Archives mensuelles : février 2018

Six-Fours – Six N’étoiles
« Belinda », une histoire vraie

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Ce n’est pas un conte de fées.
Elle n’a ni les yeux bleus, ni le front blond, Belinda… ni une vie de rêve.
Non, c’est, au départ, la gamine d’une famille nombreuse d’une cité populaire alsacienne, issue de la communauté Yeniche.
Elle a 9 ans au début du film, et vit en foyer avec une de ses sœurs. De temps en temps, elles fuguent.
On la retrouve à 15 ans, revenue au milieu de ses frères et sœurs, pour aider ses parents, des gens simples et braves, à élever les plus petits. Car dans cette famille, il y a beaucoup d’amour.
Enfin, à 23 ans, elle tombe amoureuse d’un beau forain gentil, pas très futé, qu’elle épousera durant son internement en prison, elle-même y ayant fait un court séjour. Aujourd’hui, elle attend sa libération, pleine de rêves et d’espoirs d’une vie future plus heureuse.
C’est la caméra de Marie Dumora qui suit, au fil des années, cette famille malmenée par la vie mais heureuse et aimante, et Belinda, fille-courage qui prend la vie comme elle vient, avec fatalité, avec optimisme, sans jamais en vouloir à quiconque.
C’est la vie. C’est « sa » vie.
Une vie que la réalisatrice nous fait découvrir par petites touches délicates, sans jamais prendre parti, sans juger non plus. Un film plein d’émotion et de délicatesse, un joli portrait d’une fille d’aujourd’hui pleine d’espérance.
Belinda est une héroïne grecque, qui plie mais ne rompt jamais, qui encaisse, qui résiste à une vie pas souvent rose, qui garde l’espoir malgré les bourrasques qui bousculent sa jeune vie.
C’est un film d’amour et plein d’humanité sur une fille parmi tant d’autres dans cette vie d’aujourd’hui, qui, malgré l’adversité, ne se plaint pas, qui respecte et aime les autres.
Une belle âme dont on suit chaque événement de sa vie avec tendresse.
Et un film d’où l’on sort bouleversé.

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Rencontrer Marie Dumora, invitée par l’ssociation « Lumières du Sud », c’est prolonger le film car elle-même est une femme et une réalisatrice pleine de délicatesse et d’humanité, qui nous parle de son héroïne avec infiniment de tendresse.
« Je n’ai jamais perdu de vue Belinda depuis que j’avais tourné avec elle « Avec ou sans toi ». Elle avait alors 9 ans. Je l’ai retrouvée à 15 ans pour « Je voudrais aimer personne » et je la retrouve pour la troisième fois à 23 ans. Au début, je ne pensais pas que je continuerais avec elle mais en la revoyant j’ai pensé qu’il y avait vraiment quelque chose qui méritait d’être filmé, ne serait-ce que pour lui rendre hommage car je pense qu’elle est une véritable héroïne. Elle me fait penser, petite, à Paulette Goddard, cette héroïne du cinéma muet, très expressive, très naïve, qui jamais ne se plaint, qui est en fait une belle personne.
Comment arrivez-vous à la filmer ainsi, presque au jour le jour ?
Il y a eu de longues périodes où nous ne nous sommes pas vuse mais je crois que nous avons gardé une grande confiance mutuelle. Elle, elle croit en la vie, aux valeurs qui la portent. Moi, je crois au cinéma… Nous étions faites pour nous entendre !
C’est vrai que je me suis appuyée sur les événements de sa vie, en m’y adaptant, en improvisant souvent. Par exemple, je devais tourner le mariage, avant qu’il ne soit reporté parce qu’ils étaient en prison. J’ai toujours été à ses côtés et je tournais en fonction des événements.
Vous parlez de cette communauté Yéniche, dont elle est issue et qu’on connaît peu.
Moi-même je ne la connaissais pas. C’est une communauté qui vient du nord de l’Europe. d’Allemagne, de Suisse, de Belgique. Une communauté rurale très pauvre qui, au début du XIXème siècle est partie sur les routes, qui y a rencontré les tsiganes, les juifs errants. Ils se sont mélangés, ont créé une langue de défense car personne ne les a aidés. Ils ont dû se débrouiller tout seuls. Cette famille s’est donc retrouvée en Alsace, vivant comme elle pouvait. C’est comme un chœur antique dans ce film, le fil rouge du film.
Vous n’avez pas filmé les épisodes qui se passent en prison, dont son mariage.
C’était un parti pris, ça ne m’intéressait pas. Je préférais une voix off qui racontait cet épisode et les conversations téléphoniques. Je voulais me concentrer sur elle, être au plus près d’elle. Ce moment d’intimité était trop personnel et n’appartient qu’à elle.
A-telle vu le film ?
Oui et toute la famille l’a vu et même son directeur, qui s’occupait d’elle au foyer et qui ne l’a jamais quittée était là, entouré de tous les petits qui ont grandi. Elle a été très applaudie. C’est une reconnaissance pour elle et tout le monde a été bienveillant… Comme tous l’ont toujours été.

