Avec Jean-Marc, on s’est connu à Toulon voici… quelques années alors qu’il venait présenter « Le grand bleu » avec Luc Besson et Jean Reno.
Un film qui a marqué sa jeune carrière, qu’il a même un peu traîné derrière lui, même si, très vite il s’est démarqué de ce métier en étant photographe, comédien, réalisateur, producteur et grâce à son statut franco-américain, il a très vite été happé pour des productions internationales.
Mais il revient toujours en France, entre autre dans le Midi, ce qui nous a permis de nous retrouver quelquefois à Six-Fours, les Sablettes et Toulon où l’été dernier il nous a proposé un spectacle original, disant des poèmes sous l’eau, dont je vous avais parlé.
Jean-Marc n’a jamais pensé « carrière » mais il est toujours allé où le vent le poussait, où des propositions lui venaient, qui le passionnaient.
Ce qui est encore le cas avec cette série qui démarrera sur Arte le jeudi 27 janvier : « La corde » réalisée par Dominique Rocher, avec entre autres Jeanne Balibar, Suzanne Clément et Richard Sammel.
Une série pas comme les autres, qui va certainement surprendre et dont j’ai eu envie de parler avec lui.
L’histoire se passe dans une forêt en Norvège où travaille une équipe de scientifiques dans un observatoire astronomique éloigné de tout. Jusqu’à ce qu’un jour une mystérieuse corde apparaisse à l’orée du bois, qui va provoquer le trouble au sein du groupe dont fait partie Jean-Marc, homme solitaire et mystérieux dont la vie a été perturbée.
Comment es-tu venu à ce projet, Jean-Marc ?
Tout simplement en recevant le scénario qui m’a aussitôt interrogé et passionné. J’ai trouvé le sujet intéressant, mélange de mystère, d’horreur, de psychologie, peut-être un peu de science-fiction.
Le scénario m’a fait penser aux films de Jordan Peele « Get out », ou « Solaris » d’Andreï Tarkovski, un film dramatique, d’horreur, pas d’horreur primaire mais plutôt métaphysique. Cela sortait des sentiers battus, loin des polars français, loin du système de consommation et de production où il n’y a pas vraiment de vrais fous !
Cette série se rapproche du cinéma américain le meilleur.
Ce qui me plaît chez Arte c’est la prise de risque sur des séries ambitieuses que l’on ne pourrait pas voir en salles et qui pourtant sont de plus en plus cinématographiques.
Sans compter que c’est un film qui s’adresse aux adultes et pas seulement aux moins de 25 ans ou aux plus de 50 ans !
C’est en fait une série qui entre tout à fait dans le droit fil de ce que tu aimes faire : varier les plaisirs !
C’est vrai que l’on dit que je suis un comédien inclassable car je suis toujours allé là où mon plaisir, ma passion me poussaient et, parlant deux langues couramment, ce qui était rare à une époque pour un comédien, j’ai pu aller travailler un peu partout dans le monde. Sur cette série très européenne, les nationalités se mélangent et c’est ce qui me plaît. C’est pour cela qu’on ne me voit pas toujours sur des écrans français car je travaille partout où je trouve un sujet qui me passionne, même si c’est un film indépendant, à petit budget.
Tu retrouves dans cette Série Jeanne Balibar…
Oui, nous avons tourné ensemble… il y a presque vingt ans ! C’était dans « Saltimbank » de Jean-Claude Biette, en 2003 !
J’ai d’ailleurs une scène très forte dans cette série dont je ne peux pas te parler mais tu verras, elle est extraordinaire.
Quand et où avez-vous tourné ?
Nous avons tourné dans les Ardennes en novembre 2020, au début du confinement. Ce qui a quelque peu compliqué les choses. Ça nous a un peu isolés les uns des autres mais peut-être que cette ambiance a servi à l’histoire.
Comment définirais-tu cette série ?
Difficile à dire : peut-être une science-fiction où se mêlent l’horreur, la mélancolie, la contemplation, la métaphysique.
Dominique Rocher est un grand metteur en scène qui a la « cinéma touch »
Est-ce que tu continues tes spectacles sous l’eau et dans les grottes comme ceux que tu avais présenté à Toulon ?
Depuis l’été dernier je ne l’ai plus fait mais j’ai plusieurs propositions et je suis resté en contact avec Charles Berling. Peut-être pourrais-je revenir en mars, dans une grotte… si l’omicron le permet !
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos, Portrait : photocréations.fr
Photo du film : Les films de l’instant/G Chekaiban