Nicole JAMET : L’air de rien (Ed Albin Michel – 342 pages)
Ça démarre très fort : deux vieilles dames, Luce et Chirine, viennent d’assassiner un homme.
Pourquoi ? On le saura… mais pour cela, il faudra attendre un grand moment.
Le temps de remonter à l’enfance de Luce, gosse abandonnée et « récupérée » par une abominable fermière qui la maltraite, l’humilie et lui fait faire toutes les corvées. Jusqu’au jour où elle s’échappe et découvre un monde en guerre (la dernière) où elle réchappe d’une frappe aérienne, recueillie par Germaine, une blanchisseuse au grand cœur et où elle trouvera, entourée de ses employées, une vraie famille.
Elle vivra trois amours : le premier, fils de bourgeois déjà destiné à « l’une des leurs », le second, homosexuel refoulé qu’elle gardera comme ami, le troisième, avec qui elle trouvera le grand amour durant vingt ans et avec qui elle aura une fille.
Entre tous ces événements où l’on voit la gamine devenir adolescente puis femme, Luce âgée réapparaît, confrontée pour son crime à la police qui n’arrive pas à lui faire lâcher un mot sur son mobile et sur sa vie. Elle ne demande qu’à être emprisonnée pour passer l’hiver au chaud.
Beaucoup de retours en arrière, donc, quelquefois on s’y perd un peu mais on est à chaque moment tenu en haleine par cette vie exceptionnelle de Luce et puis… on veut savoir le pourquoi du comment, comment son amie d’enfance, Chirine, disparaît pour mieux revenir, une fois âgée. Que lui a fait cet homme qu’elle a tué ? Pourquoi n’avoue-t-elle rien et ne se remémore sa vie qu’en pensée ? Pourquoi ne veut-elle ou ne peut-elle revoir sa fille ?
A chaque détour de l’histoire, une pièce du puzzle se met en place et se construit peu à peu.
Nicole Jamet, qui a beaucoup écrit pour des séries télé on s’en rend compte, monte ce roman à suspense très cinématographiquement car c’est vraiment une saga, la saga de Luce héroïne courageuse, pugnace, qui se relève de tout et dont la vie… est un roman et à chaque fin de chapitre un suspense.
Roman superbement écrit, ni thriller, ni polar, ou tout à la fois, plutôt un portrait d’une fille d’après-guerre qui s’émancipera de tout, luttant et fonçant comme un petit taureau. La scénariste nous prouve ici ses talent de romancière, son imagination fertile qui fait qu’on ne lâche pas l’affaire jusqu’aux dernières pages.
Marina DEDEYAN : Tant que se dresseront les pierres ( Ed Plon – 558 pages)
Dans son dernier roman, Marina Dédéyan, bretonne de naissance et de cœur nous emmène sur son territoire, revisiter l’histoire d’un peuple viscéralement épris d’indépendance.
Sur ces terres, en 1942, une famille et un château.
Chez les de Kermor on attend l’arrivée de Véra Ostrovsky, originaire de Saint Pétersbourg. Celle-ci, sollicitée en qualité d’aide soignante, va prendre soin du patriarche, Yves de Kermor veuf et hémiplégique, alors que ses trois fils adultes se sont éloignés en raison de leurs engagements respectifs.
Les jumeaux, Denez et Henri ont été mobilisés en 1939 ; Goulven, en charge du haras, sera donc chargé d’accueillir la jeune femme au château.
La France est occupée, les nazis omniprésents, alors que des réseaux s’organisent autour du Front de Libération de la Bretagne. Rien n’est bien clair cependant ; faut-il s’allier à l’ennemi pour obtenir une autonomie ou revendiquer une indépendance face à la France et lutter pour reprendre son territoire ? Chacun des frères poursuit un idéal soucieux de préserver l’élan de liberté dans lequel il a été élevé.
Mais l’Obersturmbannfürer Hagen, s’immisce insidieusement dans leur quotidien…
Pour le lecteur, l’Histoire se déroule autour du destin de cette famille. Précédé d’un prologue daté du 7 août 1932 alors que le monument commémorant le quatre centième anniversaire de l’union, (ou l’asservissement ?) de la Bretagne à la France vient d’être détruit par une bombe, le roman s’étoffe autours des choix, des confrontations, des déchirements, des individus.
Un récit passionnant sur une musique d’Alan Stivell avec un peu de Kouign Amann et un verre de Chouchen.
L’épilogue, vingt cinq ans après nous rassure quant aux choix des membres de cette famille. Tous ont vécu leurs rêves et transmis un héritage… avec un peu de sang russe aussi.
Si les presque six cents pages de ce roman peuvent impressionner, la lecture en est très facile. Le style s’impose avec rigueur, mais l’écriture fluide, et les dialogues rapportés rendent le texte accessible. Nous apprenons beaucoup sur l’époque et sur les revendications de ce peuple héritier de la chouannerie sans jamais nous lasser.
A connaître.
Marin LEDUN : salut à toi, ô mon frère (Ed Gallimard série noire – 276 pages)
Cela commence comme un roman noir : Trois voyous dévalisent un bureau de tabac, blessent le buraliste qui se trouve dans un état critique. Deux des voyous sont cagoulés tandis que le troisième est à visage découvert. C’est un adolescent que la police soupçonne de trafic de drogue car Gus est colombien mais que sa famille adoptive affirme si naïf que » n’importe quel esprit retors peut n’en faire qu’une bouchée ».
A partir de là le polar se transforme en chronique de la famille adoptive pour le moins originale. Les parents, Adélaïde et Charles ont deux enfants biologiques Pacôme et Rose, et ont adopté deux adolescents venant d’un orphelinat de Bogota Gus(tave) et Antoine et enfin Camille « reine colombienne parmi les reines colombiennes ». C’est Rose, 21 ans qui relate cette chronique, la famille regroupée autour d’’Adélaîde met tout en branle pour le retrouver avant la police ce qui est prétexte à d’amusants portraits de personnages, aux échanges très vifs et cocasses entre Adelaïde et le commissaire Boyer, à une satire de la société qui ne voit dans l’adolescent qu’un chef de cartel colombien
Enfin, conte de fées moderne, tout se termine bien tandis que Rose la jolie narratrice, a séduit le jeune inspecteur sommé de démissionner s’il veut rentrer dans la tribu.
C’est un ouvrage facile à lire, souvent amusant, une satire de roman noir totalement improbable.
Toutefois même si c’est souvent drôle, on peut se demander pourquoi l’auteur se croit obligé de multiplier les références littéraires, musicales, cinématographiques, que seule la tribu comprend à la différence de la police, forcément inculte !
Douglas PRESTON : La cité perdue du dieu singe, (Ed Albin Michel – 380 pages)
(traduit de l’anglais par Magali Mangin)
« La cité perdue du dieu singe » est l’œuvre d’un journaliste au New-Yorker et au National Geographic, Douglas Preston, qui raconte l’expédition qu’il a couverte pour son journal dans le nord du Honduras. Depuis Cortès, des hommes ont mentionné l’existence d’une mystérieuse cité nommée « cité blanche », bâtie par une civilisation précédent les Mayas. Une équipe de télévision est partie avec une nouvelle technologie, le lidar, qui permet de cartographier une région au moyen de lasers capables de traverser la canopée, même de « lire » ce qui se trouve sous près de cinq mètres de sable.
Avec des archéologues et d’anciens de la S.A.S., l’équipée s’est plongée dans la forêt vierge de la Mosquitia, vaste étendue inexplorée et des plus hostiles. Au milieu de serpents, de jaguars, de milliards d’insectes porteurs de maladies mortelles, Preston et ses compagnons découvriront non pas une mais plusieurs cités. Crées par une civilisation complexe et élaborée qui aurait disparu vers 1500 et dont on ne sait rien. Ils en reviendront avec une maladie parasitaire, proche de la lèpre, et les railleries du milieu universitaire.
Témoignage d’un aventurier intrépide. Histoire vraie. Elle fait réfléchir le lecteur à l’heure où la mondialisation et le réchauffement climatique menacent de condamner notre monde au sort tragique de cette cité mystérieusement disparue
Il semble que ce livre très bien documenté avec cartes et références nombreuses, intéressera d’avantage archéologues et ethnologues.
Agnès MICHAUX : Roman noir (Ed joëlle Losfeld¨- 234 pages)
L’action est située dans un futur anticipé d’une petite ville côtière sans doute méditerranéenne, où se côtoient jetsetteurs et énergumènes du cru. Alice Weis jeune auteure en panne d’inspiration après un premier roman, vient chercher un nouveau thème dans cet univers baroque. Choisissant de tenter le destin elle usurpe, la place d’une autre auteure attendue à l’aéroport, s’installe dans son quotidien, croisant cette faune pseudo-intellectuelle faisant florès dans ces lieux privilégiés. En parallèle, une jeune femme, retrouvée morte noyée, fait qui va interpeller et intervenir le chef de brigade, va rapprocher ces deux personnages et créer un monde de duplicité et de digression sur la légitimité, l’imposture de la création.
Que dire de ce roman écrit par une animatrice d’atelier d’écriture sinon qu’il est profondément indigeste par son écriture même. La ponctuation d’abord prolixe en virgules, d’une part plutôt mal attribuées ou encore totalement absentes, rendent les chapitres essoufflants.
Le vocabulaire extrêmement recherché et même tellement spécifique nous fait perdre le sens des mots. Nous sommes dans une période futuriste que peut être mon âge ne permet d’appréhender mais ce roman est d’une extrême insipidité.
Yahia BELASKRI : Le Livre d’Amray ( Éd Zulma – 144 pages)
Un roman court, écrit d’une plume alerte, originale et riche qui laisse passer un souffle d’énergie et d’optimisme, voilà qui peut inciter à lire ce dernier roman d’Yahia Belaskri.
Sans jamais citer son pays d’origine, l’Algérie, l’auteur nous fait partager un chant d’espoir alors qu’il se penche sur son passé.
Lui, Amray, qui a grandi « dans l’amour inconditionnel de sa mère », un « amour sans mots », s’épanche sur ce qui a fait sa vie. Il évoque Kahina, son aïeule dont il est le descendant sans concessions et Augustin son père, mobilisé et intégré dans un bataillon de spahis pendant la Grande Guerre, et aussi, Mma, sa mère, mariée à treize ans. Une vie dans « »la promiscuité et le dénuemen »» partagée avec ses sept frères et sœurs mais une vie « faite d’éclats de rire, de connivences, et d’entraide », précise -t-il. Par ce qui lui a été transmis, il est Amray « amoureux du monde et de ses mystères ».
Force est de constater cependant que la brutalité et la cruauté ont tissé l’histoire de son pays. Guerre, dictature, désespoir. Son quartier s’est retrouvé ceinturé de barbelés ; à dix huit ans, il fuit cette période tourmentée. Sa mère le conforte dans sa décision : » le monde a changé, mon fils, je comprends que les choses évoluent, mais pas ainsi ; pas au point où le frère tue son frère ». Tous les intégrismes sont condamnables.
S’ensuivent des pérégrinations. Il est éloigné de ses amis, le fidèle Ansar, et Octavia, « son utopie ».
Mais Amray est du sang de ceux qui aiment la vie et la célèbre ; il évoque Saint Augustin, tout comme Abd el Kader dont il loue, la fière allure et l’humilité. Il est de ceux là, nous dit-il et s’accroche à ses rêves.
Poète, Yahia Belaskri convoque alors les vents, tous les vents d’Algérie. Il s’adresse au chergui, chargé de sable, au gharbi qui amène la pluie, au sirocco et sa chaleur et aussi au simoun qui tournoie de toute part.
Le texte se termine en apothéose sur cette dernière affirmation : « Le poète fait corps avec le vent pour approcher le mystère de la vie et recevoir la beauté du monde ».
Un roman à la portée universelle.