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Un moment bouleversant : lorsque son père lui raconte comment, enfant, il a connu sa mère dans un camp de concentration.
Oui, je ne voulais pas en faire le sujet principal mais, tout part un peu de là et c’était aussi une façon de parler d’un génocide dont on n’a pas parlé. Lors de la présentation du film à Berlin, les Allemands y ont été très attentifs. D’ailleurs, beaucoup de choses sont parties de ce festival car nombre de distributeurs étrangers ont vu le film et ont voulu le montrer. Il est allé jusqu’en Egypte !
Présenter ce film au festival de Cannes n’était-ce pas prendre des risques ?
(Elle rit). Il est vrai que ça a été une grande peur de me retrouver dans un tel festival avec un documentaire et un tel sujet. Mais déjà, c’était dans le cadre de l’ACID, une association qui défend le cinéma indépendant. En fait j’ai eu une presse formidable qui m’a bouleversée. Les journalistes ont eu de belles réactions.
N’avez-vous pas pensé réaliser ce film pour le télévision ?
Non, jamais. J’aime le cinéma, je viens du cinéma, c’est lui qui me nourrit et j’y trouve un espace de liberté dont j’ai besoin. A la télévision on m’aurait imposé des tas de choses dont un timming, ce que je ne voulais pas. Ce film est une narration classique qui, je crois, a un aspect romantique. Ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle un documentaire. C’est un film à part dans lequel on peut s’identifier. C’est magnifique de pouvoir faire du cinéma !
Comment définiriez-vous Bélinda ?
D’abord comme une belle personne, une femme qui fait face avec courage et optimisme contre l’adversité, qui pense que demain sera plus beau qu’hier et qui, comme Pénélope, attend son homme avec confiance et pugnacité. Elle est belle physiquement comme à l’intérieur.
Pensez-vous suivre encore longtemps Belinda ?
Non, je crois que le sujet est clos. Aujourd’hui elle a su construire sa vie, elle vient d’avoir un bébé et sa vie lui appartient. Mais je continuerai à travailler autour de ces lieux qui sont mon inspiration et dont chaque film m’a été inspiré par un personnage ou un événement du film précédent, un peu comme un fil rouge.

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Mireille Vercellino, présidente de « Lumières du Sud », Marie Dumora, Noémie Dumas, directrice du Six N’étoiles : Trois femmes pour défendre Bélinda

Propos recueillis par Jacques Brachet

Dès le 14 février sur France 2
« Lebowitz contre Lebowitz »

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Clémentine Célarié revient sur France 2 ce mercredi 14 février pour la seconde saison de la série à succès dans laquelle elle est la comédienne vedette : « Lebowitz contre Lebowitz », où elle campe une avocate qui, quoique pas épargnée par la vie, est une battante portée à aider les autres, femme à la fois forte et fragile, drôle et émouvante.
Au départ, avouait-elle, elle ne voulait pas tournée de séries récurrentes pour la télé, mais elle a été embarquée par celle-ci et aujourd’hui elle est heureuse de s’être, comme elle le dit, « jetée à l’eau » et d’avoir trouvé là une vraie famille avec laquelle elle aime se retrouver. A tel point qu’il est déjà question d’une troisième saison !
« C’est une série qui a du sens et c’est ce qui m’a motivée », aime-t-elle à dire.
La soixantaine resplendissante, Madame l’Avocate revient donc sur les écrans TV, se partageant avec bonheur dans d’autres disciplines comme le théâtre, le cinéma, la chanson et l’écriture, car elle a déjà trois livres à son actif, et surtout, elle a tous les talents.

