En préambule
Il faut avoir envie d’aller à la Rochelle… en train !
Départ Toulon 6h58. 1/4 d’heure pour changer de train à Marseille pour Bordeaux, où l’on change encore de train avec deux heures d’attente pour embarquer à 14h30. Arrivée à la Rochelle 18h52. 12 heures de voyage. Et 14 heures pour le retour car il y a une escale de… quatre heures à Bordeaux ! La SNCF a encore du travail sur la planche !
Arrivée à la Rochelle sous le soleil… Ca ne durera car on aura l’alternance durant la semaine, le temps changeant toutes les heures. Mais bon, on s’adapte, surtout pour les photos call qui changent de lieu selon le temps.
On retrouve la sympathique équipe du festival, les copains journalistes, les habitudes des petits déjeuners , les projections, les rencontres, les interviewes… sans oublier le champagne Bouvet Laduby que l’on retrouve toujours avec joie… Virginie Hocq l’a également apprécié ! (Photos à l’appui !)
Coup de gueule
Ah, les photos call, quel cirque !
Imaginez une bande de fous furieux mal éduqués (pour la plupart) mitraillette.. pardon, appareil photo à la main, hurlant, vociférant, appelant les artistes par leur prénom pour qu’on les regarde, ne se gênant pas au passage pour donner des coups de coude au voisin (quand ce n’est pas un coup de zoom) pour avoir la meilleure photo et avoir, en définitive… la même !
Rarement vu une bande de cinglés, (à part deux ou trois) se croyant seuls au monde. Heureusement qu’il y a Magali, notre jolie responsable, qui essaie d’apaiser et d’arranger tout le monde, avec le sourire et une patience angélique.
Merci à Toi Magali !
Magali – Stéphane Strano
Stéphane Strano : « La francophonie, mon cheval de bataille »
Le festival débute toujours par une rencontre avec le président du Festival, Stéphane Strano, dont c’est la seconde année. Homme aimable, charmant dont la passion domine sa discrétion et sa timidité naturelles.
« Ce 19ème festival – nous dit-il – est basé sur la francophonie. C’est un peu mon cheval de bataille car c’est un travail de fond, un travail de compréhension, un travail difficile et de longue haleine, en perpétuelle construction. La francophonie est pour moi un grand rêve.
A la Rochelle, on essaie d’être le reflet de la production, de la fiction française, francophone, européenne. Le festival est en train de grossir… hélas, pas les budgets.
On constate que la production, cette année, est assez sombre. Mais si, comme vous, je regrette qu’il n’y ait pas plus de comédies, c’est en fait le reflet de la vie.
Pourquoi alors, au milieu de ce thème, une journée consacrée à la Corée ?
Pour de multiples raisons dont la curiosité de la découverte et d’aimer ouvrir les portes de l’ailleurs. L’Asie étant peu explorée, je pensais qu’il y avait une relation intéressante à avoir avec elle. Il faut savoir qu’on n’étudie le Coréen que dans deux universités en France : Paris et la Rochelle. On essaie de comprendre un territoire. Les Coréens sont aussi très amateurs de la culture française et francophone et lorsqu’on sait qu’ils se déplacent difficilement, on ne peut être qu’honoré de recevoir une délégation coréenne. Cette rencontre est une belle étape dans notre collaboration car il y a quelque chose à développer entre nos deux pays.
Les Coréens ont une grande expérience cinématographique et il sont en train de l’avoir aussi à la télévision.
Vous avez un projet de résidence d’écriture à la Rochelle. Pouvez-vous nous en parler ? Oui, le festival a proposé un pilote pour organiser des résidences en écritures tout azimut : cinéma, télévision théâtre, littérature, scénarios… Nous montons ce projet avec la région et la SACD afin de faire naître des idées, des projets, des oeuvres et les pérenniser. Des lauréats seront sélectionnés pour chaque section et si tout va bien le projet devrait démarrer avant la fin de l’année. C’est l’organisation du festival qui devrait piloter le projet avec la SACD et les différentes chaînes. Le festival apportera son expérience télévisuelle.
Vous voyez…. beaucoup de travail m’attend dès le festival terminé.
Sombre festival…
Du sang, des morts, de la violence, des handicaps et des maladies, des drames et mélodrames, des polars…
La sélection rochelaise est dans l’air du temps. Ce festival ne nous a pas fait souvent rire même si l’on nous a présenté de remarquables réalisations, interprétées par des comédiens superbes, de grandes histoires et de beaux moments d’émotion.
La rentrée, donc, ne sera pas rigolote rigolote même si l’on aura de grands moments de télévision.
Viols, homophobie, racisme, règlements de compte seront donc au menu, à vous de choisir votre plat préféré entre séries de toutes longueurs, unitaires, programmes courts (les plus drôles)… Faites votre choix !
Le jury
Sylvie Testud, Présidente du jury – Comédienne, réalisatrice, romancière – Iris Bucher – Productrice – Olivia Côte – Comédienne – Julien Despaux – Réalisateur – Loup-Denis Elion – Comédien – Laurent Juillet – Compositeur Stéphanie Tchou-Cotta – Scénariste.
Deux Virginie – Le palmarès
Avant de vous offrir comptes-rendus et interviewes au long des jours qui vont venir, voici le palmarès de ce 19ème festival.
A noter une ouverture sous le signe de la grâce et de la classe, présentée par le charme incarné de la journaliste et animatrice Virginie Guilhaume. Et l’on a conclu la remise des prix par l’humour foldingue de la déjantée Virgine Hocq, autre Virginie donc mais qui nous a offert des mini one-woman-show irrésistibles et pleins d’humour, entre deux annonces des prix.
Parmi les 41 oeuvres en compétition (7 Téléfilms unitaires, 4 Séries 90’/Collections, 4 séries 52’, 3 Séries 26’, 3 Programmes courts, 4 Web-séries, 6 Fictions francophones étrangères et 10 Fictions européennes), le jury a donc remis 19 Prix
Meilleur téléfilm : « La consolation » de Magaly Richard-Serrano (France 5/TV5 Monde) d’après le livre de Flavie Flament, avec Lou Gable, Léa Drucker, Emilie Dequenne…
Meilleure série 90′ – collections : « Les petits meurtres d’Agatha Christie » de Nicolas Picard-Dreyfuss (France 2) avec Samuel Labarthe, Blandine Bellavoir, Elodie Frenck
Meilleure séeie 52′ : « La forêt », réalisé par Julius Berg (France 3) avec Samuel Labarthe, Suzanne Clément, Alexia Barlier, Frédéric Difenthal
Meilleure série 26′ : « Ramdam » de Zangro (Bien productions)
Meilleur programme court : « A musée vous, a musée moi » de Fabrice Maruca (Arte)
Meilleure série web et digitale : « Les engagés » de Jules Thénier et Maxime Potheret (Studio 4)
Meilleure réalisation : Vianney Lebasque pour « Les Grands » (OSC)
Meilleur scénario : « Mention particulière » de Christophe Campos (TF1) avec Marie dal Zotto, Bruno Salomone, Hélène de Fougerolles
Meilleure musique : Rob pour « Un ciel radieux » de Nicolas Boukhrief (Arte)
Meilleure interprétation féminine : Anne Charrier pour « Prêtes à tout » de Thierry Petit (France 2)
Meilleure interprétation masculine : Yann Gaël pour « Le rêve français » de Christian Faure (France 2)
Jeune espoir féminin ADAMI : Marie dal Zotto pour « Mention particulière »
Jeune espoir masculin ADAMI : Léo Legrand pour « Un ciel radieux »
(Ces 2 prix remis par la comédienne Eva Darlan)
Meilleure fiction européenne : « Gnomes » de Jan Prusinovsky (République Tchèque)
Prix spécial du jury pour la fiction européenne : « Three girls » de Philippa Lowthorpe (Grande-Bretagne)
Meilleure fiction francophone étrangère : « Plan B » de Jean-François Asselin (Québec)
Prix Nouvelle-Aquitaine des lecteurs de Sud-Ouest : « Prêtes à tout »
Prix des collégiens de Charente-Maritime : « Hollyeed » de Laurent de Vismes (OCS)
Meilleure série de l’année Télé Star – Télé Poche : « Capitaine Marleau » de Josée Dayan (France 3) avec Corinne Masiero, Yolande Moreau, Patrick Bouchitey
Deux jurés, photographiés… sans l’aide d’attachés de presse !
Système débrouille
Pour terminer ce premier reportage, je voudrais décerner un prix à nombre d’attachés de presse : le prix de l’absentéisme.
En effet, cette année une nouveauté au programme. Au service presse (Et je salue au passage Jeremy Marque avec qui on travaille en très bonne entente tout au long de l’année et qui n’est pour rien dans ce qui va suivre) on nous donne la liste des divers attachés de presse des chaînes. Mais une liste tronquéecar nous n’avons que des mails, plus de téléphones, ces messieurs-dames ne voulant sans doute pas être dérangés. On envoie donc des mails qui restent sans réponses, pas plus que les rares messages que l’on peut laisser quand on a la chance de « voler » un numéro de portable ! Et lorsqu’on vous répond : « Je vous rappelle » n’y comptez pas !
Alors c’est là que 50 ans de journalisme servent à quelque chose : on agrippe les connaissances qui passent par là, artistes ou attachés de presse amis, on va au culot lorsqu’on voit un artiste qui se balade entre deux verres de champagne ou deux tasses de café et l’on demande un instant d’entretien que l’on nous refuse rarement… A diable donc les attachés de presse qui ne savent plus travailler ou qui snobent les « petits » médias au profit des grands qui peuvent leur servir à Paris et leur apporter quelque chose
Lorsque j’étais attaché de presse, il me semble que ma fonction était de faire feu de tout média pour parler de mes artistes ou de mes événements. La fonction a dû changer depuis !
Mais bon, vous verrez au fil des jours que le vieux routard de province s’est débrouillé comme un grand… sans (ou presque) attaché de presse !
Jacques BRACHET