Avec l’association Le Rocher, Oasis des Cités, des jeunes habitants de la cité de Sainte Musse à Toulon vont participer à la Spi Dauphine, une régate de bateau à voile afin de découvrir la voile en compétition.
Quel est le but du Rocher, Oasis des Cités ?
La mission du Rocher est en réponse à la crise sociale des quartiers. Les salariés et volontaires de l’association ont fait un choix : habiter au cœur des cités et quartiers populaires français, pour accompagner les jeunes et leurs familles.
L’association existe depuis 2000, et est présente désormais dans huit quartiers en France, dont deux à Toulon. Dans chaque cité, l’association suit une même maxime : Vivre avec – Grandir avec – Bâtir avec.
Pourquoi participer à la Spi Dauphine ?
Ce projet a plusieurs aspirations. Tout d’abord, dans la lignée de l’objectif général du Rocher, il s’agit d’ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes de la cité, en créant des ponts avec eux et en leurs faisant découvrir de nouveaux mondes, ici celui maritime. A l’inverse, ce projet permettra également à ces grands jeunes de créer des liens avec de nombreux étudiants de toute la France, afin de casser cette barrière qui existe malheureusement entre les deux, dans les deux sens. Enfin, c’est également une occasion pour les volontaires de témoigner de leur mission auprès de plus de 600 potentiels volontaires !
La Spi Dauphine, qui se déroule du 14 au 21 avril, sera également l’occasion de faire découvrir la voile aux plus petits, à travers différentes activités quotidienne, et peut-être une visite aux marins lors de la régate !
Archives mensuelles : avril 2018
Des jeunes d’une cité de Toulon
Cannes 2018 – Du 12 au 19 mai : VISIONS SOCIALES
Parrain : Nicolas Philibert
Renccontres – débats – expositions
Château des Mineurs, Domaine d’Agecroft, Mandelieu-La Napoule.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Depuis plus de vingt ans, les Activités Sociales de l’énergie s’attachent à montrer un cinéma d’auteur ouvert et exigeant, qui questionne l’ordre social et l’état du monde.
Après des années de présence sur l’Esplanade Pantiero, à Cannes, elles se sont installées en 2003 dans le fantastique décor du domaine d’Agecroft, sur les hauteurs de Mandelieu-La-Napoule (à 10 mn de Cannes), donnant ainsi naissance à Visions Sociales, une manifestation en accès libre pour tous.
Visions Sociales, dont la 16e édition se déroulera du 12 au 19 mai, sera parrainé par le grand cinéaste du réel, Nicolas Philibert (Le Pays des sourds, Être et avoir…). Lors du week-end d’ouverture, il présentera deux de ses films : La Maison de la Radio (12/05, 21h) et Retour en Normandie (13/05, 18h).
Un parcours à travers le cinéma lusophone actuel, du Portugal au Mozambique en passant par le Brésil, et une sélection de longs et de courts métrages découverts dans les festivals soutenus par les Activités Sociales de l’énergie seront montrés en journée, en présence des cinéastes et de spécialistes invités, et en soirée (21h), chacun des partenaires de Visions Sociales – l’ACID, la Semaine de la Critique, la Quinzaine des Réalisateurs et le Festival de Cannes – Un Certain Regard – fera découvrir aux festivaliers un film inédit de sasélection. Enfin, le samedi 19 mai, un film de la Semaine de la Critique (10h) et un film primé de la Quinzaine des réalisateurs (14h30) viendront clore cette l’édition 2018 de Visions Sociales.
Comme chaque année, une exposition et des débats viendront enrichir cette édition qui n’oubliera pas de fêter les 50 ans de mai 68 !
PARRAIN 2018 – NICOLAS PHILIBERT
Selon le critique de cinéma Patrick Leboutte, «on doit à Nicolas Philibert d’avoir réconcilié le grand public avec le cinéma documentaire, sans rien lâcher de son art et sans la moindre concession. Film après film, il met en lumière le quotidien et ce qui en constitue les joies, les peines, la grandeur et les petits riens. Bien réels et souvent drôles, parfois poignants, on ne peut oublier ses personnages qui nous ressemblent bien souvent.»
Réalisateur dedocumentaires internationalement reconnus, auteur entre autres de La Voix de son maître (son premier film co-réalisé avec Gérard Mordillat en 1978), La Ville Louvre (1990), Le Pays des sourds (1992), Être et avoir (2002) ou encore Nénette (2010), Nicolas Philibert nous fait l’honneur de sa présence lors du week-end d’ouverture où il présentera La Maison de la Radio (2013) – le 12/05 à 21h – et Retour en Normandie (2007) – le 13/05 à 18h – deux films qui, comme il le dit lui-même «ne sont pas des films sur, mais des films avec et grâce à».
THÉMATIQUE 2018 – CINÉMA LUSOPHONE
La lusophonie, c’est plus de 260 millions de personnes dans le monde, de l’Angola au Brésil, du Cap-Vert à la Guinée-Bissau, du Portugal au Mozambique et jusqu’à Macao ! A l’image du Portugal, marqué depuis des siècles par le contact avec différentes civilisations, le cinéma lusophone, varié, audacieux, attachant, a cette extraordinaire capacité à promouvoir la rencontre de différentes cultures. Les 16es Visions Sociales proposent un focus sur la production cinématographique lusophone actuelle à travers dix films choisis pour leur liberté de création et leur originalité, qui seront montrés en présence des cinéastes.
Programmation lusophone (sous réserve de modifications)
Menina, Cristina Pinheiro – Saint Georges, Marco Martins – L’Usine de Rien, Pedro Pinho – Casa grande, Fellipe Barbosa – Comboio de sal e Açúcar, Licínio Azevedo – Ausência, Chico Teixeira – Lettres de Guerre, Ivo M Ferreira – Tous les rêves du monde, Laurence Ferreira-Barbosa – Sélection « ACID Trip Portugal ».
SOUTIENS AUX FESTIVALS PARTENAIRES
Les Activités Sociales de l’énergie soutiennent de nombreux festivals en France. Chaque année, Visions Sociales présente une sélection de films découverts et primés par les bénéficiaires des Activités Sociales de l’énergie lors de ces festivals, et invite deux d’entre eux lors de séances spéciales «Festivals invités».
Site : www.ccas-visions-sociales.org
Facebook : www.facebook.com/visions.sociales
RAMATUELLE 2018 : Demandez le programme !
Le programme, commenté par Michel Boujenah
Mercredi 1er août : « Edmond » – Mise en scène et création Alexis Michalik
C’est le spectacle – phare qui, depuis deux ans, bat tous les record alors qu’il n’y a aucune vedette. Un très beau texte, celui de Rostand entre autres, qui tourne autour de la création de « Cyrano de Bergerac ». C’est un spectacle magnifique qui a obtenu 5 Molière en 2017. On a eu beaucoup de mal à l’avoir mais on y est arrivé
Jeudi 2 août : Francis Cabrel
Là encore j’ai eu beaucoup de mal à faire venir Francis Cabrel Nous avons des bureaux mitoyens et chaque fois que je le croisais, je lui disais : tu viens quand ? Tu viens quand ? Il me répondait : Continue, tu es sur la bonne voie ! Lorsque son producteur Gilbert Coulier, m’a appelé et demandé quand il pouvait venir, je n’en revenais pas ! Je n’en suis toujours pas revenu car je ne vous dit pas ce qu’il nous coûte… Et encore il nous a fait un prix ! Aussi, les places sont à 70€. Mais je crois que ça en vaut la peine.
Vendredi 3 août : Ary Abittan « My story »
Je l’ai vu démarrer et là, c’est lui qui me tannait : je viens quand ? Il a fait d’énormes progrès donc je lui ai dit oui. Il a sauté au plafond ! Il en rêvait… Je l’ai réalisé, on est heureux. Lui aussi !
Samedi 4 août : « Art » de Yasmina Reza avec Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin, Alain Fromager
La pièce est déjà venue à Ramatuelle avec Pierre Vaneck, Pierre Arditi et Fabrice Luchini. Entre temps, elle a fait un succès dans le monde entier. Toujours dans la mise en scène de Patrice Kerbrat, elle revient donc avec trois autres et magnifiques comédiens
Dimanche 5 août : « La raison d’Aymé de et avec Isabelle Mergault, mise en scène et avec Gérard Jugnot
C’est une pièce un peu fantastique où Isabelle Mergault est une sorte de Jiminy Cricket. Et ça fonctionne. Isabelle en vacances, viendra tout exprès pour le festival.
Lundi 6 août : « Fausse note » de, mise en scène de Didier Caron avec Christophe Malavoy et Tom Novembre.
Tous deux pour la première fois à Ramatuelle. Tom est formidable. Christophe est incroyable et difficilement reconnaissable dans cette pièce forte, dure qui tourne autour d’un vengeance sur fond de musique classique.
Mardi 7 août : « Silence, on tourne » de et mise en scène de Patrick Haudecoeur
Après l’incroyable succès de « Thé à la menthe ou t’es citron ? », Patrick nous revient avec une pièce tout aussi déjantée. C’est le genre de pièce iconoclaste dont on se dit : mais pourquoi j’ai ri ? Et ça fonctionne d’un bout à l’autre de la pièce.
Mercredi 8 août : Julien Clerc
Il revient à Ramatuelle. Quand il m’a dit j’ai 50 ans, je lui ai répondu… Tu les fais pas ! 50 ans de carrière, Julien fait partie intégrante du patrimoine de la chanson française. Il est magnifique et prend la mesure du temps qui passe. Dans l’intimité, il se livre peu. Sur scène il s’ouvre. C’est superbe.
Jeudi 9 août : « Faisons un rêve » de Sacha Guitry mise en scène et avec Nicolas Briançon avec Marie-Julie Baup, Eric Laugerias, Michel Dussarat
Retour d’un fidèle parmi les fidèles car il est rare qu’il ne soit pas d’un festival, en tant que comédien ou metteur en scène. Il nous offre un Guitry grave et léger, plein d’humour, avec un quatuor pétillant
Vendredi 10 août : « Deux mensonges, une vérité » de Sébastien Blanc et Nicolas Poiret , mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Lionel Astier, Raphaëlle Goupilleau, Frédéric Bouraly, Julien Kirsche
Nicolas Poiret est le fils de Jean Poiret et Caroline Cellier. La pièce est un beau duo sur le thème : est-ce qu’après 25 ans de mariage chacun connaît vraiment l’autre ? Lionel Astier y est incroyable. J’aurais aimé jouer ce rôle !
Samedi 11 août : Alex Lutz
On termine donc avec celui avec lequel on aura commencé ! Dans son précédent spectacle, il jouait un cheval dans l’un de ses sketches. Là il fait fort car il amène un cheval sur scène ! On est en train d’étudier comment il va pouvoir monter sur scène !
Alex est un malade de travail et de précision… pas comme un certain Méditerranéen que je connais !!!
Propos recueillis par Jacques Brachet
Réservations à partir du 11 avril : www.festivalderamatuelle.com
RAMATUELLE
Jacqueline FRANJOU – Michel BOUJENAH
Un binôme qui fonctionne depuis 10 ans
Si cette année, nous fêterons le 33ème festival de Ramatuelle, ce sera aussi l’occasion de fêter les 10 ans de l’arrivée en tant que directeur artistique de Michel Boujenah.
Et le directeur artistique se porte bien, tout comme sa présidente, Jacqueline Franjou, créatrice avec Jean-Claude Brialy de ce magnifique festival qui fut installé dans une carrière en un mois alors qu’à cette époque tout le monde trouvait le projet fou, même les intéressés et le maire de Ramatuelle de l’époque, Albert Raphaël, qui pourtant adhéra au projet.
Nous voilà donc sur la plage des Jumeaux pour ce rendez-vous annuel où, au cours d’un toujours sympathique repas, notre binôme de choc indissociable, lève le rideau sur cette 33ème mouture.
Michel : Tout d’abord, je voudrais vous dire la joie de vous retrouver, fidèles au festival, ce festival qui, aujourd’hui, a un rayonnement national.
C’est pour cela qu’il faut le maintenir contre vents et marées même si, d’année en année, il est de plus en plus difficile de trouver de l’argent.
Jacqueline : Heureusement, nos sponsors et nos mécènes nous restent fidèles et la mairie nous suit toujours. Grâce à eux, nous pouvons maintenir un programme aussi éclectique que de qualité.
Michel : Grâce à eux… et à nous ! mais ce festival est indestructible et si un jour nous n’y sommes plus, il faudra qu’il continue d’exister.
Jacqueline : J’aime à dire que nous formons un binôme qui s’entend merveilleusement. Il y a un artiste devant, dans la lumière, qui propose un programme et derrière, dans l’ombre, quelqu’un qui s’occupe du reste… En l’occurrence… moi !
Michel : Souvent je suis emballé par un spectacle mais certains sont plus onéreux que d’autres. Alors je vais voir Jacqueline et je lui martèle : il nous faut absolument ce spectacle, il le faut…
Jacqueline : Je lui dis alors : on va voir ce qu’on peut faire. Et l’on trouve presque toujours une solution.
Michel : Quelquefois elle me rétorque : tu veux qu’on parle des comptes ? Et là, je commence à paniquer. Mais lorsqu’on y arrive, on se dit que ça valait le coup… Enfin, en principe !
Jacques Higelin… Champagne avec Juliette Gréco
C’est au cours de ce repas qu’on apprend la mort de Jacques Higelin qui sidère tout le monde.
« Du temps de Jean-Claude – rappelle – Jacqueline, il tait venu à Ramatuelle et ç’avait été une soirée extraordinaire.
– Nous lui rendrons hommage – poursuit Michel – comme nous le faisons lorsqu’un grand artiste ami disparaît. Et cette année, le bilan est particulièrement lourd.
Michel, voilà dix ans que tu es à la tête de ce festival. J’espère que tu es heureux et que tu vas fêter ça ?
Bien sûr que je suis heureux car c’est une belle aventure. Quant à le fêter personnellement, je n’en vois pas la nécessité. Ce qui compte, c’est que le festival continue, avec ou sans moi. Je préfère qu’on parle de lui que de moi et je fais tout pour cela.
– D’ailleurs – ajoute Jacqueline – cette année le programme est au top, il va être difficile de faire mieux l’an prochain !
– J’essaie surtout – poursuit Michel – de varier, les thèmes, les genres en proposant des spectacles de qualité, les plus divers et divertissants possibles, mêlant des pièces populaires, des pièces plus dramatiques, des one man shows, de la chanson, du rire, de l’émotion, de faire aussi découvrir des spectacles qui le méritent.
D’ailleurs, j’aimerais amener le public à venir voir des choses qu’ils n’ont pas l’habitude de voir, qu’ils s’ouvrent à autre chose, des spectacles qu’ils n’osent pas ou ne veulent pas venir voir, de me faire confiance. Ce n’est pas parce qu’on aime un genre de spectacle qu’on ne peut pas découvrir et aimer autre chose.
Mon rêve serait qu’un jour 200 personnes viennent me dire : je vous ai écouté, j’ai suivi vos conseils et je n’ai pas été déçu.
Bon, 200 personnes c’est peut-être utopique mais déjà… 2 et le pari sera gagné !
Ramatuelle c’est le mélange des genres avec le programme du festival, les nuits classiques et aussi, cette année pour la première fois, un colloque et du cinéma.
La présidente Jacqueline Franjou nous présente cette première partie.
« Les festivités démarreront dont le 26 juillet par un colloque ayant pour thème « L’importance de la Culture dans le management des entreprises », en collaboration avec de grands patrons d’entreprises dont nos mécènes, des étudiants et un ministre, on ne sait pas encore lequel. Ceci, afin de sensibiliser l’importance qu’a la Culture dans notre société.
Autre nouveauté cette année le 27 juillet : l’avant-première du film d’Alex Lutz « Guy ». C’est Alex qui clora le festival et il nous proposé de présenter son film en avant-première dans lequel il joue auprès de Tom Dingler, Nicole Calfan, Dani, Brigitte Roüan, Pascale Arbillot. Julien Clerc y fait une apparition et comme il est lui aussi programmé à ce festival, il devrait être avec nous et avec Dani.
Un écran gonflable sera installé sur la scène, en espérant qu’il n’y ait pas trop de vent. Une logistique sera également installée pour visionner le film dans les meilleures conditions.
L’orchestre Philharmonique de Nice – Les Virtuoses – Marc Luisada
Le lendemain démarreront les trois « Nuits classiques » . Le 28 juillet nous resterons dans le cinéma avec l’orchestre philharmonique de Nice dirigé par Laurent Petitgirard qui interprètera des musiques de films célèbres hollywoodiens. Alex Lutz devrait présenter la soirée.
Le 29 juillet, viendront les Virtuoses, mélange de musique, de magie, de burlesque. C’est fou, c’est poétique, c’est un grand moment de spectacle musical.
Nous termineront par un concert de piano interprété par Marc Luisada, le 30 juillet
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier
Voir le programme dans la rubrique « festivals »
TOULON : L’Hermione superstar
La folie des grands jours sur le port de Toulon en ce premier week-end du mois d’avril.
Et cette foule immense, pour qui ? Pour l’Hermione qui y a accosté pour une escale de quatre jours durant ce voyage le long des côtes méditerranéennes.
Doit-on présenter ce magnifique voilier des temps anciens, frégate dite « légère » né en 1778 à Rochefort dans l’arsenal du royaume de France.
1000 tonnes, 2200 mètres carrés de voiles, 44,20 mètres de long, 11 mètres de large, un mat de 54 mètres au-dessus de la quille, 26 canons; sa construction a nécessité 11 mois de travail pour tous les corps de métiers, des charpentiers aux calfats, des forgerons aux clouteurs, sans oublier les bagnards.
Il fit la campagne d’Amérique, de 1780 à 1782, puis escortera des navires marchands avant de sombrer en 1793.
Voici 25 ans, quelques fous-furieux décident de créer l’association Hermione-la Fayette afin de reconstruire cette mythique frégate à l’identique. Le président fondateur en est Eric Orsenna, avec l’appui de Benedict Donnely , américain spécialiste de la Fayette et l’aide du Maire de Rochefort Louis Frot.
Il faudra plus de 20 ans pour que ce projet fou sorte des chantiers de Rochefort, aidé de quelque 4000 membres actifs que réunit l’association. Et voilà que renaît à l’identique ou presque ce bateau légendaire qui a mené, au bout de 36 jours, un certain Gilbert du Motier, marquis de la Fayette, en Amérique, venu lui demander son soutien.
Cette association ira plus loin que la « simple » construction d’un bateau, puisque celui-ci deviendra le symbole de la liberté, l’emblème de la langue française, réunissant 34 états et gouvernements membres de la Francophonie.
Ainsi en cette année 2018, l’Hermione, commandée par Yann Cariou, sillonne la Méditerranée en 12 escales. En fait 11, celle de Barcelone ayant dû être annulée à cause du mauvais temps.
Partie de Rochefort, son port d’attache les escales se suivent et se ressemblent par le succès que ce périple provoque partout où elle se pose, de Tanger à Bordeaux, de Sète à Port Vendres, de Marseille à Bastia, de Toulon à Nice…..
A Toulon, ce furent des centaines de mètres de queue pour pouvoir atteindre la passerelle et enfin mettre le pied sur cette merveille de réalisation.
Tous ensemble pour une même aventure
Reçus par le lieutenant nantais Pierre Chiffoneau, fier de nous la faire visiter, il nous dit son plaisir de faire cette tournée en Méditerranée :
« C’est une tournée de parade et l’on est heureux de voir l’engouement qu’elle suscite. Notre but, évidemment, est de faire naviguer ce bateau et de le faire découvrir à un maximum de gens. L’équipe est composée de 12 marins professionnels et de 80 gabiers bénévoles qui ont été sélectionnés à Rochefort, d’abord pour leur passion de la mer, pour leurs qualités physiques, leurs capacités, leur cursus et entre autres, leur capacité à monter sur le mat, ce qui n’est pas la plus facile des choses ! Ils faut qu’ils soient polyvalents car il y a de nombreuses tâches à accomplir sur un tel bateau : de la barre à la cuisine en passant par les veilles et les rondes, la manœuvre, le gréement, la sécurité, l’entretien du navire Durant trois mois, ils ont fait des stages de 15 jours pour se former et ne viennent pas spécialement du milieu marin. ils faut aussi qu’ils puissent s’inscrire dans une collectivité car même si le navire est grand on y vit en circuit fermé. Et tous ces gabiers, garçons et filles, viennent de tous milieux, de tous horizons, sont de toutes nationalités, venant aussi bien de France que du Québec, d’Egypte, d’Afrique, du Cambodge, d’Arménie, de Pologne, de Tunisie…. »
Le lieutenant Pierre Chiffoneau – Alban Vallery
Une belle aventure
Alban Vallery et un tout jeune gabier venu du Sud-Ouest, dont le métier est charpentier et la passion l’escalade. C’est dire si, physiquement, il répondait aux critères.
« J’ai toujours été amoureux du bateau et lorsque j’ai su qu’il y avait des stages de formation, je me suis présenté.; Nous devions écrire une lettre de motivation, faire des testes physiques. Nous avons eu une semaine de formation voile et dû apprendre des notions maritimes. Il faut savoir que ce sont des périodes de navigation temporaire, ce n’est pas un métier en soi. J’avais fait la transatlantique en 2015. J’ai repris mes fonctions le 12 mars à Tanger et je fais les escales de Sète, Toulon, Marseille puisque, entre temps, l’escale de Barcelone a été annulée.
Comment se passe votre travail à bord ?
Nous sommes des équipes travaillant en trois tiers : babord : 8h/12h et 20h/minuit – tribord : minuit/4 h et midi/4h – milieu : 4h/8h et 16h/20h. Nous sommes à chaque fois vingt volontaires encadrés par cinq pros. Les legs (périodes de navigation) peuvent être de 15 jours à trois semaines. Et il n’y a pas de grasses matinées ! Pour mois c’est une passion et un loisirs puisque, entre temps mon métier est d’être charpentier. Mais ça a donne tout de même envie d’y travailler à plein temps car il y a toujours du travail pour un charpentier sur un tel bateau.
Vous êtes combien en cabines ?
Nous dormons à 17, dans des bannettes ou des hamacs.
