnage est composé de beaucoup de mensonges, de mystère, de dissimulations. Lui est beaucoup plus spontané. Ces deux personnages sont très différents et ça marchait bien avec l’histoire.
Sofiane : Au départ cela semble un duo improbable Il a un côté cavalier  mais a un rapport très tendre avec sa maman. Il semble qu’il ait également ce rapport avec les femmes, ce qui va les rapprocher car il est aussi très protecteur

HORS SAISON S01

Le lieu est particulier…
Marina : Oui puisque l’histoire se passe en montagne, hors saison et qu’il n’y avait absolument personne autour de nous. Nous étions dans un décor tellurique puissant et nous avions un sentiment très fort en voyant ces montagnes qui survivent quoiqu’il arrive. La réflexion devient très brute , très brutale et je vous avoue que ça n’était pas facile tous les jours. Le drame que nous traversions, nous le vivions, il était très éprouvant. Il fallait qu’il le soit.
Mais je vous avoue que ces montagnes, je ne les ai pas aimées tous les jours !
Sofiane : C’était la première fois que je découvrais la Suisse avec en plus une équipe suisse. C’est elle d’ailleurs qui m’a appris à la voir, à connaître sa cuisine, ses paysages. C’est ainsi que je j’ai pu l’apprécier, qu’il pleuve ou qu’il neige et que j’ai aimé ses montagnes. Le charme de ce pays m’a complètement eu. »

 



Florence DAVIS, artiste tous azimuts !

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Elle est chanteuse, danseuse, auteure, compositrice, coach vocal… Bref l’artiste dans toute sa splendeur, dans toutes ses passions qui la poussent là où on ne l’attend pas.
J’ai connu Florence Davis en 85 grâce à Jean-Claude Brialy et Catherine Lara.
Jean-Claude créait son festival et m’y invitait. Catherine Lara y participait et, l’ayant connue grâce à Denise Glaser qui m’avait offert son premier album, j’étais devenu un vrai fan et par la suite, son ami.
Elle venait accompagnée d’une choriste magnifique, cheveux courts, regard bleu, une pêche pas possible et une voix extraordinaire. Sur scène, malgré Catherine, on ne pouvait pas la rater tant elle avait de charisme.
Elle aurait pu devenir une grande star mais elle préféra prendre, au gré du temps, des chemins de traverse.
Elle est née au Cap d’Antibes. Elle est la fille d’Andrée Davis-Boyer qui fut à l’origine des scopitones, (On l’appelait Mamy Scopitone !) qui était programmatrice de spectacles et vivait au milieu des chanteurs, de Piaf à Pétula Clark en passant par Frehel, Mistinguet, Mouloudji, Trenet Line Renaud, Annie Cordy, Johnny  Hallyday, Sylvie Vartan, Julien Clerc, Dick Rivers … Son père, Roby Davis, était un grand saxophoniste de jazz et chef d’orchestre et évoluait au milieu des plus grands jazzmen, de Django Reinhardt à Kenny Clarke, en passant par Count Basie, Bill Coleman, Eddie Barclay, Salvador, Gillespie… Comment ne pas aimer la musique et ne pas avoir envie d’être de ce milieu ?
Et pourtant…

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Son père, sa mère avec Django Reinhardt, ses sœurs  Liliane, Micheline, épouse de Dick Rivers et elle toute pitchoune

Je retrouve Florence chez une amie commune, Chantal, à Toulon. Il y a un moment qu’on ne s’était retrouvés tous les trois, –quatre, devrais-je dire car il y a aussi son compagnon, Olivier Danloup, lui aussi grand et beau musicien aux yeux bleus (auteur, compositeur, guitariste, pianiste,) et ils ne se quittent jamais, à la ville comme à la scène.
« Alors, Florence, la musique, ça n’a pas été pour tout de suite ?
Pas du tout. J’aimais évoluer avec tous ces artistes venus d’horizons différents, c’était mon milieu naturel, mais j’étais loin de ça car je voulais devenir psy, philosophe, bref je voulais comprendre les mécanismes de la psychologie !
Et comment est venue la chanson ?
Je préférais danser que chanter mais je me débrouillais bien et j’aimais chanter aussi. C’est alors que Vangelis (l’un des trois Aphrodit’s Childs, qui a entre autre écrit la musique du film « Chistophe Colomb)) qui devait passer à l’Olympia, m’a proposé de chanter dans son spectacle. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas de chanteuse… direct Olympia !
A partir de là tu as fait beaucoup de choses… On s’y perd un peu !
Même moi je m’y perds et ne me demande pas une chronologie, je n’ai aucune mémoire des dates !

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Avec Catherine Lara à Ramatuelle

Bon alors, tu as accompagné nombre de chanteurs, hormis Catherine Lara.
Oui, Lara, ça a duré dix ans et c’est Joenice Jamison qui m’a remplacée. J’ai fait le tour de France et le tour du monde même avec Charles Aznavour, Michel Sardou, Clo Clo avec qui j’étais choriste avec les Fléchettes, Sylvie Vartan, Berger-Gall, Dick Rivers, qui a épousé ma sœur Micheline, Didier Lockwood et nombre de musiciens de jazz.
Et Guesh Patti !
Nous avons fait beaucoup de choses ensemble. Nous étions toutes deux chanteuses et danseuses, nous avons joué dans des comédies musicales, nous avons créé, avec Lydie Callier, le groupe Dacapo avec lequel nous avons remporté un prix au MIDEM. Notre titre était « Somnifère ». Et puis, j’ai été appelée ailleurs et c’est là que Guesh a décidé de chanter en solo et a fait un carton avec « Etienne ». Si l’on ne s’était pas quittés, peut-être n’aurait-elle chanté ce qui est devenu un tube.
On t’a vu aussi dans nombre de comédies musicales.
Oui, j’étais à la création de « Starmania » au Palais des Congrès, j’étais la doublure de tous les rôles féminins et j’ai eu le bonheur de remplacer » Nanette Workman, puis, 20 ans après Michel Berger m’a rappelée pour la reprise auprès de Maurane.
Il y a eu d’autres comédies musicales !
Oui, « Les misérables » de Robert Hossein. J’y jouais, une fois sur trois, le rôle de Gavroche car j’étais petite et je pouvais jouer le rôle de ce gosse. Je me souviens d’un soir où Il y avait 5000 mômes qui tapaient dans leurs mains comme à un concert de rock et j’arrive sur scène en chantant « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire… » Et d’un coup, troublée… un trou. J’ai balbutié n’importe quoi… et ça a été un triomphe !
Et puis il y a les retrouvailles avec Catherine Lara pour « Revue et corrigée »
Oui, c’est Annie Girardot qui voulait rouvrir le Casino de Paris et qui a demandé les chansons du spectacle à Catherine. J’étais là donc et nous avons souvent joué pour… dix personnes ! Il y avait eu un quiproquo avec le public qui pensait que ce serait un spectacle traditionnel avec plumes et strass, alors qu’on imaginait mal Girardot dans ce rôle. La critique a commencé à… critiquer avant de savoir ce que c’était. Et ça a été un four. Girardot a  vendu tout ce qu’elle avait, Catherine est tombée malade. Reste ce superbe disque avec « Lara torio » qui est un chef d’œuvre.

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As-tu fait d’autres comédies musicales ?
Oui, aux Folies Bergère, j’ai joué dans « Nine » tirée du film de Fellini « 8 1/2» J’y jouais deux rôles : la porca (la cochone !) et la mère de Fellini. A part celui qui jouait Fellini, il n’y avait que des femmes !
Ça a été une expérience extraordinaire mais aussi douloureuse. Je suis tombée à 8 1/2 de tension… J’étais raccord !!!
J’ai retrouvé des photos du MIDEM de la Bande à Basile… Et tu y es !
Oui, j’ai même fait ça à mes débuts. Et ça a marché, J’avais un immense tutu rose et une culotte de french cancan… C’était très seyant !
Autre surprise, on te retrouve sur le concours Eurovision !
Enfin, on ne m’y retrouve justement pas. Une maison de disque a décidé de créer un groupe pour l’Eurovision : deux filles, deux garçons, nous nous appelions « Alphabet ».

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Une de ses œuvres, avec son compagnon Olivier Danloup

Autre étape : coach de « Star Academy »
Oui, j’ai été appelée pour la première Star Ac’ comme coach. J’ai donc coaché Jenifer, Mario, Jean-Pascal, Olivia Ruiz… et les autres !
Bon, difficile de te suivre… Qu’as-tu fait et que fais-tu encore ?
Je peins, je dessine, je crée des aquarelles.
Côté chansons, j’ai enregistré et produit un disque « French songs » avec le Paris Jazz Big Band .  J’ai produit le disque moi-même et j’ai pris des grandes chansons françaises avec des orchestrations jazzy comme « Dans la maison vide » de Michel Polnareff, « Requiem pour un con » de Serge Gainsbourg, « La déclaration » de Michel Berger, « Le Cœur Volcan » de Julien Clerc et surtout « Les Marquises » de Jacques Brel.
Pourquoi « surtout » ?
Parce qu’elle a été sélectionnée pour l’album « Tribute to Jacques Brel »
Ah et puis, s’il vous plait, j’ai chanté à l’Elysée devant le président Mitterrand, Charles et Diana… Pas mal non ? Une anecdote, j’ai eu le culot de demander à Mitterrand ce qu’il aurait fait s’il n’avait pas été président. Il m’a répondu d’un seul mot : « Pape » !!!
Et aujourd‘hui ?
Je me produis avec Olivier Danloup en duo et en plus grande formation à travers le monde, nous nous sommes produits entre autre au Cotton Club de Tokyo, au Festival de Jazz de Séoul devant 20.000 personnes, en Chine, au Festival jazz de Juan les Pins.
Nous préparons un album de compositions. Et puis j’ai un autre projet de spectacle intitulé « Ainsi parlait Nostradamus ».

