Archives mensuelles : octobre 2020

TF1. Après «Demain nous appartient»… «Tout commence»

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Bon, tout d’abord une mise au point car, au départ de l’histoire, on n’y comprenait plus rien. Depuis de nombreux mois, on suit avec passion «Demain nous appartient» sur TF1 et voilà qu’on nous annonce une autre série passant après celle-là, intitulée «Ici tout commence» et qu’on y retrouve pas mal d’artistes transfuges de la première.
Alors ? DNA-ITC… Qu’en est-il ?
Je suis donc allé aux nouvelles auprès de deux amis qui vont se retrouver dans la seconde série : Francis Huster et Bruno Putzulu.
Tous deux sont en plein tournage mais Francis est venu jouer pour un soir «Bronx» au théâtre Jules Verne à Bandol, nouveau look de patriarche, cheveux et barbes blanches, et évidemment, je me le suis accaparé.
Comme toujours très volubile, il m’a tout expliqué :
«Cette série n’est pas une série dérivée de DNA, c’est une autre histoire, même si l’on y retrouve quelques personnages de DNA. J’ai fait mon apparition dans la première mais je vais la quitter pour la seconde, comme Vanessa Demouy, Clément Remiens, Frédéric Difenthal. Seule Ingrid chauvin sera sur les deux.
La série passera tous les soirs à 18, après «Quatre mariages pour une lune de miel» et avant DNA.
Pourquoi toute cette confusion ?
Aujourd’hui, l’avenir de la télévision passe par des productions comme on en voit sur Netflix. Mais il faut se mettre au diapason car les séries qui marchent sont celles qui sont achetées par le monde entier. Il faut donc que la France créé des séries à la fois typiquement françaises mais qui abordent des sujets qui passionnent tout le monde. Et quoi de mieux, pour la France, que de parler cuisine, idéalisme et amour ? C’est pour cela que producteurs et scénaristes ont choisi ces sujets.
Et le cinéma alors ?
On le sait, il est en perte de vitesse, avec le Covid, ça n’a pas arrangé les choses. Du coup, les gens se reportent sur les séries télé. Il y a des jeunes qui passent aujourd’hui la nuit à regarder des séries sur Netflix, bien meilleures que des films, avec aujourd’hui des moyens colossaux. Et ils aiment s’approprier des personnages et les suivre au fil des saisons.
C’est ce que nous essayons de faire.
Quel intérêt pour un comédien de devenir un personnage récurrent ?
Il y a le pour et le contre. Ce genre de série crée des personnages de légende et tout acteur est demandeur de ce genre de rôle. Un film, ça dure une heure et demi, le sujet et le héros sont formatés pour ça. Une série, ça permet à un comédien de développer, approfondir un personnage, une variété de jeu, un nombre de scènes et de situation infinies que le cinéma ne peut pas se permettre. Le hic c’est que souvent, l’acteur est tellement fort qu’il lui est quelquefois difficile d’en sortir.
Ça tourne à une vitesse grand V !
Oui, mais il y a beaucoup d’auteurs qui ne sont plus solitaires car ils travaillent en duo, en trio. Il faut savoir qu’il faut tourner 26 minutes par jour, ce qui oblige les auteurs à aller très vite. Il ne reste qu’un homme seul : le réalisateur.
Et puis, ça va aussi permettre à des auteurs de pouvoir adapter de grandes œuvres, de Zola, d’Hugo et autres… J’ai lu par exemples toutes les lettres en trois tomes de Laurence d’Arabie… Il y a une magnifique série à réaliser, impossible à faire au cinéma.

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Mais y a-t-il les mêmes moyens qu’au cinéma ?
Tu ne t’en doutes pas mais aujourd’hui il y a des moyens considérables… C’est Hollywood ! Car ces séries vont être les représentations d’un pays. Pour ITC, la production a choisi un château, le château de St Laurent d’Aigouze près de Sète, tout y a été repensé, on a créé des décors formidables il y a 200 personnes qui y travaillent, 17 metteurs en scènes qui sont changés tous les 15 jours, nous avons 15 coaches, deux caméras qui tournent sur une même scène, des techniciens… Tout est grandiose. La série est programmée pour les deux ans qui viennent mais on espère tenir autant que «Plus belle la vie» ou «Demain nous appartient» !
Te voilà donc promu chef étoilé !
Oui et surtout propriétaire de cette école de l’excellence que j’ai créée et où je travaille désormais avec mes deux filles, Clotilde et Rose (Elsa Lughini et Vanessa Demouy) Pour être au plus près de ce grand chef que je joue, je me suis inspiré de plusieurs chefs : Pierre Gagnaire, dont je me suis fait la tête, d’où cette barbe blanche et Guy Savoy et Bernard Loiseau. J’ai vraiment voulu être dans la vérité d’un vrai chef, je devais être crédible. Il fallait que ça sonne vrai.
Ça doit te prendre un temps fou, cette série, toitqui est tout le temps sur 36 projets ?
Je vais me calmer ! D’abord, je vais faire beaucoup moins de théâtre. Je ne jouerai que si l’on me propose un projet fort, original, si j’ai un coup de cœur et choisir des projets télé qui m’inspirent comme «De Gaulle» ou cette série…
Donc retour à la télé ?
Oui, car c’est l’avenir des acteurs. Au départ, on m’a beaucoup critiqué de passer à la télé. Aujourd’hui tous les comédiens rêvent de grands rôles à la télé, faute de les avoir au cinéma. Et puis, être acteur, ce n’est pas être «acteur de cinéma ou acteur de télé». On est acteur, point final et si le rôle, le scénario, le réalisateur sont bons, il faut y aller».

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Tout comme Francis, Bruno Putzulu est en tournée théâtrale et jongle avec la tournée et le tournage :
«Lorsqu’on m’a proposé cette série, j’étais très heureux car c’est la première fois que je tourne une série. Je n’avais jamais connu cette expérience et je ne regrette rien.
Comment as-tu fait avec ta tournée théâtrale ?
J’ai posé mes conditions à la production car je ne voulais pas annuler la tournée, même si, à cause du Covid, des dates se sont annulées.
Quelle est la pièce que tu joues ?
«Les ritals», d’après l’autobiographie de François Cavanna que j’ai adaptée et que mon frère Bruno a mise en scène. Je suis accompagné de l’accordéoniste Grégory Daltin.
Alors, comment fais-tu ?
C’est quelquefois compliqué car je tourne au château de St Laurent d’Aigouze dans la journée, le soir je prends un train pour jouer quelque part en France le soir suivant et pour revenir le surlendemain sur le tournage.
J’avoue que c’est un peu fatigant mais le tournage est très excitant et agréable et puis, je ne vais pas me plaindre alors que tant de camarades comédiens ne font plus rien avec ce Covid !
Qui es-tu dans cette série ?
Je suis Guillaume Davaut, le mari de Clotilde Armand, fille d’Auguste (Huster). Clotilde est Elsa Lunghini que je suis heureux d’avoir retrouvée car, dans mon premier (et seul !) disque, nous avions enregistré un duo «Je t’aimais, je t’aime plus» d’Yves Simon.
J’e suis donc l’adjoint au proviseur que joureFrédéric Difenthal.
Connaissais-tu d’autres artistes ?
Pa vraiment, même si j’avais côtoyé Frédéric Difenthal, Vanessa Demouy, Catherine Marchal…
Mais l’ambiance est formidable.
Que va-t-il se passer ?
(Il rit)… Tu n’en sauras rien car nous avons obligation de ne rien dévoiler. Il y aura des histoires de famille, des histoires de couples, des histoires entre profs et élèves… Mais il faudra attendre le 2 novembre pour tout découvrir !»

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Bon, on n’en saura pas plus que le résumé de l’histoire :
Auguste Armand a créé un institut, l’une des meilleures écoles de cuisine de France. Elle enseigne, outre la cuisine et la gastronomie, l’excellence, la rigueur, le talent, le respect et la discipline.
Bien évidemment, dans ce lieu clos vont se tramer des histoires d’amour, d’amitié, de trahisons, de jalousies, de rivalités, tous les sentiments humains de la vie en communauté autour d’un but final : devenir chef.
Outres les comédiens cités, on y rencontrera aussi Augustin Galiana et bien d’autres comédiens. La liste est longue… Un casting digne d’une  superproduction, qui démarrera sur TF1 le 2 novembre.