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Au secours, besoin d’amour !
Paule, à elle seule, a su redresser la barre pour sauver le cabinet de la débâcle judiciaire et financière, ses deux associés étant hors jeu, Irène en congé de maternité et Warnier en détention provisoire.
Alors que le plus dur semblait derrière elle, Paule va devoir cependant assumer Irène qui s’avère inapte à élever un enfant, porter à bout de bras Warnier dont elle a obtenu la libération anticipée mais qui n’en reste pas moins maniaco-dépressif et supporter les incessantes discordes entre Nadia et Moncey.
Alors que tout lui échappe, ce sont tous ceux qu’elle a aidés, Irène en tête, qui vont lui porter secours, rappelant ainsi que les membres du cabinet Lebowitz forment une famille bancale et dysfonctionnelle, mais une famille quand même !

Une série créée par Laurent Burtin – Nathalie Suhard -Jacques Bastier
Avec : Clémentine Célarié (Paule Lebowitz), Michel Jonasz (Georges Warnier), Caroline Anglade (Irène Lebowitz), Cécile Rebboah (Nadia Benesch), Nicolas Grandhommr (David Moncey)…

NOTES de LECTURES

UN ROMAN – DEUX AVIS

Stéphane HEAUME : Dernière valse à Venise (Ed Serge Safran) 156 pages
Original par sa structure, séduisant par son style, captivant par sa démarche, Dernière valse à Venise, est un roman qui séduira le lecteur à l’écoute du processus de création d’un écrivain.
Rythmé par trois temps- un court roman, des notes d’auteur puis une variation sur le thème, l’imaginaire de Stéphane Héaume, nous entraîne dans un tourbillon de références et de sensations propres à l’écrivain.
Nous sommes à Venise, deux personnages à la dérive, (elle est vâgée, il est très malade) se rencontrent à la terrasse d’un café, Place Saint Marc. Lui, ancien agent immobilier alcoolique et ruiné, s’invente une identité : il sera le richissime, Rodolfo Marchanti, ténor à La Scala. D’elle, plus discrète, nous apprendrons qu’elle a été Dorothy White, danseuse de revue. Belle mais « défraîchie », elle séjourne à Venise nostalgique du souvenir de son premier amour.
Le lieu est magique, le moment propice, la séduction opère. Ils se raccrochent à la vie coûte que coûte.
Ce sont des nuits à l’Hôtel Excelsior, des dîners au café Florian, des soirées à La Fenice. Et puis, un matin, elle a laissé un mot : « Vous êtes un songe, retrouvons nous à l’Opéra »; elle n’est jamais venue…
Dans les notes d’auteur qui prolongent ce texte Stéphane Héaume se justifie : « Je tiens à rétablir la vérité que j’ai tordue pour permettre la fiction ».
A Trouville il a assisté à une rencontre à la terrasse d’un café ; « Lui », quarante ans, est bel homme mais ivre, « Elle » a les mains tachées et les cheveux blancs… Une scène de séduction s’ensuit, « et tout est parti de là »!
Mais dans l’imaginaire de l’écrivain, Rodolfo Marchanti, ressurgit et le récit se prolonge par une dernière partie où désormais seul, le héros du roman, depuis le Capo Rosso en Amérique Latine « avance sur la terrasse de sa nuit ravagée » avec l’espoir de sa rencontre programmée avec Élisabeth la petite fille de Dorothy White, elle-même cantatrice en tournée internationale.
Trois temps, trois moments, presque trois pas de danse, la Dernière valse à Venise, dédiée, nous l’apprendrons, à Dorothée Blanck, héroïne des films de Renoir, Varda, Godard ou Demy nous interpelle face au pouvoir de l’imaginaire et au travail du créateur.
A lire pour être initié.

PARIS , FRANCE, le 2/4/2O16  Stephane  HEAUME , écrivain  français   edition Serge Safran

 

Le décor est planté dès les premières lignes, nous sommes à Venise, la ville où l’impensable devient possible, mais aussi la ville du carnaval et des masques, la ville du théâtre et de l’opéra.
C’est ainsi qu’apparaissent Rodolfo, prétendu ténor en villégiature et Dorothy, éclatante de beauté si elle veut bien relever son vilain chapeau à larges bords, une femme séduisante aux cheveux blancs, avec des taches de son sur les mains, mais quelles jambes,  » fines, avec juste ce qu’il faut de galbe, elles semblaient appartenir à une autre ; nulle varice, nulle envie, nulle boursouflure. Elle ne portait pas de bas ».
Un pas de deux complètement fou les enchaîne au-delà du raisonnable, Rodolfo malade et fauché joue le grand seigneur. Dorothy séduit mais ne donne rien jusqu’à la fin du premier acte, cruel pour Rodolfo qui découvre la vérité sur sa dulcinée de la semaine.
L’acte deux de cet opéra annonce la tournée internationale de la petite fille de Dorothée, cantatrice renommée et parcourant le monde . Dorothée est morte mais Rodolfo veut déclarer à la terre entière son amour demeuré intact pour la femme aux cheveux blancs et aux jambes sublimes. Le décor est prêt, les hauts- parleurs sont branchés, la jeune cantatrice est prévenue, son bateau passera exactement lorsque Rodolfo entamera son chant du cygne, mais Stéphane héaume a le talent du compositeur d’opéra, la fin sera tragique et la farce tourne au drame.
C’est une lecture fort agréable, enjouée, séduisante. L’auteur se permet de raconter l’origine du roman, c’est insolite. Mais le lecteur ne s’étonnera pas de la transcription de quelques notes d’une passacaille de Bach et de quelques vers de Tennessee Williams au début du livre.

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Eric-Emmanuel SCHMITT: La vengeance du pardon (Ed Albin Michel) 336 pages
C’est un recueil de quatre nouvelles de longueurs inégales qui se regroupent autour du thème du pardon. L’auteur a choisi pour titre celui de la troisième nouvelle, la plus pathétique sans doute et qui met en scène une mère détruite suite à l’assassinat de sa fille par un sérial-killer qu’elle va visiter en prison.
Visite après visite elle l’interpelle afin de lui faire admettre son pardon. Admettre le pardon c’est reconnaître sa faute et en porter le poids. C’est cet oxymore qui sera le leitmotiv de ce recueil. D’abord le pardon au sein d’un couple de jumelles, ange et démon qui se déchirent dans la première nouvelle puis le pardon familial dans la vie d’un riche banquier qui cache un péché de jeunesse en arrachant à sa mère l’enfant qu’il avait conçu, ou l’attendrissement d’un grand-père au contact d’une petite voisine qui l’amènera à humaniser son passé sulfureux.
Le pardon sans connotation religieuse c’est le refus de la vengeance.
Dans ces suspens psychologiques écrits avec respect et pudeur, l’auteur explore les sentiments les plus profonds, les plus violents et les plus secrets qui gouvernent l’humanité.
Ces quatre nouvelles parfois très brèves auraient pu être développées pour en faire de véritables drames psychologiques.
Toujours d’une belle écriture et bien présentées, soutenues par un suspens qui interpelle le lecteur, ces nouvelles éveillent des émotions sincères et profondes.

Paolo COGNETTI : Les huit montagnes (Ed Stock la cosmopolite) 299 pages
Traduit de l’italien par Anita Rochedy
C’est dans le petit village de Grana du Val d’Aoste que Pietro passe ses vacances avec sa mère, c’est là qu’il va découvrir l’amitié et l’amour de la montagne.
A chaque vacances, Pietro, l’enfant des villes retrouve Bruno, l’enfant des montagnes, l’enfant berger, maître des alpages. En peu de mots, ils se construisent se nourrissant chacun du savoir de l’autre. Quoi de plus naturel pour Bruno que de faire découvrir à son nouvel ami les sources, les glaciers, les chamois, mais aussi la traite des vaches, le quotidien d’un garçon chargé de surveiller le troupeau. Pietro offrira la chaleur d’une mère aimante, à l’écoute des autres et décidée à réussir ses projets d’éducation. Pietro parcourt aussi les chemins de randonnée avec son père, un taiseux infatigable qui pousse toujours la difficulté car la montagne se gagne par la ténacité, la volonté, la pugnacité. La récompense est au bout du chemin lorsque, heureux d’avoir grimpé sans faiblir malgré la douleur, le panorama s’offre magnifiquement aux yeux du randonneur.
Avec les années, les études de Pietro et le métier de paysan de Bruno condamné à vivre avec ses vaches, les routes des deux amis vont se séparer mais ne jamais se rompre. Le père de Pietro ne comprendra jamais que son fils refuse désormais de l’accompagner, il se tournera alors vers Bruno, un être que la ville effraie mais un expert de la montagne, de ses dangers, de ses habitants.
Pietro ne gravira plus qu’épisodiquement les montagnes du Val d’Aoste, il expérimentera d’autres sommets notamment au Népal où un moine bouddhiste lui racontera la légende des huit montagnes.
Paolo Cognetti connaît la montagne, il y est à l’aise, il fait partager son bonheur de l’effort, son sens de l’amitié indéfectible, sans paroles, un regard et tout est dit. Cette amitié, véritable trésor à cultiver, une amitié qui détecte les failles et les tourments de l’autre et respecte l’intégrité.
Ce roman est sauvage et pur comme la montagne, une nature parfois violente en cas d’orage ou d’avalanche, mais une nature souveraine.

 

 

BARCELONE, ville de beauté, de culture, d’Histoire

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Barcelone est une ville catalane qui fut le centre d’une grande liesse en 1992 en recevant les Jeux Olympiques mais aussi au cœur d’une tragédie : l’attentat de 2017.
Entre ces deux extrêmes, Barcelone reste la deuxième ville d’Espagne, située sur le littoral méditerranéen. C’est une ville riche d’Histoire mais aussi très importante au niveau économique, touristique, artistique, qui reçoit quelque 9 millions de touriste chaque année.
Premier port de passage d’Europe, deuxième port pour le fret elle représente la superficie de quatre fois Paris intra muros.
L’architecture, tout comme à Rome, côtoie allègrement l’ancien et le moderne, l’ancien, venu des Romains et du Moyen-Âge principalement, le moderne représenté par des artistes comme Mirö, Gaudi, Picasso…
Gaudi qui a laissé nombre de chefs d’œuvres comme la Sagrada Familia, qu’il n’a pu achever et qui est toujours en chantier, le parc Güell du nom du mécène qui l’avait commandé à Gaudi et qui fait aujourd’hui partie du patrimoine national de l’Unesco, tout comme l’hôpital de Santt Pau ou encore le Palais de la Musique construits au début du siècle dernier par Lluis Domenech i Montaner….

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On ne peut pas ne pas parler de la Rambla, qui sépare la ville moyenâgeuse et la ville moderne, hélas aujourd’hui tristement célèbre par cet attentat de 2017. Mais la vie continue et il est difficile de se faire un chemin le samedi, tous les Barcelonais s’y retrouvant pour baguenauder, faire leurs courses ou simplement s’y promener.
Dans le somptueux quartier moyenâgeux de type gothique, on découvre des merveilles à chaque pas, dans chaque rue et ruelle, sur chaque place : statues, colonnades, gargouilles, vitraux, ferronnerie, bas reliefs… Tout est d’une richesse et d’une beauté incroyables.
Les civilisations qui se sont succédées se mêlent allègrement et avec bonheur. Les musées sont pléthore et il faudrait y rester plusieurs mois pour tous les découvrir comme, bien sûr, les Musées Mirö, Picasso, Gaudi, le Musée National d’Art et le Musée d’Art contemporain, le Cosmo Caïxa, superbe musée des sciences, de toutes les sciences, qui date de 2004, avec entre autres une reproduction de la forêt amazonienne et surtout un musée interactif où nombre de scolaires viennent apprendre mille choses.

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Quant au Palais de la Musique, qui date du début du siècle dernier, il regroupe toutes les techniques : sculpture, ferronnerie, mosaïque, vitraux, savant mélange d’ancien et de moderne qui possède un escalier monumental, une salle de concert superbe, où se pressent les Barcelonais amoureux de musique classique mais aussi de concerts d’artistes modernes.
A côté de ces incontournables, l’on peut découvrir des petits musées aussi inattendus qu’originaux comme le Musée du chocolat, de Musée de l’érotisme, le musée du parapluie !
En cette période troublée où s’affrontent les indépendantistes et les autres, il est difficile de photographier tous ces lieux sans avoir des drapeaux qui flottent un peu partout sur les balcons, les façades, les fenêtres…
Deux originalités : les taxis, fort nombreux, aux carrosseries jaune et noir et, sur la place Royale, un nombre incalculable de perruches et de perroquets qui cancanent dans les palmiers !