Patrick PECHEROT–Hével : Série Noire (Ed Gallimard – 209 pages)
Janvier 1958, à bord d’un camion fatigué, dans le Jura, Gus et André chargent et déchargent des cageots de ville en ville. Alors que la guerre d’Algérie fait rage, dans cette région, on en sait que ce que la TSF veut bien en dire, elle n’est que suggérée et le pays est divisé.
2018, Gus se confie à un écrivain venu l’interroger sur un meurtre oublié depuis soixante ans. Mémoire et mensonges s’entremêlent.
Roman noir, triste sur les laissés pour compte, sur la guerre, les rêves brisés.
Difficile d’accrocher au style de l’auteur ainsi qu’à son écriture argotique.
Tatiana de ROSNAY : Sentinelle de la pluie (Ed Eloïse d’Ormesson – 359 pages)
La famille Malegarde a le projet de se réunir à Paris pour fêter les soixante-dix ans du père, arboriste renommé, afin d’évoquer ensemble ce tournant de sa vie. Son épouse Lauren prépare cet évènement depuis deux ans, aujourd’hui la famille est prête et c’est le rassemblent malgré les pluies diluviennes qui s’abattent sur la capitale. La fête commence malgré l’atmosphère inquiétante et tous sont attablés dans un grand restaurant lorsque le père s’abat au milieu du repas victime d’une crise cardiaque Départ précipité vers un hôpital pour le père accompagné de son fils, tandis mère et fille rentrent à l’hôtel où Lauren s’alite vaincue par la fièvre. De là vont s’enchainer une série de désastres. La fille se débat au chevet de sa mère entre un mari alcoolique et un passé douloureux, tandis que le fils, affrontant les pires péripéties d’un Paris inondé et d’un hôpital évacué, essaie de maintenir un lien. C’est dans la crise que les cœurs se lâchent et c’est l’aveu pour chacun des faiblesses passées et les drames vécus que chacun avait tu, jusque là ou enfouis dans leur inconscient.
Roman dense par la profondeur des sentiments évoqués, du passé poignant, qui ressurgissent mais qui finissent par submerger le lecteur vaincu par tant de malheurs.
Toujours magnifiquement écrit par une auteure qui n’a plus à faire ses preuves et qui exploite à merveille l’atmosphère dramatique du Paris submergé et des douleurs humaines
Luc CHEN. Ma vie vouée à l’intégration. Témoignage (Ed Panthéon – 84 pages)
Ce français, d’origine chinoise, raconte le choc de son arrivée dans ce nouveau pays qu’est la France (arrivée directe en avion Taïwan-Paris).
En 1970 la population n’est pas encore habituée à l’immigration.
De l’enfant de onze ans, timide et introverti qu’il était, il est devenu un homme ouvert et volontaire, un adulte prématuré, sans oublier ses origines. Il a livré un combat de tous les jours avec opiniâtreté et optimisme, avec un moral d’acier et un caractère de béton.
L’intégration de l’auteur s’est faite aussi par sa capacité d’être à l’écoute des autres, à l’aptitude d’assimilation et à la facilité de se fondre parmi les autres, des qualités indispensables pour toute intégration.
Son témoignage est très touchant. Le lecteur ne peut être qu’admiratif devant cette volonté à devenir français par tous les moyens et à aimer la France.
Gérard Estragon : L’illusion du châtiment (Ed des Bords du Lot – 239 pages)
Dans le Limousin durant la secondaire mondiale, un groupe de jeunes gens résistants sont faits prisonniers par les allemands transférés dans un centre de torture commandé par un français, repris de justice et qui torture pour le plaisir, avec de nombreuses innovations pour faire parler les résistants, Marcel capturé avec son groupe s sera torturé mais échappera à la mort par miracle
Après la guerre, marié, deux enfants, il devient instituteur puis directeur d’école mais il vit avec cette obsession : puisque le bourreau s’est enfui, il le traquera et accomplira ce que le justice n’a pas su faire. Longtemps retenu par son épouse et son frère pour qui le passé n’a plus de sens il attendra d’être veuf pour accomplir sa mission
Histoire assez classique de la victime devenue bourreau mais Marcel, personnage attachant, va peu à peu se découvrir et s’apercevoir qu’il a vécu dans le passé, sorte de voyage initiatique à l’orée de la vieillesse. Le lecteur s’interroge également sur la question reconnaîtra t-il son bourreau ? Et ira-t-il jusqu’au bout ?
A travers ce roman on se rend compte à quel point cette période de la résistance est resté profondément incrusté dans la mémoire collective et suscite encore des interrogations et des réflexions sur la résilience et le pouvoir d’oubli. Bien écrit, le récit alerte nous tient en haleine et éveille en celui qui l’a vécu des moments intenses et dramatiques qui ne s’oublient pas.
Hubert HADDAD : Casting sauvage (Ed Zulma – 157 pages)
Pour raconter le roman « La Douleur de Marguerite Duras », Damya est chargée de trouver une centaine de figurants squelettiques. Des figurants qui pour quelques centaines d’euros accepteront d’être rasés, et revêtus de pyjamas informes sous une forêt de projecteurs.
Damya, future danseuse étoile a été une des nombreuses victimes du 13 novembre à Paris, une balle a déchiqueté son genou. Désormais la Galatée du ballet a perdu ses ailes et de nuit comme de jour arpente les quartiers de Paris comme la salle de Pas Perdus de la gare St Lazare, les boulevards Haussmann, Poissonnière, Clichy, Pigalle, toujours à la recherche de silhouettes mortifères et aussi de celui qu’elle a aimé un soir et qui lui avait donné rendez-vous au café le soir de l’attentat. Car pour Damya, c’est le grand blanc, sa vie a basculé, un grand trou noir l’empêche de respirer.
La multitude d’êtres anonymes sont autant d’étoiles anonymes, ainsi Amalia l’anorexique qui rêve d’être actrice et entretient sa maigreur au-delà du supportable, Mateo seul à bord de sa péniche face à la sculpture de sa bienaimée disparue, Egor à l’origine de ses rêves évanouis qui avait trouvé en Damya sa Galatée, le jongleur filiforme à face de Pierrot qui l’éblouit par la puissance d’envolée d’un grand jeté et la centaine d’autres êtres débusqués et qui se retrouveront sur un plateau de cinéma.
Les attentats du 13 novembre ont inspiré de nombreux auteurs, Hubert Haddad écrit pour tous ces êtres blessés, il parle de cette douleur si bien dépeinte par Marguerite Duras, une douleur qui accompagne, s’insinue, s’impose et que chaque être doit combattre et maîtriser.
Un roman qui frappe le lecteur par son actualité mêlant une merveilleuse déambulation, même claudicante, à travers Paris, la plus belle ville du monde.
Olivier Seigneur : La marquise des poisons (Ed Plon – 455 pages)
Gabriel Nicolas de la Reynie lieutenant de police responsable de la sécurité de Paris est chargé par le Roi Louis XIV d’enquêter sur cette affaire d’empoisonnements et de sorcelleries qui stagne sur Paris. Il doit coordonner un grand procès destiné à débarrasser la cour de ces horribles sorcières tout en préservant La Marquise de Montespan favorite toute puissante du Monarque. Elle a donné au Roi plusieurs bâtards qu’elle espère bien placer en haut- lieux pour régner le moment venu la Reine peinant à procréer et ses enfants périssant en bas-âge. C’est donc l’envers du décor de la cour de Louis XIV et l’exploration des bas-fonds de Paris que nous allons découvrir pleins de traitres de parjures, de fabricants ou de revendeurs de potions magiques et de poisons. Notre lieutenant de Police donc parviendra résoudre complots et trahisons tout en ayant lui-même un lourd secret à cacher.
L’intrigue policière est minutieusement menée et sur de multiples plans alors que le rôle de la Marquise de Maintenon se précise en tant que préceptrice des bâtards du Roi. La résolution des problèmes est certes haletante tout autant que la description des lieux parfaitement évoquée pleine de détails qui donne aux amateurs d’histoire un récit historiquement documenté. Un peu long peut être mais si vivant par la multitude des personnages et des péripéties rocambolesques. Très agréable à lire.