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Avec la Bande à Basile

Voilà la vie d’une artiste hors pair, qui est toujours là où on ne l’attend pas, une vie de passionnée de musique qui n’a jamais choisi de devenir « star », terme aujourd’hui galvaudé mais est toujours allée là où sa passion la menait.
Alors qu’elle était toute jeune, Nougaro lui avait prédit : « Toi, tu seras quelqu’un »
Et c’est vraiment quelqu’un de talentueux, d’original qui vit à fond ses passions, ses multiples talents avec une joie et une sérénité qui ne se démentent jamais.

Propos recueillis par Jacques Brachet















Hyères – François FELDMAN-Joenice JAMISON
dans la chaleur de la nuit

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A Hyères – ce qui n’est pas le cas partout ! – on est toujours reçu avec le sourire, d’autant que le producteur de la tournée Robert Maurel est un vieux complice avec qui on a beaucoup bourlingué.
Soleil de folie, ce qui n’est pas de tout repos pour nos artistes du jour, François Feldman et Joenice Jamison. Et puis, catastrophe, Joenice est fatiguée, elle pense tout de suite au Covid et part aussitôt se faire faire un test. Fausse alerte, au bout d’un moment elle est rassurée mais s’excuse aussitôt pour l’interview prévue car elle doit se reposer. Mais elle sera toute belle pour faire les photos avec Feldman, le temps que je lui rappelle qu’on s’est retrouvés sur les tournées de Sardou et de notre amie Catherine Lara.
« Oh my god ! mais ce n’était pas hier ! Que de beaux souvenirs… »
Pendant ce temps, François Feldman répète, sa fille Joy l’appelle et du coup il lui fait faire le tour de la scène et du lieu où va se passer le spectacle.
Et l’on se pose pour bavarder tranquillement à l’ombre des coulisses avec une bouteille d’eau bien fraîche indispensable et… une nuée de mouches qui nous attaquent.

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« François, ta rencontre avec Joenice ne date pas non plus d’hier !
C’était en 89, nous nous sommes connus pour l’enregistrement de « Joue pas ». Depuis, nous ne nous sommes jamais quittés… sauf pour dormir ! Nous avons fait beaucoup de concerts, d’autres duos. C’est une amitié qui dure.
Et tu n’as pas eu l’idée de faire un disque pour elle ?
Non car d’abord, en dehors de nos duos, elle chante en anglais. Elle aime être libre pour faire ses trucs, elle est indépendante et nos styles sont très différents. Et puis ce n’est pas parce que nous avons fait quelques duos qu’on doit toujours travailler ensemble.
Ton premier succès date de 86 … Déjà !
Et oui, c’était « Rien que pour toi » et c’est un grand souvenir. C’était mon premier succès commercial et c’est très important pour un artiste. Souvent on n’a que des succès d’estime et ça a du mal à démarrer. Et là, ça a été le bonheur.
Suivi de nombreux autres succès !
86/94 ont été mes années lourdes de succès. Il y en a eu 14 en tout, comme « Valses de Vienne », « Joue pas », « Joy », « Petit Franck », « Magic Boulevard », « J’ai peur », « Slave », « Je te retrouverai », « Parfum de vanille…  et je les chante tous ce soir.
Que gardes-tu de ces années ?
De chouettes souvenirs, de nombreuses tournées… Tout ça c’est fini. Je ne veux plus faire que des concerts, avec des musiciens top, comme ceux que j’ai ce soir. Ils sont de Toulon, Nice, Marseille. Ce sont des pointures et je m’éclate avec eux, avec Joenice, lorsqu’elle n’est pas libre, c’est avec Sarah Cooper qui qui est une très grande chanteuse. Je ne veux plus rien à voir avec les maisons de disques.
Aujourd’hui, je ne veux rien faire d’autre que du live. Du LIVE … Tu comprends ?
Je comprends, ce qui ne t’empêche pas de faire des disques !
Bien sûr mais c’est de l’autoproduction. J’en ai fait trois : « Vivant », « Latino », « L’origine »…

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Avec une photo… originale !
Bien sûr puisque c’est l’origine et que la photo, qui est d’Alain Marouani est une photo de l’époque où je débutais !. Ce disque s’est fait en plusieurs étapes : les basses ont été faites à New-York, les guitares à Los Angeles, les chœurs à Bruxelles, les cuivres, les cordes et la voix de Joenice à Avignon… C’est pas beau Internet ? Je me suis éclaté, j’ai tout mixé chez moi. Et toutes les chansons sont funky, ce que j’aime.
On est loin des valses de Vienne !
Ça, c’est mon côté slave qui vient de mon père. Et mon côté Gémeaux. Mais ceux qui aiment cette chanson ne se retrouveront pas dans « L’original ». Par contre, sur scène, je même les deux styles qui sont ce que je suis. Je chante « Ressuscité » avec Joenice, « Ma douce » et « Can You feel it » que tu retrouves sur le disque en duo avec Guy Waku, un chanteur zaïrois qui vit en Belgique.
En 1990 tu as écrit une chanson pour Mireille Mathieu « Ce soir je t’ai perdu ». Tu n’as jamais écrit d’autres chansons pour d’autres chanteurs. Pourquoi ?
Parce que ça ne s’est pas présenté. Mireille, c’est une rencontre, comme l’a été ma rencontre avec Annie Girardot pour le clip de « Magic Boulevard. Et puis, je ne me considère pas comme un vrai auteur-compositeur…
Quand même ! Vu toutes les chansons que tu as écrites !
Oui, pour moi. Et je les écris quand j’en ai envie… Je ne suis pas Barbelivien ou Goldman qui passent leurs journées à écrire ou composer. Moi, je prends le temps de vivre et quand ça me prend, j’écris. Je peux rester des mois sans le faire.
Ton côté slave ?
Je ne sais pas.
Ton côté… fainéant ?
(Il rit)… Tu l’as dit mais c’est ce que tu voulais me faire dire !
Tu sais, je vis dans un village à 8 kilomètres de Cannes. Dans la montagne. Je vis à mon rythme et c’est là que je suis bien quand je ne suis pas en concert ».

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Et à propos de concert, il nous a donné celui-ci devant trois mille personnes dont les premiers rangs se sont levés comme un seul homme à la troisième chanson, au grand dam de ceux qui n’y voyaient plus rien. Ça a été difficile de venir à bout de cette foule excitée qui chantait avec lui toutes les chansons. Difficile aussi parce qu’il faisait tout pour les faire bouger !
Ainsi, avec Joenice, il a enchaîné tous ses succès, de nouveaux titres et, moment très joli, lorsque seul au piano il a chanté de belles mélodie émouvantes comme « Petit Franck »  « Le mal de toi » ou ces chansons pour son père ou pour sa fille Joy.
Ce fut un grand moment de communion et une vraie fête funky, comme seul l’ami Feldman sait nous les offrir.

Jacques Brachet
Photoscréations.fr

Eric FANINO fabrique de la bonne humeur

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Il a du soleil plein les yeux, l’accent que, comme disait Mireille Mathieu, l’on prend en naissant du côté de Marseille et il transporte avec lui un sourire perpétuel.
Normal, il est né au pays de Pagnol, à Aubagne, sous le Garlaban et il n’est pas parti beaucoup plus loin puisqu’il vit à Trets.
Eric Fanino, comme moi, est un provençal pure souche et un routard de 58 ans qui écume toute notre région, depuis quelques décennies, en faisant des spectacles où il mêle l’humour et la chanson. Et il écrit tout, chansons, sketches, sous le regard sévère de son fils qui le suit, technicien de son spectacle, partout où il va. Un beau et sympathique duo.
Sympathique, on ne peut l’être plus que lui. Dès la rencontre on est conquis par son sourire, sa bonne humeur et sa gentillesse.
Il vit de sa passion depuis près de 35 ans, il n’a jamais ressenti le besoin de « monter à Paris », n’a pas de velléités de devenir une star et il est heureux de vivre.
Heu-reux !
Nous voilà attablés au bar des Sports à Six-Fours, où il a fait étape pour qu’on se rencontre.
Et nous sommes tout étonnés de ne nous être jamais rencontrés alors qu’on fréquente le même milieu et qu’on a des tas d’amis en commun comme Zize, Anthony Joubert, Benjy Dotti, Patrick Cottet-Moine, Yves Pujol d’Aïoli et bien d’autres ! Mais c’est le hasard de la vie et notre rencontre est due à une attachée de presse… de Six-Fours !
Il était donc temps que nous nous rencontrions !

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Eric a toujours voulu être artiste, déjà tout petit et peu à peu il s’est affirmé dans des pianos-bars, de petites salles marseillaises et alentour, puis des scènes plus grandes et aujourd’hui il travaille à l’année avec les comités des fêtes, les mairies, les associations.
« Je n’ai jamais eu la prétention d’aller conquérir Paris, d’abord parce que être « vedette » ne m’a jamais fait envie. J’ai juste fait un plateau à la Cigale à Paris avec des artistes du sud. Et puis parce que j’aime trop ma région que je peux parcourir dans tous les sens en vivant de ce que j’aime : chanter, raconter des histoires, monter des spectacles. Mon accent je j’ai et je me le garde !
Comment sont conçus tes spectacles ?
Je mêle les chansons à mes sketches, je crée des parsonnages, j’écris tout, je fais tout moi-même aidé de mon fils et de mon ami Daniel. C’est une entreprise artisanale et familiale et l’on tourne beaucoup dans la région.
J’ai fait plusieurs disques. Plus jeune j’ai fait un disque de rock, puis un disque de chansons populaires italiennes et là je viens de sortir un nouveau CD « J’veux du soleil » .
Un disque, il est vrai, plein de bonne humeur qui donne envie de danser sur des rythmes méditerranéens, brésiliens comme « Pâtes, boulettes, parmesan », « La banane » et la reprise d’une chanson de l’ami Carlos « La bamboula ». C’est plein d’énergie, de bonne humeur… de soleil évidemment !
« J’aime les choses simples, j’ai envie de créer une complicité avec le public, de les faire rire, de les faire danser, de leur faire oublier les soucis du quotidien. La finalité est de fabriquer de la bonne humeur (Le titre de son spectacle étant « La fabrique de la bonne humeur ») et de faire plaisir aux gens tout en me faisant plaisir et si c’est gagné ça suffit à mon bonheur. J’ai tourné quelques clips dont un au lac de Ste Croix, à Esparon.
On vit dans une belle région car le Midi ce n’est pas que Marseille.
Tu t’autoproduis ?
Oui, nous faisons tout ensemble comme des grands, nous travaillons avec un studio d’enregistrement (Pirris Editions), nous tournons nos clips et nous démarchons comme beaucoup. Depuis le temps nous commençons à être connus. Malgré cela, le covid nous a coupés dans notre élan. Il a fallu faire repartir la machine et… ça repart ! »

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Eric est un homme cordial, optimiste, avenant, même s’il se dit timide (mais il se soigne m’avoue-t-il !) qui aime aller vers les gens et le public se rend très vite compte de ce qu’il est : un homme simple, un artiste vrai, heureux de vivre et de donner du bonheur aux gens. Avec lui, c’est la fête tous les jours.
« J’essaie de rester le plus vrai possible, j’aime faire partager mes histoires, mes chansons et je suis toujours disponible pour ce public avec qui j’ai des relations particulières, simples, joyeuses. Mon humour n’est jamais au-dessous de la ceinture, ce qui fait que tous les publics y trouvent leur compte »
Qu’est-ce que ça fait du bien de rencontrer un artiste qui ne se prend pas la tête et qui n’a qu’un but : donner du plaisir aux gens.
A découvrir sur youtube

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Jacques Brachet

Ahmed SYLLA & Bertrand USCLAT…
Des jumeaux pas comme les autres !

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Anthony (Ahmed Sylla) est black. Grégoire (Bertrand Usclat) est white. Ils ont 33 ans et vont découvrir qu’ils sont jumeaux.
Comment cela a-t-il pu arriver ? Vous le saurez en découvrant le film « Jumeaux mais pas trop » signé Olivier Ducray et Wilfried Meance.
Tout ce qu’on peut vous dire c’est que les hasards de la vie font qu’ils vont le découvrir, se retrouver… Pour le pire et le meilleur ?
La situation est cocasse d’autant qu’en dehors du fait que l’un est noir… noir et l’autre blanc, blond aux yeux bleus, ils n’ont rien en commun. Bertrand vit dans une famille bourgeoise, a fait des études et se présente aux élections. C’est un homme pas très sympa, manipulateur, imbu de sa personne. Quant à Anthony, il a vécu dans un quartier populaire avec un couple aimant qui l’a adopté. Vivant de petits boulots et de petites magouilles, ils n’étaient pas faits pour se  rencontrer.
Et pourtant…
A partir de là, des mystères se dévoilent, des quiproquos vont s’enchaîner, que va-t-il advenir de cette gémellité inattendue et que va-t-il en sortir ?
Ce film est la surprise de cette saison, un film à la fois drôle et émouvant, tout en finesse et nos deux comparses sont à la fois drôles, craquants et l’on suit leur originale aventure avec beaucoup d’empathie, de plaisir, de fous-rires et d’émotion. On est sur une espèce de montagne russe, passant ainsi de situations drolatiques à des moments pleins de jolis sentiments.
Ahmed et Bertrand sont épatants et l’on se prend très vite à s’attacher à eux.
Très joli moment de cinéma avec, en plus de nos deux comédiens charismatiques, une belle brochette de seconds rôles : Pauline Clément, Gérard Jugnot, Isabelle Gélinas, Nicolas Marié, Jean-Luc Bideau…

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Les bébés… ce n’est pas nous, précise Ahmed !

Et très joli moment de rencontre aussi – un peu trop brève – avec nos deux comédiens et l’un de leurs metteurs en scène, Wilfried Meance.
Entre eux on sent une connivence, une fraternelle complicité qui se dégage d’ailleurs du film. Ahmed n’arrête pas de plaisanter, jette sur le catering que la direction du Six N’Etoiles a préparé (quiche, pizza et autres gourmandises) un regard de convoitise avant de choisir… une banane !

« Je prépare un film dans lequel je joue un boxeur et je dois faire un régime… Dur, dur…
– Dommage, réplique Bertrand, ces pizzas sont délicieuses ! Et il s’en engouffre un morceau devant le regard désabusé d’Ahmed et le rire du réalisateur.
« D’où vient cette idée de gémellité hors du commun, Wilfried ?
D’un fait divers incroyable qui est tombé sous les yeux de de notre producteur. Après ça, le départ du film était trouvé et il fallait y ajouter une histoire entre ces deux hommes…
Comment vous deux êtes venus sur le film ?
– Ahmed : Lorsque j’ai reçu le pitch, j’avoue qu’au départ je me suis posé beaucoup de questions et j’avais peur que la rencontre blanc-noir fasse un peu cliché. Et puis j’ai reçu la deuxième version et je me suis rendu compte que, dépassé la différence, ce film abordait beaucoup de sujets, il parlait beaucoup de la famille et de ses secrets, du fait que si l’on nait quelque part, dans un certain milieu, la vie ne sera pas pareille pour tous.
Bertrand : J’ai reçu le pitch par Email et mon premier réflexe est de dire : c’est mauvais ! Et puis, lorsque j’ai su qu’Ahmed avait accepté, je me suis dit qu’en fait ça ne devait pas être si mauvais. Le sujet étant que deux enfants ont été séparés, ont eu des vies diamétralement opposées et vont se retrouver… Il y avait quelque chose à transmettre. Et puis, j’avais très envie de rencontrer Ahmed.

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Vous vous connaissiez ?
Ahmed : Chacun connaissait l’autre mais nous ne nous étions jamais rencontrés
Bertrand : on le voit beaucoup au cinéma ou à la télé… Difficile de le rater !
Ahmed : Et moi j’avais vu sur les réseaux, sur Youtube et dans la mini-série « Broute »
Et alors ?
Ahmed : Coup de foudre ! Il faut dire qu’on a fait beaucoup de lectures en amont, ce qui nous a permis de nous découvrir et de nous apprécier !
Bertrand : Nous nous sommes à la fois trouvé des affinités et rendu compte que nous étions comme le yin et le yang.Et que ça pouvait coller. Il a été un partenaire prodigieux.
Ahmed : Et nous avons tous été portés par le film.
Où le film a-t-il été tourné ?
Wilfried : A Angoulême, nous avons tourné du 24 juillet à la mi-septembre…
Ahmed : Vous connaissez Angoulême ? Il ne s’y passe rien à part le covid ! Heureusement qu’on avait du boulot, sinon on se serait bien fait….
Bertrand : (qui le coupe avant) Ça nous a poussés à être focus et à travailler à fond. Car c’est vrai qu’on ne voyait pas grand monde.
Ahmed : J’aurais préféré que ça se passe  à Six-Fours !
Alors pourquoi Angoulème ?
Wilfried : Parce que nous voulions une ville qui ne soit pas marquée politiquement dans la mesure où Bertrand-Grégoire est en pleine période d’élections.
Comment définiriez-vous vos rôles ?
Bertrand : Grégoire est un type qui a fait des études, qui est né dans une famille bourgeoise, qui n’a manqué de rien et qui se présente aux élections plus pour paraître que pour faire quelque chose pour sa ville. Il veut surtout briller.
Ahmed : Anthony sait qu’il a été adopté par un couple qui l’a toujours aimé. Il est heureux, un peu naïf, il vit de petits boulots, il regrette sa maison communale qui a fermé et où il était entre potes mais il vit sa vie sans se poser trop de problèmes… et en magouillant un peu ! »

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Voilà. Rencontre rapide avant que notre équipe ne présente aussi rapidement le film aux six-fournais et avant qu’ils repartent aussitôt pour Toulon.
On aurait bien aimé passer encore un moment avec eux, autour d’une pizza !
Mais, comme l’aurait ma grand-mère, c’était une visite de docteur, trop rapide. D’autant que notre duo est fort sympathique et que leur film pourrait bien être un des succès de l’été.

Jacques Brachet
Photoscreations.fr




VANILLE & ENZO ENZO
Une soirée sous le signe de la femme et de la poésie

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Deux magnifiques femmes. Deux chanteuses, auteurs, compositrices : vanille et Enzo Enzo.
Toutes deux dans le même programme à Sanary, nous ont offert un spectacle intimiste, fait de belles mélodies et de mots simples et beaux.
Vanille est la fille de Julien Clerc qui a suivi les traces de son père avec bonheur. Elle s’est éveillée à la chanson en composant des textes qui racontent les histoires des  gens de tous les jours, les préoccupations des femmes d’aujourd’hui.
Enzo Enzo est celle qui, grâce à une chanson « Juste quelqu’un de bien » a démarré une carrière qui n’a jamais arrêté et elle a suivi son chemin avec douceur, avec tendresse, sans esbroufe, toujours avec cette force tranquille qui est la sienne.
C’est la première fois qu’elles se rencontraient, ça a fait tout de suite « tilt » entre elles et elles nous ont toutes deux offert une soirée faite de jolies ballades et de poésie.
On a eu la joie de rencontrer deux femmes simples, joyeuses, passionnées. Ce fut un grand moment de charme.