La promiscuité n’est-elle pas difficile à vivre ?
Pas vraiment. Évidemment, il faut faire la part des choses, on sait qu’il y a des contraintes, il peut y avoir de petits conflits comme partout où il y a une concentration de personnes mais nous avons une ligne de conduite à tenir et les petits conflits se règlent à l’amiable. On sait pourquoi on est là, quels sont les buts et les enjeux. Et c’est le principal ».
Comme on a pu se rendre compte, il règne sur l’Hermione une ambiance de sérénité, de franche camaraderie, de passion de la mer et chacun sait la chance qu’il a de pouvoir vivre une aventure hors du commun. Même si, comme l’a dit Alban, ce n’est qu’un moment dans la vie de chacun mais qui peut-être fera naître des vocations et surtout leur inculquera des notions de liberté, de vivre et travailler ensemble, de découvertes d’autres cultures, de se lancer des défis et d’aller au-delà de soi-même…
L’aventure est belle et restera pour tous ces gabiers en herbe, une expérience et un souvenir inoubliables.
Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Dernière heure
Saint-Mandrier-sur-Mer rend hommage au premier commandant de l’Hermione, Latouche Tréville, dimanche 8 avril à 10h.
Dimanche 8 avril, Gilles Vincent, Maire de Saint-Mandrier-sur-Mer, Vice-Président de la Métropole TPM, rendra hommage à Latouche Tréville, au cimetière Franco-Italien à Saint-Mandrier.
A 10h, Monsieur le maire déposera une gerbe sur la tombe du commandant Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville, qui fut le premier commandant de la frégate de L’Hermione à partir de janvier 1779.
C’est à bord de L’Hermione qu’il a conduit La Fayette jusqu’à Boston au cours de la campagne d’Amérique, au printemps 1780.
Lieu : Cimetière Militaire Franco-Italien – route Semaphore, 83430 Saint-Mandrier-sur-Mer
Six-Fours – Villa Nuraghes
Jean-Marie SCHNEIDER
invité de l’association « Lumières du Sud »
Mireille Vercellino, Présidente de l’association « Lumières du Sud », association vouée au cinéma qui est sa passion, a le chic pour inviter des gens aussi passionnés que passionnants pour parler du 7ème Art.
Et en ce 3 avril, c’est le romancier Jean-Marie Schneider qui était son invité.
Auteur de romans policiers, notre écrivain bandolais a vécu une curieuse aventure avec la télévision. c’est ce qu’il est venu nous raconter avec beaucoup d’humour.
Il faut d’abord savoir qu’il a créé une association , »Le cercle des auteurs bandolais » qui réunit quelque cinquante écrivains bandolais varois et qu’il a écrit plusieurs romans policiers, entre autre, un roman intitulé « L’affaire du Port d’Alon » qui a eu un certain succès. C’est un thriller qui raconte l’histoire d’un serial killer qui tue des jeunes filles et l’enquête va être dirigée par le commissaire Auguste Pitalugue.
L’histoire intéresse France 3 qui retient le livre et le propose à son comité de lecture, afin d’en faire une adaptation pour la télévision. Sur trois auteurs sélectionnés, c’est lui qui l’emporte et le voici qui signe donc un contrat d’exclusivité et un contrat de cession des droits d’adaptation après nombre de palabres, de discussion et de temps passé..
A partir de là, il va aller de surprises en surprises car, il l’a vite appris, une fois signé ce contrat, il n’est plus du tout maître du jeu et si on lui demande de temps en temps son avis, c’est juste par politesse car son avis pèse peu dans la balance !
Tout d’abord, le réalisateur Claude-Michel Rome décide que le Port d’Alon n’étant pas très connu, il est nécessaire de changer le titre. Ainsi le scénario deviendra « Le sang des Îles d’Or ».
Donc exit le Port d’Alon puisque le film se déroulera entre Hyères et Porquerolles, un peu à Toulon aussi à l’université Seatech de Toulon
Il faut aussi voir qu’une descente avec la technique importante et les techniciens qui suivent, auraient eu du mal à s’installer sur la plage du Port d’Alon.
Évidemment, les comédiens sont choisis sans qu’il ait son mot à dire mais cela ne le chagrine pas lorsqu’il apprend que les rôles principaux seront tenus par Antoine Dulery, Gérard Dubouche, Alexandra Vandermoot, Avy Marciano (Plus belle la vie), Isabelle Vitali (Nos chers voisins).
Petit à petit il apprend que son capitaine devient commandant que trois jeunes femmes assez sportives sont remplacées par une fille filiforme, la mine cuivre de Cap Garonne à Carqueiranne devient un blockhaus… et il n’est pas au bout de ses peines car les changements affluent au fur et à mesure que le scénario avance. C’est plus le parcours du combattant qu’un long fleuve tranquille !
Mais bon gré malgré il suit le mouvement, se lie avec les comédiens dont Antoine Dulery qui lui dit n jour en rigolant : « Alors c’est toi le pervers qui a écrit ça… C’et quand même mieux notre scénario ! »
Il est vrai qu’alors Jean-Marie est bien obligé de passer sur beaucoup de choses car France 3 a des codes, les scénarios sont formatés à leurs exigences et qu’au final, comme l’indique le générique, le roman est « librement » adapté.
« Très, très, très librement adapté – nous dit Jean-Marie en riant – car lorsque j’ai reçu la matrice, il y avait quelques scènes, quelques convergences que j’ai retrouvées, l’ambiance du roman, la trame de l’histoire. A part ça, j’avais du mal a retrouver mes personnages et leur histoire Il y avait quand même des incohérences, et là, j’ai dû me battre pour qu’elles soient corrigées lorsque c’était possible. Mais une fois tourné, plus possible de revenir en arrière. »
D’ailleurs, preuves à l’appui, Jean-Marie nous a beaucoup amusés en nous lisant quelques scènes de son livre et en nous montrant à l’écran ce qu’elles étaient devenues !
Que reste-t-il de tout cela ?
» Une belle et enrichissante aventure même si, durant quelques jours, j’ai eu un sentiment de frustration… qui est passé lorsque j’ai vu le score d’audience qu’a fait le film : près de 4 millions de téléspectateurs face à « The voice », ce qui n’est pas mal. Et même succès lors d’un nouveau passage et le passage sur TV5 Monde. Ceci a compensé cela ».
Si Jean-Marie a une belle plume, il a aussi un beau talent de narrateurs et grâce à lui, les spectateurs ont appris beaucoup de choses sur le tournage d’un film.
Et il est prêt à recommencer !
Jacques Brachet
Arnaud DUCRET change de registre
avec « Monsieur Je-sais-tout »
Vincent (Arnausd Ducret) vit à la Rochelle. Ayant rompu avec sa famille, à 35 ans il vit seul.
Devenu entraîneur de foot suite à un accident de match, un jour un OVNI entre dans sa vie : son neveu, Léo (Max Baisette de Malglaive), 13 ans, élevé par la mère de Vincent qui doit subir une opération et qui n’a d’autre solution que de faire appel à son fils, qu’elle n’a plus vu depuis des années…
Le problème est déjà énorme pour ce célibataire invétéré qui ne s’est jamais occupé d’enfants, sauf de jeunes footballeurs ; qui plus est Léo est autiste Asperger et voilà ce grand gaillard barraqué au caractère bien trempé empêtré avec ce gamin maigrichon, imprévisible, qu’il n’a jamais vu.
Et pourtant…
Pourtant, loin d’être débile, Léo le sidère par son savoir, son esprit qui travaille à mille à l’heure et son envie de devenir… footballeur.
Tout n’ira pas sans mal mais cette rencontre va bouleverser le vie de ces deux-là, qui sont de la même famille mais ne se connaissent pas.
Écrit et réalisé par Stéphan Archinard et François Prevôt-Leygonie d’après le roman d’Alain Gillot « La surface de réparation », le film se déroule à la Rochelle et a été rebaptisé « Monsieur je sais tout ».
C’est une belle histoire d’amour entre une grande gueule à la carcasse impressionnante quelque peu empoté face à ce gamin lui aussi impressionnant à sa manière parce qu’inattendu, énervant et attachant à la fois
Le film est traité sans pathos, magnifiquement interprété par un Arnaud Ducret inattendu car on le connaît plus dans le registre de la comédie et ce petit Max qui joue un rôle difficile car il fallait maîtriser une maladie encore mal connue avec un débit incroyable qui force le respect. Et s’il n’est pas autiste il est, c’est sûr, surdoué !
Derrière cet ogre soupe au lait se cache une âme meurtrie dont on découvre la faille au fur et à mesure de l’histoire, et derrière ce petit garçon se cache un enfant attachant, qui, lui aussi recherche quelqu’un à qui se raccrocher.
Parce que c’était Vincent. Parce que c’était Léo.
Le film est formidablement maîtrisé dans une histoire pleine de jolis sentiments, d’émotion, de tendresse et d’amour sans qu’une seule seconde ce soit larmoyant.
Ducret nous montre qu’il sait faire autre chose qu’un « one man » tonitruant. Max nous sidère par sa maturité et sa justesse.
Quant aux seconds rôles (Alice David, Caroline Silhol, Féodor Atkine entre autres) ils sont tous d’une grande justesse et tout aussi attachants.
Un très beau film qu’Arnaud Ducret et les deux réalisateurs sont venus nous présenter au Pathé la Valette, affrontant les grèves qui ont un peu perturbé leur emploi du temps !
Mais ils étaient là, pour notre grand plaisir.
« Arnaud, comment vous est venu ce scénario ?
Tout simplement parce que Stéphan et François ont pensé à moi ! Ils m’on proposé le scénario que j’ai lu très vite et dans la foulée je leur ai dit : « Je veux le faire » ! Nous nous sommes rencontrés une première fois, j’ai trouvé le scénario bien écrit et le rôle m’a plu dans son intégralité. En plus, ça me changeait des comédies, ce que j’avais envie de faire mais sans me dire que j’allais aborder une nouvelle facette, je ne pense jamais comme ça. Mais l’histoire de ce mec dépassé, de cette relation avec cet ado qui devient presque une relation père-fils, m’a beaucoup touché. Et en fait, je me suis dit : quel est le plus autiste des deux ? car dans le film Vincent est un solitaire peu sociable qui va se transformer grâce à Léo. Comme Léo va se transformer grâce à sa rencontre avec son oncle.
Stéphan, François, Arnaud a-t-il été une évidence ?
Stéphan : Sur le moment, nous avons cherché qui pouvait entrer dans ce rôle. Déjà, il nous fallait un mec de la stature d’un Lino Ventura, une espèce d’armoire à glace brut de décoffrage, qui peu à peu, va, disons « s’humaniser ». Il y en a peu dans le cinéma français.
François : Ce qui est drôle c’est que notre producteur nous avait dit qu’il pensait à quelqu’un mais qu’il nous en parlerait lorsqu’on aurait cherché… et pas trouvé ! Et j’ai vu à la télé un film sur de Gaulle où Arnaud jouait magistralement le rôle de Chirac. Ca a été le déclic ! Et le comédien à qui pensait le producteur… c’était lui !
Le choix de ce scénario vous est venu comment ?
Stéphan : Par notre agent qui avait lu le roman d’Alain Gillot « La surface de réparation » et qui nous en a parlé. L’histoire se passait à Sedan, Elle était assez sombre car les personnages étaient des gens qui allaient mal. Nous avons adoré l’histoire…
François : Mais nous avons pensé que ce serait peut-être un peu trop noir pour être porté à l’écran. Nous avons donc rencontré Alain Gillot. Déjà, ça a été le coup de foudre entre nous et nous lui avons dit ce que nous en pensions. Nous voulions que le film soit plus solaire, plus lumineux et que tourner ailleurs ce serait déjà moins lourd.
Stéphan : En fait, il habitait la Rochelle où nous sommes allés le rencontrer et nous avions de superbes souvenirs de cette ville où nous avions tourné « Amitiés sincères », tiré de notre pièce de théâtre. C’était un signe. Il a été OK et on a en fait travaillé tous les trois sur le scénario.
Arnaud, travailler avec un enfant, c’est facile ?
D’abord Max n’est pas un enfant, c’est un ado qui vient d’avoir 18 ans. Mais il a eu une enfance très difficile, atteint d’un cancer qu’il a vaincu près des années de traitement, ce qui a retardé sa croissance et fait qu’il fait plus jeune qu’il est en réalité. Mais à la première seconde où nous nous sommes rencontrés, ça a fonctionné entre nous. C’est un vrai, un grand comédien qui a déjà une belle carrière derrière lui. Il est sérieux, concentré, il pige tout de suite, il est bon à la première prise.
François : A tel point qu’on a rarement fait plusieurs prises. Il était bon tout suite ! On s’en était aperçu au casting où, très vite, on a sur qu’il serait notre Léo. Il envoie tout de suite.
Il a rencontré une autiste et a très vite compris le mécanisme tout en voulant faire de Léo un personnage unique. C’est lui qui a trouvé cette façon de marcher la tête baissée, d »avoir ce débit rapide et répétitif…
Le sujet de l’autisme n’a jamais été traité au cinéma ?
Stéphan : Je ne crois pas et c’était délicat car on ne voulait pas faire un documentaire sur l’autisme ni traiter le sujet comme une misère sociale, on voulait faire un film énergique, lumineux, optimiste, malgré la gravité du sujet. L’intérêt était de mettre face à face deux « handicapés de la vie » qui vont, chacun à leur manière, permettre à l’autre de s’épanouir, de s’ouvrir. On ne voulait surtout pas faire un film larmoyant.
Vos seconds rôles sont aussi magnifiques !
Stéphan : Nous attachons beaucoup d’importance à ce qu’on appelle « les seconds rôles » qui sont simplement des rôles qui ont leur importance. Dans les années 50/60, le cinéma en avait des tas et c’étaient de grands comédiens. Nous allons souvent les chercher au théâtre car ce sont en principe des comédiens de talent, sans ego surdimensionné, qui donnent de la force au film.
Arnaud : Et puis, être accepté par des comédiens comme Caroline Silhol qui joue ma mère ou Féodor Atkine où l’on se noie dans son regard, c’est à la fois un honneur et un bonheur. Ma scène de retrouvailles avec ma mère a été pour moi un grand moment d’émotion.
Arnaud, vous devenez boulimique au cinéma en ce moment ?
(Il rit) Non, l’actualité veut que deux films sortent en même temps : « Les dents, pipi et au lit » et « Gaston Lagaffe ». « Monsieur je-sais-tout » sortira, lui le 9 mai. Mais là, pour le moment, je n’ai pas de plan prévu. J’aimerais retrouver le théâtre car c’est de là que je suis parti, j’ai fait des comédies musicales et j’adore l’esprit de troupe, l’esprit de famille. J’aimerais me retrouver sur scène avec d’autres comédiens, ça donne de l’énergie, de l’émulation et j’aime cette idée de partage.
