L’équipe au grand complet
Ils sont quatre, issus de la célébrissime émission «The Voice» : Antoine Délie, Toni, Rita Kassid et Terence, finalistes ou demi-finalistes, heureux de se retrouver sur cette tournée «Summer Tour» qui a fait arrêt pour un soir à Sanary… sous les étoiles, bien sûr !
Heureux de prolonger l’aventure télévisée et de chanter devant un public qui les a suivis tout au long des semaines dans les auditions à l’aveugle puis les battles puis les KO avant, pour certains, de se retrouver en finale. Bien sûr entretemps, il y a eu une longue période de confinement et aujourd’hui, ils se retrouvent sur une scène devant un vrai public.
Dans les coulisses, c’est la franche rigolade entre nos quatre protagonistes, rejoints par deux chanteuses de l’étape : Ambre, qui devrait être de la prochaine mouture de «The Voice» et Laureen qui fut de la saison précédente, toutes deux varoises.
Belle ambiance que je vais un peu perturber par mes interviewes auxquelles ils se prêtent avec une grande gentillesse.
Antoine DELIE
Une voix d’ange, un regard lunaire et timide derrière ses lunettes d’intello, Antoine nous vient de Belgique où il avait déjà participé chez lui, il y a cinq ans, avec Chimène Badi. Donc pour lui la page était tournée jusqu’à ce qu’on lui propose l’aventure française. Il a hésité puis s’est dit : «Après tout, pourquoi pas ?». Bien lui en a pris puisqu’il a fait partie des quatre finalistes.
«Comment s’est passée ta sélection, Antoine ?
Je suis arrivé avec la chanson que j’avais choisie «la pluie» (Orelsan/Stromae) en piano voix. La production a tout de suite aimé. C’était le bon choix puisque les quatre coaches se sont retournés.
Tu avais donc le choix. Pourquoi Marc Lavoine ?
Parce que je pensais que nous avions quelques points communs et je ne m’étais pas trompé.
C’est-à-dire ?
Je trouve qu’il a l’insolence d’un enfant, il me semblait qu’il avait vécu plusieurs vies. Il y avait en lui une folie lunaire. Je sentais qu’il y avait chez lui un vécu et une grande profondeur.
Comment ça s’est passé avec lui ?
Il a été d’une grande écoute, d’une grande gentillesse, beaucoup d’attention. Aux réunions, il nous apportait les croissants, on se voyait plusieurs fois par semaine jusqu’au confinement où l’on a dû travailler par skipe.
Ça a été un peu frustrant de ne plus se voir physiquement. A la fin, il n’y avait plus de public et c’était un peu déroutant. Et le jour de la finale a été un peu frustrant car il était prévu une fête qui devait tous nous réunir et qui, évidemment, n’a pas eu lieu. Nous sommes tous paris de notre côté et c’était triste.
Alors, aujourd’hui ?
Je prépare un album, toujours suivi et conseillé par Marc qui est fidèle. L’album devrait sortir avant la fin de l’année et si ça marche, il y aura une tournée. Mais en attendant, je suis heureux de partager celle-là !»
Hasard de la tournée, les trois autres concurrents ont eu pour coach Amel Bent, dont ils ne tarissent pas d’éloges.
TERENCE
Beau grand blond au physique nordique et romantique… Normal, il nous vient d’Ecosse et s’est posé pour un temps à Paris après avoir travaillé aux Etats-Unis, en Angleterre, en Russie, en Angleterre et… en Thaïlande !
Drôle de parcours pour ce finaliste de «The Voice» !
«Au départ – me confie-t-il – je n’avais jamais pensé à me présenter à une telle émission. Je suis producteur, auteur, compositeur, j’ai beaucoup travaillé avec des artistes russes, des américains, dans un super studio en Thaïlande…
Alors, comment t’es-tu retrouvé là ?
C’est ma fiancée qui, sans me le dire, m’y a inscrit. Elle trouvait que j’avais une belle voix… Là-dessus ma mère s’en est aussi mêlée et je me suis retrouvé là. Moi, j’étais heureux de vivre de ce métier, je ne cherchais pas la gloire et je ne pensais pas un jour chanter.
Et alors ?
Alors, je suis totalement tombé amoureux de la scène et aujourd’hui, je ne pourrais plus m’en passer ! J’avais choisi pour l’audition à l’aveugle, la chanson «Leave a light on» de Tom Walker et je dois dire que c’est le pire et le meilleur moment de ma vie…
Explique !
Entrer sur scène face à un public dans un silence total, voir ces quatre fauteuils retournés et se demander s’ils vont pivoter, crois-moi, c’est stressant, on se sent très seul ! J’ai eu une peur horrible jusqu’à ce que l’orchestre attaque. Et là, j’ai tout oublié, j’ai été tout de suite dans ma chanson et tu connais la suite !
Le choix d’Amel Bent ?
Elle s’est retournée au dernier moment et je n’ai pas eu à le regretter. C’est une personne généreuse qui m’a beaucoup appris : à me relaxer sur scène, à me tenir, à prendre confiance en moi. D’ailleurs elle est toujours présente. C’est une belle rencontre.
Aujourd’hui, la suite ?
Je vais continuer à faire ce que je faisais car j’aime ça mais je prépare un album avec mes propres compositions. Il y aura quatre chansons en français et huit en anglais.
Pourquoi ce choix alors que tu es en France ?
D’abord par ce que je ne suis pas qu’en France, je voyage beaucoup aux Etats-Unis, je vais souvent travailler à Londres et j’aimerais créer une chanson qui puisse s’exporter.
Peu de français y ont réussi…
Je sais mais le handicap, souvent est qu’ils chantent mal en anglais alors que moi, c’est ma langue natale et que je la maîtrise parfaitement. Je travaille avec beaucoup d’anglo-saxons.
Tu écris beaucoup ?
J’ai matière à faire dix albums ! Mais je vais quand même écrire de nouvelles chansons pour ce premier album.
Ton rêve ?
Monter en France un home studio comme celui dans lequel je travaille en Thaïlande. Et travailler avec plein de chanteurs».
TONI
Cette versaillaise a une tonicité incroyable, une voix non moins incroyable, elle est la gaité et l’humour et, du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours chanté, d’autant qu’elle vit dans famille très musicale. Mais de là à en faire son métier…
«J’ai toujours fait des tournées avec des orchestres, pour le plaisir, j’ai été choriste mais je poursuivais des études à la Fac sans penser un jour en faire un métier, même si la musique m’a toujours attirée. Ce n’était pas un rêve.
Alors, comment t’es-tu retrouvée à «The Voice» ?
J’ai été repérée sur scène mais je vivais déjà bien de ce métier et ça me suffisait. Je me suis laissée embarquer dans l’aventure et je ne le regrette pas !
Ayant l’habitude de la scène, comment as-tu vécu l’audition à l’aveugle ?
C’était super bizarre car tu rentres sur scène, tu vois ce public immense mais le plus effrayant ce sont ces quatre fauteuils retournés. Tout à coup c’est le silence et ces quelques secondes avant que l’orchestre attaque te semblent une éternité. Même si le public ne parle pas, tu entends tout ce qu’il pense !
Et puis tu te laisses emporter par la musique, l’orchestre qui est magnifique, les lumières qui sont fantastiques et c’est un moment unique… surtout quand les coaches se retournent !
Pourquoi avoir choisi Amel Bent ?
D’abord, au départ, je ne savais pas que les coaches avaient changé par rapport à l’an dernier. Je l’ai su à la dernière minute. Du coup j’ai d’abord pensé à Lara Fabian que j’aime depuis des années. Puis j’ai pensé à Marc Lavoine : je voulais voir sa réaction face à une fille qui faisait du rap, loin de ce qu’il fait. Si j’ai choisi Amel Bent, c’est par ce qu’elle m’a dit, qui m’a touchée et j’ai senti qu’on avait des atomes crochus. Elle disait des choses que je pensais… Et ça a été elle !
As-tu eu peur ?
Pas vraiment, sauf pour la battle quand j’ai su que j’allais chanter «Toute la musique j’aime» de Johnny Hallyday. Je l’avais toujours trouvé inaccessible, j’avais toujours eu peur de m’attaquer à son répertoire. Avec lui, on ne pouvait pas faire les choses à moitié… Il fallait être… à 100% !
Ton «après Voice», c’est quoi ?
Une nouvelle aventure puisque je suis en train d’écrire des chansons pour mon album qui devrait sortir en janvier. Je suis bien entourée, j’ai une équipe solide autour de moi, je pense avoir trouvé les bonnes personnes. Je suis confiante».
Rita KASSID
C’est la plus jeune de la bande. Belle, lumineuse, pleine d’énergie, c’est un feu follet qui ne tient pas en place. Ella 19 ans, nous vient du Maroc, elle a fait une école de musique à Paris où on lui a proposé de faire un casting pour participer à «The Voice»
«Au départ, je ne voulais pas le faire car je ne voyais pas l’importance que ça pouvait avoir. Mais j’ai tellement été pressée par ma famille que j’ai fini par y aller.
Mais il y avait une étoile au-dessus de moi : j’ai passé le casting le jour de mon anniversaire, j’ai fait l’audition à l’aveugle le jour de l’anniversaire de mon frère et la première diffusion a eu lieu le jour de l’anniversaire de ma mère !
Première scène, première impression ?
Un stress terrible d’autant qu’au jour de l’audition à l’aveugle, j’avais perdu ma voix et je n’étais pas loin d’abandonner. D’autant que je devais chanter «Non, je ne regrette rien» d’Edith Piaf. J’étais donc prête à craquer mais j’étais trop près du but pour arrêter. Et le miracle a eu lieu : J’ai foncé dans ce silence impressionnant, j’ai tout oublié et je me suis lancée. Et ça a marché !
Pourquoi, alors que tu es toute jeune, chanter du Piaf ?
Parce qu’elle a bercé toute mon enfance. Ma mère l’écoutait sans cesse. C’est une chanteuse que j’ai appris à aimer, je l’admirais et l’admire toujours. En quelque sorte, commencer par elle était un hommage que je lui dédiais.
Malheureusement, tu as été éliminée de la compétions avant le confinement.
Oui, je n’ai donc pas connu ce que les autres ont connu. J’ai été très triste, j’ai beaucoup pleuré et, là encore, miracle, le lendemain un producteur m’a appelée. Il voulait me voir.
Qu’est-ce que ça a donné ?
Il a tout de suite voulu travailler avec moi et aujourd’hui je prépare un single.
Que t’a apporté «The Voice» ?
D’abord une aventure exceptionnelle, une grande confiance en moi, une histoire que je n’attendais pas, cette tournée avec les copains que je retrouve avec un vrai plaisir, un single qui devrait déboucher sur un album… Que demander de plus ?»
Etrange soirée où nos artistes ont joué devant 700 personnes masquées et éloignées les unes des autres… sans compter tous ceux qui n’ont pu rentrer… et qui se sont agglutinés à l’extérieur faisant malgré tout un chahut monstre à chaque entrée et sortie de nos six chanteurs qui ont chanté seuls ou en duo sans une minute d’interruption accompagnés de quatre musiciens aussi chauds qu’eux, Rémi aux claviers (musicien des Frangines), Mathieu le bassiste, Dorian, le batteur fou et grimaçant qui vaut un spectacle à lui tout seul et Antoine le guitariste et arrangeur.
Un show de deux heures fait de joie, d’émotion, d’énergie, de couleurs qui promet de leurs succès futurs tous étant des graines de stars en puissance.
Ce fut une belle soirée sous les étoiles.
Jacques Brachet