Le temps est aux reprises, de Goldman à Renaud, de Piaf à Dassin, tout le monde y va de ses redites, de ses duos virtuels ,de ses compilations remastérisées, à croire qu’en France il n’y a plus d’auteurs, de compositeurs, de talents pour écrire de nouvelles chansons.
Et c’est un peu dommage même si c’est quelquefois bien fait et si ça permet aux nouvelles générations de découvrir ce qu’ont fait les aînés.
Aujourd’hui, plus de la moitié des sorties de disques nous renvoient aux décennies d’antan.
Alors voilà les dernières fournées arrivées.
Barbra STREISAND « Partners » (Sony)
Même notre grande star internationale n’a pas échappé à son disque de duos avec en prime un duo virtuel avec… Elvis Presley !
La voix la plus suave du monde a ainsi repris ses succès en duos aavec des pointures magnifiques.
Comment critiquer cela lorsque c’est si bien fait carce disque est d’une rare élégance, les amis qui sont venus s’associer à sa voix sont les plus grands, de Babyface (Evergreen) à Stevie Wonder (People) en passant par Lionel Ritchie (The way we where), Andre Bocelli (I still can see your face), Josh Groban (Somewhere)… Que des ballades égrenées avec des voix qui s’accordent à merveille avec la sienne, voix de sirène chargée d’émotion partagée avec tous ces grands chanteurs. Et ultime estocade, Elvis qu’elle fai t revenir de l’au-delà avec le sublimissime « Love me tender ».
Enfin elle elle partage ce morceau avec celui qui aurait dû être son partenaire dans « A star is born » mais proposition que le manager de celui-ci avait refusée !
C’est superbe. Tout simplement.
VIVE LES GUINGUETTES, volume 2 (Wagram)
Les papis et mamies des « ballettis » d’après-midi, vont encore se régaler à danser sur ces chansons de leur jeunesse, curieux mélange de vieilles chansons enregistrées voici longtemps et d’autres, reprises par des artistes d’aujourd’hui. Ainsi trouvons-nous pêle-mêle, Franck Fernandel et Gloria Lasso, Evelyne Leclerc et Sophie Darel (Photo 2), jean Sarrus des Charlots et Bernard Menez, Ritchie, Christian Delagrange (Photo 3), Sabine Paturel….
Et de « Valentine » à « Ma pomme », Chevalier renaît et l’on pase de la « Valse brune » à « La java bleue » pour retrouver les pescadous de la Martiale, « Amour, castagnettes et tang »… On est en pleine nostalgie mais c’est dans l’air du temps.
C’est à la fois rigolo et attendrissant que de retrouver les chansons que nous fredonnaient nos grands parents, sans compter que ce ne sont que des grands succès.
Le temps des guinguettes n’est pas révolu et les DJ octogénaires vont s’en donner à coeur joie de faire danser nos aïeux !
Amaury VASSILI « Chante Mike Brant » (Warner)
Lui aussi s’y colle pour un hommage à Mike Brant.
Belle gueule comme Mike. Belle et puissante voix comme Brant.
Mais ersatz de Mike Brant. C’est du karaoké, et c’est loin d’égaler l’idole trop tôt disparue.
C’est du bon travail, très propre mais sans âme. et ça ne nous fera pas oublier le créateur de ces chansons.
Bien évidemment, nous avons droit aux duos virtuels à la, hélas, on compare. Mike avait quelque chose que jamais personne d’autre n’aura. Il ne faut pas s’y frotter.
Incomparable, irremplaçable Mike reste le meilleur dans son genre et s’attaquer à son répertoire est prendre un risque.
Qu’Amaury ait chanté une ou deux chansons en hommage, soit, mais tout un disque c’est simplement une pâle copie sans grand intérêt.
Le seul intérêt est cette chansons inédite dont Mike avait écrit la musique et qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer. Michel Jourdan en a a fait les paroles en hommage à Mike. Le titre en est « Où que tu sois ». et là, ça devient intéressant car Vassili a du coffre, c’est indubitable et on n’a pas de comparaison possible puisque la chanson est inédite.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi un chanteur qui a autant d’atouts qu’Amaury Vassili ne se fasse pas un répertoire personnel. Dommage.
Dany BRILLANT : « Le dernier romantique » (Warner)
Dix chansons seulement pour celui qui se dit le dernier romantique alors que, lorsqu’on le voit, on pourrait pencher vers le style « play boy qui se la pète ! ».
Bon, ça c’est pour rigoler et comme il est l’un des rares à nous donner de la nouveauté (quoique…) on va déjà saluer l’effort de d’écrire et composer, seul comme un grand, des chansons nouvelles.
Mais… car il y a un mais, ces chansons ne paraissent pas nouvelles par la façon dont elles ont été orchestrées et chantées. Elles ont l’ai de date des années 50/60, d’avant l’arrivée des yéyés, avec ces super slows langoureux avec envolées lyriques, harpe et violons à l’appui, comme au beau temps de Franck Pourcel et puis d’autres sur des airs de rumba, mambo, passo, danses pratiquées dans les salons des années 50. Et en plus, il chante de plus en plus façon Aznavour, à tel point que, quelquefois, on a des doutes !
Même la pochette et chic et kitch : blazer bleu ciel, pantalon blanc sur fond de mer façon play boy des années 50… On ne se refait pas !
Alors on reste un peu sceptique. C’est vrai, ça sort de tout ce qu’on entend aujourd’hui d’aseptisé, de formaté, tou finissant par se ressembler. Mais quand même, ça fait un peu vieillot et j’aimerais savoir à quel public il destine ce disque… qui pourrait rejoindre celui de Michel et Jean sur les pistes des thés dansants !
Vincent NICLO : « Jusqu’à l’ivresse » (Universal)
C’est le premier single d’un album à venir et qu’on attend avec impatience, vu la qualité de cette chanson signé, excusez du peu : Serge Lama et Davide Esposito. Lama aurait pu la chanter, il l’a offerte à Niclo et à mon avis, il n’aura pas à le regretter car la voix somptueuse de Niclo en fait ue grande chanson. C’est tout simplement somptueux, car l’orchestration incroyable enveloppe la superbe mélodie, les parole sont tout aussi belle et la voix de l’artiste fait le reste.
On y reviendra lorsque l’album sera sorti.
Gilles DREU : « Quatre fois vingt ans » (Barclay)
Gilles Dreu aurait mérité de faire une plus grande carrière que ce qu’il a fait car, à mon avis, si sa voix, déjà, sortait de l’ordinaire, dans les chansons qu’il nous offrait, il y avait du Brel, du Ferrat…
Mais il est arrivé dans les années 60 avec « Alouette » qui l’a propulsé dans les hit parades de « Salut les copains ». Et il a eu du mal à s’en sortir malgré des superbes chansons comme « Descendez l’escalier » ou « Ma mère me disait » qu’a superbement repris Dalida.
Dans les termes qu’il abordait, dans sa façon de les appréhender il était plus près des artistes cités plus haut que de Cloclo ou Johnny.
Malgré ça, il a eu de belles rencontres artistiques : Vline Buggy, Pierre Delanoé, Mia Simile, Franck Thomas, Boris Bergman, jEan(-Michel Rivat… ce qui a donné de petits bijoux comme « Un mur à Jérusalem » (Pas celui de Macias !), « On revient toujours », « Fiancé de printemps », chansons abordant souvent d’ailleurs, des sujets tragiques.
On l’avait retrouvé dans les tournées « Age Tendre » avec plaisir et il a magnifiquement vieilli… 80 ans ? Difficile à croire !
Cet album est donc une compil de toutes ces belles chansons un peu oubliées, à tort, et Didier Barbelivien lui a offerte « Quatre fois vingt ans », nostalgique et émouvante, retraçant toute une vie d’amour et de chanson.
Gilles… Dis, quand reviendras-tu ?
Camélia JORDANA: « Dans la peau » (Sony)
Enfin du nouveau !
D’abord une pochette soignée, très belle, très originale où l’on découvre une nouvelle Joconde sortie de son cadre… C’est déjà assez rare pour qu’on le souligne
Bravo à Bérengère Valognes
Et puis voici le second album de notre Hyèroise qui est encore plus intéressant que le premier, plus personnel et Dieu sait si on avait aimé le premier !
Des musiques et des orchestrations on ne peut plus inattendues qui sortent franchement de l’ordinaire. Babix a encore frappé qui crée à Camélia Jordana, des écrins mettant sa personnalité et sa voix en valeur. Il signe d’ailleurs pas mal de chansons, souvent en collaboration avec elle et ma foi, elle a aussi un vrai talent d’écriture. Et le duo fonctionne à merveille, tous deux se sont vraiment trouvés pour faire de la belle ouvrage ! Le duo « A l’aveuglette » est particulièrement séduisant.
D’autres belles rencontres dont celle avec Mathieu Bogaert « Comment lui dire ? » qui ouvre l’album, est un petit bijou.
« Dans ma peau », qui est le titre de l’album est très efficace mais pour moi, la chanson la plus aboutie et qui a un petit air de chanson réaliste est « Ma gueule » (pas celle de Johnny !). A noter aussi « Sarah sait », joli moment.
C’est un album enveloppé d’un certain mystère, d’une belle atmosphère. On imagine très bien Camélia Jordana, sensuelle et belle, dans un cabaret enfumé et, comme par hasard, elle chante « Berlin ». Et que dire de ce petit chef d’œuvre a capella, sur fond de pluie « J’aime l’orage ».
Tout est bon à écouter attentivement dans ce disque.
On reviendra très vite vars elle car elle nous prépare rien moins que deux spectacles différents !
Lara FABIAN – Mustafa CECELI (DMC)
Lara Fabian revient… Elle est guérie et rechante !
Quelle bonne nouvelle !
Mais comme elle ne fait jamais rien comme tout le monde, si elle prépare un album en Français et un autre en Anglais, elle nous revient non pas par la Russie, ça c’est déjà fait, mais par la Turquie !
Eh oui, voilà une nouvelle renconte et, après les neiges russes la voilà sous le soleil turc avec le beau Mustafa Ceceli pour un beau duo « Al Götür beni ». Un CD qu’on ne trouve pas encore en France mais qu’on peut trouver sur Internet avec cinq versions de la même chanson : en turc, orchestre, acoustique, version anglaise et version instrumentale.
Bien sûr, nous aurions préféré cinq titres différents d’autant que leurs deux voix s’harmonisent à merveille. Mais bon, c’est déjà ça, ça nous rassure sur son état de santé et ça nous permet d’attendre la suite !
Bon retour, Lara !
FRERO-DELAVEGA (Capitol)
C’est le duo tout droit issu de l’émission « The Voice » et l’on est totalement sous le charme de ces deux beaux garçons qui s’entendent à merveille pour nous offrir un disque d’une grande fraîcheur et nous rassurer du fait qu’il existe encore des auteurs-compositeurs de talent en France, qui ont le culot et je dirais, presque le courage de les chanter, plutôt que de faire une compil des titres qu’ils ont fait durant l’émission.
Il faut dire qu’ils avaient pris un peu d’avance en préparant cet opus avant l’émission, ce qui leur a fait gagner du temps et aujourd’hui, il faut battre le fer tant qu’il est chaud !
C’est un disque tout simple, avec de jolies ballades, de belles mélodies, des textes drôle et sympas et c’est une de nos jolies surprises de la rentrée.
Il y a longtemps que l’on n’avait pas eu un duo qui soit autant en osmose pour nous offrir des belles et poétiqus chansons, tout simplement, sant tralalas, sans renfort d’orchestration.
De la chanson à l’état pur et croyez-moi, ça fait du bien !
FOREVER GENTLEMEN, Volume 2 (Warner)
Tiens, des reprises ! Tiens, du déjà entendu !
Eh oui, avec le succès du premier l’on pouvait penser qu’il y aurait récidive !
Mais pour une fois, ce n’est pas gênant car ce deuxième opus et tout aussi élégant que le premier, chanté par de belles voix, les Gentlemen du premier avec quelques nouveau arrivés, dans le désordre: Anka, Sargue, Niclo, Brillant, Lellouche, Corneille, Sinclair, Ben l’Oncle Soul, Voisine, Dulery et l’arrivée en force de « gentle women » : Claire Keim, Tal, Camille Lou, Sofia Essaïdi.
De « La mer » de Trenet à « Mes emmerdes » d’Aznavour (par Brillant… oui, oui !), de ‘C’est si bon » à « Strangers in the night » et « L.O.V.E » qui donne le titre à l’lbum, c’est beau, c’est la classe internationale et d’ailleurs il suffit de voir le premier clip où Claire Keim est somptueuse ! Quant aux photos, elles ont l’air de sortir tout droit de chez Harcourt… Bravo Renaud Corlou ! Et pour la peine, on vous offre ces trois photos, non pas des gentlemen mais de trois ravissantes « gentlewomen » !
Alors c’est vrai, c’est le nième CD de reprises mais le générique est parfait, alors ne gâchons pas notre plaisir !
Les STENTORS : « Rendez-vous au cinéma » (Sony)
Quatre voix superbes venues de l’Opéra et qui nous proposent… un disque de reprises !
C’est un peu particulier puisque ce sont des musiques de films qui ont fait le tour du monde, mais on y est encore.
Rien à dire des voix… sinon que ce sont des voix d’opéra… qui restent des voix d’opéra avec ce côté emphatique, maniéré de ces chanteurs là. Ca perd donc un peu d’âme car ça sent la performance technique et la technique pas toujours appropriées à la chanson mais ça n’enlève pas la performance de ces quatre voix très différentes et qui s’accordent à merveille.
Le choix des musiques est particulièrement judicieux : la chanson des » Choristes » « Vois sur ton chemin » (même si l’on préfère la version enfantine), « Les moulind de mon coeur » de Michel Legrand pour « L’affaire Thomas Crown » et toujours de Michel Legrand, une version particulièrement réussi de « Nous voyageons de ville en vill » des « Demoiselles de Rochefort, sortant de l’emphase classique.
Beau moment aussi de la chanson de « Zorro », « I Want to spend my lifetime » et la version française de « She » écrite par Aznavour pour « Coup de Foudre à Nothing Hill » « Tous les visages de l’amour ».
Ça reste un beau disque avec de superbe mélodies servies par de belle voix, incontestablement.
MICHEL & JEAN : « Oh toi, l’amour de ma vie » (Sony)
Alors là, on atteint des sommets car Derrière ces deux prénoms se cachent Michel Pruvot, l’accordéoniste-chanteur qu’on a pu voir dans les tournées « Age Tendre » et, plus curieusement, Jean Reveillon, ancien directeur de France TV !!!
S’ils n’ont pas l’âge de nos aïeux mais s’en rapprochent quand même, ils chantent de nouvelles chansons mais… à la manière des vieilles chansons !
C’est kitch en diable, (Rien que le titre… ça vous met sur la voie !) ça rejoint le public de Frédéric François et Franck Michaël et là encore, on va certainement retrouver ces chansons dans les après-midis des thés dansants.
Vraiment… ça date !
Disons qu’ils se sont fait plaisir… Après ça, savoir à qui ça va faire plaisir !!!
Jacques Brachet