Archives de catégorie : Expositions

Pierre-Louis CHIPON… Un bestiaire de fer !

Vous prenez le col tortueux de l’Escrinet et tout à coup, une pancarte on ne peut plus discrète : « Sculpteur ». On descend un petit sentier pierreux et l’on tombe sur une vieille bergerie d’où l’on a une vue incroyable.
Avant d’entrer, on entend des bruits de marteau et l’on se retrouve dans un immense lieu fait de bric et de broc, de ferrailles et de vieux objets rouillés. Et à genoux, un homme masqué soude dans un bruit d’enfer et d’explosions d’étincelles.
Jean-Louis Chipon est en train de s’occuper d’une chèvre couchée sur le flanc.
Car ce monsieur au regard bleu et au sourire avenant, crée des sculptures en fer dans la solitude de ce lieu envahi de fer.
Des animaux, beaucoup d’animaux, chèvres, moutons, poules, coqs, béliers et quelquefois un humain pour tenir compagnie à son cheptel.
Cet homme solitaire et talentueux, à l’imagination débordante, nous consacre un moment pour parler de son œuvre originale qui a envahi ronds-points, collines, jardins.

Pierre-Louis, parlez-nous de la genèse de cette passion et de cet art
Ce n’est pas mon métier au départ. J’étais agriculteur et éleveur de chèvres dans ce lieu même et là où l’on est c’était le bâtiment des chèvres !
C’est en 1986 que je m’installe en Ardèche et en 2000 j’arrête l’élevage de chèvres pour ne faire que de la sculpture.
Comment est venue cette passion ?
J’ai commencé à sculpter en m’occupant des chèvres. J’ai d’abord fait une chèvre que j’ai installée sur le piton au-dessus-de la route. Les gens ont vu la chèvre, ils en ont parlé, ils venaient acheter mes fromages et petit à petit, pour m’acheter des sculptures. Du coup, cette activité a grandi jusqu’à ce que j’arrête l’élevage.
Difficile de faire les deux à la fois !
Au départ c’est ce que je faisais, ça m’allait bien, c’était complémentaire. L’élevage m’obligeait à rester sur place, avec les animaux, je ne pouvais pas me déplacer et j’avais du temps libre. Mais à un moment, il a fallu choisir car mon activité de sculpteur était devenue plus importante que l’élevage. C’est le centre des impôts qui m’a obligé de choisir entre le statut d’agriculteur ou celui d’artiste. Deux statuts, c’était compliqué. Sans compter que l’élevage ne me permettait pas de me déplacer, de faire des expos.

Vous m’avez dit vous être installé en Ardèche. Alors, d’où venez-vous ?
Je suis de Bourgoin-Jallieu en Isère. Quand on connait Bourgoin, on n’a pas envie d’y rester. J’y ai vécu ma jeunesse mais je détestais cet endroit. C’était alors un endroit froid, peut-être aujourd’hui ça l’était beaucoup moins. C’était pluie et brouillard tout le temps, on ne voyait jamais le ciel bleu comme ici. Sans compter que l’autoroute Lyon-Grenoble a été construite juste à côté de notre maison et traverse la ville.
J’ai été au lycée agricole où j’ai rencontré un copain ardéchois qui m’a fait connaître cette région pour faire de la randonnée à vélo et là, coup de foudre.
A ma première visite, nous avons fait le col de l’Escrinet où nous avons dormi au hameau au-dessus. Le hasard a fait que j’ai trouvé une ferme à cet endroit.
Alors, cette sculpture particulière vous est venue comment ?
Par hasard. J’avais besoin d’un poste à souder pour fabriquer et réparer mon matériel. Je n’étais pas doué pour faire des choses techniques car je n’ai pas le compas dans l’œil. J’ai trouvé plus sympa de créer des sculptures. Et ma première chèvre a été la chèvre de l’Escrinet que j’ai mis sur le rocher en 1986. A l’époque c’était chez moi et c’était surtout pour faire la publicité pour mes fromages. En 92, une allemande qui venait d’acheter un mas m’a proposé de m’acheter la chèvre. Elle l’a emmené et ça a fait un pataquès auquel je ne m’attendais pas du tout : la chèvre a disparu, on a volé la chèvre… les infos en ont parlé, France 3 s’y est mis et il y a même eu un article dans le Monde !
Ca a bien sûr beaucoup fait parler de moi, on m’a réclamé une autre chèvre, et mon activité de sculpture a beaucoup augmenté à partir de 92.
Et du coup la ferraille a envahi votre lieu !
Je ne suis pas toujours obligé d’aller la chercher. Chez les fermiers il y a beaucoup de ferraille qui s’entasse et du coup les gens me l’amènent. Il y a des moments où je commence à en avoir trop car tout ne m’intéresse pas. J’achète aussi dans les vides greniers.

Cette ferraille, est-ce elle qui vous donne l’idée d’une sculpture ou avez-vous déjà l’idée de ce que vous voulez faire ?
C’est variable, il n’y a pas de règle, globalement c’est plutôt moi qui ai une idée et qui cherche ce que je vais utiliser. Mais certaines formes me donnent des idées. Ce sont les socs de charrue qui m’ont donné l’idée d’en faire des ailes de rapace.
On trouve beaucoup de vos œuvres sur les ronds-points. Vous travaillez avec qui pour les installer ?
Pour les chèvres ce sont celles qui symbolisent le fameux fromage Picodon.
Et tout ça a été organisé par le syndicat du Picodon qui gère cette appellation et qui est financé par l’Europe. Il a de gros moyens de promotion même s’il ne peut pas faire de publicité. Il a fallu trouver ce système de créer la route du Picodon. C’est ainsi que mes chèvres symbolisent ce fromage sur l’Ardèche et la Drome. Il y a donc nombre de chèvres sur les ronds-points de la région.
Et En dehors de ces commandes ?
Beaucoup de particuliers m’en achètent. Il y a moitié de particuliers, moitié d’organismes. Les particuliers sont des gens de la Drome et de l’Ardèche, qui ont des terrains où installer ces sculptures. Beaucoup de communes et de départements m’en achètent. J’ai aussi fait la route de la Clairette de Die dans la Drome.

Vous travaillez tout seul ?
Oui, toujours tout seul. Je suis incapable de travailler avec quelqu’un. La solitude ne me pèse pas, j’ai besoin de travailler à mon rythme. J’ai essayé quelquefois mais lorsqu’il y a quelqu’un près de moi, ça me perturbe, ça crée des interférences qui me gênent. Je travaille en toute liberté.
Du coup, vous ne passerez pas le flambeau à quelqu’un d’autre ?
Non. On m’a déjà demandé mais ce n’est pas mon truc. Après, je ne suis pas un solitaire, j’ai d’autres activités de loisirs, je sors souvent d’ici, rassurez-vous !


Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta et propriété du sculpteur
Pierre-Louis Chipon – Col de l’Escrinet
06 30 04 39 69 – chiponpierrelouis@gmail.com

Six-Fours, Villa Simone : Des stars dans les jardins


Comme chaque année le magnifique jardin de la Villa Simone voit fleurir une exposition.
Cette année encore, Jacqueline Franjou, présidente du Festival de Ramatuelle et Cyril Bruneau, photographe et commissaire de l’exposition nous offrent une exposition somptueuse : Des portraits de stars issues des fameux studios Harcourt, chez lesquels toutes les personnalités, depuis 1934, et ce, jusqu’à 1989 sont passées pour se faire « tirer le portrait » car chacune avait l’envie et le besoin de faire partie du nec plus ultra des studios, ces  photos illustrant leurs programmes et leurs cartes postales.
C’est ainsi que Cyril Bruneau, photographe émérite, a dû choisir parmi des milliers de photos de ces artistes aussi prestigieux que ce studio, de Brigitte Bardot à Gérard Philipe, en passant par Romy Schneider, Jean Marais, Louis Jouvet, Michel Galabru, Joséphine Baker, Edith Piaf, Dalida, Michel Serrault, et j’en passe car les nommer toutes prendrait beaucoup de place.
Ces artistes ont donc pris place dans cette nature magnifique que nous offre la Villa Simone, dont on doit la rénovation à Jean-Sébastien Vialatte qui a fait de ce lieu un espace aujourd’hui incontournable de la culture à Six-Fours.
Cette exposition, dont le vernissage a eu lieu ce 5 juillet, et que vous pourrez admirer jusqu’au 15 septembre.

Cyril Bruneau est aujourd’hui le photographe officiel du festival de Ramatuelle, il expose un peu partout et en ce moment, pour fêter le quarantième anniversaire du festival, il a essaimé des photos de divers photographes dans le village de Gérard Philipe et aussi de Jean-Claude Brialy, créateur du festival. Mais c’est à Six-Fours qu’il nous offre l’exclusivité de cette exposition.
« Cyril, pourquoi et comment Harcourt ?
On voulait faire dans ce lieu une exposition assez populaire, universelle pour tout le monde et lorsque j’ai vu le fonds des studios Harcourt, ça m’a semblé une bonne idée et tout à fait ce qu’on voulait offrir, c’est à dire une promenade où les gens vont de portrait en portrait, prennent le temps de les admirer et de les reconnaître car certains sont très jeunes, certains vont rappeler des souvenirs aux plus anciens.
Comment as-tu travaillé ?
On a travaillé avec la Maison du Patrimoine de la Photographie qui conserve les photographies historiques, comme les œuvres de Nadar, Lartigue… Ils ont beaucoup de grands photographes qu’ils conservent car c’est le patrimoine français. Ils ont donc entre autres les studios Harcourt qui est déjà une décision de Jack Lang lorsqu’il avait vu que le studio était en faillite. Ils ont tous les négatifs, des centaines de milliers de tous les gens connus qui venaient s’y faire photographier. Les studios Harcourt étaient le passage obligé de l’époque et ils avaient les maquilleurs, les retoucheurs, les photographes, les électriciens, les éclairagistes, les décorateurs…
Ce studio a très bien fonctionné durant de nombreuses années, jusqu’en 1989.

C’étaient des photos et des pellicules ?
Effectivement, et on a dû re-scanner les négatifs mais nombre de négatifs étaient déjà retouchés, on y voyait les traces de pinceau car déjà, à l’époque, ils repeignaient la peau pour la relisser. Mais beaucoup avaient besoin d’être restaurés car ils étaient abîmés, rayés, certains avaient mal vieilli. Nous avons donc fait faire ce travail à une des meilleures retoucheuses de Paris, Anne Morin. C’est ainsi que c’est fait le processus de fabrication.
Parmi ces milliers de photos, il n’a pas dû être facile de faire un choix !
C’est vrai qu’il y a énormément de gens connus et déjà je voulais que le public puisse les reconnaître mais ce que j’ai privilégié, c’est mon regard de photographe. Mis à part les portraits, quelles étaient les meilleures photos ? Je ne voulais que ce soient seulement des gens qui étaient connus mais surtout que la photo soit bonne car elles n’étaient pas toutes forcément les meilleures. Le choix de l’angle, l’attitude… Quelquefois il ne se passe pas grand-chose. J’ai cherché un parti-pris, un regard, je ne voulais pas tout le temps la même lumière…
Lorsqu’on pale de Harcourt, c’étaient combien de photographes ?
Je ne saurais te le dire. En tout cas, celle qui gérait était Cosette Harcourt, c’était une allemande mais je suppose qu’elle avait des opérateurs et certainement plusieurs photographes car il y a des attitudes un peu différentes, une manière de photographier différente, mais ce qui est intéressant c’est aussi l’attitude de la personne. Par exemple, il y a un portrait de Buster Keaton qui est censé être un comique, pourtant on a l’expression que la tristesse l’envahit de tout son corps. Le portrait est fort, puissant. Il y a des portraits de Cocteau, Guitry, Sapritch, Paul  Eluard incroyable. Ce qui est étonnant ce qu’on voit des modes. On peut voir entre autre qu’il y a  portrait dix qui doit regarder l’objectif. C’était, je pense, un phénomène de mode. Et il y a aussi beaucoup de gens qui posent avec des cigarettes, ce qui ne peut plus se faire aujourd’hui !

Harcourt continue aujourd’hui ?
Après la liquidation des studios, ça a été repris par plusieurs personnes qui ont gardé la marque et qui continuent à faire des photos à la manière de… en numérique évidemment. On est passé à une autre ère.
Et toi alors, expo ? Pas expo ?
Tu sais qu’on est en train de fêter les 40 ans de Ramatuelle et nous avons organisé des expositions dans tout le village, le théâtre, il y a à peu près deux cents photographies exposées de 40 ans du festival. Sur les 40 ans, j’en ai fait 15 et il y a pas mal de photos de moi !
Donc, on te retrouve à Ramatuelle !
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Sandra Kuntz, Jean-Sébastien Vialatte, Jacqueline Franjou,
Fabiola Casagrande, Gérald Lerda, Cyril Bruneau

Semaine bleue à Six-Fours


Avant de changer de couleur et d’attaquer « Octobre Rose », Six-Fours a inauguré « La semaine bleue » consacrée aux séniors, concoctée par Patrick Perez, adjoint aux Affaires sociales et orchestrée par Mireille Imbert et Dominique Baviéra  du Centre Communal d’Actions Sociales de Six-Fours.
Cette manifestation nationale permet de mettre en valeur l’importance que représente nos aînés qui ne sont pas considérés comme des « vieillards » mais comme des personnes qui, même si elles ont « un certain âge », font partie de nos familles, de notre vie et dont certaines sont toujours très actives, la retraite arrivée.
Les trois coups ont été frappés au Six N’Etoiles ou Noémie Dumas sa directrice, a toujours ouvert ses portes à nombre de manifestations qui se déroulent sur la ville.
Elle trouve toujours un film adapté à la circonstance et une fois encore elle nous avait trouvé un film à la fois original et magnifique : « Last dance » de Delphine Leherici, dont la vedette est le flamboyant François Berléand, dans un rôle à la fois drôle et émouvant.
Venant de perdre sa femme, Germain est surprotégé par ses enfants et sa voisine, qui veulent régenter sa vie.

Il se trouve que sa femme avait trouvé sa place dans une compagnie de danse professionnelle mais accueillant des amateurs.
Tous deux s’étaient promis, si l’un des deux disparaissait, de continuer ce que l’autre avait commencé. Et le voilà devenant malgré lui un danseur dans la compagnie. Danseur évidemment empoté et mal à l’aise mais qui, peu à peu se prend au jeu et s’insère totalement à la création du spectacle. Le film est à la fois très drôle et très émouvant. Berléand est éblouissant dans ce rôle de retraité qui renaît à la vie grâce à cette promesse.
Dès la sortie du Six N’Etoiles, nous nous retrouvions sur le parvis de la mairie pour l’inauguration de cette semaine et d’une exposition originales réunissant en photos, des personnalités locales, âgées de plus de 65 ans mais néanmoins actives, prouvant que l’on ne peut être vieux que dans sa tête.
Ces photos ont été prises à la Villa Simone, par Kylian Markowiak, le photographe du service communication, qui a réalisé là de magnifiques portraits de personnes pleines de vie et d’énergie dont il a su capter le regard et l’attitude… Et je suis honoré de faire partie de cette galerie.
Kylian a cette qualité de ne pas être omniprésent, de rester discret derrière son objectif et de surprendre le moment, le regard, l’attitude, et ses portraits sont pleins d’humanité.
Merci à lui.
Déjà, Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, ayant apprécié l’exposition, a promis de la réaliser à nouveau l’an prochain, avec d’autres acteurs de sa ville, car beaucoup d’autres méritent cet honneur.
Déjà ce mardi, d’autres événements sont proposés à tous ces hommes et ces femmes « Bleu »,

Mardi 3 octobre
14h à 17h : rencontre avec les associations locales proposant des jeux de société, de mémoire et d’éveil, en l’Espace Malraux.
Mercredi 4 octobre
14h30 à 16h30 : découverte des différentes pratiques musicales et concert, au sein de l’antenne locale du Conservatoire à Rayonnement Régional de MTPM, à l’Espace Malraux.
Jeudi 5 octobre
14h à 16h30 : rencontre avec les organismes de prévoyance des risques, de conseils et de sécurité, en l’Espace Malraux.
Vendredi 6 octobre
14h30 à 17h : thé dansant, à l’Espace Malraux, pour clôturer cette Semaine Bleue dans la joie et la bonne humeur.
Toutes les activités et manifestations sont gratuites, dans la limite des places disponibles.
Obligation de réservation et renseignements complémentaires au 04 94 34 94 34 de 8h30 à 12h et de 13h30 à 16h30

Jacques Brachet

Kylian Markowiak
Patrick Perez, Noémie Dumas,
Jean-Sébastien Vialatte

La Seyne
Juliette GRECO investit la Villa Tamaris Pacha

Elle fut l’une des plus belles interprètes que puissent avoir les auteurs et compositeurs qu’elle a toujours choisis sans jamais se tromper et souvent alors qu’ils étaient peu ou prou connus, de Brel à Béart, de Ferrat à Gainsbourg, de Ferré à Fanon, de Brassens à Leprestre… Et puis elle chanta Vian, Dimey, Prévert, Queneau, Sartre, Sagan, Jean-Claude Carrière, Mouloudji, Trenet, Jouannest… C’était encore la période où la chanson française possédait ses lettres de noblesse.
Mais elle s’intéressait beaucoup à la chanson d’aujourd’hui, comme Julien Clerc ou Etienne Roda-Gil, Maxime le Forestier, Bernard Lavilliers ou  encore Abd El Malik avec qui elle chanta.
Chacune de ses chansons avait une histoire qu’elle nous distillait avec gourmandise, avec sensualité, en grande comédienne qu’elle était, avec une gestuelle d’une finesse et d’une grâce incroyables : «Déshabillez-moi», «La Javanaise», «Voir un ami partir», «Si tu t’imagines», «Un petit poisson, un petit oiseau», «Je suis comme je suis», «Les feuilles mortes», «Il n’y a plus d’après», «Jolie môme»… La liste est longue de ces chansons, de ces petits bijoux qu’elle nous a offerts durant… 70 ans ! Incroyable !

Aujourd’hui, l’association « l’œil en Seyne » présidée par Jacqueline Franjou a décidé de rendre hommage à celle qui fut son amie en l’installant jusqu’au 17 septembre à la Villa Tamaris Pacha à la Seyne-sur-mer.
Jacqueline, qui est aussi présidente du festival de Ramatuelle me parle d’elle avec toujours la même émotion.

« Juliette venait chanter en 85 et dès notre rencontre une relation amicale s’instaura, qui a duré 35 ans. En 86, elle m’appelle pour me dire qu’elle a l’intention d’acheter un terrain à Ramatuelle et voudrait rencontrer l’architecte qui a créé le théâtre, Serge Mège. A quelque temps de là, elle s’installe donc dans sa villa avec son compagnon Gérard Jouannest qui est musicien et fut le compositeur et le pianiste de Jacques Brel avant de devenir le sien.
Et puis un jour, elle m’appelle pour m’annoncer leur mariage, et me demande de la marier (j’étais alors adjointe à la mairie) et d’être à la fois son témoin. Tu vois à quel point notre lien d’amitié était devenu un lien familial.
Plus tard, alors que Gérard ne voulait pas en entendre parler, avec quelques amis nous lui avons offert une chienne de race qu’elle nomma Rosebud. Aujourd’hui elle doit être bien malheureuse car elles ne se quittaient pas et elles dormaient ensemble.
Que gardes-tu de toutes ces années d’amitié ?
Tellement de choses !
C’était une personne d’une grande simplicité, qui aimait les gens mais détestait les sots. Elle avait le sens du mot et pour toute chose, son langage devenait poétique. Chez elle, les mots prenaient une vie assez étrange. Elle avait toujours un petit air malin et ses mains étaient d’une grâce infinie. Elle avait travaillé avec Marceau, avait fait de la danse et tout cela ressortait.
Elle avait gardé des yeux d’enfant et cherchait des réponses à tout.  «J’aime décliner le verbe aimer» m’avait-elle dit un jour. Mais souvent, elle nous offrait de belles phrases, des expressions comme celle-ci.

Avec Micheline Pelletier

C’était une guerrière, une chanteuse engagée. Elle était profondément corse est avait une liberté de vie et d’expressions invraisemblable. Mais elle avait su rester simple, dans la vie au quotidien elle était une personne ordinaire, elle ne joua jamais à la star.
Brel, Ferré, Brassens, tous l’ont faite chanter et je me souviens de cet hommage que nous avons consacré à ces trois artistes et qu’elle a voulu présenter elle-même. C’était magique…
Aujourd’hui elle me manque beaucoup et j’espère qu’elle aura des obsèques nationales car s’il en est une qui le mérite, c’est bien elle ».
A 90 ans passés, elle avait décidé d’arrêter de chanter et de faire une grande tournée d’adieu car, disait-elle, elle ne voulait pas qu’on la voit  affaiblie ou décatie. Malheureusement, elle dut arrêter cette tournée en chemin et elle se calfeutra chez elle, ayant déjà perdu sa fille et son mari.
Aujourd’hui, grâce à Jacqueline, Micheline Pelletier, présidente d’honneur et Cyril Bruneau, directeur artistique, elle revit à travers ces superbes portraits qui jalonnent une carrière internationale, elle qui reste, avec Barbara, une femme au talent immense et que j’ai eu l’honneur de rencontre et interviewer  souvent à Ramatuelle.
70 ans de carrière, 30 affiches, des coupures de presse, les films qu’elle a tournés , des partitions, sa robe de scène… Un travail de fourmi pour Philippe Card qui a réuni tous ces beaux documents, avec en prime sa somptueuses robe de scène.
Un merveilleux voyage à travers la vie d’une artiste exceptionnelle nommée Juliette Gréco.

Jacques Brachet

A la Simone à Six-Fours, on a retrouvé Jacqueline & Juliette





 Six-Fours – La Simone
Exposition de l’agence Roger-Viollet
Quand la chanson française avait de vraies stars

Jacqueline Franjou, présidente du Festival de Ramamatuelle et Cyril Bruneau, photographe et commissaire d’exposition, sont devenus au fil des années, des amis de la ville de Six-Fours et de son maire Jean-Sébastien Vialatte et chaque été voici qu’ils nous proposent de magnifiques expositions photographiques. Cette fois, il vont faire d’une pierre deux coups : la première expo s’est installée à la Simone jusqu’au 18 septembre et regroupe des photos de nos plus grands représentants de la chanson française : Barbara, Gréco, Brel, Brassens, Ferré, Gainsbourg…

Exposition très émouvante pour des gens comme moi qui ai pu en rencontrer et interviewer certains, et pour Jacqueline dont certains sont venus chanter au festival de Ramatuelle.
Il faut dire qu’en presque 50 ans, nous en avons vu défiler des artistes de tous bords, grâce d’abord à l’ami fidèle Jean-Claude Brialy, qui a créé avec Jacqueline, ce festival qui irradie partout, puis L’autre ami fidèle Michel Boujenah qui a pris la suite de Jean-Claude. Quant à Jacqueline, elle est toujours fidèle au poste et fidèle au souvenir de son créateur et de ceux qui ont disparu. On la sentait très émue au vernissage.
Et on la retrouvera à la Villa Tamaris à la Seyne le 23 juin pour un hommage à Juliette Gréco.
On en reparlera.

Jacquline Franjou et Fabiola Casagrande, adjointe à la Culture
Le maire & la présidente
Michèle Pelletier et Cyril Bruneau, photographes

Revenons à ce décor magique qu’est la Simone, qui offre un écrin coloré et somptueux à ces photos en noir et blanc qui sont tout aussi splendides.
Des photos rares, des portraits émouvants, des rencontres comme celles de Brel avec Barbara, de Gainsbourg avec Bardot, de Gréco avec Brassens ou Delon… Au milieu de cette flore foisonnante, de chemins en coins de verdure, toutes ces photos nous racontent une histoire et nous rappellent combien, à une époque, la chanson française était charme et poésie et belles mélodies… Des chansons qui traversent les époques, que l’on fredonne toujours et que les chanteurs d’aujourd’hui reprennent avec joie et nostalgie.
Tel Michaël Tabburly qui, durant tout le vernissage et l’apéritif qui a suivi, nous a charmés de sa belle voix grave de toutes ces[b1]  chansons qui ont bercé certains d’entre nous.

Michaël Tabbulty
Les paparazzi sont là !

Jacques Brachet

Six-Fours –Maison du Patrimoine
Le Club Phot’Azur a encore frappé !

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Fabiola Casagrande, adjointe aux affaires culturelles (2ème en partant de la gauche)
entourée des photographes exposants

C’est devenu un rendez-vous annuel que nous propose le Club Phot’Azur, énergiquement animé par son président Henri Chich.
Et à chaque expo, les artistes nous surprennent, nous émerveillent par leur talent, leur créativité, leur imagination. Plus particulièrement cette année où 108 photographies réalisées par une vingtaine d’artistes, nous proposent des sujets divers et variés qui vont des portraits aux nus en passant par des paysages urbains ou campagnards, des animaux et oiseaux divers, des voitures, des grottes, des tennismen, des natures mortes… Il ne manque que le raton laveur !

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Patricia Huillet – Francine Chich

Ce n’est pas pour rien que cette exposition a été intitulée « Regards pluriels » !
Après le silence dû au covid, on est heureux de retrouver ce club qui fête ses 46 ans et qui, sur 50 adhérents, nous fait découvrir de vrais professionnels de la photographie. Parmi eux, une certaine épouse du président, Francine Chich qui, outre son talent de photographe, est également Présidente de l’Union, Régionale PACA de photographie.

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Claudie Mesnier – Serge Cerrutti – Patrick Rouch

On ne compte plus le nombre de prix régionaux, nationaux, internationaux, décernés entre autre  par la Fédération photographique de France qu’ont obtenu nombre de photographes de ce club, le dernier en date étant Arnaud Marchais qui a obtenu deux prix : la médaille WWF et le second prix dans la catégorie « Nature » grâce à une photo de chouette sous le étoiles et son regard perçant la nuit.
Le club, outre ses expositions, offre à ses adhérents des animations diverses, des cours de photos en studio ou en pleine nature, des formations, et reçoit, au cours de l’année, des photographes chevronnés qui viennent présenter leur travail.
Cette année, hélas, a été endeuillée pas le décès de deux amis photographes, Michel Ferrier et Gérard Jacques dont on retrouve quelques images dans cette exposition.
Cette exposition qui est un magnifique cadeau du club pour ces fêtes puisque vous pourrez la découvrir à la Maison du Patrimoine  jusqu’au 30 décembre.
A noter que vous pouvez aussi admirer des photos d’Henri Chich à la Mairie de Six-Fours, retraçant le festival de musique classique de cet été.

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Daniel Sanguinetti – Geneviève Canales – René Lemmens – Arnaud Marchais

Jacques Brachet

Christiane BROUSSARD… Première à Six-Fours

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Que vous dire de Christiane Broussard que je ne vous ai déjà dit tant je la suis comme mon ombre car j’aime son travail d’artiste, sinon d’avoir la joie de la voir exposer pour la première fois à Six-Fours dans un cadre qui va à merveille à ses œuvres, dans cette belle salle de la Batterie du Cap Nègre.
C’est vrai qu’elle essaimé ses galeries du Var, de France et jusqu’à Paris mais on ne l’avait jamais sollicitée pour exposer à Six-Fours.
Le lieu est splendide, les salles superbes et son travail est subliment mis en valeur. C’est Agnès Rostagnon, 1ère adjointe, qui remplaçait Fabiola Casagrande, adjointe à la culture, en son absence.

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J’y ai bien sûr retrouvé des œuvres que je connaissais mais que je retrouve toujours avec plaisir, quelques nouveautés aussi car Christiane est très prolifique et elle est toujours aussi heureuse lorsqu’elle peint à l’huile, au couteau, à l’acrylique.
Ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même elle se rapproche de l’impressionnisme pour mieux se diriger vers l’abstraction ou le néo-réalisme mais son style reste très personnel.
Cette passion pour cet art, elle l’a vue grandir auprès de son père Joseph Constant qui était un peintre provençal malheureusement trop méconnu car il n’a jamais essayé de percer. Et ses belles œuvres, on ne les trouve que chez des amis ou chez sa fille. Mais cette passion,

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Christiane l’a toujours eue grâce à lui avec qui elle peignait déjà toute petite.
Ses œuvres à elles sont des impressions de voyages comme cette magnifique toile sur Venise où tous les camaïeux de jaunes, d’orangés, de bruns éclatent de sérénité, de joie mais aussi de mystère et nous surprennent, tant on est habitué à découvrir des tons de bleus, du plus clair au plus profond, évoquant la mer, la Méditerranée, sa région ou encore la Grèce et pour cette exposition elle nous offre une petite toile tout en longueur évoquant Six-Fours !
Vous pouvez admirer ses œuvres jusqu’au 27 novembre.

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Jacques Brachet

Beaulieu sur Mer – La Rotonde Circé
Emmanuelle RYBOJAD fait briller la Art’Night

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ART’ Night, est un rendez-vous culturel sur l’art et le design afin de promouvoir le travail des artistes et designers auprès des architectes de la région PACA. La 5ème édition se déroulera à nouveau dans La Rotonde Circé à Beaulieu-sur-Mer le mercredi 11 octobre. Une soirée qui rassemblera plus de 250 architectes, décorateurs et acteurs locaux. Une représentation artistique où seront exposés de grands artistes régionaux, tel que Stéphane Cipre, Marcos Marin, Erik Salin, Anis Dargaa, Frédéric Fortuné, Nelson Fabiano, Yves Masaya, Jean-François Bollié, Acide Art, Richard Mas, Gianfranco Meggiato, Djiango, Flo Muliardo, LNG, et JOY. Une exposition de sculptures monumentales et peintures de ces artistes, le tout animé par des performances artistiques.
Parmi eux, Emmanuelle Rybojad, largement exposée dans la région ne cesse d’interpeller avec ses jeux de miroirs et de lumières qui plaisent à un large public, collectionneurs ou amateurs d’art. Après ses œuvres « Love », « Bla Bla Bla » ou encore ses « infinity hearts » c’est désormais « I see you », « Rose », » Angels » et « Unicorn » qui sont véritablement les quatre dernières œuvres iconiques de l’artiste plébiscité aujourd’hui dans le monde entier.
Jeune artiste plasticienne de trente ans, Emmanuelle Rybojad débute sa carrière dans son atelier à Paris en 2015, ayant pour formation son audace et sa détermination à apprendre. Autodidacte, elle s’imprègne de l’art dès son plus jeune âge aux côtés d’un beau-père collectionneur qui l’initie aux grands mouvements artistiques. Elle découvre la lumière par les enseignements d’un électricien et adopte les techniques de travail du plexiglas auprès d’un plasticien. Elle travaille des supports variés tels que des miroirs, des néons et des LED.  Héritière du mouvement cinétique, elle interprète les supports et les met en scène pour dépasser leur simple utilisation; des objets éclairés par des néons de différentes couleurs, des formes géométriques mises en perspective par des jeux de lumières et un assemblage de miroirs. Ses œuvres ont été accueillies dans des galeries de renoms à Genève Londres, Miami, New-York, Paris, Saint Tropez ou encore Singapour.

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«Avant de devenir artiste, je ne savais pas ce qu’était une passion. Tant qu’on n’y a pas goûté, on ne peut pas comprendre».
À la voir, le mythe de l’artiste mélancolique seul dans son atelier est balayé. En plein emménagement, il grouille de monde. Emmanuelle Rybojad, elle, court partout. Cette boule d’énergie a trouvé dans ses œuvres un moyen de dépenser ce surplus. «Je suis une originale, fofolle mais pas folle», plaisante-elle. La jeune femme avoue être devenue artiste par accident. Pourtant elle n’est pas étrangère à ce milieu. Petite, elle se promène de vernissage en vernissage rue Mazarine avec son beau-père, fin connaisseur qui lui transmet «l’amour de l’art», confie Emmanuelle Rybojad, dont le frère est par ailleurs réalisateur et dont le père œuvre dans la photo.

