Caroline, Danièle Thompson, Jean-Louis Tixier, Stéphan Guérard
Il était une fois un grand jeune homme amoureux du cinéma. Ses idoles : Gérard Oury et Louis de Funès. Depuis des années il collectionne photos, documents, courriers, affiches, objets. Et pour cela, il n’hésite pas à appeler réalisateurs, comédiens, techniciens, scriptes, costumiers, amis, famille pour avoir des témoignages qu’il emmagasine comme des trésors de guerre.
Travaillant à la Ciotat, il a, depuis longtemps, le rêve de rendre hommage à ses idoles.
Et voilà que son rêve se réalise grâce à Jean-Louis Tixier, adjoint aux affaires culturelles et à Patrick Boré, maire de la Ciotat, chez qui il a fait le forcing, qui l’ont écouté et qui, du coup, ont accepté de rendre hommage de belle façon à Gérard Oury : en nommant une place du nom de ce grand réalisateur et en même temps, de proposer une exposition à la Chapelle des Pénitents Bleus avec tous les trésors amassés par ce jeune homme nommé Stéphan Guérard.
Et c’est samedi dernier que la plaque fut dévoilée par le maire, son adjoint et la présence de Danièle Thompson, la fille de Gérard Oury et Caroline, la fille de celle-ci.
La fête avait commencé la veille dans la mythique salle de l’Eden, premier cinéma du monde élevé par les frères Lumières.
La soirée était animée par Henry-Jean Servat, la mémoire du cinéma, qui présenta également ce film tourné pour la télévision « Les trois glorieuses », glorieuses qui ne sont autres que les trois plus grandes stars d’après-guerre : Danielle Darrieux, Micheline Presle et Michèle Morgan, qui fut la compagne de Gérard Oury.
Le lendemain donc, avait lieu l’inauguration et nous eûmes droit à une aubade de l’orchestre du Conservatoire de la Ciotat, qui, pour la circonstance, offrit des musiques de Vladimir Cosma, l’un des compositeurs attitré du réalisateur, à qui l’on doit entre autre »L’as des as » ou « Rabi Jacob ».
Puis Danièle Thompson et Patrick Boré découvrirent la plaque, officialisant le nom de cette jolie place située tout à côté de l’Eden.
Danièle Thomson fut très brève, très touchée que cette ville mythique du cinéma rende hommage à son père et remerciant Stéphan Guérard pour l’amour qu’il portait à son père. Le maire ajouta que les films de Gérard Oury font aujourd’hui partie du patrimoine du cinéma français, qui ont déjà couvert quatre générations de spectateurs et qui sont aujourd’hui inscrit dans la mémoire collective.
« Il avait – dit-il encore – le plaisir de faire plaisir, nous faisant oublier ennuis et problèmes le temps d’un film et son oeuvre est une thérapie subtile du bien être. C’est une icône contre qui le temps n’est rien. Il a su transmettre cet amour du métier à sa fille ainsi qu’à son petit-fils Christopher. Seule Caroline n’a pas suivi cette voie ».
Jean-Louis Tixier lut une très belle lettre de Gérard Oury à propos de son comique « différent et sérieux » et remerciant Stéphan , à l’origine de ce projet.
Un apéritif réunissant tous les participants, eut lieu dans la cour de l’Eden avant qu’Henry-Jean Servat, maître de cérémonie, ne présente un film de Gérard Oury, datant de 1962 « Le crime ne paie pas », son troisième film réunissant le nec plus ultra des comédiens d’alors : Edwige Feuillère, Michèle Morgan, Danièle Darrieux, Annie Girardot, Philippe Noiret, Gino Servi, Pierre Brasseur et un débutant nommé Louis de Funès.
Ce fut une belle journée chargée d’émotion et aujourd’hui, Gérard Oury est venu rejoindre deux autres grands réalisateurs qui ont déjà leur place à la Ciotat : Jean-Pierre Melville et Henri Verneuil, faisant réellement de cette ville la ville du cinéma par excellence.
Jacques Brachet