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Gil ALMA… 200% sympa !

CESAR WAGNER

Il a une belle gueule mais, à l’instar d’un Courtemange, il a le don élastique de la transformer d’un sourcil qui remonte, d’un sourire narquois et c’est ainsi qu’il s’est fait connaître en quelques pubs qui ont fait recette en mêlant grimaces et accents divers.
Et puis, il y a eu la série «Nos chers voisins», qui l’a propulsé dans le vedettariat et depuis, du théâtre à la télé en passant par le cinéma, et le one man show, l’humoriste-comédien-producteur n’a pas arrêté de jouer. On a pu le voir dans «Camping Paradis», «Joséphine ange gardien», «Alice Nevers», «Les toqués». Il a même fait des clips avec Olivia Ruiz et Jenifer, il s’est payé le luxe de tourner avec Costa-Gavras et le voici aujourd’hui dans cette série qui le consacre, passant avec justesse et bonheur de l’humoriste à l’excellent comédien qu’il est : «César Wagner» sur France 2, le premier épisode en janvier dernier ayant rassemblé cinq millions et demi de téléspectateurs ! (23% de parts de marché)
Nous nous étions rencontrés au Festival TV de la Rochelle où nous avions partagé une coupe de champagne et depuis, avec ce COVID de malheur, nous avons raté plusieurs rendez-vous.
Il devait passer au Colbert à Toulon le 14 décembre avec son spectacle «200% naturel» (Entre son dernier spectacle, il a augmenté de 100%, après être passé par la série «10%»…
Les hauts pourcentages, ça le connait !
Pour le moment, Gil fait comme tout le monde et, depuis ce satané virus, on s’est raté au Colbert à Toulon où, pour a seconde fois, il est déprogrammé puisqu’il devait passer avec «200% naturel» ce 14 décembre. Espérons qu’un troisième déconfinementne  le déprogrammera pas encore le 29 janvier au Théâtre Daudet de Six-Fours et en juin au Colbert de Toulon !
En attendant, nous allons le retrouver sur le petit écran avec «César Wagner» et dans plusieurs émissions pour parler de son nouveau spectacle en duo avec Benoit Joubert, intitulé «Gil et Ben».
Je l’appelle donc pour parler de tout cela.

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«Gil, comment se passe ce confinement ?
Bof… En dehors du fait que je ne joue plus, je n’ai pas trop à me plaindre, tout va bien, je vis en reclus avec ma femme et mes enfants, nous sortons pour les amener à l’école et le reste du temps, on vit comme tout le monde. J’en profite pour peaufiner le spectacle que nous avons écrit avec Benoît Joubert, que je produis, qui est mis en scène par Catman et que, je l’espère, nous pourrons très vite jouer sur scène.
Ce sera celui-ci ou «200 % naturel» que vous jouerez à Toulon et à Six-Fours comme annoncé ?
Non, ce sera le duo car on a abandonné l’autre. Il y a eu trop de coupures, d’arrêts, de reprogrammations… et de déprogrammations. Et puis, on a tellement ri en écrivant ce spectacle que nous avons très envie de monter sur scène avec… Le plus tôt possible ! Je pense que ça va être du bonheur.

CESAR WAGNER

Revenons à «César Wagner» second épisode, que nous découvrirons le 11 décembre sur France 2. Comment vous êtes-vous retrouvé dans ce rôle de flic solitaire ?
Par casting, tout simplement. Jean-François Luccioni, le programmateur de la fiction m’avait vu dans
la série «A l’intérieur» et j’ai été retenu. J’étais très heureux de tourner ce qui était un pilote au départ, qui est passé en janvier sur France 2, qui a fait un carton. Du coup la série continue, on a tourné deux nouveaux épisodes qui passeront les 4 et 11 décembre… Face à la finale de «Koh Lanta»,
Ce qui nous fait un peu peur car déjà, l’émission est costaude et en plus c’est la finale qui attire le plus de téléspectateurs… Mais bon, on va faire au mieux… Et essayer d’être seconds !
C’est un rôle important pour vous… On vous voit moins qu’en simple humoriste ou acteur dit «comique»…
Je ne sais pas. J’ai toujours essayé de varier les plaisirs entre ciné, télé, théâtre mais peut-être qu’aujourd’hui on me fait plus confiance en me proposant des rôles plus vrais, plus sensibles, plus nuancés, plus émouvants. Et ça a l’air de fonctionner.
Grâce à ces approches diverses, il semble que le cinéma vous appelle alors que souvent, ciné et télé sont cloisonnés…
Il y a toujours un petit fossé mais doucement, il se comble avec des rôles qui ne sont pas encore des premiers rôles. J’ai quand même fait du cinoche avec Dany Boon, Costa-Gavras…
Costa-Gavras, quand même !
Oui et c’est très agréable qu’un grand réalisateur fasse appel à moi, même si ce n’est pas le rôle principal. Sans compter que j’ai rencontré un grand réalisateur, un grand monsieur d’une simplicité et d’une gentillesse incroyables. C’est un homme admirable, un vrai gentleman comme on en voit peu dans le métier. J’ai tourné en 2008 avec lui et cette année a été un grand tournant pour moi car hormis ce tournage, je suis entré à l’agence Artmédia et j’ai eu mon premier fils…

CESAR WAGNER 6

Vous êtes aujourd’hui sur le casting de deux films…
Oui, dont hélas, on ne sait quand ils sortiront.
Il y a «Dou you dou Saint-Tropez de Nicolas Benamou avec une distribution étincelante : Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Benoît Poelvoorde, Jerôme Commandeur, Rosy de Palma, Gérard Depardieu, Virginie Hocq…
Et puis, «Le sens de la famille» de Jean-Patrick Benès et la distribution n’est pas mal non plus : Alexandra Lamy, Franck Dubosc, Artus, Sébastien Chabal… Tout ça devrait sortir en janvier… Si tout va bien !
Votre chemin est semé de surprises… Vous avez aussi tourné des clips !
Oui c’est vrai, avec de jolies filles, ce qui ne gâte rien ! Jenifer m’a demandé d’être son petit ami qu’elle malmène dans «Les jours électriques». Quant à Olivia Ruiz, nous avions tourné ensemble à Marseille dans «Etat d’urgence» dont le thème était le suicide d’un flic. Et elle m’a demandé de jouer dans «Elle panique». J’ai aussi tourné dans le clip de Renan Luce «La fille de la bande».
Et ça vous plait ?
Oui car je suis une feignasse et tourner des clips ça veut dire ne pas avoir de texte à apprendre ! Je rigole mais c’est très sympa à faire… Et je ne suis pas vraiment une feignasse !
Vous participez aussi à des associations caritatives comme Ela et d’autres, vous avez participé à un livre pour les autistes….
Quand je le peux, je le fais avec plaisir car tout ce qui touche les enfants me touche, d’autant plus lorsqu’ils sont malades. Et si l’on peut apporter un peu de soi, un peu de joie et de réconfort, je suis toujours partant.
Même pour vous mettre à poil ???
(Rires). Oui mais là c’est pour la seconde émission de TF1 «Stars à nu», pour le dépistage du cancer. On a fait ça au Lido. Ont participé entre autre Linda Hardy, Christophe Beaugrand, Camille Lacourt, Nathalie Marquay, Catman, Jeanfi Janssen… Mais, si les spectateurs du Lido ont tout vu, vous, à la télé, vous ne verrez pas tout !
Mais l’actualité la plus proche devrait être ce fameux duo. Comment est-il né ?
Avec Ben, ça fait dix ans que nous nous connaissons. Nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre sans que ma femme en prenne ombrage. Et au bout de dix ans, nous avons décidé de faire un enfant qui s’appellerait Gil et Ben».
Beau parcours pour cet artiste multi-casquettes qui reste l’un de nos plus sympathiques comédiens. En attendant ce «two-men show», retrouvons-le avec sa casquette de flic sur TF1.

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Champagne !

Propos recueillis par Jacques Brachet

CESAR WAGNER

César Wagner
César Wagner, notre flic au grand cœur, célibataire endurci et hypocondriaque compulsif, est de retour pour deux nouvelles enquêtes inédites !
Découvrez ce soir le deuxième et dernier épisode inédit qui se déroule dans le monde de l’art.
Réalisation : Antoine Garceau Auteurs : Sébastien Paris et Eric Vérat
Avec : Gil Alma (César Wagner), Olivia Côte (Elise Beaumont), Fanny Cottençon (Marie-Ange Wagner), Soufiane Guerrab (Farid Belladj), Joséphine de Meaux (Frédérique Koelher), Coralie Russier (Léa Saskevitch)… En guests : Bruno Todeschini, Ophélia Kolb, Emilie Caen.
Sombres desseins
Deux personnes sont retrouvées mortes à quelques heures d’intervalle dans le même coin de Strasbourg, le quartier du Musée d’art moderne.
L’enquête montre qu’elles se connaissaient et s’étaient même appelées avant de mourir. Leur point commun : un designer local devenu une star de son milieu, Peter Breck. Et accessoirement le mari du Dr. Beaumont. Beaumont, mariée ?
Voilà qui va compliquer l’enquête de César…



Le Liberté – Toulon
Jean-Louis TRINTIGNANT/ Charles BERLING… en poésie

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En ce dimanche 11 octobre, ce fut ma journée des séniors : le matin avec Marcel Amont, au théâtre Galli de Sanary, 91 ans ½ (Il y tient !) et Jean-Louis Trintignant le soir au Liberté Toulon, 90 ans.
Des séniors que l’on aime.
Que j’aime d’autant plus qu’avec Jean-Louis Trintignant, j’ai fait avec lui d’innombrables rencontres. Sur trois tournages («Le secret» de Robert Enrico, dans mon pays ardéchois, «Boulevard des assassins» de Boramy Tioulong à Toulon, «Vivement dimanche» de François Truffaut, à Hyères) sans compter le nombre de rencontres à Marseille, à Toulon et Sanary, à Ramatuelle, à la Seyne où sa fille Marie a créé «Les nuits blanches» de Dostoïevski.
Avec Jean-Louis, on ne peut parler d’amitié mais de connaissance, de reconnaissances et à chaque fois ces rencontres furent de magnifiques moments.
Le revoici donc au Liberté de Toulon où, avec Charles Berling et deux musiciens, il nous offrait un grand moment de poésie.
On retrouvait cette voix, reconnaissable entre toutes, toujours si posée, si feutrée, si apaisée, malgré le choc de le retrouver sur un fauteuil roulant et sachant qu’il perdait la vue.
Mais aussitôt qu’il parle, la magie opère, nous fait un bien fou, nous emporte par sa douceur, son humour aussi, curieux contraste avec la fougue, la grandiloquence de Charles Berling.
Cela m’a fait penser au tournage du film «Le secret» où j’ai eu la chance de partager de sublimes moments avec lui, toujours très détaché, souriant, serein et balançant un trait d’humour très anglais avec un petit sourire narquois vers Noiret qui, gros ogre à la voix puissante, en faisait des tonnes pour raconter des histoires. Moments de charme, de plaisir que je garde précieusement en tête.
Et là, retrouvant la même situation avec les deux personnages si diamétralement opposés que sont Jean-Louis et Charles

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D’abord, le premier, vue la situation, ne peut lire les textes qu’il dit, de la Fontaine à Baudelaire en passant par Prévert. C’est toujours juste, intime, malicieux, que ce soit dans la poésie pure ou dans l’humour, en passant par le tragique et l’absurde. A ses côtés, Charles crie, vocifère, se démène sur de longs textes qu’il lit, qu’il crie, trop peut-être, surtout en comparaison avec cette sérénité qui se dégage de son compère. A-t-il besoin de hurler «Le bateau ivre» de Rimbaud, sans aucune nuance ?
Entre le calme et l’excité, il y a trop de différence, même si les deux magnifiques musiciens essaient de temporiser.
Par ailleurs, malgré le plaisir qu’on a de retrouver ces beaux textes, il y manque un fil rouge, les textes arrivant un peu comme un cheveu sur la soupe, sans qu’il y ait entre eux le moindre rapport. Et puis tout à coup, voilà qu’on entend Bourvil chanter «Le petit bal perdu», belle chanson au demeurant, belle interprétation… Mais, pour reprendre une phrase de Molière… qu’allait-il faire dans cette galère ?
Un grand  moment d’émotion lorsque, le rideau se fermant, Trintignant nous dit les beaux mots de Ferré, tirés du poème de Rutebeuf «Que sont mes amis devenu ?» et qu’il entame une longue litanie des êtres chers qu’il a perdus, Marie bien sûr, Marcello, Serge Marquand et tant d’autres qui sont hélas la triste réalité des personnes qui atteignent ces âges et voient un à un partir ceux qu’ils aiment.
Mais le revoilà disant «Le déserteur» de Boris Vian si magnifiquement chanté entre autres par Mouloudji et qu’après avoir dit :
« Prévenez les gendarmes, que je serai sans arme et qu’il pourront tirer», un silence et il ajoute : «Prévenez les gendarmes que je serai en arme… et que je sais tirer»
Ovation d’un public totalement sous le charme et l’émotion d’un comédien exceptionnel, qui nous a offert un moment suspendu, hors du temps. Un moment rare qui restera dans nos souvenirs.