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«Un jour, avec mon beau-père, on craque sur un tableau après une exposition. Le frein pour l’acheter n’était pas le prix, ni la taille, mais tout simplement la place : les murs manquaient.» Emmanuelle Rybojad, à tout juste 19 ans, décide de plancher sur une solution. Premier essai avec une sculpture de Bernar Venet, issue de sa collection personnelle.
«Je me suis dit que ça serait vachement plus cool de la mettre à l’intérieur d’une table en verre avec des miroirs en dessous pour la mettre en perspective.»
Adepte du détournement, elle aime tromper le regard. Autant dans son art que dans la vie de tous les jours. Il n’est pas toujours facile de se faire respecter en affaires, qui plus est quand on est une femme de 27 ans.
«J’aime déstabiliser. Parfois je m’habille super jeune, super girly, du coup, aucun ne s’attend à mes conditions. Le business, c’est comme un jeu et j’aime les défis.» Comme ce jour où une cliente lui demande de créer une LED d’une couleur qui n’existe pas. Au lieu de refuser, elle se lance tête baissée dans ce projet audacieux, qu’elle finit par relever.

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En déplacement à New York pour la préparation d’une exposition, l’artiste plasticienne reçoit un appel de Guerlain. La maison lui annonce le lancement en mars du rouge à lèvres Rouge G. Malgré des deadlines très serrées, il est impensable pour l’artiste de décliner la collaboration. Néons de bouches, cœurs à l’infini, couleurs flashy, les œuvres sont exposées à la boutique Guerlain des Champs-Élysées et ce, jusqu’en novembre. Autre première, dès septembre, la plasticienne sera présente à l’Opéra Gallery de Paris. Pas blasée pour un sou, Emmanuelle Rybojad avoue être toujours autant impressionnée par le lieu lorsqu’elle y retourne.

Christiane BROUSSARD – Joseph CONSTANT FORTI
peintres de père en fille

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Je vous ai déjà parlé de Christiane Broussard, peintre varoise qui, aujourd’hui, s’est fait un nom dans le domaine de l’art et qui est de plus en plus demandée dans les galeries et autres lieux d’exposition.
Mais il est un peintre peu connu qui se nomme Joseph Constant… et qui est son père !
De naissance italienne, il vient s’installer avec ses parents à la Seyne sur Mer. Il a trois ans et fera ses études à l’école Martini. A 17 ans, il rencontre celle qui va très vite devenir sa femme. Elle est de St Mandrier et ils sont tous deux nés le même jour, le même mois, la même année !
Après un bac technique et un diplôme d’ingénieur, il sera embauché  à 39 ans à Cadarache .
C’est alors qu’il se rend compte que la mer, son bateau, son jardin lui manquent et qu’il doit faire quelque chose en dehors de son travail. Il aime la musique, la peinture et du coup, il s’installe un atelier où il va commencer à peintre, en autodidacte et même s’il se trouve qu’il a un bon coup de pinceau, il peindra toute sa vie pour le plaisir, en amateur et ses toiles seront accrochées un peu partout sur les murs des maisons de sa famille et de ses amis.

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Sanary et les Sablettes, vus par Joseph Constant

Entretemps, Christiane est arrivée et très vite, aux côtés de son père la passion de la peinture lui vient tout naturellement. Mais elle, elle ira plus loin car elle va suivre des cours d’Histoire de l’Art aux Beaux-Arts de la Seyne où le peintre Raymond Scarbonchi lui fait comprendre qu’elle est faite pour être peintre.
Si son père peint à l’huile, elle ira vers l’acrylique. Il s’y essaiera mais reviendra à l’huile… et elle restera à l’acrylique !
Ils partageront la même passion jusqu’à la mort de celui-ci en mars de l’an dernier, très vite suivi par sa femme.
Du coup, même s’il n’est pas devenu un peintre célèbre, Christiane décide de lui rendre hommage en mêlant leurs deux œuvres dans ce beau lieu qu’est l’Ermitage à St Mandrier.
Une salle pour elle, une salle pour lui.
Deux styles très différents, lui dans le plus pur style provençal où, de Sanary à St Tropez en passant bien sûr par la Seyne, il peindra toute sa vie des paysages, des bateaux,  la mer omniprésente dans ses tableaux.

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Les Sablettes vues par Christiane Broussard

A côté, les œuvres de Christiane qui, au fil des années, s’est éloignée de la réalité pour, épurée, se rapprocher de l’impressionnisme  en passant par l’abstraction.
Les points communs du père et de la fille : la passion d’abord mais aussi l’amour de leur Provence car on retrouve chez Christiane ces paysages qui lui sont chers : la campagne provençale et la mer, toujours renouvelée. Si les couleurs de son père sont éclatantes, quelquefois violentes, celles de la fille sont souvent dans les camaïeux où dominent le bleu, du ciel, de la mer de Provence Mais aussi des tons de rouge au rose qui font aussi partie du paysage provençal.
Elle est méditerranéenne, varoise, seynoise et ses toiles en sont le témoignage.
Idée belle et émouvante que celle de se retrouver tous deux dans cette exposition que vous pouvez encore voir jusqu’au 3 juillet.

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Christiane devant les œuvres de son père

Après ça, vous pourrez retrouver Christiane Broussard, toute seule, comme une grande, à la Maison Flotte de Sanary du 5 au 20 juillet et à la Batterie du Cap Nègre de Six-Fours du 29 octobre au 19 novembre.
Christiane et son époux voyagent beaucoup, à la découverte d’autres pays, d’autres paysages mais, comme Ulysse, si elle fait de beaux voyages elle revient toujours, heureuse, vers sa ville natale, sa mer, son soleil… et ses pinceaux !

Jacques Brachet


Toulon – GISCLARD, retour à la Galerie Estades

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Gisclard devant une toile que lui a inspiré Toulon

Tous les trois ans, notre ami Stéphane Gisclard nous revient à la galerie Estades et chaque retour est un éblouissement tant son œuvre est personnelle, originale, tant les couleurs éclatantes se mêlent à un certain mystère mais aussi à beaucoup de sensualité.
Ses toiles racontent une histoire dont chaque chapitre est, comme un puzzle, dans l’œuvre même.
Tout est beau chez Gisclard : les femmes filiformes et sexy au regard perdu ou caché derrière des capelines, des hommes élégants, charmeurs, même s’ils sont moins nombreux que les femmes !
Tous ces personnages s’installent dans des décors de rêve, des lieux différents comme des grandes villes, des toits, des plages, des cabarets, des champs de course, les salles de jeu, les grands hôtels…
Le style est définitivement cubiste et arts déco, les personnages issus d’une autre époque mais pourtant d’une grande modernité. Le champagne coule à flots, les éventails se manient avec élégance, les voitures sont haut de gamme.
Tout respire une atmosphère de luxe et de beauté.
Bref, on entre dans le monde de Gisclard comme dans un rêve qu’on aimerait partager.
Gisclard est venu accompagner son exposition à la Galerie Estades, exposition qu’il faut aller voir, installée dans ce lieu jusqu’au 7 mai. Parmi les toiles de magnifiques vases en céramique, des globes parfaits où l’on retrouve cette même atmosphère Arts Déco.
Il est un peu en retard à notre rendez-vous car il est allé visiter les nouvelles halles de Toulon qui s’accolent tout à fait à son œuvre puisque construites dans les années 30 et ayant gardé son cachet lors de sa résurrection.

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« C’est –me dit-il – un lieu magnifique qui me donne envie d’y installer mon chevalet !
Tout en étant un lieu populaire, j’y ai découvert un petit goût de luxe qui se rapproche de ce que je fais.
Justement, comment créez-vous vos œuvres ?
De diverses manières mais je prends souvent des photos de lieux que j’aime, qui m’inspirent, qui deviennent le décor de mes personnages à qui je fais raconter une histoire.
A ce propos, il y a souvent plusieurs tableaux en un…
(Il rit) C’est un jour ce que m’a dit mon père en ajoutant : « Si tu les coupais en morceaux » tu aurais plusieurs tableaux… et tu gagnerais plus d’argent ! »
Votre père était peintre, tout comme votre grand-mère qui était aussi musicienne, vous avez un oncle musicien également et une mère dans la littérature… Vous avez de qui tenir !
Oui, j’ai toujours été baigné dans l’art, dans la musique, la peinture… Il y a toujours eu des toiles autour de moi. C’était aussi une famille d’antiquaires et j’ai donc toujours été entouré de beaux objets. J’ai fait ma première huile à 12 ans sans savoir encore que j’en ferais mon métier.
Et le choix de la peinture ?
C’est en côtoyant mon père, ma grand-mère. J’ai très vite eu un pinceau entre les mains, j’ai très vite dessiné. Mais lorsque je crée une toile, je me fais un roman, un film et il y a souvent de la musique dans mes tableaux.

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Un livre et un vase

Avez-vous suivi des cours aux Beaux-Arts ?
Oui… trois mois – dit-il en riant – je ne m’y suis pas senti à ma place par rapport à ce qu’on m’enseignait et que je savais déjà vouloir faire. J’ai très vite travaillé dans et pour des ateliers. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’architecture.
Qu’est-ce qui vous a fait vous intéresser à cette période dite « Arts Déco ».
C’est un style qui me plait, qui m’a très vite influence, comme le cubisme. Et les deux se retrouvent dans les toiles. J’ai aussi été inspiré par Braque.
Quel est votre cheminement ?
J’ai commencé à peindre tout seul dans mon coin. Ce sont des acryliques que je finis à l’huile. J’ai eu une période un peu flottante mais très vite j’ai commencé à côtoyer des marchands qui se sont intéressés à mon travail. Et dans ce métier, dès que quelqu’un s’intéresse à vous, les autres viennent ! Ça a marché… Et ça continue !
Toulon est finalement devenu un de vos lieux incontournable !
Grâce à Michel Estades. Et puis le lieu est tellement beau ! A midi, j’ai du déjeuner au soleil, face à la mer. Et ça aussi c’est très inspirant. Même si à chaque fois, les visites sont courtes ».

Pour cette exposition, Michel Estades a édité un magnifique livre où l’on retrouve nombre de ses œuvres. La maquette a été faite à Toulon par une toulonnaise, Nathalie Barrère-Andrieu et si les toiles de Gisclard, à peine exposées, s’envolent, il va passer sa journée à dédicacer son livre. Déjà une vingtaine de demandes est en attente.
Je le laisse donc signer… Emportant le mien sous le bras, dument signé, avec toujours le même plaisir de le rencontrer. !

Jacques Brachet
Galerie Estades – 18, rue Henri Seillon – Toulon – 04 94 89 49 98
www.estades.com – galerie.toulon@estades.com