Archives mensuelles : août 2015

« Les Îles de Sabine » br> Un carnet de mouillages dans les Îles d’or.

sab 1

Nombreux sont ceux qui vous ont présentés des journaux de bord, des conseils judicieux pour découvrir Porquerolles, Port Cros et le Levant.
Personne n’atteint la réussite de Sabine dans ce domaine.
Tout d’abord l’ouvrage est beau et c’est important car il vous incite à l’ouvrir et, immédiatement après avoir franchi les premières pages, à découvrir tout ce que l’auteur, véritable artiste marine, veut vous faire connaître de ces lieux paradisiaques traduit par ses aquarelles d’une grande sensibilité.
Mais ce n’est pas que cela, c’est aussi très gentiment proposé, tout ce que vous pouvez faire avec votre bateau et tout ce qu’il ne faut pas faire risquant de détruire ne serait-ce qu’une minime partie du biotope.
Séduit par une présentation didactique vous ne pouvez que suivre ces directives nécessaires. Par exemple comment mouiller votre bateau sans arracher les posidonies, ce poumon de la mer ?

sab 4 sab 5
Dans mon cas, il m’a été possible de revivre des moments inoubliables, des aventures et quelques anecdotes picaresques vécues dans les « Les Îles de Sabine ».
Le Langoustier, ce sont mes premières recherches archéologiques sur une épave antique située au milieu de la baie. Au large il y a l’épave d’un sous-marin de poche allemand coulé lors du débarquement de Provence. Il est peu connu car il y a 80 mètres de fond.
La pointe d’Escampobariou, il m’est arrivé de la franchir en route sur Toulon alors que, plongeur dans la marine, il y soufflait un mistral violent. C’est au cours de l’un de ces passages alors que j’étais à la barre de la VP 771 du GERS que j’ai été guéri totalement du mal de mer, selon une méthode virile mais efficace.
À la pointe Prime, dans peu de fond, j’ai pêché des rougets que nous accommodions selon une recette porquerollaise » Le rouget sauce foie » car c’est ainsi que les gens de l’île en sont friands.
L’Alycastre et son dragon qui cache l’épave de la Tempête, une canonnière servant de cible qui repose là, ayant largué ses amarres sous la canonnade.
Àu large de l’Oustaou de Diou, se trouve une épave, connue seulement par un corailleur, le British Monarch, un cargo coulé par uns sous marin allemand en 1917. Mais il y a 100 mètres de fond.
À la Galère, j’ai fais des recherches archéologiques sur ce qui pouvait encore rester du village antique des potiers. J’y ai trouvé nombre de tessons cassés par les tempêtes. Au large j’ai souvent plongé sur les grandes épaves du Donator et du Grec. Sur le Donator nageaient des liches dans le bleu autour du mat encore en place dans les années 50.
Les Mèdes, ces rochers au pied desquels il y a, coté nord, les restes d’une cargaison de tuiles romaines provenant d’une épave. Juste à côté devant la Pierre Ponce, il y a eu longtemps un moteur d’avion, certainement un B 26 Marauder et qui en est reparti un jour dans le filet d’un chalut. Il y avait autour des restes de fusils certainement destinés à la Résistance.

sab 8 sab 7
Je ne vais pas vous en dire plus, Sabine le fait beaucoup mieux que moi. Pour ce faire, vous pouvez consulter son site sur www.atelierdesabine.com.
Mais dites-vous bien que si vous voulez naviguer autour des Îles d’or ce document en plus d’être agréable vous sera indispensable.
Vous le trouverez à l’Atelier de Sabine.
Ou alors, vous pouvez lui en faire la commande par chèque de 31 € (25 € + 6 € de port) adressé à :  Sabine Chautard – Rue joseph Pellegrino – 83400 – Porquerolles
Sur votre demande elle vous dédicacera son ouvrage.

Gérard Loridon

VAL de LOIRE : Vignes, vins, randos, 12èmeÉDITION,

SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 SEPTEMBRE 2015

Affiche VVR 2015 HD

Samedi 5 et dimanche 6 septembre, événement incontournable de l’oenotourisme en Val de Loire : “Vignes, Vins, Randos”.
Ce sont 16 balades vigneronnes hautes en couleur ! Les vignerons et négociants des appellations
du Val de Loire se mobilisent pour vous faire découvrir leur terroir sur fond de paysages inscrits
au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco et de bonheurs partagés.
En 2014, c’est plus de 10 000 randonneurs qui étaient au rendez-vous !
En famille ou entre amis, passez un moment convivial en compagnie des vignerons et des négociants du Val de Loire, pour découvrir de magnifiques paysages de vignes et la diversité des appellations ligériennes. Muni du kit du randonneur et accompagné d’un vigneron, vous partez pour une balade conviviale ponctuée de pauses dégustations & découverte du patrimoine. Au retour, le village VVR vous propose des gourmandises,
des animations, et la vente des vins que vous avez dégustés.

Le Val de Loire, premier vignoble oenotouristique de France, ex aequo avec l’Alsace, poursuit et renforce ses actions en faveur de l’oeonotourisme.
L’objectif : construire une relation durable avec les visiteurs.
Côté chiffres, le vignoble se structure d’année en année : sur les 1.00 caves proposant de la vente directe, 350 ont reçu le label « Cave touristique » dont 20% avec la mention « accueil d’excellence » L’hébergement n’est pas en reste puisque 20% des caves touristiques proposent un gîte ou des chambres d’hôtes.
En terme de fréquentation, six millions de visiteurs viennent dans le vignoble et pour 60% d’entre eux, entre mai et septembre.
A propos d’InterLoire
L’interprofession des Vins du Val de Loire – InterLoire, 3ème des vins d’appellation de France – regroupe les territoires du Nantais, de l’Anjou, de Saumur et de la Touraine, autour de cinquante appellations et dénominations réparties sur 41.000 hectares. Elle rassemble 2.700 viticulteurs, 190 négociants et 12 coopératives qui commercialisent en moyenne 2 millions d’hectares par an.
La vente des vins représente 270 millions de bouteilles vendues par an.

carte

Au programme :
Des parcours de 6/8km – 3h environ
Des parcours famille avec vos bambins, de 1h/1h30 environ (kit randonneur pour chaque enfants). Les enfants pourront gambader dans les vignes sans qu’ils finissent sur vos épaules !
Les randonnées 2015
Samedi 5 septembre – départs entre 14h et 15h30
Coteaux d’ancenis – départs de Champtoceaux
Savennières & Savennières-Roche-aux-Moines – départs de Savennières
Bonnezeaux – départs de Thouarcé
Saumur-Champigny – départs de Varrains
Saint-Nicolas-de-Bourgueil – départs de Saint-Nicolas-de-Bourgueil
Chinon- départs de Beaumont-en-Véron lTouraine-Mesland – départs de Mesland
Jasnières et coteaux-du-Loir – départs de Ruillé-sur-Loir
Dimanche 6 septembre – départs entre 8h30 et 9h30
Muscadet cotes de Grandlieu et gros plant – départs des Moutier-en-Retz
Muscadet Sèvre-et-Maine Gorges – départs de Gorges
Anjou-villages-Brissac et coteaux de l’Aubance – départs de Saint-Melaine-sur-Aubance
Chinon – départs de Beaumont-en-Véron
lTouraine-azay-le-rideau – départs de Cheillé-le-Bourg
lVouvray – départs de Vernou-sur-Brenne
lTouraine & Touraine-Chenonceaux – départs de Civray-de-Touraine
www.vvr-valdeloire.fr

Solliès-Pont :
Festival International de piano à la Cour

Affiche

Le mot du maire de Solliès-Pont : Dr André GARRON
Certains d’entre vous ont assisté aux récitals de piano qui, depuis 2006, ont lieu dans le site du château de Solliès-Pont.
Le festival « Musique à la Cour » devait fêter son 10ème anniversaire cette année avant que ses deux co-directeurs ne décident de le transférer dans une commune voisine.
Cette décision inattendue survient après 7 ans d’une collaboration avec la municipalité qui a oeuvré efficacement pour le développement et la communication d’un festival organisé et structuré.
Nous avons décidé de maintenir un festival international de piano dans le site emblématique de notre château totalement rénové, par respect pour notre fidèle public qui depuis des années soutient cette manifestation culturelle, mais aussi pour pérenniser un évènement culturel de qualité qui diversifie de façon heureuse la saison festive estivale de notre
commune.
Ainsi, du jeudi 20 août au dimanche 23 août, sous la direction artistique de Frédéric Bernard,
le nouveau festival de piano à la cour vous proposera quatre soirées animées par trois artistes de renommée internationale, Marilyn Frascone, Oleg Poliansky et Vittorio Forte, et par Louise Cournarie, une jeune et prometteuse artiste qui clôturera le festival.
Je compte sur votre présence et votre soutien pour que vive et se développe dans le site du château de notre commune le nouveau festival international de piano à la cour qui s’inscrit parfaitement dans notre politique culturelle.

031 - Copie 10609-1

Frédéric BERNARD
Musicien de formation, Frédéric BERNARD a débuté très jeune sa carrière artistique sur scène dans des rôles d’opérettes, de comédies musicales puis sur les scènes d’opéra. Après une formation théâtrale au conservatoire de Dijon, il enchaîne les rôles sur scène et rapidement sur les plateaux de télévision.
Sa polyvalence lui permet d’aborder des domaines très différents (musique ancienne, musique contemporaine, théâtre musical, cinéma…).
Il devient rapidement directeur artistique de plusieurs structures en particulier : « Entre Cour et Jardin » et y développe le pôle animation et événementiel. Il est directeur artistique du pôle formation artistique de l’école « A Vous de Jouer ». .
Il enchaîne aujourd’hui une activité artistique de comédien-chanteur et des responsabilités d’organisation au sein de structures événementielles.

marylinfrascone_web Poliansky
vittorio-forte.dark cournarie

Programme
Jeudi 20 août 2015 à 21h00 :
Récital Marilyn FRASCONE
Vendredi 21 août 2015 à 21h00 :
Récital Oleg POLIANSKY
Samedi 22 août 2015 à 21h00 :
Récital Vittorio FORTE
Dimanche 23 août à 20h30 :
Soirée « jeune prodige » Louise COURNARIE
04 94 28 92 35 – lavoixeneveil@gmail.com

Un « Coup de chaud » en plein été

B

Quoi de plus évident qu’un coup de chaud en plein été ?
Mais ce « Coup de chaud » nous vient du cinéma puisque c’est le titre du nouveau film de Raphaël Jacoulot et que celui-ci, accompagné de deux de ses comédiens, Karim Leklou et Jean-Pierre Darroussin est venu le présenter en avant-première au Six n’étoiles de Six-Fours les Plages. Il sortira le 12 août.

H G
I F

Nous sommes dans un petit village du Lot-et-Garonne où la canicule sévit, où la sécheresse est en train de faire souffrir les récoltes et les animaux.
Déjà cet état de fait inquiète les villageois mais, par-dessus cette inquiétude, un jeune garçon, Josef, vient perturber tout le monde.
Josef est ce qu’on appelle en Provence « Le fada du village ». Naïf, pas très évolué, se baladant de maison en maison, il vient semer le désordre parmi tous ces habitants dont l’esprit est déjà exacerbé par la sécheresse.
L’atmosphère est donc lourde, dans tous le sens du terme. Josef est de plus en plus omniprésent dans le les préoccupations du village, jusqu’à ce qu’un drame arrive : il est assassiné.
Raphaël traite ce fait divers qui remonte à 2008, par petites touches, installant dès le début du film une intensité, une oppression, un peu à la manière d’Hitchcock où, même lorsqu’il se passe des événements anodins, l’on est sans cesse sur le qui-vive.
Raphaël maîtrise son film de bout en bout avec des acteurs remarquables : Karim Leklou qui est Joseph, personnage ambigu, ange ou démon qu’il joue sur le fil du rasoir. Incroyable interprétation. Jean-Pierre Darroussin, est le maire du village, débonnaire et ne voyant pas arriver le drame et Grégory Gadebois, est un nouveau-venu dans le village, un peu paumé et quelque peu inquiétant.
Mais tous sont parfaits dans ce film choral qui nous tient en haleine d’un bout à l’autre.

Rencontre
Raphaël Jacoulot, vous avez tiré ce scénario d’un fait divers ?
Effectivement. Cette histoire m’a tout de suite interpellé et j’ai voulu en savoir plus en suivant les deux procès d’assise qui se sont déroulés en 2011 et 2012. Je me suis documenté, j’ai rencontré les protagonistes, les avocats, lu les dépositions, je me suis intéressé à cette famille de Roms dont était issu le jeune homme assassiné. J’ai trouvé que c’était une véritable tragédie grecque d’aujourd’hui, à l’instar de « Manon des Sources » de Pagnol ou « Le corbeau » de Clouzot. La dimension intime de chaque personnage m’intéressait.
Les comédiens sont tous magnifiques mais assez peu connus, à part Darroussin bien sûr.
C’était voulu. Je ne voulais pas de comédiens trop connus afin qu’ils soient tous les plus crédibles possibles dans leurs rôles. Après ça, il y a le côté économique qui fait que, si vous n’avez pas un comédien connu au générique, vous avez des difficultés à monter le film.
Et pour le maire, j’ai très vite pensé à Jean-Pierre Darroussin. Je trouvais que le rôle lui irait parfaitement.
Le rôle de Josef est un rôle majeur. Comment avez-vous pensé à Karim Leklou ?
Je n’ai pas pensé à lui car je ne le connaissais pas. Ca a donc été par casting et très vite, ça a été une évidence. Il a lu le scénario et nous avons aussitôt commencé des séances de travail et la décision a été rapide, de part et d’autre.
Karim, comment définiriez-vous votre personnage ?
C’est un garçon qui, à l’évidence, a une déficience mentale. Mais d’abord, c’est quelqu’un de libre, qui fait ce qu’il veut et surtout c’est un garçon en manque d’affection. Il cherche à se rapprocher des autres mais il est toujours rejeté. Chacun se moque ou se méfie de lui.
J’ai dû beaucoup travailler en amont avec Raphaël mais aussi avec les autres comédiens. Un travail à la fois physique et psychologique et nous avons étudié le personnage en profondeur. Ce travail m’a beaucoup aidé, d’autant que nous avons noué des relations fortes qui m’ont rassuré et donné confiance.
Quelle sorte de réalisateur est Raphaël ?
Il y a beaucoup de précision dans ce qu’il fait, dans ce qu’il veut, dans ce qu’il attend de nous et en même temps, il nous laisse beaucoup de liberté sur le tournage, un bel espace de création. Il est toujours attentif aux autres, il est très proche de nous. Il voulait qu’on oublie l’artifice d’un tournage afin d’être au plus près de la vérité.

A

Jean-Pierre, dans ce film, vous semblez être le seul à avoir une certaine sérénité, presque une naïveté par rapport aux problèmes que pose Josef.
En apparence seulement . C’est vrai que ce maire a toujours vécu dans ce village paisible sans vraiment de gros problèmes, dans une atmosphère bon enfant où tout le monde se connaît. Il est resté dans cette idée là quand survient une crise, d’abord par le manque d’eau dû à la sécheresse, l’eau étant cruciale dans ces villages agricoles., puis par le trouble, l’exaspération que cause Josef « l’étranger », créant des tensions jusqu’au drame final. Et il n’était pas préparé à être confronté à ce genre de problème car il ne se sentait pas en danger. Du coup, il va essayer de ménager la chèvre et le chou et ça n’est jamais la bonne solution !
Raphaël, la mort de Josef semble une délivrance pour tous…
C’est vrai au départ mais ce n’est pas du tout le cas car cette libération laisse très vite la place à la culpabilité de tous. Chacun pense que c’est à cause de lui que ce drame est arrivé. Ils se sentent tous fautifs de l’avoir évincé, de lui crier dessus chaque fois qu’il faisait une bêtise. Ils sont allés très loin dans cette dérive et du coup, chacun est confronté à ses propres problèmes car ce drame a changé quelque chose chez chacun d’eux.
C’est en fait un sujet universel ?
Raphaël : Oui, nous sommes tout à fait dans une histoire à la fois singulière et universelle car c’est un microcosme refermé sur lui-même et qui est en quelque sorte notre monde en réduction : la peur de la différence, les non-dits, la méfiance des autres… Ce sont des sujets éternels et universels.
Jean-Pierre : Ce village est une sorte de parabole de la France d’aujourd’hui où tout le monde se méfie de tout le monde et surtout de l’étranger. Alors chacun se replie sur son identité, il n’y a plus d’écoute et peu à peu tous les éléments se mettent en place pour faire monter une angoisse latente et faire éclater le drame.
Raphaël, en fait, il pourrait même y avoir une suite !
Au cinéma je ne sais pas mais c’est ce qui s’est passé après le procès où l’assassin a dû payer une forte indemnité et que, ne le pouvant pas, tout le village l’a aidé.
Ont-ils vu le film ?
Non, pas encore . Nous irons le présenter en septembre en essayant de le faire de la façon la plus respectueuse possible.

E  C D

Les projets de chacun :
Karim : En novembre sortira le film d’Elie Wajeman « Les anarchistes » avec une belle équipe de jeunes comédiens dont je fais partie. Je viens de terminer en Grèce « Voir du pays » de deux sœurs Bretonnes, Delphine et Muriel Coulin, là encore avec plein de jeunes comédiens. Je vais tourner « Toril » de Laurent Teyssier avec Vincent Rottier (qui était dans le premier film de Raphaël). Mais pour l’instant, je suis focalisé sur la sortie de « Coup de chaud » le 12 août !
Jean-Pierre : Je vais tourner une adaptation de « Une vie » de Maupassant, réalisé par Stéphane Brizé, avec Yolande Moreau. Je vais donc me retrouver en 1819 dans des costumes d’époque !
Et les Guédéguian ?
Ils vont bien, merci ! Je vais les voir la semaine prochaine et je sais que Robert termine un scénario. Mais je n’en sais pas plus.
Raphaël : Je suis en train d’adapter un roman sur le thème du couple. Mais je ne vous dirai pas lequel !

Propos recueillis par Jacques Brachet

Carqueiranne : Festival « In Situ »
Claude BRASSEUR, tigre superbe et généreux

A
D E
G F

Clémenceau reçoit son ami Monet en vue d’une exposition de ce dernier qui, après avoir accepté, se rétracte pour de multiples raisons, ce qui met le Tigre en colère car c’est lui qui a tout organisé.
Une longue amitié les lie, faite aussi d’engueulades et Clémenceau va tenter, durant ce séjour, de le faire changer d’avis. Deux monstres en présence, tous deux d’un caractère volcanique. Lequel va céder à l’autre ?
Tous deux également sont à l’hiver de leur vie et c’est aussi le temps des bilans que va arbitrer Marguerite, une jeune femme venue aider Clémenceau à corriger ses écrits et dont celui-ci va tomber amoureux malgré son grand âge et la différence qui les sépare.
Derniers soubresauts d’un géant de la politique encore prêt à aimer. Derniers sursauts d’un peintre génial qui n’est pas sûr de l’être et qui remet son art en cause.
Tous ces sentiments s’exacerbent au bord de l’Atlantique, le tout regardé avec distance par Clotilde, une bonne paysanne au service du maître, qui les fait tous revenir à la bonne vieille raison et les oblige à relativiser bien des choses.
Si Clémenceau et Monet étaient des génies chacun dans leur genre, Claude Brasseur et Yves Pignot leur donnent de l’épaisseur et sont géniaux, eux aussi, à leur manière. Sophie Broustal est la douce Marguerite qui essaie d’apaiser les deux hommes et Marie-Christine Danède est la truculente Clotilde à l’esprit de bon aloi et à l’accent prononcé.
Un quatuor magnifique réuni dans cette pièce de Philippe Madral « La colère du tigre », mise en scène par Christophe Lidon, l’un des points culminants de ce très beau festival de théâtre.

 H

Rencontre avec Claude BRASSEUR
Claude, qu’est-ce qui vous a attiré dans cette pièce ?
Comme toujours l’ensemble : le personnage, le sujet, les gens avec qui je travaille…
Vous avez déjà joué des personnages historiques ?
Oui bien sûr mais pour moi c’est un personnage comme un autre, un rôle comme un autre. Nous, les gens de théâtre, nous ne sortons pas de la Sorbonne, nous sommes acteurs, pas historiens. Donc mon travail consiste à appréhender le personnage, à le comprendre et de me l’approprier. Alors bien sûr, lorsque c’est un personnage historique, j’essaie de lire deux, trois trucs pour mieux m’en imprégner et si je trouve des choses qui correspondent à celui-ci, j’essaie de les incorporer au rôle pour le rendre plus convaincant.
Connaissiez-vous cette histoire entre Clémenceau et Monet ?
J’avoue que je ne les connaissais pas plus que ça. Je savais que Clémenceau était de gauche et que, comme tout homme de gauche, il se projetait dans l’avenir. Quant à Monet, il n’était obsédé que par sa peinture, ses tableaux mais je pense que dans son esprit, il était aussi un homme de gauche, un homme de l’avenir.
Donc ce sont des hommes que je comprends…

B C
I J

Vous êtes de gauche ?
Pour schématiser, il y a les gens de droite et les gens de gauche. Tous recherchent la même chose: l’âge d’or, la société idéale. Mais alors que la droite s’appuie sur le passé, la gauche regarde vers l’avenir. Donc…
Et je suis sûr que les gens qui n’aiment pas la peinture de Monet sont de droite !
La politique vous intéresse donc ?
Comme tout le monde mais je n’aime pas beaucoup les politiciens et je pourrais reprendre une phrase de la pièce : » la moitié des politiques est capable de rien, l’autre moitié est capable de tout ! » Et les allusions à la politique de l’époque dans la pièce, nous montrent que rien n’a vraiment changé !
Vous faites une tournée théâtrale cet été avec cette pièce… Il y a peu de festivals de théâtre en France, l’été !
Il y a celui-ci, il y a Agen, Ramatuelle. C’est vrai que ce n’est pas une grande tournée mais nous avons huit dates.
Et jouer dehors est-il plus difficile ?
Evidemment que nous n’avons pas le confort d’un théâtre, nous avons la préoccupation de la météo et d’ailleurs les trois premières dates se sont faites sous la pluie mais on a quand même joué. Nous ne pouvons pas non plus répéter s’il pleut, voir les éclairages puisqu’il fait encore jour. Mais nous devons faire de ces inconvénients, quelque chose de positif. Il nous faut être plus vigilants car il y a des risque avec l’électricité, il y a des problèmes avec le vent mais ça nous permet de ne pas nous endormir, d’être plus concentrés et de jouer différemment chaque fois.
Le public s’en rend-t-il compte ?
Vous savez, le public, que ce soit en plein air ou dans un théâtre, réagit chaque soir différemment. Et j’aime à dire qu’on ne joue pas « pour » le public, mais « avec » le public.
Car il n’a jamais la même réaction, qu’il soit du nord ou du sud, en matinée ou en soirée, le mardi soir ou le samedi après-midi.
Je suis très attentif aux silences : je sens si le public s’emmerde, s’il réfléchit, s’il est attentif et je m’adapte à lui. Car on est aussi ingénieur du son : s’il y a une belle qualité de silence, je distillerai mieux le texte. Si je sens que ça s’endort, je renforcerai la voix ou j’accélèrerai le débit. C’est pour cela que je dis que je joue avec lui.

L K
M

Cinéma, théâtre… Que préférez-vous ?
De loin le théâtre, même si j’aime le cinéma car sur scène, je suis le maître chez moi, je fais ce que j’ai envie…
Et le metteur en scène, qu’en pense-t-il ?
Il nous donne des indications de départ mais après ça, je fais ce que je veux et il me dira le lendemain ce qui ne va pas… Et le lendemain je jouerai comme je l’entends !
Et le cinéma dans tout ça ?
Je viens de terminer un film d’Ivan Calbérac « L’étudiante et Monsieur Henri » qui fut un grand succès théâtral d’Ivan et je partage le générique avec Guillaume de Tonquedec et une jeune comédienne suisse, Noémie Schmidt.
Encore une pièce qui devient un film ?
Oui, c’est vrai, il y en a de plus en plus. Peut-être parce qu’il y a de meilleurs auteurs que de scénaristes et peut-être aussi parce que, faire un film aujourd’hui revient cher, donc les auteurs écrivent plus pour le théâtre. C’est la crise, mon pauvre monsieur. Ou alors c’est une mode !
Vos projets ?
Une tournée d’hiver avec cette pièce qui nous mènera jusqu’en février et après : mon principal projet est de respirer un peu !!!

Jacques Brachet

Romantiques… pas morts !

Beaucoup en rigolent mais les chansons romantiques existent et existeront toujours.
Peu de jeunes chanteurs s’y collent mais la plupart nous offrent aujourd’hui des chansons que l’on oublie dès qu’on les écoute. Alors tant pis pour ceux qui se moquent. Les romantiques existent encore, ils remplissent les salles et vendent du disque. En voici quelques exemplaires.

202 - Copie IMG_0631 - Copie

Michel MONACO « Ca fait 20 ans !!! » (Marianne Mélodie)
Et oui, déjà vingt ans que Michel Monacon nous berce de ses belles mélodies et cet album n’a qu’un défaut : ne contenir que huit chansons. Toutes ou presque sont écrites avec Jean-Paul Cara, spécialiste des succès Eurovision », le dernier en date à avoir gagné le prix en composant pour Marie Myriam « L’oiseau et l’enfant » mais le gagnant aussi pour Nicole qui représentait l’Allemagne avec « La paix sur la terre ». Claude Lemesle aussi a participé à ce mini-album avec « Madame la sous-fréfette », un titre assez marrant.
Mais revenons à Michel à la voix d’or, dont la marraine n’est autre que Mick Micheyl à qui il a consacré un disque. « Roman-romantique » annonce donc la couleur et puis, à l’instar d’une Barbara, avec « A toi public », il remercie celui-ci qui lui fait vivre depuis vingt ans cette belle histoire d’amour.
C’est sans beaucoup de télés et de promos que Michel, avec son charme, continue son chemin d’amour et de musique, mais il n’a pas besoin de pub pour exister, car ce public est fidèle à ses belles mélodies. La preuce : déjà vingt ans.
Et c’est certainement parti pour encore 20 ans !

Claude BARZOTTI « Le temps qui passe » (Warner)
Il a toujours cette accent du sud, cette voix éraillée, les cheveux couleur corbeau et, suite au « re-succès » des tournées Age Tendre, Claude Barzotti revient avec ce bel album, plein de nostalgie, où il est beaucoup question de famille : « Quand les enfants s’en vont », « Papa », en sont les titres émouvants mais ce romantique nous offre aussi un duo… chaud, avec Jeane Manson « Ce que tu dois être belle ». Il nous parle aussi d’une Algérie découverte voici peu, aux accents orientaux, il avoue aussi son addiction à l’alcool dont il promet qu’il est aujourd’hui sevré : « Je bois »
« Les années passent et je vieillis » chante-t-il. Mais, sans jeu de mot, comme le bon vin, il vieillis bien et ses mélodies font toujours mouche.

IMG_0055 Nouvel-album-Frank-Michael-Toi-lamour-et-moi-2015

Jean-Jacques LAFON « Duos d’amour & confidences » (Warner)
Enfin il revient, notre « géant de papier » qui faisait fondre les minettes, voici déjà près de trois décennies. Il avait de lui-même quitté le devant de la scène pour reprendre ses études médicales pour devenir psychologue, après avoir écrit des chansons à Ginette Reno, fait le tour du monde avec son géant et fait un tabac avec une chanson très loin d’être romantique : « Viens boire un p’tit coup à la maison ». pour Licence 4… disque de platine quand même !
Et puis il retrouve le public sur les tournées « Age Tendre » et surtout rencontre Chico et sa bande qui reprennent son géant à leur manière. Il n’en suffisait pas plus pour notre artiste aux cheveux blonds qui ont un peu blanchi et ses yeux couleur du ciel de son Toulouse. Et le revoici donc accompagné de quelques amis. Les Gypsies bien sûr mais aussi Mathieu Sempéré, tout droit issu des Stentors, Sarah Jane, Yuliana, Stella Mattéoni, Jeane Manson (encore elle !) et quelques chansons solo comme « Toi et le soleil », succès de Cloclo, « Dans les années 80″… souvenirs, souvenirs.
On a plaisir à retrouver la voix de velours de ce romantique… dont je fus attaché de presse au temps du Géant !
Eh oui, le temps passe.

Frank MICHAËL « Toi, l’amour et moi » (Warner)
Champion des romantiques, sans jamais passer en radio ou en télé, voici des années qu’il remplit des Zéniths et des salles immenses et lorsqu’on va le voir, croyez-moi, il n’y a pas que des « mémés » pour crier, hurler, pleurer !
C’est un cas, Frank Michaël et il vit ce succès « anonymement », loin des médias, avec une belle sérénité. Chanter est sa passion et cet amour partagé avec un large public suffit à son bonheur.
Michel Mallory, qui est l’un des auteurs-compositeurs d’Hallyday, ne s’y est pas trompé, faisant le grand écart pour écrire des chansons à ce latin lover.
De belles mélodies, cette voix qui a fait ses preuves et l’amour qu’il chante à tous les temps de « Les femmes qu’on aime » à « Bonjour l’amour » en passant par « Le cœur d’une femme ».
Deux jolies reprises « Garde-moi la dernière danse » de Mort Schumann dont Dalida avait fait un succès et « C’est ma chanson » de Charlie Chaplin, autre succès mais de Pétula Clark.
Un peu de nostalgie avec « Au son des 45 tours », « Italia for ever » et une chanson pour ses fans : « L’inconnue du premier rang ». Somme toute un jolie bouquet de 17 chansons (ce qui est rare aujourd’hui !) on ne peut plus romantiques.

Carqueiranne – Festival de Théâtre « In Situ »
Francis Huster le magnifique

A

Francis Huster est devenu « le sociétaire » de ce magnifique et unique festival de théâtre de la région « In Situ » à Carqueiranne puisqu’il y revient chaque année, toujours avec le même succès.
Lorsqu’on connaît la boulimie de travail de l’artiste, il est facile pour lui de proposer une pièce puisqu’il en joue quelquefois deux ou trois dans la même année.
Passionné, on ne peut l’être plus que lui et c’est un plaisir que de retrouver l’artiste et l’ami au fil des mois dans différents théâtres de Nice à Marseille. Et dans différents rôles.
Après nous avoir offert cet hiver au Théâtre Galli de Sanary « L’affrontement » avec Davy Sardou, le voici avec « Le joueur d’échecs » cette année à Carqueiranne.
La mise en scène est encore signée de Steve Suissa qui est devenu un collaborateur et ami fidèle du comédien.
Cette pièce a été montée d’après la dernière nouvelle qu’ait écrit Stephan Sweig puisque datant de 1942, à quatre mois de son suicide.
Elle se passe sur un bateau où le narrateur va raconter l’affrontement (encore !) entre le champion du monde d’échecs Mirko Czentovic et un aristocrate autrichien qui fut emprisonné par les nazis. Durant cet isolement, tombant sur un manuel d’échecs et pour passer le temps, il apprit à jouer à ce jeu et, apprenant la présence du champion sur le bateau, décide de le défier.
A travers ces tête à tête, il raconte son histoire.
C’est donc Francis Huster, seul en scène, qui raconte ce moment de vie à huis clos sur un bateau. Conteur magnifique, Huster joue tous ces personnages, à la fois fougueux et grave, pudique et emporté. Il joue sur toute une palette de sentiments magnifiquement et on se laisse porter par sa voix, son omniprésence, dans cette histoire hors du commun.
La mise en scène est donc signée de Steve Suissa avec qui Francis a travaillé sur « L’affrontement » de Bill C Davis et « Bronx » de Chazz Palmenteri. Steve, qui avait déjà mis en scène « 24 heures de la vie d’une femme » su même Sweig et qui travaille également beaucoup avec Eric-Emmanuel Schmitt.

B C
D E

Il était ce soir-là « In situ » et Francis ne tarit pas d’éloges sur lui :
« J’ai toujours bien partagé mon travail de comédien et celui de metteur en scène. Lorsque je ne suis que comédien, je fais totalement confiance au metteur en scène et Steve Suissa fait partie de cette génération qui pense en premier lieu au bien être de son acteur. Lorsqu’on tombe sur un metteur en scène comme lui, à la technique imparable, on ne le lâche pas car il a un vrai regard. Il est comme un chef d’orchestre : Ce dernier ne se permettra pas de dire au virtuose : « Joue comme ça » car il n’a rien à lui apprendre au niveau musical mais s’il n’y a pas de chef d’orchestre, le virtuose, aussi grand soit-il, ne sait pas jusqu’où il peut aller.
Ce qui me plaît chez Steve Suissa c’est qu’il est un docteur de l’âme. Il doit découvrir avant l’acteur le problème que celui-ci va rencontrer par rapport au texte, à l’histoire, afin de pouvoir le dévier de ces obstacles. Il n’est pas plus intelligent que l’acteur mais il a l’avantage de connaître celui-ci et donc, de pouvoir deviner ce qui va le gêner et lui proposer des solutions ».
Durant le repas et malgré le stress habituel qu’a Francis avant de monter sur scène, plus un rhume arrivé à l’improviste, on sent la complicité entre les deux hommes qui, déjà, ont des projets communs en tête.

F

Ce fut une belle soirée sous une lune pleine, et, le vent étant tombé, l’on put apprécier cette magnifique histoire contée par un Francis Huster magistral.

Jacques Brachet