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Jean-Louis Trintignant ; «Dialogue entre amis» par Serge Korber et Jean-Yves Katelan (Editions de la Martinière)
J’aurais aimé parler de ce livre qui vient de sortir avec Jean-Louis mais trop fatigué, il n’a hélas pas pu me recevoir.
C’est un album somptueux qui retrace sa vie d’homme et d’artiste, aussi riche l’une que l’autre, vu par des tas de personnalités avec lesquelles il a fait un bout de chemin et auquel il a évidemment participé.
On y trouve de très belles photo souvent inédites, qu’il commente,  quelques poèmes choisis avec soin signés Prévert, Alain Leprest, Charles Cros, Vincent Delerm, Rimbaud, Desnos, Apollinaire, Aragon …
Et des témoignages de Robert Hossein, Brigitte Bardot, Costa Gavras, Nadine Trintignant bien sûr, jacques Perrin, Dino Risi, Claude Lelouch, Bernardo Bertolucci, Jacqueline Bisset, Ettore Scola, Juliette Binoche, Enki Bilal, Denis Podalidès, Michaël Haneke… Et bien sûr Serge Korber.
Deux cents pages pour magnifier un homme, un artiste hors du commun, peut-être le dernier monstre sacré du cinéma français.
Jeune, il était beau, âgé, il est superbe.
Merci Jean-Louis, pour tous ces grands moments de cinéma, de théâtre…
D’humanité tout simplement

Jacques Brachet
Photos Serge Baudot







Toulon – Le Liberté – «Les parents terribles»
Elle court, elle court, la maladie d’amour

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Quelle belle idée Charles Berling a eue de mettre au programme la pièce de Jean Cocteau «Les parents terribles» !
Peintre, dessinateur, poète, écrivain, cinéaste, cet immense génie semblait un peu oublié depuis quelques décennies. Nombre de jeunes ne le connaissent pas et depuis 1998, date de la mort de Jean Marais, à part Jean-Claude Brialy qui l’a tourné pour la télé en 2003, on ne voyait plus ce bel artiste sur les frontons d’un théâtre.
C’est donc bien que l’ami Charles l’ait remis au goût du jour avec cette pièce « incroyable» qu’est «Les parents terribles». Et qui reste très contemporaine.
Un peu d’histoire d’abord : C’est en 1929 que Cocteau écrit le roman, qui deviendra une pièce en 1938 puis un film en 1948. A chaque étape, Cocteau est aux commandes.
En 1929 donc, la pièce est créée avec Alice Cocéa (Madeleine), Marcel André (Georges), Jean Marais (Michel), Germaine Dermoz (Yvonne) et Gabrièle Dorziat (Léonie). On retrouve presque le même générique dans le film, Madeleine étant remplacée par Josette Day.
C’est en 1977 que Jean Marais décide de remonter la pièce. Il n’a alors plus l’âge de jouer Michel mais y sera Georges, entouré de Caroline Sihol (Madeleine), François Duval (Michel), Lila Kedrova (Yvonne), Madeleine Robinson (Léonie).

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En 1980, une version TV sera signée par Josée Dayan avec un trio choc : Jeanne Moreau, Nicole Garcia, François Berléand. Enfin en 2003 Jean-Claude Brialy en tournera une nouvelle version avec Geneviève Fontanel, Judith Magre, Jean-Claude Jay et Fiona Gélin.
Voilà pour l’histoire de cette œuvre magistrale d’un Cocteau décidé à sortir des sentiers battus, de son style porté sur les mythes grecs qui n’ont alors pas un succès populaire. Il décide donc de signer un vaudeville… qui n’en sera pas vraiment un car, si le début de la pièce s’annonce drôle, les portes claquent, les protagonistes s’engueulent avec un dialogue percutant, la pièce tourne peu à peu au mélodrame jusqu’à la fin on ne peut plus tragique.
Michel (Emile Berling), voue un immense amour à sa mère, Yvonne (Muriel Mayette-Holtz) qui elle aussi, ne voit que par lui, à tel point que cet amour incommensurable vire à l’obsession, allant presque jusqu’à l’inceste. Entre eux, Georges, mari d’Yvonne et père de Michel (Charles Berling) mis à l’écart par cet amour «incroyable» (Cet adjectif revient sans cesse dans leur bouche), se jette dans son travail, espèce de professeur Tournesol acculé dans sa solitude. Et puis il y a Léonie (Maria de Medeiros), sœur d’Yvonne, amoureuse de Geoges depuis toujours, qui a laissé sa place à sa sœur et vit avec eux car, même si elle souffre en silence, elle est auprès de celui qu’elle aime, dans ce même silence.
Tous quatre donc vivent tant bien que mal dans cet appartement qu’ils appellent la roulotte.
Jusqu’au jour où Michel annonce qu’il est amoureux. Ce qui va bouleverser le couple déjà fragile, Yvone parce qu’elle ne peut admettre que son fils soit devenu un homme, qu’il veuille la quitter pour Madeleine (Lola Créton) une «vieille femme» (qui n’a que trois ans de plus que lu !), qui, par amour pour Michel va quitter son vieil amant… qui n’est autre que Georges !
On est en plein Vaudeville jusqu’à cet instant où Madeleine rencontre le père de Michel, découvre que c’est son amant et que celui-ci va fomenter une histoire abjecte pour la séparer de Michel.

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Léonie, qui a tout compris, va alors prendre les rênes de cette situation à la fois vaudevillesque et dramatique.
La pièce est forte du début à la fin, la comédie faisant par petites touches place au drame qui se joue entre ces cinq personnages, tous paumés, qui vont s’affronter.
Charles Berling, en mari naïf et bafoué est magnifique dans ce rôle ambigu dépassé par les événements et qui devient démoniaque. Muriel Mayette-Holtz est magistrale dans ce rôle de mère abusive, égoïste et au bord de la paranoïa. Maria de Medeiros est saisissante dans le rôle de cette femme frustrée qui n’en montre rien mais tire les ficelles. Emile Berling dont c’est le premier rôle au théâtre, face à son vrai père est touchant dans ce rôle de fils pris entre deux amours et enfin, petit bémol pour Lola Créton qui a des intonations à laBardot, ce qui, quelquefois, l’empêche de jouer juste.
Tout au long de la pièce, on sent l’ombre de Cocteau qui plane jusqu’à la scène finale où apparaissent des dessins de l’artiste et sa voix off.
Ce spectacle est remarquable et l’on en ressort groggy par ce morceau de bravoure de ces comédiens chevronnés d’une justesse et d’une énergie… incroyables !
Et après cette performance, c’est un Charles Berling masqué mais souriant et heureux qui vient rencontrer une classe de jeunes élèves passionnés de théâtre.
Bravo l’artiste !

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«C’est – nous dit-il – Christophe Perton qui, voici deux ans, m’a parlé de ce projet. Bien évidemment, cette pièce date de 1938 et il a fallu qu’il l’adapte un peu tout en y restant fidèle. Il y a six mois, on a fait une lecture, nous l’avons répétée six semaines et créée voici quelques jours à Nice. En dehors de l’adaptation, Christophe en signe la mise en scène et la scénographie.
Acteur mais aussi metteur en scène, où se situe Charles Berling ?
Partout où il peut aller ! J’adore écrire, jouer, mettre en scène. J’aime l’art dramatique sous toutes ses formes, j’aime aller sur des chemins que je ne connais pas, ce qui me permet de comprendre mieux l’art du spectacle. C’est pour ça que quelquefois je joue, quelquefois je mets en scène, quelquefois je fais les deux. Je fais du théâtre, du cinéma, je suis aujourd’hui directeur de deux théâtres…
Quel effet ça fait de jouer avec son fils… et d’y jouer son père ?
Ce n’est pas la première fois que nous jouons ensemble puisque nous avons tourné «L’heure d’été» d’Olivier Assayas et «Comme un homme» de Safy Nebbou pour le cinéma.
Au théâtre c’est la première fois puisque pour lui c’est vraiment la première fois qu’il monte sur scène. J’ai tout de suite pensé à lui car, pour un début, jouer avec son père et jouer le rôle du fils, ce pouvait être évidemment stressant mais aussi rassurant. Je lui ai fait lire la pièce. Il a dit oui.
Il a commencé à jouer à 15/16 ans et entre l’ado et l’homme, ça change, j’étais curieux de voir ce que ça allait donner… Et je suis heureux du résultat !
Ça n’est pas toujours facile d’être enfant de comédien. Mais il s’en est sorti tout seul, a fait des castings et ça a marché.

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Comment entre-t-on dans une pièce de Cocteau, qui a une écriture très personnelle, très particulière ?
L’écriture de Cocteau casse les sentiers battus. C’est très subtil et ça chamboule. Sinon, j’y entre comme dans toute autre pièce. Ce qui m’intéresse, c’est le style de l’auteur car c’est lui qui vous donne la façon d’aborder le rôle, la façon de parler. A nous de traduire sa pensée au plus près Il est important pour un comédien de respecter ça. Et là, c’est magnifiquement bien écrit, ses formulations sont assez curieuses, il a écrit cette pièce dans l’urgence, toujours plus ou moins drogué, en pensant à sa propre mère. Et ce qui donne le style et le rythme à la pièce.
Ce qui me plait, c’est de découvrir peu à peu le personnage, qu’est-ce que je vais y trouver, comment je vais le trouver pour tout doucement le fabriquer, lui donner vie et savoir où je vais aller.
Au départ, je ne sais pas… Et c’est mieux comme ça !
C’est une belle écriture même si notre génération l’a à un moment un peu méprisée.
Jouer devant un public masqué, est-ce gênant ?
C’est contraignant car ça donne une distance physique. Déjà, pour une pièce comme ça, le public devrait être plein, ce qui ne peut se faire de par la situation. Lorsqu’une salle est pleine, le plaisir, le partage, sont plus puissant.  Mais finalement, de la scène on ne voit pas les masques que ça et puis, dès qu’on commence à jouer, l’œuvre prend le pas. C’est une contrainte épouvantable pour tous mais je pense que l’œuvre dépasse tout ça…»

Jacques Brachet


Six-Fours – Théâtre Daudet
Benjy DOTTI, L’homme à tout savoir faire !

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Il est fou ce Dotti… Il est fou !
Déjà, avec un nom pareil, il sort immanquablement de l’ordinaire.
Beau garçon, souriant, sympathique, dès qu’il est sur scène, c’est un ressort, une pile électrique, un Zébulon qui rit, qui chante, qui saute, qui danse, qui balance des vannes, qui imite. Et qui anime des chroniques à sa manière, détournant les événements avec les voix de Laurent Ruquier, qui passe son temps à pouffer sur ses propres plaisanteries,  de Jean-Jacques Bourdin qui ne laisse pas s’exprimer ses invités, d’Hanouna et son rire de hyène pour son émission «Touche pas à mon baba», de Benjamin Castaldi qui s’écoute parler en fermant les yeux, puis piquant des colères à la Philippe Etchebeth dont il a du ma à prononcer le nom. Et puis, le voici mâchouillant du Eddy Mitchell, se tripotant le corps façon Iglésias, annonçant les 10 gagas qui ne viennent pas, et pour cause, nous présentant le clitoris en 32 langues, nous embarquant sur la croisière «Age tendre et jambes de bois», passant de Zaz à Polnareff, de Goldman à Patrick Sébastien, de Véronique Sanson à Christophe Maé, de Gainsbourg à Aznavour, de Slimane… sans Vitaa, à Bruel ou encore Kenji Girac et Johnny qui attend que le rideau se lève alors qu’il tourne le dos à la scène ! En détournant bien entendu toutes leurs chansons et nous prouvant que si toutes ces stars devaient venir ici, ça couterait très cher, alors que lui «en toute simplicité et pour pas cher» il nous les offre toutes sur un plateau !

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De l’énergie, de la vélocité, il en a à revendre et bien entendu, il prend au premier rang une tête de turc. A six-Fours, ce sera Rémy qui en prendra plein la tête tout au long du spectacle avant de le faire monter pour une interview dans «Bourdin direct» où le Rémy n’en placera pas une !
On avait rencontré Benjy, il y a quelques jours où, avec Jérôme Leleu, il avait présenté la saison des Fantaisies Toulonnaises en appuyant bien sur le fait que s’il y avait un spectacle à voir… c’était bien le sien !
Mais entre le covid 19 qui repart et le froid qui arrive subitement, c’est un public frileux et disséminé qui a répondu présent.
Et pourtant il s’est démené et le public qui avait eu le courage, s’est régalé et en a eu pour son argent et comme il le dit, pour pas cher !
Mais the show must go on et il a joué comme s’il était dans un Zénith rempli à ras bord. Et ça c’est le métier, le professionnalisme.

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Gainsbourg, Johnny, Polnareff… et Fergus !

C’est vrai qu’il a été à bonne école avec Ticky Holgado comme parrain, Bigard et Titoff qui l’épaulent et puis, lorsqu’on débute très jeune dans les cafés-théâtres et les cabarets, on est à bonne école, on a fait ses classes et on peut tout affronter avec talents car il les a tous, sans parler de sa voix dont la large tessiture lui permet de prendre toutes les voix qu’il veut.
Bien sûr, il a pris des cours de chant mais comme il ne fait rien comme tout le monde, il nous avoue que c’est avec … un rocker qu’il a appris à chanter !
Le résultat est là, pris en flagrant délire !
Il nous avait promis un show à l’Américaine mais sans Américains et sans budget… Il a tenu parole !
Vous l’avez raté ? Rattapez-vous car il viendra vous tenir compagnie pour le réveillon du jour de l’An où il donnera en ce même lieu rien moins que trois spectacles dans la journée et fêtera avec vous la nouvelle année
A ne pas manquer !
En première partie, il nous a présenté un copain encore plus déjanté que lui si c’est possible : Fergus. Alors lui, il parle avec ses ustensiles de cuisine : l’aspirateur, la machine à café, le réfrigérateur en changeant de voix à chaque appareil… Bluffant !
Et à suivre aussi.

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Jacques Brachet





Six-Fours – Théâtre Daudet
Fantaisies Toulonnaises : C’est la reprise !

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Comme beaucoup de lieux de spectacles, le Théâtre Daudet de Six-Fours avait fermé ses portes suite à ce satané virus qui nous complique la vie de tous les jours.
Aujourd’hui, peu à peu l’on revit et même si ce n’est pas une renaissance totale et avec toutes les mesures barrière à respecter, il semble que la vie culturelle reprenne ses droits… Jusqu’à quand ? L’avenir nous le dira et on l’espère plus clément.
Du coup, nous voilà masqués et désinfectés au Théâtre Daudet, afin que Jérôme Leleu nous fasse découvrir la programmation des Fantaisies Toulonnaises, qui mêlent tous les styles d’humour et nous font à chaque saison découvrir de nouveaux talents et des talents confirmés.
Comme Benjy Dotti qui ouvrira la saison vendredi 25 septembre et qui, pour l’occasion de cette soirée, est devenu le Michel Drucker de l’humour pour présenter avec Jérôme, le programme de la saison, recevant tour à tour Dominique Ducasse, qui fut, durant trois mandats l’adjointe aux affaires culturelles de la ville de Six-Fours, suivie de celle qui aujourd’hui a pris sa place, Fabiola Casagrande et Florence Fournier qui animera les cours d’improvisation durant toute cette année.

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Précisons que, malgré le nombre clairsemé de public faute au virus, la soirée était retransmise par streaming, ce qui permit à ceux qui n’étaient pas là d’assister à la soirée.
Précisons que Facebook Live vous permet de «streamer» des évènements, des performances et des rassemblements en direct sur Facebook. Les spectateurs peuvent regarder ces diffusions depuis leur téléphone, leur ordinateur ou leur TV connectée.
Bien évidemment, avec un animateur aussi plein d’énergie et d’humour, la soirée n’était pas triste. Il est vrai que souvent, la longue litanie des spectacles à venir est quelquefois un peu soporifique. Mais là, avec Benjy, ce fut drôle, émaillé de bons mots et de fous rires, de précisions de Jérôme sur les spectacles et les humoristes et des séquences nous faisant découvrir le show de chacun. De jolies découvertes qui nous ont donné très envie d’en savoir plus car, comme l’a dit Benjy après chaque séquence «Si c’est un spectacle à voir, c’est bien celui-là» ! Conclusion : ils sont tous à voir !
Auparavant donc, Dominique Ducasse énuméra quelques grands moments qui se sont déroulés durant sa délégation comme le Festival du Gaou remplacé par le Pointu Festival, le festival de musique de la Collégiale, les concerts de l’Espace Malraux et bien évidemment, l’arrivée depuis deux ans des Fantaisies toulonnaises.
Quant à Fabiola Casagrande qui reprend les rênes, vu son passé culturel, la relève est assurée. Son parcours est jalonné de belles rencontres comme celle de Jean Bertolino avec lequel elle a démarré sur TF1 à Paris, puis, durant huit ans à partir de 90, elle vint travailler à Châteauvallon avec Gérard Paquet où alors, tous les plus grands chorégraphes sont passés. Avec Boris Cyrulnick elle créa le Théâtre de la Science avant d’être appelée par le maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte, devenant, durant quinze ans son assistante parlementaire.
Dominique, se dégageant de ses fonctions, la remplaçante était toute trouvée.

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Dominique Ducasse – Fabiola Casagrande – Florence Fournier

Comme l’ont précisé tous les acteurs de cette soirée, la Culture a énormément souffert durant ces derniers mois il faut espérer que, malgré les contrainte «The show must go on», tous les acteurs de la Culture devant travailler, retrouver un public et donner du plaisir, de la joie à tous, car on en a énormément besoin.
Jérôme lui-même nous avoua que le programme eut quelques difficultés à se mettre en place, étant toujours dans l’incertitude d’une deuxième vague venant encore tout suspendre. Mais les artistes n’ont pas hésité à lui dire oui, tant ils ont besoin de retrouver leur public, même masqué !
C’est vrai que Benjy devait souligner que de se priver des rires et des sourires du public est à la fois étonnant, perturbant mais, la force de l’habitude aidant, il vaut mieux jouer devant un public masqué que pas de public du tout !
Le confinement a eu quelque chose de bon : permettre à Jérôme de peaufiner une saison qui va mêler de belles découvertes à des artistes confirmés sur un large panel : one man shows, stand up, improvisation, théâtre, spectacles pour enfants… Il y en aura pour tous les goûts.
Depuis des années, Jérôme traîne ses pas dans toutes les salles de spectacles, les festivals afin de nous offrir le nec plus ultra de l’humour, essayant de tenir la barre très haut et trouver des artistes qui ont quelque chose à dire.
Afin que le plus grand nombre puisse venir aux spectacles, il a conçu des abonnements originaux en, offrant, pour 400€ l’année, à raison de 40€ par mois sur dix mois, accès à tous les spectacles de la saison.

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Les spectacles seront tous proposés en streaming pour 1€, pour tous ceux qui auront des hésitations à entrer dans une salle.
Florence Fournier proposera à tout public, chaque samedi matin à 10h des cours d’impro d’où sera issus un spectacle par trimestre.
Parmi les artistes amis, habitués et appréciés du public, seront présents cette année Eric Collado, Gil Alma, Yves Pujol et quelques autres, dont, pour la première fois dans un one woman show, la grande comédienne Firmine Richard qui nous proposera son «histoire vraie» depuis Pointe à Pitre jusqu’à Paris où le cinéma l’appellera et à Cannes où elle montera les marches du Festival.

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Venons-en donc à notre ami Benjy qui ouvre la saison ce 25 septembre et qu’on reverra pour le réveillon du jour de l’An le 31 décembre où il enfilera trois shows à 18h, 21h et 22h30, pour fêter la nouvelle année dans les bulles… et sans masque, espérons-le !
Comment présenter son spectacle ? Laissons-le nous l’expliquer :
«Je l’ai intitulé «The late comic show»… C’est un show à l’américaine mais sans les américains… et sans le budget !».
En fait, le spectacle est fait de caricatures des people, des politiques, de l’actualité… Un late show à l’Américaine, quoi !
Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous ce 25 septembre à Daudet !

Jacques Brachet




Toulon – Le Colbert : Florent PEYRE on ne peut plus «nature»

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Valence, l’Ardèche, St Raphaël, Paris, Marseille, Paris….
Il faut un GPS pour suivre le cheminement de Florent Peyre, humoriste et comédien, l’un des plus en vue de cette rentrée.
Après des mois d’arrêt, de confinement, Florent sort de sa boîte avec un tout nouveau spectacle intitulé «Nature», qu’il est venu présenter en ce début septembre et pour la presque première fois, au Colbert à Toulon.
Avant d’en parler, on se retrouve pour une rencontre fort sympathique. Florent a un visage souriant et malicieux et le voilà prêt à nous raconter ses vagabondages.

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«Je suis né à Valence mais j’ai vécu mes premières années en Ardèche puis je suis parti durant 15 ans en Sport-Etudes à St Raphaël et c’est au Centre Culturel que je découvre le théâtre. Du coup j’arrête mes études et je pars à Paris où je vais suivre durant un an les cours Florent.
Pourquoi alors revenir à Marseille ?
Je ne me sentais pas bien à Paris, j’avais grand besoin de mon Sud natal et il me semblait alors que le métier de comédien était dur et dangereux. Du coup je reviens à Marseille pour entrer au conservatoire. Là je commence à écrire et jouer mes textes au Quai du rire.
Et puis vous revoilà à Paris !
Oui, je me rendais compte que je devais revenir à Paris si je voulais en faire ma profession.
Et là, les rencontres vont se multiplier : Ruquier, Arthur, Hanouna puis Dany Boon, Elie Seymoun… Pas les moindres… Ça va pour vous ?
Ça va pour eux non ?… Je plaisante !
C’est grâce à Laurent Ruquier que tout s’est déclenché avec l’émission «On n’demande qu’en rire». Son émission a changé beaucoup de choses. Et puis Arthur a voulu produire mon spectacle et tout s’est enchaîné. Mais je ne dois pas oublier quelqu’un : Anne-Sophie Aparis car c’est elle qui a provoqué les rencontres avec Arthur et Hanouna.
Et pour la remercier vous l’avez imitée !
(Il rit). Oui, elle faisait partie du jury de l’émission et j’ai eu le culot de faire ça ! Mais elle a beaucoup ri.
Grâce à elle aussi, j’ai pu rencontrer Dany Boon et il m’a pris dans son film «Raid dingue». C’est le premier film que j’ai tourné
Vous avez fait peu de cinéma. Est-ce à cause de la télé ?
Non, c’est surtout à cause de la pièce de théâtre «Le prénom» qui m’a bloqué presque un an et demi… Ce que je ne regrette pas car ça a été une aventure formidable. Mais en tournée durant des mois, ça oblige à faire un choix et j’ai dû refuser des propositions. Plus ou moins intéressantes d’ailleurs. Quant à la télé, je pense qu’aujourd’hui, on peut y passer et faire aussi du cinéma. C’est beaucoup moins cloisonné qu’avant.

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Bon, revenons donc à ce tout nouveau spectacle intitulé «Nature». Pourquoi ?
Tout d’abord c’est un spectacle qui mêle théâtre, musique et il y a longtemps que je rêve de faire ça. A Marseille, j’ai été fasciné par Philippe Caubère qui, plusieurs soirs de suite, offrait un spectacle qui mêlait les deux et dans lesquels il faisait tous les personnages. Et je me suis dit : «C’est ça que je veux faire», toutes proportions gardées car Caubère, c’est énorme. Mais j’aime la musique, j’aime jouer, chanter, je trouve que c’est magique de pouvoir tout mêler.
Du coup, avec mes comparses Philippe Caverivière et Matthieu Burnel, on a commencé à monter un spectacle dans le spectacle.
C’est à dire ?
C’est une histoire et non des sketches. C’est la préparation d’une comédie musicale où l’on montre les coulisses, les répétitions et où je fais tous les personnages qui naviguent autour d’un tel spectacle. J’ai toujours adoré les comédies musicales américaines et je voulais que ce soit dans cet esprit-là mais… tout seul !
Il y a des chansons…
Oui, il y en a huit et là, chance encore : Matthieu contacte Pascal Obispo qui est friand de ce genre de spectacles et il est OK pour s’embarquer dans l’aventure.
Comment ça s’est passé avec lui ?
On se connaissait à peine, on s’était croisé quelquefois avec Canteloup, aux Enfoirés et je me demandais justement comment ça allait se passer. Comment refuser des chansons à un tel artiste sans le vexer, si ça ne me convenait pas ? J’avais beaucoup d’appréhensions.
Et alors ?
Ça a été formidable. Nous avons travaillé tous ensemble, Philippe écrivant les textes avec moi et comme Obispo est un grand gourmand, il prenait, il composait, on en parlait et tout ça s’est fait dans une grande simplicité. Un vrai bonheur. Il s’amusait de tout, rebondissait sur une idée, modifiait sans problème. Un grand moment.
Et pour la mise en scène ?
Là encore, grande chance puisque c’est Éric Metayer qui la signe. Il a l’habitude de ce genre de spectacle (Il a mis en scène «Rabbi Jacob» au théâtre). C’est vraiment la personne qu’il fallait car il a une culture musicale et nous avons une énergie commune».
Tout ça ne me dit pas pourquoi le spectacle s’intitule «Nature» !
Parce que je suis un écologiste convaincu et que j’en parle beaucoup dans le spectacle. Je suis en temps normal un mec assez discret mais là, j’avais envie de prendre position sur un sujet grave et qui nous concerne tous.»

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Lors de sa venue au Six N’étoiles  de Six-Fours avec Audrey Lamy et le réalisateur Frédéric Quirinq

Mais voilà qu’il doit répéter car le spectacle est encore fragile et il le fait avec minutie, concentration, car c’est un perfectionniste et qu’entre les bandes orchestres, les bruitages, le spectacle doit être parfait, précis. C’est drôle de le voir changer de voix, de personnalité, par moment on se croirait dans un cartoon, et Florent y est à son aise. Ce qui ne gâte rien, c’est qu’il a une très belle voix en tant que chanteur.
Notre ami Florent Peyre est vraiment… nature !

Jacques Brachet



France 2 : théâtre et fiction

LA GARÇONNIÈRE

Théâtre : « La garçonnière », samedi 19 septembre à 23h25
D’après le film de la Métro-Goldwyn-Mayer
Écrit par Billy Wilder et I.A.L. Diamond
Adaptation Théâtrale de  Judith Elmaleh et Gérald Sibleyras
Mise en scène José Paul
Réalisée par Dominique Thiel
Avec :
Guillaume De Tonquédec, Claire Keim, Jean-Pierre Lorit, Jacques Fontanel, Benoit Tachoires, Muriel Combeau, Sophie Le Tellier, Jean-Yves Roan, Bénédicte Dessombz, Grégory Gerreboo, Astrid Roos, Michel Lerousseau
« The Appartement » (en français La Garçonnière) est un des films les plus célèbres de Billy Wilder. Dans un article du New York Times de 1660, Billy Wilder raconte qu’à l’origine il avait conçu l’histoire pour le théâtre, mais qu’à cause de la difficulté de monter l’immensité des bureaux sur une scène, I.A.L. Diamond, son coscénariste et lui en ont fait un film.
Pourtant, Gérald Sibleyras et Judith Elmaleh ont brillamment réussi à relever le défi d’en faire une adaptation théâtrale et José Paul de la mettre en scène.
Nommée six fois lors de la Nuit des Molières 2017, c’est l’un des plus grands succès de ces dernières saisons.

