Archives mensuelles : mai 2022

Julia DORVAL – Aliocha ITOVICH… Ça cause toujours !

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Julia et Aliocha sont un couple de comédiens, à la ville comme à la scène.
Ils ont beaux et talentueux et notre rencontre au festival télé de la Rochelle, voici déjà quelques années, a été un véritable coup de foudre… On ne s’est plus quitté… Sauf durant le Covid !
Ce Covid qui a bousculé beaucoup de choses mais qui n’a pas empêché nos amis de mettre en chantier un beau projet qui se réalise aujourd’hui.
Projet dont on avait parlé à la Rochelle et qu’aujourd’hui vous pouvez voir sur la chaîne YouTube.
Comme les mousquetaires, elles sont quatre. Quatre blondes !
Il y a Nina la nympho (Julia), Roxane la psy (Eléa Clair), Guillemette la décalée (Diane Dassigny) et Iris  la desperate housewive (Perrine Gilbert). Toutes quatre amies dans la vie, échangent quotidiennement leurs idées, leurs problèmes, qui sont ceux des femmes d’aujourd’hui, parlent de la vie en général.
Chacune ayant des personnalités différentes… Assumant leur blondeur, ça donne des scènes drôles, quelquefois émouvantes mais toujours réelles, des échanges quotidiens sur des problèmes d’actualité et elles sont aussi agréables à regarder qu’à écouter. Ce n’est pas pour rien que la série s’intitule « Cause toujours » !
Avec le cinquième élément et seul homme, Aliocha, l’équipe s’est lancée à une période où le Covid a tout remis à plus tard mais ils se sont dit qu’il fallait y aller, qu’il fallait oser, même si les sponsors étaient tièdes en cette période où tout s’arrêtait ;

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« Si on ne fait rien soi-même, on n’y arrivera jamais – me confie Julia – et on voulait prouver qu’avec de la volonté, on pouvait le faire. On en avait marre d’entendre dire que c’était difficile. Nous nous sommes donc lancés, écrivant des textes pour chacune de nous, abordés avec nos personnalités…
Et que fait donc le bonhomme dans tout ça ?
Aliocha rit : Je ne suis que le coproducteur, le réalisateur et le monteur ! C’est déjà pas mal, non ?
Étant à Lyon, au Théâtre de la Tête d’or durant deux mois et demi avec la pièce « Vive le marié », j’avais le temps de monter deux épisodes par semaine. J’ai de quoi faire, car 200 épisodes sont déjà écrits !
C’est un sacré boulot !
Julia : Oui, d’autant que le Covid a tout ralenti, il a fallu retrouver des sponsors et créer la chaîne sur YouTube qui est la première étape, le premier jalon pour pouvoir montrer notre travail  et accéder à une programmation TV. Nous serons certainement au festival de la Rochelle d’ailleurs !
Vous avez encore le temps de faire autre chose ?
Aliocha : La preuve, j’ai joué à Lyon ! J’ai arrêté mon rôle dans « Barthazar » puisque ma femme (Hélène de Fougerolles) est partie !
Julia : Moi je devais partir en tournée avec « Duo sur canapé » avec Bernard Menez mais la tournée a été décalée et je serai le 4 décembre au Théâtre Galli de Sanary. Mais avant, nous la joueraon du 5 août au 18 septembre à l’Alhambra à Paris… avec Aliocha ! Et je continue mes apparitions dans « Scènes de ménages » où je joue Ludivine, la sœur de Fabien. Cette collaboration avec cette série, m’a beaucoup servi et m’a fait m’approcher de tous les métiers qui tournent auteur du programme court. Je me suis servie de cette expérience pour notre série ».

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Comme on le voit, le moral est au beau fixe pour ce superbe couple qui s’est rencontré voici neuf ans… à Lyon Justement ! Et l’on va pouvoir se retrouver très vite, si ce n’est à la Rochelle, ce sera en Ardèche d’où je suis et où ils vont en vacances, tout près de chez moi.
En attendant, courez découvrir cette série sur youTube qui traite au jour le jour des problèmes d’aujourd’hui, ceux des femmes en particulier mais aussi de chacun d’entre nous, de l’actualité avec beaucoup d’humour, des scènes quelquefois décalées ou déjantées mais derrière lesquelles elles abordent de vrais problèmes.
C’est irrésistible !
Courez les voir causer !

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Jacques Brachet






France 2 – Fiction inédite « Simon Coleman »
avec Jean-Michel Tinivelli – Mercredi 15 juin

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Simon Coleman est un flic parisien, spécialiste des missions d’infiltration. S’il joue parfois sa vie à pile ou face, Simon ne se sépare jamais de son sourire, et ce quelle que soit la pression qu’il affronte. Ce qui le rend cool pour certains… et complètement inconscient pour d’autres. Pour mener à bien cette carrière en immersion, Simon a privilégié une vie sans attaches ; pas de relations durables, encore moins d’enfants.Jusqu’à ce matin-là, où il rallume son portable après une mission de six semaines sous une autre identité. Les messages s’enchaînent… quand il apprend que sa sœur est morte dans un accident avec son mari, laissant derrière eux leurs trois enfants orphelins. Une lettre du couple lui confie la garde des gamins. Simon n’hésite pas une seconde, il fonce rejoindre son neveu et ses deux nièces.

SIMON COLEMAN SIMON COLEMAN

Le voilà donc qui débarque à Aix-en-Provence, pour un changement de vie radical. Fini son cabriolet décapotable, il lui faut désormais piloter une familiale informe. Fini les enquêtes exceptionnelles, il intègre un commissariat de quartier. Fini le célibataire sans responsabilités, il doit endosser le rôle de parent pour ses trois neveux en deuil, alors qu’il sait à peine lancer une machine à laver.
Avec Jean-Michel Tinivelli (Simon Coleman), Raphaëlle Agogué (Audrey Castillon), Élodie Varlet (Floriane Tellmans), Jérémy Banster (Quentin Zeller), Lilie Sussfeld (Violette Arnaud), Romane Libert (Clara Arnaud), Noam Kourdourli (Sam Arnaud), Ted Etienne (Cyril Langlois), Alika Del Sol (Commissaire Gaëlle Leclerc), Lani Sogoyou (Dr Ines Laurcie), Vanessa Guedj (Corinne), Diane Robert (Victoria)…
Unitaire 90 min
Réalisation Nicolas Copin –  Scénario Alexandra Echkenazi – Thomas Perrier

SIMON COLEMAN SIMON COLEMAN




Six-Fours : Stéphane MONDINO
le vice-roi du croissant varois !

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C’est au 65 rue République, à Six-Fours que se déroulait, ce jeudi 19 mai, une fort sympathique réunion dans la boulangerie de la famille Mondino, boulangers depuis trois générations.
C’est Stéphane le troisième dont on fêtait la médaille d’argent du concours du meilleur croissant au beurre du Var organisé  par le syndicat des patrons boulangers du Var.
Le vice-président, Corinne l’épouse de Stéphane, entouraient le lauréat qui reçut sa coupe des mains  de Delphine Quin, adjointe à la gestion du patrimoine et de Grégory Lomonaco, conseiller municipal, coresponsable de l’association des artisans et commerçants des Lônes.
Ce concours a lieu tous les ans comme celui de la meilleure baguette tradition du Var, ou encore du meilleur gâteau des rois. Un jury est constitué de professionnels mais aussi de clients qui jugent de l’aspect général du croissant qui doit être une demi-lune parfaite, du feuilletage, de l’odeur et bien sûr du goût, sans oublier le poids qui doit varier de 55 à 65 grammes.
Et pour faire un bon croissant, en dehors du talent , d’une méthode personnelle, il faut de bons ingrédients, c’est à dire une bonne farine, le vice-président travaillant directement avec les agriculteurs et le meunier et bien sûr… du bon beurre.
« Notre métier aujourd’hui, comme nombre de métiers, a beaucoup de difficultés à maintenir un prix « normal »  – nous explique t-il – dans la mesure où, pour diverses raisons, tout a augmenté en même temps : farine, beurre, amandes et noisettes, emballage, transports, énergie… »

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Il nous explique aussi comment il fabrique ses croissants : « Le premier jour je prépare la pâte, le lendemain j’y ajoute le  beurre et les autres ingrédients et le troisième jour je les cuit… »
Il faut donc beaucoup de patience, beaucoup de passion, beaucoup de talent pour qu’aujourd’hui un boulanger arrive second de ce concours et surtout, pour que tous les jours, les gens viennent se régaler avec ces viennoiseries qui sont une tradition nationale mais aussi régionale.
Il est vrai que devant ce que Stéphane nous présente, on a du mal à se retenir de se jeter sur ces gourmandises aussi belles que bonnes, d’autant qu’avec lui les croissants ont d’appétissantes couleurs !
Bravo donc à Stéphane Mondino, troisième génération qui porte haut les valeurs artisanales traditionnelles et nous n’avons qu’un conseil à vous donner : allez à la rencontre de Stéphane et de ses belles œuvres artisanales !
C’est tellement rare, de nos jours, d’offrir du beau, du bon, du vrai.

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Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta




Notes de musique

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JAZZ OUT OF NORWAY- (Jazz CD.NO 10th set 2022) – Coffret 2 CD – 30 titres.
Comme tous les pays scandinaves la Norvège est terre de musique ; elle a donné naissance à nombre d’excellents jazzwomen et jazzmen dont le saxophoniste Jan Garbarek, et le guitariste Terje Rypdal pour n’en citer que deux parmi les plus connus chez nous. Ce phénomène est d’autant plus surprenant au vu d’une population de seulement 5 millions d’habitants.
Music Norway présente dans un élégant et riche coffret 15 groupes, allant du duo au quintette pour le CD 1, et 15 autres groupes regroupant de plus grandes formations jusqu’au Big band dans le CD 2.
C’est donc un panorama exhaustif de la scène du jazz en Norvège. On constatera qu’elle est active avec un très grand nombre de groupes de grande qualité musicale. Il serait fastidieux de citer tous les musiciens et tous les morceaux, d’autant que tous les renseignements souhaitables sont sur le livret : composition des groupes, exposé de chaque projet musical, le tout enrichi de belles photos.
Si vous voulez découvrir ce jazz venu du Grand Nord, ce coffret est pour vous. Tous les styles de jazz y sont représentés, jusqu’à des créations personnelles parfaitement dans le jazz de pointe d’aujourd’hui
COCO MÉLIÈS – Nothing Goes to Waste – (Big in the Garden)
Une rencontre fortuite entre les auteurs-compositeurs-interprètes Francesca Como et David Méliès près de Montréal, et le groupe Coco Méliès était né. En 2011 après « The Walking Birds » et leur premier album « Lighthouse » en 2014, le duo canadien voguait vers le succès international et remportait le Prix Groupe Vocal au Canada en 2017.
Voici donc leur nouvel album dans lequel le duo est accompagné par Simon Bilodeau (dm, perc), Charles Robert-Gaudette (b, synth, p), Julien Thibault (b), Sara Jasmin (vln, viola), Julie Jamin (vln), Bertrand Margelidon (tp, flh) pour interpréter des arrangements très diversifiés qui non seulement mettent la chanteuse en valeur mais font de chaque chanson une œuvre complète, sous une forte influence jazz. Ajoutons que toutes sont interprétées sur des tempos médiums ou lents, ce qui crée une atmosphère envoutante.
Dans une tessiture médium la voix de Francesca Como est émouvante et grave, sensuelle, avec des reflets métalliques qui lui donnent du caractère et du mordant ; sans oublier un charme indéniable. A vos platines !

Serge Baudot


Six-Fours – Maison du Cygne
Nemanja RADULOVIc et Laure FAVRE-KAHN
ouvrent le bal de la Vague classique

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Physiquement, c’est le yin et le yang.
Nemaja Radulovic, crinière à la Samson petites lunettes qui lui donnent un air romantique, est violoniste. Il est franco-serbe.
Laure Favre-Kahn, blonde Ophélie aux yeux couleur de Provence, est pianiste. Elle est arlésienne.
Ils forment un couple magnifique, un couple musical romantique à souhait et ce sont eux qui ouvrent le bal de la saison musicale « La vague classique » à la Maison du Cygne de Six-Fours.
Doués et talentueux, lui a commencé le violon à 7 ans, elle a débuté le piano à 4 ans.
C’est à la Maison du Cygne, en plein midi, qu’on les rencontre alors qu’ils terminent leur répétition. Ambiance on ne peut plus décontractée, souriante. On sent tout de suite une grande complicité.
Et en toute simplicité, ils rencontrent quelques musiciens en herbe issus du Conservatoire de Musique de Toulon Et Laure aura ce joli geste de demander à l’un d’eux de tourner les pages des partitions lors du concert.
Après quoi, ils me concèdent un moment d’entretien avec une gentillesse infinie.

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« Nemanja, Laure, depuis combien de temps travaillez-vous ensemble ?
Nemanja : Cela fait 18 ans. Nous nous sommes rencontrées au MIDEM à Cannes grâce à Frédéric Lodéon, violoncelliste et chef d’orchestre. On jouait chacun en solo, il nous a fait nous rencontrer, nous nous sommes tout de suite entendus, nous nous sommes dit : pourquoi ne  pas jouer ensemble ?
Nemanja, vous êtes serbe, vous avez commencé le violon à 7 ans. Aviez-vous des parents musiciens ?
Pas du tout même, même si j’ai un oncle chanteur et si mes parents ont toujours aimé la musique. Du coup, mes deux sœurs et moi avons baigné dans la musique, même s’ils ne pratiquaient pas. Pourquoi le violon ? Je ne sais pas trop mais l’instrument m’a plu et j’ai continué.
Et vous Laure ?
C’est un peu la même chose, mes parents n’étant pas musiciens mais aimant beaucoup la musique, ils m’ont toujours encouragée, n’ont jamais mis un frein à ma passion. J’ai découvert le piano à 4 ans sans au départ avoir la pensée d’en faire mon métier et comme Nemanja, je ne l’ai jamais quitté.
L’un vient de Serbie, l’autre de Provence et vous voilà tous deux à Paris !
Semanja : Après le conservatoire de Sarrebruck et la Faculté des Arts de Belgrade, j’ai quitté la Serbie à 15 ans  avec toute ma famille. Car nous sommes très unis et ils m’ont tous suivi ! Je suis entré au Conservatoire National de Musique de Paris avec pour professeur le violoniste Patrice Fontanarosa.
Laure : Je suis entré au conservatoire d’Avignon puis j’ai continué au Conservatoire de Paris, mon professeur étant le pianiste Bruno Rigutto. Mes parents, eux, ne m’ont pas suivie mais m’ont permis de pouvoir suivre mon chemin. C’était en 91, j’ai obtenu le premier prix en 93, j’avais 17  ans. Je suis alors devenue parisienne d’adoption mais je reviens le plus souvent possible chez moi… C’est moins loin que la Serbie !
Et vous, Nemenja ?
Moi aussi je reviens  chez moi quand je peux… Même, comme le dit Laure, si c’est un peu loin ! J’’ai la double nationalité franco-serbe.

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Tous deux vous avez été à bonne école avec deux superbes professeurs !
Laure : Oui, nous avons eu beaucoup de chance. De plus, tous deux sont très amis.
Pour jouer ensemble, il faut avoir les mêmes goûts musicaux… Comment ça se passe ?
Nemanja : Heureusement, nous avons les mêmes goûts communs à 80%, ce qui nous laisse un grand choix, même si nous avons quelques différences.Moi, j’aime jouer Mozart, Beethoven, elle pas spécialement
Laure : Ça ne veut pas dire que je n’aime pas. J’aime et j’écoute mais je n’aime pas les jouer ; Par contre, j’aime beaucoup Brahms. A tous les deux, nous arrivons à trouver des musiques en commun.
Aujourd’hui beaucoup de musiciens dits « classiques » font des incursions dans d’autres musiques. Est-ce que ça vous arrive ? En avez-vous envie ?
Laure : C’est vrai que notre génération peut aujourd’hui aller dans d’autres univers musicaux, ce qui n’aurait pas pu se faire avant. J’aitrès envie d’enregistrer un jour un disque de jazz manouche, musique que j’adore. Ou encore de tango argentin.
Nemanja : Moi, j’adorerais jouer avec le groupe japonais News !
Mais tout cela se fait au hasard de rencontres et nous sommes ouverts à ces échanges, ces différences. La preuve : durant le Covid, je me suis lancé dans l’enregistrement de musiques traditionnelles de 67 pays. Le disque devrait sortir à l’automne chez Warner.
Laure : J’ai sorti un disque chez Naïve, avec des œuvres de Liszt, Haendel, Borodine et quelques autres, intitulé « Vers la flamme » d’après une œuvre de Scriabin que je joue. Je prépare un nouveau disque dont je ne peux pas encore dévoiler grand-chose mais qui sera particulier, avec d’autres musiques interactives.
Vous avez enregistré des disques, chacun de votre côté mais pas encore ensemble !
Nemanja : C’est vrai que nous jouons beaucoup ensemble lors de tournées et de concerts, cela ne s’est pas encore fait mais nous en avons très envie.
Laure : Le problème est pour le moment le manque de temps et aussi que nous ne sommes pas dans la même maison de disques, ce qui complique un peu les choses… Mais ça se fera ! ».

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En ce premier soir de festival donné en la cour d’honneur de la maison du Cygne, Nous avons donc eu droit à un duo plein de charme, de beauté, où leurs deux instruments nous ont offert un joli voyage, débutant avec « Romanian dances » du hongrois Béla Bartok, suivi de « Nigun », une partie de l’œuvre « Baal Shem » du suisse Ernest Bloch, puis nous partîmes sur les traces de l’allemand Johannes Brahms et son magnifique « Scherzo », la « Sonata » du français César Franck fut un beau moment d’émotion, pour se terminer avec « Les scènes de ballet », belles mélodies rythmées du français Charles de Bériot.
Terminé ? Non, car le public nombreux et très à l’écoute en redemanda. Et les voilà tous deux partis pour l’incroyable « Czardas » de l’italien Vittorio Monti qui demande une dextérité incroyable tant le rythme est effréné et qui fit « un tabac ». Et cette fois, pour clore ce magnifique concert, nos deux virtuoses partirent sur le « Clair de lune » de Debussy.
On ne pouvait mieux démarrer une saison, sous le signe de l’émotion et du talent, avec ce duo de charme qui, avec passion et maestria, nous a offert l’aubade sous un superbe clair de lune, où de temps en temps se sont mêlés les piaillement des  oiseaux et les coassements de grenouilles.
Grand moment de charme grâce à ce couple aussi beau que talentueux.

Jacques Brachet






Six-Fours – Six N’Etoiles
Jérôme Commandeur l’irréductible.

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Il est humoriste, imitateur, chroniqueur TV et radio, comédien, réalisateur, scénariste…
Jérôme Commandeur, qui a débuté dans « Graines de stars » en 1997, a magnifiquement évolué, et  excelle dans tout ce qu’il entreprend, au point d’être devenu un artiste que l’on aime et que l’on apprécie.
Le rire est sa façon d’être et grâce à lui, il a joué ou tourné avec les meilleurs, de Dany Boon à Olivier Baroux en passant par  Michaël Youn, Florence Foresti, Benoît Poelvoorde, Josiane Balasko… Et j’en passe.
Roi du one man show, en 2016, il devient réalisateur, tournant « Ma famille t’adore » avec une belle brochette de comédiens : Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Valérie Karsenti, Sabine Azema… Du beau monde.
Et le voici qui récidive avec « Irréductible » qu’il co-scénarise, avec son ami de jeunesse Xavier Maingon, qu’il réalise et dans lequel il joue. Et là encore, un casting en or  puisqu’il est entouré de Laetitia Dosh et Pascale Arbillot mais chaque apparition de quelques minutes ou un peu plus, nous fait découvrir Gérard Darmon, Christian Clavier, Valérie Lemercier, Gérard Depardieu, Anne-Sophie Lapix, Nicole Calfan, Malik Bentala, Evan Darlan, Esteban… Et j’en oublie !
Vincent Peltier (Jérôme Commandeur) est employé aux eaux et forêts. Il est ce qu’on appelle un fonctionnaire, ce qu’on appelait avant « un rond de cuir » et heureux de l’être pour de multiples raisons : la sécurité de l’emploi, le treizième mois, le fait de ne pas en faire une rame, la cantine et surtout, filou sur les bords, il fait un peu de chantage à ses clients qui ont besoin de ses services.
Tout pourrait donc aller le mieux possible jusqu’au jour où une inspectrice (Laetitia Dosh) vient leur annoncer que certains – dont il est – devront démissionner avec une belle enveloppe à la clef pour pouvoir se reconvertir.
Mais que nenni : Vincent reste et restera fonctionnaire. Rapport de force entre les deux : elle qui, pour arriver à ses fins, va l’envoyer dans les pires endroits et jusqu’au Groënland, lui qui dit oui à tout pour garder sa fonction… Ainsi va-t-on suivre cet employé modèle dans ses pérégrinations.
Avec son éternel sourire de « ravi » qui s’adapte à tous les postes, Jérôme Commandeur, s’il est irréductible est aussi irrésistible de drôlerie, d’humour, avec une fin inattendue.
Car entretemps il rencontre une collègue (Pascale Arbillot) qui devient sa compagne, fichée de trois enfants de trois pères différents !
Le film a obtenu le grand prix du festival d’Alpe d’Huez.

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Je retrouve en tête à tête, l’irrésistible sourire de Jérôme Commandeur au Six N’Etoiles, où il est venu présenter son film.
« Jérôme, dans ce film, on se pose une question : Vincent est-il sympathique ou pas ?
C’est vrai qu’il est à la fois plan-plan, roublard, tire au flan, accroché à son bureau mais il a décidé une fois pour toutes de rester dans l’administration avec une force et une capacité d’adaptation incroyables. Du coup, afin de s’agripper à son bureau, il ne va pas arrêter à se déplacer ! Jusqu’au jour où…
Moi, en fait, je le trouve bien sympathique.
C’est votre second film, tourné durant le confinement…
Durant les deux confinements et le tournage a été difficile car il a fallu passer de Limoges et Paris à la Suède, du Groenland à l’Equateur, avec des changements de climat incroyables. D’autant que je voulais des décors naturels car je ne voulais pas tourner devant des murs verts. Au Groenland entre autre, on a eu très froid !

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C’est un film un peu déjanté ?
Oui, cet adjectif me convient ! C’est un film un peu illuminé.
Mais je suis heureux du résultat, j’ai fait le film que je voulais, une sorte de jeu de l’oie clipé en accéléré.
Vous avez un générique en or… Comment avez-vous fait pour dissuader tout ce beau monde à venir pour des rôles infimes pour certains ?
Je crois que j’ai eu du pot ! Pourquoi, ont-ils accepté, ça reste encore mystérieux. Car 95% de ceux à qui j’ai demandé m’ont dit oui. Et en plus, ils ont tous pris du plaisir !
Même Christian Clavier ??
Surtout Christian Clavier qui a dit oui tout de suite ! C’est la première fois qu’on lui propose un rôle de syndicaliste pur et dur, alors qu’on lui propose, quatre-vingt-dix fois sur cent les éternels rôles de bourgeois surexcité. Ça l’a beaucoup amusé.
Comment est venue l’idée de ce film ?
C’est en fait un remake d’un film italien que Ceccho Zalone, acteur et chanteur très connu en Italie a tourné il y a dix ans. Le film s’appelle « Quo vado ? ». Un ami m’en a parlé et après l’avoir visionné, avec Xavier Maingon, on a eu envie d’en faire la version française, avec l’assentiment de Ceccho.
Bien sûr, il fallait le franciser car même s’il y a beaucoup de points communs, les deux pays n’ont pas la même façon de voir les choses, pas toujours le même humour car chacun d’eux a, disons, son humour « national » sinon régional. Mais en fait, nous n’avons changé que 30% du film italien. Et je suis à la fois heureux et stressé de savoir qu’à la première du film à Paris le 20 juin, Checco sera présent. Déjà, j’ai eu les félicitations du producteur italien, c’est rassurant !
Comment travaillez-vous avec Xavier Maingon ?
C’est un ami et un complice de toujours, j’avais 26 ans lorsqu’on s’est connus, ça fait vingt ans, il faisait alors les lumières et on s’est retrouvé au Sénégal ! Nous nous complétons, nous avons chacun notre spécialité : Xavier est plus tourné vers la structure et moi je m’attarde plus sur les dialogues.
Il a mis en scène et réalisé mes spectacles.
Trois casquettes dans le film : scénariste, réalisateur, comédien… Pas trop difficile ?
Non, dans la mesure où l’on est bien entouré. Il faut savoir se faire aider et être entièrement à son poste de comédien ou de réalisateur. Ce qui est formidable c’est qu’en étant des deux côtés, le réalisateur comprend mieux les comédiens et le comédien comprend mieux le réalisateur. Il faut que chacun reste à sa place, que chacun reste à l’écoute de l’autre. En tant que réalisateur, je suis très à l’écoute d’une demande, d’une proposition, même si au départ, le scénario est bien ficelé. Etre à l’écoute est pour moi impératif.

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Aujourd’hui, scène, ciné, télé ?
A quelques dates près, je termine ma tournée. « Tout en douceur » et l’on va me retrouver sur Canal + dans la série « La flamme », la suite de « le flambeau, les aventuriers de Chupacabra » », de Jonathan Cohen. J’y retrouverai d’ailleurs Gérard Darmon.
C’est une parodie de télé réalités comme « Kho Lanta »
Puis je serai sur le tournage de « Asterix, l’empire du milieu » réalisé par Guillaume Canet. J’y serai Abraracoucix.
Vous vous êtes en fait spécialisé dans la comédie !
N’oubliez pas que je viens du one man show. J’ai été à l’école du Splendid, de Coluche, de Bedos, des gens que j’admire, qui m’ont donné l’envie de faire ce métier. J’aime cette idée de transmission car j’ai beaucoup appris d’eux, ils m’ont transmis ce que je sais et j’ai envie à mon tour de transmettre. Je trouve que c’est très important.
Aujourd’hui je suis considéré comme un artiste comique, le public m’a connu en tant qu’humoriste et ça ne me gêne pas d’avoir cette étiquette. C’est ma signature. Je suis identifié ainsi.
J’ai fait beaucoup de choses mais toujours tournées vers l’humour. J’ai arrêté la radio depuis cinq ans afin d’être plus clair avec moi-même.
Aujourd’hui je me recentre sur la scène et le cinéma.

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Avec l’équipe du Six N’Etoiles

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Six N’Etoiles : Photoscreations.fr
Photos films : David Koskas


Six-Fours – Collège Reynier
Marie-Paule Martinetti a encore frappé !

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Vendredi 13 a porté bonheur à la troupe de Marie-Paule Martinetti, cette prof de Français énergique, toujours un peu surexcitée ( !) qui a décidé, voici quelques années de créer des cours de théâtre qui se sont transformés en une troupe puis une association nommée « Le théâtre de fortune »
Plusieurs fois par an, elle jette ces ados en pâture au public et d’année en année ces groupes ont vu arriver nombre d’élèves auxquels Marie-Paule a fait aimer l’art de s’exprimer sur de beaux textes et sur des créations théâtrales toujours très réussies, où l’on découvre de jeunes ados talentueux qui, peut-être un jour, embrasseront cette carrière.
Rendez-vous donc ce 13 mai à l’auditorium Reynier pour un nième spectacle où se sont mêlées les deux troupes sous la houlette de la prof qui, bizarrement, était beaucoup plus calme que d’habitude !

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C’est tout vêtus de noirs, bretelles rouges et blanches que tous sont entrés en scène et se sont assis deux par deux pour nous proposer des « Brêves de théâtre signées Jean-Louis Barrault, Topor, Jules Renard, Olivier Py et même Michel Galabru !
Peut-être un peu trop statique, la mise en scène aurait peut-être pu être un peu plus rythmée. Mais c’était un avant-goût de la suite, quelques saynettes signées Marie-Paule Martinetti et Jacques-Henri Maurin où seuls, en duo, en groupe chacun est venu jouer autour du thème du théâtre : le trac l’égo, les spectateurs, la mise en scène….
Chacun y a tiré son épingle du jeu.
La seconde partie fut la reprise d’une courte pièce de Ronan Mancec ( Ed théâtrales) dont l’adaptation a remporté le prix du public au festival du théâtre amateur du Pôle-Le Revest.

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Abel (Loan Don) et Jo (Nolan Solari sont deux frères. Ils se retrouvent à la campagne, Abel sortant d’une année d’internat et retrouvant son frère et les copains chez les grands-parents.
Ils s’aiment mais chacun suit une route différente. Abel, timide et inquiet est tombé amoureux d’un garçon, Jo, ayant une colère rentrée, dessine des croix gammées.
Ils s’aiment peut-être mais l’éloignement en fait des étrangers qui vont se confronter lorsque Jo apprend que son frère est attiré par un garçon.
Une pièce sur l’adolescence qui est un moment transitoire et souvent compliqué pour les ados, superbement interprétée, avec finesse, émotion, délicatesse par ces deux comédiens en herbe très prometteurs.
Encore une jolie réussite  que vous pourrez voir ou revoir le jeudi 19 mai, même lieu, même heure.

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Jacques Brachet




Notes de lectures

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Janine BOISSARD : « Quand la belle se réveillera » (Ed Fayard – 246 pages)
Alors qu’elle nous a habitués à nous offrir des romans familiaux, avec ce roman, Janine Boissard sort quelque peu des sentiers battus, nous proposant une sorte de thriller original à deux voix : celle d’Alma et Mathis, couple marié et heureux qui va être l’objet d’un enlèvement : celui d’Alma qui, un matin en se réveillant, se retrouve enchaînée dans une étable sans se souvenir de ce qui s’est passé. Elle va attendre qu’un jeune homme lui apporte, sans jamais lui dire un mot, de quoi boire, manger, se changer.
Pendant ce temps, Mathis court vers son ami d’enfance Germain, officier de gendarmerie afin que tout soit fait pour activer les recherches, suite à une vidéo où ils découvrent Alma dans un piètre état mais vivante.
Pendant ce temps, celle-ci tente de faire parler celui qui dit s’appeler Paul, qui ne la maltraite pas, au contraire, qui essaie de lui apporter un certain confort et commence à se confier.
Elle comprend que c’est un ado qui a souffert. Il finit par se rapprocher d’elle ainsi qu’elle de lui, ayant l’habitude des enfants maltraités dont elle s’occupe dans la vie.
Peu à peu quelque chose se passe entre eux, qui frise le syndrome de Stockholm presque inversé puisque c’est Paul « le bourreau », qui développe des sentiments pour celle qu’il tient prisonnière.
Elle aussi s’attache peu à peu à ce garçon en souffrance dont on apprend l’histoire peu à peu et dont on finit par comprendre son geste insensé.
Jusqu’au bout l’on se demande comment cette folle histoire peut se terminer. Une fin d’ailleurs surprenante dont on ne vous dira rien mais qui déborde d’émotion.
Par petites touches, Janine Boissard nous révèle la personnalité de chacun, personnalité attachante de part et d’autre qu’elle nous distille au fur et à mesure avec beaucoup de tendresse, de finesse et, en définitive, d’amour, avec cette belle écriture qui fait qu’on a toujours un extrême plaisir à lire.
Françoise BOURDIN : « Un si bel horizon » (Ed Plon – 261 pages)
Lisandra et Ettore Bartoli ont construit au Cap Corse une auberge qui, en quelques années, s’est agrandie jusqu’à devenir un magnifique hôtel quatre étoiles. Ils ont eu quatre enfants et ont tout managé ensemble jusqu’au décès d’Ettore.
Lisandra a donc continué seule, tenant à bout de bras et d’une main de fer l’hôtel et les enfants. Giulia et Ange aujourd’hui secondent leur mère et sont l’avenir de l’hôtel, Lucca, marié à Pia, a lui, choisi de devenir avocat mais épaule de loin son frère et sa sœur. Quant à Orso Homme de près de 40 ans atteint du syndrome borderline, il est resté un éternel adolescent, sujet à de violentes crises, des pulsions qui perturbent la famille.
Mais tous font front autour de lui et de l’hôtel.
Lisandra, toujours inquiète, pense à l’avenir même si elle n’arrive pas à lâcher la bride à Ange et Giulia, mère célibataire d’un petit Mateo qui est l’avenir de l’hôtel mais dont elle sait qu’il ne pourra  tenir seul un tel établissement, si tant est que ça l’intéresse. Ange, éternel coureur de jupons, est tombé fou amoureux d’Inès qui, d’emblée, n’a plu à personne de la famille car elle ne s’intéresse qu’à faire un grand mariage et s’approprier une part de gâteau.
Heureusement Ange ouvrira les yeux au moment de signer les papiers qui attestent qu’aucun conjoint ne peut prétendre à rien. Entretemps, venu de Paris, Guillaume, fait construire une maison pas loin de l’hôtel et va tomber amoureux de Giulia, ce qui perturbe Lisandra  qui voit d’un mauvais œil cette intrusion d’un « étranger » dans le clan. Ange, lui, va rencontrer Clémence. Quant à Pia et Lucca, ils ont du mal à devenir parents et songent à adopter. Ce qui contrarie aussi Lisandra qui veut garder « le sang pur des Bartoli ».
Toute cette histoire tourne autour de l’hôtel et surtout autour de Lisandra qui se voit vieillir, qui a du mal à lâcher les rênes à ses enfants, qui sent que, petit à petit elle doit pourtant le faire et qui a surtout peur qu’à son départ, Orso, qu’elle couve, se retrouve seul, malgré tout l’amour que ses frères et sœur lui portent mais qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu.
C’est presque un huis clos que nous offre avec tendresse Françoise Bourdin, sous un décor de rêve, la mer et le soleil. Comme toujours, l’on s’attache à tous ces personnages qui ont tous une personnalité bien marquée. On apprend peu à peu à les connaître et à les aimer, sous la plume alerte et bienveillante d’une Françoise Bourdin qui nous raconte toujours de jolies histoires.

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Pierre ASSOULINE : Le paquebot ( Ed Gallimard – 416 pages)
Jacques-Marie Bauer embarque à Marseille sur le Georges Philippar pour la croisière inaugurale de ce tout nouveau paquebot qui va aller jusqu’à Yokohama en passant par la Chine. Un paquebot c’est une mini société de la plus modeste à la plus aisée, c’est un huis clos où le temps se déroule différemment qu’à terre, des relations se nouent, et, éloignés du quotidien terrestre, les passagers se révèlent petit à petit.
C’est avec brio que Pierre Assouline traduit l’atmosphère internationale qui règne sur le bateau en 1932. Les évènements politiques qui remuent les chancelleries européennes et donnent voix à la montée du fascisme en Allemagne, font écho avec les premières petites alarmes électriques dans les chambres des passagers. Inquiétude, malaise, tout semble n’être que de petits incidents anodins, accidentels ou aléatoires. Ils ponctuent cependant les conversations de cette mini société de première classe, les langues se dénouent, les caractères s’affichent, une certaine surenchère de bons mots, de citations excitent ou effraient les habitués de joutes oratoires.
Les passagers profitent de la piscine, occasion rêvée pour observer et entendre en toute discrétion les conversations privées, et Jacques-Marie Bauer nous les fait vivre avec bonheur. Car que fait-il sur ce paquebot ? Simple touriste, espion, enquêteur ? Son aisance, sa perspicacité lui permettent de détecter en chaque interlocuteur la faille dans l’apparence. Il a pourtant fort à faire avec Rebecca la pertinent, voire impertinente petite-fille du propriétaire du paquebot. Ce monsieur Bauer vend des livres, des œuvres uniques pour collectionneurs disséminés dans le monde, il est secret mais curieux, il s’intéresse tout particulièrement à ce très grand reporter Albert Londres qui ramène un papier sur la guerre sino-japonaise. Mais les grésillements électriques évolueront en incendie et la croisière se terminera en tragédie. Un roman foisonnant d’anecdotes, de descriptions, de personnages atypiques, de citations littéraires, une véritable radiographie d’un monde englouti mais passionnant.
Un magnifique roman habilement construit avec une tension qui monte que ce soit dans les relations humaines, la politique ou la mécanique qui vacille.
Irène JOLIOT-CURIE: Ma mère, Marie Curie (Ed. Plon  -100 pages)
Tendre confession d’une fille à sa célèbre mère Marie Curie.
Évocation de la mère à côté de la scientifique, celle qui sait innover dans l’éducation de ses filles, déployer son amour maternel en les éveillant à  la découverte de la  nature, du sport qui les rassemble ou de la politique en les faisant s’engager à œuvrer pour l’armée en temps de guerr,e  sans oublier la poésie.
Tout révèle en cette femme attachante et innovante le personnage exceptionnel à côté du rôle primordial qu’elle  a exercé pour la découverte du radium, du polonium et des applications très basiques comme conduire des ambulances se déplaçant auprès des blessés de la guerre.
C’est une reconnaissance et un amour qui se manifestent dans cet éloge de cette femme, de cette savante qui reste proche des mortels et l’humanise sortie de son cadre de scientifique inaccessible.
Très touchante et humaine, ce qui la rend plus belle encore
Christophe TISON : Le choix de Suzanne (Ed. l’arpenteur – 228 pages)
Suzanne mène une vie ordinaire, amoureuse de son mari avec lequel elle travaille dans leur entreprise de développement personnel. Mais le hasard d’une rencontre, avec Neil nouveau collaborateur, va bouleverser son quotidien bien réglé.
Des sentiments immédiats, irrésistibles vont s’imposer entre ses deux êtres, et Suzanne, qui ne se destinait pas à une double vie ne peut freiner cette passion et va être « déchirée entre l’amour et l’amour ». A l’occasion d’un week-end en montagne avec son mari et Neil elle va devoir choisir lequel sauver : soit couper la corde qui retient son mari suspendu au dessus du vide, soit couper celle de son amant.
Son geste va bouleverser définitivement son destin et s’en suventt des évènements, des bouleversements inattendus qui laisse le lecteur dans un réel suspens et en haleine jusqu’à la fin.
Écriture simple et agréable avec une description des  sentiments amoureux  d’une femme  qui ne peut maitriser sa passion pour cet homme et la dépasser au point  de changer profondément sa vie.

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Jean Louis BANNALEC: Crime gourmand à Saint Malo – une enquête du commissaire Dupin ( Ed .Presses de la Cité – 394 pages)
Traduit de l’Allemand par Pierre Melherbet)
Ce neuvième roman du Commissaire Dupin toujours fidèle à la Bretagne se situe dans la pittoresque cité de ST Malo où il a été envoyé pour participer à un séminaire des Forces de Police bretonnes.
Au cours d’une déambulation au marché local il assiste soudain à un meurtre par une jeune femme  sur sa propre sœur. Crime en direct qui va interpeler le commissaire et qui va le conduire dans le milieu de la gastronomie régionale, les dîtes-sœurs étant des cheffes étoilées. Bon plan pour notre homme qui s’engage sur le fil conducteur des grands chefs  de cuisine à travers les méandres de la ville close et de ses alentours.
Au fil de ses rencontres nous allons visiter criques et petits ports, estaminets et crêperies.
A ceux qui attendent la découverte du pourquoi et par qui ce crime a été commis, il faudra passer par la découverte touristique de la région égayée de remarques amusantes et de cafés servis à tous les coins de rues.
Agréable à lire car bien écrit et bien traduit, pour les fans de tourisme, c’est bien mais pour les fans de frisson, il vaut mieux passer son chemin.
Michel IZARD : Le mystère de l’île aux cochons (Ed Paulsen – 319 pages)
C’est avec passion et lyrisme, fidèle à se reportages TV, que Michel Izard retrace sa découverte de l’île aux cochons dans les îles subantarctiques.
Il part en novembre 2019 sur le Marion Dufresne, le navire des terres australes et antarctiques françaises, les TAAF, avec une équipe de chercheurs, biologistes, photographe, vétérinaires pour étudier un phénomène inquiétant, la diminution brutale du nombre de manchots royaux sur l’île aux cochons. Et dans des conditions aujourd’hui plus confortables que celles des premiers découvreurs de l’île, les équipes mesurent, prélèvent, posent des balises, répertorient. C’est un travail de professionnels conscients de l’importance de la tâche, du respect dû à ces animaux innocents, et un des derniers lieux encore intacts sur la planète. Bien sûr, c’est dû aux conditions climatiques et géographiques particulièrement difficiles car l’accès à l’île est dangereux et a occasionné de nombreux naufrages.
L’auteur relate les premières expéditions de Marion Dufresne, Crozet, La Pérouse, Cook, tous partis pour planter leur drapeau sur un territoire encore vierge. Des expéditions pour récolter l’huile tirée de la chasse aux éléphants de mer, de véritables carnages qui ont failli amener l’extinction de plusieurs espèces, mais des expéditions qui ont permis aussi de relever des échantillons de plantes, de faire des relevés de carte car le ciel étant toujours gris,  pluvieux ou embrumé, les abords de l’île étaient périlleux.
Michel Izard rapporte, documents à l’appui, les terribles épreuves des hommes abandonnés sur l’île qui ont attendu jusqu’à deux ans le retour d’un bateau. C’est aussi les résultats de l’expédition de 2019 qui fait part de l’hypothèse d’une grippe aviaire et du phénomène d’El Nino qui auraient entrainé le déclin fulgurant des manchots.
L’auteur se veut optimiste grâce au dernier comptage des manchots, des manchots bien protégés sur cette île nimbée de mystère, qui se dérobe à la vue pour échapper aux regards des navigateurs, des explorateurs, des chasseurs, des pêcheurs.
Et pourquoi l’île aux cochons ? A vous de le découvrir en lisant cette découverte d’un monde extrême.
Leïla SLIMANI : Regardez-nous danser (Ed.Gallimard – 368 pages)
2° tome Suite du « Pays des autres »
Dans ce deuxième tome nous retrouvons la famille Belhaj, maintenant bien ancrée dans ce Maroc que Mathilde a adopté suite à son mariage avec Amine qu’elle a connu soldat en garnison en Alsace.
C’est à la famille qu’ils ont créée que nous allons nous retrouver, installée dans ce jeune Maroc indépendant déchiré entre archaïsme et modernité occidentale. Douze années ont passé et ce nouvel  état post continental  qui peine à se trouver une identité, servira de décor à ces personnages Aïcha et Sélim,  les enfants Belhaj.
C’est cette confrontation entre destins individuels et destinée d’un pays qui est la plus convaincante, avec la question passionnante de l’identité. Les tensions entre modernité de la jeunesse et conservatisme des anciens restent le cœur du récit et montrent combien il est difficile de se forger une identité propre.
Ce roman exprime, expose nos joies et nos colères, mosaïque vivante de réussites ou de défaites, d’espérance ou de désespoir.
Belle mise en scène de cette femme qui écrit avec ses tripes, l’atmosphère de douceur perdue d’un pays fracturé et de renouveau qui peine à s’exprimer dans cette nation corrompue et répressive .
Dans l’attente du troisième tome.

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Denis LACHAUD : Le silence d’Ingrid Bergman (Ed. Actes Sud – 294 pages)
C’est l’histoire de Lone, une adolescente danoise enlevée à 14 ans, violée et séquestrée en France pendant 40 ans, sa fille née en captivité, cloitrée pendant 35 ans.
Leur geôlier, Rolland qui idolâtre Ingrid Bergman exige que Lone change de prénom et lui dicte tous ses gestes quotidiens. Ingrid, donc, s ’adapte pour ne pas mourir car survivre c’est s’adapter. Elle ne s’autorise pas à penser à la possibilité d’une libération. Leur fille Rosalie reste un lien primordial de survie. A la suite d’une hospitalisation en urgence du geôlier, les deux femmes vont sortir de leur prison et se libérer de l’emprise du kidnappeur.
Elles vont faire l’expérience de l’autonomie, de la relation aux autres et faire la découverte progressive du monde réel.
Ce livre qui semble inspiré d’un fait divers nous plonge dans la tête et l’évolution mentale de ces deux femmes qui passent des contraintes de la séquestration à l’apprentissage de la vie normale et ainsi « effacer 40 ans d’aliénation à la folie possessive.
Histoire inquiétante, processus de l’emprise et de la reconstruction même si certains points sont à la limite du vraisemblable, le lecteur est captivé par le parcours de ces deux femmes qui passent du monde clos à la lumière et l’espoir d’une vie après un si long traumatisme.Hugo Hugo CAGNON : Ararora trail 1830 km à pied à travers le nord de la Nouvelle Zélande
(Ed .Maïa – 126 pages)
Le recit d’Hugo Cagnon, c’est l’histoire d’une marche à tout prix retranscrite au jour le jour, de façon succincte afin de nous faire partager l’effort déployé, la rage d’avancer, les épreuves surmontées, la mécanique du corps qui lâche, se reprend, se  surpasse dans toutes les conditions.
Peu de sentiments sinon le courage de poursuivre, la survie du corps  dans l’effort absolu, le tout en phrases très brèves, écrites au présent pour rester dans l’action.
Les trailers peuvent y trouver un intérêt, relatif au dépassement de soi, mais pour le commun des mortels, pour le lecteur lambda c’est peut-être un peu trop technique.
Germain LOUVET : Des choses qui se dansent (Ed Fayard – 232 pages)
Ça y est, il est danseur étoile de l’Opéra de Paris !
D’entrée de jeu, Germain Louvet nous fait entrer de plain-pied dans cette soirée unique où le stress, la joie, l’émotion se mêlent, où il perçoit des signes avant-coureurs de ce que sera la fin du spectacle : il se pourrait qu’il soit nommé danseur étoile. C’est donc la peur de faire une faute lors de la représentation, qui pourrait tout remettre en question, la joie d’entendre son nom et l’émotion qui lui fait revivre ces années de danse, de travail acharné, de pression pour arriver au but qu’il donné.
Car, comme il nous l’explique, si, lorsqu’on va voir un ballet, qu’on y trouve du bonheur, de la joie, avec des artistes magnifiques, des ballets et des musiques et des paillettes, on ne peut imaginer ce qu’il y a derrière cette beauté et cette perfection : pleurs, sueurs, doutes, solitude, sacrifices dès l’enfance, discipline, humiliations, déceptions, frustrations, violence…
Car ce n’est pas tout de lever la jambe et de tournoyer, il y a un immense travail de tous les jours , de tension, pour arriver au sommet.
C’est ce que nous explique Germain Louvet, fils de parents agriculteurs qui n’ont rien à voir avec ce métier mais, dès l’enfance, ont soutenu ce fils possédé par la musique et la danse.
« Je ne suis que pulsion et émotion » nous explique-t-il, où tout petit, il passe des heures devant la glace avec déjà cette passion, cette exigence et cet acharnement.
La danse est un univers impitoyable qui peut faire mal, physiquement et moralement et seul le désir d’y arriver est le moteur de cette passion.
Ainsi l’ado est-il devenu très vite adulte et il nous raconte ce parcours solitaire parsemé d’embûches pour atteindre ce nirvana, avec beaucoup d’émotion mais aussi de grande joie car sur cette route qui n’est pas un long fleuve tranquille, il découvre le travail, l’humilité mais aussi l’amitié, les encouragements de ses professeurs et de ces camarades, même si, quelquefois, ils sont concurrents.
Il nous explique aussi que cette passion est une force pour atteindre l’inaccessible étoile, où les plus grandes déceptions balancent avec les plus grandes satisfactions dans un métier qui peut très vite se terminer à cause de l’âge, de la fatigue, des accidents de parcours… Même s’il ne changerait sa place pour rien au monde.
Un livre magnifique, poignant, lumineux, à l’image de ce superbe artiste, l’un des plus beaux de sa génération.
Et en prime, il nous fait visiter l’Opéra Garnier de fond en comble, une belle promenade à travers l’un des plus somptueux  monuments de Paris.
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Orhan PAMUK : Les nuits de la peste (Ed Gallimard – 683 pages)
Traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes
Le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk publie, sans l’avoir prémédité, un roman qui résonne avec notre actualité. Il souhaitait écrire sur les conséquences politiques d’une épidémie. C’est dans une île imaginaire de la Méditerranée, nommée Mingher, qu’il plante le récit se déroulant en août 1901 alors qu’une épidémie de peste ravage cet endroit paradisiaque. Mais attention la narratrice est une historienne du XXIème siècle qui entreprend de raconter les six mois denses qu’à vécu cette île, après avoir étudié les lettres envoyées par la princesse sultane Pahizé, troisième fille du sultan ottoman Mourad V à sa grande sœur Hatidje entre 1901 et 1913.
En effet la princesse récemment mariée au docteur Nuri Bey par son oncle le sultan régnant Abdulhamid II, débarque avec son époux sur cette île. Ils doivent enquêter sur la mort du chimiste Bonkowski, inspecteur général de l’administration sanitaire de l’empire ottoman, chargé d’enrayer l’épidémie de peste et qui est retrouvé assassiné le lendemain de son arrivée sur l’île.
Commence alors une longue fresque détaillant la tragédie sanitaire mettant à mal les relations entre turcs et grecs, musulmans et orthodoxes et provoquant une révolution amenant l’île à l’indépendance, après moult assassinats, complots et coups d’état. On trouve d’intéressantes réflexions sur le difficile respect des mesures sanitaires par les habitants, sur le nationalisme, sur l’obscurantisme religieux, sur les luttes sanglantes de pouvoir.
Mais ce roman pèche par sa longueur et par l’impossibilité de démêler le vrai du faux.
Michel RUFFIN : LAUZUN (Ed LBS – 341 pages)
Dans ce roman retraçant « l’histoire véritable du favori qui fascina puis défia Louis XIV », Michel Ruffin nous emmène à la cour du Roi Soleil avec lequel Lauzun tissa des relations complexes en l’état de sa personnalité étonnante. A 13 ans Antonin Nompar de Caumont, marquis de Puyguilhem (on prononce Peguilin) arrive à Paris chez son cousin le duc Antoine de Gramont qui le fait entrer dans son régiment de cavalerie.
Commence alors l’ascension d’Antonin qui a pour ambition de devenir l’ami du roi.
Pour cela il combat avec bravoure. Il est nommé colonel lieutenant des dragons dit « du bec de corbi »n en raison de la forme de la hallebarde qu’ils portent. Son courage à la limite de l’inconscience sert ses dessins. Son audace lui permet d’entrer dans les bonnes grâces du roi qui apprécie sa fantaisie et même son irrévérence.
Bourreau des cœurs, il saura faciliter son ascension grâce à ses conquêtes notamment Madame de Montespan puis Mademoiselle de Montpensier cousine du roi. Mais l’audace a des limites et Lauzun sera retenu à la Bastille pour avoir déplu au roi puis emprisonné de nombreuses années à la forteresse de Pignerol où se trouvait Nicolas Fouquet.
Libéré il redorera son blason par de nouveaux exploits que vous aurez plaisir à découvrir.
Un livre très documenté sur la vie rocambolesque de Lauzun.

 

 

 







Six-Fours – Six N’Etoiles
David ABOUCAYA revient de guerre

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Il est réalisateur, producteur, scénariste, monteur, compositeur et… Six-Fournais !
A chacun de ses films, David Aboucaya vient en avant-première les présenter au Six-N’Etoiles et n’a donc pas failli à la règle pour venir présenter «Piège de guerre», son troisième long métrage qui traite encore de son sujet de prédilection : la guerre.
Un film impressionnant, haletant, émouvant qui démarre dans un huis clos inattendu et angoissant puisqu’un jeune soldat, se retrouve enseveli dans des décombres d’où il essaye de se sortir en creusant à la lumière de sa torche électrique. Il ne va alors cesser de creuser, passant de la rage à l’espoir, de la peur au manque d’air avec pour tout soutient, la photo de ses parents. Son destin va se jouer en parallèle de celui d’un autre soldat tout aussi prisonnier dans les décombres et blessé.
Dans un huis clos insoutenable et angoissant, ils vont se battre pour tenter de sortir de cet enfer.
Mais A l’air libre, tout autour tout explose, l’ennemi est partout et c’est un tout autre enfer qui va les attendre.
L’ami David réalise là un film remarquable avec des images à la fois superbes pour la course à travers près et bois et des images souterraines impressionnantes.
Claustrophobes… vous tenir au siège !

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David et son équipe. A gauche Laurent Guiot, à droite Pascal Putet

C’est un film digne des grandes productions qui ont traité ce sujet et digne d’un Hitchcock car jusqu’à la dernière image il nous tient en haleine.
Les deux comédiens, Laurent Guiot et Pascal Putet sont extraordinaires de vérité et d’émotion.
Petit clin d’œil de David : dans le film précédent « Winter war » apparaissaient Laurent, son frère  et son fils aîné Samuel, et dans ce dernier, c’est son fils Adam qui y paraît !
Toute l’équipe était là, dans cette nouvelle salle, pour soutenir le film… Dommage qu’aucune personne de la mairie ne soit venue soutenir ce réalisateur six-fournais qui nous offre là un film  qu’on ne pourra voir qu’en DVD et en blue ray, alors qu’il mériterait un grand écran.

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Avec Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles

« David, comment peut-on réaliser un film aussi réaliste sous des gravats et arriver à filmer des plans aussi impressionnants ?
C’est vrai que c’était assez compliqué, d’autant plus que je suis claustrophobe ! Il faut trouver des terrains, des trous et après, pouvoir trouver l’axe d’éclairage dans un milieu étroit et confiné. Les trous sont des décors que j’ai élaborés, puis nous avons tourné dans les sous-sols de l’ancienne prison de Brignoles. Les décors deviennent « naturels » dans les galeries.
Le plus difficile a été de s’habituer à vivre dans noir, dans cet environnement clos et de s’adapter à respirer, mais aussi à pouvoir se protéger et protéger le matériel de la terre et des gravats qui tombaient.
Les deux comédiens ont dû s’adapter à toutes ces contraintes et à la situation…
– Nous avons souffert – nous disent-ils en riant – mais en même temps c’était excitant et nous avons mis un point d’honneur à réussir cette performance. Il y avait aussi un certain plaisir à y arriver. L’un des problèmes est que sous terre on perd ses repères et il y avait aussi cette espèce de claustrophobie  qui devait se faire sentir à l’image.
– J’ai essayé de leur faire passer mon ressenti  de claustrophobe à ce propos !, ajoute David.
Pour les scènes de guerre, les explosions étaient-elles réelles ?
Oui mais… chut ! Évidemment les tirs sont des tirs à blanc et les explosions des effets spéciaux pour soulever des débris de terre et de pierre.
Est-ce que l’histoire est tirée d’un fait véritable ou de ton imagination ?
C’est une histoire que j’ai écrite, on peut imaginer que de tels faits se soient passés mais j’ai tout pensé et écrit. D’ailleurs, je ne cite jamais la nationalité d’un régiment, c’est juste côté allié, on peut donc supposer qu’il français ou américain. Par contre, il n’y a aucun doute que ce soit l’armée allemande. Ce sont deux armées en guerre.
Je suppose qu’un tel film prend beaucoup de temps à voir le jour…
J’ai eu deux mois d’écriture, puis une année pour tout monter et il y a eu en tout et pour tout 19 jours de tournage. Ça a été très court mais chacun tenait son rôle, même si c’est une équipe réduite. Quant aux figurants, ils n’ont pas été maltraités !

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Tes deux comédiens sont magistraux. Comment les as-tu trouvés ?
Laurent, je l’ai connu sur « Winter war » et c’est lui qui m’a parlé de Pascal. Nous avons dont été très vite dans un climat de confiance. Quant à mon fils, j’ai tout de suite pensé à lui et il a accepté avec enthousiasme. Dans tous mes films la famille tient toujours une place dans mes scénarios.
On sait que tu es loin d’avoir des moyens d’une superproduction. Comment fais-tu pour arriver à faire des films aussi aboutis, mieux quelquefois que certains films qui ont l’avantage de passer en salle et qui ne le méritent pas ?
Je travaille beaucoup avec des associations et des collectionneurs qui nous fournissent costumes, objets, matériel militaire, qui sont aussi passionnés que nous. Ce sont des partenariats avec des gens qui connaissent l’Histoire, qui font des recherches historiques et les reconstituent. Quant à mon équipe, tu le sais, elle est réduite.
Étant donné que tu es à tous les postes, quel réalisateur es-tu ?
Je suis à l’écoute des comédiens. Je leur donne un scénario très écrit mais je suis ouvert à toute proposition, suggestion de leur part. Si c’est dans le droit fil de l’idée de départ, je suis prêt à la tourner. Après bien sûr, la finalité reste au monteur… que je suis aussi !
Je leur laisse tout de même une certaine liberté, une certaine spontanéité.
Tu as aussi écrit la musique ?
En fait, je ne sais pas écrire la musique mais je la compose et je l’enregistre sans l’écrire.
Dans ce film il y a en fait deux parties : celle qui se passe sous terre et celle qui se poursuit sur le terrain.
Oui, c’est un pari que je me suis fait, de faire dans le film se côtoyer deux genres bien distincts : ce huis clos souterrain pendant que la guerre continue au-dessus des deux soldats puis le retour à l’air libre qui est à la fois une délivrance mais qui les replonge dans l’horreur de la guerre.
Tu en es à ton troisième film de guerre… Qu’est-ce qui te fascine autant ?
J’aime l’Histoire en général et ce que j’aime aussi c’est que dans la guerre, il y a un condensé de la condition humaine qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Ce n’est donc pas une fascination pour la guerre elle-même mais pour tout ce que cela représente d’humanité ».

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Humanité que l’on ressent dans ce très beau film que David maitrise d’un bout à l’autre, film à la fois d’action et d’atmosphère superbement réussi et qui vous tient jusqu’à la dernière image.

Jacques Brachet









Wilkommen, bienvenue, welcome at cabaret of Six N’Etoiles !

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Et la fête continue !
Samedi soir le Six N’Etoiles nous avait prévu, pour inaugurer la salle 4, une soirée cabaret…
Et nous l’avons eue !
Reçu par une belle girl emplumée nommée Margot Gibelin qui nous offrait pop-corn et rafraichissement, le public pouvait alors découvrir la nouvelle salle en rouge et noir, sur des musiques de films interprétées par Sébastien Arcos.
Bien enfoncés dans les confortables fauteuils, dont les méridiennes qui furent prises d’assaut, il découvrait alors ce fantastique son Dolby Atmos et en prit plein les yeux et les oreilles. Sébastien Arcos nous offrit alors un mini ciné-concert en improvisant sur son piano, une musique collant à un film muet de Charlot, émouvant moment de retrouver ce bel artiste. Et puis, notre belle Margot vint nous offrir une prestation de haut vol qui fut très applaudie.

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Sébastien Arcos, Margot Gibelin et l’équipe du Six N’Etoiles

Et c’est sur grand écran que se poursuivit cette soirée cabaret avec, en avant-première, le film de Jean-Pierre Améris « Les folies fermières » avec une belle brochette de comédiens : Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, Bérengère Krieff, Guy Marchand, Moussa Maaskri et une trop brève apparition de l’ami Patrick Cottet-Moine, l’homme caoutchouc.
Après la mort de son père, David (Alban Ivanov), jeune paysan, se retrouve criblé de dettes et est à deux mois de voir son exploitation vendue. Il lui faut très vite trouver de l’argent et une idée.
Une idée folle : créer un cabaret dans une grange dans un endroit perdu au milieu du Cantal. L’idée lui est venue en voyant la sculpturale Bonnie (Sabrina Ouazani) qui fait un numéro d’acrobate dans un club minable où, elle claque la porte.

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Il lui demande alors de monter un spectacle, ce qu’elle trouve totalement improbable. Mais sans travail et sans le sou, elle accepte, va essayer de recruter des artistes du cru pour pouvoir monter un spectacle.
Jean-Pierre Améris a le don de nous offrir des films pleins d’humanité, où se côtoient l’humour et l’émotion, ce qui, une fois de plus, est le cas.
Alban Ivanov, hors de son one man show, devient ce paysan timide, timoré, perdu, que son épouse a quitté et qui va perdre son bien. Il y est étonnant de sobriété et de vérité. Sabrina Ouazani crève l’écran par sa beauté, son énergie et cette façon de tout prendre en main contre mauvaise fortune bon cœur. Guy Marchand, en papy bourru qui ne veut pas que sa ferme soit envahie de « putes et de travelos », y est génial, comme tous ces pseudo-artistes qui voient là une chance de devenir célèbres.
C’est un film choral plein de drôlerie et de tendresse.
Un joli film pour terminer en beauté cette soirée cabaret concoctée par le Six N’Etoiles.
Mais la fête continue !

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Jacques Brachet