Une voix, une énergie… et un accent italien marivigiloso !
Elle dit parler « un po » en français, tout en s’excusant et, avec cet accent chantant qui est déjà musique, on la comprend parfaitement.
Elle est toute joie, tout sourire et, à l’ombre de la Collégiale, elle nous parle de sa vie qui n’est que musique. « Je viens, comme vous l’avez compris d’Italie, née dans une famille musicienne, mon père étant pianiste et chanteur et ma mère musicologue. Donc difficile de ne pas aimer la musique et de ne pas chanter !
Je suis la quatrième de cinq enfants et les trois premiers sont aussi musiciens. Le cinquième viendra plus tard.
J’ai commencé à chanter à 5 ans, Avec mes frères nous avons joué dans des opéras en tant qu’enfants, dans « Tosca » et dans « Werther ». Chanter, c’était pour nous très naturel.. Nous avons même créé un groupe vocal où nous chantions du classique, du jazz, des variétés comme les Beatles. Ca dépendait du contexte !
Comment êtes-vous devenue soliste ?
Nous avons d’abord chanté comme choristes, entre autre dans les chœurs de la Fenice à Venise.
Puis, j’ai voulu devenir soliste. Je me suis présentée au concours de musique baroque d’Innsbruck où j’ai gagné le premier prix et le prix du public. L’on m’a engée au Concert House de Vienne.
Vous avez découvert la musique baroque ?
Oui, au départ j’étais alto et j’ai trouvé plus de choses à chanter en tant que contralto dans la musique baroque. C’était plus facile pour moi de trouver un répertoire qui s’adaptait à ma voix. Mais j’ai toujours aimé varier les plaisirs, je ne me ferme aucune porte et c’est ce qui me fait être en progrès continu. Je suis curieuse de savoir ce que l’avenir m’apportera.
Votre rencontre avec Jean-Christophe ?
Tout simplement parce qu’il a appelé mon agent car il cherchait une interprète pour un programme qu’il avait choisi. Je ne connaissais pas les œuvres qu’il voulait que je chante mais j’ai étudié son programme et ça a été le début d’une collaboration intense car depuis, nous avons fait beaucoup de choses ensemble dont, l’an passé, un concert dans un festival de jazz.
Vous êtes donc multiple !
(Elle rit) Oui car j’aime toutes les musiques. Bien sûr, le baroque est la musique de prédilection de Jean-Christophe et j’ai beaucoup chanté du Vivaldi, du Haendel… Nous nous sommes vraiment trouvés, nous sommes devenus complices et c’est toujours un grand plaisir de travailler avec lui.
Et en dehors de lui ?
Je chante lorsqu’on m’appelle et d’ailleurs plus en France qu’en Italie.
Pourquoi ?
Je travaille un peu en Italie mais pas comme en France, en Allemagne, en Autriche où la musique baroque est plus jouée qu’en Italie où elle reste un peu confidentielle, même si ça commence à changer. Les Italiens préfèrent les grands opéras classiques romantiques comme Verdi ou Puccini. C’est plus traditionnel.
Alors, votre prochaine aventure ?
Je suis rentrée ce matin d’Innsbruck où je suis en pleine répétition de concerts qui auront lieu les 2, 4, 6, 8 août. C’est une nouvelle production. C’est difficile mais c’est très excitant. Et puis, je retrouve Innsbruck que j’adore, où tout a commencé, où j’ai trouvé une vraie famille, une vraie amitié avec les musiciens et je vais tous les ans avec plaisir y travailler
Mais vous reviendrez chez nous ?
Bien sûr, avec grand plaisir, si Jean-Christophe me le demande ! »
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier