Archives de catégorie : Théâtre

Six-Fours, Théâtre Galli
un grand cri d’amour… Et une grande crise de rire !

C’est une comédie culte signée et interprétée par Josiane Balasko, qui, avec Richard Berry, fit un triomphe en 1998. Reprise  très souvent depuis, notamment avec Michèle Bernier et le regretté Pierre Cassignard, la voici qui renaît une fois encore avec deux magnifiques artistes qu’on n’attendait pas là : Catherine Marchal et Alexandre Brasseur, mis en scène par Eric Laugérias.
C’est l’histoire de deux artistes qui eurent une histoire d’amour Gigi, qui est en pleine dépression et fait une cure de désintoxication à l’alcool et Hugo qui est en panne de succès. Ils se sont séparés et se haïssent depuis et lorsqu’ils vont se retrouver face à face, grâce ou à cause d’un agent qui, faute d’autres comédien, les engage pour interpréter « Un grand cri d’amour », le metteur en scène aura du mal à les diriger.
Autre qu’un grand cri d’amour, ils vont s’expliquer, se disputer jusqu’à en venir aux mains, s’envoyer quelques vérités au visage, et même quelques grossièretés devant le metteur en scène qui s’épuise (Fred Nony) et l’agent qui s’enfonce dans des mensonges (Jean-Marie Lhomme).
Les dialogues sont acerbes et percutants, façon Balasko, notre couple est déchaîné, s’en donne à cœur joie, crie, se chamaille, s’insulte pour à la fin…
Entre temps précisons que nos deux ennemis s’offrent quelques fous-rires qui ont fait de cette soirée un enchantement de rires mais aussi d’émotions, devant un théâtre Galli plein à craquer et surchauffé.
Et c’est avec une pêche formidable que nos deux artistes nous offrent un moment d’entretien avec une gentillesse extrême, malgré l’énergie qu’ils ont déversée sur scène.
Je n’avais jamais rencontré Catherine Marchal et ce fut une jolie rencontre. Alexandre Brasseur, je l’avais déjà vu plusieurs fois, lorsqu’il a sorti son livre « Additionne –Ed Plon) et à la Rochelle durant le festival de la série télé. Où il venait pour la série »Demain nous appartient ». L’homme est toujours aussi sympathique. A chacun sa série puisqu’Alexandre y est toujours et qu’on peut retrouver Catherine dans « Ici tout commence ».

« Claude, Parlons d’abord de cette pièce dans laquelle on ne vous aurait pas imaginé !
Ah oui ? Et pourtant… C’est une pièce qui me plaisait beaucoup et j’ai été heureux qu’on me la propose.
Qu’est-ce qui vous a fait dire oui ?
Ce n’est pas seulement une comédie, il y a aussi du fond, une histoire d’amour compliquée. Je n’avais pas vu la pièce mais j’avais vu le film. Et lorsqu’on me  l’a proposée, j’ai dit oui tout de suite car le film m’avait beaucoup fait rire et à la lecture de la pièce, j’ai encore beaucoup ri. Je me suis donc fié, non pas à mes émotions mais à mon premier ressenti.
Depuis quand n’étiez-vous pas monté sur scène ?
Depuis le covid. Juste avant, j’avais fait un seul en scène à Avignon sur « Les enfants du Paradis ». Le temps que tout se soit remis en place, ça prend du temps. D’autant plus que je ne voulais pas jouer à Paris, je préférais jouer en province.
Pourquoi ?
Parce que je trouve que c’est dur de jouer à Paris. De plus je tourne dans la série « Demain nous appartient » et je ne voulais pas être bloqué tout le temps à Paris où l’on doit jouer tous les jours.
Et puis en tournée, j’aime rencontrer les gens qui nous regardent tous les soirs à la télé.
Vous ne les voyez pas à Sète ?
Je les vois plus qu’à Paris et j’avoue que j’aime bien la province… Tout simplement !
Depuis combien de temps êtes-vous dans la série ?
Ça fait déjà sept ans !
Et toujours pas lassé ?
Non, non… tout va bien ! Et je suis content de pouvoir alterner théâtre et télé.

Mais comment arrivez-vous à alterner le tournage et la tournée ?
C’est une question d’organisation. Là j’ai tourné toute la semaine à Sète puis je prends ma voiture et je viens à vous ! Nous avons 90 dates et depuis septembre je fais les allers-retours.
Ce doit être crevant !
Mais non, c’est une chance qu’on a de pouvoir travailler. Il ne faut pas passer à côté. De temps en temps il y a un peu de repos et puis quoi… Je ne vais pas à la mine !
Je suppose que vous connaissiez Catherine. Vous tournez chacun dans une série, pas loin l’une de l’autre.
Oui, on se connaissait mais là-bas on ne se voit pas du tout. On n’a déjà pas le temps de voir ceux avec lesquels on tourne alors vous pensez la série d’à côté !
Vous êtes-vous fait des amitiés sur le tournage ?
Oui… Je m’y suis surtout marié avec une personne qui s’occupe de la communication. Il y a 3 ans.
Aujourd’hui, vous avez d’autres projets ?
Je vous avoue qu’en ce moment j’ai pas mal de boulot. Nous jouons jusqu’au mois d’août plus le tournage, pour le reste on verra après… »« Catherine, même question que pour Claude : On vous retrouve dans une pièce dans laquelle au départ on ne vous aurait pas imaginée… Entre Balasko et vous… il y a un monde !
Ce n’est pas faux ! En fait l’idée vient de d’Eric Laugarias. Au départ j’ai trouvé l’idée un peu surprenante et je vous avoue que j’ai même trouvé que ce n’était pas une très bonne idée ! Mais c’est vrai qu’en fait il a ce sens de savoir quelle pièce monter et trouver les comédiens qui pourront la jouer. Et puis l’écriture de la pièce est tellement efficace, les dialogues tellement forts à relever que j’ai fini par dire oui !

Vous vous êtes donc échappée de « Ici tout commence » pour faire cette tournée ?
Non, comme Claude, j’y retourne  régulièrement entre les dates de tournée car nous ne jouons pas la pièce en continu.
Entretemps il y a eu « Brocéliande », il va y avoir « L’art du crime » sur la saison 8.
Le théâtre, c’est un retour !
Oui, ça faisait douze ans que je n’y avais pas joué. C’était en 2012 avec « Rendez-vous au grand café » qui avait très bien marché. Mais avec tous les tournages, on a peu de temps pour le théâtre. Si on joue à Paris c’est tous les soirs et on ne peut plus faire grand-chose à côté. Donc, je tourne !
L’intérêt de la quotidienne comme « Ici tout commence », c’est qu’il y a beaucoup de personnages et que l’on peut s’absenter quelque temps pour tourner autre chose. Les auteurs le savent à l’avance et font en sorte qu’on puisse s’absenter.
Vous y jouez depuis combien de temps ?
C’est la quatrième saison.
Et pas de lassitude ?
Non, car le personnage évolue et c’est un bonheur d’être en sorte une « sociétaire » !
Aujourd’hui, je fais partie des meubles et ça a un côté rassurant, on a formé une famille. J’ai beaucoup de joie à y aller.
Expliquez-moi un peu comment se font les tournages ? Vous savez d’avance ce que vous allez jouer ?
En fait je n’ai pas mon mot à dire, les auteurs écrivent, nous recevons ce qu’ils ont prévu pour nous, après il y a notre interprétation, notre marge artistique est là, on interprète à notre façon. Il faut simplement accepter le jeu de ne pas savoir. C’est une surprise à chaque fois est ça a un côté excitant. Je lis très peu à l’avance et j’aime me faire surprendre. J’ai cette chance d’avoir une mémoire immédiate. Je lis, je sais. On a un peu un métier d’athlète.
Sans compter qu’un coup j’ai une scène de comédie, une autre plus dramatique. J’ai même joué une femme saoule ! C’est un personnage bien dans ses bottes, il y a plein de choses différentes à jouer
Avec Alexandre, vous croisez-vous sur les deux tournages ?
Non, nous tournons à Aigue mortes, ce qui n’est pas vraiment à côté !
Mais nous nous connaissons depuis longtemps et nous n’avions jamais travaillé ensemble. C’est une des raisons pour laquelle j’ai accepté de jouer la pièce ».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Ghislaine LESEPT… Femme de passion

Si son nom ne vous dit rien c’est qu’elle est connue sous le pseudonyme de GIGI.
La femme est belle, lumineuse, son accent est celui qu’on attrape en naissant du côté de Toulon. Si Gigi est truculente, volubile, méridionale et dans la voix et dans le geste, Ghislaine est tout en douceur et en sourire.
Elle est comédienne  « de naissance », aujourd’hui elle écrit ses pièces de théâtre et ses one woman shows et le succès ne la quitte plus de puis, comme on dit chez nous, « belle lurette », aussi bien dans des pièces comme « Noces de rouille (Les débuts de l’embrouille) ou dans les seule en scène comme « Gigi vous décape la tignasse ».
Comédienne auteure créatrice de la compagnie « La Barjaque », productrice, directrice artistique et coach  de 25 apprentis comédiens dans le cours qu’elle a créé, on la retrouve aussi au Théâtre de la Porte d’Italie où elle invite des humoristes et de compagnies théâtrales.

Bref, c’est une artiste aux multiples facettes, qui touche aussi au cinéma et à la télévision. Elle a fait de sa pièce « Noces de rouille » un film hilarant, elle est brièvement passée dans la série « Plus belle la vie », dont elle n’a pas gardé un souvenir impérissable, travaille avec notre ami commun Xavier-Adrien Laurent, dit Xal dans son association marseillaise « La Réplique ». Elle tourne en ce moment avec une pièce qu’elle a écrite « Fromage de chèvre sauce thaï ».
Nous sommes amis depuis des années et du coup, la retrouver est un plaisir et surtout une chance tant elle a une vie de ministre… En plus sympa et en plus rigolo !
La voici qui sort d’un tournage et qu’elle est en train d’écrire un nouveau one woman show. Nous avons enfin trouvé un créneau pour parler de tout cela. « En ce moment, je suis en pleine écriture. J’ai hésité entre une pièce et un seule en scène et j’ai choisi la seconde solution… Et je suis totalement prise pas ça ! Alors, quelquefois je n’ai pas de jus et quelquefois il y a le robinet qui s’ouvre, ça vient tout seul et alors là plus rien ‘existe, je fonce, je reste des heures sur l’ordinateur, je ne vois plus le temps passer et je ne fais pas de pose pour ne pas perdre le fil. J’en oublie d manger, au grand dam de mon mari. J’ai des bouts de papier partout, que je passe mon temps à rechercher. Il me vient une idée qu’il faut que je mette en forme tout de suite. Dans ma tête j’en ai juste pour une demi-heure mais une fois lancée, ça peut durer quatre heures. Je ne vois pas du tout le temps passer. Si j’ai un spectacle le soir, je me mets une sonnerie sinon je passe l’heure ! Je n’ai aucune notion du temps lorsque j’écris. C’est très jouissif et si tu coupes ce moment, tu ne le rattrapes plus. Si je sors du bouillon ne retrouve plus le même !

Fromage de chèvre sauce thaï

Donc tu écris, tu tournes et tu continues de jouer ?
Oui en parallèle je tourne avec « Noces de rouille » qui continue à avoir un succès énorme. En novembre on a joué au Théâtre Armand, à Salon de Provence, un théâtre à l’italienne qui contient 440 places. Dès que le spectacle a été mis en vente en août, début septembre c’était complètement plein ! On était invité par une association et le directeur, qui n’avait alors jamais répondu à mes sollicitations, a été soufflé de voir autant de monde alors que ses autres spectacle n’en faisaient que la moitié ! Nous avons eu une standing ovation et lui, vexé, nous a tout juste dit : « C’est très efficace » !
Je tourne aussi avec « Fromage de chèvre » qu’on a joué cet été à Avignon, qui commence à prendre de l’ampleur. Nous serons le 14 février à la Porte d’Italie à 19h et 21h.
Alors, avant de parler de film, ton prochain spectacle ?
Ca se passe lors d’un repas de Noël réunissant toute la famille. Il y a mon beau-frère Oscar que je ne peux pas blairer et qui se la joue parce qu’il travaille à la mairie, dont un des fils avoue qu’il est queen et l’autre qui a le tempérament d’un escargot en fin de vie, sa femme est influenceuse, sa mère, juive pied noir a la maladie d’Alzheimer, qui a vu François Mitterrand à « The voice », son père qui est gaga.
Et tu fais tous les personnages ?
Oui, c’est pour ça que j’ai hésité entre la pièce de théâtre et le seule en scène. Mais il y avait trop de personnage et donc, la difficulté est de trouver une voix pour chaque personnage.
Le plus important est la mère, Marie-Thérèse… J’ai du pain sur la planche.
Quand comptes-tu jouer ce spectacle ?
J’espère en mars. Mais je me régale d’écrire.
Jouer ou écrire, par quoi as-tu commencé ?
Au départ je n’écrivais pas. J’ai commencé à écrire lorsque je faisais le sketch de Mado la Niçoise « le GPS ». Delmas, le producteur, me reproche de piquer ce sketch et me dit d’écrire mes propres sketches. J’ai donc écrit dans l’urgence. La date d’après était Pierrefeu et toute l’équipe de Delmas était là… Et ça a marché !

Alors le tournage ?
C’est un court-métrage qu’on a tourné dans deux serres désaffectées du côté de la Crau et du Pradet. Le réalisateur et scénariste est Thomas Colineau. Il est toulonnais et a déjà une belle carrière de scénariste (Reines du drame, Demain nous appartient, Nina) il a obtenu un prix au festival de Cannes avec « Salade grecque » comme réalisateur…
Comment t’es-tu retrouvée sur ce tournage ?
Par le biais de La Réplique qui avait mis  une annonce pour le casting du film. Je me suis présentée et j’ai été choisie. Toute la troupe est parisienne et je suis la seule femme du film. Le film s’intitule « Xylella Fastidiosa »…
Ce qui signifie ?!
C’est le nom d’une bactérie mortelle qui attaque les végétaux, entre autres les oliviers.
Je suis Christiane, jardinière à « La belle pinède » et vis et travaille avec Simon, mon fils qui est gay (Lucas Faulong). Il a des problèmes avec un garçon avec qui il a une histoire et qui ne lui répond plus. En fond, donc, cette bactérie avec cette histoire de la mère et du fils et d’Hyacinthe, un vieil homo un peu mystérieux.
A part le réalisateur et moi, toute l’équipe venait de Paris, tous des pointures, et le tournage a été très sympa, hormis que dans les serres il faisait très chaud mais tôt le matin et tard le soir, c’était le contraire ! »

On a hâte de découvrir notre Gigi qui comme d’habitude, va encore nous surprendre car, hormis ses talents comiques, elle est une magnifique comédienne.
Alors… A suivre !