Alors, peut-être une pièce signée Stéphan et François ?
Pourquoi pas ?
J’aimerais bien continuer à travailler avec eux… Je ne vais plus les lâcher !
Et vous deux ?
On serait ravis de retravailler avec Arnaud. Mais pour l’instant, on prépare un film qui raconte l’histoire de trois vétérans, trois pilotes de course de 60 ans qui décident de remonter une équipe pour se retrouver aux 24 heures du Mans. C’est une comédie prétexte sur le fait de se poser la question : Qu’est-ce qu’on a fait de notre âge ?
Et donc… Arnaud n’a pas l’âge !
Propos recueillis par Jacques Brachet
« SPEAKERINE »
la nouvelle série sur TF1 à partir du 16 avril
La speakerine est la figure emblématique de la télévision naissante.
C’est le premier visage que nous découvrions lorsque l’ORTF démarrait le soir, car nous étions loin de la télé non stop vingt quatre heures sur vingt quatre avec des centaines de chaînes à notre disposition, comme aujourd’hui !
Catherine Langeais, Jacqueline Caurat, Jacqueline Huet, Jacqueline Joubert (que de Jacqueline !), Anne-Marie Peysson et l’incontournable Denise Fabre…
Toujours pimpantes, souriantes, le brushing hyper laqué, elles nous présentaient le programme de la soirée et meublaient s’il le fallait un incident de parcours car beaucoup de choses étaient en direct.
Il était donc normal qu’un jour, à juste titre, la speakerine se retrouve héroïne d’une série.
Et ils se sont mis à cinq scénaristes pour l’écrire, l’héroïne étant Marie Guillain presque méconnaissable, auprès d’un mari, incarné par Guillaume de Tonquédec, dans un rôle très différent de tout ce qu’il a pu nous proposer.
L’histoire
1962, Christine, célèbre speakerine, image de la femme parfaite, est mystérieusement agressée dans les studios de RTF. D’icône du petit écran très protégée, elle devient une femme traquée, confrontée à une violence à laquelle elle n’était pas préparée. Le destin de Christine est symbolique de l’évolution de la femme dans la société des années 1960 et du monde de la télévision instrumentalisée par le pouvoir. Luttes, trahisons et jeu politique, rien ne lui sera épargné…
Une série de 6 x 52 min. Scénario, adaptation et dialogues de Nicole Jamet, Véronique Lecharpy, Sylvain Saada, Valentine Milville et José Caltagirone. D’après une idée originale de Valentine Milville et José Caltagirone. Réalisée par Laurent Tuel.
Avec Marie Gillain, Guillaume de Tonquédec, Grégory Fitoussi, Christiane Millet…
Marie Gillain
« Cette série nous replonge dans les années 60 et l’on va suivre le parcours et l’émancipation de cette femme. Il faut se souvenir que dans ces années-là, la femme devait avoir l’autorisation de son mari pour travailler ! Tout en continuant bien sûr de s’occuper de lui, des enfants, de la maison. C’était une espèce de prison dorée, une image de « la femme parfaite » qui va d’ailleurs peu à peu s’effriter.
Cette série montre quelle était alors l’idée du mariage, des rapports homme-femme, de l’homme responsable et macho qui mettait sa femme sous cloche.
Je trouve qu’il y a beaucoup de véracité dans cette histoire qui est un plongeon dans cette époque par les décors, les costumes, les coiffures, tantôt dramatique, émouvante, romantique, politique. Sans compter l’intrigue qui va prendre un la dimension d’un suspense.
C’est un passionnant portrait de la société d’alors dans une époque bien marquée qui va éclater, ouvrir des portes et donner à la femme la liberté qu’elle a aujourd’hui ».
Guillaume de Tonquédec
« Mon personnage est intéressant parce qu’inattendu dans ce qu’on m’a jusqu’ici proposé de faire. C’est un personnage plutôt dur, un homme moderne puisqu’il laisse sa femme travailler mais qui va très vite se trouver dépassé lorsqu’elle veut devenir plus qu’une simple speakerine.
A partir de là, il perd pied, il se sent perdu, il ne sait plus très bien où il va… Et c’est très excitant à jouer !
Au-delà des personnages, c’est l’histoire d’une époque et c’est l’enjeu de cette série : l’équilibre difficile dans le pouvoir homme-femme.
C’est assez noir sur les rapports humains, il y beaucoup de tension, de trahisons, de douleur, de faux-semblants, ce qui en fait la richesse, sans oublier le suspense qui est quelque chose de très haletant.
Le fait d’être plongé dans cette époque m’enchante. Les décors, les costumes, les accessoires, ça fait vraiment rêver. C’est la naissance de la télé-communication, de tout ce qui a bouleversé notre vie… Ça a un côté « fouilles préhistoriques » !
PORTRAIT
Nicole JAMET : « Je ne regarde pas en arrière »
Parmi les scénaristes de « Speakerine », l’on retrouve Nicole Jamet, comédienne talentueuse, aussi bien à la télé qu’au cinéma ou au théâtre, écrivain de plus en plus, ayant déjà signé ou cosigné la fameuse série « Dolmen » mais aussi ayant travaillé pour « Section de recherches », « La chambre des dames », « la mafia », « Les secrets du volcan » et bien d’autres dont la série « Meurtres à… » où elle a retrouvé ses complices de « Dolmen » : « Meurtres au Mt Ventoux » avec Ingrid Chauvin, « Meurtres à Etretat » avec Bruno Madinier.
Mariée à Pierre-Jean Rey, photographe toulonnais, elle a fait du Var sa région de cœur. Notre amitié date de quelques décennies. Il était donc normal que j’aille vers elle pour parler de cette série que l’on découvrira dès le 16 avril sur France 2.
D’autant que le même jour sortira son nouveau roman intitulé « L’air de rien » chez Albin Michel.
« Dolmen » a également l’objet d’un livre, suivi de deux autres qui ne sont pas devenus une suite à la télévision : « Les oubliés de Kilmore » et « La dernière malédiction ».
Mais le fait était là : l’écriture de scénarios chez Nicole prenait de plus en plus le pas sur la comédienne.
Jusqu’à cette série « Speakerine » qui, me confit-elle dans sa belle maison toulonnaise au jardin magnifiquement fleuri, sera son dernier scénario.
Pourquoi ?
Aujourd’hui le métier de scénariste devient de plus en plus compliqué. On dépend de trop de gens : la production, les distributeurs, le réalisateur… L’on est de moins en moins maître du jeu et ça commence à être fatigant.
C’est pour cela que tu te tournes vers l’écriture de romans ?
Oui, d’abord parce que j’écris en toute liberté, à mon rythme, à ma fantaisie, sans que personne ne me stresse pour que ça aille plus vite. Je n’ai plus besoin de vivre à Paris pour rencontrer les uns et les autres. A partir du moment où mon éditeur est d’accord, je ne dépends plus du bon vouloir des uns et des autres, je n’ai plus de problèmes de budget, je peux mettre cinquante décors, autant de personnages que je veux, autant de figurants, personne n’est derrière moi pour me dire d’enlever un personnage, de raccourcir une scène et je suis vraiment et totalement maître du jeu. J’écris tranquille chez moi,
La liberté totale… le rêve !
Revenons donc à « Speakerine !
C’est la productrice Charline Delepine qui m’a proposé de reprendre, avec une co-scénariste amie, Véronique Lecharpy, le scénario écrit par deux jeunes auteurs manquant d’expérience qui ne s’en sortaient pas. L’histoire au départ tournait autour de quatre speakerines. Mais j’ai focalisé l’histoire sur une seule, qui représentait alors l’image de la femme parfaite, épanouie parce que belle, célèbre, indépendante, ayant une vie idéale… du moins à ce qui paraissait.
Mais il faut se remettre dans le contexte de l’époque où la femme devait avoir l’autorisation de travailler et, n’ayant pas droit à un compte en banque, son argent allait aussitôt sur le compte du mari. Ce qui fait que si elle voulait se barrer, elle n’avait plus rien !
J’ai donc décrit le cheminement de cette femme qui ouvre les yeux sur les difficultés d’être une femme, de son manque de liberté. L’image alors se fissure peu à peu.
Elle prend conscience qu’elle n’est qu’une image et va vouloir sortir de ce carcan, ce qui ne sera pas sans peine. C’est toute cette évolution que je décris avec en plus, un thriller à la clef.
C’est une série de six épisodes dont je n’en ai écrit avec Véronique que les quatre premiers, les deux derniers étant repris par les deux auteurs du début, plus un dialoguiste et enfin le réalisateur.
Une nouvelle façon de travailler !
D’où ta préférence pour le roman et celui-ci que tu considères comme le premier.
Oui, il s’intitule « L’air de rien » et paraîtra mi-avril chez Albin Michel.
J’ai beaucoup de chance que les quelques chapitres proposés au comité de lecture aient tout de suite fait l’unanimité moins une voix !
Raconte !
L’histoire démarre sur Lucie, une petite vieille à l’air très respectable de 80 ans qui, avec l’aide de sa copine Chirine, est en train d’étrangler un homme. Pourquoi ? Quel est cet homme et qui est-elle elle même ? La police qui n’a pas voulu croire à l’histoire lorsqu’elle lui a téléphoné », va essayer de découvrir tout ça. Petit à petit on va découvrir des choses, des éléments qui vont faire avancer et rebondir l’histoire.
D’où te vient cette idée de vieille dame indigne ?
Je me suis toujours posé une question sur les gens âgés : c’est quoi, la vie de ces gens ? Ca m’a toujours fascinée. Quelle est l’histoire de ces petits vieux que l’on croise ? Et si tu réussis à parler avec eux, tu découvres souvent des choses extraordinaires. Ce qui m’est arrivé avec mon père.
Lucie va donc remonter dans ses souvenirs, toute sa vie va se dérouler, ce qui, peu à peu, va pouvoir nous amener à comprendre son geste.
C’est une comédie, sinon grinçante, du moins humaine et non dénuée d’humour.
C’est en fait la vie d’une dame d’hier dans la vie d’aujourd’hui et c’est plein de surprises jusqu’à la fin. Mon envie est que le lecteur embarque dans l’histoire et ne la lâche plus jusqu’à la fin.
En fait… Ce pourrait être un bon scénar !
(Elle rit), Oui, c’est vrai… Chassez le naturel ! Mais pourtant j’ai surtout pensé à en faire une pièce de théâtre, que je suis d’ailleurs en train d’écrire et que j’aimerais voir jouée par mon amie Line Renaud.
L’histoire était dans ta tête dès le départ ?
Pas du tout : j’avais le début et la fin ! Pour le reste, je me suis laissée porter par le personnage qui m’a d’ailleurs entraînée dans des trucs qui m’ont réservé quelques surprises. C’est ça qui est amusant : découvrir l’histoire au fur et à mesure qu’on l’écrit.
Tu y a donc pris goût ?
A tel point que je suis déjà sur un second roman !
Dans tout ça… Ton métier de comédienne ?
Je t’avoue que j’ai un peu lâché l’affaire. Ma décision de venir m’installer à Toulon pour l’écriture, me coupe déjà un peu du métier. Si je reçois un projet qui me plait vraiment, pourquoi pas ? Mais je ne suis plus en recherche.
As-tu pensé à écrire un livre de souvenirs, une bio ?
Je crois que je ne le ferai jamais pour la bonne raison que… je n’ai pas de souvenirs !
Je veux dire par là que revenir sur le passé m’ennuie profondément. Je ne suis pas dans la nostalgie, je ne regarde pas en arrière mais devant moi, je suis curieuse de ce qui va se passer.
C’est vrai, j’ai eu une belle vie d’artiste mais j’ai toujours un peu vécu à côté du métier. J’y ai peu d’amis : Pierre Ardidi, Véronique Jannot, Jane Birkin, Line Renaud, Pierre Vaneck, hélas aujourd’hui disparu…
Mais je préfère inventer des histoires plutôt que de raconter les miennes !
Propos recueillis par Jacques Brachet
Opéra de Toulon : « L’Italienne à Alger » de Rossini
Vendredi 13 – mardi 17 avril 20h – dimanche 15 avril 14h30
Dramma giocoso en deux actes de Gioacchino Rossini (1792-1868)
Livret d’Angelo Anelli – Création : Venise, Teatro San Benedetto, 22 mai 1813!
Direction musicale Francesco Cilluffo – Mise en scène & costumes Nicola Berloffa
Décors Rifail Ajdarpasic – Lumières Marc-Antoine Vellutini
Avec : Laura Verrecchia – Michela Antenucci – Julie Pasturaud – Andrea Mastroni – Alasdair Kent – Raffaele Raffio – Joé Bertili
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Toulon
Coproduction Opéra Grand Avignon et Opéra de Marseille
FRANCESCO CILLUFFO direction musicale
Francesco Cilluffo est un compositeur et chef d’orchestre italien né à Turin en 1979.
Il est diplômé de sa ville natale en composition et direction du Conservatoire «Giuseppe Verdi» et en musicologie à l’Université de Turin avec une thèse sur Benjamin Britten.
Entre 2003 et 2008, il a vécu et étudié à Londres. En 2005, il a reçu un Master en composition à l’École de Musique et Drame de Guildhall. En 2008, il obtient un doctorat en composition au King’s College à Londres.
Ses expériences en tant que chef d’orchestre s’étendent de titres plutôt rares (Der König Kandaules de Zemlinsky, Socrate de Satie, Il Campiello de Wolf-Ferrari, Guglielmo Ratcliff de Mascagni et Symphonie n° 14 de Chostakovitch), aux grands opéras italiens (Il Trovatore, La Bohème, Nabucco, L’Elisir d’Amore, Cavalleria Rusticana, Il Barbiere di Siviglia, Le Nozze di Figaro, Tancredi), en passant par les Requiems de Mozart, Cherubini et Duruflé. Il a également créé de nouveaux opéras importants tels que Le Braci de Marco Tutino.
L’œuvre de Francesco Cilluffo comprend des symphonies, des cycles de mélodies, des opéras, une vidéo-cantata et diverses pièces instrumentales.
Ses engagements récents incluent : The Land to Life (un cycle de mélodies pour soprano, violoncelle et orchestre à cordes) pour le Festival Incontri de Terra di Siena, une Rhapsody pour mezzo-soprano, choeur et orchestre, Voci di Tenebra azzurra, au Festival della Valle D’Itria et Drash pour orchestre (Chicago Arts Orchestra).
La première mondiale de son opéra Il Caso Mortara à New York a été saluée par la critique.
NICOLA BERLOFFA mise en scène
Originaire de Cuneo, Nicola Berloffa étudie tout d’abord le violoncelle, avant de se diriger vers les arts de la scène en intégrant l’Accademia D’arte Drammatica « Paolo Grassi » de Milan où il obtiendra son diplôme de mise en scène en 2005, avec une étude sur le théâtre autrichien et une mise en scène de L’Éveil du Printemps de Franz Wedekind.
Il commence sa carrière en travaillant comme assistant notamment auprès de Luca Ronconi, Cesare Lievi ou Daniele Abbado à la Scala, la Monnaie de Bruxelles, l’Opéra National de Paris, le Teatro Comunale de Florence et celui de Bologne, le Regio de Parme et de Turin, la Fenice.
En 2007, il remporte le concours du Centre Français de Promotion Lyrique de Paris pour la mise en scène de Il Viaggio a Reims. La production a tourné dans dix-huit maisons d’opéra françaises de 2008 à 2010.
Il signe ensuite la mise en scène de La Serva Padrona pour le Regio de Turin, Un Giorno di Regno de Verdi à Montepulciano et Le Nozze di Figaro à Côme, L’Italiana in Algeri pour les opéras de Marseille, Vichy, Avignon, Massy et Saint-Étienne, Die Zauberflöte, Cosi fan Tutte et Carmen à Tenerife, Le Chalet d’Adam et Il Noce di Benevento au Festival Rossini de Wildbad, La Veuve Joyeuse et Les Contes d’Hoffmann à Piacenza, Carmen et Norma à Saint-Gallen, Reggio Emilia et Modène, Un Ballo in Maschera à Pavie, Côme, Crémone, Brescia et Bergame, Madama Butterfly à Palerme, La Wally à Piacenza, Carmen à Rennes, Madama Butterfly au Festival de Macerata et Norma à Nice. Prochainement, il reprendra La Flûte Enchantée à Tenerife et Norma à Rennes.
À Toulon, on a pu voir ses productions de Il Viaggio a Reims, des Contes d’Hoffmann et de Un Ballo in Maschera
Six-Fours – Réo… C’est une belle histoire…
Il y a quelquefois dans la vie des aventures qui naissent de peu de choses, une envie, une idée et qui tout à coup deviennent des moments uniques d’une vie, des contes de fées pour ceux qui rêvent encore, des miracles, pour ceux qui croient au ciel.
Et c’est une belle histoire qu’est venue me conter Cécile Limier.
Cette six-fournaise au regard bleu est l’une des seules femmes à être CN 6ème dan de karaté. Elle pratique au club Kanaku Dai de Six-Fours.
Sportive, optimiste, fonceuse et d’une belle sérénité, elle croit, sinon au miracle du moins à quelques lumières qui, quelquefois, accompagnent un projet tout au long d’un long chemin.
Au départ, une petite fille africaine de Réo, un village à 120 kilomètres de Ouagadougou, au Burkina Faso, dans la province de Sanguié, qu’elle va parrainer pour la soutenir sur le plan scolaire.
Et voilà que de là-bas, lui arrive une demande de soutien pour un club de karaté existant à Réo mais qui vivote avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas grand chose.
Elle décide alors de créer une association : « Dojo pour Réo », entraînant quelques copains du club dont Louis Wan der Heyoten, professeur de karaté CN 7ème dan.
Nous sommes en 2005.
Le but : arriver à fournir au club de Réo du matériel, des kimonos, des tapis, dont ils sont privés, faute de moyens. Ils faut savoir qu’ils pratiquent leur sport dehors, sur la terre sous 40° ou la nuit, pour avoir moins chaud, sous un éclairage de fortune.
Ainsi commence une belle aventure humaine, qui aurait pu s’arrêter là, après qu’ils soient allés leur apporter le matériel récolté.
Mais sur place, ils se rendent compte de la ferveur, de la passion de ces enfants qui vivent dans des conditions précaires.
« Tout-à-coup nous confie Cécile, j’ai eu une vision : pourquoi ne pas les aider à construire une infrastructure sportive afin qu’ils aient une vraie existence sociale ? C’était un rêve fou mais l’idée était lancée en sachant bien que le projet serait onéreux et l’argent ne pourrait pas venir d’eux. Mais en peu de temps, comme par miracle, toutes les énergies ont convergé pour que le projet voit le jour, en réunissant des compétences venues vers nous… »
L’association va aller voir le Maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte, qui est aussitôt séduit par le projet et fait débloquer 2000€ sur la réserve parlementaire.
C’était un premier pas mais il fallait aller plus loin. Cécile et ses amis organisent alors une grande manifestation salle Scarantino à Six-Fours, qui obtiendra un énorme succès. Résultat : 16.000€ de dons venus de toutes parts en quelques mois !
Après cela, il fallait gérer cet argent, trouver un lieu à Réo pour construire le dojo.
Et là, tout le monde s’y est mis : Soulemane Sawadogo, président de la fédération de karaté du Burkina Faso qui accepte de gérer l’affaire et montera un protocole de partenariat et – autre miracle – le Maire de Réo offre un magnifique terrain de 1000 m2, en plein centre de Réo, jouxtant le terrain de football. Cerise sur le gâteau : l’Agence Nationale pour l’Éducation par le Sport prime l’association.
De gauche à droite : Michel Lendi, Yves Aulas, Céline Limier, Louis Wan der Heyoten,Julien Fortin, Marie-Diane Tassy… La belle équipe de « Dojo pour Réo »
La première pierre est posée en 2006, en six mois le dojo est érigé, inauguré en grandes pompes sous la pluie, ce qui ne peut être chez eux qu’un très bon présage.
Ce lieu superbe qu’ils aiment à appeler « Notre joyau », est composé d’une salle d’entraînement, d’un grand dortoir, d’une cuisine équipée, des manguiers et des bougainvillées ont été plantés faisant de ce lieu un petit paradis. Sans parler du puits qui a été construit pour que l’eau alimente la cuisine et les douches. Tout a entièrement été construit par des entreprises locales, du personnel a été engagé, ce qui est économiquement non négligeable.
Il fallait maintenant que le club devienne indépendant et que tout soit géré sur place. Une convention avec la Fédération a été signée, le Kiwanis est venu apporter son aide, un parrainage des enfants a été instauré, les cotisations mises en place.
« Durant cinq ans – poursuit Cécile – le club a grandi jusqu’à rafler nombre de championnats. Nous avons suivi cela de loin et cette année nous y sommes retournés, organisant des stages, des événements et ce qu’on a découvert est absolument magnifique. Nous avons partagé une grande émotion et nous pensions donc être arrivés au bout de notre belle histoire.
Mais voilà, le dojo a fait des petits : plusieurs clubs sont nés autour de Sanguié. Nous avons aidé à créer des sections de karaté, des bureaux, avec l’aide de Jeunesse et Sports à laquelle ils sont aujourd’hui affiliés. La ligue PACA les aide pour tout ce qui est matériel kimonos, ceintures, médailles, livres, DVD.
Le 8 mars dernier, journée de la Femme, nous avons animé un atelier de self défense pour les femmes. De quatre au départ, elle ont finalement été une vingtaine !
En 2005, il n’y avait que cinq femmes karatéka, aujourd’hui on ne les compte plus et certaines atteignent le plus haut niveau national. La région compte quelque deux cents licenciés. »
Bien évidemment, l’association continue son œuvre en organisant chaque année à Six-Fours une journée africaine réunissant près d’une cinquantaine de stands afin de faire mieux connaître ce pays et y montrer son visage chaleureux et souriant. A noter que le dimanche 22 avril, de 9h30 à 11h30, au gymnase Reynier, rue Condorcet, sera organisé un stage de self défense pour les femmes. La participation est de 15€ dont la somme sera entièrement reversée à l’association « Dojo pour Réo ».
Et ce n’est pas fini !
Quand je vous disait qu’on allait vous raconter une belle histoire !
Jacques Brachet