jeudi 13 décembre, le quartier de la créativité et de la connaissance Chalucet à Toulon, a été labélisé EcoQuartier. Ce label, décerné par le ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales et le ministère de la Transition écologique et Solidaire, vient récompenser ce projet car il représente, par son exemplarité environnementale, la volonté de développement urbain durable et la transition écologique du territoire métropolitain.
Les ÉcoQuartiers en France
La démarche ÉcoQuartier, portée conjointement par le ministère de la Cohésion des Territoires et le ministère de la Transition écologique et Solidaire, vise à favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir, de construire et de gérer la ville durablement. Un ÉcoQuartier est un projet d’aménagement multifacettes qui intègre tous les enjeux et principes de la ville et des territoires durables. Le label ÉcoQuartier se fonde sur 20 engagements rassemblés dans la Charte ÉcoQuartier, qui peuvent s’appliquer à toute opération d’aménagement durable.
Chalucet, un quartier emblématique en plein cœur de ville
Le quartier bénéficiera d’un environnement dense, tourné vers le développement numérique, les nouvelles technologies, la transmission du savoir, l’accueil d’activité d’enseignements supérieurs et d’entreprises.
Un nouveau cadre de vie agréable, composé d’espaces publics et récréatifs de proximité, ainsi qu’un lieu de vie qui ouvrira dès la rentrée universitaire 2019. La création de ce nouveau quartier a été confiée à l’architecte Corinne Vezzoni du cabinet Corinne Vezzoni et associés.
Chalucet labélisé EcoQuartier étape 2
Le projet a obtenu la labellisation EcoQuartier grâce à plusieurs critères :
– un cadre de vie agréable situé en plein coeur de ville, à proximité immédiate de la gare multimodale;
– une mixité de fonctions (habitat, équipements publics et équipements d’enseignement supérieur) ;
– la présence d’espaces naturels de qualité avec le Jardin Alexandre 1er , inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ;
– une biodiversité préservée ainsi qu’une forte présence d’eau ;
– le prolongement du projet dans « la Promenade Verte des remparts »
Le label EcoQuartier est une démarche qui accompagne les collectivités tout au long du cycle de vie du projet : de la conception jusqu’à la vie du quartier, en 4 étapes.
Le projet Chalucet a obtenu le label étape 2, correspondant à l’expertise et la labélisation du chantier. Il fait ainsi partie des 158 chantiers labélisés EcoQuartiers étape 2 au plan national depuis 2013, et des 25 chantiers étape 2 labélisés en 2018.
Archives mensuelles : décembre 2018
DANSE : Vol de cygnes et d’acrobates dans la région !
Si Tchaïkovski a écrit nombre d’œuvres remarquables, les plus célèbres sont trois ballets : « La belle au bois dormant, « Le Casse-Noisette », « Le lac des cygnes », sur des chorégraphie de Marius Petipas le bien nommé. Mais celui des trois qui reste le plus emblématique est certainement « Le lac des Cygnes », qui traverse les décennies et a été joué dans le monde entier jusqu’à aujourd’hui où il ne se passe pas un mois qu’il ne soit repris ou recréé par une compagnie de danse.
Notre région n’en est pas exempte, la preuve en est que dans les semaines qui suivent, nous allons avoir le choix du roi.
Déjà, en novembre, l’Opéra de Toulon y avait reçu les étoiles du Ballet de l’Opéra National de Kazan-Tatarstan pour la version donnée à sa création.
En ce début d’année, c’est le Grand Théâtre d’Aix-en-Provence qui tire le premier en présentant la version de la compagnie russe, le Yacobson Ballet, le vendredi 4 janvier à 20h et les samedi 5 et dimanche 6 janvier à 17h, dans la chorégraphie initiale de Petipas. Léonid Yacobson a été le premier à créer une compagnie de danse indépendante en Russie et aujourd’hui elle y réunit 75 danseurs.
Ballet de Milan – Ballet de KIev
Le samedi 11 janvier, le Théâtre de la Chaudronnerie de la Ciotat recevra le Ballet de Milan pour une version plus contemporaine de ce fameux ballet intitulé « Swan lake » dans une très belle mise en scène de Marco Pesta et une chorégraphie de Teet Kask.
Restons à la Chaudronnerie le jeudi 7 février avec cette fois le Ballet de Kiev, compagnie ukrainienne de 40 artistes sélectionnés par son directeur, le danseur étoile Alexander Stoyanov, qui y donnera sa version très classique que Marius Petipas avait créée au Bolchoï. Elle a fait le tour du monde.
Auparavant, le mercredi 6 février, le Ballet de Kief y fera escale au Théâtre Galli de Sanary.
Puisque nous sommes au Théâtre Galli et avec le Ballet de Kief, notons qu’il s’y produira le vendredi 11 janvier avec deux autres ballets : Carmen » de Bizet et « Shéhérazade » de Rimski-Korsakov, deux héroïnes aussi célèbres qu’Odette du « Lac des Cygnes », que vous pourrez découvrir.
Et comme le début d’année sera sous le signe de la danse, le Théâtre Galli invitera également, le 3 avril, le Royal Ballet National de Georgie qui est en train de faire le tour du monde avec sa nouvelle création, un spectacle totalement différent intitulé « Fire Georgia » qui mêle danse, cascades et acrobaties, une inovation totale pleine de couleurs, de rythmes, de prouesses et
Royal Ballet National de Georgie
d’énergie. Un voyage magnifique à travers l’Histoire de la Géorgie.
Si vous aimez la danse, vous allez être servi !
Jacques Brachet
Six-Fours : au Six n’étoiles « Le jour le plus court »
Rebecca Hampton, Stéphane Hénon, Michel La Rosa, François Viette, Patrick Jorge
Le 21 décembre, jour de l’hiver est la nuit la plus longue… Donc… le jour le plus court.
C’est le jour qu’a choisi Patrick Jorge, directeur de casting, passionné de cinéma, pour créer en 2005 « Le jour le plus court » mais court, veut dire aussi court-métrage, ce petit film que l’on voyait Antan en première partie du « grand film » et qui permettait à de jeunes artistes, réalisateurs, auteurs, comédiens, techniciens, de démarrer dans le cinéma.
Presque tous sont passés par là et Patrick Jorge a eu envie d’apporter les preuves qu’un court-métrage est un tremplin, même aujourd’hui, de faire ses preuves, de se faire connaître, même si de nos jours peu de cinémas jouent le jeu, préférant mettre en première partie des pubs et, nous dit Patrick, préférant également payer une indemnité pour non-passage de courts métrages, la pub rapportant plus !
Si notre ami Patrick continue sa croisade du court métrage, le CNC lui a piqué l’idée, faisant de cette journée une journée nationale qui se déroule… en mars, ce qui est loin d’être le jour le plus court !
Quant à lui, il parcourt les festivals et il a du boulot car il y en a plus de 500 dans l’année, sans compter ceux qu’il a créés ! Et à chaque fois, il y ramène des trésors enfouis sous la poussières de cinémathèques, de hangars, de garages…
Rencontrant le directeur du Six N’étoiles Jérôme Quaretti, l’idée germe en eux de retrouver cette tradition et voilà qu’en ce 21 décembre renaît « Le jour le plus court » où Patrick vient avec des trésors et quelques amis : Rebecca Hampton, Stéphane Hénon, Michel La Rosa, tout doit issus de la série « Plus belle la vie » et notre ami François Viette, plus connu sous le nom de « l’élève Ducobu », seynois d’origine et travaillant au Six N’étoiles.
Tout ce beau monde donc fait partie de la sélection que Patrick nous a offert en cette belle courte nuit de pré-Noël !
Beau début de soirée avec « Les tontons flingués », court-métrage que Patrick a concocté, réalisé par Yacine Sersaz pour les 50 ans de la sortie d’un film aujourd’hui devenu culte « Les tontons flingueurs » de son ami Georges Lautner. On y retrouve plein d’acteurs stars comme Lino Ventura ou Venantino Venantini, aujourd’hui disparus et pleins de « seconds couteaux » car à l’époque, les seconds rôles étaient pléthore et interprétés par de très grand comédiens, indispensables même s’ils n’étaient pas « des vedettes ». Cette scène du film qui se passe dans la cuisine, a été revue et corrigée et nous rappelle des souvenirs savoureux d’un film devenu culte.
Puis Patrick nous propose une série de courts-métrages qu’il a eu l’idée de faire tourner par des élèves de CM1/CM2 dans des écoles, en Savoie. Sous le titre « Courts d’école » tout a été conçu par les élèves : les sujets, les dialogues et toute l’équipe technique, ceci afin de faire découvrir l’envers du cinéma et peut-être de susciter des vocations. Dans l’un d’eux on y découvre Olivier Pagès, comédien vu dans de nombreux films, courts et longs métrages, série comme « Joséphine », « Mongeville, « RIS », « Magellan ». Comme d’autres comédiens il s’est prêté au jeu et le résultat est fort prometteur. A tel point que cette série pourrait passer à la télévision, en faisant le tour de France des écoles.
Et voici que Patrick nous offre un OVNI dans lequel on retrouve en 1999, une toute jeune et déjà fort belle Rebecca Hampton « Loin de Syracuse », un espèce de thriller où un flic blessé est pourchassé par des truands. Un film assez glauque, illuminé par le regard bleu de la blonde Rebecca dont j’ai la chance d’être l’ami. Aujourd’hui elle écrit, joue toujours dans « Plus belle la vie » et a créé une très jolie pièce « On meurt où on veut » avec Anouk Franchini, qu’elle joue en tournée jusqu’au 9 février.
Son complice de »Plus belle la vie, » Stéphane Hénon, que je rencontre plus au festival de la Rochelle qu’à Marseille, s’il joue toujours dans la série, est passé à la réalisation avec un court-métrage intitulé « Némésis », l’histoire de quatre éboueurs qui rencontrent une fille totalement nue entre deux sacs poubelles et la ramènent chez eux. Drôle de film et film drôle récompensé dans plusieurs festivals. Il faut dire qu’il a eu la chance d’avoir comme chef opérateur, celui de Besson pour « Le grand bleu » et « Subway », Carlo Varini, entre temps disparu accidentellement. On y trouve également les tout débuts de Noémie Merlant, que l’on a pu voir dans « Julie Lescaut », « La loi de Christophe » et au cinéma cette année dans deux films : « Le retour du héros » de Laurent Tirard et « La fête des mères » de Marie-Castille Mention-Schaar.
L’on passe à un autre ami : Michel La Rosa, que je retrouve après quelques années et avec lequel j’ai participé à une émission hebdomadaire de France 3 « Tremplin » dont il était l’animateur. C’est là que nous avons rencontré Céline Dion, toute jeune chanteuse alors et qui, rencontrant C Jérôme, lui avait dit espérer avoir une aussi belle carrière que lui !!!
Bref, animateur radio, télé, directeur des programmes de France Bleu Provence, animateur de « Matin bonheur », « Télé Achat », producteur, il a, en 2010 sauté le pas pour devenir comédien. On a pu le voir dans des séries comme « Camping Paradis », « Boulevard du Palais » et aujourd’hui dans « Plus belle la vie ».
Rencontrant notre ex Ducobu dans un festival, François Viette, ils se retrouvent sur la même longueur d’onde et décident de travailler ensemble. Ainsi est né « La vie tranquille de Monsieur Raymond » présenté ce soir-là. Ils ont d’ailleurs en projet, une série sur un psychopathe… gentil, nous précisent-ils, mais qui osent faire ce que nous n’oserions pas faire. Le pilote est écrit et s’il plait, il deviendra une série.
Enfin, démarrant sur Lautner, Patrick termine avec son ami pour lui rendre hommage, d’abord avec un court métrage dont il a écrit le scénario, « Retenez bien ma gueule ! » réalisé par Mathias Gomis, où Lautner devient comédien et ce sera sa dernière apparition, aux côtés de Michel La Rosa, Elodie Varlet, et Daniel Russo.
Enfin, une véritable pépite, le premier film, un moyen métrage, réalisé par Georges Lautner, « Les bons vivants », qui voient, outre ses débuts de réalisateur ceux de Mireille Darc, Bernadette Laffont et Louis de Funès dans une histoire rocambolesque où l’on retrouve déjà toute l’empreinte de Lautner dont on connaît l’éclatante filmographie, la beauté de Mireille Darc et Bernadette Laffont, les débuts d’une pléiade seconds rôle dont Jean Richard et enfin un Louis de Funès dans lequel, déjà, tout est là : les gestes, les mimiques, tout ce qui a fait son succès. A noter aussi les débuts de Michel Audiard comme dialoguiste et deux techniciens qui deviendront de célèbres réalisateurs : Robin Davis et Claude Pinoteau.
Du beau monde déjà, ce qui prouve l’importance du court métrage qui a vu débuter tant de gens aujourd’hui devenus célèbres et qui est une source infinie de talents en devenir.
Grâce à Jérôme Quatteri, Noémie Dumas, Patrick Jorge et nos quatre invités, nous avons passé une originale et belle soirée et ce n’est pas fini puisque Patrick a promis solennellement de renouveler chaque année au Six N’étoiles, ce rendez-vous du jour le plus court avec d’autres trésors.
On a déjà hâte !
Jacques Brachet
La Seyne sur Mer – Fort Napoléon
Frédéric Chopin Jazz Project
Art Bop, l’association qui tout au long de l’année programme d’excellents concerts de jazz, avait fait appel, pour un de ses vendredis chaleureux, à un projet à haut risque, interpréter Chopin en jazz. Pour ce faire, trois kamikazes de la musique s’y sont collés ; Jean Cortes, contrebassiste et auteur des arrangements, Piéro Iannetti à la batterie et Claudio Célada avec tout le poids de Chopin sur son piano. Il s’en tire avec les honneurs
Si le compositeur classique le plus interprété en jazz est sans conteste Jean-Sébastien Bach, Frédéric Chopin se prête tout aussi bien à la confrontation, ou plutôt à la rencontre ; ce que le trio réussit parfaitement depuis 2015.
Jean Cortes a puisé dans les nocturnes, les préludes et les valses du grand compositeur. Ce choix repose donc sur des œuvres assez simples avec une belle mélodie, ce qui donne toute liberté au talent de l’arrangeur pour produire une œuvre exemplaire.
La valse est un rythme qui colle parfaitement au jazz, on ne compte plus le nombre de standards basés sur la valse. Et ce soir, que ce soit la Valse de l’adieu, la Grande Valse, ou la Valse du Regret, on valsait avec les anges.
Le plus admirable c’est que le trio possède une telle homogénéité qu’on a l’impression d’entendre un ensemble plus étoffé. Je pense que cela repose sur la partie de batterie, écrite (d’ailleurs pratiquement tout est écrit), qui non seulement assure le tempo, mais par un jeu foisonnant et incessant sur les tambours et les cymbales procure un fond à la mesure d’une section instrumentale tout en se fondant dans le jeu du piano, la contrebasse assurant le liant. L’écriture des morceaux et leur interprétation sont si bien conçus qu’on n’oublie pas Chopin dans cette prestation éminemment jazz.
Le leader se plaît avant chaque interprétation à présenter le morceau dans le contexte de son écriture par Frédéric Chopin. Petit côté pédagogique qui enrichit la soirée, et montre que ces musiciens ont travaillé la question et ne se sont pas contentés de collages.
Il reste à souhaiter à ce brillant trio de trouver un producteur pour réaliser un disque, dont le matériau est déjà prêt. Il serait injuste que cette musique n’ait pas les moyens de toucher un vaste public.
Serge Baudot
NOTES de LECTURES
Michèle FITOUSSI : Janet (Ed JC Lattès – 426 pages)
Janet c’est Janet Flanner la journaliste américaine dont Michèle Fitoussi va s’inspirer pour nous faire revivre une vie trépidante et passionnée qui débute dans les années 1920 et nous fait traverser un quinquennat de bouleversements à travers l’Europe et les États-Unis.
Elle est née en 1892 à Indianapolis dans une famille de Quakers, d’une mère qui rêve de gloire et de reconnaissance pour ses trois filles alors qu’elle-même est une femme frustrée. Janet choisit l’écriture et très tôt fuit sa famille pour épouser son jeune camarade de lycée qui l’emmène vers un New York de rêve qu’elle fuira encore pour rejoindre Paris où elle pense se révéler, malgré ses hésitations et sa timidité, comme écrivaine et surtout lesbienne qu’elle affiche, amoureuse de plusieurs femmes qui partageront sa vie. Mais à Paris c’est la guerre ; les années folles où elle fréquente tout ce que la capitale abrite d’artistes, d’’expatriés, tels Hemingway, Gertrude Stein, Picasso, Breton. Elle tente toujours d’émerger par sa plume et devient journaliste au tout jeune »New-Yorker » pour qui elle produira régulièrement et avec peine ses portraits, ses chroniques débridées du monde culturel ou intellectuel qu’elle côtoie avant de se lancer dans la seconde guerre mondiale avec les portraits de ces figures de l’actualité que sont Hitler, Pétain, de Gaulle. Voyageant sans relâche dans les capitales d’Europe, obnubilée par son rêve d’écrivaine, elle devient la chroniqueuse de son époque à un moment où seuls les hommes l’étaient.
C’est une belle fresque que nous offre Michèle Fitoussi, en mettant en lumière une de ces premières femmes libérées intellectuellement et sexuellement mais qui n’a pas laissé de grande œuvre littéraire derrière elle. Le portrait saisissant de cette pionnière est parfaitement mis en valeur par l’auteur en phrases courtes, nerveuses qui auraient pu être un peu plus fouillées. On a parfois l’impression de feuilleter un bottin mondain qui cache un peu la femme flamboyante, la voyageuse libérée que fut Janet.
Un bon moment de lecture malgré tout
Thomas B. REVERDY : L’hiver du mécontentement ( Ed. Flammarion – 215 pages)
Candice, vingt ans, pédale à travers Londres pour distribuer des plis urgents. Et, tout en pédalant, elle répète sans cesse son rôle de Richard III dans sa troupe de shakespearettes. Automne 1978, les temps sont difficiles, le chômage augmente, les grèves se succèdent les unes aux autres, le gouvernement de Callaghan piétine. Et Candice roule toujours, elle fait corps avec son vélo, elle vole, elle hurle dans les rues jonchées d’immondices la ruse de Richard III, sa vengeance, sa désespérance, sa haine. Oui, c’est l’hiver du mécontentement et Margaret Thatcher, venue au théâtre pour perfectionner sa voix plutôt aigrelette en vue de ses prochains discours politiques. répète un vers de Shakespeare.
Thomas Reverdy retrace avec vigueur cet hiver rigoureux, un hiver de révolte, jamais Shakespeare n’a été autant d’actualité. Une classe politique timorée, une crise qui met à terre les partis, alors, oui, pourquoi pas une femme, dans le rôle de Richard III, l’autre à la tête du pays, désormais ce sont les femmes et les enfants qui paient le prix cher. Alors comme Richard III, Margaret Thatcher arrive, le sourire en coin, elle n’a plus rien à faire, le terrain est prêt pour ses grandes réformes. Et lorsque Candice quittera son job pour avoir participé à la distribution de tracts, elle remplira une dernière mission, une lettre oubliée, la lettre désormais inutile car le mal est sans issue.
L’auteur joue admirablement sur le rôle du jeu de l’acteur, l’acteur pleure pour de faux de vraies larmes, c’est du théâtre, mais c’est aussi comme dans la vie. Ce roman analyse très finement les personnages qui souffrent, la fiction rejoint la réalité. Rêve, théâtre, vie, des mots indispensables pour éviter le pire. Dans un style naturellement efficace, l’auteur raconte ces moments où la société bascule d’un monde à l’autre. Le récit magiquement formulé à l’écoute d’une bande non référencée, en exergue de chaque chapitre, nous conduit à regarder le monde autrement. Les paroles des Beatles, des Rolling Stones, des Pink Floyd et autres, savaient raconter les changements annoncés.
José Rodrigues DOS SANTOS : Signe de vie (HC Edition – 698 pages)
traduit du portugais par Adelino Pereira
Ce roman est le septième de la saga écrite par l’auteur portugais JR Dos Santos mettant en scène son héros le cryptanalyste Tomas Noronhas.
L’observatoire de l’institut Search for Extra Terrestrial Intelligence en Californie capte une émission venue de l’espace qui s’apparente à un signe de vie. Un objet inconnu se rapproche de la Terre. La NASA forme une équipe internationale d’astronautes pour partir en urgence à la rencontre de ce vaisseau qui sera à proximité de la planète dans 17 jours. Tomas Noronhas est recruté pour y participer.
Toute l’équipe se retrouve à HOUSTON d’où elle partira dans la navette Atlantis.
Le récit est un support au débat sur la question de savoir s’il existe une vie ailleurs que sur la terre et si l’homme a intérêt à répondre à un signal extraterrestre.
Les quatre cents premières pages sont essentiellement des dialogues entre les scientifiques et Noronhas permettant à l’auteur d’aborder de multiples réflexions sur l’origine de la vie, la question du hasard et de la nécessité et sur la possibilité d’autres civilisations dans l’univers et ce à travers les connaissances actuelles en physique, biologie et mathématiques.
Certains passages pourront paraitre longs et rébarbatifs aux lecteurs que ces sujets n’intéressent pas. Pour les autres, ils seront riches d’enseignement et de source de réflexion.
Le rythme du roman s’accélère quand commence le décollage des astronautes vers leur objectif et tient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement.
Patrick WEBER : Maggie une vie pour en finir (Ed Plon – 392 pages)
Ce livre est le résultat d’une enquête de famille menée par Patrick Weber sur les traces d’une grand-mère jamais rencontrée. Il en est d’autant plus empreint d’émotion.
Nous suivons la vie de Maggie, jeune anglaise âgée de 18 ans lorsque éclate la Première Guerre mondiale jusqu’à sa fin de vie en Belgique, après qu’elle ait connu les affres de la Seconde Guerre. Elle n’est pas seulement une héroïne, elle est aussi le visage du passé de sa famille qui a force de chagrins et de secrets s’est dispersée en Europe.
Raconté à la première personne ce roman biographique retrace le destin de cette femme avec en toile de fond les guerres et deuils et les grands changements de l’Europe du XXème siècle.
L’auteur, en lui laissant la narration, confère au récit quelque chose de vivant. Le style est agréable. La grande et la petite histoire s’entremêlent de façon très poétique et naturelle.
Six-Fours – Le Six n’étoiles
vendredi 21 décembre 21h : le jour le plus court !
Une nuit du court, et des invités tout droit issus de la série-culte « Plus belle la vie », voilà une soirée qui risque d’être très festive !
En effet, Rebecca Hampton, Michel la Rosa, Stéphane Hénon et le producteur Patrick Jorge, seront les invités d’honneur pour une soirée consacrée aux courts métrages, sous le thème : « Films comiques et scènes cultes ». Une soirée qui nous réserve quelques surprises mais on n’en dira – presque ! – pas plus, puisque ce sont des surprises ! On peut tout de même vous dire qu’un court-métrage de Stéphane Hénon en fera partie.
Puis on pourra découvrir :
LES TONTONS FLINGUÉS , imaginé par Patrick Jorge
Un court métrage réalisé pour les 50 ans de la sortie du film culte de Georges Launter : « Les Tontons flingueurs » avec des comédiens de séries populaires actuels et la participation exceptionnelle de Venantino Venantini et du grand Georges Lautner lui même…
De Yacine Sersar / Avec Venantino Venantini, Georges Lautner… (2013 / 0h12)
RETENEZ BIEN MA GUEULE !, de Mathias Gomis
Lorsqu’un jeune comédien plus qu’opportuniste chargé d’accueillir les acteurs d’un festival fait
tout pour se faire remarquer pour obtenir un rôle à tout prix… Avec Clément Brun et une pléiade de comédiens et comédiennes et la participation de Daniel Russo et Georges Lautner dans sa dernière apparition dans un film !
Avec Georges Lautner, Daniel Russo, Clément Brun (2016 / 0h10)
LES BONS VIVANTS
Des scènes de grands films cultes du cinéma populaire français : « La grande vadrouilles », « Rabbi Jacob » et un clip sur le thème de « La boum », qui réunit de nombreux acteurs (2014/0h11)
AVANT-PREMIÈRE D’ÉPISODES INÉDITS DE LA SÉRIE « COURTS D’ÉCOLE »
Les « Courts d’écoles » sont de vrais courts-métrages de fiction éducatifs joués par des élèves de classes de primaire (CM1 / CM2) qui n’ont aucune connaissance du cinéma. Au travers des « Courts d’écoles », les élèves découvrent les notions de scénario, jeu d’acteur et les contraintes mais surtout les plaisirs d’un tournage… (2018 / 0h15)
Une belle soirée à ne pas manquer !
Toulon – Le Liberté : Christiane TAUBIRA,
marraine de la 5ème édition des court-métrages en liberté
Pour la 5ème année consécutive, Le Liberté, scène nationale de Toulon, initie un projet de sensibilisation citoyenne à travers des ateliers de réalisation de films : Les Courts-métrages en Liberté.
Chaque année, une thématique est choisie afin de sensibiliser les jeunes et de les faire réfléchir sur un sujet de citoyenneté. Après le harcèlement à l’école, le respect filles/garçons, le racisme et l’antisémitisme et le rapport à l’argent, les jeunes participants à ce vaste projet s’attèleront cette saison aux questions liées aux sexualités et aux discriminations qui en découlent. Ces actions culturelles s’inscrivent dans la cadre du Théma « Féminin Masculin« , qui questionne aussi bien l’égalité entre les sexes que notre rapport au genre.
Pascale Boeglin Rodier et Charles Berling, directeurs de la scène nationale Châteauvallon-Liberté, ont demandé à celle qui est connue pour son appétence à dialoguer avec la jeunesse, son engagement dans la défense des droits humains et son rôle déterminant dans la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, de « marrainer » cette édition.
Madame Christiane Taubira leur a fait l’immense honneur d’accepter d’être la Marraine de cette 5e édition des Courts-métrages en Liberté. À ce titre, elle accompagnera, entre autres, . Environ 1400 personnes sont attendues à cette occasion.
Depuis début novembre, les ateliers se succèdent pour sensibiliser les jeunes et démarrer le travail d’écriture, de jeu et d’organisation des tournages. Ces derniers auront lieu au Lycée Dumont d’Urville (Toulon) les 14 et 15 janvier 2019, au Lycée professionnel régional du Parc Saint-Jean (Toulon) les 31 janvier et 1er février, puis à Châteauvallon, avec les jeunes issus de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et du Centre social Toulon Ouest courant février et mars.
90 jeunes sont impliqués dans ce projet, encadrés par 12 enseignants, éducateurs et accompagnateurs, sans oublier l’équipe des artistes-intervenants, coordonnée par le service des relations avec le public du Liberté. Ce dispositif d’actions innovant bénéficie du soutien financier de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Acsé dans le cadre de la Politique de la Ville, de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et de la DILCRAH. Sur le terrain, ces actions peuvent être entreprises grâce au soutien et à l’expertise de l’Éducation Nationale, du Défenseur des Droits et de l’association Les Ouvreurs.
Christiane TAUBIRA
Elle est diplômée d’études supérieures (sciences économiques, sociologie, stratégie et diplomatie). Après 15 ans d’activités professionnelles dans l’enseignement, la direction d’offices en agriculture, la pêche, la coopération et le commerce extérieur, elle est élue députée de Guyane (1993-2012) et eurodéputée (1994-1999). Elle est nommée Garde des Sceaux, ministre de la Justice (2012-2016). Son activité parlementaire est particulièrement marquée par la loi interdisant les mines anti-personnel et la signature par la France de la Convention internationale d’Ottawa ; la loi reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité ; la loi reconnaissant les effets des essais nucléaires français sur les populations civiles et les militaires. Son activité ministérielle est notamment connue à travers la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, la loi réformant les politiques pénales et carcérales, la modernisation du cadre législatif de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et la création du Parquet national financier ainsi que l’actualisation du droit des contrats. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont « Mes météores« (Flammarion), »Murmures à la jeunesse« (Ph. Rey), « Nous habitons la Terre« (Ph. Rey. Prix international de la revue trimestrielle des droits de l’homme, Bruxelles), « Baroque sarabande« (Ph. Rey). Elle a contribué à des ouvrages collectifs : « La lutte contre la corruption, le blanchiment, la fraude fiscale« (Presses de Sc. Po ; au profit de Transparency International) ; « Osons la fraternité, en solidarité avec les Migrants« (Ph. Rey, « Etonnants voyageurs », au profit du GISTI).
Toulon – Espace Comédia
Un réveillon marseillais !
On oublie que l’ancêtre de la comédie musicale s’appelait « opérette » et que nombre de grands artistes s’y sont illustrés, d’Annie Cordy à Luis Mariano en passant par Georges Guétary, Bourvil, le fameux couple Merkès-Merval, Dario Moreno, André Dassary, Tino Rossi, Fernand Sardou…
Sadou, le père de Michel, marseillais bon teint, qui fit les beaux jours de l’opérette marseillaise, spécifique grâce à cet accent du Midi que l’on attrape du côté de la Canebière.
Si Offebach en a été un précurseur, Francis Lopez a donné ses lettres de noblesse à ces « petits opéras » qui, à contrario des « grand opéras », se terminent toujours bien. Du côté de Marseille il y eut un trio de choc : Vincent Scotto, René Sarvil, Henri Alibert qui nous ont offert un florilège de ces premiers spectacles musicaux d’où sont issus des comédiens comme Rellys, Charpin entre autres, récupérés plus tard par Marcel Pagnol.
Alors, après une période de silence où, pendant ce temps, Hollywood a fait les choux gras avec ce qu’ils ont appelé « comédies musicales », ce genre de spectacle a eu du mal à se faire une place en France. Personne n’aurait parié un kopeck sans la venue de Michel Berger et Luc Plamondon qui, grâce à « Starmania », ont relancé le genre, mettant un peu au placard nos bonnes vieilles opérettes bien françaises qui, aujourd’hui, ne se jouent plus beaucoup.
Et pourtant, André Neyton a pris le risque d’en proposer une à l’Espace Comédia, pour les fêtes de fin d’année car enfin, quoi de mieux que de finir l’année en chansons avec une bonne vieille opérette marseillaise qu’est « Trois de la Marine » du trio Sarvil-Alibert-Scotto ?
Elle est adaptée et mise en scène par Frédéric Muhl Valentin.
Opérette dépoussiérée, qui n’a pas pris une seule ride, spectacle joyeux s’il en est avec des artistes d’aujourd’hui qui n’ont pas peur de s’y lancer.
Fredéric Muhl est marseillais où il a fait ses classes au Conservatoire National de Région. En 1990 il fonde la troupe des Carboni dans le quartier du Panier, où il montera Molière, Hugo, Shakespeare. Il deviendra en 1998 vice-président d’Avignon et Compagnies pour le off, puis il créera le théâtre ambulant la Posada, le Funny Music avant d’être nommé en septembre dernier directeur du Studio International de Paris. Il est professeur à Aix-en-Provence.
Anthony Joubert – Grégory Benchenafi
Autour de Fred Muhl Valentin qui a tout signé : adaptation, mise en scène, scénographie et costumes, dirigés musicalement par Amandine Flé et Djongo, on retrouve une jolie brochette de jeunes artistes comme l’Arlésien Anthony Joubert, humoriste, comédien et chanteur dont on connaît entre autre les one man shows et le duo avec Eric Collado. Le marseillais.
Gregory Benchenafi, chanteur, comédien, auteur, metteur en scène, bercé par les opérettes et les comédies musicale qu’il a beaucoup jouées, il a démarré avec l’équipe de Roger Louret et fut entre autre Mike Brant dans le spectacle musical dédié à cet artiste.
Roxane le Texier – Julia Duchaussoy
La belge Roxane Le Texier, que l’on a pu voir dans « Mozart, l’opéra rock » ou « 1789, les amants de la Bastille ». Chanteuse et comédienne elle joue également dans la pièce d’Eric-Emmanuel Schmit « Hôtel des deux mondes ».
Julia Duchaussoy, digne fille de ses parents, mon amie Corinne le Poulain, hélas disparue et Michel Duchaussoy, elle débute au TNP avec Roger Planchon puis on la verra auprès de Dany Boon dans son spectacle « La vie de chantier », dans la série « Capitaine Marleau » et surtout elle est la créatrice d’un festival de Théâtre qu’elle dirige à Vaison la Romaine.
L’ardennais Jules Grison, lui, a été bercé par Brel, Bécaud, Aznavour a qui il a dédié un spectacle avec lequel il tourne (Il a fait halte au Théâtre Galli) intitulé « Formidable ». Il fut le Roméo de « Romé et Juliette », est aussi passé par Roger Louret et retrouve sur « Trois de la marine », son complice Grégory Benchenafi avec qui il a créé un spectacle musical pour enfants : « Le monde de Zazo ».
Fred Lamia est marseillais. Après avoir été animateur de club de vacances, il étudie le chant à Nice, rencontre Frédéric Muhl et entre dans sa compagnie les Carboni. Il jouera dans la pièce à succès « Le clan des divorcées » mais aussi du Guitry, du Techekhov pour revenir dans l’opérette « Un de la Canebière ».
Sophie Tellier est danseuse, chorégraphe, comédienne, chanteuse. Elle a travaillé à l’Opéra de Paris, avec Roland Petit, Mylène Farmer dont elle fut la chorégraphe, et s’est toujours partagée entre danse, théâtre et musique, jouant Feydeau et Offenbach, Shakespeare et Prokofiev, Sophocle et Jérôme Savary… On ne peut plus éclectique ! Elle sera même la collaboratrice de Julia Migenes pour la première mise en scène de celle-ci pour « Le barbier de Séville »
Enfin, notre toulonnaise Barbara Laurent, qui a fait ses classes chez Pascal Sevran, qui a rendu hommage à Brel, Barbara, Dalida. On a pu aussi la voir dans des séries comme « Section de recherches » « Caïn » et au cinéma dans « Marius » et « Fanny » de Daniel Auteuil. Avec Frédéric Muhl elle créé « Mon cabaret marseillais » et joue dans une comédie musicale romantique qu’elle a écrit « Mes ex », mise en scène par l’incontournable Grégory Benchenafi !
Comme on le voit, la distribution est belle et talentueuses pour redonner vie à cette inénarrable opérette.
L’histoire retrace les aventures sentimentales et grotesques de trois matelots de « L’Indomptable ». Au fil d’une bordée qu’ils veulent tirer à Toulon, Antonin, Favouille et Papillote se voient entraînés à la suite de l’intrigante Dora et de l’homme aux lunettes noires dans une cascade de péripéties. Documents secrets, bébé voyageur, ballets burlesques des blanchisseuses se mêlent à la musique ingénieuse de Vincent Scotto.
La soirée du 31 décembre est complète, par contre il reste de la place pour celle du 1er janvier à 16h!
Tarif unique 35€ : spectacle et champagne
Réservations au 04 94 42 71 01 et sur www.espacecomedia.com
Sanary – Théâtre Galli
Jeanfi JANSSENS, le steward devenu comédien
Comme Dutronc, « toute sa vie il a rêvé d’être une hôtesse de l’air »… Et d’entrée de jeu, il nous avoue être arrivé à être une hôtesse de l’air… avec des c…lles !
Et à partir de là, de nous raconter son ascension dans le ciel du monde entier, ses péripéties avec les passagers et Dieu sait s’il a des anecdotes à nous raconter, qu’il a notées sur son propre journal de bord… Et c’est du vécu, du premier jour dans sa compagnie jusqu’à sa démission pour cause d’humour. Humour qu’il nous offre durant une heure et demi sans répit avec une énergie, une faconde venue du ch’ti qu’il est et dont il a gardé l’accent et quelques expressions qui vont faire mourir de rire la salle pleine du théâtre Galli.
Et puis, comme il est cash et… ne s’en cache pas, il nous raconte comment ses parents ont appris et digéré le fait d’avoir une Marie Toutoule – expression pour dire gay en ch’ti – qui en plus, leur présente son petit ami allemand nommé Ahmed ! D’autant qu’ils avaient déjà dû connaître cette situation avec sa sœur qui est lesbienne ! A mourir de rire tant il est expressif dans la façon d’imiter sa mère, son père et sa sœur… Oh Oh… C’était pas vraiment le bonheur pour eux si ça l’a été pour nous ! Avoir une fille conducteur de poids lourds et un fils hôtesse de l’air… Le monde à l’envers !
Sur scène il raconte, il mime, il rit beaucoup, il danse… restes minimalistes de son passage à « Danse avec les stars ».
Mais il est réaliste et s’il est resté six semaines dans cette émission, malgré les critiques acerbes du jury, il sait que ce n’est que parce que les gens et le public qui l’aiment ont voté en masse… jusqu’à ce que ne soit plus crédible du tout !
Autre sketch irrésistible lorsque, vêtue en hôtesse de l’air, il fait passer les tests aux futurs stewards et hôtesse, en prenant un spectateur dans la salle. Et encore cette hôtesse qui n’a plus d’âge et qui se cramponne au chariot comme si c’était un déambulateur à roulettes.
En passant il remercie Stéphane Plaza qui est devenu son ami (faute de mieux… il n’est pas pédé nous assure-t-il !) après lui avoir trouvé un appartement alors qu’il était fauché pour la Nième fois à la suite de séparations d’amants malintentionnés. Il remercie aussi Laurent Ruquier qui l’a beaucoup aidé (sans liaison !) et l’a invité à entrer à son émission « Les grosses têtes ».
En fait, il nous raconte sa vie qui est loin d’être triste et nous a fait hurler de rire durant tout le spectacle.
Après celui-ci, il nous a été difficile de faire une interview, d’abord parce qu’il répond à toutes les questions qu’on pourrait se poser durant une heure et demi et puis parce qu’une bonne partie de sa famille était là dans la salle, ainsi qu’une des premières hôtesse de l’air avec qui il avait travaillé.
Des retrouvaille familiales donc, dans lesquelles il m’englobe et me remerciant d’être venu, m’embrassant, me tutoyant comme si nous nous étions toujours connus.
Simplicité, gentillesse, sourire permanent… Ce nouveau petit elfe de l’humour est bien sympathique.
D’autant qu’après ça, il est encore allé discuter avec le public qui l’attendait, n’étant pas avare de selfies et de dédicaces de son livre.
Son livre, paru chez Michel Lafon, s’intitule « Le carnet de bord de Jeanfi ». Prolongement de son spectacle, on y retrouve blagues et anecdotes, récits de voyages car il a fait le tour du monde, on apprend plein de choses sur la vie d’un avion, il y a des jeux, des quiz et l’on se marre tout autant que durant son one ma show.
Enfin un humoriste qui sort de l’ordinaire et qui, malgré quelques propos à ne pas laisser dans les chastes oreille d’enfants. Et il y en avait au premier rang, à son grande confusion. Mais le sketch sur son escale asiatique dans un club échangiste, avec plein de mimiques afin de pas employer certains mots, c’est du grand art !
« Jeanfi décolle » est le titre de ce spectacle qui nous a fait décoller avec lui sur les cimes du rire.
Jacques Brachet
Toulon – Hôtel Départemental des Arts
Centre d’art du Var, 30 ans et après…
La réalisation de cette exposition « 30 ans et après… » est un événement culturel de première importance par le fait qu’elle rend hommage à une association, Elstir, qui œuvre depuis 30 ans à la création artistique ; exposition qui permet également de nous familiariser avec la création artistique d’aujourd’hui. D’entrée on peut dire qu’elle sera un jalon de référence dans la création artistique de la région, et pas seulement.
Elstir, qui donne son nom à l’association, est le nom du peintre idéal inventé par Marcel Proust dans « A la recherche du temps perdu ».
C’est une association loi 1901 créée à Toulon le 17 janvier 1986, par le peintre Michel Dufresne, entouré de quelques plasticiens et amateurs d’art, ceux-là même qui, en 1983, avaient conçu avec le Docteur Gérard Estragon le « Rendez-vous Varois des Jeunes Plasticiens » à la Maison de la culture de Toulon. Le premier événement d’Elstir eut lieu en 1988.
Les objectifs d’Elstir sont « de promouvoir l’Art Contemporain dans toute sa diversité et de faire connaître les jeunes plasticiens ».
A l’occasion de cette exposition nous avons rencontré son Commissaire, Raoul Hébréard, plasticien français vivant dans le Var. Il est tout à la fois peintre, vidéaste, sculpteur, metteur en scène, performer, écrivain, éditeur. Il expose depuis les années 80. Ses interventions se comptent par dizaines en France et ailleurs.
Quels sont vos rapports avec Elstir ?
Je n’ai jamais ni postulé ni participé à Elstir en tant qu’artiste. Je suis allé voir une expo dans les années 90 mais je n’ai pas été intéressé. Par contre depuis la présidence de Valérie Duquesne, il y a une quinzaine d’années, j’ai trouvé la démarche plus intéressante. Les rapports sont devenus plus fréquents et plus intenses quand Valérie m’a confié que la Ville de La Garde ne voulait plus accueillir Elstir. Valérie était en recherche d’un lieu. Comme j’avais des ateliers d’art et d’informatique à Saint-Raphaël, et que j’étais inclus dans la ville de longue date, j’ai approché l’ADAC pour lui proposer d’accueillir Elstir, ce qui fut fait de bonne grâce. C’est alors qu’Elstir m’a demandé d’être président. Ce que j’ai accepté volontiers ayant une propension à regarder le boulot des artistes avec une acuité un peu particulière, pas dans la finalité du boulot, mais dans la perception de leur façon de travailler. Elstir a trouvé mes analyses pertinentes et m’a demandé si je voulais à nouveau assurer la présidence ; j’ai dit que je ne voulais pas être président à vie comme en Corée du Nord, mais que je voulais bien être membre du jury pour essayer de leur amener des directeurs de centres d’Art afin d’élargir le champ d’action et aider les artistes à se faire connaître. Cela les a intéressés.
Comment et par qui est venue l’idée de fêter les 30 ans ?
Il y a trois ou quatre ans, Valérie Duquesne a émis l’idée de faire quelque chose pour les 30 ans d’Elstir. Au cours d’un vernissage à Aix-en-Provence nous avons rencontré Ricardo Vazquez, directeur de la Culture à l’Hôtel des Arts de Toulon, qui a été intéressé, et a finalement décidé d’héberger cette exposition à l’Hôtel Départemental des Arts. Et tout naturellement tous deux m’ont demandé d’être le commissaire de l’exposition, ce que j’ai accepté avec enthousiasme.
Je suppose qu’un tel projet est un travail immense et complexe. Tout d’abord comment s’est effectué le choix des artistes présentés ?
Je me suis d’abord intéressé à ce qui s’était passé à Elstir pendant ces 30 ans. J’ai été surpris par le nombre d’artistes qui ont postulé, qui ont été acceptés, nominés. Je me suis aperçu que parmi les artistes qui avaient été couronnés par des prix, un certain nombre avait abandonné, que d’autres n’avaient pas fait grand chose, bref le temps avait fait le partage. Alors nous avons choisi parmi les nominés, sans tenir compte des récompenses. Tout est relatif en art. Finalement nous en avons recensé 25 dont le travail avait un niveau suffisant pour passer à l’Hôtel des Arts, qui est un centre d’art national, voire international. C’est un centre d’art contemporain, qui a donc des exigences particulières. Mais est-ce que l’Hôtel des Arts pouvait accueillir 25 artistes. En accord avec le centre d’art nous avons décidé d’accueillir un seul artiste par salle, pour avoir un impact plus important. Je n’aurais pas accepté le commissariat avec plusieurs artistes par salle, on risquait le capharnaüm, le fourre-tout ; je n’en voyais pas l’intérêt.
Y eut-il un jury pour le choix final ?
Non. Après avoir vu les 25 artistes j’ai proposé une articulation pluri-disciplinaire, c’est-à-dire que toutes les pratiques de l’art contemporain soient représentées : peinture, dessin, sculpture, installation, photo, vidéo. Afin de composer un voyage dans le territoire de l’Hôtel des Arts où l’on pouvait être surpris par chaque pièce, par les disciplines différentes et l’engagement des artistes. Cela s’est fort bien passé. Les artistes m’ont fait confiance, dans un dialogue fort intéressant. Il faudrait demander aux artistes ce qu’ils en pensent, évidemment. Mais grosso-modo tout monde était d’accord sur le principe. J’assume totalement la responsabilité des choix. Il est certain que parmi ceux qui n’ont pas été choisis il y a des mécontents. J’avais 12 salles à ma disposition j’ai donc choisi 12 artistes.
Si j’ai bien compris les œuvres ont été conçues spécialement pour cette exposition ?
Oui. On ne voulait pas exposer des œuvres d’atelier, ou qui avaient déjà été exposées, mais faire une création par salle, chacune réalisée pour l’Hôtel des Arts. Il n’y a donc que des œuvres originales.
Quel a été le temps imparti pour ces créations ?
Environ un an et demi. J’avais carte blanche pour dialoguer avec les artistes. J’ai agi en commissaire d’exposition, c’est-à-dire que je ne me suis occupé ni de la technique, ni de l’administration, mais quand il y avait un problème je faisais le relais avec l’institution. C’était des dialogues très riches avec la plupart des artistes.
Je suppose qu’il faut du métier pour « accorder tous ces violons » ?
J’ai déjà une grande expérience des installations, des accrochages, de l’écriture sur les œuvres d’artistes, et des mouvements divers. L’accrochage est très important pour donner à une œuvre tout son poids expressif. Il faut surtout maîtriser le rapport à l’éclairage, c’est le plus important.
Certains artistes sont sensibles à l’éclairage et m’ont aidé dans la mise en lumière de leurs œuvres. D’autres y étaient moins sensibles, ils ont découvert l’importance de la chose, si bien que nous avons pu aboutir en travaillant ensemble.
Paradoxalement c’est comme si j’avais fait une exposition personnelle. Les rapports entre tous les participants ont été très riches d’échanges et j’en retire un plaisir immense. Les moments d’accrochage, dans le partage du travail, ont été les plus forts quant aux rapports humains. Je faisais le lien entre les artistes qui ne se connaissaient pas. J’ai été étonné par la fluidité, par l’ambiance qui régnait entre nous, très chaleureuse.
Dès le premier abord on s’aperçoit que l’Hôtel des Arts a été pris dans son ensemble, que chaque pièce est un élément du tout. Au point de vue technique, comment cela s’est-il passé ?
Les techniciens ont été formidables, pas avares de leur temps, donnant le meilleur d’eux-mêmes. J’ai senti qu’ils prenaient plaisir à faire ce travail. J’ai rarement rencontré une telle aide pour un accrochage. Des supers mecs, et filles ! A l’écoute et super professionnels.
Merci à Céline Ricci, responsable HDA, Geneviève Cini, responsable de la mise en œuvre, Gérald Driancourt, agent technique, et Laurent Dene, régisseur et leurs équipes.
(On peut se rendre compte du travail à la vue des photos.)
Y aura-t-il un catalogue de l’exposition ?
Oui, Valérie Duquesne s’est battue pour faire éditer un catalogue qui devrait paraître mi-janvier. Un catalogue qui va montrer le travail in situ, avec les photos des œuvres de l’exposition. On s’est posé la question des textes : est-ce que les artistes demandent à des personnalités des arts de leur écrire un texte, idée retenue. Et chaque artiste a produit un texte court pour se présenter.
Qui a eu l’idée du titre : » 30 ans et après »…
C’est moi qui l’ai trouvé, c’est venu dans la discussion. J’ai dit Elstir a 30 ans, mais est-ce que ça va continuer?
Je voudrais ajouter que l’action de Valérie Duquesne est pour beaucoup dans la réussite de cette exposition.
Je voudrais aussi saluer et remercier le directeur de l’Hôtel Départemental des Arts, Ricardo Vazquez, qui m’a fait une confiance absolue et a tout mis en œuvre pour faciliter le travail.
Serge Baudot
Rien de mieux pour donner une image complète des idées qui ont amené à la réalisation de cette exposition, et des buts à atteindre, que de citer une partie du texte de présentation du Commissaire de cette exposition :
« Aujourd’hui l’exposition à l’Hôtel des Arts de Toulon, reflète par le choix des artistes sélectionnés, un panorama transgénérationnel de la pratique artistique. L’absence d’une thématique particulière de l’exposition, procure une lecture et une connaissance précise des travaux de chacun des douze artistes. L’Hôtel des Arts par son architecture (neuf salles fermées, deux larges corridors et un grand escalier) dresse un “territoire“ où l’idée d’un Voyage/Promenade pluridisciplinaire s’exprime comme une évidence. Comme commissaire de l’exposition, j’ai voulu en accord avec l’équipe de l’Hôtel des Arts, présenter différentes disciplines de la pratique artistique. Les douze artistes sélectionnés témoignent de ce vaste paysage des possibles. Ils présentent tous des pièces inédites et produites pour cette manifestation. Installations/Sculptures, Peintures, Dessins, Vidéos, Photographies sont au rendez vous. La multiplicité des univers proposés, au-delà de leur propre identité plastique, perceptuelle, temporelle, générationnelle, offre une globalité de lecture où la linéarité s’absente. J’ai voulu par l’attribution des espaces de création à chacun des artistes, produire une écriture de l’exposition qui puisse proposer au visiteur de devenir l’acteur de son propre Voyage/Promenade, en pénétrant l’architecture de l’Hôtel des Arts ».
Raoul Hébréard – octobre 2018
Artistes invités : Paolo Boosten, Florian Bruno, Corinne De Battista, Léna Durr, Jérémy Laffon, Sophie Menuet, Alain Pontarelli, Cédric Ponti, Johanna Quillet, Nicolas Rubinstein, Moussa Sarr, Solange Triger
Exposition à Hôtel Départemental des Arts, Centre d’Art du Var – 236 Bd Maréchal Leclerc, Toulon. Visible jusqu’au 24 février 2019 du mardi au dimanche de 10 à 18h
Entrée libre. Tel : 04 83 95 18 40