LA GARÇONNIÈRE LA GARÇONNIÈRE

Nous sommes dans l’Amérique des années 50, celle des gratte-ciel et du rêve américain triomphant.
Monsieur Baxter, un « petit employé de bureau » dans une importante compagnie d’assurances new yorkaise, prête régulièrement son appartement à ses supérieurs hiérarchiques qui s’en servent comme garçonnière. En échange, ils lui promettent une promotion qui n’arrive jamais.
M. Sheldrake, le grand patron, s’aperçoit du manège. Il demande à Baxter de lui prêter l’appartement pour y emmener sa maîtresse, mais il exige d’être dorénavant le seul à en profiter. Shelkdrake est un mari et un père respectable, il a besoin de discrétion. Baxter accepte, il monte en grade de façon spectaculaire.
Mais lorsque Baxter comprend que Sheldrake y emmène celle qu’il aime, mademoiselle Novak, Baxter est face à un dilemme : renoncer à son amour, ou à sa carrière.

LAETITIA

 «Laetitia» dès lundi 21 septembre à partir de 21h05
Une mini-série (6×45′) réalisée par Jean-Xavier de Lestrade, écrite par Antoine Lacomblez et Jean-Xavier de Lestrade, d’après le livre d’Ivan Jablonka « Laetitia ou la fin des hommes (Ed Seuil-Point), prix Medicis et prix littéraire du Monde 2016. Une tragédie qui, loin d’être un simple fait divers, a bouleversé les Français et mis en lumière à la fois les fragilités liées à l’adolescence et les ressorts souvent invisibles d’une violence ordinaire.
Avec : Sophie Breyer, Marie Colomb, Yannick Choirat, Sam Karmann, Kevin Azaïs, Noam Morgensztern, Alix Poisson, Clotilde Mollet, Guillaume Marquet, Cyril Descours, François Raison.
A noter que la série sera proposée en intégralité an avant-première sur France.tv dès le vendredi 18 septembre à 6h.
Lundi 21 septembre : Diffusion des trois premiers épisodes.
Lundi 28 septembre : Soirée Continue. « Laviolence pour destin ». Diffusion des trois derniers épisodes suivie d’un débat animé par Julian Bugier.
Que s’est-il passé pour que la jeune Laetitia, qui tentait d’échapper à son destin et à la violence, se retrouve dans le piège de son meurtrier ? Quelles aides mais aussi quelles erreurs et quels dysfonctionnements ont jalonné l’enfance de cette jeune fille et de sa soeur jumelle auxquelles rien n’a été épargné ?
Qul a été le rôle de l’Aide Sociale à l’Enfance dans leur parcours ?

LAÉTITIA LAÉTITIA
LAËTITIA LAÉTITIA

Présenté par Julian Bugier
Production : France Télévisions Studios
Réalisateur : Eric Simon
Préparé par : Dorothée Costenoble
Unité Magazines de société de France 2 : Patrick Charles, Thibault Romain, Caroline Dumont, Elodie Breseau

Un des marqueurs importants de France Télévisions est de s’appuyer sur le genre et les codes de la fiction pour raconter et interroger notre société dans toute sa complexité et, parfois, sa noirceur et ses zones d’ombre.
Adaptée de l’enquête d’Ivan Jablonka, Laëtitia ou la fin des hommes (Éditions du Seuil), prix Médicis et Prix littéraire du Monde en 2016, la mini-série Laëtitia (6 x 45 minutes), réalisée par Jean-Xavier de Lestrade, revient sur une tragédie qui, loin d’être un simple fait divers, a bouleversé les Français et mis en lumière à la fois les fragilités liées
à l’adolescence et les ressorts souvent invisibles d’une violence ordinaire. Laëtitia est le portrait émouvant, saisissant et beau d’une jeune fille d’aujourd’hui au seuil
de s’en sortir et coupée net dans son élan vital.
La diffusion sur France 3 de cette œuvre constitue un temps fort de la rentrée de France Télévisions.
Notre objectif est de créer une nouvelle fois, en étroite liaison avec le tissu associatif et les acteurs de la société civile concernés, un écho autour de questions de société impliquant les jeunes au moment charnière entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte : la prise de risque et la mise en danger, la notion et l’appréhension des limites alors que l’on est encore fragile et vulnérable, les premières expériences sexuelles et la question du consentement, le ra pport à l’alcool et à la drogue…
La série sera aussi l’occasion de revenir sur la condition parfois catastrophique des enfants placés mais aussi sur les questions de la maltraitance infantile et les violences faites aux femmes.
Au regard du contenu de la fiction et des questions que cette affaire continue à soulever
,Julian Bugier prolongera en plateau la seconde soirée, entouré de plusieurs invités et experts.
Plus généralement, pour donner encore plus d’impact à cette nouvelle mobilisation citoyenne de France Télévisions, les magazines et rendez-vous d’information du groupe accompagneront cette programmation, au travers d’une diversité d’angles et éclairages éditoriaux : émissions spéciales en rapport avec les thèmes de la fiction, chroniques, reportages, invités…

Les réseaux sociaux de France Télévisions seront également mobilisés.

LA CRIÉE – Théâtre National de Marseille
Une opération dès juin 2020

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Ce que nous traversons d’inédit en raison de la pandémie souligne la nécessité et l’urgence de nouveaux objectifs de transmission artistique. La fragilisation qui guette ne sera pas seulement celle de nos institutions, des compagnies, des artistes et des techniciens du spectacle, elle aura été comme un trou noir pour une partie de la population la plus précaire.
En effet, durant le long confinement, les enfants les plus pauvres de Marseille auront été coupés de toute approche de culture, de littérature et d’art, et pour certains de la langue aussi. Cela aura été un coup d’arrêt pour eux et un douloureux abandon, un risque de décrochage scolaire et social. Aussi, dès le 8 juin 2020, et pour l’été, Le Théâtre de La Criée ouvre ses espaces à des enfants, adolescents et jeunes adultes en s’adossant à la fois à diverses Associations présentes et efficaces et à lÉducation nationale, pour proposer des pratiques artistiques par petits groupes encadrés par des artistes, acteurs et plasticiens, rompus à ce genre d’actions, avec toujours la même exigence d’excellence, en lien avec l’équipe du Théâtre, dans le respect des mesures sanitaires.
Découverte et investissement des lieux de La Criée : le Nouveau hall, le Grand plateau, le Petit théâtre dégagé de ses gradins, le studio du port, la boîte à images… Ateliers de théâtre, poésie, langue, conte, danse, d’arts plastiques et d’éducation du goût, rencontres et échanges privilégiés avec des artistes, découvertes des métiers du théâtre et de la machinerie, de la scène, des lumières… ; Un battement de vie, un balancement à l’école, et cette part vitale d’imaginaire, de découverte de l’art, du jeu, de l’apprentissage artistique dans un théâtre que chaque jour, les enfants retrouveront, s’approprieront davantage et désireront comme lieu poétique. Le Théâtre, ce lieu républicain de la culture dans la cité, entrera dans leur vie, sera un repère, ils en sauront le chemin.