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VANILLE : La pêche et l’énergie
Elle est grande, belle, souriante et volubile. Un vrai bonheur que de parler avec elle, chanson ou littérature. Malgré les moustiques, ce fut un vrai moment de plaisir !

« Vanille… Vous avez failli ne pas vous appeler Vanille !
Et malgré tout on m’a toujours appelée Vanille ! Lorsque je suis née et que mon père a voulu déclarer ce prénom, il lui a été refusé. Du coup il est inscrit en second après Elisa ! Mais jamais personne ne m’a appelée ainsi. Plus tard, j’ai pu récupérer mon vrai prénom… Je suis bien Vanille !
Grâce à votre père, vous avez été baignée de musique et puis il y a eu la découverte de la littérature…
C’est arrivé un peu plus tard, vers mes 22/23 ans, lorsque j’ai découvert Françoise Sagan. C’est elle qui m’a donné envie, d’abord de lire puis d’écrire des textes. J’ai ainsi découvert la littérature française, anglaise, russe (pas dans leur langue, je précise !), Tolstoï, Alberto Moravia, Steinbeck… et j’ai commencé à lire tous les classiques. Puis je me suis mise à la littérature contemporaine en découvrant Nicolas Mathieu et d’autres auteurs.
Dans un autre genre, il y a eu Marguerite Duras !
Oui, c’est vrai que c’est plus ardu que Sagan et que je comprends qu’on puisse s’ennuyer mais je crois que toutes deux se rejoignent par la voix, la manière de s’exprimer. Lorsque j’ai lu « Barrage contre le Pacifique », j’ai totalement été habitée par cet aller-retour de la mer à la mère. J’ai eu des sensations extrêmes en  lisant aussi « Les petits chevaux de Taquinia », cette ambiance étouffante, mystérieuse…
Du coup, la lecture devenu une passion ?
Totalement et un entraînement dont je ne me lasse pas. Je suis capable de « m’envoyer » un roman en un seul jet !
Et la chanson alors ?
J’ai commencé à m’entraîner dans mon coin sur ma guitare, à écrire des mots et surtout à rencontrer des gens comme le rappeur Lomepal. Mes textes viennent de ma vie de tous les jours, de mes émotions vécues, de mon ressenti, des faits dont je suis témoin.

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Beaucoup de textes parlent de la femme aussi…
Je vis à Bordeaux avec ma mère et je suis entourée de femmes. Je connais leurs joies, leurs problèmes, j’ai été soutenu par elles, elles me font du bien, je suis devenue naturellement féministe et il y a entre toutes ces femmes qui m’entourent, un naturel, une sororité. Mais, vivant à la campagne, je suis aussi très concernée par l’écologie. C’est un choix que de m’installer au bord de la Dordogne. Je suis entourée de potagers, d’arbres fruitiers, de poules. La manière de consommer est différente qu’à Paris !
Comment composez-vous vos chansons ?
Il y a d’abord la musique. Partout où je vais, il y a ma guitare et je compose souvent, un peu partout. Pour les paroles, c’est différent car c’est un travail de solitaire. Il me faut absolument m’isoler. Mon inspiration me vient de l’humanité sentimentale ! J’ai envie de toucher les gens, être avec eux la plus honnête possible. A la source, il y a un travail d’introspection, sur mes propres failles que j’essaie d’expliquer. Et puis, pour finaliser mes chansons, j’ai besoin d’un endroit.
Comment votre père a-t-il pris le fait que vous vouliez chanter ?
Il a d’abord été très inquiet ! Il a débuté dans les années 68, c’était une période où il y avait beaucoup moins de chanteurs qu’aujourd’hui. Il m’a mise en garde mais il a très vite compris qu’il n’y avait plus rien à faire… sinon que d’accepter ce fait !
Vous avez même chanté en duo avec lui !
Oui, ça s’est passé durant le confinement. Il avait décidé de faire un disque de duos et il m’a proposé d’en faire un. On a choisi « Fais-moi une place », en hommage à ma grand-mère maternelle. De plus j’étais enceinte de mon fils… C’était une histoire de transmission.