Philippe Garnier, Pierre Isoard,Pascal Maillard, Laurent Lecetre

Jacques Brachet


BEAUX LIVRES

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Greg ZLAP : «Sur la route avec Johnny» (Ed Hors Collection)
Il s’appelait Jean-Philippe Smet, mais vous le connaissiez sous le nom de Johnny.
Il s’appelle Greg Szlapczynski mais vous le connaissez sous le nom de Greg Zlap… Ce qui est, convenez-en est plus pratique à prononcer.
Deux noms qui ont été accolés durant dix ans et 282 concerts.
Vous ne pouvez pas l’avoir manqué si vous être allés applaudir Jojo… Car vous l’avez aussi applaudi à tout rompre dans la chanson «Gabrielle» dans laquelle il faisait un incroyable solo d’harmonica à en perdre haleine.
Depuis qu’il est tout petit, ce Polonais joue de l’harmonica, influencé par les films de Morricone. Et son talent fait que, exilé à Paris, il devient l’un des plus grands harmonicistes, monte un groupe, enregistre des disques et fait beaucoup de scène.
Il vit une vie tranquille en Normandie avec sa compagne puis épouse, Elvire, de qui il aura quatre enfants.
C’est par hasard que, dans la discothèque d’Elvire, il découvre le triple album live «Stade de France 98, Johnny allume le feu» de Johnny. De lui, il ne connait pas grand-chose car en Pologne sauf Charles Aznavour et Mireille Mathieu sont connus. Mais il a failli le rencontrer en 2001 car il joue dans la BO du film d’Alexandre Arcady «Entre Chien et Loup» dans lequel joue Johnny.
Et voilà qu’en 2007, Yvan Cassar, qui prépare les maquettes du prochain album de blues de Jojo, fait appel à lui. Coïncidence ? Yvan Cassar travaille avec Johnny depuis… 98 au stade de France !
Sans la venue de Johnny, il enregistre trois chansons : «Monument Valley», «Être un homme», «T’aimer si mal». Johnny, fan de blues, écoute les maquettes et appelle Greg aussitôt pour lui proposer de partir en tournée avec lui.
Ils ne se quitteront plus, créant ce fameux pont à l’harmonica de «Gabrielle» qui fera sa gloire.
Dix ans d’aventures avec le boss, dix ans de tournées épuisantes, d’enregistrements, de hauts et de bas car si Johnny est simple et gentil, il est quelquefois versatile, change d’idée, son entourage y étant pour beaucoup. Mais amitié et fidélité feront qu’ils ne se quitteront plus jusqu’à la disparition de l’idole.
C’est une belle et émouvante histoire que Greg nous raconte, émaillée de photos qu’il a lui-même réalisées durant ses pérégrinations avec Johnny, ce qui en fait des documents saisissants même s’ils ne sont pas de très bonne qualité.
C’est Vincent Perrot, son ami, qui signe la préface, lui qui a déjà signé pas mal de bios de Belmondo, Marais, Cosma, Boris Bergman, Brando…
Un seul regret : une couverture, certes très esthétique mais cartonnée et collée sur une feuille qui fait qu’elle n’est pas d’une solidité à toute épreuve.
Mais grâce à Greg, on entre dans les coulisses et dans l’intimité d’un monstre sacré attachant et superbe.

Alain MAROUANI : «Ferrat l’inoubliable» (Ed Cherche Midi)
Alain Marouani est un magnifique photographe que j’ai souvent côtoyé lorsque je travaillais avec Barclay qui, à l’époque, dans les années 60/70, «possédait » toutes les stars de la chanson : Aznavour, Dalida, Juvet, Nicoletta, Ferré, Ferrat, Delpech, Bardot, Salvador, Gréco, Mitchell, Sardou, Brel, Balavoine, Nougaro et bien d’autres.
Chaque fois que j’avais besoin de photos, elles étaient signées Marouani et lui, je le rencontrais avec l’équipe Barclay, chez celui-ci à Ramatuelle, au MIDEM, à la Rose d’or d’Antibes. Il était beau, lointain, beaucoup de filles le prenaient pour un chanteur de l’écurie Barclay mais lui s’en foutait… Il photographiait et l’on pouvait reconnaître ses portraits car il aimait photographier les artistes nimbés de lumière. J’ai encore un grand nombre de ses photos.
Il aimait les artistes qui le lui rendaient bien et devenait souvent ami avec eux qui lui faisaient confiance, et du coup, cela donnait toujours de très beaux portraits.
Avec Ferrat notamment, il réalisa un très grand nombre de photos, en studios, en scène, en Ardèche, pour ses pochettes de disques, sur ses émissions de télévision… Ce livre d’ailleurs est composé de splendides photos à toutes les étapes de la vie de Ferrat, ce qui en fait un album exceptionnel, car il nous raconte «son Ferrat» et tout ce qu’il en sait, qu’il a connu avec lui, à ses côtés. Ainsi nous raconte-t-il l’artiste qu’il était mais aussi l’homme politique, l’homme qui luttait contre les injustices, l’homme simple, tranquille dans son Ardèche, à Antraigues… pas loin de chez moi où je le rencontrais aussi avec sa femme, Colette. Là, il coulait des jours paisibles à jouer aux boules, à écrire et composer, ne venant à Paris que pour retrouver Gérard Meys, son producteur et mari d’Isabelle Aubret, pour les enregistrements et bien sûr Alain Marouani pour le reportage photo.
Une vie d’amour, de musique, de combats avec une émouvante préface de Véronique Estel, qu’il avait élevée, fille de sa première femme, la chanteuse Christine Sèvres, qu’il considérait comme sa fille.
Un magnifique livre où l’on voit l’évolution physique de Ferrat, visage glabre, cheveux courts, puis cheveux longs, avec cette éternelle moustache qu’il avait laissé pousser à Cuba et ne coupa jamais,  lui donnant l’air de d’Artagnan, puis le cheveu grisonnant, patriarche dans sa si belle montagne.
Une œuvre, un artiste, un homme attachant que Marouani a su si bien cerner.

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Rosalie VARDA-DEMY – Emmanuel PIERRAT : Il était une fois Peau d’Âne (Ed la Martinière)
Jacques Demy fut l’un de nos plus talentueux des réalisateurs français. Surtout l’un des plus original car il est le seul à nous avoir offert de vraies et belles comédies musicales «à la française» comme «Les parapluies de Cherbourg», «Les demoiselles de Rochefort», «Parking», «Deux places pour le 26»… Et «Peau d’Âne».
Ce conte de Charles Perrault, écrit en 1694, a traversé le temps et les générations et on compte même trois versions cinématographiques, en 1904, en 1908 avant que Jacques Demy n’en fasse, voici déjà 50 ans un film lumineux, baroque, fantastique, moderne et bien sûr musical. Tous les ingrédients étaient réunis : des décors plein d’imagination et de poésie signés  Jim Léon, des costumes somptueux signés Agostino Pale et par-dessus tout ça, la musique magique de Michel Legrand.
Sans compter l’éblouissant générique superbement choisi, chaque comédien n’ayant pas été choisi au hasard : Catherine Deneuve au sommet de sa beauté qui partagea des aventures avec Demy, entre Cherbourg et Rocheforts, Jean Marais, qu’il avait adoré dans «La belle et la bête» de Jean Cocteau dont il était un grand admirateur, et qu’il reprit pour «Parking», Jacques Perrin, déjà vu dans «Les demoiselles…», Delphine Seyrig parce que, pour lui, elle représentait une fée, mélange de l’actrice Jean Harlow  et des peintures de Boticelli, Micheline Presle, royale et belle qui berça son enfance cinématographique.
Tout était donc réuni pour que ce film traverse les décennies et c’est à la fois l’histoire de ce conte et de ce film que la fille de Demy-Varda, Rosalie, aidée par  Emmanuel Pierrat, nous… conte !
Ce fut un grand travail de recherche sur cette œuvre qui fit parler d’elle depuis qu’elle fut écrite par Perrault, œuvre qui fit couler beaucoup d’encre à une époque car elle parlait d’inceste tout en restant une histoire romanesque. Les écrivains, nombre de peintres et donc de cinéastes s’en emparèrent. Il y eut même une bande dessinée. Et ce qui reste un mystère, Disney, qui s’empara de nombreux contes, n’en fit jamais un film !
Demy, petit, fut nourri du théâtre Guignol, des images d’Epinal, de films fantastiques dont ceux de Cocteau, de l’héroïne des frères Grimm et… de Disney («Blanche Neige» était son idole !) et des comédies musicales américaines. Ce n’est pas pour rien qu’on retrouve, dans «Les demoiselles de Rochefort», Gene Kelly et George Chakiris !
Tout cela fit que Demy, mélangeant tous ces ingrédients, voulut faire des comédies musicales et il y réussit magnifiquement, aidé de Michel Legrand qui fut son fidèle compositeur durant toutes ces années. Legrand qui avait baptisé le réalisateur de ce joli surnom : «Mon Demy frère».
Dans ce livre magnifique, on retrouve plein de photos du film évidemment, les croquis des costumes et des décors mais aussi des illustrations qui ont été créées durant toutes ces décennies autour de ce conte, des interviewes des artistes et des collaborateurs….
Un livre qui est une véritable œuvre d’art.

Jacques Brachet




NOTES de LECTURES

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Kyra  DUPONT TROUBETZKOY : A la frontière de notre amour (Ed Favre – 182 pages)
Journaliste, grand reporter, passionnée par les relations internationales, l’auteur publie en juillet 2020 ce roman dédié «aux amoureux en temps de guerre».
C’est en effet surtout de l’amour dont veut parler l’auteur, celui naissant entre Gaia, jeune trentenaire professionnelle des missions humanitaires et Peter, un soldat des Forces spéciales américaines croisé à un check-point en pleine guerre en Tchétchénie. Cet amour, non autorisé car les humanitaires doivent respecter la neutralité, sera -t-il possible ?
Cet ouvrage nous permet de pénétrer dans les coulisses de la vie des membres des organisations humanitaires, prêts au sacrifice de leur vie, alternant adrénaline dans les zones dangereuses et défoulement avec journalistes et militaires lors de fêtes dans les capitales, parfois non à l’abri d’attentats.
Mais l’héroïne est trop belle, trop courageuse, trop volontaire, trop chanceuse pour qu’on y croit. On reste indifférent au sort des relations entre Gaia et Peter, comme celles de ses amies Emma et Marni avec des soldats.
Un roman qui, malgré son côté trop sentimental, pourra plaire cependant car il décrit avec réalisme les camps de réfugiés ou de prisonniers dans les années 2000 dans le Caucase ou en Afghanistan, et les évènements internationaux de cette époque.
Lars MYTTING : Les cloches jumelles (Ed Actes Sud – 425 pages)
traduit du norvégien par Françoise HEIDE
Lors de la christianisation de la Norvège au XII siècle, le territoire va se couvrir d’églises en bois debout, y compris dans les zones terrestres reculées. Les norvégiens, habiles charpentiers, vont élever ces bâtiments très particuliers, à l’aide de longs troncs de pins et de plaques de bois, décorés sur les faitages et les galeries extérieures de sculptures rappelant leurs vieilles croyances norroises, véritables dentelles en bois d’animaux fantasmagoriques, dragons, serpents et de têtes des dieux vikings, le tout recouvert de goudron pour assurer l’étanchéité.
C’est au sujet d’une de ces églises que Lars Mytting va écrire ce roman d’aventure, à la fois conte et récit historique.
Il situe le récit dans sa vallée natale de Gudbrandsdal, près de Lillehammer, dans un petit village peu accessible nommé Butangen.
A une date non indiquée, mais certainement il y a bien longtemps, à la ferme Hekne, naissent des jumelles siamoises, attachées de la hanche jusqu’en bas, nommées Halfrid et Gunhild, provoquant la mort de leur mère. Dès leur plus jeune âge, elles apprennent à tisser et réalisent à quatre mains de superbes toiles aux motifs mystérieux. Mais elles meurent adolescentes et sont enterrées sous le plancher de l’église en bois debout du village. Leur père utilise ses objets en argent ainsi que des pièces d’argent  pour faire fondre deux cloches au nom de ses filles qui sont installées au clocher de l’église en bois debout.
Puis le récit saute au premier janvier 1880. Astrid Hekne, âgée de vingt ans accompagne Klara, une vieille femme, à l’office du nouvel an célébré par le nouveau pasteur du village. Il fait glacial dans l’église et Klara meurt de froid. Le jeune pasteur explique à Astrid que cette église n’est pas assez grande pour la population du village, qu’elle est incommode, impossible à chauffer et qu’il a conçu le projet d’en construire une nouvelle.
Arrive alors au village un jeune architecte allemand, envoyé par l’académie des beaux-arts de Dresde.En effet pour financer la construction, le jeune pasteur a contacté cette institution qui veut sauver cet exemple d’architecture en la transplantant en Allemagne. Il s’est engagé à leur vendre la vieille église, y compris les deux cloches, pour 900 couronnes.
On va alors suivre Astrid dans son combat pour tenter de maintenir au village l’église et les cloches données par sa famille. Elle aura aussi à choisir entre le pasteur et le jeune architecte, entre la dure vie de la campagne norvégienne ou la modernité des villes allemandes.
Un beau roman dont l’écriture magnifie les paysages norvégiens et la vie rurale et pose la question de la conservation du patrimoine face à la modernité industrielle.

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Martine Marie MULLER : Dieu aime les rousses (Ed Terres de France – 585 pages)
Vaste programme que l’évocation de la vie de ce couple de hobereaux installé en Normandie dans un vaste domaine où ils vivent presque cachés, entourés de serviteurs et de leur trois filles adoptées, toutes rousses pour rester dans les canons de la beauté préraphaélique  et du monde de la peinture et des arts.
Des années 1910 à 1960 nous allons vivre avec ce couple excentrique et altruiste «complètement  à l’ouest» dirait-on maintenant, au cœur d’un merveilleux jardin que chacun s’escrime à cultiver et embellir jusqu’au jour où un cadavre est trouvé gisant parmi les fleurs. L’inspecteur chargé de l’enquête qui n’est autre que l’ex-fiancé de la fille ainée va  s’attaquer au problème en soupçonnant  tout l’entourage familial et amical. Qui est le coupable ? Tout le roman est la quête de cette vérité au travers des descriptions dithyrambiques des personnages et des paysage. Ce sont des digressions en tous genres qui s’éternisent nous faisant perdre tout sens du pourquoi nous sommes là, nous baladant du monde des arts à la guerre de 39 et la l’organisation de la Résistance sur les côtes normandes. Il s’ensuit un ennui qui nous fait perdre tout l’intérêt de l’histoire.
Écrit avec verve, dans un style extravagant  et foisonnant de références, ce roman pêche peut- être par le trop de tout au mépris de l’essentiel : la clarté du récit
Des phrases, des mots, des noms savants, l’auteure est certes prolixe mais l’intérêt du lecteur est passablement perdu dans ce fatras qui fait que l’empathie pour le défunt est totalement escamotée.
Mortel ennui.
Nathalie RHEIMS : Roman (Ed Léo Scheer – 143 pages)
Tout commence avec l’achat spontané, irraisonné d’un encrier en bronze doré représentant le diable.
Nathalie Rheims écrit ce livre pendant le confinement de mars dernier, une période qui offre temps et réflexion sur la vie, et bien sûr celle des autres, notamment dans le cas présent, Roman Polanski. Qu’ont en commun le Diable et ce cinéaste ? Tout le monde connait le diable et tout le monde connait Polanski sans être pour autant grand cinéphile.
Nathalie Rheims connait très bien la filmographie de Roman Polanski et elle analyse ses œuvres majeures en remontant à sa jeunesse où seul à Cracovie son instinct de survie l’a sauvé et inspiré. Lui, petit juif a réussi à produire des chefs d’œuvre oscarisés, a perdu sa femme assassinée par les membres d’une secte, a défié la chronique des scandales sexuels, a fui la justice américaine et malgré tout encore raflé une cascade de Césars pour son dernier film « J’accuse ».
Il faut sans doute avoir vu les films de Polanski pour comprendre la fascination du personnage, tout comme peut fasciner le diable installant dans le monde un vaste tribunal. Que ce soit dans « Rosemary’s Baby », « Le Pianiste » ou « J’accuse », Polanski crée des personnages qui incarnent l’étroitesse de l’âme humaine et agissent contre l’idéologie dominante. Pour autant le diable n’est fait que de la faiblesse des hommes qui laisse aux pires d’entre eux le Pouvoir et la Gloire, tels Hitler et Staline.
Cet écrit a pris forme pendant cette période «étrange d’enfermement. Peut-être le lecteur aura-t-il envie de revoir quelques films, peut-être posera-t-il un regard différent sur Polanski, peut-être s’ennuiera-t-il à lire cette association d’idées avec le diable.
Pourquoi, diable, Nathalie Rheims n’a-t-elle acheté un encrier bien classique ?

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Muriel BARBERY : une rose seule (Ed Actes Sud – 160pages)
Muriel Barbery nous entraine au Japon qu’elle connait bien pour y avoir  résidé, dans ce nouveau romans plein de grâce, de délicatesse et de  poésie.
Déjà la couverture nous transporte dans ce monde qu’elle a fait sien.
Rose, quadragénaire sans enfants, botaniste parisienne élevée par sa mère aujourd’hui décédée, est contactée par un notaire afin de se rendre au japon pour prendre connaissance du testament laissé par son père, riche marchand d’art contemporain qu’elle n’a jamais connu. Accueillie par Paul son assistant, elle va suivre le parcours initiatique qu’il lui révèle au fil de lieux mythiques dont il avait fait sa vie. Des jardins, des temples, des maisons de thé, cachés dans la laideur d’une ville moderne et défigurée.
Peu à peu le charme opère, l’apaisement s’installe.
Chaque chapitre placé sous le symbole d’une fleur unique, ouvre un degré dans le bien-être de la jeune femme. La fin, bien que conventionnelle, est un beau point d’orgue. De quoi le deuil est il difficile ? De ce qu’on a perdu ou de ce qu’on n’a jamais eu ?
Tout est léger, épuré, gracieux dans ce voyage. Exprimé avec beaucoup de pudeur et de poésie, on se laisse gagner par la mélancolie des tableaux et la symbolique des fleurs.
Certains lecteurs suivront pas à pas Rose dans ces temples, ces jardins japonais admirables en soins et en harmonie. Mais les avis peuvent être partagés. D’autres peut-être s’ennuieront-ils un tantinet dans ces déambulations si bien décrites…
Francis SZPINER : Une affaire si facile (Ed Le cherche midi – 150 pages)
Nous sommes en juin 1984.Simon Fogel, brillant avocat pénaliste, voit arriver dans son cabinet Martine Jiret qui lui déclare avoir tué le matin même, d’un coup de chevrotine, son mari Marcel. Mariée depuis dix ans, mère de Nicolas âgé de six ans, elle subit depuis des années la violence et les caprices sexuels sordides de son mari et n’a pas pu supporter une ultime humiliation de celui-ci. Sur les conseils de sa sœur, policière, elle vient se renseigner avant de se livrer à la police car elle veut protéger son fils, qui passait la nuit chez un ami.
L’avocat accepte de prendre la défense de cette femme, employée modèle, bonne mère et de tenter de mettre en avant toutes les circonstances atténuantes que sa triste histoire devrait permettre.
C’est donc par la bouche de Maître Fogel, son double, que l’auteur, avocat réputé, va faire découvrir au lecteur le système judiciaire français et les particularités du procès d’assises, en suivant Martine, de ses aveux jusqu’à sa condamnation.
Une lecture facile et agréable qui permet une vraie réflexion sur les procès criminels.

Munoz Molina perez

Un promeneur solitaire dans la foule : Antonio MUNOZ MOLINA (Ed Seuil – 516 pages)
C’est une promenade non pas solitaire comme l’indique le titre de l’ouvrage, mais au contraire une promenade à travers les villes de Madrid, New York, Paris, Londres, Lisbonne, une promenade à travers le temps plus ou moins juxtaposé de grands écrivains et de poètes comme Edgar Allan Poe, Thomas de Quincey, Baudelaire, Walter Benjamin; une promenade à travers le quotidien qui rappelle à chaque coin de rue un fantôme du passé.
Des situations ordinaires ou pittoresques recueillies méthodiquement au gré des pas de l’auteur, transcrites au crayon à papier, un crayon qui s’use à la longue, tiendra-t-il jusqu’au bout du roman ?
Il y a tout : la politique actuelle, Trump ne fait pas partie de ses amis ! Les faits divers, les sciences, la biologie, les petites choses du quotidien, les odeurs, les couleurs, le chant d’un oiseau, le retour au goût de vivre après une dépression, mais aussi le bonheur d’un amour partagé. L’auteur déambule et observe des itinéraires suivis par des écrivains, des artistes, des scientifiques, des visionnaires, des indigents et même des fous, et pour l’occasion s’inspire d’un chronobathyscaphe, d’un chronoaudimètre, ou d’un géolocalisateur pour mesurer un monde noyé dans les paradis artificiels, paradis déjà bien explorés par Poe, de Quincey et Baudelaire. Le lecteur est sous le charme de ces milliers de pas, notamment dans la ville de New York, la montée dans le Bronx où chaque rue révèle un moment de vie d’un chanteur de jazz, un acteur connu, un peintre, un écrivain sans oublier les invisibles qui peuplent les rues, les jardins, les ponts.
Antonio Munoz Molina a créé le mot «déambulologi », il en est un adepte et incite désormais le lecteur à marcher, ouvrir les yeux, s’intéresser, écouter, se choquer parfois, à respirer, à vivre. C’est un hymne à la vie avec ses hauts, ses bas, portant un espoir vibrant qui ne masque pas les difficultés rappelées à travers les vies de Quincey, Poe, Baudelaire et Walter Benjamin, ses poètes préférés.
Cinq cents pages, on en aurait lu bien davantage mais l’auteur se devait de rentrer chez lui , une femme l’attendait,
Il a trouvé la paix et tous ses cahiers nous offrent ce merveilleux récit.

Une nuit à Carthage : Annick PEREZ ( Ed Balzac – 147 pages)
La famille Barenti vit à Tunis dans l’aisance et l’exubérance. Dès les premières lignes Annick Perez brosse les traits caractéristiques de la famille juive avec ses cris de joie ou de douleur, la Mère Tita, petit bout de femme d’un mètre cinquante plutôt pessimiste à l’opposé de son mari Isaac, joyeux, bon vivant, heureux et volubile. Des enfants bien sûr, et parmi eux Alice, autre petit bout de femme de quinze ans, un rayon de soleil au rire cristallin et séducteur.
Et c’est la vie d’Alice dite Fliflo que l’auteur retrace avec humour mettant en avant sa volonté, son courage dans les épreuves car épreuves il y aura, et son amour pour Neldo jeune israélien venu recruter pour repeupler la jeune nation d’Israël, disparu du jour au lendemain après une promesse de mariage.
Nous sommes en 1947.
Il y a aussi l’amour de Paul qui lui déclare sa flamme et sa volonté de l’épouser malgré son jeune âge et qui se dit homme d’affaires à dix-sept ans.
Comme le dit l’auteur tout va bien aujourd’hui, il en sera autrement par la suite, la vie a ses revers, ses rebondissements. Car il faudra quitter Tunis, s’installer en France, travailler et encore travailler.
Alice est le cœur de ce roman polyphonique autour d’une femme courageuse, entreprenante, volontaire, attachante. Cette femme n’est peut-être pas sortie de l’imagination de l’auteur tant elle semble réelle et bien vivante.




Jacques FERRANDEZ : l’Histoire et les histoires en BD

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Jacques Ferrandez est un homme de la Méditerranée. Né en Algérie puis, installé à Nice alors qu’il n’a que quelques mois, à cause des événements entraînant l’indépendance,  il a très jeune fait un pont entre la France et le pays où il est né et qu’alors il n’avait pu connaître.
C’est donc à Nice qu’il fait ses études d’arts plastiques et d’art déco et la BD va un peu entrer par hasard dans sa vie :

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«J’étais alors étudiant, j’aimais dessiner et avec un copain scénariste, nous avons fait nos premières armes dans un périodique intitulé  «A suivre», édité chez Casterman. Très vite j’ai eu envie d’écrire mes propres récits avec mes dessins et en 82 je commence à écrire des histoires sur l’arrière-pays. Des paysages que j’aime, que Giono et Pagnol m’ont fait aimer et c’était en quelque sorte un hommage à ces deux auteurs qui m’ont influencé, qui m’ont nourri.
L’Algérie est très vite un pays que vous désirez connaître… Pourquoi ?
Ce sont d’abord des témoignages familiers et familiaux dont me parlent mes parents. A partir des témoignages familiaux j’ai eu envie de m’intéresser à son Histoire, de creuser c et j’ai commencé par la période coloniale jusqu’à l’insurrection de 54. Pour moi c’était important de situer les choses et c’est comme ça que sont nés «Les carnets d’Orient» en 87. Puis j’ai continué sur la guerre d’Algérie et l’Indépendance. J’ai lu énormément d’ouvrages historiques, de témoignages, j’ai fait la synthèse de tout ça et ça a été un travail énorme et passionnant.
Les BD d’après les œuvres de Pagnol et Giono… C’est venu comment ?
D’une sollicitation de Casterman qui était le diffuseur des éditions Pastorelli pour tout ce qui concernait les images de Pagnol. Clément Pastorelli était passionné par l’œuvre de Pagnol et avait eu l’idée d’en faire des BD car tout passait par lui. Il a donc envisagé de faire les «Souvenirs d’enfances» et m’a confié le projet. Ji parcouru tous les lieux de Pagnol, fais de nombreux repérages  pour être au plus près deux. Mais par suite de quelques embrouilles avec les droits d’auteur, le projet est tombé à l’eau.
A sa mort, c’est Jacqueline Pagnol qui a repris le projet  en 96/97mais entretemps, Yves Robert avait tournée «La gloire de mon père» et «Le château de ma mère». C’était peut-être un peu trop près des films et ce pouvait trop ressembler à une redite. Autant repartir «à la source et on a donc décidé de faire «L’eau des collines» avec ses deux volets : «Jean de Florette» et «Manon des sources».On aurait pu continuer mais après Jacqueline, c’est son petit-fils Nicolas qui a repris le projet et qui a choisi Serge Scotto (Petit-fils de Vincent Scotto) et Eric Scoffel en disant que c’était la première fois que Pagnol était édité en BD !

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Ça s’était pourtant bien passé avec Jacqueline Pagnol ?
Très bien. Elle était très attentive à mon travail et le surveillait de près afin que les dessins et l’histoire soient au plus près des romans et des films. «Je travaillais encore «à l’ancienne», il n’y avait pas encore Photoshop et aux deux tiers de l’histoire, elle a voulu voir les dessins. Elle a beaucoup aimé sauf… le visage de Manon qu’elle trouvait un peu trop sauvage, cheveux aux vents… Elle a voulu que je transforme la coiffure en sage queue de cheval qui lui semblait plus ressemblante à Manon… c’est-à-dire à elle ! J’ai donc dû reprendre chaque dessin où paraît Manon. Aujourd’hui, ce serait plus simple.
Je suppose que pour Giono, ça s’est passé de même pour «Le chant du monde» ?
Oui mais avec elle ça a été plus «cool». Elle avait un apriori favorable car Jean Giono aimait parait-il beaucoup les BD. Elle m’a aussitôt fait confiance et n’a même jamais souhaité intervenir. Lorsque je lui ai envoyé le PDF, elle a aimé le scénario, les images et a trouvé l’ensemble très fidèle au roman et m’en envoyé un message me disant qu’elle était ravie.
Pagnol, Giono, Camus (L’étranger), Daudet (Les lettres de mon moulin)… vous aimez adapter des gens de Méditerranée.
Pas toujours, j’ai adapté beaucoup d’autres auteurs. Mais pour Daudet c’était particulier, c’était pour un périodique qui s’appelait «Je bouquine». J’ai d’ailleurs fait pour eux «Le Cid», «Madame Bovary»…
Etant aussi musicien de jazz pour le plaisir, je joue de la contrebasse avec des copains. C’est une passion et du coup j’ai créé quelques albums. En 85/86 j’ai travaillé avec Patrick Raynal comédien et scénariste puis j’ai consacré deux albums à Miles Davis et j’écris un troisième volet. Les trois albums devaient être édités et accompagner un coffret vinyle de ses disques. Il faut donc que je reprenne les deux premiers dans le format 30 cm.
Par ailleurs, je voyage beaucoup et j’ai fait beaucoup de carnets de voyages…Ce sont une source d’inspiration. Il m’arrive de quitter ma Provence ! Et j’ai fait d’ailleurs une BD-reportage avec mon fils sur notre voyage à Cuba.

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Les voyages me font penser à cette caravane qui, en ce moment, parcourt la France. Racontez…
C’est, comme son nom l’indique, une caravane que j’ai emménagée en salle d’exposition où l’on trouve les diverses phases de mon travail, des reproductions de dessins, de croquis faits à l’atelier, de panneaux, de planches de travail, un film qui est le making off du «Chant du monde»…. J’ai trouvé l’idée originale et plus simple que de, chaque fois, tout déballer. C’est un projet conçu avec le Conseil Général qui est en ce moment en train de naviguer dans le Var. Je ne peux hélas pas être à toutes les étapes mais je serai jeudi à Draguignan. Et puis, je viendrai aussi à la Fête du Livre de Toulon, du 20 au 22 novembre».

La caravane y sera-t-elle ? Mystère mais elle sera à Sanary, à la Médiathèque Jacques Duhamel, pour  commémorer  le cinquantenaire de sa disparition.
Exposition coproduite par la région du Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Diffusée avec le concours de la Régie culturelle régionale et l’Agence régionale du livre.
Dans le cadre de l’Année Giono 2020,.
A l’occasion de l’année Giono, en Région Sud, la Ville de Sanary-sur-Mer accueille du 10 au 14 novembre 2020, une exposition tirée du roman «Le chant du monde» de Jean Giono, adapté en bande dessinée par Jacques Ferrandez.
Le grand romancier Jean Giono, qui fut aussi poète, traducteur, scénariste, cinéaste, essayiste et historien, est décédé en octobre 1970 à Manosque. Nous commémorons ici les 50 ans de sa disparition.

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Cette exposition plonge le visiteur à l’intérieur d’une caravane itinérante où «Le Chant du monde» narre le récit d’une grande aventure épique aux accents d’un véritable western provençal.
Projections à l’auditorium
Mardi 10 novembre à 10h et à 14h30 : Projection d’un film d’animation «L’homme qui plantait les arbres» de 1982, tiré d’un livre de Jean Giono sur les thèmes des arbres, de l’écologie et de la patience.
Projection réservée aux scolaires / à l’Auditorium Ernest Blanc
Jeudi 12 novembre à 14h30 : Projection du film «Crésus» de 1960 réalisé par Jean Giono, avec Fernandel.
Entrée libre / à l’Auditorium Ernest Blanc
Samedi 14 novembre à 14h30 : Projection d’un film de 2001 adapté d’un roman de Jean Giono, une réflexion sur l’homme face à l’ennui, à la mort et au mal.
Entrée libre / à l’Auditorium Ernest Blanc
Atelier créatif sur le thème de Giono
Samedi 14 novembre à 10h et à 16h
Tout public – Sur inscription préalable au 04 94 32 97 80




Toulon…
Ouverture des Beaux-Arts et de la Maison de la Créativité.

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Ouvert au public en janvier dernier, le quartier Chalucet a vuaujourd’hui, ce vendredi 16 octobre, l’inauguration de deux de ses bâtiments remarquables : les Beaux-Arts et la Maison de la Créativité. Le maire de Toulon, Hubert Falco entouré de nombreux élus et personnalité, coupait le ruban symbolique ouvrant au public un nouveau et somptueux lieu de culture et d’art.
Les Beaux-Arts, le bâtiment totem dessiné par l’architecte Corinne Vezzoni & Associés, abrite l’École Supérieure d’Art et Design TPM et TVT Innovation, avec des espaces partagés pour les entreprises du numérique.
La Maison de la Créativité, signée de l’Agence d’architecture Devillers et Associés, accueille l’école de commerce Kedge Business School, l’école internationale d’architecture Camondo Méditerranée ainsi que des espaces partagés destinés aux étudiants.
Samedi 17 octobre, la journée portes ouvertes a permis au grand public de découvrir ces deux ouvrages de l’intérieur, avec leur architecture contemporaine et leur vue exceptionnelle sur la rade et le Faron.
«Le Quartier de la Créativité et de la Connaissance Chalucet – devait dire Hubert Falco – est un quartier qui répond aux besoins grandissants d’une ville qui se développe, se transforme, qui s’ouvre de plus en plus à la jeunesse, à la culture, à l’éducation, à l’université, aux écoles d’ingénieurs, aux start-up, au numérique ; une ville attractive»

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Cette inauguration se déroulait précisément le jour célébrant les 400 ans de la naissance de Pierre Puget, architecte et sculpteur régional majeur. Pierre Puget est né en effet le 16 octobre 1620, à Marseille. Au XVIIIe siècle il était considéré comme le «Michel-Ange de la France»
Et d’ailleurs, une statue le représentant trône au milieu de ce fameux «jardin de la Ville», le jardin Alexandre 1er totalement et superbement repensé et amenant au quartier de la créativité et de la connaissance Chalucet
Et il est vrai qu’il ne se passe quelques mois sans que le Maire de Toulon nous fasse découvrir un Toulon qui s’embellit d’année en année, apportant aux Toulonnais un nouveau bonheur de vivre, de se cultiver, d’aimer muser dans cette ville aujourd’hui ouverte sur l’avenir.
La foule étant nombreuse en ce jour d’inauguration, elle le fut tout autant le lendemain, ouvrant ses portes à tous pour découvrir le bâtiment des Beaux-Arts avec son école supérieure d’art et du design (ESAD), l’agence métropolitaine de développement économique, la Maison de la Créativité avec l’école Camondo d’architecture intérieure et du design qui a 75 ans d’âge, est de renommé internationale et ouvre donc une section dans ce temple de l’Art toulonnais, la seule donc après  Paris. L’on y découvre également la Kedge Business School, école de management française qui, après Paris, Bordeaux et Marseille, s’installe à Toulon, après s’être installée en Chine, au Sénégal.

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Le bâtiment Beaux-Arts, d’une grande prouesse technique, s’affiche comme un signal architectural fort qui domine le quartier. Surplombant le quartier, c’est l’ouvrage totem du site, par sa signature, son volume, sa luminosité. Il abrite dans ses 6400 m2 l’ESADTPM et de nouveaux locaux de TVT Innovation.
Ce bâtiment est conçu à l’image d’une grande sculpture contemporaine dont la volumétrie s’élève, jouant avec le soleil et captant la lumière, pour marquer l’entrée nord du quartier de la créativité et de la connaissance.
Lorsqu’on visite cet immense vaisseau on est surpris de voir les immenses espaces dont bénéficient tous les étudiants, la lumière qui éblouit tous les lieux et, du huitième étage, la formidable vue sur le port de Toulon et, en contrebas, du jardin où l’on aime flâner.