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Un grand cri d’amour à Sanary

La comédie culte Josiane Balaskorevient avec Alexandre Brasseur &
Catherine Marchal au théâtre Galli de Sanary le samedi 25 janvier

Après s’être aimés passionnément ; aujourd’hui ils se haïssent ! 
Unis à la vie comme à la scène, Gigi et Hugo formaient le couple d’artistes le plus en vue du Théâtre. 
Depuis leur séparation, Gigi a sombré dans la dépression (et dans l’alcool) tandis que son ex-mari tente de relancer sa carrière d’acteur avec une nouvelle pièce de théâtre.
La première représentation va bientôt avoir lieu, mais sa partenaire lui fausse compagnie… Sylvestre (l’agent) et Léon (le metteur en scène) décident de faire appel à… Gigi pour remplacer la comédienne au pied levé ! L’occasion pour Gigi de revenir sous le feu de la rampe. Encore faut-il que les ex-amants acceptent cette idée !
Entre Amour et Humour, des retrouvailles explosives, des dialogues percutants, des coups bas machiavéliques… Brasseur/Marchal forment un duo choc de drôlerie et de tendresse !
Mise en scène d’Eric Laugérias

Renaissance de l’Opéra de Toulon

Paris a vu la renaissance de Notre-Dame…
Toulon voit la renaissance de son Opéra. Un opéra qui date de 1862, qui, après 18 mois d’études, a fermé ses portes depuis 36 mois et qui va renaître à la vie dans le courant de 2027, restauré du sol au plafond, pendant que les spectacles ont continué de se produire, sous l’égide de son directeur, Jérôme Brunetière, entre le Zénith et le Liberté, le Neptune et Châteauvallon, jusqu’au parc de la Méditerranée de Six-Fours.
Lors de notre rencontre avec l’amiral Yann Tainguy, adjoint à la Culture, président du conseil d’administration de l’Opéra TPM, Jérôme Brunetière, Céline Girard architecte de la Fabrica Traceorum de Marseille et toute l’équipe de TPM nous ont fait entrer dans un opéra en chantier qui va retrouver son lustre d’Antan, dépoussiéré, embelli, rénové mais, monument historique oblige, redeviendra au mieux ce qu’il était lors de sa création.

Jérôme Brunetière : «C ‘est un chantier complexe »
« Ce n’est pas en tant que président du Conseil d’Administration de l’Opéra – souligne Jérôme Brunetière, que je suis ici aujourd’hui, mais vous savez que l’Opéra travaille dans un bâtiment qui appartient à TPM (Toulon Provence Méditerranée) et c’est TPM qui a décidé de rénover entièrement ce bâtiment historique qui date de la fin du XIXème siècle. Ce sont des travaux gigantesques qui ont nécessité sa fermeture depuis l’été 2023 et qui est un chantier colossal dans sa complexité et dans son coût. Chantier qui touche la quasi-totalité des espaces, sauf le foyer  de réception Campra qui a déjà été rénové, hors chantier donc et protégé durant les travaux. Il y aura simplement une intervention pour permettre l’accécibilité aux personnes handicapées, ce qui ne pourrait jusqu’alors se faire que par les escaliers. C’est un chantier compliqué car on touche à tout, des décors aux dispositifs techniques de la scène, l’emplacement où jouent les musiciens, , c’est-à-dire la fosse d’orchestre, la salle, le parquet, les fauteuils permettant de donner un meilleur confort au public, on crée un dispositif de chauffage et de climatisation, ce qui n’est pas une simple affaire, on touche également à la partie arrière qu’on ne voit pas, c’est-à-dire les loges, les bureaux, les espaces de répétitions, les ateliers pour les décors, les costumes…
32 lots ont été créés et comme c’est un monument historique, il est surveillé de près ». Nombre de corps de métiers doivent évidemment travailler, sans se gêner, tout en se protégeant de la poussière entre autres, pour retrouver les décors de l’époque qui, au fil des temps, ont été masqués de ce qu’il y avait à l’origine.

Jérôme Brunetière
Amiral Yann Tainguy
Céline Girard

Yann Tainguy : « Nous avons la chance que notre opéra n’ait pas subi de dégâts durant les guerres… »
« Toute la première phase d’étude s’est déroulée sous le contrôle de la DRAC, pour faire tout un ensemble de sondages, de recherches, pour savoir comment c’était à l’époque. On a essayé de tout restituer dans son époque, d’avoir des références, tout en apportant un confort supplémentaire pour tous, dans un respect absolu de l’authenticité historique.
C’est l’un des très rares opéras en France et en Europe qui a encore la configuration de sa salle initiale. Beaucoup ont subi des incendies ou des problèmes divers et ont fait l’objet de restaurations profondes, ce qui n’est pas le cas pour l’Opéra de Toulon qui a eu la chance de ne pas subir d’accidents. Il a résisté, a contrario de certains opéras qui ont subi des dégâts ».

Céline Girard : « Les dernières technologies, pour être le plus performant possible »
« Les chantiers ont donc démarré avec le curage, le désamiantage, il y a eu un gros travail sur les sculptures, ils se poursuivra  avec la rénovation du hall, de la salle de spectacles, les sièges et les balcons,  afin d’améliorer le confort du public, puis la rénovation de la scène , les équipements étant vétuste, et tout moderniser. Entre autre la scène qui est inclinée et qui pourra, selon les spectacles, la rester ou être à plat, afin de pouvoir diversifier les programmes. Cette modularité se fera par un jeu mécanique très simple.

Le hall d’entrée d’aujourd’hui
Le hall d’entrée de demain

Le renouveau se fera aussi par l’agrandissement de la fosse d’orchestre qui gagnera en profondeur et sera plus adapté aux musiciens et équipé d’un plancher élévateur selon les spectacles. Sonorisation et mise en lumière seront dotés d’un équipement plus adapté. La cage de scène descendra de plus de dix mètres en montera à plus de vingt mètres, ce qui va donner un énorme volume parallélépipédique. C’est un volume gigantesque. Cette scène a une formidable acoustique naturelle qu’il faut préserver.
Et indéniablement, on intervient sur des éléments qui peuvent la modifier, comme le changement du parterre, des sièges, de la climatisation… »

Si la façade avant a été rénovée, celle de l’entrée des artistes, donnant sur le boulevard de Strasbourg est en train d’être ravalée. Il faut savoir aussi que, parmi les artisans qui travaillent sur l’Opéra, certains étaient sur le chantier de Notre-Dame. En parallèle de cet énorme chantier, un autre a débuté dans la cathédrale.
Le budget global des travaux se monte à 38.000.000 d’Euros TTC. 1.265.950 Euros de subventions, ont été attribués par l’Etat, la DRAC, la Région Sud. D’autres subventions sont en cours comme le Conseil Départemental du Var et la Fondation du Patrimoine ; comme le Conseil Départemental du Var et la Fondation du Patrimoine.
Décidemment, Toulon fait tout le temps peau neuve pour être plus belle encore.
Et bien sûr, on attend avec impatience, le jour où l’on pourra s’asseoir confortablement dans cet Opéra qui est et restera l’un des bijoux de notre patrimoine Toulonnais où les plus grands artistes sont venus s’y produire… Et pourront nous offrir leurs voix dans un magnifique écrin renaissant

Le plafond en rénovation

Jacques Brachet
Photos TPM et Alain Lafon

Sanary – Théâtre Galli
Vive les vacances… ou pas !

Six amis. Trois couples.
Ils décident de partir en vacances au bord de la mer pour un séjour idyllique…
Vous avez dit idyllique ? On en est loin car chacun a ses secrets, ses mouvements d’humeur, l’une cherche désespérément à appeler sa fille qui a l’air de mener une vie de débauche, l’autre drague tout ce qui bouge devant sa femme, pour un troisième, il semblerait qu’il aurait un cancer, l’un des trois couples est en passe de divorcer, l’une des trois femmes aurait eu une liaison avec le copain…. Sans compter que lorsqu’on vit en communauté, plein de questions se posent : qui fait quoi ? Qui paye quoi ? Qui décide de ce qu’on va faire ?
Malgré le soleil et la mer, les nuages s’accumulent comme les engueulades et les crises de nerfs et de jalousie. La vérité n’est pas toujours agréable à dire et à découvrir !

Le tout est joué par une équipe énergique dont les vedettes sont Linda Hardy, ex Miss France reconvertie et vue dans la série « Demain nous appartient » et Kamel Belghazi, le chirurgien de la même série.
Ils sont entourés de Stéphanie Colonna, Sandrine le Berre, Erwan Creignou et Jean-philippe Azema, dans cette pièce hilarante de Marilyne Bal, mise en scène par Anne Bouvier « Vive les vacances… ou pas ! »
A l’inverse des chanteurs devenus inabordables, les comédiens de théâtre et de séries refusent rarement une rencontre avec la presse dite « de province ». Ce fut le cas pour nos deux héros. Elle, belle comme… une miss, lui, adorable et volubile, qui nous ont accordé le temps de les photographier en toute simplicité.
Un joli moment de charme et de gentillesse.
Par contre,  leur temps étant compté, ils m’ont promis de faire un phoning… A suivre donc !

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Chateauvallon :
Tous les marins sont des chanteurs…
François MOREL aussi !

Soleil de plomb en ce début de journée.
Pendant que Jacques Bonaffé répète à l’ombre et dans le silence sur les hauteurs de Chateauvallon, une musique tonitruante nous arrive, venant de l’amphithéâtre où un certain François Morel répète avec son équipe et une chorale varoise ce qui deviendra, le soir tombé « Tous les marins sont des chanteurs », un spectacle signé de lui, de Gérard Mordillat et d’Antoine Salher.
Evidemment, la chorale étant de la Seyne et Toulon, il ne s’agit pas de rigoler, la répet’ va bon train. D’où pas de rencontre avec l’ex Deschiens.

C’est devant un amphi presque plein malgré le match France-Espagne et dans une lumière bleutée et le cri des mouettes venues d’on ne sait où, que l’ami Morel nous propose un spectacle à la fois drôle et émouvant, plein de finesse et de tendresse, plein d’humour et de gags, sur une musique d’Antoine Sahler et une conférence qui se veut sérieuse de Romain Lemire.
Mi comédie musicale mi opérette, François Morel à la voix qui porte, et ses complices, vont nous conter la vie d’Yves-Marie le Guilvinec, ce marin-poète breton qui a péri en mer  en 1900 et à qui l’on doit ce grand moment de poésie qu’est : « Je n’irai pas à la morue sans avoir courtisé Lulu » !
Cela ne pouvait que plaire à un Deschiens qui a trouvé  ces musiques et ces textes par hasard dans un vide grenier.

Il n’en fallait pas plus pour qu’avec son ami Gérard Mordillatne naisse un spectacle foldingue, iconoclaste, mêlant la rigolade, les moments de tendress, de musique et de poésie, avec, en point d’orgue deux chansons reprises par tous ces musiciens-comédien* et cette chorale aux accents peu bretons, mais fort réjouissantes…. Et avec le public.
C’est une immense farce  où se mêlent des rythmes bretons et des plus actuels, où se multiplient les gags et les images et où François Morel nous fait une démonstration de ce qu’est un comédien un chanteur, un clown avec lequel on retrouve les accents de ce qui a fait son succès : les Deschiens.

Un public hilare, conquis et qui, en fin de spectacle, a jeté les coussins rouges sur toute l’équipe en signe de plaisir… Tiens, tiens… Où avons-nous vu ça ?
Je tiens à remercier toute l’équipe de Chateauvallon ainsi que Jonas Colin, l’attaché de presse, qui nous ont reçus comme des rois, avec une extrême gentillesse et attention de tous les instants.
Si c’était pareil partout, ce serait la vie rêvée des journalistes !

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Chateauvallon : Jacques BONNAFFE, un comédien singulier, un homme passionnant

Un homme sorti de n’importe où, surgissant du toit d’un bâtiment qui, tout en soliloquant, va errer dans les bois entre le public assis par terre et une voiture à moitié enterrée. Est-ce un clochard ? Un fou ? Un extra-terrestre ? Un naufragé ?
En tout cas, un homme solitaire, qui erre depuis on ne sait combien de temps, qui, tout en déambulant, quelquefois dos au public, se parle à lui-même sur son rapport avec la nature, avec la solitude, de la peur, du bonheur.
Ce seul en scène qui n’est pas des plus faciles, est signé Clémence Kazémi et Marco Giusti, mené par l’incroyable Jacques Bonnaffé, un comédien hors norme, tous trois nous ayant déjà donné « Léviathan » à Chateauvallon.
Dans ce lieu perdu au-dessus de Chateauvallon où il faut grimper un chemin caillouteux, nous avons, avec le comédien, vécu un instant suspendu, même si, quelquefois, la voix du comédien se perdait dans la nature.
Jacques Bonnaffé a toujours été un comédien singulier qui a travaillé au cinéma avec des réalisateurs comme Godard, Tachella, Doillon, Rivette, Cornaud…
Au théâtre, il a joué Racine, Shakespeare, Gorky, Bourdet, Vinaver, Rimbaud…
Il s’est toujours partagé entre cinéma, théâtre, poésie et télévision… On est surpris par sa carrière incroyablement fourmillante, abondante, débordante.
Et l’on se retrouve devant un homme simple, humble, passionné et terriblement attachant.

« Jacques, parlez-nous de cette pièce quelque peu déroutante…
C’est d’abord une pièce créée sur place et c’est ce qui fait la particularité de Chateauvallon : On peut choisir un lieu et fabriquer notre histoire à partir des données du lieu. Il y avait un prémices avec un extrait de roman de l’anglais James Graham Ballard. Une espèce de roman fantastique où un homme, sorti de l’autoroute, se retrouve dans une sorte d’îlot dont il ne peut plus sortir. C’est un homme piégé, pour qui, tout à coup, tout s’est arrêté, un peu comme Robinson Crusoé. C’est le schéma pour un court spectacle de 45 minutes, particulièrement adapté au lieu. Je pourrais me présenter en tant que comédien ou danseur dont les gestes se font en fonction des pérégrinations, des déplacements… J’espère que ça ne vous paraît pas trop glauque…
(Rires) Particulier, disons. Et vous êtes seul dans ce décor naturel !
Je suis seul mais je ne me sens pas seul car il y a un travail de compositeur de sons très important. Aussi important que ce qui est raconté. Les gens suivent des yeux mon parcours et moi je suis un type perdu. C’est un spectacle, disons, panoramique où le public doit tourner la tête pour me suivre et passer dans un autre décor.
Un peu comme « Les choses de la vie » ; C’est un homme commotionné qui va continuer sa vie sur place. J’ai glissé quelques textes de poètes qui me sont revenus, de courts poèmes médiévaux qui ont une portée symbolique qu’on appelle « les congés » des trouvères de la ville d’Arras, textes d’adieu pour les amis, exprimant leur départ, leur congé. C’est une espèce d’adieu au monde. Et puis il y a des textes plus humoristiques comme « La soupe aux poireaux » de Duras, des citations de Verlaine…

Dans tout ce que vous faites, il y a toujours de la poésie…
Oui, c’est ma confrontation des auteurs avec leurs mots, pour s’interroger sur les langages qu’on utilise. On parle et on est parlé. Dans la poésie, j’adore qu’elle résonne de plusieurs sens, comme s’il y avait des tas de souvenirs dans les phrases. Le souvenir, c’est important dans la poésie. Je ne dis pas ça du tout par nostalgie, c’est plus le fait d’enrichir ce qu’on écoute en entendant derrière, d’autres choses. On sait la puissance de l’image et de la métaphore dans la poésie, il y a toujours un sens caché, il n’y a pas de message à proprement parler mais plusieurs polyphonies, plusieurs sens, plusieurs manières d’écouter
Vous aviez d’ailleurs une émission de poésie sur France Culture ?
Oui mais un jour ça s’est arrêté, pourtant c’était trois minutes et ça ne coûtait pas cher. Mais je rêve de la reprendre car cette émission me semblait indispensable. Ça manque de poésie en direct. Je fais aussi des lectures plusieurs fois par an. J’en prépare autour d’Ulysse avec le traducteur de « L’Odyssée », un long poème de 24 chants et de quelque 1250 vers… On l’a fait à Nice la veille du premier tour. On avait choisi cette date en fonction de l’ambiance joyeuse du moment !!! Bien sûr c’est le hasard. « L’Odyssée » se termine par : « Vous n’échapperez pas ce soir au massacre des prétendants »… On ne pouvait pas mieux être dans l’actualité. Ça serait bien que je revienne ici avec cette lecture.
L’année dernière vous étiez sur tous les fronts : la télé avec « Adieu Vinyle », le théâtre avec « L’Odyssée », le cinéma avec « En fanfare ». Comme Berling ou Huster, vous n’arrêtez jamais !
Vous savez le temps est long, il y a pas mal de temps que je bourlingue, je n’ai plus tout à fait 27 ans… Il y a eu des moments où je n’étais pas mécontent de faire toutes ces choses différentes… J’arrivais alors à le faire, maintenant c’est un peu différent, parfois plus difficile. Par exemple, le cinéma, j’ai dû passer quelquefois à côté car il y avait la poésie qui me prenait du temps. Mais c’est vrai que je continue. Je viens de tourner un George Sand, une série pour la rentrée de janvier sur France 2.

Qu’est-ce qui fait courir Jacques Bonnaffé ?
Demandez à Charles Berling, il vous répondra mieux que moi !  C’est vrai qu’aujourd’hui, et on le ressent plus que jamais, le plus important est d’avoir une vie normale malgré tout, plutôt que de vouloir éblouir avec ses faits de guerre. Vivre auprès des gens, ne pas vivre dans un milieu doré. Une partie de mon temps est constituée à moins m’éblouir, partager des moments avec des gens divers, pour ne pas dire des gens réels
Mais c’est une vie de passion quand même ?
Passion… Ça commence comme patachon !
C’est une peur de manquer ?
Oui… Je suis allé voir un docteur ! Je voulais savoir de quoi je voulais me protéger… Je suis en état de fuite quelquefois. Donc tout s’explique. C’est pour ça que je vous parle de la vie réelle. J’ai perdu des amis, j’étais alors un peu hors d’état, pas tant la tristesse qu’un truc qui déconne, le non-dit, l’oubli, le trou noir. J’avais besoin de parler avec ces disparus, du temps que j’avais oublié de passer avec eux. Quelquefois, on a peur que tous ces événements nous empêchent de vivre ce qu’on devrait vivre. Alors on en fait deux fois plus pour échapper aux tracas quotidiens. Je fais partie de ceux qui ont la bougeotte… « Je suis le vagabond, le marchant de bonheur … » Vous vous souvenez de cette chanson ?
Est-ce qu’il vous arrive de vous retourner sur cette carrière incroyable que vous avez ?
(Rires) Est-ce que j’ai des douleurs lombaires !  Oui, je suis heureux de tout ce que j’ai fait bien sûr. C’est un étrange sentiment… Il y a des comédiens qui gardent toutes leurs images, leurs affiches… J’en ai très peu chez moi, je n’ai pas de boîtes de photos, ni affichées aux murs, je me ballade avec de très bons souvenirs, j’aime bien gratter des carnets pour évoquer des histoires pour ajuster une certaine transmission, les différentes époques traversées, les gens qu’on a connus, des grands auteurs, des grands metteurs en scène que les jeunes générations ont tendance à oublier et on est là pour le leur rappeler, leur rappeler qu’ils ont fait avancer ces métiers. Mais il n’y a aucune nostalgie car j’ai constamment rencontré des gens en devenir, regardé ce qui se prépare et me donner envie de vivre demain. C’est beau la nostalgie, quand ce n’est passéiste, pas teinté de regrets, de demi-plaintes.
Il faudrait idéalement s’en passer… Et ne pas s’en passer ! Et on y arrive ! Et le voyage recommence !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon


Francis HUSTER : Deux pigeons et… Molière !

Deux artistes ringards, Michel Leeb et Francis Huster…
Rassurez-vous, c’est « pour de rire » car ils sont tous les eux réunis par Michel qui a signé la pièce « Les pigeons » qu’ils ont emmenée dans toute la France, dans des salles pleines et dont la dernière se passait … A Toulon, au Palais Neptune !
Il était temps que je rejoigne mon ami Francis pour en parler et parler aussi de ses toujours multiples projets car ce comédien polychrone a toujours deux fers au feu. Et là, c’est pire !
C’est confortablement installés sur le divan du décor que le volubile Francis, me raconte la pièce et me parle de ses multiples projets… pour plusieurs années !
Marié avec son art, il passe du théâtre au cinéma ou à la télé avec une soif de jouer, de créer, soif incessante et il me le prouve encore une fois.


« D’abord, parlons de cette pièce, Francis…
Je termine donc ce soir à Toulon. C’est la dernière après 250 représentations. Nous avons fait une tournée incroyable avec des salles de 1200/1400 places, pleines partout en France, en Belgique, en Suisse et tu vas voir ce soir le public qui marche à fond la caisse. En première partie, on voit deux comédiens ringards qui viennent passer un casting pour un film. Arrive la metteuse en scène (Chloé Lambert) puis un quatrième comédien (Philippe Dieu) l’auteur de la pièce et là tout explose, c’est l’hystérie… C’est la première pièce de Michel qui jouera à la rentrée la nouvelle pièce de Philippe Claudel avec qui il avait joué la précédente pièce avec Pierre Arditi.
Comment es-tu venu à cette pièce ?
Je dois dire qu’au départ j’ai fait cette pièce en remplacement de Pierre Arditi pour qui il avait écrit la pièce. Mais Pierre avait déjà acté pour une autre pièce de Samuel Benchetrit avec Muriel Robin. Michel m’a appelé, fait lire la pièce et m’a proposé d’en faire une captation. On l’a faite, le producteur Pascal Legros a demandé à Jean-Louis Benoit de mettre en scène. A la captation on s’est rendu compte qu’on pouvait en faire quelque chose de différent. On l’a affichée au Théâtre des Nouveautés, ça a marché, on est parti en tournée et la dernière représentation sera pour Ramatuelle le 10 août.
Quel effet ça te fait de jouer un artiste ringard, toi qui a toujours autant de succès ? C’est un rôle de composition ?
(Il rit) Je vais aller plus loin que toi : C’est un rôle de… décomposition ! En fait il y a un double rôle puisque dans la première partie on est censé être Michel Leeb et Francis Huster en train de jouer mais personne ne le sait. Tu le découvres dans la seconde partie. Les deux comédiens ont foutu le camp et ce sont les personnages avec le metteur en scène… Mais je ne t’en dis pas plus.
Ce qui m’a surtout plu, c’est que c’est que je prépare quelque chose de tellement grave, lourd pour une série télé, qu’avant j’avais besoin de respirer un peu. Ça n’était pas prévu. Je préparais cette série incroyable depuis des années, décalée à cause du Covid et comme alors j’étais libre, j’ai dit : « pourquoi pas ? »

Besoin de respirer ? Toi ? Voilà une chose incroyable !
Je suis, comme tout le monde, tellement effondré par ce qui se passe partout dans le monde que j’ai le sentiment, qu’il faut absolument qu’on continue notre métier, soit avec des sujets forts, ou bien il faut faire oublier aux gens les drames qui se passent en les faisant rire. On ne peut pas être entre les deux.
Alors, ce gros projet ?
Je ne peux pas vraiment en parler mais ce que je peux te dire, c’est que c’est pour TF1 où je ne suis plus revenu depuis ma mort dans la série « Ici tout commence ». J’y étais venu pour booster le départ de la série mais ça ne pouvait être pour moi que trois mois de tournage parce que j’avais d’autres choses. Du coup ce grand retour sur TF1 sera tourné début 2025.
Et entretemps ?
Depuis quelques mois, des projets se sont accumulés. Un film qui sera tourné cet été au moment des Jeux Olympiques avec un célébrissime metteur en scène… dont je ne peux encore parler. Quant au théâtre… J’ai six projets !
 ???????
Trois projets concernant Molière, Shakespeare, Fellini où je serai seuil en scène avec un pianiste. Les trois autres projets sont, une nouvelle version de « Témoin à charge » d’Agatha Christie, qui s’intitulera « Meurtre sans assassin ». Cette œuvre est tombée dans le domaine public Je l’ai réécrite à ma façon. Le cinquième, une grande pièce de Jean Giraudoux « La guerre de Troie n’aura pas lieu », nouvelle version que j’avais déjà adaptée bien après Jouvet et que je projetterai au XXIème siècle. La sixième pièce, la plus délicate, c’est le premier acte  d’un grand classique que je proposerai de cinq fois différentes.

Pourquoi ?
Pour montrer au public, aux jeunes, qu’on peut vraiment se permettre – et c’est la vérité du théâtre – de considérer que la pièce, le texte, n’appartiennent plus à l’auteur. On ne peut pas envisager qu’il y ait une seule façon de l’interpréter.
De quelle pièce tu partiras ?
De « Don Juan » ou du « Misanthrope ». La pièce sera jouée de cinq façons différentes par les trois mêmes comédiens.
Et pour rester sur Molière, depuis quatre siècles, il est monté à 99% par des hommes qui ont tous détourné l’œuvre de Molière. Jamais à l’école on ne nous a dit que tous ses héros sont des ordures. Ça veut dire que depuis quatre siècles les metteurs en scène ont fait de ces hommes des héros. Mais dans toutes les pièces, toutes les femmes résistent, combattent font le dénouement de la pièce, dénoncent et réussissent. Toutes les servantes gueulent, résistent, au risque de tous les châtiments. Maintenant qu’il y a des metteurs en scène femmes, toute l’œuvre de Molière va changer.
Si aujourd’hui tu prenais un Molière et que tu le projettes dans ces pays de dictature, qu’est-ce qu’on lui ferait ? Il faut qu’aujourd’hui les jeunes sachent qu’il faut monter Molière comme ça.
Mais dans combien de temps comptes-tu réaliser tous ces projets ?
Dans les deux ans à venir, trois par an, en fonction de mes tournages de cette série exceptionnelle dont je t’ai parlé. Car il y a cinq mois de tournage.

Où en es-tu de ton combat pour faire entrer Molière au Panthéon ?
Il y entrera, il n’y a aucun problème. Sur le vote qu’on a réalisé au Figaro, sur 77.000 votants, 77% de pour… Ce qui est fou c’est que 400 ans après, on ne sait pas ce qu’est un acteur. On considère que quiconque a de la mémoire peut être acteur. Aucun acteur n’est au Panthéon, alors que des gens comme Gabin, Marais, Barrault, Vilar, Jouvet, qui ont fait la guerre, qui ont risqué leur vie, ne méritent-ils pas d’être au Panthéon. Ils ont fait la gloire du répertoire français.
Pour aller plus loin, on peut compter les comédiens qui ont une rue. Certains ont une ruelle. Il n’y a pas de place Gérard Philipe, à Avignon il n’y a pas de place Jean Vilar alors que c’est lui qui en a fait ce qu’est la ville. La rue Molière à Paris est une rue cachée près de l’Opéra parce qu’il y habitait alors qu’elle devrait être devant la Comédie Française. Tu as vu le square Guitry à Paris, la place Raimu à Toulon ? Incroyable.
On considère qu’être acteur est du divertissement.
Mais ne t’en fais pas… Il y aura une rue Mbappé !!! »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

La Valette – Théâtre Marélios
Bruno PUTZULU, magnifique rital


Bruno, c’est un coup de cœur de 20 ans…
Une rencontre faite autour du livre : lui signant son hommage à Philippe Noiret, moi signant mon hommage à Jean-Claude Brialy.
Côte à côte, ce furent deux jours de rires et de bonne humeur. Depuis, on s’appelle, on se « maile » et on se voit dès qu’il est dans les parages. Et les derniers parages étaient le Théâtre Marélios à la Valette, grâce à Anthony Verchère qui l’accueillait dans sa salle pour « Les ritals » d’après le livre autobiographique de  Cavanna, qu’il a  adapté et qu’il emmène sur les routes depuis plus de trois ans en compagnie de son frère qui signe la mise en scène et de son accordéoniste Aurélien Noël, un génie de cet instrument qui enveloppe les mots de Bruno.
Cette histoire en fait, François, Francesco alias Bruno, il le dit lui-même, ce n’est pas celle des ritals mais de son père, donc du père de Cavanna.
Bruno, durant une heure et demi, se démène, mouille sa chemise , c’est un euphémisme puisqu’il ressort vraiment trempé après nous avoir conté l’histoire de ce petit italo-français, ni vraiment italien, ni vraiment français mais qui cherche sa place entouré de parents aimants, lui tout aussi aimant de ses parents. Bruno devient ce petit garçon magnifique, à la fois tendre et révolté, drôle et émouvant mais toujours prêt à foncer pour réussir sa vie, vivant la vie difficile de ce couple qui lutte au jour le jour avec obstination.
On est très vite pris par l’histoire de ce gamin qui nous fait rire et pleurer et qui est magistralement interprété par l’ami Bruno.


Depuis des mois il est sur les routes avec cette belle histoire et, passionné  et perfectionniste comme il est, il répète chaque soir la pièce entière avant de la jouer devant le public. Bravo l’artiste. Et bravo l’ami que je revois toujours avec joie, comme un petit frère retrouvé.« Depuis quand joues-tu cette pièce, Bruno ?
Depuis 2018, avec l’arrêt forcément à cause du Covid. On en est à 230 représentations !
Pas trop fatigué ?
Non, pas du tout et heureusement car j’en ai encore jusqu’à 2025.
Mais en plus, tu joues une autre pièce ?
Oui, c’est « La lettre ». En fait, je suis associé à la Scène Nationale de Belfort où  Eléonora Rossi, la directrice nous a donné les moyens de créer cette pièce. Nous sommes partis en résidence à Belfort, mon frère Mario a écrit le texte et a fait la mise en scène. Il y a cinq comédiens sur scène. On a déjà donné quelques représentations, nous jouerons à Paris et l’on partira avec en tournée en 2025.
Dès que tu termines cette pièce ?
Non, non… On fera les deux en alternance !
Tu m’étonneras toujours ! Alors parle-moi de cette lettre…
Dans la pièce, le père meurt. La mère veut donner ses vêtements à son fils, qu’il refuse d’abord car il ne se sent pas de porter les affaires de son père. Mais il voit que ça la rend triste et finit par accepter une veste. Rentré chez lui, il trouve une lettre dans la doublure de la veste qui lui annonce qu’il a un frère en Sardaigne. Il va partir pour retrouver ce frère et en même temps sur les traces de son père. Ça se passe donc entre la France et la Sardaigne.

Encore l’Italie !
Eh oui, ça s’appelle d’ailleurs « La lettre d’Italie ». On a changé le titre.
On t’a vu il y a quelque temps dans la série « Ici tout commence » et depuis ?
Je suis très pris par le théâtre mais j’ai un projet de film avec Laurent Vinas-Raymond « Paul emploie » qu’on aurait dû faire en mars mais qui est reporté, la comédienne Emilie Dequenne étant souffrante. Ça devrait se tourner dans la Loire, à Saint-Etienne avec aussi Philippe Torreton, Bernard Lecoq, Fred Testot, Olivier Marchal.
Et la musique ?
Depuis mon album « Drôle de monde » je n’ai rien fait. Avec le théâtre je n’ai pas le temps de faire des concerts. Se consacrer complètement sur une tournée chanson, je n’en ai pas le temps, avec le théâtre c’est difficile. Mais j’aime surtout faire des albums studio…
Et passer à autre chose !
Oui, j’aime mieux jouer. Du coup, pour l’instant j’ai mis la chanson de côté. Je me contente de chanter Tino Rossi dans « Les ritals » !!!
Mais j’ai d’autres projets. Je vais commencer le festival « Culturissimo »…
Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des lectures organisées par les centres Leclerc qui invitent des comédiens comme moi, Pierre Arditi , Philippe Torreton. Ce sont des tournées à travers la France et en Outremer.
Dans les centres Leclerc ?
Non, dans des lieux divers, comme les églises, des médiathèques, les musées, le Frac et l’entrée est gratuite pour tout le monde.
C’est toi qui choisis les textes ?
Non, on m’a proposé de lire « Son odeur après la pluie » de Cédric Sapin-Defour. C’est une histoire d’amour entre un chien et son maître. Jusqu’au jour où son chien meurt.
Et puis je dois venir jouer à Toulon mais je n’ai pas encore de précisions ».

En tous cas, on pourra le retrouver aussi le 5 octobre à la Londe les Maures pour donner une autre lecture : » Le sillage de la baleine » de Francesco Coloane.
Evidemment on sera là !
Et voilà notre ex comédien de la Comédie Française reparti sur les routes de France avec ses ritals qui parlent du père et de l’Italie dont il est un peu issu… Quelque part, même s’il est né à Toutainville !

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Jérôme ANTHONY… Un avenir radieux au théâtre !

Jérôme Anthony est une boule d’énergie, de gentillesse, de simplicité.
Depuis des années, il voyage de radios en télévisions de RTL à TF1 en passant par M6, Fun Radio, W9 pour animer des shows, les émissions les plus diverses de « La France a un incroyable talent » à « Pékin Express » en passant par « Nouvelle Star » à « Tous en cuisine » ou « Le meilleur pâtissier » et j’en passe, avec une incursion au cinéma (« On va s’aimer » d’Ivan Calbérac) , la télévision (« Meurtre à Nancy » d’où il est natif), l’écriture (« L’âge d’or des variétés ») et la chanson qui a été sa passion, avec un CD « Ma plus belle chanson ». La scène, il connaît pour avoir présenté nombre de spectacles, pour faire des concerts mais aujourd’hui, il ouvre une autre porte : celle du théâtre avec cette pièce désopilante d’Elodie Wallace « Un avenir radieux » où il partage la scène avec Géraldine Lapalus, Nicolas Vitiello, Marie-Laure Descoureaux et Roman Fleury qui remplace Manu Rui Silva.
Une pièce totalement déjantée où Arthur Leroy (Jérôme Anthony) vit entre son boulot d’entrepreneur, son pognon, sa femme et sa maîtresse. Et voilà que la voyante- amie de sa femme, Esmeralda vient lui annoncer que tout va s’effondrer. Ce qu’il ne croit pas.
Et pourtant…

Et pourtant…
Toute une série de gags, de quiproquos, de situations burlesques, avec à chacune un public qui croule de rire, Nicolas Vitiello en voyante est irrésistible et l’ami Jérôme se débrouille comme un chef.
Justement, Roman arrive ce soir-là au Théâtre Galli de Sanary. C’est sa première et les comédiens sont autour de lui pour répéter. Ce qui a failli mettre ma rencontre en péril avec Jérôme Anthony, avec qui nous avions conversé à Marseille lors d’une fête du livre et plus longuement à Juan les Pins où il présentait un spectacle. Mais la rencontre se fait quand même et je retrouve mon Jérôme toujours aussi volubile et charmant qui a décidé de profité de l’air de Sanary pour faire l’interview devant le théâtre.

« Jérôme, enfin comédien !
Oui, on me proposait des pièces depuis longtemps mai j’avoue que d’abord, je suis un peu fainéant, pas très courageux, je n’avais pas l’impression d’avoir assez de mémoire pour ça mais on m’a encouragé, convaincu, on m’a sorti de cette idée que je ne pourrais pas y arriver, du coup j’y suis allé et j’ai l’impression d’avoir 12 ans. Je suis comme un gamin, j’adore, c’est un plaisir, une bouffée d’oxygène…
Le trac ?
Pas tant que ça, car j’ai été assez bien géré. J’ai eu trois semaines de répétitions. Je ne l’ai pas vu venir en fait et pour moi c’est plus une excitation qu’un trac. Mais il paraît que le trac vient avec le talent… Alors j’ai bon espoir !
Le choix de cette pièce ?
Lorsque je l’ai lue, je l’ai trouvée très drôle et surtout, le plus important pour moi c’est que c’était de me retrouver avec une équipe très sympathique car nous faisons beaucoup de dates, nous sommes tout le temps ensemble et ce serait difficile si l’on ne s’entendait pas. Je fais beaucoup de tournées chansons avec mes musiciens, je présente « Les années 80 », j’ai l’habitude de vivre en équipe. Et là je suis avec une très chouette équipe, un bon producteur, un bon metteur en scène, Olivier Macé. Je suis dans une adéquation qui me convient parfaitement.
Vous avez débuté dans la radio très jeune… 14 ans !
Lorsque j’étais gamin, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire, je disais acteur et chanteur. En fait, il y a peu de temps, je me suis rendu compte que, comme j’ai grandi avec les émissions des Carpentier, j’avais envie d’être le protagoniste de ces émissions-là, divertir les gens, jouer, chanter, présenter. Je me suis nourri de cette culture de la télé, de l’animation, du divertissement,  mais aussi des émissions comme « Au théâtre ce soir ».


Mais ce sont des émissions « de vieux » de mon âge !!!
(Il rit) J’ai 55 ans et j’ai grandi quand même avec ça ! Avec cette culture du divertissement élégant. Aujourd’hui on n’est plus dans ce délire mais je me suis nourri de ça. Donc pour faire du théâtre c’était une grosse envie car j’ai toujours eu beaucoup d’admiration  pour ceux qui en faisaient. C’est pour ça que j’ai hésité car je ne voulais pas être en dessous de ces gens que j’admirais. Le fameux problème du syndrome de l’imposteur.
Originaire de Nancy, c’est vrai que j’ai commencé très tôt A cette époque là-bas il y avait un artiste qui émergeait, Charlélie Couture. Son producteur démarrait une radio, et il m’a dit « Si tu as de la tchatche, du temps, une cagette de disques, la porte est ouverte » C’est comme ça que tout a démarré, en faisant des chroniques de cinéma avec mon œil de gosse.
Et après ?
Après il y a eu l’arrivée des réseaux radio. J’ai été débauché sur NRJ, là, j’ai appris une nouvelle manière d’animer puis tout s’est enchaîné, les radios, la télé. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai rencontré des gens et je suis toujours surpris de voir comment les choses sont arrivées car je suis plutôt d’un naturel timide et réservé et les choses se sont plutôt bien passées… J’espère que ça va durer encore un petit peu car j’arrive seulement à l’adolescence !
Et vous avez donc choisi d’aborder le théâtre !
Oui, tout est lié.
Par contre, dès qu’on a abordé ce sujet, j’ai mis une condition : ne pas jouer à Paris, avoir tous mes week-ends de libre et ne pas avoir la pression d’une salle parisienne.
Vous ne jouerez pas à Paris ?
Pour l’instant ça n’est pas prévu et c’est vraiment un souhait de ma part. Je ne fais déjà pas de radio le week-end sur RTL pour la même raison. J’ai envie de partir le week-end, de profiter de la vie.
Du coup, les parisiens ne vous verront pas !
Ben non… Mais ils ne loupent rien… Et moi non plus !
Mais c’est un tel plaisir de se retrouver en tournée, on s’amuse bien, on passe de bons week-ends, on est heureux de jouer. De ville en ville les salles sont pleines…

Peut-être grâce à vous !
Je ne me rends pas compte, à mon avis, je ne suis pas connu tant que ça. Il faut encore travailler ! Je débute… et ça fait trente ans que je débute ! Je fais tout ça avec modestie, je fais mon métier, j’adore le public, je n’ai jamais rien fait pour de l’argent. J’ai toujours été content et fier de faire ce métier, les choses se sont passées comme je l’espérais.
Alors, la chanson ?
Je faisais de la radio à Nancy, l’été j’étais en vacances avec mes parents à Saint-Tropez. Le soir j’allais dans un bar qu’avaient loué les frères Cayatte (Blanc bleu) « Pirate Studio »,  nous allions y chanter. L’un d’eux adorant la chanson, avait fait des bandes orchestres et imprimé les paroles sur un cahier… L’ancêtre du karaoké !
Nous, les jeunes nous allions dans cet endroit et nous chantions. Le temps passe, je me retrouve dans les coulisses de « Sacrée soirée » où ma mère m’avait fait passer pour un journaliste. Là, je rencontre le producteur qui me reconnait de Saint-Tropez et me propose de lui passer une cassette. Quinze jours plus tard je passe comme candidat à « Sacrée soirée » Je gagne une dizaine de fois jusqu’à la fin de la saison et je fais un disque… avec Didier Barbelivien ! Tout de suite après on me propose de faire de la télé… C’est pas de la chance, ça ?
Puis vous avez abandonné ?
Il ne se passait pas alors rien de formidable et ça se passait bien en télé. Il y a trois, quatre ans, je vais voir Michel Drucker que j’adore, sur scène et je me dis alors : « Pourquoi se passer de ça » ? Du coup j’ai décidé de produire un album et de partir en tournée. On fait une quarantaine de dates à l’année.

Cet album ?
Il s’appelle « Ma plus belle chansons » où je reprends dix tubes essentiels de la variété française « Pour le plaisir », « Chez Laurette », « Le chanteur malheureux », réorchestrées en swing avec un big band à la manière de Sacha Distel, classe, on arrive tous en smoking. C’est un spectacle intemporel.
En fait, vous vivez pas mal dans la nostalgie ?
Pas vraiment, mais c’est vrai que j’ai grandi avec tout ça, j’y suis attaché car c’est tout ce que je vivais lorsque j’avais quinze ans. C’est une période où tout est alors permis, tous nos rêves sont encore possibles. C’est pour ça que j’ai un attachement à ces chansons, j’adore la chanson française, ces chansons qui ont un sens, les belles orchestrations. Mais j’aime aussi les chansons d’aujourd’hui. L’un n’empêche pas l’autre.
La suite ?
Toujours la radio que j’adore, la télé quand ça se présente, la chanson et puis… le théâtre, si on veut encore de moi car c’est devenu une vrai passion. Là on termine la tournée mais uns seconde s’annonce et après… On verra ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon