Archives mensuelles : octobre 2020

Sanary-Théâtre Galli
Marcel AMONT… «Je reviendrai pour mes 100 ans !

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Je suis de la génération dite «yéyé», mais, dans les années 50, j’étais bercé par les chanteurs que ma mère écoutait : Trenet, Cordy, Amont et autres.
Sans savoir que, des années plus tard, je deviendrais ami avec ces deux derniers…Et que je retrouverais les deux comparses sur les tournées «Âge Tendre» et fêterais avec eux leurs 80 ans. Tout ça ne nous rajeunit pas, ma bonne dame !
« Bleu, blanc, blond», «Tout doux, tout doucement», «Le clown», «Le chapeau de Mireille», «Le mexicain», «L’amour ça fait passer le temps»… Il en a fait des succès, le père Miramon… On n’appelait pas encore ça des tubes !
Et le voici sur la scène du Théâtre Galli, en pleine répétition car, très consciencieux, il fera, ce qu’on appelle aujourd’hui «Les balances». Les termes changent, les coutumes restent les mêmes pour le vrai professionnel qu’il reste à 92 ans… Pardon, 91 ans et demi, me précise-t-il en riant !
«Et toujours bon pied bon œil,  lui dis-je en riant de même après la répet’
Bon… disons-le vite… On n’est pas à un mensonge près ! Mais il ne faut pas s’attendre à ce que je fasse des galipettes sur scène… Ça, c’est fini.
On n’aura donc pas droit à votre légendaire équilibre sur la chaise, comme vous le faisiez encore sur la tournée «Âge Tendre»… à 80 ans ?
Depuis, il s’est passé quelques années et je suis entré dans une zone de turbulence… Attention : je ne dis pas que je ne suis plus capable de le faire mais ça devient plus dangereux et, il faudrait quelqu’un pour me réceptionner au cas où je me casse la gueule !. Mais je vous jure que je peux encore le faire !
Ça vous fait combien d’années de spectacles aujourd’hui ?
Professionnellement, 70 ans. J’ai commencé en 49 à Bordeaux, je suis «monté» à Paris en 50. J’ai galéré quelques années en chantant dans des bals, des cabarets, tous les lieux où je pouvais chanter.
A l’époque vous ne faisiez pas de disques…
Non, bien sûr et il n’y avait pas de promos télé ou de sites face book comme aujourd’hui. Il fallait faire ses preuves sur scène d’abord. J’avais commencé dans un orchestre à Bordeaux où je faisais mes études car mes parents, qui étaient des gens modestes mais instruits, espéraient que je devienne instituteur ou même professeur. Mais j’ai vite dévié vers le conservatoire et quand je leur ai avoué que je voulais devenir chanteur, ils étaient catastrophés.
Mais moi, écoutant à la radio Georges Ulmer, Montand, Salvador, je savais que je voulais faire «ça»
Et vous avez fait «ça» !
Au départ, j’imitais Montand et ça marchait mais je me suis très vite rendu compte que si je voulais réussir, je devais me démarquer. Comme j’étais très sportif, j’ai commencé à chanter en marchant sur les mains, à faire des équilibres. Du coup j’ai été remarqué et je suis passé à Bobino, à l’Olympia avec Edith Piaf. Et je suis heureux que mes parents aient pu voir ça.
Toujours sans disque ?
J’ai enregistré mon premier disque en 56. Cela grâce au prix d’interprétation que j’avais gagné à Deauville en 53. Et là, les portes ont commencé à s’ouvrir.
Et puis sont arrivées les années «yéyé»…
Oui, ce qui a balayé beaucoup de choses dans ce qu’on n’appelait pas encore «le show business».
Je voyais naître avec curiosité Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, le rock… C’était si loin de moi…
Et alors ?
Alors, j’ai continué à chanter dans le monde entier où je représentais la chanson française que l’on appréciait.