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La mer n’est pas très loin, il suffit de quelques kilomètres pour joindre les superbes plages de Lloret de Mar, au cœur de la Costa Brava. Des plages de sable blanc qui se succèdent entre deux criques, recevant des milliers de touristes chaque été sur 9 kilomètres de côte, cinq plages d’une grande beauté.
Partir à l’aventure dans une telle ville sans parler un seul mot d’espagnol est un risque que l’on peut prendre.
Nous, nous ne l’avons pas pris, nous assurant tous les plaisirs d’un voyage grâce à un Toulonnais : Jean-Marc Tedone.

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Jean-Marc TEDONE : Pour le plaisir

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Quel plaisir de rencontrer un tel homme, homme passionné d’art (Il est peintre et ferronnier), continuellement tourné vers les autres et qui a fait de ses passions, sinon un métier, un vrai plaisir, organisant des voyages à travers l’Europe.
En dehors de ses passions artistiques, il oeuvre dans quatre associations : Le Street painting, manifestation devenue internationale, qui reçoit chaque année à Toulon des artistes dessinant sur les places des oeuvres éphémères. Il est également un membre très actif de l’association des Italiens de Toulon, on le retrouve aussi au COF (Comité Officiel des Fêtes de Toulon) et enfin, il est président d’honneur de l’association Reflets d’Art.
Comme vous le voyez, un monsieur très occupé !
C’est ainsi que, réunissant sa passion de l’art et des voyages, il aime découvrir et faire découvrir les richesses des villes, des arts, des monuments, des musées d’Europe. Il s’est donc rapproché de l’agence des autocars Correia dont il est devenu un correspondant actif… et bénévole !
Comment travaille-t-il ?
Il me répond en riant : « Il suffit de leur proposer une destination, de la proposer à des amateurs de voyages, de trouver 50 personnes pour remplir un bus… et de partir à l’aventure ! »
Une aventure qui demande tout de même une grande préparation, une belle organisation afin de savoir où aller, que découvrir et organiser des séjours en proposant des visites de lieux, de monuments, de musées. Car il ne lâche jamais ses voyageurs dans la nature. Il les accompagne partout, commente les visites car il possède une grande culture.
« J’aime ce que je fais – me dit-il – j’ai la passion des voyages, des découvertes et j’ai envie de les faire partager. Car je pense qu’il faut aussi aimer les gens.
Je suis curieux et j’essaie toujours de trouver des lieux et de monter des programmes originaux »;

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Aujourd’hui, nombre d’amateurs de voyages de la région, ne voient que par lui et il n’a aucun mal à rempli un car en quelques jours.
« Au départ – me dit-il encore – c’est parti avec le bouche à oreille qui a très vite fonctionné. J’ai rempli les premiers cars avec des amis, les amis des amis et ça a très vite fait boule de neige. Peu à peu le cercle s’est agrandi. Il y a à chaque voyage, des fidèles qui emmènent des nouveaux ».
Et croyez-moi, l’ambiance est joyeuse et amicale car aujourd’hui, nombre d’entre eux se connaissent et font toute confiance au « maître » !
Ainsi ont-ils découvert Rome, Florence, Prague, Barcelone… où nous l’avons suivi !
Il est intarissable sur ses voyages :
« Mes plus beaux souvenirs, mes plus grandes émotions sont entre autres la découverte en 72 de Berlin encore coupé par le mur, où je découvrais deux civilisations tellement différentes… Prague m’a subjugué. C’est, je pense, la plus belle ville d’Europe. La Norvège est également un pays magnifique
Comment choisis-tu tes destinations ?
Je propose souvent mais aujourd’hui, ceux qui me suivent me proposent aussi. Si c’est faisable… j’organise, à condition de remplir le car Aujourd’hui on est à Barcelone, bientôt ce sera la Hollande, dans quelques mois ce seront les Pouilles et quelques propositions sont à l’étude.
Tu parles toutes ces langues ?
(Il rit), non, je baragouine, je dessine, je parle avec les mains et j’arrive toujours à me faire comprendre, je m’en sors toujours ! »
Malgré un énorme boulot de préparation, il avoue qu’il fait tout ça pour le plaisir de faire partager ses émotions, ses coups de cœur, l’amour des voyages et des découvertes de tant de belles choses.
A chacun de ses voyages, il écrit un livre agrémenté de photos, mais hélas, on ne les verra pas :
« Éditer un livre est trop difficile et trop onéreux aujourd’hui. Je garde donc tous ces souvenirs de voyage pour moi… Et je les feuilletterai lorsque je serai vieux et que je ne pourrai plus voyager ! »

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Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta