Macha MERIL : L’homme de Naples (Ed l’Archipel – 123 pages)
On connait Macha Méril, comédienne, romancière auteure de livre toujours originaux, qu’ils parlent d’amour ou de cuisine ou encore de son pays, femme belle et lumineuse s’il en est, princesse Gagarine issue d’une grande famille russe. Née en France.
Pour être son amie, je connais son humour, sa joie de vivre et de rire mais aussi ses coups de colère, ses coups de gueule…
A plus de 80 ans, elle a toujours cette beauté irradiante et cela se voit sur les photos… Sauf sur ce dernier livre qu’elle nous propose, ni roman, ni autobiographie mais plutôt souvenir d’un épisode de sa vie amoureuse qu’elle connut avec un reporter-photographe en Italie, Luciano d’Alessandro.
Une parenthèse à la fois enchantée et désenchantée du genre « Je t’aime moi non plus ». Une passion autant amoureuse que sexuelle, fougueuse et intense qu’elle va vivre entre France et Italie, qui ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. Tous deux épris de liberté mais lorsque l’amour vous tombe dessus, ça a des conséquences. Pour elle, de s’installer en Italie où sa flamboyante carrière française dans le cinéma va devenir une tristounette carrière italienne. Pour lui, qui part sans arrêt sur des lieux de combat et qui tombe amoureux et jaloux de la belle actrice qu’il passe son temps à photographier, loin de ses reportages habituels.
En nous faisant découvrir un petit pan de sa vie, Macha nous conte les aléas d’un amour presque impossible et nous montre des photos jamais publiées mais sur lesquelles, bizarrement, l’on y découvre la nostalgie, la mélancolie auxquelles elle ne nous a pas habitués. Et qu’elle va découvrir à la mort de son photographe dans une boite étiquetée « Amore », longtemps après qu’ils se soient séparés.
Des photos en toute intimité que Macha mêle à des photos de ses reportages car il fut un grand photo-journaliste.
C’est un superbe album où l’on découvre à travers ces photos où elle est d’une beauté époustouflante, une autre Macha intime, amoureuse, malheureuse.
Une histoire d’amour pas aboutie mais qui a laissé des traces.
Patrice PLUYETTE : Film fantôme (Ed Seuil – 235 pages)
Film fantôme, fantasque, foutraque !
Oui, un film sorti de l’imagination débordante de Patrice Pluyette.
Il faut se laisser porter par la plume, la verve d’un cinéaste à qui tous les malheurs arriveront. On peut aimer ou trouver au contraire très pénible la fabrication d’un film avec un scenario tiré du roman de l’Arioste, Rolando furioso ; vous rencontrerez des acteurs à contre-emploi, des ennuis d’argent bien sûr, des décors de pacotille.
Un film fantôme oui, mieux vaut en rire et passer un bon moment de lecture, tout comme on est censé passer un bon moment récréatif au cinéma.
Yves HARTE : La main sur le cœur (Ed Les Passe-murailles – 156 pages)
Yves Arté a été journaliste et grand reporter à Sud-Ouest. Il a reçu le prix Albert Londres en 1990. Passionné par l’Espagne, il a écrit deux livres sur ce pays.
Dans ce roman, il se révèle intimement, à travers l’art et son amitié avec Pierre Veilletet, écrivain et journaliste à Sud-Ouest comme lui.
« La main sur le cœur », c’est l’attitude du personnage peint par Le Greco vers 1580 dans un tableau intitulé « El caballero de la mano en el pecho » c’est à dire le chevalier à la main sur la poitrine.
Mais qui est ce personnage déclaré dans les expositions tout d’abord en 1980 comme Juan da Silva, marquis de Montemayor, notaire du royaume d’Espagne nommé par Philippe II, puis en 2014 comme Juan da Silva, comte de Portalegre, espion de Philippe II, blessé lors d’une bataille au Maroc ?
Commence alors l’enquête de l’auteur auprès de spécialistes du peintre au cours de laquelle il se remémore les voyages faits en Espagne avec son ami Veilletet.
Porté par une belle écriture, et dans une ambiance un peu mélancolique, le lecteur plonge dans l’Espagne du siècle d’or mais aussi dans une réflexion sur l’amitié et les besoins de reconnaissance des hommes. Un témoignage original.
Nathalie Rheims : Au long des jours (Ed Léo Scheer – 172 pages)
L’auteur, en retrouvant un ancien polaroïd dans un tiroir en fait un roman.
Ce n’est pas une autobiographie. Elle a 18ans et lui 55. On ne nous dit son nom à aucun moment mais on le voit en photo sur la couverture du livre et le public le reconnaît, car à cette époque là, il est très connu, même célèbre. Il s’agit du chanteur Mouloudji.
Elle, comme lui, appartiennent au monde du spectacle.
C’est un roman assez étrange, la fin l’est aussi, il laisse une impression de vide et d’inutilité dans un roman inachevé.
Sylviane CANNIO : Le jour où je me suis enfin aimée (Ed Sylviane Cannio – 281 pages,
dont 25 photos en noir et blanc de sa famille et de ses voyages).
C’est un livre qui nous raconte des histoires vécues qui nous guident pour avoir et développer la confiance en soi et aimer la personne qu’on est.
Ce livre est fait pour aider les personnes, malades ou non, à trouver leur épanouissement professionnel et personnel par le coaching.
L’auteur offre des solutions pour s’affranchir du regard des autres, en particulier sur le corps et retrouver une liberté intérieure.
Livre agréable, compréhensible, outil de réflexion appréciable et sûrement très apprécié.
On aimerait peut être voir le « coaching » e développer davantage et être plus utilisé en France.
Marie LEBEY : La valeur des rêves (Ed Léo Scheer – 170 pages)
Marie Lebey, auteur de ce délicieux roman s’amuse à rêver et à faire rêver son lecteur.
En effet il aura fallu une panne d’essence et la découverte d’un gigantesque mobile de Calder sur lequel sèchent les maillots de bains de jeunes vacanciers en colonie de vacances, pour déclencher cette très amusante et intéressante recherche d’une œuvre à authentifier. C’est un jeu de piste auquel se livre une jeune femme bien décidée à toucher son confortable pourcentage sur la vente de l’œuvre, et le commissaire-priseur très parisien qu,i lui aussi, tient à sa commission mais surtout au fantastique coup d’éclat qui marquera sa carrière.
C’est une occasion merveilleuse pour l’auteur Marie Lebey de nous faire redécouvrir cet étonnant personnage qu’était Alexander Calder. Un américain installé en France, heureux au milieu de ses mobiles de plus en plus importants en volume et en poids puisque faits en métal. Un américain tranquille qu’une petite fille séduit (mais c’est là du roman) et qui en un tournemain lui offre un petit tortillon porte-clefs fabriqué en deux secondes, le Moustipic, et qui resurgira plusieurs dizaines d’années plus tard à sa plus grande surprise.
Il faut lire le rêve de Marie Lebey, se laisser porter par l’enchantement de l’imaginaire et retourner bien vite visiter et regarder les œuvres étonnantes de ce très grand artiste, mathématicien, ingénieur de très haut niveau que fut Alexander Calder.