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Tournées « Âge Tendre »

C’est pour cela que vous avez écrit la chanson «Démodé» ?
Si l’on veut car comme je ne me suis jamais senti à la mode, je ne me suis jamais senti démodé. Déjà, jeune, à Bordeaux, je n’étais pas à la mode. Je chantais des chansons qui passaient à la radio. Mais même dans les années 60, je pouvais concevoir qu’on aime écouter Brassens et Sheila. Je n’ai jamais eu d’à priori, nous sommes tous des artistes et chacun nous avons notre style.
C’est pour ça que vous avez accepté les tournées «Âge Tendre» ?
Oui, bien sûr et ça ne m’a jamais gêné de chanter entre Richard Anthony et Gilles Dreu. Et puis, il y avait ma copine Annie Cordy… (Silence). Quand je pense qu’elle nous a quittés alors qu’elle pétait le feu… Ça me rend triste…
Mais pour en revenir à la chanson «Démodé», je l’ai aussi faite car je ne supporte pas le mot «ringard» trop souvent employé pour des vieux chanteurs. A la limite, je préfère «Has been», c’est plus juste, on a été… et on est toujours là ! Je suis un ancien qui peut être possiblement démodé !
Mais vous chantez toujours, c’est bon signe !
Vous savez, l’énergie vient de l’intérieur et tant que je l’ai, cette énergie, je continue.
Donc, vous reviendrez fêter vos cent ans ?
Pourquoi pas… si je ne sucre pas les fraises !»

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Photos Christian Perrin

16 heures. Après un bon repas, voici notre ami sur scène.
La démarche est incertaine, la voix un peu hésitante mais il est là et commence à nous raconter sa vie… Il abrège car 92 ans, ce serait trop long ! Entre deux chansons il va nous à la raconter, parlant de ses amis comme Brassens qui, alors qu’il était dans la mouise, lui a offert «Le chapeau de Mireille», Aznavour qui lui a écrit «Le mexicain». Avec eux d’ailleurs, il nous offrira deux duos virtuels. Il nous parle de son tournage avec Bardot, qui l’a beaucoup fait salivé, de sa rencontre avec de Gaulle qui lui a assuré qu’il était «un bon chanteur», le tout agrémenté de ses chanson que le public, qui a son âge, reprend avec lui. Mais à travers les âges, il chante le Forestier,  Cabrel, Souchon, Julien Clerc qui lui ont écrit des chansons et avec lesquels il a fait un CD de duos. Entre autre le dernier duo qu’Aznavour ait enregistré avant de disparaître et un duo avec son fils Mathias.
C’est vrai, il se meut avec une certaine lenteur, la voix, quelquefois, a du mal à sortir, il a des trous de mémoire mais, tel un vaillant petit soldat, il ne se démonte pas, réagit avec humour, même lorsque le micro tombe en panne et que, en vrai pro, il comble le vide en attendant qu’on lui en ramène un autre.
«Ça valait la peine de répéter une heure !» dit-il en riant et le public… est bon public et marche avec lui. Et lui fait une ovation.
Tout ça est terriblement bon enfant, nostalgique et émouvant et on ne peut que saluer la performance.
En partant, il nous dit : «A bientôt… peut-être. Qui sait ?»

Jacques Brachet



France 2 : « Dix pour cent » – Saison 4…
Cent pour cent stars !

A partir du mercredi 21 octobre 2020 à 21.05

DIX POUR CENT

Cette saison sera celle de toutes les audaces et de tous les dangers pour ASK, qui sous la direction d’Andréa et malgré les craintes de Gabriel, va recruter une nouvelle agent senior, Elise Formain, venue de chez Starmedia, pour le meilleur ou pour le pire.

DIX POUR CENT - SAISON 4 DIX POUR CENT S04 DIX POUR CENT - SAISON 4

En quatre saisons, « Dix pour cent » a su se hisser au rang des séries françaises dont tout le monde parte.
Pourquoi ? Parce que cette famille d’agents passionnés, névrosés et touchants, ont su faire écho à nos contradictions intimes. Et sans doute aussi parce que dans chaque star, nous reconnaissons nos doutes, nos propres angoisses et notre aspiration, parfois contrariée, à être aimé.

DIX POUR CENT - SAISON 4
DIX POUR CENT - SAISON 4 DIX POUR CENT S04DIX POUR CENT S04

Pour cette nouvelle saison, « Dix pour cent » réalise une fois de plus le tour de force de satisfaire notre goût plus ou moins assumé du sensationnel, en le nourrissant de tendresse, de drôlerie et de glamour.
Bref, en explorant, une fois de plus, tous les recoins des passions humaines.
Dans ce dernier volet, la maison ASK brûle. Et c’est un divorce qui y a mis le feu : Celui de Mathias et Noémie avec les autres agents. Andréa, Mathias, Gabriel, Arlette, Hervé, Sofia et Camille vont devoir se battre pour la garde de leurs talents. Et quels talents !*
Et ce combat fait de sang, de larmes et de rires, ils le mèneront avec fougue et panache.

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Rencontre avec Thibault de Montalembert
« Qu’est-ce qui vous a fait accepter ce rôle dans cette série à succès ?

Je viens de la scène où j’ai beaucoup interprété de drames. Aussi, qu’on me propose une comédie a été un grand bonheur. D’autant que c’est une comédie à la fois humaine et élégante. Les métiers du spectacle fascinent les gens, surtout lorsqu’on les emmène dans les coulisses. Là, ils entrent dans le monde d’une agence artistique, avec des comédiens qui jouent leur propre rôle et ça les fascinent. Les gens s’y retrouvent.
A la ville, vous n’avez pas, loin de là, le look du film !
(Il rit) Je joue un bourgeois bien assis, avec un look un peu rond, qui se donne la carrure du chef qu’il voudrait être mais qui ne l’est pas. C’est un personnage à double fond, qui a une vie à côté. Il joue sur plusieurs tableaux, il cache longtemps une fille qui se fait embaucher dans l’agence et c’est formidable à jouer. En fait, il ressemble à tout le monde, il peut être à la fois charmant et odieux. Il est un peu lâche, ambiguë, ce qui ne l’empêche pas d’avoir de l’humour.
Mêler des acteurs qui jouent un rôle avec des acteurs qui jouent leur propre rôle, c’est assez rare et original !
C’est aussi ce côté qui m’a plu. Grâce à Dominique Besnehard, qui les connaît tous, peu refusent de venir tenir leur propre rôle. Dans la saison trois, nous avons eu la chance d’avoir Monica Bellucci, Isabelle Huppert, Béatrice Dalle, Jean Dujardin qui est incroyable, Isabelle Adjani, Gérard Lanvin, Julien Doré*…
Et ça, ça plait beaucoup au public qui se retrouve derrière le rideau
Et ça marche !
A tel point qu’il y a une saison quatre !
Pourtant, au départ, ça n’était pas gagné car personne ne voulait de la série. On a mis près de dix ans pour que ça se débloque, grâce à Cédric Klapisch qui a été intéressé pour la réaliser. Aujourd’hui, grâce à son passage sur Netflix, toute l’Amérique connaît la série et nous a fait connaître.

DIX POUR CENT - SAISON 4 DIX POUR CENT S02

Et ça a eu une incidence sur votre carrière ?
Oui car c’est grâce à ça que j’ai reçu des propositions de là-bas. J’ai ainsi joué dans le film de David Michôd « The king », d’après « Henri V » de Shakespeare, produit par Brad Pitt, avec Sean Harris et Lily-Rose Depp entre autres. il va sortir aux Etats-Unis.
Et en France ?
Ça, c’est une autre histoire, mais je l’espère».
Entretemps on a pu le voir dans encore un tout autre registre, en travesti prostituée dans le film de Ruben Alvès «Miss».
*Quant à cette nouvelle saison de «Dix pour cent» elle nous réserve un plateau comme en aimeraient de nombreux producteurs.
*Avec L’agence ASK :Camille Cottin, Thibault de Montalembert, Grégory Montel, Liliane Rovère, Fanny Sidney, Nicolas Maury, Laure Calamy, Stéfi Celma, Assaad Bouab, Ophélie Kolb.
Participations exceptionnelles : Charlotte Gainsbourg, Franck Dubosc, José Garcia, Sandrine Kiberlain, Sigourney Weaver, Jean Reno.
Mais aussi : Anne Marivin, Stéphane Freiss, Mimie Mathy, Nathalie Baye, Muriel Robin, Marina Roliman, Guillaume Galliene, Valérie Donzelli, Xavier Beauvois, Julie Gayet, Bernard Verley, Rayane Bensetti et le clin d’oeil de Tony Parker !

Jacques Brachet



Toulon – Le Liberté – «Les parents terribles»
Elle court, elle court, la maladie d’amour

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Quelle belle idée Charles Berling a eue de mettre au programme la pièce de Jean Cocteau «Les parents terribles» !
Peintre, dessinateur, poète, écrivain, cinéaste, cet immense génie semblait un peu oublié depuis quelques décennies. Nombre de jeunes ne le connaissent pas et depuis 1998, date de la mort de Jean Marais, à part Jean-Claude Brialy qui l’a tourné pour la télé en 2003, on ne voyait plus ce bel artiste sur les frontons d’un théâtre.
C’est donc bien que l’ami Charles l’ait remis au goût du jour avec cette pièce « incroyable» qu’est «Les parents terribles». Et qui reste très contemporaine.
Un peu d’histoire d’abord : C’est en 1929 que Cocteau écrit le roman, qui deviendra une pièce en 1938 puis un film en 1948. A chaque étape, Cocteau est aux commandes.
En 1929 donc, la pièce est créée avec Alice Cocéa (Madeleine), Marcel André (Georges), Jean Marais (Michel), Germaine Dermoz (Yvonne) et Gabrièle Dorziat (Léonie). On retrouve presque le même générique dans le film, Madeleine étant remplacée par Josette Day.
C’est en 1977 que Jean Marais décide de remonter la pièce. Il n’a alors plus l’âge de jouer Michel mais y sera Georges, entouré de Caroline Sihol (Madeleine), François Duval (Michel), Lila Kedrova (Yvonne), Madeleine Robinson (Léonie).

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En 1980, une version TV sera signée par Josée Dayan avec un trio choc : Jeanne Moreau, Nicole Garcia, François Berléand. Enfin en 2003 Jean-Claude Brialy en tournera une nouvelle version avec Geneviève Fontanel, Judith Magre, Jean-Claude Jay et Fiona Gélin.
Voilà pour l’histoire de cette œuvre magistrale d’un Cocteau décidé à sortir des sentiers battus, de son style porté sur les mythes grecs qui n’ont alors pas un succès populaire. Il décide donc de signer un vaudeville… qui n’en sera pas vraiment un car, si le début de la pièce s’annonce drôle, les portes claquent, les protagonistes s’engueulent avec un dialogue percutant, la pièce tourne peu à peu au mélodrame jusqu’à la fin on ne peut plus tragique.
Michel (Emile Berling), voue un immense amour à sa mère, Yvonne (Muriel Mayette-Holtz) qui elle aussi, ne voit que par lui, à tel point que cet amour incommensurable vire à l’obsession, allant presque jusqu’à l’inceste. Entre eux, Georges, mari d’Yvonne et père de Michel (Charles Berling) mis à l’écart par cet amour «incroyable» (Cet adjectif revient sans cesse dans leur bouche), se jette dans son travail, espèce de professeur Tournesol acculé dans sa solitude. Et puis il y a Léonie (Maria de Medeiros), sœur d’Yvonne, amoureuse de Geoges depuis toujours, qui a laissé sa place à sa sœur et vit avec eux car, même si elle souffre en silence, elle est auprès de celui qu’elle aime, dans ce même silence.
Tous quatre donc vivent tant bien que mal dans cet appartement qu’ils appellent la roulotte.
Jusqu’au jour où Michel annonce qu’il est amoureux. Ce qui va bouleverser le couple déjà fragile, Yvone parce qu’elle ne peut admettre que son fils soit devenu un homme, qu’il veuille la quitter pour Madeleine (Lola Créton) une «vieille femme» (qui n’a que trois ans de plus que lu !), qui, par amour pour Michel va quitter son vieil amant… qui n’est autre que Georges !
On est en plein Vaudeville jusqu’à cet instant où Madeleine rencontre le père de Michel, découvre que c’est son amant et que celui-ci va fomenter une histoire abjecte pour la séparer de Michel.

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Léonie, qui a tout compris, va alors prendre les rênes de cette situation à la fois vaudevillesque et dramatique.
La pièce est forte du début à la fin, la comédie faisant par petites touches place au drame qui se joue entre ces cinq personnages, tous paumés, qui vont s’affronter.
Charles Berling, en mari naïf et bafoué est magnifique dans ce rôle ambigu dépassé par les événements et qui devient démoniaque. Muriel Mayette-Holtz est magistrale dans ce rôle de mère abusive, égoïste et au bord de la paranoïa. Maria de Medeiros est saisissante dans le rôle de cette femme frustrée qui n’en montre rien mais tire les ficelles. Emile Berling dont c’est le premier rôle au théâtre, face à son vrai père est touchant dans ce rôle de fils pris entre deux amours et enfin, petit bémol pour Lola Créton qui a des intonations à laBardot, ce qui, quelquefois, l’empêche de jouer juste.
Tout au long de la pièce, on sent l’ombre de Cocteau qui plane jusqu’à la scène finale où apparaissent des dessins de l’artiste et sa voix off.
Ce spectacle est remarquable et l’on en ressort groggy par ce morceau de bravoure de ces comédiens chevronnés d’une justesse et d’une énergie… incroyables !
Et après cette performance, c’est un Charles Berling masqué mais souriant et heureux qui vient rencontrer une classe de jeunes élèves passionnés de théâtre.
Bravo l’artiste !

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«C’est – nous dit-il – Christophe Perton qui, voici deux ans, m’a parlé de ce projet. Bien évidemment, cette pièce date de 1938 et il a fallu qu’il l’adapte un peu tout en y restant fidèle. Il y a six mois, on a fait une lecture, nous l’avons répétée six semaines et créée voici quelques jours à Nice. En dehors de l’adaptation, Christophe en signe la mise en scène et la scénographie.
Acteur mais aussi metteur en scène, où se situe Charles Berling ?
Partout où il peut aller ! J’adore écrire, jouer, mettre en scène. J’aime l’art dramatique sous toutes ses formes, j’aime aller sur des chemins que je ne connais pas, ce qui me permet de comprendre mieux l’art du spectacle. C’est pour ça que quelquefois je joue, quelquefois je mets en scène, quelquefois je fais les deux. Je fais du théâtre, du cinéma, je suis aujourd’hui directeur de deux théâtres…
Quel effet ça fait de jouer avec son fils… et d’y jouer son père ?
Ce n’est pas la première fois que nous jouons ensemble puisque nous avons tourné «L’heure d’été» d’Olivier Assayas et «Comme un homme» de Safy Nebbou pour le cinéma.
Au théâtre c’est la première fois puisque pour lui c’est vraiment la première fois qu’il monte sur scène. J’ai tout de suite pensé à lui car, pour un début, jouer avec son père et jouer le rôle du fils, ce pouvait être évidemment stressant mais aussi rassurant. Je lui ai fait lire la pièce. Il a dit oui.
Il a commencé à jouer à 15/16 ans et entre l’ado et l’homme, ça change, j’étais curieux de voir ce que ça allait donner… Et je suis heureux du résultat !
Ça n’est pas toujours facile d’être enfant de comédien. Mais il s’en est sorti tout seul, a fait des castings et ça a marché.

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Comment entre-t-on dans une pièce de Cocteau, qui a une écriture très personnelle, très particulière ?
L’écriture de Cocteau casse les sentiers battus. C’est très subtil et ça chamboule. Sinon, j’y entre comme dans toute autre pièce. Ce qui m’intéresse, c’est le style de l’auteur car c’est lui qui vous donne la façon d’aborder le rôle, la façon de parler. A nous de traduire sa pensée au plus près Il est important pour un comédien de respecter ça. Et là, c’est magnifiquement bien écrit, ses formulations sont assez curieuses, il a écrit cette pièce dans l’urgence, toujours plus ou moins drogué, en pensant à sa propre mère. Et ce qui donne le style et le rythme à la pièce.
Ce qui me plait, c’est de découvrir peu à peu le personnage, qu’est-ce que je vais y trouver, comment je vais le trouver pour tout doucement le fabriquer, lui donner vie et savoir où je vais aller.
Au départ, je ne sais pas… Et c’est mieux comme ça !
C’est une belle écriture même si notre génération l’a à un moment un peu méprisée.
Jouer devant un public masqué, est-ce gênant ?
C’est contraignant car ça donne une distance physique. Déjà, pour une pièce comme ça, le public devrait être plein, ce qui ne peut se faire de par la situation. Lorsqu’une salle est pleine, le plaisir, le partage, sont plus puissant.  Mais finalement, de la scène on ne voit pas les masques que ça et puis, dès qu’on commence à jouer, l’œuvre prend le pas. C’est une contrainte épouvantable pour tous mais je pense que l’œuvre dépasse tout ça…»

Jacques Brachet


France 3 – Mardi 13 octobre à 21h05
CAPITAINE MARLEAU

Ep. 21 « La Reine des glaces »

CAPITAINE MARLEAU

Avec Corinne Masiero, Sylvie Testud et Christophe Lambert90 minutes
Un film de Josée Dayan
Auteurs : Alexia De Oliveira Gomes et Emmanuelle Michelet
Produit par Josée Dayan et Gaspard de Chavagnac
Avec : Corinne Masiero (Capitaine Marleau) – Sylvie Testud (Salomé Revel) – Christophe Lambert (Thierry Bégodeau) – Côme Levin (Adjudant Chabert) – Bastien Pujol (Adam Bégodeau) – Nino Kirtadzé (Jacqueline Longueville) – Bertrand Degrémont (Sébastien Revel) – Steevy Boulay (Steve Duteil) – Stéphane Grossi (Marcello)

CAPITAINE MARLEAU CAPITAINE MARLEAU CAPITAINE MARLEAU

Vedette d’un spectacle sur glace, Salomé Revel voit approcher avec angoisse la fin de sa carrière de patineuse. Lors d’une répétition, elle se blesse, ce qui permet à sa jeune rivale Lucie Engelberg de la supplanter. Quelques heures plus tard, Lucie est retrouvée morte, victime de coups violents. Salomé fait figure de suspecte idéale, mais Marleau est trop fine pour ne pas voir que l’affaire est plus compliquée : derrière des rivalités professionnelles se révèlent des secrets de famille…

CAPITAINE MARLEAU


Nicolas LAURENT :
Une comédie musicale, un single, un album

COMMUNIQUÉ BROADWAY

Il a tout juste 21 ans, il est beau, souriant, talentueux et il s’est fait connaître à 17 ans en tenant le rôle principal de la comédie musicale «Un été 44».
Ce jeune marseillais, chanteur, danseur, comédien, auteur, compositeur, est déjà de la graine de star et le revoici, mûri et prêt à tout pour concrétiser en solo ces débuts prometteurs. Après la comédie musicale qui l’a lancé, il n’est pas resté sans rien faire puisqu’il a décidé de continuer le chemin tout seul comme un grand en écrivant et composant ses propres chansons. Des chansons qui, durant le confinement, l’ont fait réfléchir sur le monde et qu’il a voulu partager avec son public :
«Mon premier album, que je produis de façon indépendante, aborde des sujets politiques souvent complexes, avec pour objectif de les vulgariser, de les rendre accessibles grâce
à une musique qui se veut émouvante et populaire. Mon premier single est une présentation de cette démarche artistique. C’est un titre qui donne envie de bouger car je souhaitais qu’il pousse ses auditeurs à se relever et à changer les choses quand ils se sentent en décalage avec le monde qui les entoure».
Ce titre, qu’il a donc écrit et composé, a été arrangé par Dino Sirius, que l’on connait pour avoir longtemps travaillé avec Vianney, Joyce Jonathan et Zaz.
Ce premier single est plutôt énergique et entraînant. Il s’intitule «Broadway», a une rythmique entraînante et mêle Français et Anglais, comme c’est de plus en plus courant chez les chanteurs français.

1 COMMUNIQUÉ BROADWAY

Il y dénonce les difficultés que ces derniers peuvent rencontrer lorsqu’ils tentent de percer. Un thème d’actualité renforcé par problématique que pose la Covid-19 vis à vis des spectacles vivants.
«J’avais envie d’un single qui défende l’importance des originaux. La première chose que le confinement a pu nous apprendre, c’est que les artistes, en nous permettant de nous divertir, participent à notre survie. Les aides pour les intermittents visant le soutien de leur carrière semblent plus que jamais nécessaires. Face à la crise sanitaire mondiale, mettre en avant l’importance de l’art et la rigueur que sa pratique nécessite, me semble essentiel.»
L’album solo est prévu pour 202 et s’intitule «Le Monde est en cartoon». Il y dénonce sans tabous la violence du monde contemporain : immigration, terrorisme, individualisme, syndrome de Peter Pan, acharnement médical, réseaux sociaux, et perte des cultures locales. Un album résolument engagé, qui entend bien faire parler de lui.
Fort de ses nombreuses expériences, il vient de créer une association, «Broadway Of  Life», qui défend la solidarité dans les disciplines du spectacle vivant et il monte aujourd’hui, en partenariat avec cette association, un spectacle qui reviendra sur les comportements que l’industrie du show-business peut engendrer.
Sur YouTube vous pouvez découvrir «Broadway», un clip très joyeux, très coloré, qui donne la couleur de ce que sera ce premier album dont nous vous reparlerons.

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Jacques brachet





Six-Fours – Maison du Patrimoine
Phot’Azur dans tous ses états

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Entourant Fabiola Casagrande, Francine Chich, Dephine Quin, Joseph Mulé, élus, Henri Chich, Dominique Antonini, élue, Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques

68 adhérents, 29 exposants, 125 photos exposées… c’est ce que regroupe, à la Maison du Patrimoine, l’association Phot’Azur, présidée depuis 1999 par Henri Chich.
Une expo annuelle qui est aujourd’hui devenue incontournable, même si, cette année, à cause de ce satané virus, elle a été reportée. Mais la voilà, et là encore, on découvre de très belles œuvres d’autant que cette année de nouveaux venus ont apporté un peu de sang neuf, d’originalité, et de nouveautés quant aux thèmes, puisque chaque adhérent pouvait présenter trois à cinq photos sur le thème de leur choix. Aussi, les animaux, les fleurs, les insectes, la macro, les paysages, ont laissé de la place à des scènes de la vie de tous les jours, de l’architecture et de l’urbanisme, des scènes musicales, des scènes de mer et de sport, bref, un large panel que nos photographes ont traité avec humour, talent, délicatesse, imagination et passion bien sûr.

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Fabien Farce : « Jet Ski » – Claude Maertens « Six-Fours sous la voie lactée

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Christian Delépée « Délices d’enfer » – Pierre Fisher : « Femmes namibiennes »

En fait un immense regard sur le monde, qu’il soit proche ou lointain, qu’il vienne de Six-Fours ou de Kalimpong, de St Tropez ou Essaouira, des Baux de Provence ou de Namibie…
Une immense palette de sujets, de couleurs, de trouvailles et surtout de passion pour ce huitième art qui, aujourd’hui, est de plus en plus prisé, pratiqué et apprécié car à la portée de tous grâce à une technologie de pointe.
Bien évidemment, il faut toujours l’œil artistique car il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour devenir un photographe de talent.
Mais dans cette association, on découvre de beaux artistes et de belles œuvres avec grand plaisir.

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Henri & Francine Chich

De nombreux élus entouraient l’adjointe aux Affaires Culturelles, Fabiola Casagrande qui inaugurait cette exposition photo, la première pour elle mais qui, découvrant ces talents en herbe et ceux plus confirmés, leur a proposé d’exposer dans le hall de la Mairie qui est un peu tristounet, qui permettra à la fois de le raviver et de faire connaître le club et ses adhérents aux six-fournais. Elle pense pouvoir faire tourner ces expositions tous les deux mois afin que chacun puisse proposer ses œuvres à tour de rôle.
Henri Chich devait dire sa joie renouvelée de venir avec son association, exposer chaque année dans un si beau lieu, et remercier, le maire, son ajointe et les services techniques qui, à chaque exposition, les aident à monter l’expo et la présenter dans les meilleurs conditions.

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Alain Tournadre : « Symphonie de mimosa »

Francine Chich, qui n’est autre que l’épouse d’Henri mais qui est également présidente de l’Union Régionale de photographie PACA, ne pouvait évidemment pas rater ce vernissage qui, elle le souligna, était de plus le premier en région PACA. Elle devait préciser qu’elle était la troisième de France avec plus de 700 adhérents regroupés dans 89 clubs et qu’elle espérait encore s’ouvrir à des expositions, des stages de formation et d’autres manifestations dont nous reparlerons.
Ce fut un beau moment de découverte, de convivialité autour d’un art aujourd’hui devenu majeur.

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Les exposants… Reconnaissez-les !

Jacques Brachet





Six-Fours – Galerie de l’Atelier
Jean Gouzy et Isabelle Aniel-Gouzy
reçoivent Michel DUFRESNE

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C’est un lieu superbe qui est né fin 2018 sur la corniche de la Coudoulière à Six-Fours.
Jean Gouzy est architecte. Son épouse, Isabelle Aniel-Gouzy est plasticienne.
Tous deux, amateurs d’arts par essence, ont décidé de s’installer à Six-Fours. Jean y découvre ce lieu et décide d’en faire ses bureaux et d’y installer une galerie dont sa femme sera responsable.
Inutile de dire que si ce lieu n’est pas grand, il est magnifiquement agencé (of course !) et au départ Isabelle y installe son atelier… D’où le nom.
Très vite, elle a envie de faire partager son travail mais également d’offrir à de jeunes talents ses cimaises et ses vitrines.
Je connais Isabelle depuis ses débuts d’artiste et je me souviens de son premier atelier à Toulon où elle créait des robes, des vêtements uniques puisque chacun de ceux-ci était une œuvre d’art exclusive. Depuis, elle a fait son chemin et l’on se souvient de cette incroyable rétrospective faite à la Villa Tamaris où l’on avait assisté à une soirée exceptionnelle puisqu’on y découvrait ses peintures, qu’on avait droit à un défilé de mode et à plein d’attractions qu’elle avait mis en scène.
Là, à l’Atelier, le lieu est plus intimiste mais tellement chaleureux et Isabelle et jean nous y font découvrir des artistes talentueux.
«J’ai l’habitude d’y recevoir de jeunes créateurs – nous confie-t-elle – mais j’ai fait une exception pour ce magnifique peintre qu’est Michel Dufresne… presque débutant !»
En effet, le «presque débutant» porte à merveille ses 80 ans ! Bon pied, bon œil et toujours bon coup de pinceau, Michel est lui aussi un ami de longue date et Isabelle l’a connue aux Beaux-Arts où tous deux étaient professeurs.

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Cette exposition, que vous pouvez découvrir jusqu’au 27 novembre, n’est pas vraiment une rétrospective, l’œuvre de l’artiste étant immense et multiple. Car Michel expose un peu partout dessins, gouaches, gravures  depuis des décennies. Mais celle-ci est faite de coups de cœur judicieusement choisis par Isabelle et Jean et ce n’est qu’un infime travail de l’artiste.
On y retrouve plusieurs étapes de ses talents divers, de ces tout petits formats, paysages miniatures et minutieux dans lesquels il excelle et qui glorifient sa Provence.
On y retrouve ces fenêtres mystérieuses derrières lesquelles il y a une vie que l’on sent confusément palpiter.
Si l’on ouvre ces fenêtres, voilà que nous apparaissent des femmes, nues, pulpeuses, aux formes généreuses, dans leur plus pure intimité, respirant de sensualité.
Et puis, confinement exigé, le voici qui quitte ses ombres et ses lumières, ses clairs obscurs pour nous nous noyer dans un champ de coquelicots aux rouges violents, éclatants,  plein de gaieté, loin, très loin de ses atmosphères intimistes auxquelles il nous avait habitués !
Comme quoi, même si, par définition, le peintre est seul et enfermé devant sa toile, lorsqu’on l’y oblige, il se révolte d’une certaine manière pour tout à coup, sortir de ses habitudes…  Et c’est réussi !
«Le parcours est souvent difficile – nous avoue-t-il – le chemin de la création est complexe»  ce qui explique ce chemin qu’il a contourné durant cet enfermement forcé.
Je suis toujours heureux de retrouver cet ami autour de son travail d’artiste qu’il pratique depuis l’âge de 14 ans et qu’on retrouvera durant cette exposition car il y viendra pour trois rencontres autours d’artistes en herbe pour leur donner une leçon magistrale à travers ses œuvres. Il invite ceux qui le veulent, à venir travailler avec lui à la l’Atelier pour leur expliquer son œuvre, leur proposer de les copier et Isabelle ajoute que ce travail fera l’objet d’une exposition.

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Ces trois séances auront lieu le jeudi 16 octobre le mercredi 11 novembre, le vendredi 20 novembre de 15h à 17h.
Pour y participer et pour visiter l’exposition, il faut s’inscrire au 06 20 87 07 54.
Dans le même temps, vous pourrez aussi découvrir tout ce qu’Isabelle propose car l’Atelier est un lieu de vie et d’art où vous pourrez faire du yoga, de la méditation, de la peinture, de la couture, de l’écriture et bien d’autres choses encore. Et découvrir aussi quelques créateurs qui exposent des objets divers, sacs et bijoux.
L’Atelier ? Un lieu incontournable de la vie culturelle.

Jacques Brachet
L’Atelier – 1305, corniche de la Coudoulière – 83140 – Six-Fours