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L’ESADTPM – Ecole Supérieure d’Art et Design TPM
Implantée dans le paysage toulonnais depuis 150 ans, l’École Supérieure d’Art et Design Toulon Provence Méditerranée (ESADTPM) est placée sous la double tutelle du ministère de la Culture et du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Les ateliers des Beaux-Arts, ou ateliers libres, sont ouverts au public postscolaire du lundi au samedi en fonction des ateliers choisis, et au public périscolaire le mercredi et le samedi.
L’école regroupe 180 étudiants : 57% d’étudiants originaires de la région Provence Alpes Côtes d’Azur, – 27% d’étudiants originaires de France hors région PACA, – 16% d’étudiants étrangers dont 44% de Coréens.
30 enseignants permanents, une trentaine d’artistes, universitaires, écrivains, théoriciens, designers intervenant chaque année. (95% de réussite aux diplômes).
Le bâtiment de 4000 m2 comporte : cinq plateaux d’études de 300 m2 chacun, dix-neuf ateliers techniques, du bois au numérique en passant par la lithographie, la reliure, le son, …Une galerie de 300 m2 au cœur de l’école, une galerie de 60 m2 au cœur de la vieille ville de Toulon, une bibliothèque spécialisée de 12 000 ouvrages, partagée au cœur de la Médiathèque municipale Chalucet.

TVT Innovation
Agence de Développement Économique de la Métropole TPM, TVT Innovation installe de nouveaux locaux dédiés au développement de projets innovants. En véritable carrefour de l’innovation sur le territoire, TVT propose dans le bâtiment des Beaux-Arts un ensemble d’espaces et de services avec : Résidence d’entreprises (bureaux pour entreprises en création). Espace de coworking (espace de travail partagé). Espaces de créativité (salles de réunion créatives) et de convivialité (lieu d’échange). Citylab, le laboratoire urbain pour la ville de demain. Bureaux de l’équipe TVT Innovation.
Ces espaces sont accessibles aux entrepreneurs innovants, entreprises, étudiants, écoles, associations, usagers et particuliers de l’écosystème toulonnais. Dans ce quartier de la créativité et de la connaissance, TVT Innovation met l’accent sur les #EdTech et sur les nouvelles formes d’apprentissages : e-learning, co-learning, etc.

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L’école Camondo Méditerranée
Créée à Paris il y a 75 ans, l’école Camondo, qui pour la première fois a été délocalisée, s’installe dans un second site à Toulon face à la Méditerranée. L’école Camondo forme des architectes d’intérieur-designers en délivrant un diplôme de niveau I visé par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle jouit d’une situation unique en Europe adossée à une institution culturelle française, Les Arts Décoratifs, créée il y a plus de 150 ans dans le sillage des Expositions universelles et dont les collections et les ressources valorisent les arts décoratifs, le design contemporain, les savoir-faire de haute facture des artisans et des industriels tout en participant à leur rayonnement et à leur transmission. Camondo Méditerranée y déploie le même cursus en cinq ans, la même pédagogie pour un même diplôme. La pédagogie de l’école s’inscrira dans le contexte méditerranéen : Pôle Mer, art de la plaisance et du yachting, rapport de l’intérieur à l’extérieur, lien à la nature et aux matériaux bio-sourcés, étude des flux marchands, touristiques et humains, et s’enrichira naturellement de ces influences.
Camondo Méditerranée accueille depuis la rentrée de septembre 2020, trois promotions avant de compter à l’horizon 2022, 150 étudiants de l’année 1 à 5, déployés sur 2 000 m².

Kedge Business School
Kedge BS est une École de management française de référence présente sur 4 campus en France (Paris, Bordeaux, Marseille et Toulon), 2 en Chine, 1 en Afrique et 4 campus associés. Sur son campus de Toulon, Kedge BS accueille près de 400 étudiants qui se forment à deux programmes d’enseignement. D’une part, le Msc Ingénierie d’Affaires, un programme de double compétence qui recrute à partir de Bac+2, et forme chaque année près de 300 étudiants au management des technologies. Et le Kedge Bachelor, qui accueille un peu moins de 100 étudiants sur trois années, un programme Post Bac en management, qui diplôme à Bac+3. Ces deux formations sont visées par l’État.

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Au centre, la fontaine italique et son T de Toulon, de 7,5 mètres de haut, conçu par Didier Marcel

Le nouveau campus de Kedge BS a été conçu pour expérimenter un enseignement d’avant-garde. Connecté, cet espace est entièrement dédié aux méthodes pédagogiques les plus innovantes. KEDGE occupe 2100 m2 et dispose de 11 salles de cours et d’une médiathèque de 140 m2 située au coeur du bâtiment. Cet espace accueille une trentaine de collaborateurs et 350 étudiants.
Ces nombreux atouts permettent à Kedge BS Toulon d’être encore plus attractif, et ainsi faire venir plus d’étudiants sur Toulon, dans les deux programmes de formation présents sur le campus, le Master of Science Ingénierie d’Affaires, et le Kedge Bachelor.
Comme on peut le voir, rien n’a été laissé au hasard dans ce magnifique navire fait pour éduquer, cultiver, ouvrir d’immenses perspectives aux jeunes qui, de plus en plus, viennent s’installer à Toulon, y trouvant des ouvertures à leurs projets, leurs envies, leurs passions, leur avenir.
Hubert Falco a compris que, pour garder ses jeunes et en faire venir d’autres, il fallait qu’ils aient une envie, une ambition que, jusqu’ici, ils trouvaient à Marseille. Aujourd’hui, Toulon s’ouvre à la jeunesse, à la culture et devient un nouveau pôle d’attraction pour tous, grâce à un maire dynamique qui ne cesse d’embellir sa ville, d’ouvrir des lieux, des jardins où l’on a envie de vivre, entre mer et montagne.
Pendant longtemps, on ne faisait que passer à Toulon, pour aller à Nice ou à Marseille. Aujourd’hui on a envie de s’y arrêter et même de s’y poser, pas seulement pour aller s’y baigner au Mourillon ou prendre le téléphérique du Faron.
C’est une ville qui renaît et où, aujourd’hui, il y fait bon revivre.

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 Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta


Six-Fours – La Batterie du Cap Nègre se coiffe et se barbe !

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Rarement on a vu un événement aussi festif dans ce lieu d’Histoire assez austère qui voit défiler des expositions d’arts plastiques.
Mais en ce 16 octobre, la Batterie du Cap Nègre innovait en recevant, non pas de la peinture mais de la mode, de la coiffure venues tout droit du Lycée d’Enseignement Professionnel de la Coudoulière et même un beau barbier venu de Cannes, qui nous offraient une originale exposition sur le thème : «Histoire de la coiffure et du barbier», arts patrimoniaux qui nous font traverser les différentes modes, la coiffure évoluant au longs des siècles, depuis l’Antiquité.
Marie-Paule Cordeiron, professeure de coiffure à «La Coudou» a eu cette magnifique idée de faire travailler ses élèves à travers les modes en leur faisant créer des coiffures incroyables. Chaque élève a donc choisi et créé  une coiffure d’époque et chacun et chacune s’est aussi prêté au jeu pour la porter et se faire photographier dans des costumes d’époque par les photographes Emilie Delamorinière, Pascal Scatena et Emi et Clyde.

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En haut à gauche, notre ami photographe Pascal Scatena, photographié (pour une fois !) avec sa fille qu’il a lui-même photographié.

Des photos aussi somptueuses que les coiffures que portaient ces mannequins d’un jour… Il fallait être très observateur pour reconnaître chacun d’eux, les coiffures et les maquillages d’époque les transformant… sans compter ce satané masque mis par-dessus ces visages !  On a quand même pu les leurs faire enlever pour la photo.
C’est une sacrée organisation, beaucoup de volonté et de passion aussi pour monter cette exposition, à laquelle s’est ajouté Laurent Briard, artisan-barbier de profession depuis 32 ans, tenant son salon boulevard Carnot à Cannes. Coiffeur il était, barbier il l’est devenu puisque aujourd’hui cette profession revient à la mode. Et comme il est passionné par son métier et tout ce qui le concerne, il passe son temps à chiner et collectionner tous les instruments, les objets et il a ainsi créé dans son salon un mini-musée.

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Ainsi découvre-t-on, pour les plus jeunes, des vaporisateurs à poire, ancêtre de la bombe laque, divers ciseaux, chacun ayant une fonction définie, le fameux blaireau redevenu à la mode, les coupe-choux, rasoirs des années 60, des produits cosmétiques qui n’existent plus, des fers à papillotes, à onduler, à gaufrer, à moustaches, remplacés par les fameux babyliss et même un nécessaire de barbier de campagne pour l’armée française, datant de la deuxième guerre mondiale !
Pour la circonstance, il a recréé un salon à la Batterie du Cap Nègre… Et c’’est ainsi que l’adjointe aux Affaires Culturelles, Fabiola Casagrande, est passée sous le mythique casque-séchoir et que Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques de Six-Fours s’est fait raser de près par notre maître barbier !
Sympathique intervention dans ce lieu qui n’en n’avait jamais tant vu !
Si cet événement a pu être réalisé c’est grâce à une solide chaîne entourant Marie-Paule Cordeiro : En premier, le principal de l’établissement, Jean-Philippe Toujas, le chef de projet Jean-Yves Staron, les enseignants en coiffure, en maquillage, en français du LEP, le plasticien Francis Ruchet, les photographes suscités ainsi que les fidèles partenaires que sont le Rotary Club de Toulon Ponant et les sociétés Babyliss et l’Oréal.

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Les organisateurs autour de Marie-Paule Cordeiro – A droite : les lauréats

Comme le soulignait Jean-Philippe Toujas, qui, avouait-il, n’était en rien responsable de cet événement mais ayant soutenu à fond Marie-Paule Cordeiro, ce projet n’était pas réservé qu’à la section coiffure car c’est un travail pluridisciplinaire qui a permis à diverses classes, de travailler ensemble, de créer une émulation et une véritable cohésion d’ensemble.
Marie-Paule Cordeiro devait remercier tous les acteurs de ce beau projet et remettre quatre prix à ces concurrents qui se sont attelés à la tâche avec passion, talent et un véritable plaisir.
Laurent Briard avouait le sien de participer à cet événement, regrettant cependant qu’aujourd’hui le métier de la coiffure se perde et qu’ait disparu le CAP coiffure homme (Il n’y a plus que le CAP femme) qui risque de faire perdre un savoir-faire qui est un art à part entière.
Ce vernissage réunissait tous les participants, et ils étaient nombreux.

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Du coup l’adjointe à la Culture préférait réunir tout le monde à l’extérieur avant de faire entrer les gens par petits groupes. Mais la soirée était belle et on écouta avec plaisir et curiosité, son petit cours d’histoire de la coiffure qui remonte aux échoppes grecques et romaines au sein desquelles seuls les hommes se faisaient couper les cheveux, les femmes le faisant chez elles.
On apprit aussi avec surprise que les coiffeurs ne se contentaient pas d’être barbiers ou de «faire le poil» mais ils étaient souvent arracheurs de dents et pratiquaient les saignées, ce qui perdura jusqu’en 1691, sous Louis XIV, qui publia un édit séparant les métiers de barbiers et de chirurgiens … Heureusement, les temps ont changé, les mœurs ont évolué…
A noter encore que les salons de coiffure ne seront ouverts aux femmes qu’à la toute fin du XIXème siècle !
En tout cas, dans cette exposition, la femme y est omniprésente et a conquis une belle place dans ce monde de la coiffure.
Exposition a découvrir absolument.

Jacques Brachet





SANARY- FETE DES TRADITIONS – 17 ET 18 OCTOBRE 2020

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Ce weekend, rendez-vous sur le port de Sanary-sur-Mer pour fêter nos traditions provençales sous le signe de la culture, de la musique et de la bonne humeur !
Programme du Weekend
Samedi 17 octobre – Dimanche 18 octobr de 10h à 18h
Expositions sous les chapiteaux du port (soumises à un protocole sanitaire strict – Port du masque obligatoire)
Chapiteau 1 : entre terre et mer, le costume des Sanaryens au XIXème siècle.
Chapiteau 2 : outils, Santons, paniers et maquettes un savoir-faire traditionnel.
Chapiteau 3 : les animaux de la campagne (animaux vivants).
Animation musicale avec le groupe de musique traditionnelle «Nid’Oc».
Sur le port
Promenade en calèche (attention nombre de participant limité à chaque parcours, respect des normes sanitaires, gestes barrière et port du masque obligatoire pour chaque participant).
De 15h30 à 17h : défilé en costumes traditionnels dans les rues du centre-ville avec les groupes «La coustièro Flourido» de Sanary, «L’Oulivelo» du Beausset, «La Respelido Valenco» de la Valette et le groupe musical «NiD’Oc».

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Dimanche 18 octobre 2020
A 9h : messe en plein air sur le parvis de l’église Saint Nazaire avec la participation de l’Orchestre d’Harmonie «La Saint-Nazairienne».
A 15h 30 : concert par l’Orchestre d’Harmonie «La Saint-Nazairienne» au kiosque à musique, allée Estienne d’Orves.

Mesures sanitaires : Port du masque obligatoire pour les + 11 ans. – Gel hydroalcoolique à disposition à l’entrée et à la sortie du site


Toulon : L’Atelier d’Offard expose au Télégraphe

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L’Atelier d’Offard est un atelier de papiers peints à la planche que le plasticien, dessinateur, sculpteur, graveur François-Xavier Richard a créé voici vingt ans à Tours. Il recrée des papiers peints à la manière des grandes manufactures des XVIIème et XIXème siècles, de façon traditionnelle avec des outils d’aujourd’hui mais tout se fait à la main. C’est du véritable artisanat d’art et un savoir-faire de haut niveau.
Il reproduit des papiers peints de l’époque mais crée également toute une gamme nouvelle avec un esprit créatif extraordinaire.

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François-Xavier Richard – Les différentes passages à la couleur

Ainsi l’Atelier travaille-t-il aussi bien pour des particuliers qui ont une idée précise de ce qu’ils désirent, pour des lieux tout à fait différents mais aussi pour des entreprises, des musées, des châteaux ou autres lieux prestigieux comme le Musée de Tokyo, la maison de Colette, la cathédrale d’Angoulême, la maison de de Gaulle à Lille, des décors pour le cinéma…
Le Télégraphe a donc proposé de faire connaître cet atelier par une exposition mais aussi par des… ateliers qui seront animés par Sacha, une plasticienne aux racines russe mais  issue des Beaux-Arts de Toulon où elle s’est formée à la linogravure et à la pinte sèche. Nous pouvons découvrir tout ce que l’Atelier peut proposer car cet art étant créé sur du papier, il offre une infinité de créations : éventails, cartes postales, sacs, boîtes, cahiers et carnets et même  des objets et mobilier en carton-pierre, ce qui est très à la mode aujourd’hui.

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Les papiers peints sont créés sur rouleaux  ou sur de grands carrés appelés dominos, sur des papiers recyclés, des papiers précieux,  des tissus divers, avec des techniques et des supports différents, peinture, gravure, encre, pigments, sculptures, le tout à partir d’une matrice.
Il faut quelquefois plusieurs passages pour imprimer les divers motifs, il faut attendre le séchage entre chacun d’eux, ce qui est un travail de patience, de longue haleine, ce qui en fait un travail unique.
Dans cet antre vous pouvez donc découvrir, grâce à Sacha, les diverses et innombrables tapisseries que l’Atelier propose dans sa boutique, tous les outils utilisés à la création, l’historique de cet art, de cette technique qui remonte à plusieurs siècles et bien sûr l’histoire de cette belle maison créée par cet artiste enseignant aux Beaux-Arts d’Angers, qui viendra fin octobre rencontrer le public au Télégraphe.

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Les différents éléments pour créer du carton-pierre

Déjà, visiter l’Atelier et visionner les films vous donnent une idée de cet art peu connu et du travail colossal que cela représente pour créer des œuvres magnifiques.
Dans quelques jours, Sacha y animera donc des ateliers publics liés à l’impression à la manière de l’Atelier d’Offard avec l’idée  d’une création collective d’un rouleau de tapisserie où chacun pourra créer avec son imagination.
Un art ancestral à découvrir jusqu’à fin novembre.

Jacques Brachet


Toulon – Le Télégraphe
Arnaud TABAREC, le chef voyageur et philosophe

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Il nous vient de Bourgogne mais il faut le suivre à la trace… Si, durant dix ans, il a porté haut sa cuisine de chef au Five Seas Hôtel de Cannes, il a aussi sévi dans la Maison Lameloise à Chagny en Bourgogne, puis est allé chercher ses étoiles en Asie, en Indonésie, à Singapour, dans le Maghreb, en Russie, dans la jungle de Bornéo avec l’Ambassade de  France, Bornéo qui – m’avoue-t-il – était un rêve de gosse mais qui l’a quelque peu désappointé vu la pauvreté et l’état de la planète.
Il n’a qu’une trentaine d’année mais depuis quinze ans il est baigné dans la gastronomie.
Un long périple pour se retrouver… à Toulon !
Drôle de mec à la barbe rougeoyante, au sourire avenant, au regard plein de malice, très accueillant et ne mâchant pas ses mots.
D’abord, Arnaud, pourquoi la cuisine et pourquoi devenir chef ?
C’est grâce à mon frère qui était sommelier, que je voyais côtoyer un monde qui m’attirait et puis, parce que, dès 15 ans, j’aimais la cuisine… et les voyages ! J’ai donc allié les deux pour connaître d’autres horizons, des coutumes, des cuisines différentes.
Et comment se retrouve-t-on à Toulon ?
Tout simplement parce que je voulais faire une pause, que je suis venu voir mon ami François Veillon, directeur de ce beau lieu de culture qu’est le Télégraphe, avec qui nous partageons les mêmes valeurs et… qu’il m’a proposé d’y rester.

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Et alors ?
Alors j’ai trouvé là un lieu de partage, ouvert d’esprit et j’avoue que je suis tombé amoureux de Toulon. Je trouve que c’est une ville très rock, où j’ai retrouvé mes valeurs humaines et culturelles. Je lui trouve un côté un peu londonien. Ça me change du côté lisse et coincé de Cannes !
J’adore le cœur de Toulon, il est vivant, débordant d’énergie, plein d’humanité. C’est une ville très populaire dans le bon sens du terme… Et je m’y sens bien !
Revenons donc à la cuisine… Après avoir travaillé dans des lieux étoilés, tu as dû t’adapter à quelque chose de très différent !
Déjà je m’y sens plus «moi»… Quand tu vois ma dégaine, tu peux imaginer que je me sens plus à ma place ! A cannes, je dénotais un peu… Ce qui n’était pas pour me déplaire – dit-il avec un œil qui frise – Ici, je suis dans mon élément, un lieu chaleureux, et je n’ai pas eu de peine à m’adapter.
Au niveau de ce que tu proposes…
J’ai d’abord une carte très courte. Je ne propose pas dix plats différents,  parce que je tiens à offrir des produis frais, bio, de saison. Je travaille avec les artisans de la région, il n’y a rien d’industriel. Mes plats sont donc peu nombreux mais de qualité. Je ne me vois pas, par exemple, travailler des moules de Bretagne alors qu’il y en de grande qualité a Tamaris à côté de chez nous ; ou préparer des carottes sous plastique alors qu’il y a le potager de Gaia à Evenos. Il y a une multitude de produits magnifiques et en plus, il y a ce rapport humain avec les producteurs, ce qui est très important pour moi ainsi que de rester le plus écologique possible.
As-tu des spécialités à proposer ?
Ma devise est : «Être dans l’assiette au bon moment». Je ne m’empêche rien à condition que ce soit local, de qualité et de saison. Je préfère dire à un client «Y a pas» parce que ce jour-là le paysan n’a pas pu assez me fournir et offrir le bonheur de manger des produits sains.
Carnivore, végétalien, végane… Où te situes-tu ?
Partout ! Je suis végétarien mais je conçois qu’on aime la viande, le poisson ou tout autre aliment.
Je ne veux pas entendre ici un client me préciser : je suis végétarien. Il a le droit d’être ce qu’il veut et  n’a pas à me le préciser. Il choisit ce qu’il veut manger. Je veux que tout le monde y trouve son compte, sans devoir se justifier.

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Arnaud et son équipe

Je pense à l’avenir et je trouve que chacun d’entre nous a ses responsabilités. Il n’y a pas que le gouvernement qui en a et il fait quelquefois des choses aberrantes. On retire du marché des pailles en plastique pour ne plus les jeter… et on fait des masques jetables qu’on trouve partout ! On marche quelquefois sur la tête et c’est pour cela que nous devons tous nous battre avec nos moyens et à l’échelle locale.
Quel a été l’accueil à ton arrivée ?
Très bien… presque trop bien car j’ai été très vite submergé et qu’avec les mesures de distanciation il a fallu composer avec. Mais j’ai déjà des habitués. Je suis donc globalement content.
Au-delà de la cuisine, c’est une façon de faire que les clients viennent chercher.

On a plaisir à écouter parler ce chef voyageur et philosophe, si respectueux du bien manger et du bien vivre.
Vous pourrez apprécier son accueil et sa cuisine dans ce lieu devenu aujourd’hui incontournable qu’est le Télégraphe, tous les midis, du mardi au vendredi et les jeudis, vendredis, samedis en soirée.

Jacques Brachet







Le Liberté – Toulon
Jean-Louis TRINTIGNANT/ Charles BERLING… en poésie

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En ce dimanche 11 octobre, ce fut ma journée des séniors : le matin avec Marcel Amont, au théâtre Galli de Sanary, 91 ans ½ (Il y tient !) et Jean-Louis Trintignant le soir au Liberté Toulon, 90 ans.
Des séniors que l’on aime.
Que j’aime d’autant plus qu’avec Jean-Louis Trintignant, j’ai fait avec lui d’innombrables rencontres. Sur trois tournages («Le secret» de Robert Enrico, dans mon pays ardéchois, «Boulevard des assassins» de Boramy Tioulong à Toulon, «Vivement dimanche» de François Truffaut, à Hyères) sans compter le nombre de rencontres à Marseille, à Toulon et Sanary, à Ramatuelle, à la Seyne où sa fille Marie a créé «Les nuits blanches» de Dostoïevski.
Avec Jean-Louis, on ne peut parler d’amitié mais de connaissance, de reconnaissances et à chaque fois ces rencontres furent de magnifiques moments.
Le revoici donc au Liberté de Toulon où, avec Charles Berling et deux musiciens, il nous offrait un grand moment de poésie.
On retrouvait cette voix, reconnaissable entre toutes, toujours si posée, si feutrée, si apaisée, malgré le choc de le retrouver sur un fauteuil roulant et sachant qu’il perdait la vue.
Mais aussitôt qu’il parle, la magie opère, nous fait un bien fou, nous emporte par sa douceur, son humour aussi, curieux contraste avec la fougue, la grandiloquence de Charles Berling.
Cela m’a fait penser au tournage du film «Le secret» où j’ai eu la chance de partager de sublimes moments avec lui, toujours très détaché, souriant, serein et balançant un trait d’humour très anglais avec un petit sourire narquois vers Noiret qui, gros ogre à la voix puissante, en faisait des tonnes pour raconter des histoires. Moments de charme, de plaisir que je garde précieusement en tête.
Et là, retrouvant la même situation avec les deux personnages si diamétralement opposés que sont Jean-Louis et Charles

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D’abord, le premier, vue la situation, ne peut lire les textes qu’il dit, de la Fontaine à Baudelaire en passant par Prévert. C’est toujours juste, intime, malicieux, que ce soit dans la poésie pure ou dans l’humour, en passant par le tragique et l’absurde. A ses côtés, Charles crie, vocifère, se démène sur de longs textes qu’il lit, qu’il crie, trop peut-être, surtout en comparaison avec cette sérénité qui se dégage de son compère. A-t-il besoin de hurler «Le bateau ivre» de Rimbaud, sans aucune nuance ?
Entre le calme et l’excité, il y a trop de différence, même si les deux magnifiques musiciens essaient de temporiser.
Par ailleurs, malgré le plaisir qu’on a de retrouver ces beaux textes, il y manque un fil rouge, les textes arrivant un peu comme un cheveu sur la soupe, sans qu’il y ait entre eux le moindre rapport. Et puis tout à coup, voilà qu’on entend Bourvil chanter «Le petit bal perdu», belle chanson au demeurant, belle interprétation… Mais, pour reprendre une phrase de Molière… qu’allait-il faire dans cette galère ?
Un grand  moment d’émotion lorsque, le rideau se fermant, Trintignant nous dit les beaux mots de Ferré, tirés du poème de Rutebeuf «Que sont mes amis devenu ?» et qu’il entame une longue litanie des êtres chers qu’il a perdus, Marie bien sûr, Marcello, Serge Marquand et tant d’autres qui sont hélas la triste réalité des personnes qui atteignent ces âges et voient un à un partir ceux qu’ils aiment.
Mais le revoilà disant «Le déserteur» de Boris Vian si magnifiquement chanté entre autres par Mouloudji et qu’après avoir dit :
« Prévenez les gendarmes, que je serai sans arme et qu’il pourront tirer», un silence et il ajoute : «Prévenez les gendarmes que je serai en arme… et que je sais tirer»
Ovation d’un public totalement sous le charme et l’émotion d’un comédien exceptionnel, qui nous a offert un moment suspendu, hors du temps. Un moment rare qui restera dans nos souvenirs.

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Jean-Louis Trintignant ; «Dialogue entre amis» par Serge Korber et Jean-Yves Katelan (Editions de la Martinière)
J’aurais aimé parler de ce livre qui vient de sortir avec Jean-Louis mais trop fatigué, il n’a hélas pas pu me recevoir.
C’est un album somptueux qui retrace sa vie d’homme et d’artiste, aussi riche l’une que l’autre, vu par des tas de personnalités avec lesquelles il a fait un bout de chemin et auquel il a évidemment participé.
On y trouve de très belles photo souvent inédites, qu’il commente,  quelques poèmes choisis avec soin signés Prévert, Alain Leprest, Charles Cros, Vincent Delerm, Rimbaud, Desnos, Apollinaire, Aragon …
Et des témoignages de Robert Hossein, Brigitte Bardot, Costa Gavras, Nadine Trintignant bien sûr, jacques Perrin, Dino Risi, Claude Lelouch, Bernardo Bertolucci, Jacqueline Bisset, Ettore Scola, Juliette Binoche, Enki Bilal, Denis Podalidès, Michaël Haneke… Et bien sûr Serge Korber.
Deux cents pages pour magnifier un homme, un artiste hors du commun, peut-être le dernier monstre sacré du cinéma français.
Jeune, il était beau, âgé, il est superbe.
Merci Jean-Louis, pour tous ces grands moments de cinéma, de théâtre…
D’humanité tout simplement

Jacques Brachet
Photos Serge Baudot