Ils sont deux six-fournais qui exposent à la Maison du Patrimoine. Deux générations d’artistes.
Elisa M est un petit prodige. Malgré sa différence, depuis 15 ans elle a trouvé sa voie : peindre.
Jean-Pierre Missistrano est kinésithérapeute mais peintre dans l’âme. Les hasards de la vie l’ont fait bifurquer avant de revenir à sa passion première : peindre.
Ils auraient pu se rencontrer à Paris dans la galerie Thuillier, dans le Marais, où chacun a exposé.
Mais c’est à Six-Fours, où ils vivent, que le hasard les a fait se réunir dans ce beau lieu six-fournais.
Chacun a un style différent mais l’art ne connait pas les différences, l’âge et le style de chacun.
Elisa M : « Passionnément la vie ! »
Sa différence a fait qu’elle n’a pas eu une vie normale de petite fille. Mais un jour, elle découvre les couleurs et c’est le déclic. Elle se met alors à peindre et voici neuf ans qu’elle n’a pas quitté ses pinceaux et ses toiles.
Ses œuvres lui ressemblent : pleines de couleurs, de fantaisie, de lumière. Ses œuvres sont aussi rayonnantes que son sourire et son regard brille dès qu’on parle peinture. Elle prend des cours à Sanary. Ce qui l’a toujours inspirée, c’est la couleur. Elle a commencé à peindre des paysages qui l’entouraient et la voici qui se lance dans des explosions de couleurs qu’elle maîtrise à merveille.
Ses œuvres sont pleines de vie, de mouvement, elle s’épanouit dans ces couleurs qu’elle possède avec une folle énergie et pourtant, nous dit-elle : « Je prends mon temps pour peindre, j’y vais doucement ». Elle peut passer des heures sur une toile et les pense et les crée avec une grande originalité. On y sent la joie de vivre, le bonheur de peindre et ses tableaux lui ressemblent. Il s’y dégage une grande sérénité.
Déjà, ses œuvres s’enlèvent comme petits pains, elle a déjà eu quelques prix, elle a exposé en Haute Loire puis dans des galeries parisiennes avec succès. On a également pu découvrir ses œuvres au Grand Palais éphémère à Paris pendant qu’on le rénovait et on l’y retrouvera lorsqu’il rouvrira en février, avec, s’il vous plaît une invitation privilège !
Mais ce n’est pas tout : Bientôt elle s’envolera pour Tokyo où deux de ses toiles ont été retenues !
C’est la première fois qu’elle expose dans sa ville car elle était un peu freinée, nous avoue-t-elle, par son père qui est un élu et qui avait peur qu’on la juge ! Mais aujourd’hui il est près d’elle pour la soutenir et l’aider à faire son chemin dans un milieu qui n’est pas toujours facile.
Mais elle m’avoue qu’elle ne quittera jamais Six-Fours, même si elle commence à voyager… La rançon de la gloire !
Jean-Pierre Missistrano : « Eau en couleurs ! »
Il est six-fournais depuis longtemps, marseillais de naissance, d’une mère marseillaise et d’un père parisien. C’est ainsi qu’à six ans il se retrouve à Paris. Très jeune il se rend compte que le ciel parisien ne lui convient pas ! Mais il a le temps de visiter en famille des galeries, le musée du Louvre, ce qui lui donne le goût de l’Art. Il a fait ses études à Paris. Il aimait déjà dessiner, il a fait une insertion aux Beaux-Arts, s’est aussi essayé au théâtre avec des profs célèbres comme Sacha Pitoeff, René Simon où il connut Michel Bouquet… Et voilà comment il se retrouve… Kinésithérapeute ! Il exercera. 25 ans à Chantilly. Il viendra s’installer à Six-Fours pour y retrouver ses enfants. En parallèle, il se remet à la peinture pour s’amuser et lui aussi expose à Six-Fours pour la première fois après avoir exposé à Paris et dans certains pays.
Il a déjà eu quelques prix et est membre de l’International Watercolor Society.
Celui qui, de son aveu, a su dessiner avant de savoir écrire, nous offre aujourd’hui une peinture très photographique mais aussi très provençale, tant il a su adhérer à la vie méditerranéenne et à ses paysages. Et surtout la mer. Avec quelque visites du côté d’Aix-en-Provence, où il rejoint Cézanne, la mer, les grands ciels, les bateaux sont ses sujets de prédilection, qu’il peinte avec une grande douceur, une quiétude qui incite à la rêverie.
On ne pouvait pas exposer deux personnalités aussi différentes qu’Elisa et Jean-Pierre mais tous deux nous invitent au voyage, avec la mer pour décor ! Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Exposition à la Maison du Patrimoine jusqu’au 23 février.
Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Exposition à la Maison du Patrimoine jusqu’au 23 février