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Six-Fours – Six N’Etoiles
Philippe PETIT sous le soleil de Marseille

Max est un rêveur et un utopiste. Il est jardinier-paysagiste, n’est bien que dans la nature mais vit dans un quartier du centre-ville de Marseille qui est laissé en désuétude sous un soleil de plomb. Entre autres, se trouve une place qu’un ami et quelques copains voudraient avec lui transformer en jardin ouvert. Il participe à un concours d’architecture mais son projet n’est pas retenu. Il se rapproche de l’instigateur du concours qui lui offre un boulot : créer les paysages tout autour d’une villa que le footballeur Djibril Cissé fait construire. En compensation l’architecte lui promet de s’intéresser au projet. Naïf et passionné, Max y croira jusqu’au jour où…
Le film, signé Philippe Petit, s’intitule « Tant que le soleil frappe » et Max est Swann Arnaud (« Petit paysan ») émouvant dans le rôle de ce garçon qui croit encore avec naïveté, à la promesse des gens.
A la manière des films de Robert Guédiguian, Philippe Petit, installe son personnage dans un milieu populaire ou tout le monde se serre les coudes, croyant à un avenir meilleur, avec des rêves, des envies plein la tête. Un milieu de camaraderie et d’amour où tout semble possible. C’est un film sincère, plein de jolis sentiments et Swann Arnaud, comme à son habitude, est bouleversant.
On est ravi de rencontrer le réalisateur, venu présenter son film au Six N’Etoiles.

« Philippe Petit, vous avez tourné à Marseille, pourtant vous n’êtes pas marseillais !
Non, je suis toulousain mais j’ai écrit cette histoire à Rome, à la Villa Médicis et je l’ai pensée pour la tourner en Italie. Mais il y a eu le covid et un des coproducteurs du film s’est retiré du projet.
Rentré à Toulouse, je ne pensais pas que la ville puisse être le décor du film. J’ai donc cherché une ville en PACA, je me suis arrêté sur Marseille et la ville a bien voulu m’aider en nous proposant ce terrain en friche qui était le décor que je cherchais. Je voulais que ça ne fasse pas cinématographique. L’atmosphère de cette grande métropole collait bien à l’histoire et était représentative de la culture méditerranéenne, sans qu’on y voit la mer où des quartiers populeux. Ce quartier est un lieu de métissage, il y a beaucoup de vie et de bruit autour.
Cette idée de projet, d’où vient-elle ?
C’est en fait le thème du film : comment monter un projet sans argent, avec seulement une passion, une envie et essayer de la faire partager. C’est en fait un peu mon histoire : comment monter un film sans argent ? Tout simplement avec une passion qu’on a en soi, en y croyant très fort… En allant frapper aux portes et trouver des gens qui veuillent tenter l’aventure  !
L’idée vient aussi du fait qu’aujourd’hui l’idée de monter des projets d’architecture entourés de végétaux dans un paysage urbain est dans l’air du temps.

Ces personnages, qui sont-ils ?
C’est un mélange de marseillais et de parisiens de comédiens et de non comédiens.
Et le comédien, où en est-il ?
J’ai tourné un court métrage avec la réalisatrice Alice Drovart. Un long métrage qui va sortir : « Le gang des bois du temple » de Rabah Ameur Zaïmèche , que nous présenterons en mai à Berlin. Et puis, en tant que réalisateur, je termine un film sur ma mère dont j’ai recueilli les derniers instants, mon dernier rendez-vous avec elle puisqu’elle est aujourd’hui disparue. J’ai aussi un court métrage à tourner à Toulouse mais c’est un peu tôt pour en parler ».

Propos recueillis par Jacques Brachet

Six-Fours Dany CAYOL
Le Téléthon, un esprit de partage

Lorsqu’on demande à Dany Cayol depuis combien de temps elle s’occupe du Téléthon, elle dit en souriant : « Un certain temps ».
En fait c’est plus de vingt ans que ça a démarré avec un conseiller municipal, Yves Draveton, qui avait organisé une manifestation autour de la piscine.
De ce jour, Dany n’a plus quitté le bateau, plongeant avec passion dans cette association qui, à Six-Fours, a lieu d’octobre à janvier et même quelquefois un peu plus.
D’un bout de l’année à l’autre, Dany se démène, téléphone, envoie des mails, frappe aux portes, pas seulement des associations de tous bords, mais des maisons de retraite, des grandes surfaces, des collèges et des lycées, des entreprise,  des commerces, soit pour recevoir un don, soit pour les faire participer physiquement à cette grande fête de l’espoir.
Elle y met tout son cœur, toute sa passion, avec cette force tranquille qu’elle a de mener un combat essentiel.
Dans son petit bureau de la mairie, aujourd’hui c’ est l’heure du bilan et des remerciements.
« D’abord – me confie-t-elle – j’ai eu peur qu’avec le Covid, et l’inflation, ce soit difficile, d’autant que les deux seuls jours de pluie ont eu lieu le week-end national où il a fallu annuler pas mal de choses.
Et c’est avec joie que je peux annoncer le résultat : Nous avons récolté 22.330€, soit 3.946€ de plus que l’an dernier. Je remercie donc tous ceux qui se sont engagés pour aider la recherche pour les maladies rares ».