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Pourriez-vous composer avec lui ?
Rien n’est impossible mais jusqu’ici ça ne s’est pas fait. Mais j’aime beaucoup co-composer avec d’autres artistes, comparer et mêler nos univers car beaucoup de choses passent par les mots et par les rencontres.
Comme avec Gaël Faye que vous aimez beaucoup ?
Oui c’est vrai, j’adore ce qu’il écrit et j’aimerais travailler avec des gens comme lui. Il suffirait peut-être d’une rencontre car à ce jour ça ne s’est pas fait. Et je ne vais pas spontanément vers ces gens.
Alors, aujourd’hui, heureuse ?
Oui, très heureuse car j’aime ce que je fais. Et vivre de son art, même modestement, c’est une bénédiction ! »

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ENZO ENZO : Juste une femme bien !
Elle est toute menue derrière ses lunettes rondes qui fait penser à une institutrice qu’on aimait bien et avec qui on a envie de faire un bout de chemin.

Question incontournable, Enzo Enzo… Pourquoi ce pseudo ?
Evidemment, je ne peux y couper ! D’abord, je trouve que c’est joli, et puis, je ne me voyais pas chanter avec mon nom (Körin Ternovtzell) difficile à prononcer. Enfin, ce nom englobe tous les gens avec qui je vis, auteurs, compositeurs, musiciens, techniciens. C’est pour leur rendre hommage et leur dire qu’ils sont indispensables à ma vie.
Vous avez démarré avec « Juste quelqu’un de bien » tiré d’une œuvre de Brahms (Le 3ème mouvement de la symphonie N°3)*
C’est vrai mais avant tout, cette chanson faite avec Kent a plu aux gens plus par les paroles que par la musique. C’est un hommage à tous ces gens inconnus, simples, qui ne sont pas des héros mais des gens comme tout le monde. Des gens bien et qui le sont sans tapage. J’avoue qu’au départ c’est le texte que j’ai entendu. Et puis il y a eu ces arrangements un peu jazzy, intimistes, qui ont plus aux gens. Savez-vous que pas tout le monde connaît Brahms et qu’on m’a beaucoup dit que la chanson faisait penser à celle de Montand « A bicyclette ». C’est du même ordre d’intimité. Le public s’est retrouvé dans ces propos et chacun peut s’y voir. D’ailleurs, cette chanson, qui date de 94, traverse le temps. C’est pour cela que je l’ai reprise dans mon dernier album « Eau calme », qui est sorti il y a quelques mois.
Elle vous colle à la peau ?
Oui, c’est vrai, depuis le départ je la chante toujours, elle colle à mon atmosphère musicale, c’est net, sobre, simple, elle a pris plu de profondeur car aujourd’hui je la chante avec la voix d’une femme de 60 ans, qui a vécu des joies et des tempêtes. Dans un climat plus lent, plus latin. Dans un cheminement plus personnel, j’ai appris à mieux me comporter. J’ai aujourd’hui une aptitude à la joie. A force d’avancer, il n’y a plus de temps à perdre. Je me sens plus joyeuse, plus calme, plus sereine.

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Il y a quelque temps, vous avez fait un spectacle musical autour de Marie Nimier. Pourquoi elle ?
Tout d’abord parce qu’on me l’a demandé et que j’ai adoré découvrir à la fois ses chansons et la femme. J’ai pu la rencontrer et si j’aime ce qu’elle écrit, que ce soient ses romans ou ses chansons, d’une manière tellement simple, j’ai pu aussi apprécier la femme formidable qu’elle est. Art Mengo s’est rapproché de moi  puis des gens comme Alain Lantier et Daniel Lavoie avec qui j’ai collaboré.
Ce sont des gens dont je me sens proche, comme Allain Leprest, Romain Didier, Kent..
Kent avec qui vous collaborez toujours ?
Nous nous sommes perdus de vue mais nous retrouvons toujours avec plaisir, comme avec toutes ces personnes que je vous ai citées.
Qu’on retrouve sur « Eau calme »
« Eau calme » est un disque qui m’a donné envie de me poser. C’est un disque enveloppant, doux, rassurant, porté à ce sentiment de sérénité et on y retrouve plusieurs chansons justes portées par ma voix et deux guitares. C’étaient des chansons que je n’avais pas osé enregistrer. Et j’ai sauté le pas. On peut penser que c’est osé ou courageux que d’arriver sur scène avec juste deux guitaristes mais je voulais des textes poétiques porteurs de sens, sans une grande orchestration. Je trouve qu’aujourd’hui on a besoin de choses qui reposent, de choses limpides, logiques.

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Et il se trouve que, que ce soit dans un théâtre ou en plein air, ça marche. Les gens apprécient cette simplicité, cette intimité que l’on a tendance à perdre et qui est propice à l’écoute
L’été, il y a beaucoup de musiques festives, au demeurant très honorables mais ce n’est pas si mal que l’on puisse aussi entendre des musiques propices à être écoutées. Et chaque soir je sens le public captif de ces mots, de ces petites musiques, de cette légèreté, de cette joie qu’ils ont à écouter et pas seulement entendre.
C’est une musique qui rend apte au bonheur ».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photoscreations.fr
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