Archives mensuelles : septembre 2020

Toulon : Un nouveau parc paysager à la Loubière

«Après l’inauguration du Quartier de la Créativité et de la Connaissance Chalucet en janvier dernier et le lancement récent des travaux du futur quartier Montety, un nouveau grand et beau projet va transformer davantage notre ville et un de ses quartiers emblématiques, la Loubière», Hubert Falco, président de TPM.

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Un nouveau parc paysager de 16 000 m2, accessible à tous, va être réalisé sur le site – encore partiellement occupé par ENEDIS ET GRDF – friche industrielle le long du Boulevard de la Démocratie.
La création du Parc de la Loubière, entre la Place Laporterie et le Boulevard Raynouard, sur des terres jusqu’ici construites et imperméables vient compléter et enrichir la trame verte et paysagère de Toulon.
Le Parc répond à plusieurs ambitions
– Une ambition métropolitaine, avec la création d’espaces capables d’accueillir des événements d’ampleur et des expositions culturelles (espaces ouverts, « Promenade des Arts ») ;
– Une ambition urbaine par une programmation ludo-sportive dense répondant aux attentes des habitants du quartier, de leurs enfants, et des futurs usagers.
Le parc sera séquencé en différentes ambiances rendant hommage à la diversité des paysages rencontrés sur le territoire méditerranéen et fera une large place à l’eau :
Arboretum, jardins pédagogiques,
Aires de jeux (mobiles de jeux, jeux d’eau, parcours de motricité et d’escalade,…),
Observatoire perché / belvédère,
Parcours et aires de sport,
Espaces de détente ombragés…

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Le Parc paysager de la Loubière se veut résolument inscrit dans une topographie et une géographie locale. Ses ambiances veulent, plus largement, rendre hommage à la diversité des paysages rencontrés sur le territoire méditerranéen, à travers une large palette végétale très diversifiée et adaptée aux conditions climatiques : Pins parasols, Chênes lièges, Oliviers, Amandiers,…
– Hommage aux campagnes méditerranéennes sculptées en terrasses par la mise en scène de restanques plantées ;
– Hommage aux Jardins d’acclimatation et aux collections botaniques privées inhérentes aux villégiatures de la côte par la plantation d’essences méditerranéennes importées ou acclimatées (le climat méditerranéen étant présent sur les cinq continents – Aloès, Agaves, Filaos, Araucarias, Eucalyptus, Cycas, Belombras …) ;
– Hommage aux paysages plus « naturels », toiles de fond communes de nos cadres de vie, utilisant un cortège botanique plus endémique (Viornes tin, Pistachiers, Philaires, Chênes, Arbousiers, Cistes, …) et dessinant la frange nord du Parc.
– Hommage également aux paysages urbains méditerranéens par l’utilisation d’essences plus horticoles et localement plantées pour leurs qualités d’ornement et de confort (ombrage, fragrances, floraisons, feuillaisons, écorces décoratives, …).

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Le Parc s’installe dans la géographie du Mont Faron, monument naturel qui domine la cité toulonnaise, et qui dicte la morphologie du parc paysager :
Par un jeu de «perspective augmentée» qui, du point bas (à proximité du Boulevard Raynouard), guide le regard du visiteur vers le sommet du massif via un axe structurant nord/sud.
Par un jeu de matières et de formes qui ponctuent élégamment les différents cheminements du Parc (émergences calcaires, arrêtes anguleuses, tons pierres) et rappellent les ambiances particulières des différents sentiers qui jalonnent le massif.

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Livraison du parc : mai 2022
Superficie du parc : 1.6 ha
Opération d’aménagement qui répond à la démarche Quartiers Durables Méditerranéens – QDM
Les travaux ont débuté cet été par le début du dévoiement des réseaux électriques. Les travaux de démolition des locaux actuels d’ENEDIS et de GRDF débuteront eux dans quelques jours.
Le parc sera surveillé par des gardiens 24h/24 et sécurisé par des caméras de vidéo-protection.


NOTES de LECTURES

1 3 Författaren Marie Hermansson.

Rachid BENZINE : Dans les yeux du ciel. (Ed du Seuil – 168 pages)
C’est une femme nommée Nour qui parle dans ce livre. Elle vit dans une capitale d’un pays du Maghreb, non cité. Sa mère, belle et pauvre, était une prostituée de garnison qui est morte pendant un énième avortement pratiqué par Nour alors âgée de 12 ans. Orpheline, Nour devra faire le même métier que sa mère. A quarante ans, elle est une pute indépendante, qui travaille ainsi pour assurer l’éducation de sa fille Selma à laquelle elle cache soigneusement son activité. Elle choisit ses clients mais doit satisfaire leurs fantasmes. C’est une femme courageuse, intelligente, priant Dieu.
Nour a tissé une relation très amicale avec Slimane, un poète homosexuel, qui vit lui aussi de la prostitution. Ensemble, ils voient monter la révolte dans le pays et assistent au printemps arabe dont Slimane est un membre actif. Mais les élections amènent au pouvoir les frères musulmans qui imposent un régime pire que le précédent.
L’auteur dénonce dans ce roman quasi politique une société patriarcale, corrompue, impitoyable pour les plus faibles et pratiquant les violences sexuelles sur les femmes. Dans la seconde moitié du livre relatant le printemps arabe, il prône la démocratie, la tolérance, y compris sexuelle, et un islam apaisé. Le sort final des deux personnages donne  un ton  désespéré à cette condamnation de l’idéologie islamiste.
Xabi MOLIA : les jours sauvages (Ed du Seuil – 288 pages)
Roman de circonstance ? Roman de pure fiction ? Certainement généré par la pandémie actuelle et qui fait froid dans le dos.
Une grippe mortelle s’abat sur la planète. C’est le désastre, la fuite éperdue. Nous allons suivre une centaine de personne embarquée sur un ferry pris d’assaut afin de chercher le salut. Pour où ? Nul ne le sait. Lorsque qu’ils échouent sur une île vierge  au milieu de nulle part c’est un monde à rebâtir, à organiser à partir de rien. Deux groupes se forment par affinités, par âges, mais les dissensions s’installent : construire un radeau et partir à l’aventure ? Rester et réinventer une nouvelle société ? Les conflits s’installent. Les groupes s’épient, se combattent. On y retrouve à la fois du « Robinson Crusoé » et du »Paul et Virginie » mais là, le nombre crée le désordre et nous avons du mal à suivre les déambulations des protagonistes embarqués dans l’aventure. Créer une nouvelle société, la tentation est forte mais c’est la confusion et l’échec qui s’ensuivent.
L’idée aurait pu être bonne mais le lecteur se perd vite dans la multitude de personnages et de situations. Dans un style clair et simple l’auteur nous entraîne vers une situation accrocheuse au départ, l’espoir d’un monde nouveau mais l’arrivée est plus complexe, avec une impression de mal fini.
Nous nous sommes un peu perdus en route.
Marie  HERMANSON :  Le pays du crépuscule (Ed  Actes  Sud – 277 pages)
Traduit du suédois par Johanna Chattelard-Schapira

Matina vient de perdre son boulot et son logement. A vingt-deux  ans, sans diplôme, ni réelles perspectives, elle est sur le point de  retourner chez ses parents lorsqu’elle rencontre une ancienne amie du  lycée. Elle lui propose de travailler au service d’une riche retraitée  qui n’a plus toute sa tête et qui est persuadée de vivre dans les  années 1940. Elle convie tous les soirs à des diners imaginaires, tant sur le plan  physique que matériel, les membres d’une  société secrète.
Martina deviendra sa secrétaire personnelle profitant des largesses et  des absences pathologiques de la vieille dame, vivant dans le manoir  décrépi, en pleine campagne. Le stratagème marche jusqu’au jour où le  manoir offre refuge à trois naufragés de la vie qui échafauderont un plan  pour s’assurer l’héritage de la propriétaire.
Le lecteur se laisse porter avec plaisir dans ce thriller  psychologique mais, sur la fin, il a du mal à croire à ce conte  fantastique, à ce huit clos qui démonte nos rapports avec la réalité et  les subterfuges que l’on invente pour l’appréhender.

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Anne PAULY : Avant que j’oublie (Ed Verdier- 132 pages)
Premier roman de cette jeune femme qui obtint le Prix Inter 2020 avec cette grande confession dans laquelle elle vide son cœur. Le décès de son père, sera la dernière page que cette jeune femme tourne en quittant l’hôpital accompagnée de son frère.
Père unijambiste mort d’un cancer, personnage difficile, acteur d’une vie gâchée par l’alcool, les médicaments et les violences qui s’ensuivent. Violence envers leur mère décédée depuis quelques années et qui les laisse seuls elle et son frère pour veiller sur cet homme irascible et perturbé qu’elle n’abandonnera jamais assumant la maladie, la solitude et la mort, entourée de son frère présent/absent et de sa compagne qui l’aide à survivre.
C’est en rangeant, classant, jetant, vidant le logis familial qu’elle découvre l’homme sensible et aimant qu’il a été. Les écrits, l’amie d’enfance retrouvée,  les petites manies lui font découvrir l’homme caché qu’elle commence à comprendre puis à aimer. Ce n’est pas tant sa mort qu’elle regrette mai l’impossibilité à communiquer, à dire son amour qui les a séparés. Maintenant elle comprend, elle peut tourner la page et retrouver la sérénité qu’elle se refusait, elle peut enfin aimer cet improbable père.
Écrit avec beaucoup de passion et de justesse ce roman très intime est un beau premier roman.
Laurent GRAFF : Monsieur Minus (Ed le dilettante – 157 pages)
L’héritier unique de la première fortune de France refuse  catégoriquement le monde des affaires et passe sa vie à marcher sur les  chemins de grandes randonnées. C’est sa façon de vivre et son plaisir.
Seule concession qu’il avait accordée au conseil d’administration: était  de se faire implanter une puce électronique dans le bras au cas où…
Pour la logistique? pas de problème !  Martial, ancien  infirmier militaire qui a purgé une peine de quinze ans derrière les  barreaux,  assure. En plus de soigner délicatement les ampoules de son  maitre, il doit chercher le gîte et le couvert pour chaque étape ce  qu’il fait comme un jeu  entre deux grilles de loto. Les deux compères  parcourent ainsi campagnes, vallons et bords de mer sur plusieurs  centaines de kilomètres allant d’hôtel en maison d’hôte.
Deux ans d’une amitié fraternelle au-delà des rôles tenus.
Jusqu’au jour où Martial entre dans un bar pour cocher quelques grilles  du loto.
Parallèlement le climat de la planète se dérègle, les esprits s’échauffent. Tout bascule.
Avec de sobres mais fort belles descriptions de la natur, bretonne et et bords de mer en particulier, le lecteur,  même s’il n’est pas marcheur, prendra beaucoup de plaisir à ce roman distrayant et agréablement écrit.

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Juliette JOURDAN : Procédure Dublin (Ed Le Dilettante-189 pages)
L’héroïne de ce roman dont on ne connaitra pas le nom est une sexagénaire,retraitée,divorcée qui est devenue bénévole dans une structure d’accueil pour femmes à la rue.
On la découvre se rendant dans un centre de détention dans la banlieue de Rouen pour aller rencontrer une seconde fois Aminata Traoré, une malienne qui a fait l’objet d’un arrêté portant remise d’un demandeur d’asile aux autorités italiennes responsables de l’examen de sa demande d’asile.
C’est la procédure Dublin.
Cette femme, est arrivée par bateau en Sicile depuis la Libye. C’est en Italie que sa demande d’asile doit être examinée. Une obligation de quitter le territoire français lui a été notifiée et elle est en détention en attendant son expulsion.
Ce roman n’est pas qu’une réflexion sur l’accueil réservé aux migrants africains par l’Europe, c’est aussi l’histoire d’une femme qui, à travers le bénévolat provoquant son retour dans les lieux de son enfance et auprès de sa mère, va  revoir son passé et trouver un nouvel élan pour vivre dans notre monde contemporain et les destinées tragiques qu’il engendre.
Patrice TRIGANO : L’amour égorgé (Ed Maurice Nadeau – 236 pages)
Patrice Trigano nous livre le récit romancé de la vie de René Crevel, poète et écrivain surréaliste né en 1900 et mort en 1935, qui a été édité à l’occasion du centenaire du surréalisme, révélé en 1920 par la publication du texte fondateur d’André Breton et Philippe Soupault, « Les Champs magnétiques ».
Ce long ouvrage débute en juin 1914 alors que la mère de René l’appelle pour lui montrer le corps de son père qui vient de se pendre dans le salon. Seul enfant après la mort de son frère suite à une tuberculose non soignée, René est en butte à la violence physique et psychologique de sa mère dont il ne comprend pas la haine envers lui. Il est bon élève et a peu d’amis. L’un d’eux, Marc Allegret lui fait rencontrer André Gide, affranchi de toutes formes de contraintes morales. René se laisse alors aller aux plaisirs de l’alcool, de la drogue et du  sexe. Peu après il découvre le mouvement Dada et les conflits entre Tzara et Breton pour en prendre la direction et assiste à la création du surréalisme par ce dernier.
L’auteur nous présente alors René au cours de ses rencontres avec les différents membres de ces mouvements et pendant leurs rivalités mais aussi avec Aragon, Cocteau, Eluard, Dali, Marie-Laure de Noailles, Giacometti, Buñuel. Il évoque également les problèmes psychologiques que créent sa bisexualité et les douleurs physiques et morales que deux atteintes de tuberculose provoqueront en lui.
Une lecture agréable qui permet de découvrir René Crevel et les milieux intellectuels des années vingt et trente.
Maryline MARTIN : La Goulue (Ed Le Rocher Poche – 230 pages)
Journaliste littéraire, Maryline Martin a entrepris le récit de la vie de Louise Weber,dite « La Goulue » après s’être plongée dans le journal intime de Louise que lui a confié la direction du Moulin Rouge et dans les documents détenus par la Société d’Histoire et d’Archéologie des 9 et 18èmes arrondissements de Paris. Le Vieux Montmartre.
Dès son plus jeune âge, Louise née le 12 juillet 1866 à Clichy de parents alsaciens, a la passion de la danse. Son père l’emmène dans les noces et banquets danser sur les tables le chahut, nom de l’art de lever la jambe et chanter. La guerre de 1870, la mort de son père charpentier en tombant d’un échafaudage l’oblige à travailler comme blanchisseuse et à faire commerce de ses charmes. Lorsqu’elle va danser au Moulin de la Galette, deux hommes la remarquent. Elle va devenir danseuse professionnelle en 1884.C’est le début du succès ,des rencontres avec Toulouse Lautrec, Pierre Renoir  et des Messieurs du « beau monde ».
Louise, à 26 ans, arrête le cabaret et achète une baraque foraine, créant un numéro de danse du ventre. Puis avec un de ses amants, elle sera dompteuse de fauves. Elle cherchera le bonheur dans la maternité puis le mariage, sans résultat et sombrera dans l’alcool, mourant en 1929.
A travers le récit, bien mené, de la vie mouvementée de Louise on s’attache à cette étonnante personne, libre, fantasque, qui connaitra la richesse puis la déchéance et on prend plaisir à mieux connaître cette spécificité de la vie parisienne qu’ont été  le Moulin Rouge et les cabarets  à cette époque.

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Sophie CASSAGNES-BROUQUET : isabelle de France. Reine d’Angleterre (Ed-Perrin  358 pages)
L’intérêt pour l’histoire des femmes est relativement récent en France et n’a guère porté sur les reines. Seules quelque- unes se sont vues consacrer des biographies et Isabelle de France avait peu été étudiée jusqu’ici. Pourtant son parcours est digne des grandes sagas. C’est ce que nous rappelle  Sophie Cassagnes-Brouquier.
Née en 1295, figure emblématique de la saga des « Rois maudits », surnommée La Louve de France elle est le sujet de cette biographie extrêmement riche et détaillée faite par une érudite particulièrement documentée qui évoque cette figure complexe et hors du commun dans une période marquée par les guerres civiles et la violence des hommes.
Reine bafouée, reine conquérante et reine mère toujours écoutée Isabelle de France est un personnage essentiel de l’Europe médiévale dont la vie mérite d’être connue surtout évoquée par une plume aussi pointue
Daniel SANGSUE : A le recherche de Karl kleber (Ed Favre -148 pages)
En  juillet 1997, un professeur de littérature disparait entre son domicile et l’université où il enseigne. Quinze ans plus tard un collègue se penche sur sa disparition après avoir récupéré une vingtaine de cartons chez un libraire d’occasion. A l’époque, les recherches n’ont rien donné.
L’acheteur transformé en enquêteur va se piquer au jeu et tenter de retrouver son parcours : Suicidé car dépressif ? Assassiné ? sa femme avait un amant, lui une maitresse. Ce n’est pas l’enquête qui  va intéresser le collègue mais la connaissance du personnage Karl Kléber à travers ses lectures et nous la faire partager. C’est la littérature et l’art de la découvrir à travers les parcours  du personnage, qui est le véritable thème de ce roman.
Ce roman sympathique et bien documenté est plus destiné à nous faire découvrir la littérature qu’à résoudre une intrigue policière. En fait nous ne sommes guère plus avancé à la fin du roman.
A nous de chercher.
Mary Costello : La capture (Ed le Seuil – 254 pages)
Traduit de l’anglais par Madeleine Nasalik.
Début très romantique que l’existence de ce jeune professeur de lettres amoureux de Joyce auquel il rêve en vain depuis des années de consacrer un livre.
Installé à la campagne  dans la région de Dublin il mène une vie heureuse de gentleman-farmer intellectuel accompagné de sa chère tante Ellen qui influence sa vie en lui révélant des secrets de famille. L’amour arrive aussi sous les traits d’une jeune voisine et tout pourrait devenir idyllique sans l’influence néfaste de ladite tante.
A partir de là le roman bascule vers un questionnement du héros sur tout et sur rien !
Aucune cohésion dans ses dilemmes, ses pensées errent sans fil conducteur, n’amenant ni éclaircissement ni  conclusion et laissant le lecteur décontenancé. Cette méditation nébuleuse n’apporte rien au déroulement du récit sinon d’un personnage égaré au sein de la nature et du cosmos.
D’une belle écriture l’auteur nous promène dans la verdoyante campagne irlandaise mais nous laisse un peu en plan à la croisée des chemins

 




Six-Fours – Théâtre Daudet
Benjy DOTTI, L’homme à tout savoir faire !

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Il est fou ce Dotti… Il est fou !
Déjà, avec un nom pareil, il sort immanquablement de l’ordinaire.
Beau garçon, souriant, sympathique, dès qu’il est sur scène, c’est un ressort, une pile électrique, un Zébulon qui rit, qui chante, qui saute, qui danse, qui balance des vannes, qui imite. Et qui anime des chroniques à sa manière, détournant les événements avec les voix de Laurent Ruquier, qui passe son temps à pouffer sur ses propres plaisanteries,  de Jean-Jacques Bourdin qui ne laisse pas s’exprimer ses invités, d’Hanouna et son rire de hyène pour son émission «Touche pas à mon baba», de Benjamin Castaldi qui s’écoute parler en fermant les yeux, puis piquant des colères à la Philippe Etchebeth dont il a du ma à prononcer le nom. Et puis, le voici mâchouillant du Eddy Mitchell, se tripotant le corps façon Iglésias, annonçant les 10 gagas qui ne viennent pas, et pour cause, nous présentant le clitoris en 32 langues, nous embarquant sur la croisière «Age tendre et jambes de bois», passant de Zaz à Polnareff, de Goldman à Patrick Sébastien, de Véronique Sanson à Christophe Maé, de Gainsbourg à Aznavour, de Slimane… sans Vitaa, à Bruel ou encore Kenji Girac et Johnny qui attend que le rideau se lève alors qu’il tourne le dos à la scène ! En détournant bien entendu toutes leurs chansons et nous prouvant que si toutes ces stars devaient venir ici, ça couterait très cher, alors que lui «en toute simplicité et pour pas cher» il nous les offre toutes sur un plateau !

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De l’énergie, de la vélocité, il en a à revendre et bien entendu, il prend au premier rang une tête de turc. A six-Fours, ce sera Rémy qui en prendra plein la tête tout au long du spectacle avant de le faire monter pour une interview dans «Bourdin direct» où le Rémy n’en placera pas une !
On avait rencontré Benjy, il y a quelques jours où, avec Jérôme Leleu, il avait présenté la saison des Fantaisies Toulonnaises en appuyant bien sur le fait que s’il y avait un spectacle à voir… c’était bien le sien !
Mais entre le covid 19 qui repart et le froid qui arrive subitement, c’est un public frileux et disséminé qui a répondu présent.
Et pourtant il s’est démené et le public qui avait eu le courage, s’est régalé et en a eu pour son argent et comme il le dit, pour pas cher !
Mais the show must go on et il a joué comme s’il était dans un Zénith rempli à ras bord. Et ça c’est le métier, le professionnalisme.

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Gainsbourg, Johnny, Polnareff… et Fergus !

C’est vrai qu’il a été à bonne école avec Ticky Holgado comme parrain, Bigard et Titoff qui l’épaulent et puis, lorsqu’on débute très jeune dans les cafés-théâtres et les cabarets, on est à bonne école, on a fait ses classes et on peut tout affronter avec talents car il les a tous, sans parler de sa voix dont la large tessiture lui permet de prendre toutes les voix qu’il veut.
Bien sûr, il a pris des cours de chant mais comme il ne fait rien comme tout le monde, il nous avoue que c’est avec … un rocker qu’il a appris à chanter !
Le résultat est là, pris en flagrant délire !
Il nous avait promis un show à l’Américaine mais sans Américains et sans budget… Il a tenu parole !
Vous l’avez raté ? Rattapez-vous car il viendra vous tenir compagnie pour le réveillon du jour de l’An où il donnera en ce même lieu rien moins que trois spectacles dans la journée et fêtera avec vous la nouvelle année
A ne pas manquer !
En première partie, il nous a présenté un copain encore plus déjanté que lui si c’est possible : Fergus. Alors lui, il parle avec ses ustensiles de cuisine : l’aspirateur, la machine à café, le réfrigérateur en changeant de voix à chaque appareil… Bluffant !
Et à suivre aussi.

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Jacques Brachet





Juliette GRECO : «J’aime décliner le verbe aimer»

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Décidemment cette année verra disparaître de magnifiques artistes.
Après mon amie Annie Cordy, voici que disparaît celle qui fut la muse de Saint-Germain des Prés et qui devint l’une de nos plus grandes interprètes de la chanson française. On avait Piaf, on avait Barbara, il nous restait Gréco… Et la voilà partie aussi.
Elle fut l’une des plus belles interprètes que puissent avoir les auteurs et compositeurs qu’elle a toujours choisis sans jamais se tromper et souvent alors qu’ils étaient peu ou prou connus, de Brel à Béart, de Ferrat à Gainsbourg, de Ferré à Fanon, de Brassens à Leprestre… Et puis elle chanta Vian, Dimey, Prévert, Queneau, Sartre, Sagan, Jean-Claude Carrière, Mouloudji, Trenet, Jouannest… C’était encore la période où la chanson française possédait ses lettres de noblesse.
Mais elle s’intéressait beaucoup à la chanson d’aujourd’hui, comme Julien Clerc ou Etienne Roda-Gil, Maxime le Forestier, Bernard Lavilliers ou  encore Abd El Malik avec qui elle chanta.
Chacune de ses chansons avait une histoire qu’elle nous distillait avec gourmandise, avec sensualité, en grande comédienne qu’elle était, avec une gestuelle d’une finesse et d’une grâce incroyables : «Déshabillez-moi», «La Javanaise», «Voir un ami partir», «Si tu t’imagines», «Un petit poisson, un petit oiseau», «Je suis comme je suis», «Les feuilles mortes», «Il n’y a plus d’après», «Jolie môme»… La liste est longue de ces chansons, de ces petits bijoux qu’elle nous a offerts durant… 70 ans ! Incroyable !

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Avec Micheline Pelletier et Jacques Higelin

Elle était une magnifique comédienne mais le cinéma ne l’a pas gâtée, à part une incursion américaine avec Darryl Zanuck avec qui elle vécut, Huston, Fleisher, Welles… Mais ce ne fut pas l’ouverture à une carrière qu’elle aurait mérité… Même après la série télé «Belphégor» qui, pourtant, enflamma la France. Mais sa carrière d’interprète, de diseuse est tellement dense, riche, belle qu’il n’y a rien à regretter.
Je l’ai rencontrée à diverses reprises, en tant que journaliste mais le souvenir qui me reste fut cette journée que la Ville de la Valette du Var consacra à la période de Saint-Germain-des-Prés où elle fut l’invitée d’honneur, où elle donna un récital le soir et où elle rencontra le public l’après-midi. Rencontre que j’eus la chance d’animer.
Ce fut un feu d’artifice de bons mots, d’élégance, de liberté dans le langage car elle appelait un chat un chat et nous fûmes sous le charme car elle avait des souvenirs à la pelle, et, suite à cette rencontre, elle me félicita de mes connaissances de cette époque et d’avoir tenu deux heures avec elle…

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Et elle m’embrassa sur la bouche ! Ce sont des choses que l’on n’oublie pas !
Puis je devais la rencontrer souvent à Ramatuelle où, lorsqu’elle n’y chantait pas, elle venait voir les amis en voisine, s’étant établie dans ce village pour lequel elle eut le coup de foudre. Elle ne m’embrassa plus sur la bouche mais souvent nous avons partagé une coupe de champagne !
Alors que cette semaine, la Villa Tamaris recevait Yann Arthus-Bertrand, invité par l’association «L’œil en Seyne», sa présidente, qui n’est autre que Jacqueline Franjou, également présidente du festival de Ramatuelle me parla bien sûr d’elle avec beaucoup d’émotion :

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« Juliette venait chanter en 85 et dès notre rencontre une relation amicale s’instaura, qui a duré 35 ans. En 86, elle m’appelle pour me dire qu’elle a l’intention d’acheter un terrain à Ramatuelle et voudrait rencontrer l’architecte qui a créé le théâtre, Serge Mège. A quelque temps de là, elle s’installe donc dans sa villa avec son compagnon Gérard Jouannest qui est musicien et fut le compositeur et le pianiste de Jacques Brel avant de devenir le sien.
Et puis un jour, elle m’appelle pour m’annoncer leur mariage, et me demande de la marier (j’étais alors adjointe à la mairie) et d’être à la fois son témoin. Tu vois à quel point notre lien d’amitié était devenu un lien familial.
Plus tard, alors que Gérard ne voulait pas en entendre parler, avec quelques amis nous lui avons offert une chienne de race qu’elle nomma Rosebud. Aujourd’hui elle doit être bien malheureuse car elles ne se quittaient pas et elles dormaient ensemble.
Que gardes-tu de toutes ces années d’amitié ?
Tellement de choses !
C’était une personne d’une grande simplicité, qui aimait les gens mais détestait les sots. Elle avait le sens du mot et pour toute chose, son langage devenait poétique. Chez elle, les mots prenaient une vie assez étrange. Elle avait toujours un petit air malin et ses mains étaient d’une grâce infinie. Elle avait travaillé avec Marceau, avait fait de la danse et tout cela ressortait.
Elle avait gardé des yeux d’enfant et cherchait des réponses à tout.  «J’aime décliner le verbe aimer» m’avait-elle dit un jour. Mais souvent, elle nous offrait de belles phrases, des expressions comme celle-ci.

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C’était une guerrière, une chanteuse engagée. Elle était profondément corse est avait une liberté de vie et d’expressions invraisemblable. Mais elle avait su rester simple, dans la vie au quotidien elle était une personne ordinaire, elle ne joua jamais à la star.
Brel, Ferré, Brassens, tous l’ont faite chanter et je me souviens de cet hommage que nous avons consacré à ces trois artistes et qu’elle a voulu présenter elle-même. C’était magique…
Aujourd’hui elle me manque beaucoup et j’espère qu’elle aura des obsèques nationales car s’il en est une qui le mérite, c’est bien elle ».
A 90 ans passés, elle avait décidé d’arrêter de chanter et de faire une grande tournée d’adieu, intitulée « Merci » car, disait-elle, elle ne voulait pas qu’on la voit  affaiblie ou décatie. Malheureusement, elle dut arrêter cette tournée en chemin et elle se calfeutra chez elle, ayant déjà perdu sa fille et son mari.
Elle sera enterrée le 5 octobre à Saint-Germain-des-Prés d’où tout est parti… Voilà plus de 70 ans…

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Jacques Brachet



Du Liberté Toulon à la Villa Tamaris la Seyne :
Yann ARTHUS-BERTRAND et sa passion bleue

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Le hasard fait bien les choses : Au moment où Jacqueline Franjou, présidente de «Objectif Seyne» et Cyril Bruneau, directeur artistique invitent Yann Arthus-Bertand pour le 16ème festival international de photographie «L’œil en Seyne» pour une rétrospective de ses œuvres intitulée «Legacy», voilà que Charles Berling et son équipe proposent leur premier Théma de la saison intitulé «Passion Bleue», autour de la mer, et invitent le photographe-réalisateur-activiste en ouverture en nous proposant une journée qui lui est dédiée.
C’est donc en sa présence que le Liberté a inauguré ce Théma en proposant trois de ses films : «Human», «Terra» et «Planète océan» en sa présence.
Malgré les handicapants gestes barrière, ce jeudi soir, le Liberté refusait du monde, tant ce bel artiste-aventurier est populaire et nous propose depuis des décennies, des films et des photos vus du ciel, célébrant la nature de cette terre mais également montrant ce que le monde en fait depuis pas mal de temps sous prétexte d’économie et de rentabilité.
Mers polluées, forêts dépeuplées, animaux mourants ou disparus.

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C’est ce qu’on a pu voir dans ce troisième volet «Planète océan» qui démarre sur une ode à la Nature telle qu’elle était il y a des millions d’années et que, depuis pas mal de temps et de plus en plus rapidement, ce que l’humain en fait. Il tire le signal d’alarme car, même si ce film est très pessimiste, il espère encore que tous prennent conscience que notre planète est exsangue, qu’on la fait souffrir et mourir à petit feu et que si rien n’est fait, les éléments vont de plus en plus se déchaîner. On le voit déjà où tempêtes, tornades, inondations, sècheresse prennent tour à tour le relais pour abîmer ce qui fut un Eden et devient peu à peu l’enfer.
Il a longuement discuté avec un public horrifié par les images qui nous ont sauté aux yeux et qui posent la question : que faut-il faire pour arrêter le carnage ? Est-ce déjà trop tard ?
«Le pétrole – nous dit-il – a changé notre vie à tel point qu’il nous est aujourd’hui difficile de revenir en arrière tant il nous fait à la fois vivre et mourir. Aujourd’hui, on est atterré par l’incapacité à tout changer. Surproduction, surconsommation font qu’on abîme tout, que les animaux, les terres, l’environnement sont maltraités. Le dérèglement climatique est de plus en plus flagrant, La banquise fond, les forêts brûlent, les déchets plastiques font des ravages. On a débloqué 1500 millions d’Euros pour le Covid, on n’en a jamais autant dépensé pour le sort de la planète. Les gouvernements ne vivent que dans l’immédiat alors il faut que «nous» agissions car agir rend heureux. C’est vrai, ce film est pessimiste et angoissant mais c’est la réalité. Nous vivons dans le monde du confort, on a ce désir de vouloir toujours plus, on passe notre vie à acheter, à consommer.

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Je vais souvent à la rencontre des élèves et j’ai eu cette question d’un écolier qui donne froid dans le dos : C’est quand la fin du monde ? 60% des enfants y croient. Il est donc temps que l’on comprenne qu’on ne va pas mourir mais qu’on doit s’adapter, décider que ça change, même si les politiques ne veulent pas le voir.
L’Homme est intelligent… N’est-il pas capable de trouver des solutions ? Aujourd’hui, on fait le climat qu’on aura dans vingt ans. Les enfants en sont de plus en plus conscients et il faut que les parents en prennent eux aussi conscience car ce sont eux le plus bel exemple. Ne plus penser qu’à soi, penser aux autres, faire quelque chose ensemble, je pense qu’on en est capable».
C’est avec des gens comme Arthus-Bertrand, des films comme ceux qu’il fait, que les consciences doivent s’ouvrir avant qu’on atteigne le point de non-retour.
C’est pour cela que ce Théma est important car, jusqu’au 19 décembre, le Liberté recevra d’autres magnifiques personnalités pour nous parler de cette passion bleue et de leurs expériences.

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L’équipe du Liberté-Châteauvallon

On attend donc le philosophe Edgar Morin, les navigatrices Catherine Chabaud et Isabelle Autissier,  le politique Jean-Louis Borloo qui s’occupe activement du devenir de l’Afrique, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik,, l’océanographe et plongeur François Sarano, l’explorateur Jean-Louis Etienne… Nombre de films, seront proposés, pour tout public, pour faire prendre conscience à tous de notre richesse et de ce qu’on en fait. Nombre d’expositions éclatées aussi, au Liberté, à Chateauvallon, à Tamaris, au Musée de la Marine, à la maison de la photographie, à Ifremer, sur le port de Toulon où Michel Beerens créera une fresque, place Monsenergue où Tadashi Kawamata installera une sculpture monumentale… Débats, rencontres… Bref, la mer dans tous ses états.

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Et c’est à la Villa Tamaris de la Seyne, qu’on retrouve Yann Arthus-Bertrand, Jacqueline Franjou et Cyril Bruneau pour cette exposition qui célèbre les 50 d’activités de ce grand artiste qui a traversé le monde et nous l’a offert vu du ciel. Mais pas que…
Un lieu magnifique où, sur trois étages, notre artiste nous offre 50 ans de pérégrinations, photos magiques, expo somptueuse sur trois étages, où l’on se rend compte qu’il a traité tous les sujets les plus divers,  des paysages au visages, des animaux aux célébrités mais surtout des personnages humains, qu’ils soient artistes, bouchers, paysans, gendarmes, curés, mineurs, éleveurs il sait à chaque fois en tirer la substantifique moelle et chaque photo raconte une histoire, qu’elle soit prise dans un pays lointain, au salon de l’agriculture, dans un décor inventé, dans des lieux féériques et quelquefois moins, toutes nous parlent et c’est avec passion et volubilité qu’il nous raconte sa vie et ses histoires à travers ses photos, toutes plus magnifiques les unes que les autres… Quand on pense qu’à ses débuts, aucune galerie ne voulait l’exposer car ses photos faisaient trop «cartes postales»… Il a fallu qu’il les expose dans la rue pour que public, lui, ne se trompe pas et fasse de lui l’un des plus grands photographes du monde… Et pas seulement vu du ciel !

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Jacqueline Franjou et Cyril Bruneau, sont les instigateurs de cette Seizième exposition. A la Villa Tamaris.
Nous nous connaissons depuis des années, grâce à l’ami Jean-Claude Brialy, qui en a fait sa présidente du festival de Ramatuelle. Cyril les a rejoints plus tard, devenant le photographe du festival.
Jacqueline me raconte sa découverte de ce lieu :
«Au départ, je ne savais pas qu’il existait un lieu aussi extraordinaire et c’est le maire de la Seyne Arthur Paecht qui me l’a fait découvrir et j’ai aussitôt  été attirée par sa lumière. J’ai alors commencé à m’y intéresser, à en parler à Micheline Pelletier, mon amie photographe. Elle a été d’accord pour dire que ce serait un lieu de la photographie. Du coup, nous avons créé «L’œil en Seyne» et voici seize ans que nous invitons de grands photographes à y exposer, l’idée étant de rester dans l’actualité mais aussi d’aider ces derniers, car avec le numérique, ils ont plus de mal à présenter et vendre leurs œuvres. Et nous leur offrons leurs tirages. Ainsi avons-nous abordé des thèmes divers : la mer, la mode, Paris Match, Micheline Pelletier bien sûr, le journal l’Equipe, et nombre de grands créateurs. Micheline Pelletier s’étant retirée, j’ai fait appel à Cyril Bruneau qui en est devenu le directeur artistique».

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Cyril nous précise  que durant cinq semaines par an, à cette époque, il propose un thème, un ou plusieurs photographes et qu’il travaille beaucoup avec les scolaires :
«Nous recevons quelque huit cents scolaires et offrons cent kits afin qu’ils puissent travailler avec leurs professeurs Cela dans un but pédagogique et pour faire découvrir et aimer cet art».
Déjà  Cyril a des idées pour les expositions à venir et il n’est pas difficile de trouver des thèmes et des artistes, tous étant heureux de découvrir cet espace ensoleille, lumineux de 1000 m2 sur trois niveaux. La pérennité est donc assurée pour, comme la surnomme Jacqueline, cette «belle endormie» et elle a beaucoup d’idées pour la réveiller encore plus.

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Jacques Brachet




Sanary – Sophie BOURGON : Transmettre une énergie positive

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Cette belle jeune femme nous vient de Franche Comté.
Mais un jour, Sophie Bourgon a découvert le Midi et Sanary en particulier et ce fut un coup de foudre. Et la voici qui y vient le plus souvent possible.
Il est vrai que lorsqu’on vient de l’Est, les couleurs ne sont pas les mêmes et cette artiste autodidacte est également tombée amoureuse de la mer… De «nôtre» mer et c’est ainsi qu’elle parcourt le Var, les Alpes Maritimes, la Corse et jusqu’à l’Italie qui lui inspirent ses œuvres faites de soleil, de lumière, de couleurs intenses qu’elle reproduit en grands aplats épais , travaillant uniquement à l’huile et captant tous les camaïeux de bleus et de verts intenses, avec toujours une touche de rouge, de jaune ou d’oranger.
Elle aime peindre les pins parasols longilignes et tortueux, le mouvement des vagues, même lorsque le temps est couvert car, dit-elle, les lumières et les couleurs sont toujours belles et changeantes.

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C’est en 2006 qu’elle décide de commencer à exposer, en Franche Comté d’abord, évidemment mais très vite aussi, elle est demandée par les galeries de cette région qu’elle a adoptée.
Ainsi a-t-on pu découvrir ses œuvres à Roussillon, à Eze et cet été, durant deux mois, au Jas d’Esclans à la Motte, près de Saint-Tropez où elle été invitée dans le cadre du bel événement qu’est «Arts et Vins», les domaines recevant des artistes à découvrir en même temps que leurs travaux viticoles. Quoi de mieux que de découvrir une œuvre, une artiste, en dégustant ce qui est la richesse de notre région ?
La voici donc enfin à Sanary, exposant pour la première fois, et s’installant dans cette belle galerie qu’est celle de Barthelemy de Don, et ce, jusqu’au 30 septembre.
La Méditerranée est pour elle sujet d’émotion et elle aime la parcourir, carnet de croquis en main et appareil photo en bandoulière, pour y capter ombres et lumières et les reproduire sur la toile dans un style figuratif et éclatant de couleurs.
«Ma palette est vive et joyeuse – nous dit-elle – et mon idée est de transmettre une énergie positive et un bien-être au-delà des émotions».
Et elle y réussit à merveille !
Prochaine exposition d’octobre à janvier à côté des Célestins.

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Jacques Brachet


France 2 : « Les petits meurtres d’Agatha Chistie »… dernière

Un cadavre au petit déjeuner – Vendredi 16 octobre à 21.05

LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE

Eh oui, avec ce 27ème épisode, notre trio de charme et de choc Samuel Labarthe – Blandine Labrevois – Elodie Frenk, tire sa révérence pour laisser la place à un nouveau trio : Annie Gréco (Clem, les bracelets rouges) – Arthur Dupont (Joséphine, Alice Nevers, Julie Lescaut…) et Chloé Chaudoye (Profilage).
On change d’époque, on va vers la fin des années 60 et on ne va pas tarder à les découvrir.
Mais pour en revenir à notre trio précédent, c’est au Festival de la Fiction Télé de la Rochelle qu’ils ont fait leurs adieux l’an dernier.
Des adieux musicaux puisque cet ultime épisode nous entraîne dans une comédie musicale inédite et surtout originale puisque non tirée de l’œuvre d’Agatha Christie.
Un épisode très spécial donc, filmé sous la forme d’une comédie musicale. Nous aurons donc le plaisir de voir  nos trois artistes danser et chanter.
Avouons-le, ce n’est pas le plus réussi, les chansons et les chorégraphies viennent un peu comme un cheveu sur la soupe et si les filles s’en tirent pas mal côté danse, Samuel Labarthe, lui, n’a pas dû apprendre à danser à la Comédie Française. Et n’est pas Jacques Demy-Michel Legrand qui veut.

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Rencontre à la Rochelle 2019

Blandine Bellavoir nous avouait : «Je trouve merveilleux qu’une production ait eu le culot de défendre cette idée que j’avais amenée il y a déjà des années. J’adore chanter et danser, je trouve formidable d’utiliser tous les arts sur lesquels on travaille pour faire vivre une histoire et surprendre les spectateurs. Il y a une enquêtes, des chansons et tout le monde danse».
Samuel Labarthe, conscient de ses possibilités chorégraphiques limitées s’est prêté malgré tout à ce nouveau challenge avec le même enthousiasme. «Je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais nous avons pris énormément de plaisir à le faire parce c’est nouveau et c’est un challenge incroyable. Il a fallu enregistrer les chansons, travailler les chorégraphies… La comédie musicale ne s’improvise pas, c’est vraiment énormément de travail ! Mais ça nous a tellement enthousiasmés de le faire. J’étais comme un gosse. C’est tout ce que j’aime et j’avais très peur d’avoir l’air totalement idiot mais, finalement, ça a été plus facile que je ne le pensais. Après c’est mon sentiment, peut-être qu’en le voyant, je vais me dire «Mais quelle catastrophe !».
Qu’il se rassure, ce n’est pas si catastrophique que ça, même si on ne le confondra pas avec Fred Astaire !
Quant à Elodie Frenck, l’actrice était rassurée de ne pas chanter comme elle avait dû le faire dans l’épisode spécial de Noël, dans lequel on avait découvert que la secrétaire chantait aussi faux qu’elle s’habillait avec goût. «J’ai évidemment posé tout de suite la question : « Il va falloir que je chante comme Marlène ? » et heureusement non. C’était juste le temps du tournage d’une petite séquence humoristique pour présenter l’épisode spécial de Noël. Dans l’épisode musical, Marlène chante juste. Ça a été extraordinaire à faire, on a pris des cours de danse et de chant. On est sorti de là vraiment rincés mais on a 13 chorégraphies et 13 danses originales».

LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE
LES PETITS MEURTRES D'AGATHA CHRISTIE

Finis donc, la perruque vaporeuse et les tenues sexy d’Elodie, le cynisme et la distinction de Samuel, l’intrépidité de Sandrine. On aura certainement du mal à les oublier, comme on l’avait fait avec le duo précédent Duléry-Colucci. D’ailleurs, en clin d’œil, apparaît dans ce dernier épisode, Antoine Duléry !
Mais on s’était fait à eux, à ces atmosphères désuètes, cette époque nostalgique…
Attendons donc  l’arrivée des trois nouveaux héros. !

Jacques Brachet

Auteur : Thierry Debroux
Réalisateur : Nicolas Picard-Dreyfuss
Avec :  Samuel Labarthe • Blandine Bellavoir • Élodie Frenck • Cyril Gueï • Dominique Thomas • Antoine Duléry

 



Six-Fours : Les chemins de traverse de Fabiola CASAGRANDE

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Sous sa mousse de cheveux couleur de jais, un regard pétillant, un sourire lumineux.
Fabiola Casagrande est la nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles de Six-Fours.
Cette femme entreprenante est passionnée de 50 ans a pris souvent des chemins de traverse avec curiosité, avec énergie et a su saisir toutes les opportunités, toutes les possibilits qui se présentaient à elle.
Parisienne de naissance, elle voit le jour dans les Yvelines, à la Celle St Cloud, fait ses études à Versailles avant de partir un an en Irlande pour se perfectionner en Anglais.

«J’y ai passé un diplôme d’anglais, un BTS trilingue – m’explique-t-elle – et c’est grâce à cela que, revenant à Paris, j’ai pu entrer à TF1 où je suis devenue la collaboratrice du grand reporter Jean Bertolino, qui relançait l’émission «52 sur la Une»
Qu’y faisais-tu ?
Il avait besoin de quelqu’un qui parlait couramment anglais pour préparer ses voyages, les autorisations pour filmer, les contacts  avec les ambassades et toutes les institutions car ses reportages le menaient au bout du monde.

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Avec Jean Bertolino, Jean-Christophe Spinosi, Benjy Dotti.

Sans toi ?
Sans moi ! Moi, je travaillais en amont et c’était passionnant car j’ai fait des rencontres enrichissantes, je préparais tous ses repérages. A cette époque, on n’avait pas toutes les technologie d’aujourd’hui, on devait se déplacer, prendre rendez-vous, rencontrer les instances nécessaires à ce que les reportages se passent bien. Je me souviens que sur un reportage intitulé «Grandeur et décadence des maharadjahs», j’ai dû suivre l’un d’eux en France, en Angleterre… C’était passionnant.
C’est vraiment Jean Bertolino qui m’a donné ma chance.
Alors, comment t’es-tu retrouvée à Toulon ?
Tout simplement parce que mon mari, officier de Marine, y a été muté… Et j’ai suivi.
Et là, je me suis retrouvée sans boulot, sans famille, sans amis dans une ville que je ne connaissais pas. Mais je ne me suis jamais découragée, j’ai laissé des CV un peu partout dont un, à l’agence Toulon Communication, a intéressé Gérard Paquet, alors directeur du TNDI de Châteauvallon. On s’est rencontré, on a parlé de Mozart… Et il m’a engagée ! Sans aucun piston !
Durant huit ans, j’ai côtoyé les plus grands danseurs et chorégraphes du monde. C’était déjà formidable mais en plus, avec Gérard, tout était possible. On avait une idée et tout paraissait simple. C’est comme ça que nous avons créé le Théâtre de la Science avec Boris Cyrulnik. Une aventure formidable que ces séances, ces rencontres de vulgarisation de la science, aussi bien pour les adultes que pour les plus jeunes. Ça a duré sept ans.
Et puis ça s’arrête !
Oui, tu connais l’histoire, le FN arrive à Toulon, il y a de nombreuses dissensions et Gérard quitte Châteauvallon. Et nombre d’entre nous avec.
Alors ?
Alors on est en 98, je n’ai à nouveau plus detravail, c’est la traversée du désert et j’en profite de faire mon bébé de l’an 2000 !
Mais en 2002, toujours grâce à mon CV, Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, est nommé à l’Assemblée Nationale. Je ne le connaissais pas mais il me choisit comme assistante parlementaire… Et ça durera 15 ans !
C’était nouveau pour toi ?
Totalement ! Ce n’était pas du tout mon monde mais j’ai pris cet emploi à bout de bras, j’ai dû beaucoup apprendre, beaucoup travailler car c’était un monde qui était loin de m’être familier, aussi bien techniquement qu’humainement. Mais ça a été une période encore très enrichissante, un travail dingue, énorme mais oh combien exaltant ! Et Jean-Sébastien m’a fait une grande confiance, m’a appris beaucoup de choses et j’avais mis un point d’honneur à être à la hauteur de la confiance qu’il avait mis en moi.
Et ça s’arrête encore, au bout de quinze ans cette fois…
Oui, le mandat de Jean-Sébastien n’est pas renouvelé et me voilà encore sans job !
Mais comme toujours, je ne désespère pas et… je repars à la Fac, au milieu de jeunes de 20 ans, pour préparer un master de communication langue et social pour la durée d’un an. Entre temps, Jean-Sébastien ne m’a pas oubliée et m’appelle pour être sur sa liste comme conseillère municipale et métropolitaine, ce qui m’a permis de côtoyer tous les acteurs de la Culture : le Conservatoire, TPM, l’Opéra, l’école d’art et de design où j’ai siégé comme administratrice.
Et nous voilà aux dernières élections municipales !
Oui. Dominique Ducasse, alors adjointe aux Affaires Culturelles, ne désire pas se représenter et Jean-Sébastien me propose son poste, sachant mon intérêt et mes compétences pour la Culture.
La Culture, que je considère comme indispensable et nécessaire lien social. J’étais déjà partie prenante du festival de la Collégiale où j’apportais mon aide à Dominique Ducasse. J’ai donc accepté le poste avec joie.

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Kyle Eastwood et Igorr à l’Espace Malraux

Alors, les projets de la nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles ?
Déjà, continuer ce festival et développer les concerts classiques en faisant venir à Six-Fours des pointures comme Jean-Christophe Spinosi ou Gautier Capuçon qui vient d’y jouer. Je réfléchis à une programmation tout au long de l’année avec, en plus des concerts, des rencontres avec les artistes et des initiations à cette musique avec les écoles. Car il faut ouvrir cet art aux jeunes.
A cause du Covid, tous les concerts de rock initiés par Vincent Lechat à l’Espace Malraux  ont dû être annulés. On n’en garde que deux : Kyle Eastwood, le fils de Clint Eastwood, le vendredi 30 octobre et le groupe Igorrr le mercredi 9 décembre. Mais nous sommes en train de mettre place des week-ends de musique avant-gardiste
Avec Jérôme Leleu, tu l’as vu il y a quelques jours, on continue les spectacles d’humour au Théâtre Daudet. Benjy Dotti, qui est venu présenter la saison y présentera son show vendredi 27 septembre et reviendra pour le réveillon.
Avec Dominique Baviera, directeur du pôle plastiques, nous continuons les expositions sur nos quatre lieux : la Maison du Cygne, l’espace Jule Greling, la Maison du Patrimoine, la Batterie du Cap Nègre…
Là encore, je n’oublie pas notre public de demain et nous allons créer pour les écoles, des ateliers artistiques concernant tous les arts et organiser des rencontres scolaires.
Un beau programme !
Oui, chargé même car je continue en parallèle à suivre mes cours et je ne dois quand même pas oublier ma vie de famille ! Mais je suis à la fois passionnée et organisée, j’aime le travail bien fait et je me débrouille pour tout concilier !
Je voudrais juste, pour finir, rendre hommage à Georges Dalmas, notre santonnier, qui vient de nous quitter et le remercier chaleureusement avec sa femme Isabelle, du patrimoine qu’il nous laisse.»

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On le voit, notre nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles, ne manque pas d’énergie, d’idées avec cette passion qui l’a toujours guidée, qui lui a permis de ne jamais baisser les bras, qui a toujours su rebondir, toujours avec ce sourire et son calme, heureuse de toutes ces expériences vécues… et à venir car c’est loin d’être fini.
Bonne route sur tes chemins de traverse, Fabiola !

Jacques Brachet



Pignans : Notre-Dame des Anges, sanctuaire et vignobles

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photo Hervé Fabre

Le sanctuaire de Notre-Dame des Anges est situé sur la commune de Pignans, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, créée en 517 Par le fils de Clovis, Thierry 1er et depuis 2001, c’est la Communauté des Frères Franciscains de l’Immaculée qui y est installée et le garde avec amour.
Située à 780 mètres d’altitude, il faut la mériter tant les routes qui nous y emmènent sont accidentées, étroites et constituées de centaines de virages.
Il est aujourd’hui entouré de forêts, d’oliviers, de vignobles qui font de ces derniers le cinquième terroir, regroupant dix communes, 400 producteurs, sept coopératives, cinquante caves de rosé et de blanc, sur une superficie de 2900 hectares en production «Côtes de Provence» et 320 hectares de dénomination «Notre Dame des Anges» .
C’est cette dernière que l’on nous conviait à découvrir en ce temps incertain où soleil et pluie, tonnerres et nuages nous ont fait escorte tout au long de cette journée au demeurant très instructive.

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Surtout grâce à Mireille Conrath, œnologue rattachée au Syndicat des Vins de Côtes de Provence et qui est une encyclopédie vivante de ce terroir mais aussi de l’Histoire et de la géographie de ce magnifique site provençal. Accompagnée par Jean-Pierre Daziano, président de l’association des Vignerons de Notre-Dame des Anges, qui nous parla de cette appellation, nous eûmes droit à une belle balade ensoleillée à travers les vignes et à une magistrale leçon d’Histoire, une histoire qui remonte à 300 millions d’années de cette chaîne hercynienne   qui se dressa jusqu’à 3000 mètres d’altitude, avant d’être immergée jusqu’à ce qu’elle se soulève à nouveau pour créer le Massif des Maures.
Sur une terre de schistes  et de grès, un sol sableux et limoneux,  Notre Dame des Anges est un centre de dépression permienne  et avec une climatologie particulière, coupée de l’influence maritime, chaude en été, fraîche en hiver, les précipitations étant de 850 à 900 millimètres par an, tout cela donne un paysage typique  où Grenache, Cinsault, Rolle se développent, donnant ces vins équilibrés, dont nous a parlé Jean-Pierre Daziano, rosé et blanc essentiellement et rouge à venir.

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Suite à cette balade aussi agréable qu’édifiante, nous remontions tous pour une dégustation autour de ce magnifique édifice. Un panorama exceptionnel, un lieu idyllique où l’on put vaquer de table en table pour initier notre palais à tous ces nectars, à tous ces arômes fruités, à tout ce camaïeu de tons rosés et délicats aux notes florales, épicées, aromatiques qui ont éveillé nos papilles, avant de passer à table où, là encore, nous attendaient de belles surprises dans le cloître à ciel ouvert… entre deux gouttes de pluie qui n’ont pas assombri notre plaisir gustatif mais aussi cette ambiance chaleureuse où, à chaque table, un viticulteur nous parlait avec passion de son travail, car chez chacun d’eux la passion est là, palpable.

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Photo 1 : J.J Bréban, J.P Daziano, E Pastonino – Eric Pastorino
Photo 2 : Eric Pastorino et Guillaume de Chevron-Vilette, l’équipe du Château de Reillanne

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Auparavant, Jean-Jacques Bréban, président du Conseil interprofessionnel des Vins de Provence, et Eric Pastorino, président de l’ODG des Vins Côtes de Provence, entourant Jean-Pierre Daziano, nous dirent tout le plaisir qu’ils avaient à partager cette journée découverte, qui était la reconnaissance d’un terroir emblématique mais aussi des hommes et des femmes et d’un savoir-faire à la fois professionnel et humain. Jean-Pierre Daziano remerciait également les maires de toutes ces communes avoisinantes, venus nombreux à cette «Journée de gloire», comme le précisait Jean-Jacques Brébant, sans oublier les offices de tourisme qui font un superbe travail pour faire connaître et valoriser cette région viticole qui fait de ce département (dixit encore JJ Bréban !) le plus beau du monde et la fierté de notre Provence.
C’est donc sur ce repas raffiné accompagné d’une dégustation de quinze des vins de l’appellation Côtes de Provence Notre-Dame des Anges (rassurez-vous, nous ne faisions que tremper nos lèvres… pour la plupart !) * que la journée se prolongea avant que des nuages viennent assombrir l’heure du café, nous laissant le temps de terminer cette belle rencontre qui nous a fait découvrir un magnifique terroir provençal… Et sur lequel nous reviendrons.

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Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

*Le domaines des Côtes de Provence-Notre-Dame des Anges : Le Cellier des Trois Pignes, Pignans – le domaine de l’Heure Bleue, Gonfaron – le SCEA Château Réal d’Or, Gonfaron – Les Vignerons de Gonfaron – le Château Demonpère, le Luc-en-Provence – le Château Lauzade-Seneclauze, le Luc-en-Provence – le Château des Bertands, le Cannet des Maures –lLes Vignerons du Luc – le SCEA château Reillanne , le Cannet des Maures – Le domaine de la Fouquette, Les Mayons – Le Château Matheron, Vidauban – les Maîtres Vignerons de Vidauban – le Château Julien d’Aille Vidauban – le Cellier des Archers, les Arcs-sur-Agens – Estandon Coppérative de Provence, Brignoles




Six-Fours – Maison du Cygne
Gautier CAPUCON, le prince des violoncellistes

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On le sait, la Maison du Cygne, lieu magique six-fournais, accueille depuis son ouverture des plasticiens, peintres et sculpteurs, de prestige.
Elle y accueille aussi nombre d’événements entre sa galerie et son jardin remarquable mais jusqu’ici aucun grand concert n’avait eu lieu.
Et voilà que nous arrive, le plus talentueux, le plus romantique des musiciens mondialement connu : le violoncelliste Gautier Capuçon.
On avait vraiment envie, en cette période incertaine, d’un tel événement même si celui-ci, pouvait, d’un refus du préfet, être annulé et si, surtout, l’annonce d’un orage imminent pouvait annuler la fête.
Il n’en a rien été, même s’il fallut limiter le public qui était très demandeur et très nombreux et si l’orage éclata à minuit, alors que tout était terminé !

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Dans l’après-midi, l’on vit donc arriver ce musicien, pas grand par la taille mais immense par le talent, venu répéter avec son pianiste Samuel Parent.
A la fois très concentré et très souriant, il salua les petits violoncellistes en herbe venus du conservatoire,  invités à assister aux répétitions et durant une heure il répéta méthodiquement, allant de la scène à la salle afin de tester le son tant on sait qu’un concert en plein air est plus délicat que dans une salle adéquate.
A la fin de la répétition, tous ces mini-artistes, les yeux brillants mais hélas le sourire caché par ces maudits masques, purent l’approcher, lui parler, faire des photos, demander des dédicaces. Ils avaient en face d’eux leur dieu de la musique qu’ils avaient suivi durant toutes les répétitions en mimant ses gestes, comme s’ils avaient leur violoncelle entre les mains !
Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles, eut le loisir de discuter avec cet artiste d’une grande simplicité, souriant et rieur derrière son masque qu’on enleva quelques secondes pour faire une photo, ce qu’il fit sans problème… ce qui nous changea de certains artistes d’aujourd’hui  (pas dans le théâtre ni la musique classique mais surtout dans la chanson) pour lequel il faut trois laisser-passer et dix autorisations pour faire une photo qu’ils demandent d’envoyer à l’attaché de presse avant de la publier !

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Là, c’est en toute simplicité qu’il s’est plié à toutes nos demandes, avant d’aller ce préparer et se concentrer pour son concert.
Déjà, le public affluait devant la barrière, avant de pouvoir venir s’installer sur les chaises qui avaient été réservées depuis l’annonce de ce concert exceptionnel. De nombreux élus étaient présents, dont Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours et son épouse et peu à peu tout le monde trouva sa place… hormis tous ceux qui n’avaient pu en avoir et s’agglutinèrent à la barrière.
La nuit tombant, notre bel artiste s’installa, accompagné de son pianiste et nous offrit un brillant concert. Il avait choisi la première sonate pour violoncelle et piano en mi mineur de Brahms (Brahms n’en signa que deux) suivie de la sonate pour violoncelle et piano de Chostakovitch.

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Concert écouté dans un silence religieux. Et pour finir, un éblouissant Czardas des danses hongroises de Monti, souleva le public.
Le cocktail, servi dans les jardins, put se dérouler sans problème et ce fut un beau final pour un concert sensationnel auquel on aurait regretté de ne pas pouvoir assister.

Jacques Brachet