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« Rêvons au théâtre, été 20, sera l’anticipation et le galop d’essai dans l’hypothèse d’une réouverture retardée en décembre ou janvier 21. Avec à la clé, la réflexion et la réponse dynamique à l’utilisation des espaces publics culturels et à la permanence de l’accueil, à la place du théâtre, maison ouverte, dans la cité ».

Cette ouverture aux enfants proposera du travail rémunéré aux artistes et régisseurs intermittents, aux jeunes hôtes et hôtesses d’accueil (des étudiants). Un réservoir d’emplois et d’heures indispensable à ce jour.
L’intérêt des tutelles, le soutien de mécènes, comme la Compagnie maritime Marfret accompagnent La Criée dans cette action heureuse.

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LE COLBERT OUVRE SON ÉCOLE DE THÉÂTRE !

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La saison prochaine, le Colbert ouvre son école de théâtre !
Au programme, un enseignement théâtral de 6 à 99 ans, effectué sur une vraie scène de théâtre.
De l’initiation au perfectionnement, du développement personnel à la performance, tous les niveaux seront acceptés.
L’enseignement sera effectué de septembre à juin, par des professeurs diplômés, comédiens professionnels.
Un spectacle de fin d’année sera proposé, élaboré par les élèves et leurs professeurs !

Cours 6 – 8 ans : 1h00 / semaine (30€ par mois)
Mercredi : 9h00 – 10h00 – 14h00 – 15h00
Cours 9 – 11 ans : 1h30 / semaine (35€ par mois)
Mercredi : 10h15 – 11h45 – 15h15 – 16h45
Cours 12 – 14 ans : 1h30 / semaine (35€ par mois)
Lundi : 17h30 – 19h00 – Mercredi : 17h00 – 18h30
Cours 15 – 17 ans : 1h30 / semaine (35€ par mois)
Jeudi : 18h30 – 20h00
Cours adultes : 2h00 / semaine (40€ par mois)
Lundi : 14h00 – 16h00 – Mardi : 18h00 – 20h00 – Mardi : 20h15 – 22h15
Cours d’improvisation : 2h00 / semaine (40€ par mois)
Lundi : 19h15 – 21h15 – Jeudi : 20h15 – 22h15
Les +
– Un enseignement adapté réalisé par des professeurs diplômés
– La possibilité d’apprendre sur une vraie scène de théâtre
– Une ambiance conviviale et ludique
– Des petits groupes entre 12 et 15 élèves
– Un premier cour d’essai gratuit
– Paiement en 1x, 3x, ou 10x sans frais
– Un spectacle de fin d’année proposé par les élèves et leur professeur

Rendez-vous sur notre site internet, rubrique «L’école de théâtre».
L’équipe du Colbert

 


Le mot de Charles BERLING

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Cher public, chers amis de Châteauvallon et du Liberté,

C’est avec une grande affliction que nous avons fermé les théâtres de Châteauvallon et du Liberté, en respect des consignes du gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19.
Si, certains membres de nos équipes peuvent utiliser le télétravail pour concevoir l’après-crise, nous avons dû mettre la majorité de nos effectifs en arrêt de travail et annuler une cinquantaine d’événements : représentations et projections, mais aussi ateliers, actions culturelles et rencontres. Beaucoup de personnes et d’entreprises dépendent de notre activité pour garantir leurs revenus : les artistes et techniciens intermittents du spectacle, nos fournisseurs en matériel, nos annonceurs, les restaurateurs et les commerçants locaux avec lesquels nous entretenons des relations solides depuis des années.
Nous avons aussi une grande pensée pour vous, spectateurs, vous qui aimez sortir et assister à nos événements et qui soudain vous retrouvez confinés à la maison. C’est un sacrifice que nous devons accepter malgré tout de bon cœur, car il est pour le bien de tous. Le bien de tous, c’est la fondation même de la Culture : le partage de la connaissance, de ce qui nous élève et nous transfigure.
Nous avons la chance de bénéficier d’une protection de l’État, qui, dans ces temps bousculés, nous permettra d’amortir les graves conséquences financières et économiques d’une mise à l’arrêt si brutale. Toutefois, nous savons que cela impactera notre futur. Nous ferons au mieux pour reporter les spectacles qui peuvent l’être mais, nous ne serons pas en mesure de tous les proposer à nouveau. Nous reviendrons prochainement vers pour vous préciser lesquels sont reportés ou annulés en vous donnant la possibilité de choisir entre convertir votre billet en avoir, et ainsi manifester votre confiance en la qualité des propositions de la scène nationale, demander un remboursement, ou faire un don en soutien à la création artistique
En effet, un certain nombre d’entre vous nous ont fait part du souhait de renoncer au remboursement de leurs billets de spectacle par solidarité aux artistes, nous vous en remercions chaleureusement. Pour ce faire, nous vous proposerons prochainement une solution en ligne, actuellement en cours d’élaboration par notre prestataire de billetterie.
Dans l’attente du moment heureux où nous pourrons nous retrouver à l’occasion des spectacles des mois de mai et juin, du Liberté Ville et du Festival d’été, profitons de la situation pour entretenir différemment les liens qui nous unissent. Nous reprenons dès aujourd’hui une activité soutenue sur nos réseaux sociaux et nous vous invitons à voyager dans les galeries de la 7e scène sur le site theatre-liberte.fr pour revivre des temps forts que nous avons connus ces dernières années.
Au nom des équipes de la scène nationale Châteauvallon-Liberté et de moi-même, à toutes les personnes malades, je souhaite un prompt rétablissement. A toutes et à tous, prenons ce temps ralenti pour mieux penser l’avenir et réinventer le monde dans lequel nous vivons, réaffirmer nos valeurs de solidarité, de souci des autres et de la planète. Nous pensons au plaisir de vous retrouver. Que cette parenthèse nécessaire, nous rende le temps des retrouvailles plus précieux et plus intense encore. Les deux présidentes de nos associations se joignent à moi pour vous remercier de votre fidélité, de vos encouragements et adressent un message de solidarité à l’ensemble du personnel et des spectateurs et tout particulièrement aux personnes isolées ou en souffrance.

Bien chaleureusement,
Charles Berling, Directeur de la scène nationale Châteauvallon-Liberté
avec Mesdames Françoise Baudisson et Claire Chazal, Présidentes de Châteauvallon et Claire Chazal