Archives mensuelles : juin 2018

Six-Fours – Six N’étoiles
Audrey LAMY une reum explosive !

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Photo Marc Brossaert

Fanny (Audrey Lamy) est la mère-poule par excellence. Elle surprotège son fils Arthur, 9 ans (Charlie Langendries), ce que lui reprochent son mari (Florent Peyre) et ses amis.
Le problème va s’amplifier lorsqu’elle s’aperçoit qu’Arthur est harcelé par trois camarades de classe. Les parents des trois gosses, la prof et même son père ne réagissent pas. Elle va alors partir en guerre en leur inventant des tours pendables, digne d’une sale gosse, pire qu’eux, jusqu’à leur faire manger des tartes au caca ! Et jusqu’à ce que les parents découvrent le pot aux roses.

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Frédéric Quiring, comédien passé à la réalisation avec un premier film intitulé « Sales gosses », les gosses en question étant des personnes âgées, nous offre ici son second film « Ma reum », un film où cette fois les sales gosses sont des enfants et surtout un film à 200 à l’heure où l’on retrouve une Audrey Lamy débordante d’énergie (à côté, Marion de « Scènes de ménages » est un ange !), totalement foldingue et enragée pour sauver sa progéniture qui n’en demande pas tant et veut s’en sortir tout seul. Florent Peyre quant à lui, loin de ses réparties et de son humour dans les émissions TV ou ses one man shows, est un père cool qui aime sa famille, qui prend du recul par rapport à la folie de sa femme, tout en retenue et sobriété.
C’est, disons-le, un film pour enfants mais où toute la famille trouve son compte car les gags sont irrésistibles et inventifs, un peu comme dans des cartoons, avec de jolis moments d’émotion dans la dernière partie du film et, avouons-le, nous retrouvons nos âmes d’enfants avec les vengeances successives que Fanny s’ingénie à trouver et dont on attend chaque fois le résultat. Notons une scène d’anthologie avec Joey Starr en redresseur d’enfants à problèmes, hilarant, Michèle Moretti en super-mamy des réseaux sociaux (déjà vue dans « Salles gosses ») et un Max Boublil à côté de la plaque et très convaincant !
Une fois de plus, c’est le Six N’étoiles qui a fait l’actualité en recevant Audrey Lamy, Florent Peyre et Frédéric Quiring pour une rencontre qui n’a pas engendré la tristesse, Florent étant au mieux de sa forme pour lancer des vannes avec son humour et sa répartie digne d’une mitraillette !

F G H

Frédéric, après vous en être pris aux « vieux », vous voilà avec d’autres sales gosses beaucoup plus jeunes !
Vous savez, c’est un peu la même chose car « mes vieux » avaient gardé une âme d’enfants terribles et j’ai traité ce second film de la même manière. Mais cette fois, le sujet est plus axé sur cette mère et jusqu’où elle peut aller pour protéger son enfant. Fanny est une jeune femme qui est restée proche de la petite fille qu’elle était, qui a une imagination débordante pour préparer des coups fumants de sale gamine. Elle glisse sur une pente régressive.
Jusqu’à leur faire manger du caca !
Mais ce sont des saloperies que peuvent faire des enfants un peu inventifs et vicieux ! Ce sont des choses que j’ai inventées en me mettant dans la peau d’un enfant de 10 ans !
Le choix d’Audrey Lamy ?
J’avais très envie de travailler avec elle car j’aime son énergie parfois violente qui correspondait au rôle mais en plus, je devinais, derrière tout ça, beaucoup de tendresse, de douceur, de générosité… Et je ne me suis pas trompé !
Et Florent Peyre ?
Nous nous connaissons depuis longtemps et là, je savais ce que j’allais trouver derrière l’humoriste toujours prêt à faire un bon mot. Il y a chez lui, en sous-marin, une force tranquille. Il a un côté rassurant et je savais qu’il montrerait une belle image paternelle. »

Pendant tout ce temps, le Florent en question n’arrête pas d’intervenir pour nous balancer une saillie car c’est chez lui une seconde nature… Et évidemment, on entre à chaque fois dans son jeu.
Audrey, qu’est-ce qui vous a embarquée dans cette histoire ?
Je suis maman et, sans aller aux extrêmes comme Marion, je pense que je serais capable de faire beaucoup de choses, d’aller très loin, pour protéger mon enfant. Mais lorsque j’ai lu le scénario j’ai aimé son côté à la fois drôle, déjanté mais aussi émouvant. J’ai aimé le tempo de l’histoire et surtout l’univers de Fred. En fait, je ne me suis pas posé de questions, je me suis laissée aller dans le rôle de cette mère possessive qui peut dépasser les limites pour défendre son enfant. Le personnage est fort, l’écriture déjà bien installée, c’est un sujet grave que le harcèlement mais le film reste une comédie.
Quel réalisateur est Frédéric ?
C’est un réalisateur très exigeant et nous avons beaucoup travaillé en amont pour que tout soit bien en place car une comédie ne permet pas d’à peu près. Et puis il y avait cinq enfants à gérer. Il nous donne un texte, des éléments très précis qu’il faut jouer avec une certaine énergie.
Et vous, Florent ?
Il a une grande qualité : il sait s’entourer d’excellents comédiens… surtout moi !
Ceci dit, c’est un réalisateur très proche des acteurs car il l’est aussi. Il reste très ouvert à nos idées, à nos propositions et tout se fait toujours dans la simplicité, la bonne humeur, car on a beaucoup ri durant ces deux mois. Et il a même pleuré car il est très bon public et dans les scènes émouvantes je lui ai vu la larme à l’œil !
– Je reprends ses dires – ajoute Frédéric – car j’avais affaire à de très bons comédiens, qui plus est fédérateurs et généreux. Je sais précisément ce que je veux mais lorsque je l’ai obtenu, je suis ouvert à toute proposition jusqu’à la tourner si je la sens meilleure que la mienne. Si c’est meilleur, je m’incline.

J K
Photo Marc Brossaert

Comment ça s’est passé avec les gosses, Frédéric ?
J’avoue qu’au départ j’appréhendais d’avoir cinq gosses à gérer sur le plateau. Mais ils ont été très pro et quelquefois c’est eux qui me demandaient de refaire une scène. Mais c’est vrai que les enfants sont souvent très bons dès la première prise car ils y vont franco sans se fatiguer l’esprit à savoir ce qu’ils font. C’est instinctif et souvent moins bien aux prises suivantes qu’à la première. D’autant qu’ils se fatiguent plus vite.
– C’est vrai -ajoute Audrey – qu’avec eux il faut être plus attentif, plus concentré afin de ne pas les faire rejouer trop longtemps. Il faut donc être aussi efficaces qu’eux dès la première prise.
Florent vous êtes un père un peu en retrait, très nuancé, loin des personnages dans lesquels on vous connaît…
C’est ce qui m’a plus dans ce rôle qui est loin de ce que je fais d’habitude. Pourtant dans la vie, outre que je rigole beaucoup, je suis un véritable papa poule… presque une maman ! Et là, jouer dans le recul, dans l’émotion, ça m’a beaucoup plu et lorsqu’on a un réalisateur comme Fred, ça incite à s’investir beaucoup plus et ça aide à progresser. Sans compter qu’on a vécu en vase clos en Belgique, durant deux mois et que ça a créé des lien,s… On a même dormi ensemble (Non… je rigole !). Mais on s’est beaucoup amusé.
– C’est vrai -ajoute Audrey – que tourner loin de Paris fait qu’on vit ensemble en vase clos, on ne se déconnecte pas, on n’est pas distrait par autre chose. Ainsi des liens très forts se sont tissés entre nous.
– Et quel plaisir – de rajouter Fred – de se retrouver pour la tournée-promo. J’attendais ça avec impatience !
– Tu dis ça – dit Florent – parce que tu en est au début ! Peut-être qu’à la fin on ne se supportera plus !

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Alors, les projets de chacun : Frédéric ?
Le temps de faire la promo, que le film sorte et je vais me lancer sur un autre film.
Que devient le comédien ?
Pour moi c’est terminé, je vais me consacrer à l’écriture et à la réalisation.
Et vous Audrey, pourquoi avoir arrêté « Scènes de ménages » ?
Deux chiffres : 10 ans, 4500 sketches ! J’avais envie d’autre chose. Le personnage ne vieillit pas… moi, si ! Il était temps que je parte, même si la production me facilitait la tâche pour tourner où jouer au théâtre. J’avais envie de partir au bon moment et le moment était venu.
Et alors ?
Alors le 9 janvier sortira le film d’Allan Mauduit « Rebelles » avec Cécile de France et Yolande Moreau. Devrait aussi sortir « Les invisibles » de Louis-Julien Petit avec Corinne Masiero.
Et vous Florent… Le théâtre, la télé ?
Ce sera la télé où je vais tourner une série pour M6, émanant du film « Papa ou maman ». Ce sera le même titre. »
Et les voilà partis vers le public devant une salle comble qui a adoré le film et leur a fait une ovation. Plein de gosses avaient des questions à poser. Et par-dessus tout ça, chose rarissime aujourd’hui avec les artistes, durant une heure ils se sont partagés entres selfies et dédicaces dans une ambiance aussi chahuteuse que chaleureuse.
Nous avons vraiment passé une belle journée !

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Jacques Brachet

Six-Fours : Les associations à l’honneur

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Pour la troisième année consécutive, les présidents d’associations six-fournaises étaient réunies par leur maire, Jean-Sébastien Vialatte, afin de les honorer et de les remercier de la vie culturelle, sportive, caritative, festive qu’elles apportent à la ville.
C’est – enfin ! – sous un chaud soleil de juin, dans ce magnifique cadre qu’est la Maison du Cygne qui vient de recevoir le label de « Jardin Remarquable », que le maire et nombre de ses élus, les recevaient pour un buffet déjeunatoire pris au milieu d’une végétation luxuriante et de sculptures monumentales, dans une ambiance on ne peut plus cordiale et amicale.
« C’est avec un plaisir toujours aussi vif que je m’adresse à vous – confirma Jean-Sébastien Vialatte – pour vous témoigner ma reconnaissance pour votre engagement au sein de notre commune. Sans vous, sans votre dévouement, sans votre générosité, sans votre envie de partager votre passion, le tissu associatif ne serait pas aussi dynamique et notre commune ne serait pas tout à fait celle où il fait bon vivre »
Il les assura de son soutien, qu’il soit financier ou logistique car la vie associative est un maillon indispensable du bien vivre ensemble.
C’est, rappelait-il, pas moins de 231 manifestations que les associations ont créé, animé, organisé.
« A l’heure où notre société est en proie au doute, à l’individualisme, l’action bénévole qui est la vôtre, prend un sens supplémentaire »
Il devait ajouter qu’il était aujourd’hui important de partager ses forces et de mutualiser ses talents afin de mieux répondre aux aspirations de nos concitoyens.
Il évoqua également ce lieu magique qui est à la fois un lieu d’art, de patrimoine, qui, lorsque la Mairie l’avait acquis à son propriétaire Romain Boyer, n’était qu’une ruine, qui est aujourd’hui un fleuron de la ville qui accueille 50.000 visiteurs par an et qui a rejoint les 419 parcs et jardins remarquables de France, les 48 de la région PACA, les 11 jardins varois labellisés et… le seul entre Toulon et Marseille !
Après ce joli moment de détente au milieu d’arbres, de fleurs et de légumes le comédien Luc Desroches devait présenter, en début d’après-midi, un spectacle en plein air, comme au temps de Molière à qui il rendait hommage avec son spectacle « hashtag Molière » sous un soleil et une chaleur enfin revenus.
Prochaine étape : ce chemin piétonnier et initiatique qui partira de la Maison du Cygne pour rejoindre par la Coudoulière, le parc de la Méditerranée, la batterie du Cap Nègre, le petit port et les plages.

B

La saison se termine donc avant que ne démarrent les festivités de l’été dont, en point d’orgue, le festival de Musique qui se tiendra entre la Tour Royale à Toulon et la Collégiale St Pierre de Six-Fours, sans oublier le parc Jean Robert et, justement, le parc de la Méditerranée, où l’on retrouvera, toujours avec le même plaisir puisqu’il est devenu en quelque sorte le sociétaire des lieux, le musicien et chef d’orchestre Jean-Christophe Spinosi et son orchestre, l’ensemble Matheus qui se partagera entre la collégiale où il nous offrira des concerts classiques et les jardins où l’orchestre jouera du jazz et le concert devenu aujourd’hui incontournable « Barock’n’roll »
Encore de beaux moments à partager;

Jacques Brachet

ART & VIN… VINGT ANS!

Logo

Il y a déjà vingt ans que, tous les étés, nous parcourons domaines et châteaux, caves et vignobles de notre région, pour découvrir à la fois des millésimes de nos viticulteurs, qui en ont fait le fer de lance de notre agriculture, mais aussi de beaux artistes, plasticiens, photographes, peintres, sculpteurs qui s’y installent pour l’été afin de mieux se faire connaître.
Ce sont de beaux moments de découvertes, de rencontres, de convivialité, culture et agriculture mêlées, mettant tous nos sens en éveil.
Il y a donc 20 ans que cet événement, baptisé « Art & Vin », a été créé par la Fédération des Vignerons Indépendants du Var sur une idée d’Alain Baccino, viticulteur, propriétaire du domaine des Perceides à Cuers, président de la Chambre d’Agriculture du Var.
L’idée était que les viticulteurs invitent des artistes à exposer tout l’été dans leurs caves ou divers lieux de son domaine (et même dans les vignes où les champs pour les sculptures monumentales). Ainsi, faisant d’une pierre deux coups, les visiteurs découvraient à la fois trois couleurs de vin qui portent haut les couleurs de notre région et des artistes talentueux qui se font ainsi connaître.

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Alain Baccino – Hélène Audibert – Christophe Durdilly

Pour les 20 ans, Toulon, qui n’a évidemment pas de domaines en ville, voulaient être de la fête et inaugurer ce millésime viticole et artistique. Hélas, s’il y eut du vin, il y eut aussi de l’eau mais la pluie n’empêcha en rien la fête de se dérouler, grâce à l’appui de la municipalité et surtout d’Hélène Audibert, adjointe au Maire, qui se donne corps et âme pour la rénovation de la ville, sa réhabilitation et son animation.
Ainsi sont nés de nombreuses galeries, des lieux d’exposition, des échoppes et nombre d’entre eux ont participé à cette fête.
Tout commença à 17 heures où le beau lieu culturel qu’est le Port des Créateurs au Centre-ville et son animateur Julien Carbone, (également directeur de l’espace Metaxu) nous recevait, non pas sur la place, faute au temps, mais à l’intérieur. L’on y retrouvait Hélène Audibert, Alain Baccino et son successeur Christophe Durdilly, ainsi que nombre d’artistes et de viticulteurs.
Julien Carbone nous expliqua que ce lieu de culture avait pour vocation d’accompagner les artistes et les associations artistiques dans le but de les faire connaître mais aussi de les aider dans diverses démarches administratives. A ce jour, 40 associations et une dizaine d’artistes y viennent en toute liberté.
Hélène Audibert nous expliqua son but qui est, – aidée de Benoît Pelletier, conseiller municipal – de rendre vivant et attractif un centre ville qui avait été déserté, qui reprend aujourd’hui vie et vigueur et pour elle, c’était un grand bonheur que de recevoir cette manifestation pour trois jours de festivités.

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Julien Carbone – Le trio Djangologie

Christophe Durdilly devait d’abord rendre hommage à Alain Baccino et aux autres présidents qui suivirent, précisant qu’aujourd’hui, l’association des Vignerons Indépendants, qui a, elle, deux fois vingt ans, regroupe 83 vignobles du Var, des Alpes de Haute Provence, des Bouches du Rhône et des Alpes Maritimes. Forte de ses 415 adhérents, elle a un credo :
– Cultiver sa vigne en respectant son terroir,
– Faire soi-même son vin dans sa cave, un vin artisanal et unique,
– Vendre directement son vin chez soi, à ses clients, selon le circuit de distribution qu’il a choisi, en partageant sa passion.
Alain Baccino devait clore ces discours en avouant qu’il y a vingt ans, la mise au point de l’événement fut laborieuse et n’alla pas sans difficulté mais aujourd’hui, l’excellence des vignobles, sur le Var entre autres, qui pour lui, est « le plus beau département de France » et des artistes qui s’y sont associés a fait de cette animation, l’un des plus beaux événements de l’été, mettant en communication vignerons, artistes et public pour de belles découvertes.
L’événement « Art & Vin » regroupera donc cette année 70 domaines sur lesquels se répartiront une centaine d’artistes, « le blanc » étant le thème de cette année.
Le blanc, que l’on put aussitôt apprécier avec ses frères rouges et rosés, pendant que le trio de jazz Manouche Djangologie nous offrait un mini-concert.

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Une œuvre de Martin Lewden à la galerie l’Axolotl et une animation vigneronne
A l’espace Metaxu, Benoît Bottex reçoit des artistes vietnamiens sur le thème « Les villes invisibles » et l’atelier Terres d’Arum a invité la céramiste Ann Durault
La galerie Les Frangines reçoit Bernard Duschene, Lisa Fardelli et une performance de Pozde

Puis ce fut le départ de notre déambulation à travers le cœur de Toulon et de ses ruelles, à la découverte de 9 galeries où nous étions accueillis par leurs propriétaires, les artistes exposants et… les représentants de domaines afin d’admirer des œuvres, de découvrir de beaux artistes… et de goûter à différents millésimes… avec modération, car il fallait remonter jusqu’à l’Opéra où, Claude-Henri Bonnet, directeur de ce haut lieu nous avait offert le Foyer Campra (faute de pouvoir aller sur le toit du théâtre comme prévu, toujours à cause de la pluie) pour un cocktail, où l’on était accueilli par une aubade, celle des Voix Animées, dirigées par Luc Couadou, et où tous se retrouvaient autour de nos deux présidents, de Bénédicte Martin, présidente de la commission agriculture du Conseil Régional et de Philippe Vitel, vice-président du Conseil Régional PACA qui se dit heureux de cette belle alchimie entre la vigne et l’art, fier qu’elle se pérennise depuis vingt ans et qui renouvela son engagement à cette manifestation.

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Bénédicte Martin, Philippe Vitel, Christophe Durdilly et Alain Baccino – Les Voix Animées

Bénédicte Martin de également confirmé son partenariat en précisant que la région s’engagerait dès l’an prochain de manière plus conséquente et, que, grâce à Philipe Vitel, qui est également président de la Société du Canal de Provence… les vignerons et donc, leur vin… ne manqueraient pas d’eau, même si, en ce moment, le manque d’eau n’était pas d’actualité !

Jacques Brachet
programme des expositions : www.art-et-vin.net

 

Le Festival de Musique de Toulon et sa Région
L’ESTIVAL 2018 du 13 juin au 18 juillet

Le Bruit des Hommes

Polychronies

Pour sa 68ème édition le Festival de Musique de Toulon et sa Région présentait son programme de l’Estival 2018.
Cette année changement de taille : la présentation avait lieu en plein air, devant un public nombreux, sur la place des Savonnières qui jouxte la nouvelle Rue des arts de Toulon.
Autre changement : pas de conférence cette année.

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Monique Dautemer et Claude Pinet

Sur scène le Président Claude Pinet et la musicologue du festival Monique Dautemer. Au Président les annonces des différentes manifestations ; à la musicologue le soin de donner toutes les informations musicales, avec la compétence et la culture qu’on lui connaît.
Un émouvant hommage fut rendu à la cantatrice Isabelle Andréani décédée dimanche 3 juin 2018 et qui s’était retirée à Toulon. Elle avait été la Carmen mise en scène par Raymond Rouleau, le premier homme de théâtre à mettre en scène un opéra en 1959.
En ouverture une série de concerts gratuits tout au long du mois de juin sur différentes places de la ville : Victor Hugo, Puget, le Carré du Port, et le théâtre de verdure du Mont Faron.
Résumé des événements pour un choix d’œuvres éclectique, de quoi satisfaire les goûts divers :
– « Les pianos sauvages », le mercredi 13 juin. 4 pianos en liberté en différents endroits, Place Victor Hugo, Place Puget, Carré du Port, Galerie du centre Mayol à la disposition des amateurs.
– « Le Sacre du Printemps » avec deux pianistes : Frantz Baronti et Bertrand Masset, le mercredi 13 juin 18h, Place Puget
– « Le Faron fête la musique » avec les élèves du Conservatoire TPM, au Théâtre de Verdure du Mt Faron le samedi 23 juin à 11h30.
– « Voyage musical » avec l’Orchestre d’Harmonie Toulon Var Méditerranée, dirigé par Benoît Gonzales, le mercredi 27 juin 18h, place Victor Hugo
– « Venise-Paris-Vienne au XVIème° siècle » par l’Ensemble Instrumental de Toulon et du Var. dirigé par René-Pierre Faedda, le vendredi 29 juin 18h, Place Puget
Les grands concerts de juillet se dérouleront comme depuis l’origine à la Tour Royale.
– « Polychronies – 20 ans de percussion », mercredi 4 juillet à 21h30

Arpèges Andalous Funambules
Arpèges Andalous – Les Funambules

– Les « Arpèges Andalous », avec le grand harpiste Xavier de Maistre, Toulonnais issu du Conservatoire, et la grande danseuse Lucero Tena qui l’accompagnera aux castagnettes, le dimanche 8 juillet à 21h30.
– le Trio Karénine pour « Debussy / Ravel : Impressions Nocturnes », le lundi 9 juillet à 21h30
– « Funambules » un duo avec Thomas Enhco au piano et Vassilena Serafimova au marimba, le jeudi 12 juillet à 21h30
Présentation spéciale du concert des « Polychronies » qui fête leur 20 ans de percussions, par Jacques Keriguy (Président de l’Académie du Var, écrivain, historien, auteur d’un opéra…) et Florent Fabre, le directeur artistique du groupe. Jacques Kériguy développe le programme musical qui repose sur sept compositeurs, tandis que Florent Fabre brosse l’historique de cet ensemble de percussions connu internationalement, rappelant que les percussions sont la musique première ; cet ensemble se donne pour mission de faire connaître les différentes formes musicales des XX° et XXI° siècle. Pour ce concert anniversaire l’ensemble des quatre percussionnistes s’est adjoint une chorégraphe danseuse, Maud Boissière, et les flûtes de Jean-Marc Boissière.

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Le jeune violoncelliste Andréa Pron – Monica Cangemi

Le Festival de La Collégiale de Six-Fours se déroulera entre le 21 juin et le 21 juillet. La présentation aura lieu le 21 juin à 2Oh30 au Parc Jean Robert de Six-Fours suivie de la présentation de l’Ensemble Matheus, en résidence, dirigé par Jean-Christophe Spinosi, qui assurera les quatre concerts, dont le premier, le jeudi 21 juin à 21h au Parc Jean Robert à l’occasion de la deuxième édition du pique-nique « Six-Fours fête l’été, suivi des concerts à la Collégiale.
– Récital baroque avec Veronica Cangemi, soprano, et l’ensemble Matheus, le mercredi 18 juillet à 20h30
« Dixit Dominus/Gloria » par les solistes de l’ensemble Matheus.
Nous les retrouverons le samedi 21 juillet 14h30, au parc Jean Robert pour un concert de jazz et le samedi 21 juillet à 21h, au Parc de la Méditerranée pour « Barock’n’roll »
Après cette présentation eut lieu in intermède musical par le jeune violoncelliste Andrea Pron, élève du Conservatoire, qui s’exprima avec concentration sur des Suites de Bach, Menuet et Sarabande.
Et pour clore, le traditionnel « apéro » offert par les dynamiques « Amis du Festival » présidés par madame Colette Gluck
Si vous n’aimez pas la musique, passez votre chemin.

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Jean-Christophe Spinosi

Serge Baudot
*En cas d’intempérie des lieux de repli sont prévus.
Renseignements :
festival.billetterie@orange-business.frwww.festivalmusiquetoulon.com
Office de Tourisme de Toulon, place Louis Blanc : 04 94 18 53 07 et dans les différents lieux de vente des billets.

Toulon – Le Liberté, scène nationale
Saison 2018-2019

A

Le Théâtre Liberté, comme à son habitude, a fait les choses en grand. Une scène immense devant la fontaine de la place de La Liberté avec en arrière fond la façade du théâtre ; et devant une multitude de chaises, toutes occupées par ce public avide de connaître le nouveau programme.
On sait que les codirecteurs du Théâtre Liberté, Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling, ont aussi été choisis comme codirecteurs de Châteauvallon, où s’est déroulée la présentation du programme du lieu. Pour plus de renseignements lire l’article de Jacques Brachet « L’Aigle à deux têtes vole du Liberté à Châteauvallon » paru le 29 mai 2018 dans evasionmag.com.
La soirée commence par un concert de jazz façon Manouche par le groupe « Too Django » très homogène, avec d’excellents guitaristes qui jouent dans la tradition mais sans imiter Django. Ils sont capables aussi de jouer bebop. Ils animeront en fin de soirée le buffet musical.
Les deux directeurs sont dans leurs chaussons sur scène. Elle, dans une élégante robe longue du Printemps aux couleurs bleues et rouges, celles du Liberté pour cette nouvelle saison ; lui en costume bleu, sobre et élégant. Ils possèdent leur sujet à fond.
Après les remerciements d’usage on aborde le rapport avec Châteauvallon. Il n’y aura pas concurrence mais complémentarité, en gardant la spécificité des deux lieux. D’ailleurs pour un spectacle ou deux les publics de chaque théâtre seront invités dans l’autre afin de créer une synergie.
Le Liberté se tournera cette année plus particulièrement vers les îles de la Méditerranée et leur culture.
Ensuite vient le bilan qui est fort éloquent après sept ans de vie. Ce sont près de 330 événements artistiques qui ont rassemblé près de 110 000 spectateurs, dont 50 000 participants au Liberté Plage.

C

Le Liberté affiche un taux de remplissage de 90% sur les spectacles programmés durant la saison. Une saison composée de 57 spectacles pour 120 représentations. Les 4 « Théma » comptaient plus de 80 manifestations et ont rassemblé environ 5 000 participants. Plus les partenariats et toutes les actions culturelles envers les scolaires et les jeunes : courts-métrages en liberté, ateliers en liberté, etc…
Avant d’attaquer le détail de la programmation, les deux meneurs de jeu font monter sur scène, pour leur rendre hommage, toutes les personnes participants à la vie et à la réussite du théâtre, salariés et bénévoles ; ils sont un tel nombre que la scène était trop petite pour les contenir toutes et tous.
Les rubriques habituelles sont maintenues : 4 « Théma », les Mardi Liberté dont deux seront réservé aux scolaires. Ainsi que les conférences, les films, la Nuit Liberté, la Biennale des Arts Numériques.
Reprise du Liberté Ville du 9 juin au 15 juillet : le Liberté investit la ville avec un programme de manifestations diverses. Ainsi que Liberté Plage les 30, 31 août et 1° septembre : trois soirées de fêtes musicales de haut niveau.
Et puis en route pour le très long déroulé avec moult détails et invités pour les spectacles et les manifestations diverses de la saison. Se reporter au splendide programme d’un bleu cobalt fort attirant. Du théâtre, de la danse, de la musique, de la chanson, des créations, etc, etc…
Pour conclure le théâtre met en avant la lutte contre la discrimination et la radicalisation ; il se veut un lieu de parole libre, avec des spectacles qui recèlent l’expression de multiples sensibilités, au risque de déplaire parfois, mais surtout proposer une culture diverse et universelle.

B

Serge Baudot

 

Renseignements dans le hall du théâtre ; Tel : 04 98 00 56 76 –

www.theatre-liberte.fr

St Maximin
Trois jeunes filles rêvent, jouent, chantent et dansent

Affiche les trois Art's font leur cabaret

Trois jeunes filles plus belles les unes que les autres.
Il y a Morgane Solignac, jeune chanteuse à la voix puissante, au regard pétillant et au sourire encore adolescent, encadrés de boucles rousses. Puis il y a sa sœur, Gaëlle au regard à la fois bleu et pénétrant, pleine de grâce et de légèreté, qui a choisi la danse.
La troisième, Chrystelle Canals, est amie avec les deux autres et a choisi, elle, la voie de la comédie avec un tempérament de feu, une belle énergie et un bel humour.
Trois filles qui n’ont pas froid aux yeux, qui sont pleines de la passion de l’art qu’elles ont choisi et qui ont finalement décidé d’unir leur amitié et surtout leur talent en s’écrivant un spectacle intitulé « Les Trois Art’s font leur cabaret ».
Morgane nous en raconte l’histoire :
« Trois colocataires partagent un appartement avec chacune un rêve : Morgane veut devenir chanteuse, Chrystelle actrice et Gaëlle danseuse. Le problème est que ce n’est pas facile, la concurrence est rude, les places sont comptées et le coût de la vie est élevé. Croire en ses rêves, est-ce vraiment possible ? Vont-elles y arriver ? »
Voilà, c’est tout simple et elles n’ont pas eu à aller chercher bien loin l’histoire qui, en fait, est leur histoire, celle qu’elles mettent toute leur énergie à ce que leur rêve devienne réalité.
Et elles se sont partagé les tâches : Chrystelle a écrit l’histoire, Morgane a choisi les chansons dont certaines ont été écrites pour elles par Bernard di Domenico. Et, vous l’aurez compris, c’est Gaëlle qui signe les chorégraphies.

Chrystelle Canals 2 (1) Gaelle Solignac 4 Morgane 16
Chrystelle, Gaëlle & Morgane

A noter qu’elles inviteront en première partie un petit bout de chou très prometteur : Hugo Boyer.
Tout cela avec l’appui de France Bleu Provence qui a eu le coup de foudre pour ce joli trio féminin bien déterminé. Vous les retrouverez d’ailleurs en interviewes le 15 juin, le 1er juillet à 17h15 et le 7 juillet à 11h20. Et enfin, l’émission « L’aïolive » leur sera consacrée le 30 juin.
Leur spectacle se déroulera le dimanche 8 juillet à 20h à la Croisée des Arts à St Maximin où nos artistes sont presque des sociétaires du lieu !
En fait, pas besoin d’aller bien loin pour découvrir de nouvelles stars !

Jacques Brachet
La Croisée des Arts – St Maximin – La Sainte Baume
Réservations : 06 12 96 30 49 – 06 82 91 88 26

Six-Fours – Maison du Cygne
C’est un jardin extraordinaire…

A

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches et voici ce lieu qui ne bat que pour vous…
C’est ce que Paul Verlaine aurait pu dire en découvrant ce lieu qui n’est fait que pour l’Art et la Nature. L’Art parce que c’est un superbe écrin pour les artistes qui y viennent exposer, soit dans les salles spacieuses et lumineuses, soit dans ce jardin aujourd’hui labellisé « Jardin Remarquable », dont le superbe portail d’entrée tout de fer forgé qui nous ouvre au jardin vient d’avoir un alter ego de l’autre côté, ce nouveau portail qui ouvrira le chemin vers la mer et vient d’être inauguré en grandes pompes.

B C D

C’était ainsi frapper les trois coups du week-end devenu incontournable et annuel de la seizième édition des « Rendez-vous aux jardins » sous l’égide de la Municipalité et du Ministère de la Culture et de la Communication.
Jour de fête donc où la foule est venue nombreuse découvrir ce jardin planté de fruits, de fleurs, de légumes, d’essences rares et méditerranéennes que l’on découvre à travers les allées de gravier, de tuiles pilées donnant cette dominante rose et répondant au vert des pelouses sur lesquelles sont venues de poser de nouvelles sculptures monumentales signées Jacques Boyer, Virginie Bomans et Christine Stephanoff, qui se mêlent aux crayons géants réalisés par le Pôle Arts Plastiques.

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A noter que cette année, les écoles six-fournaises se sont totalement investies à l’événement, les élèves de CP, classes potagers ayant réalisé des photos des œuvres de land art et les élèves du LEP de la Coudoulière, section mode-couture présentant des robes des quatre saisons.
Par ailleurs, vers la sortie du jardin, ils ont créé un immense nid qui a trouvé sa place dans le paysage, ainsi qu’un mandala des quatre saisons.
N’oublions pas la participation de l’antenne de Six-Fours du Conservatoire National à Rayonnement Régional dont les plus jeunes nous ont offert une magnifique prestation de chansons françaises et les plus âgés et les professeurs ont enchaîné plus tard sur un concert de jazz.
Si l’extérieur était fleuri et coloré, la salle d’exposition avait fait de même en recevant, sous le titre « La pudeur du faune et autres histoires », des artistes qui ont travaillé à leur manière sur la faune, la flore : les tentures fleuries de Marie-Françoise de Gantes, les volumes végétaux de Luc Boniface et les photographies de Fabrice Ney. Vous pourrez d’ailleurs les rencontrer le 23 juin à 15h au milieu de leurs œuvres dont ils vous parleront.

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Durant tout le week-end, petits et grands, outre la découverte de ce lieu magique, qui, voici quelques années, avait déjà obtenu le Pôle d’excellence de Diffusion et de Valorisation des Arts Plastiques, auront pu participer à de nombreuses animations comme l’atelier d’aquarelle de Roger Boubenec, les lectures de la Cie les amateurs Maladroits, des moments chorégraphiques de Désirée Davids, la remise des prix « Jardins et balcons fleuris », des initiations au yoga, à la méditation au Qi Gong pour ceux dont la « zénitude » du jardin ne suffirait pas et un troc plantes bienvenu en cette saison de plantations.

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Dominique Ducasse, adjointe déléguée aux Affaires Culturelles devait dire sa joie de voir ce lieu devenir un pôle d’attraction de la ville de Six-Fours et soulignait « la complexité et l’importance des interventions nécessaires non seulement à la connaissance, la protection, la conservation, l’entretien, la restauration et la création de jardins mais encore des savoir-faire et de la formation de personnels spécialisés. Le tout, en s’attachant à mettre en valeur la dimension culturelle et poétique de ces espaces publics et privés ».
Avant un sympathique buffet au soleil (enfin là !) Jean-Sébastien Vialatte, député-maire de Six-Fours devait en riant déclarer : « Aujourd’hui, c’est la démonstration de l’achèvement d’un travail dans le temps. Ce qui me fait dire que la persévérance, la patience payent toujours un jour. Dans quelques semaine sera inaugurée le chemin qui partira de la Maison du Cygne pour aller jusqu’à la mer et au Cap Nègre et s’il est une chose dont je suis fier, c’est de l’aboutissement de ce projet de longue haleine qui nous a causé beaucoup de tracas, de travail mais je peux dire aussi, comme la chanson qu’ont chanté les enfants : Non, je ne regrette rien ! »

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Jacques Brachet

 

Toulon – Le Colbert
Les CHICHE CAPON ont frappé fort

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Ils sont quatre, comme les… trois mousquetaires, les Frères Jacques, les 4 barbus, Les Brutos, les Max Brothers (qui étaient 3 !). Les Beatles aussi !
En fait, les Chiche Capon, c’est un quatuor hybride et farfelu où l’on retrouve un peu de tous ces personnages burlesques, à la fois comédiens, clowns, chanteurs, musiciens, danseurs… pas dans « Le lac des Cygnes »… Quoique…
Ils se nomment : Richard lo Giudice, à la base musicien, Matthieu Pillard, longiligne personnage à la tête de Charlot, au regard inquiétant, Frédéric Blin, plus connu sous le prénom d’Estève, le neveu à côté de ses pompes d’Huguette et Raymond dans « Scènes de ménage », Patrick de Valette, petit, maigre, bondissant comme Bip Bip, l’ennemi de Vil Coyotte.
Vous voyez le tableau !

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Réunis sur scène, ils mêlent chacun leurs univers de clowns totalement déjantés dans des histoires plus loufoques les unes que les autres, parfois incongrues, souvent iconoclastes, toujours absurdes, sorte de cartoon vivant et avec leurs gueules inoubliables, ils ont fait hurler de rire les spectateurs du Colbert où ils sont venus en résidence peaufiner ce nouveau spectacle.
C’est du grand art car leur spectacle est comme un Feydeau, réglé comme du papier à musique, jouant sur les gags, les mots, les situations burlesques. Ils sont d’une inventivité totale et n’hésitent pas à en en rajouter une couche, à aller le plus loin possible dans la folie et l’absurde.
C’est avant le spectacle que je les rencontre et j’entre de plain pied dans leur monde car à la ville comme sur scène, ils sont un peu fêlés, du moins en apparence et il faut s’adapter très vite et essayer de tenir les rênes d’une interview dont on ne sait jamais si la réponse est vraie où si c’est une boutade. Et la séance photo n’a pas été triste !
Dans son coin, Frédéric Blin semble se désintéresser à la rencontre. Il pianote sur son téléphone mais écoute quand même ce qui se passe car de temps en temps, une réponse incertaine, sibylline, hésitante vient ponctuer la réponse de ses acolytes !

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Parlez-moi de votre rencontre
Matthieu :
Nous nous sommes connus, Frédéric, Patrick et moi à l’école de clowns Samovar. Nous étions dans le même cours. Entre nous, ça a très vite fonctionné. Au bout d’un an nous avons commencé à écrire des sketches ensemble et nous sommes partis à Avignon pour les proposer sous forme de spectacles de rues. Nous étions en 2001.
Comment est arrivé le quatrième larron ?
Richard :
Il leur fallait un vrai pro et je suis arrivé, et je les ai sauvés, et ça a commencé à marcher ! (il rigole). En fait, je les ai rejoints en 2005 parce qu’ils cherchaient un musicien et… je suis un orchestre à moi tout seul puisque je joue de la guitare, de la trompette, des samplers, de la flûte. Depuis je ne les ai plus quittés et nous en sommes à notre cinquième spectacle.
Qui a trouvé le nom du groupe ?
Matthieu :
C’est une idée de Patrick. Il est issu d’un roman de Pierre Very « Les disparus de Saint-Agil » dans lequel un groupe de trois copains, nommés les Chiche Capon, discutent avec un squelette nommé Martin et ont un rêve : partir aux Etats-Unis. D’ailleurs Christian Jacques en a tiré un film avec Mouloudji, Michel Simon, Eric von Stroheim. Nous, nous sommes quatre, nous n’avons pas de squelette et nous ne sommes pas encore allés aux Etats-Unis !

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Vous en êtes donc au cinquième spectacle. Chacun est chaque fois différent ?
Richard :
Oui, d’ailleurs nous jouons toujours en alternance et en permanence, les trois derniers. On va jouer un spectacle dans un théâtre et lorsqu’ils aiment ils nous reprogramment avec un autre. Le cinquième est en train de naître et nous avons passé d’ailleurs une semaine en résidence au Colbert. Il est loin d’être abouti et nous allons ainsi de résidence en résidence pour le peaufiner et nous le jouons à la fin de celle-ci. Nous avons fait de même dans l’Aveyron, à Lille, à Clermont Ferrand, nous continuons sur Marseille, Nantes, Strasbourg. A Toulon, c’est la cinquième fois que nous le jouons. Le spectacle sera définitif vers septembre 2018.
Comment travaillez-vous ?
Tous ensemble. Chacun apporte ses idées, à la base c’est plus sous forme d’impro. Petit à petit ça prend forme.
Pourquoi ces résidences ?
Parce qu’à chaque fois, à la fin, nous avons le retour du public. Nous avons besoin de l’avis du public car avec lui en face, c’est différent, on voit ce qui accroche, ce qui marche ou ne marche pas tout de suite.
A chaque spectacle il y a un thème ?
Plus ou moins. Celui-ci est plus basé sur le rêve de chacun et aussi sur le bilan de notre vie d’artistes, de notre vie ensemble. On parle aussi de la crise de la quarantaine, de la cinquantaine pour certains, la remise en question du métier.
Et alors… positive cette remise en question ?
Richard :
En général oui puisque nous sommes toujours ensemble ! C’est que ça fonctionne entre nous. En fait, nous sommes un couple à quatre mais… nous ne vous dirons pas qui fait quoi ! Sachez que nous ne sommes ni interchangeables, ni polyvalents !

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Et s’il y a un malade ?
Il n’y en a pas ! Même malade, on joue. Et on est sur les routes les trois quarts de l’année. En 15 ans on a annulé seulement deux spectacles… à cause de lui ! »
Lui, c’est Frédéric qui lève ses yeux de son téléphone pour balbutier quelque chose comme : « Oui mais… Mais moi… c’est vrai mais… d’ailleurs… » On n’en saura pas plus !
Qui met le spectacle en scène ?
Pareil que pour l’écriture, c’est une mise en scène collégiale, seulement aidés par un regard extérieur, celui de Patrice Jouffroy qui est comédien, qui a créé une compagnie à Lons le Saunier, qui est un super pote. On a confiance en lui.
Ca vous laisse du temps pour faire autre chose ?
Mathieu :
On y arrive. On joue à la télé, on fait du doublage, on fait des spectacles en guest. On essaie de se caler les uns avec les autres. C’est vrai que ce ne peut pas être sur une longue durée. Mais nous ne sommes pas frustrés !
Avez-vous pensé à faire du cinéma ?
Patrick
(qui vient d’arriver) : Des gens y ont pensé pour nous mais ça n’a pas abouti. Nous avons même tourné un pilote pour France 3 mais le projet est tombé à l’eau. Mais cela se fera, ou pas, en temps opportun.
Vous êtes-vous un jour fâchés, depuis le temps ?
Non, jamais. Il arrive qu’on s’engueule, qu’on ne soit pas d’accord mais ça s’arrête là.
Nous sommes une vraie famille.

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Jacques Brachet

L’AOC Coteaux Varois en Provence a fêté ses 25 ans

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Pour fêter un tel événement, il ne fallait pas moins de trois présidents.
Ils étaient là, réunis dans ce splendide lieu qu’est le Château St Julien de la Celle : Daniel di Placido, qui fut président durant 24 ans, suivi de Pascal Cortez qui le fut durant six ans et l’actuel président, Eric Lambert qui, avec son bel accent chantant la Provence, ouvrit cette rencontre pour fêter les 25 ans de l’AOC Coteaux Varois en Provence, en présence de nombreux élus, maires et députés, de tous les vignerons, vigneronnes et oenologues, des présidents des syndicats, sous le parrainage du maire de la Celle, Jacques Paul, et reçus par la famille Garracin, propriétaire du lieu qui accueillait la manifestation depuis 1991.
Un domaine de 430 hectares – nous expliquait Mme Garracin – dont le vignoble a été entièrement replanté en 1995, où sont venus s’ajouter des oliviers et bientôt des amandiers et qui, depuis 2010 a développé un projet d’oenotourisme avec cinq chambres d’hôtes depuis juillet 2017 et une salle de réception pouvant accueillir 450 personnes. Sans compter les merveilleux jardins qui entourent la bâtisse, tout cela en faisant aujourd’hui une référence oenotouristique en Provence verte.

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Un quart de siècle, ça n’est pas rien surtout lorsqu’on voit la progression qu’a fait cette appellation qui couvre aujourd’hui 28 communes.
« Quel chemin parcouru – devait dire Eric Lambert – car certaines portes furent dures à enfoncer, cette accession n’étant pas au goût de tout le monde et même de certains vignerons. Nous nous sommes battus pour en arriver là, nous avons fait des investissements colossaux pour faire ce que nos vins sont aujourd’hui et affirmer la notoriété de notre savoir-faire. Entre temps, l’appellation « Coteaux Varois » est devenue « Coteaux Varois « en Provence » et l’ouverture de la Maison des Vins en 94 a fait beaucoup pour nous faire connaître ».
Daniel di Placido devait confirmer : « La tâche était importante, les difficultés nombreuses pour imposer notre misérable VTQS (Vin Délimité de Qualité Supérieure) !. Il a fallu nous battre, travailler, agir, convaincre, persuader que nous avions une originalité. Il nous a fallu beaucoup d’opiniâtreté et de volonté pour enfin arriver, le 25 mars 1993, à valider notre AOC Coteaux Varois. Cela, nous le devons à l’aide de plusieurs personnes : Jack Lang qui a fait en sorte que notre dossier soit au-dessus d’une pile d’autres dossiers. Hubert Falco, grâce à qui la Maison des Vins a vu le jour. C’est un lieu magique, propriété du Conseil Général et Hubert Falco en est le fondateur. Enfin en 2001, grâce à Alain Ducasse, propriétaire de l’Abbaye de la Celle, nous avons pu présenter, autour de mets savoureux, notre millésime. Remercions aussi notre députée Josette Pons qui a toujours été à notre écoute et à qui nous devons beaucoup.
Aujourd’hui nous avons des outils pour aller de l’avan,t pour pouvoir rayonner en région, en France et à l’international. »

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Daniel di Placido – Pascal Cortez – Eric Lambert

Pascal Cortez devait ajouter qu’il continuait à oeuvre en travaillant beaucoup sur la communication. D’ailleurs de tout nouveaux panneaux signalétiques allaient bientôt voir le jour un peu partout. Il devait encore préciser qu’en 2017, les AOC Coteaux Varois en Provence avaient donné 113000 hectolitres pour 2744 hectares de vignes, dont 91,5% de rosé, 5,5% de rouge et 3% de blanc.
En 25 ans, les volumes en rosé ont augmenté de 70%. Le chiffre d’affaires a été multiplié par 2,5 en dix ans et par 11,5 sur les marchés de l’exportation.
Aujourd’hui la filière viticole comprend 70 caves particulières, 9 caves coopératives et 2 négociants vinificateurs.
Pascal avait invité, pour cet anniversaire, les présidents des cinq autres appellations dont trois étaient présents : Cheverny, Coteaux de Die et Crémants de Die.
Nathalie Pouzalgues et Gilles Masson, du Centre du rosé sont venus nous raconter la belle aventure du rosé de la Provence dont les progrès qualitatifs sont incontestables. C’est aujourd’hui un vin rond, fruité, clair mais intense. Bref, un rosé cohérent. A tel point qu’en mélangeant 42 vins et en les proposant à un jury dans un verre noir, 7 échantillons de Provence ont obtenu les meilleurs notes.

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Les représentants des appellations – les présidents – au micro Bernard Farge.

Bernard Farge, Président de la Confédération Nationale des producteurs de vin et eaux de vie en AOC, devait conclure que ce succès était aux efforts, aux tallents de tous ces vignerons dont l’union fait la force et qu’aujourd’hui grâce à eux le rosé des AOC Coteaux Varois en Provence étaient reconnus par le monde entier, très copiés mais jamais égalés !
Après tous ces beaux discours, un merveilleux buffet sous les étoiles attendait tous les nombreux invités qui purent déguster tous ces vins aux couleurs chatoyantes.

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Parmi eux, une jolie rencontre amie : celle d’Isabelle Forêt qui a toujours eu la passion du vin, est devenue oenologue et a été baptisée « la pionnière du vin au féminin », mettant en lumière vigneronnes, œnologues et toutes les femmes gravitant autour du vin – et elles sont de plus en plus nombreuses ! – créant un livre annuel « Fémivin » présentant toutes ces femmes qui méritent autant que les hommes d’être mises à l’honneur.
Elle réunira d’ailleurs toutes ces femmes ce week-end à Mougins où se déroule l’événement gastronomique annuel « Les Etoiles de Mougins » et elle a promis d’en être notre correspondante exclusive !
A suivre, donc…

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Cedric Skrzypczak responsable presse, Isabelle Forêt et votre serviteur

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

 

 

Porquerolles
La Fondation Carmignac, entre ciel, terre et mer

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Edouard Carmignac, fondateur et président de la société éponyme, spécialisé dans la gestion d’actifs, a roulé sa bosse partout dans le monde. Il a passé son enfance au Pérou, a fait ses études à Columbia et à Paris entre autres.
Grand amateur d’art, voguant dans les milieux artistiques, ses amis se nomment Mick Jagger, Rod Stewart, Neil Young, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat…
Il a très vite acquis une collection d’œuvres d’art et est aujourd’hui en la possession de quelques 300 chefs d’œuvres d’artistes internationaux qu’il avait jusqu’ici partagé avec les différents bureaux de son entreprise. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de l’île de Porquerolles. Il décide alors de créer sur celle-ci un lieu où installer sa fondation, qui porte son nom, créée en 2000.

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« Alycastre » de Miquel Barcelo  – Edouard Carmignac, vu par Basquiat
« Lenin » par Andy Wharol

Au départ c’est une ferme qui a d’ailleurs servi de décor au film de Godard « Pierrot le fou », avant qu’elle ne soit achetée par un certain Henri Vidal, en 1980, qu’il transforme en une magnifique villa en agrandissant sur une butte face à la mer. Aujourd’hui, transformée à nouveau, elle abrite sa fondation.
A deux jours de l’inauguration, Charles Carmignac, fils d’Edouard, entrepreneur tourné vers la communication, le journalisme, le monde artistique et l’écologie, et aujourd’hui directeur de la Fondation, nous invitait à découvrir ce lieu exceptionnel dont ils ont confié l’architecture à Mouktar Ferroudj de l’agence GMAA.
Dans la mesure où ils ne pouvaient agrandir la villa à l’extérieur, c’est donc en grande partie que la bâtisse a été largement conçue en sous-sol sur 2000 mètres carrés de surface.
De la descente du bateau, un petit chemin de terre d’où l’on a une vue superbe, nous amène à la cour de la Fondation où nous accueille une créature sculptée par Miquel Barcelo. Il a interprété la légende du dragon de Porquerolles nommé Alycastre et cette sculpture monumentale est impressionnante.

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La boutique-bibliothèque

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On se déchausse pour descendre dans le temple de l’art !

L’on entre aussitôt dans la boutique-bibliothèque qui, grâce à une immense baie vitrée laisse passer le jour et nous fait découvrir le paysage. Puis l’on entre dans une sorte de sas où l’on doit enlever chaussures et chaussettes afin que nos pieds soient en contact avec le sol texturé et minéral. Et l’on commence alors la descente dans les profondeurs, vers les différentes salles, sans que l’on se rende compte un seul instant, d’être sous la terre. D’autant que celles-ci sont illuminées par des ouvertures donnant sur la nature en contrebas et surtout par un plafond de verre sur lequel est versé une pellicule d’eau qui frémit au moindre coup de vent, qui nous permet de découvrir ciel, soleil, nuages donnant un effet magique de flou et de transparence.
L’on va alors traverser les salles pour découvrir les plus grands noms des arts plastiques internationaux dont la première est une œuvre de Basquiat qui représente un portrait d’Edouard Carmignac. Ressemblance incertaine, d’autant que l’homme représenté est noir !
Mais son nom est sur la toile… Donc…
Après quoi défilent des œuvres d’Andy Warhol, Maurizio Cattelan, Davide Monteleone, Willem de Kooning John Baldessari, Kazuo Shiraga et bien d’autres artistes venu de tous les coins du globe.

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Le plafond de verre, dessous et dessus

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La fontaine aux poissons de Bruce Nauman – Les fonds marins vus par Miquel Barcelo

Nous sommes en Méditerranée et deux œuvres majeures nous sont présentées : l’incroyable fontaine de poissons de Bruce Nauman, sculpture immense où de multiples poissons semble jaillir de l’eau au milieu de jets d’eau. Impressionnant.
Et puis cette immense toile incurvée de 15 mètres de long sur 4 mètres de hauteur signée Miquel Barcelo, qui est venu la créer à Porquerolles en s’inspirant des fonds marins qu’il est allé lui même découvrir.
Et encore cette étonnante confrontation d’un nu signé Boticelli face à un autre nu signé Roy Lichtenstein, en hommage à la beauté féminine.
La remontée se fait par un petit escalier dont le plafond est une immense œuvre de Jacob Hashimoto qui nous entraîne dans l’univers des jeux vidéo.
En tout une soixante d’œuvres exposées, choisies et agencées par le commissaire de l’exposition Dieter Buchhart, parmi l’incroyable collection d’Edouard Carmignac. Les autres viendront plus tard !

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Le mur de pierre et de glace – La maison sculptée par Alexandre Farto Aka Vhils

Lorsqu’on remonte à la surface, on se retrouve devant un imposant mur de pierre et de glace représentant la côte méditerranéenne, avec entre autres le Var, les îles, la Corse, l’Italie.
Avant de descendre dans les jardins par un chemin de sable, Charles Carmignac nous explique que le but était de ne pas dénaturer l’espace de vie typiquement provençal, d’où l’idée d' »enterrer » les salles d’exposition. L’architecte Mouktar Ferroudj nous explique aussi que le but était de travailler en synergie avec les artistes exposants afin d’adapter l’architecture à leurs desiderata. ce sont eux qui l’on influencé sur la création des lieux, ce qui était totalement nouveau, original et émouvant pour lui.
Nous allons donc découvrir le cheminement imaginé par le paysagiste Louis Benech qui a eu l’idée de partir de l’humain dont le passage va peu à peu disparaître pour laisser place, tout d’abord, aux vignes, aux champs cultivés pour se diluer peu à peu et entrer dans la forêt.
Tout au long du trajet, l’on découvre, à travers les espèces rares des plantes, fleurs et arbres typiques du parc national, la maison où le street artiste portugais Alexandre Farto Aka Vhils a sculpté la façade qui représente une personnalité historique de l’île puisqu’il s’agit d’Henri Vidal qui créa en 1983 le Domaine de la Courtade, aujourd’hui racheté par la fondation. Il est l’ami de sa fille, Françoise Vidal, qui fut l’épouse de Jean Rochefort.

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Le labyrinthe de glaces imaginé par Jeffe Hein

L’on arrive à une pièce maîtresse de ce jardin extraordinaire : le labyrinthe de glaces imaginé par le Danois Jeffe Hein, constitué, en plein champ, de 214 stèles de glaces parmi lesquelles on se perd dans un dédale où se reflètent les gens qui s’y promènent. C’est assez bluffant. Si vous arrivez à atteindre le centre sans vous perdre, vous découvrez une fontaine qui a été inspirée à l’artiste par une plante de l’île : l’achilléa.
Au fil de la promenade, l’on découvre alors, disséminées entre prés et bois, des sculptures monumentales de grands plasticiens internationaux, dont cet incroyable nid composé d’œufs monumentaux en marbre de 2 tonnes chacun, imaginés par Nils-Udo. C’est un hélicoptère qui a dû poser ce nid au milieu de la forêt, avec toutes les difficultés que ça a causé !

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« Lolo » de Wang Keping – « Mother Nature » d’Olaf Breuning – L’un des trois Alchimistes de Jaume Plensa – « La couvée » de Nils-Udo

Ces œuvres sont totalement insérées dans la nature et ont une résonance totale avec les éléments, l’eau, la terre, les arbres….
Avant de repartir, petit arrêt dans un lieu ombragé où a été installé un petit restaurant où vous pourrez faire une pose à l’ombre dans un lieu enchanteur et déguster les vins de la Courtade et des mets à la fois simples et goûteux, où l’on retrouve toute la Provence.
Bref, nous avons découvert un lieu remarquable que nous devons aux Carmignac père et fils, heureux et fiers de nous faire découvrir leur œuvre gigantesque et magnifique qui deviendra très vite, sans nul doute, un lieu de culture international dont on peut s’enorgueillir qu’il soit français… et varois !

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L’architecte Mouktar Ferroudj – le commissaire de l’exposition Dieter Buchhart, le directeur de la fondation, Charles Carmignac

Jacques Brachet
Reportage photo : Monique Scaletta