Dany Cayol et son équipe du Téléthon

Fièrement, elle nous présente le diplôme qu’elle va remettre à tous les participants avec une lettre personnalisée pour chacun ! »
Cette année encore les compétitions sportives, les animations musicales, théâtrales, cinématographiques, littéraires se sont relayées et chacun nous a offert de beaux moments ensemble.
C’est un boulot de folie qui occupe son année car entre les démarches faites pour réaliser un tel exploit et les remerciements par centaines, sans compter les manifestations auxquelles elle participe, l’année n’est pas encore terminée qu’elle planche déjà sur l’édition 2023 !
« Pour moi c’est un grand plaisir que d’organiser cet événement, d’autant qu’il rapproche les gens. Certains se réunissent pour faire quelque chose ensemble, se rencontrent, s’entraident, ça rapproche beaucoup de gens dans un esprit de partage. Et ce qui me fait aussi plaisir c’est que j’essuie très peu de refus ».
C’est un combat de tous les jours et lorsque je vois tous ces gens qui donnent de leur temps ou de l’argent, ça me rassure par le fai que le Téléthon est plus que nécessaire. Et je ne suis pas prête à abandonner ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet

Photos JB & KM


Notes de lectures

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Macha MERIL : L’homme de Naples (Ed l’Archipel – 123 pages)
On connait Macha Méril, comédienne, romancière auteure de livre toujours originaux, qu’ils parlent d’amour ou de cuisine ou encore de son pays, femme belle et lumineuse s’il en est, princesse Gagarine issue d’une grande famille russe. Née en France.
Pour être son amie, je connais son humour, sa joie de vivre et de rire mais aussi ses coups de colère, ses coups de gueule…
A plus de 80 ans, elle a toujours cette beauté irradiante et cela se voit sur les photos… Sauf sur ce dernier livre qu’elle nous propose, ni roman, ni autobiographie mais plutôt souvenir d’un épisode de sa vie amoureuse qu’elle connut avec un reporter-photographe en Italie, Luciano d’Alessandro.
Une parenthèse à la fois enchantée et désenchantée du genre « Je t’aime moi non plus ». Une passion autant amoureuse que sexuelle, fougueuse et intense qu’elle va vivre entre France et Italie, qui ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. Tous deux épris de liberté mais lorsque l’amour vous tombe dessus, ça a des conséquences. Pour elle, de s’installer en Italie où sa flamboyante carrière française dans le cinéma va devenir une tristounette carrière italienne. Pour lui, qui part sans arrêt sur des lieux de combat et qui tombe amoureux et jaloux de la belle actrice qu’il passe son temps à photographier, loin de ses reportages habituels.
En nous faisant découvrir un petit pan de sa vie, Macha nous conte les aléas d’un amour presque impossible et nous montre des photos jamais publiées mais sur lesquelles, bizarrement, l’on y découvre la nostalgie, la mélancolie auxquelles elle ne nous a pas habitués. Et qu’elle va découvrir à la mort de son photographe dans une boite étiquetée « Amore », longtemps après qu’ils se soient séparés.
Des photos en toute intimité que Macha mêle à des photos de ses reportages car il fut un grand photo-journaliste.
C’est un superbe album où l’on découvre à travers ces photos où elle est d’une beauté époustouflante, une autre Macha intime, amoureuse, malheureuse.
Une histoire d’amour pas aboutie mais qui a laissé des traces.
Patrice PLUYETTE : Film fantôme (Ed Seuil – 235 pages)
Film fantôme, fantasque, foutraque !
Oui, un film sorti de l’imagination débordante de Patrice Pluyette.
Il faut se laisser porter par la plume, la verve d’un cinéaste à qui tous les malheurs arriveront. On peut aimer ou trouver au contraire très pénible la fabrication d’un film avec un scenario tiré du roman de l’Arioste, Rolando furioso ; vous rencontrerez des acteurs à contre-emploi, des ennuis d’argent bien sûr, des décors de pacotille.
Un film fantôme oui, mieux vaut en rire et passer un bon moment de lecture, tout comme on est censé passer un bon moment récréatif au cinéma.
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Yves HARTE : La main sur le cœur (Ed Les Passe-murailles – 156 pages)
Yves Arté a été journaliste et grand reporter à Sud-Ouest. Il a reçu le prix Albert Londres en 1990. Passionné par l’Espagne, il a écrit deux livres sur ce pays.
Dans ce roman, il se révèle intimement, à travers l’art et son amitié avec Pierre Veilletet, écrivain et journaliste à Sud-Ouest comme lui.
« La main sur le cœur », c’est l’attitude du personnage peint par Le Greco vers 1580 dans un tableau intitulé « El caballero de la mano en el pecho » c’est à dire le chevalier à la main sur la poitrine.
Mais qui est ce personnage déclaré dans les expositions tout d’abord en 1980 comme Juan da Silva, marquis de Montemayor, notaire du royaume d’Espagne nommé par Philippe II, puis en 2014 comme Juan da Silva, comte de Portalegre, espion de Philippe II, blessé lors d’une bataille au Maroc ?
Commence alors l’enquête de l’auteur auprès de spécialistes du peintre au cours de laquelle il se remémore les voyages faits en Espagne avec son ami Veilletet.
Porté par une belle écriture, et  dans une ambiance un peu mélancolique, le lecteur plonge dans l’Espagne du siècle d’or mais aussi dans une réflexion sur l’amitié et les besoins de reconnaissance des hommes. Un témoignage original.
Nathalie Rheims :  Au long des jours (Ed Léo Scheer –  172 pages)
L’auteur, en retrouvant  un ancien polaroïd dans un tiroir en fait un roman.
Ce n’est pas une autobiographie. Elle a 18ans et lui 55.  On ne nous dit son nom à aucun moment mais on le voit en photo  sur la couverture du livre et le public le reconnaît, car  à cette époque là, il est très connu, même célèbre. Il s’agit du chanteur Mouloudji.
Elle, comme lui, appartiennent au monde du spectacle.
C’est un roman assez étrange, la fin l’est aussi, il laisse une impression de vide et d’inutilité dans un roman inachevé.

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Sylviane CANNIO :   Le jour où je me suis enfin aimée    (Ed Sylviane Cannio –  281 pages,
dont 25  photos en noir et blanc de sa famille et de ses voyages).
C’est un livre qui nous raconte des histoires vécues qui nous guident  pour avoir et développer la confiance en soi et aimer la personne qu’on est.
Ce livre est fait pour aider les personnes, malades ou non, à trouver leur épanouissement professionnel et personnel  par le coaching.
L’auteur offre des solutions pour s’affranchir du regard des autres, en particulier sur le corps et retrouver une liberté intérieure.
Livre agréable, compréhensible, outil de réflexion  appréciable et sûrement très apprécié.
On aimerait peut être  voir le « coaching  » e développer davantage et être  plus utilisé en France.
Marie LEBEY : La valeur des rêves (Ed Léo Scheer – 170 pages)
Marie Lebey, auteur de ce délicieux roman s’amuse à rêver et à faire rêver son lecteur.
En effet il aura fallu une panne d’essence et la découverte d’un gigantesque mobile de Calder sur lequel sèchent les maillots de bains de jeunes vacanciers en colonie de vacances, pour déclencher cette très amusante et intéressante recherche d’une œuvre à authentifier. C’est un jeu de piste auquel se livre une jeune femme bien décidée à toucher son confortable pourcentage sur la vente de l’œuvre, et le commissaire-priseur très parisien qu,i lui aussi, tient à sa commission mais surtout au fantastique coup d’éclat qui marquera sa carrière.
C’est une occasion merveilleuse pour l’auteur Marie Lebey de nous faire redécouvrir cet étonnant personnage qu’était Alexander Calder. Un américain installé en France, heureux au milieu de ses mobiles de plus en plus importants en volume et en poids puisque faits en métal. Un américain tranquille qu’une petite fille séduit (mais c’est là du roman) et qui en un tournemain lui offre un petit tortillon porte-clefs fabriqué en deux secondes, le Moustipic, et qui resurgira plusieurs dizaines d’années plus tard à sa plus grande surprise.
Il faut lire le rêve de Marie Lebey, se laisser porter par l’enchantement de l’imaginaire et retourner bien vite visiter et regarder les œuvres étonnantes de ce très grand artiste, mathématicien, ingénieur de très haut niveau que fut Alexander Calder.

 

 

 

 

Le Pradet – Coup de théâtre
dans la mine de Cap Garonne !

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Expérience inédite dans le Var : la troupe de la pièce de théâtre de « Job ou l’Errance du Juste » de Serge Sarkissian investit la Mine de Cap Garonne du 23 et 24 septembre au soir !
On connait la Mine de Cap Garonne, un des plus beaux sites minéralogiques au monde, pour son musée et ses expositions temporaires et depuis quelques années pour ses Rendez Vous Culturels.
Pour clôturer sa programmation de l’année, la Mine de Cap Garonne crée l’événement en
proposant au cœur de la mine, l’adaptation de l’épopée du héros biblique Job . Un spectacle qui
promet d’être fascinant tant par sa pièce de théâtre que par l’endroit insolite où il est joué.
Durant deux soirées, le vendredi 24 et le samedi 25 septembre, la Mine de Cap Garonne propose de découvrir à 40m sous terre une pièce de théâtre qui est l’adaptation biblique du livre de Job, pouvant être considéré comme le poème le plus universel et énigmatique de l’Ancien Testament.

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Un rendez-vous culturel inédit est donné au public curieux de découvrir une œuvre théâtrale
dans un lieu qui fait corps avec la pièce… Aménagement scénographique, loges, distribution de plaids pour les plus frileux étant donné qu’il fait une température de 15 degrés au cœur de la mine, l’équipe de la Mine de Cap Garonne à tout pensé pour faire vivre une expérience hors du commun et immersive dans les entrailles de la terre.
Un texte biblique adapté en spectacle
La souffrance assimilée à quelques fautes morales peut-elle produire le dégoût de soi-même et
parfois même conduire jusqu’à la tentation du suicide ? Tel est l’enjeu et la question de « Job ou
l’Errance du Juste ». Cette pièce de théâtre est une adaptation du recueil biblique du livre de Job qui exprime jusqu’à l’extrême cet immense pourquoi qui habite l’humanité face à son destin final et au silence supposé de Dieu .. Le héros Job symbolise l’humanité de tous les temps. Il n’essaie pas de résoudre le problème permanent du mal, ni d’apporter une explication à l’énigme de la souffrance injuste. Job fait face tour à tour à la colère de sa femme, puis à l’incompréhension de ses amis et finit par affronter la mort. Mais il ne se résigne pas à abdiquer. Fragile et désemparé, il continue à faire face à l’adversité.
Un casting d’exception avec un hommage à Michael Londsdale (voix off)
Ce sont des acteurs de renommés aux talents reconnus qui font revivre ces textes! Au casting :
Catherine Salviat (la narratrice,) Bernard Lanneau (Job) et Philippe Etesse (les amis de Job)
Michael Lonsdale, comédien atypique à la carrière éclectique et décédé en 2020, est la voix de Dieu dans le spectacle. Une belle façon de continuer à rendre hommage à ce comédien magistral.

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Le violoncelliste, François Olivier de Sardan, accompagne les comédiens durant le spectacle. Au
programme, un voyage musical tout en vibration au cœur de la roche.
Réservation des billets : Musée de la Mine de Cap Garonne sur place ou au 04 94 08 32 46 ou
sur le site Musée de la mine de Cap Garonne (mine-capgaronne.fr) et auprès de l’office du tourisme
du Pradet

Alain CHAMFORT, « rockmantic » musicien !

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50 ans…
Non, ce n’est pas son âge ni le mien puisqu’il et de 1949 et moi de 1946.
Mais ça fait 50 ans qu’on se côtoie et ça a commencé avec Claude François et les disques Flèche en 72.
Il était en tournée avec lui et moi je suivais la tournée en tant que journaliste. Et je travaillais avec Claude sur les chanteurs qu’il produisait. Dont Alain.
Durant toutes ces années, nous nous sommes souvent croisés et rencontrés, reprenant à chaque fois notre conversation où elle s’était arrêtée.
De Clo-Clo à Gainsbourg en passant par Véronique Sanson, Lio, Jacques Duvall, Boris Bergman, Dick Rivers, Jacques Dutronc, Michel Pelay, Etienne Roda-Gil, et bien d’autres, Alain a tracé une carrière originale avec des hauts et des bas, comme beaucoup d’artistes mais toujours là avec de belles mélodies aussi différentes que celles enregistrées chez Flèche (Dans les ruisseaux, signe de vie, signe d’amour, l’amour en France) ou que les chansons écrites avec Gainsbourg (Bambou, Manureva)
Plus musicien que chanteur au départ, il fut dans les chœurs de Séverine pour l’Eurovision, Séverine avec qui il chanta sur scène.
Après le Liberté à Toulon où il est venu chanter en piano-voix, le voici qui reviendra le jeudi 21 juillet à Sanary, sous les étoiles, toujours en piano-voix.
Retrouvailles avec Alain.

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« Comment sera composé ton récital, Alain ?
Je suis en train d’y mettre les dernières touches. Ce sera un mélange de mes anciennes et de mes nouvelles chansons, afin que le public toutes générations puisse y prendre plaisir. Des chansons connues, d’autres moins connues mais je pense que tout le monde s’y retrouvera.
Ton dernier album est tout différent puisque fait avec un orchestre symphonique !
Oui, ça s’est passé durant le Covid. La directrice de l’Opéra de Montpellier m’a proposé de faire un concert avec son orchestre symphonique. Ça a été un long travail de préparation, un travail excitant. Et le concert a été déprogrammé car il devait se jouer le premier jour du second confinement !
Il s’est donc quand même fait sans public. Il y a eu une captation dont on a sorti un DVD puis un double album « live » intitulé « Symphonique Dandy ». Ce concert devait être suivi d’une tournée, tout a été annulé mais nous sommes en train de la remonter pour 2023.
Comment ça va se passer ?
Je jouerai avec à chaque fois l’orchestre symphonique des villes où je passerai, avec un chef d’orchestre qui sera le même sur chaque date. Il n’y aura pas de section rythmique mais des arrangements classiques qui seront en cohérence avec les mélodies.

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Tu es compositeur et un magnifique mélodiste, tu as travaillé avec beaucoup d’auteurs de talent et, à part pour Claude, tu as écrit pour nombres de femmes : Lio, Jane Birkin, Viktor Lazlo, Dani, Vanessa Paradis, Line Renaud… Pourquoi pas les hommes ?
Parce que personne d’autre ne m’a demandé de chansons ! Tu sais, je ne vais pas proposer mes chansons, ce sont les chanteuses qui viennent m’en demander. Je compose à la demande. Alors si on ne vient pas vers moi, je ne compose pas ! J’ai travaillé avec le groupe Toxic Advanger qui est un groupe électro. Mais pour l’instant je n’ai pas de demandes !
Surprise : tu as enregistré « La décadanse » de Gainsbourg. Inattendu, non ?
(Il rit) oui, nous avons fait ça au départ pour la télé avec Héléna Nogueira. Puis l’idée m’est venue de l’enregistrer. A ce moment-là Héléna n’était pas libre et je l’ai fait avec une jeune chanteuse Mylène Champenoy.
Tu l’as fait de façon originale, d’abord très suggestive et tu as inversé les rôles : ce que chante Gainsbourg c’est Mylene qui le chante et vice-versa !
Oui, j’ai trouvé ça à la fois drôle et intéressant puisqu’aujourd’hui, avec l’évolution de la femme, elle prend de plus en plus le pouvoir il y a plus d’équité et j’ai voulu participer à cet équilibre.
Tu es apparu dans « The voice » en tant que coach avec Jenifer… C’était nouveau pour toi !
Remettons les choses en place : c’est Jenifer qui était le coach et la production a voulu pimenter l’émission en faisant assister les coaches par des invités. J’ai fait partie de ceux-là. Mais ce n’était pas pour coacher. C’était juste une présence, une idée de la prod, qui a été sans lendemain.
Tout petit, tu as été attiré par la musique…
Oui, j’ai appris le piano dès 4 ans et je devais à 12 ans entrer au Conservatoire. Mais alors, j’ai été attiré par d’autres musiques. Nous étions en 62/63, plein de groupes naissaient tout comme d’autres musiques venues d’Amérique. J’ai été attiré par ce milieu où je me sentais plus à l’aise que dans le milieu plus guindé de la musique classique. C’était une autre forme de musique qui m’a beaucoup excité.

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Et pourtant tu reviens aujourd’hui à la musique symphonique !
Oui, j’ai évolué, tout a évolué et comme je compose des musiques plutôt « classiques » beaucoup se prêtent à cet habillage. Grâce à des harmonies plus riches, elles prennent une autre forme et sont mises en valeur.
Pour en revenir à Claude François, c’est lui qui t’a fait chanter…
Pas vraiment. J’avais fait des essais en 68 grâce à Dick Rivers qui avait produit deux ou trois 45 tours de moi dont on n’a jamais entendu parler. Du coup j’ai renoncé et décidé d’écrire pour les autres. C’est la parolière Vline Buggy qui m’a fait rencontrer Claude et Claude entendant ma voix, a décidé de me produire en tant que chanteur. Et l’ai intégré la maison.
En fait, tu n’as pas beaucoup écrit opur Claude.
Non, j’ai dû lui faire deux ou trois chansons dont une qui a une histoire.
Paul Anka, qui avait fait la version américaine de « Comme d’habitude », (« My way »), passe un jour par Paris et vient faire un tour chez Flèche pour trouver des chansons. Il tombe sur une de mes musiques qui lui plait et en fait « Do I love you ». Claude est content mais aussi vexé car il avait refusé la mélodie… qu’il s’est empressé de faire sous le titre « Plus rien qu’une adresse en commun » !
Ça c’est du Claude pur jus ! Que te reste-t-il ce ces années Flèche ?
Des souvenirs très mêlés. C’est un moment de ma vie très hystérique ! Nous enchaînions les galas et les trajets de 500 bornes, il y avait toujours un musicien à remplacer, un costume à changer, enregistrer un disque tous les six mois, nous vivions dans un tourbillon de folie mais c’était malgré tout une époque chouette, excitante. Tu le sais, avec Claude ce n’était pas toujours facile, il pouvait être très désagréable, très jaloux. Mais j’étais à bonne école au niveau exigence.

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C’était plus calme avec Gainsbourg ?
C’était, disons, une autre façon de vivre. Ce qui a été formidable avec lui c’est d’enregistrer en Amérique avec les plus grands musiciens. C’était plein d’énergie, plus affirmé, ça me sortait de la musique de variétés pure et je trouvais des musiciens qui rejoignaient vraiment la musique que je voulais faire. C’était d’une efficacité redoutable. Très rock’n’roll !
D’ailleurs, le premier album que nous avons fait s’intitulait « Rock’rose ». Il n’a hélas pas marché et après ça, Serge s’est fait tirer l’oreille pour retravaille avec moi. Il s’est contenté de m’écrire des textes… Et c’est alors qu’est arrivé le succès de « Manureva ». Du coup on a retravaillé ensemble.
Aujourd’hui, où en es-tu de tes projets ?
On reprend pied après le Covid… enfin, on l’espère. Il y aura donc cette tournée symphonique et là, je suis en train d’enregistrer un nouveau disque avec Jacques Duvall, avec qui je travaille depuis 25 ans et Pierre-Dominique Burgaud.
Avec qui tu avais fait « La vie Saint-Laurent ?
Oui, c’était son idée. C’est un ami qui a un parcours original : il était directeur artistique dans la pub jusqu’au jour où il a tout laissé tomber pour écrire des chansons. Ca a entre autre donné la comédie musicale « Soldat Rose » !
Un jour il me montre quelques textes que lui ont inspirée la vie de St Laurent. Au départ, ce n’était pas un projet forcément évident et « rentable ». Mais en deux ou trois chansons qu’il m’a faites lire, j’ai trouvé qu’il avait réussi à raconter sa vie de manière très poétique avec une possibilité de mettre ces textes en chansons.
Connaissais-tu Yves St Laurent ?

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Pas du tout, je ne l’ai jamais rencontré, je savais bien sûr qui il était mais ça ne me passionnait pas plus que ça. J’ai donc lu des biographies et je me suis rendu compte de ce vrai destin exceptionnel. C’était un personnage emblématique du dernier siècle, de l’après-guerre, qui avait vécu à la même époque que moi, en parallèle, dans des sphères différentes et qu’on aurait pu se croiser. Mais ça ne s’est pas fait.
Je me suis alors rendu compte que son histoire était presque du domaine du roman, son enfance, sa trajectoire, son destin tragique malgré les apparences… Un vrai personnage de roman. Nous l’avons alors traité de la manière qui nous semblait la plus proche de l’idée qu’on s’en faisait ».

Revoilà donc Alain dans « le circuit après covid » comme beaucoup d’artistes, en espérant que « ce mal qui répand la terreur » ne viendra pas, une fois de plus, tout chambouler.
Et que nous nous retrouverons à Sanary pour fêter nos 50 ans d’amitié !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

 




Jacques GAMBLIN, François UZAN, Pablo PAULY
sourient pour la photo

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Dans la famille Hamelin il y a Thierry, le père (Jacques Gamblin) nostalgique de la vie d’avant, le nez dans ses photos, devenues son obsession, qu’il a décidé de scanner, oubliant quelque peu sa famille. Puis il y a Karine, la fille (Agnès Hurstel) embrigadée entre sa nouvelle vie d’avocate qu’elle assume mal et son compagnon, Christophe (Ludovik) avec qui elle s’ennuie et qui, lui, essaie de s’immiscer dans cette famille où il est mal perçu. Il y a encore Antoine (Pablo Pauly), éternel adolescent, paresseux, dolettante qui a mille projets qui n’aboutissent jamais. Enfin Claire (Pascale Arbillot) qui vit à côté de deux enfants particuliers et un mari qui est enfermé dans son passé.
Du coup, elle décide de divorcer, ce qui est un coup de tonnerre dans la vie de Thierry qui décide alors de revivre leur plus belles vacances en Grèce en 98 et de refaire le voyage à l’identique en reprenant toutes les photos des lieux où ils sont passés.
Mais voilà, on ne peut jamais revivre la même chose à 25 ans d’intervalle, d’autant que chacun va le suivre contre son gré, pour des raisons diverses.
Et bien sûr tout va foirer dans ces lieux idylliques mais ce sera peut-être un mal pour un bien, chacun se remettant en question.
Ce pourrait être un drame, c’est une comédie écrite et réalisée par François Uzan (scénariste de « Stars 80 », « Le mac ») qui signe là son premier film. Une comédie enlevée, truffée de gag, de répliques accrocheuses, avec des personnages hauts en couleur qui nous font partager leur vie de famille où chacun d’entre nous peut se retrouver. En effet, qui n’a pas connu ces voyages en famille avec toutes leurs péripéties, leurs joies et leurs problèmes ?
C’est à Toulon sous un ciel couvert et un vent glacé, que nous rencontrons le réalisateur, encadré du père et du fils de cette comédie ensoleillée intitulée : « On sourit pour la photo »

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Jacques Gamblin, Pascale Abillot, Agnès Hurstel, Pablo Pauly

François Uzan, qui vous a donné l’idée de cette comédie ?
J’ai toujours été nostalgique de mes souvenirs d’ado en vacances avec mes parents. Souvenirs que j’aime raconter, entre autre à un de mes amis, qui est aussi producteur du film, Anthony Lancret et qui un jour, fatigué de toujours les entendre, m’a dit : « Plutôt que de les rabâcher, pourquoi n’en ferais-tu pas un scénario ? ».
Je m’y suis donc mis, racontant anecdotes et péripéties et en y ajoutant ce rapport photos/souvenirs, ce qui donne un côté nostalgique mais une nostalgie souriante. C’aurait pu être un film triste ou mélancolique mais j’ai préféré «pleurer ces jolies choses » avec optimisme. Jacques a un côté touchant avec ce rapport particulier qu’il a  aux souvenirs, à ce côté obsessionnel avec les photos mais il aime sa famille et va tout faire maladroitement pour la ressouder. Surcout, je voulais qu’on l’aime à travers ces conflits d’énergie, aux côtés d’une femme qui veut sortir de la routine qui l’étouffe et qui n’est plus en phase avec son mari.
Jacques Gamblin, le scénario vous a-t-il tout de suite accroché ?
Oui car c’est très bien écrit, les répliques font mouche, ça tape, ça sonne, c’est plein de sentiments et j’ai bien aimé jouer ce personnage un peu mou, un peu pathétique, qui veut se battre pour le meilleur et surtout reconquérir sa femme en croyant qu’en revenant en arrière tout va s’arranger… Surtout avec toujours cette même obsession de la photo. En fait, il se bat pour l’amour et a envie de déplacer des montagnes pour que tout redevienne comme avant.
Et puis, tourner dans ces lieux idyllique, même si c’était du travail c’était aussi un peu les vacances !

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Jacques Gamblin avec Pascale Arbillot et Ludovik

Et vous, Pablo Pauly ?
J’ai aimé cet espèce d’enfant éternel malgré ses trente ans. C’est un grand bébé qui doit s’émanciper et je le trouve touchant dans sa maladresse, dans ses projets fous qui n’aboutissent pas, qui compte beaucoup sur papa pour s’en sortir. Je suis un peu le mouton noir de la famille. Je l’ai joué au premier degré. J’ai été content de rencontrer François Uzan et surtout de retrouver jacques avec qui j’avais tourné « De toutes nos forces » de Niels Tavernier.
François, avez-vous écrit en pensant à ces comédiens ?
Non, je n’aime pas agir ainsi car ce peut être frustrant si l’on écrit pour quelqu’un qui après, pour diverses raisons, ne jouera pas le rôle. J’ai donc écrit sans pense à personne et une fois écrit je l’ai proposé en sachant qu’après ça j’adapterais des situations à la personnalité, le caractère des comédiens qui joueront le rôle. J’ai donc, une fois que je savais qui allait jouer, réécrit des scènes, j’en ai rajouté, j’ai vraiment adapté le scénario à mes comédiens.
Et ce qui est drôle c’est que je me retrouve dans tous mes personnages, pour des raisons diverses, entre la nostalgie de l’un, l’immaturité de l’autre, les problèmes pour savoir ce que je voudrais faire, mes interrogations, mes hésitations, mes envies… Il y a un peu de moi dans tous et c’est pour ça que je les aime.
C’est votre premier long métrage. Comment l’avez-vous appréhendé ?
Avec un peu de stress car il y a eu quelques problèmes au départ mais une fois que j’ai été sur le tournage tout s’est envolé, d’autant que j’étais avec des comédiens à l’écoute, qui m’ont aidé, soutenu. C’était une vraie famille.
Et vous Jacques ?
Moi, dans la mesure où je donne mon accord pour un tournage, je fais confiance au réalisateur. Il y a eu une entente qui s’est tout de suite installée. Ce qui me permettait quelquefois de proposer  quelque chose sans pour cela jamais imposer quoi que ce soit. Chacun son rôle et j’ai toujours fait ce que François proposait. D’autant qu’il est d’une grande gentillesse, très près de ses acteurs.

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Et vous Pablo ?
Déjà, passer huit semaines dans des lieux pareils, il n’y avait pas de quoi stresser !
J’ai tout de suite été en osmose avec François, je retrouvais Jacques et l’on a très vite formé la famille qu’attendait François, d’autant que nous étions un peu la famille qu’il avait vécue avec la sienne. Beaucoup de souvenirs lui revenaient et c’était quelquefois émouvant.
Alors, les projets de chacun ?
François : Je vais retourner la suite de « Lupin » avec Omar Sy et je prépare un film que j’ai écrit avec Jean-Pascal Zadi intitulé « En place » une série pour Netflix avec Judor et Benoît Poelvoorde
Pablo : Je viens de tourner « Trois nuits par semaines » de Florent  Gouelou
Jacques : Je suis en ce moment au théâtre avec »Harvey » de Marie Chase, je prépare un spectacle avec une chorégraphe, Raphaëlle Delaunay qui s’intitule « Hop », à la fin de l’année sortira « Le tigre et le président » de Jean-Marc Peyrefitte, avec André Dussolier, face à face Deschanel-Clémenceau et j’ai un autre film en projet ».

En attendant, notez la date du 18 mai, jour où sortira « On sourit pour la photo » qui vous apportera un vent de fraîcheur et de soleil.

Jacques Brachet
Photocreations.fr




Six-Fours… Un tsunami classique !

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Gautier Capuçon et Fabiola Casagrande

C’est la ville de Six-Fours qui a frappé les trois coups pour nous présenter le festival du printemps et de l’été 2022. Une « Vague classique »  qui va se déverser sur trois lieux emblématiques : La Maison du Cygne qui, sous le titre « Nuits du Cygne », recevra un festival de musique instrumentale avec des pointures internationales. La Collégiale où, comme à l’accoutumée, Jean-Christophe Spinosi prendra, avec l’Ensemble Mattheus, ses quartiers d’été plutôt que d’habitude et qui, lui aussi, nous amènera d’immenses artistes.  Enfin, nouveauté, la Maison du Patrimoine qui, sous le titre des « Concerts de la lagune », recevra en son jardin revu et repensé, des jeunes talents en devenir, dont des musiciens régionaux.
Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles, m’accueille avec un large sourire, heureuse et excitée de nous présenter ce programme éblouissant qu’elle a concocté avec le Maire et avec son équipe.

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Gautier et Renaud Capuçon

« Nous montons vraiment en puissance en accueillant des artistes qu’au départ nous n’aurions jamais espéré recevoir. Il est vrai qu’au fil du temps, artistes et producteurs qui y sont venus, ont été heureux de la qualité du lieu et de la réception qu’ils y ont trouvée, à tel point que certains veulent revenir. Et nous devons remercier Jean-Christophe Spinosi qui nous a ouvert son carnet d’adresse pour inviter d’énormes artistes. C’est ainsi qu’il recevra à la Collégiale, le 24 juin, le contre-ténor international, Philippe Jaroussky, qui a l’habitude de jouer dans d’immenses salles devant des milliers de spectateurs. L’avoir à la Collégiale est une chance inespérée. Le 20 juillet, c’est son professeur, Andreas Scholl qui présentera son récital, accompagné de l’orchestre de Jean-Christophe.
Nous aurons également la chance de recevoir à nouveau Gautier et Renaud Capuçon.
Renaud, accompagné du pianiste Guillaume Bellom, le 6 juin au Cygne et Gautier accompagné de deux pianistes, Franck Braley et Kim Bernard, le 10 juin.
Gautier que nous retrouverons le 24 juillet au Parc de la Méditerranée. En effet, chaque année, il organise une tournée des villes et communes pour « Un été en France » et il a désiré terminer sa tournée chez nous. Ce sera un concert gratuit.
Nous avons également la chance de recevoir au Cygne trois grands pianistes : Jean-Paul Gasparian le 1er juin, David Fray le 3 juin, David Kadouch le 5 juin. Ce sont des artistes qui fréquentent d’immenses salles, des festivals internationaux, comme le Métropolitan ou la Scala de Milan.
Pour une autre grande et belle surprise, Jean-Christophe Spinosi recevra, le 17 juillet en la Collégiale, la grande comédienne Brigitte Fossey qui sera la récitante des « 7 dernières paroles du Christ en Croix » de Joseph Haydn ».

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Jean-Christophe Spinosi et Brigitte Fossey

Comme on le voit, les mélomanes vont être heureux et comblés par ce festival qui démarrera le 17 mai au Cygne avec le duo violon-piano : Nemanja Radulovic et Laure Favre-Kahn.
Quelques mois plus tard,  du 3 au 18 septembre, c’est dans le jardin réaménagé et baptisé « la Lagune », que nous pourrons découvrir de jeunes et beaux talents dont le clarinettiste de l’Opéra de Toulon Frank Russo et la soprano sanaryenne Clémence Tilquin. Ces concerts seront gratuits.
Un autre concert gratuit vous sera proposé le 4 juin à la Maison du Cygne : la Moreau Family, respectivement violoniste, pianiste et violoncelliste.
Enfin, toujours à la Maison du Cygne, une belle exposition vous sera proposée en collaboration avec le Festival de Ramatuelle que préside Jacqueline Franjou, qui recevra de beaux « Portraits de cinéma » signés Carole Ballaïche. Ce sera du 16 juillet au 18 septembre.

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David Kadouch et Philippe Jaroussky

Que demander de plus en cette saison où l’on baisse les masques… du moins nous l’espérons, dans des lieux magiques où nos artistes seront reçus et où le public ne pourra qu’être sous le charme des deux.
A noter que tous les spectacles, même gratuits, sont sous réservation. Il suffit d’appeler le 04 94 34 93 18. Les spectateurs de tous les concerts se déroulant à la Collégiales seront amenés par navette.
Pour plus de renseignements : www.sixfoursvaguesclassique.fr

Jacques Brachet


NOTES de LECTURES

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Karine TUIL : La décision (Ed Gallimard – 499 pages)
Sujet très brulant que celui choisi par Karine Tuil : Alma, son héroïne, juge antiterroriste, doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint un état islamiste en Syrie.
Mais à ce sujet brûlant s’ajoute le fait qu’elle-même, la cinquantaine atteinte, cette battante est à un tournant de sa vie. Elle va devoir gérer sa crise existentielle, une union qui bat de l’aile auprès d’un mari écrivain en perte de vitesse et un amant qui est l’avocat du prévenu. Drame total qui pourrait être burlesque mais qui est maitrisé avec panache et  bonheur.
On la suit dans sa tête, dans son comportement dans l’action, dans ses dilemmes, ses prises de décisions.
Un magnifique roman, incisif, précis, documenté, tragique, mêlant intime et actualité, avec des faiblesses parfois mais dont on en sort secoué.

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Jeanne BENAMEUR : La patience des traces (Ed Actes Sud – 200 pages)
Simon, médecin psychiatre et psychanalyste a préparé sa retraite, il est fatigué et ce matin il a cassé un bol bleu offert par son ami d’enfance Matthieu. Qu’est-ce qu’un bol et pourtant Simon revoit toute sa jeunesse avec Matthieu et Louise, une jeunesse heureuse aujourd’hui disparue qui lui explose à la figure en même temps que le bol fracassé. Il lui faut partir, laisser derrière lui ses quelques derniers patients et les milliers d’heures passées à écouter et essayer d’aider des hommes et des femmes à effacer les traces de leurs angoisses ou de leur mal-être.
Il partira très loin au Japon sur une petite île peu touristique et sera reçu par Monsieur et Madame Ito à la rencontre d’un monde où les sourires remplacent les paroles. La méditation, la marche, le sommeil, la découverte du travail de Monsieur Ito céramiste qui répare avec de l’or des poteries brisées et leur donne une nouvelle vie encore plus brillante, la passion de Madame Ito pour les tissus, une collectionneuse de beautés, tout ce monde insolite marque une trace continue dans ce qui va être la nouvelle vie de Simon. Car jusqu’à aujourd’hui Simon a tenté de réparer des vies, Monsieur Ito redonne vie et brillance à ses céramiques en les élevant au niveau d’œuvres d’art, Madame Ito sort de l’oubli le travail traditionnel  des tisseurs et des teinturiers qui n’atteignent une approche de la perfection qu’avec une patience infinie.
Jeanne Benameur rappelle avec douceur que tout procède par étapes, le temps est le joyau nécessaire pour atteindre tout accomplissement. Ce temps, cette patience, l’auteure l’incarne dans ce psychanalyste qui a consacré sa vie à aider ses patients et désormais s’attache à retrouver avec patience les traces de sa propre vie.
Une nouvelle fois Jeanne Benameur offre au lecteur un magnifique roman.
Philippe BESSON : Paris-Briançon (Ed.Julliard – 208 pages)
La SNCF ayant réhabilité les trains de nuit l’auteur nous invite à bord de ce Paris-Briançon dans lequel vont prendre place des personnages qu’il va nous présenter,  les plaçant à bord avec calme et sérénité : Un médecin, une mère de famille et son enfant, un sportif, un représentant de commerce, un couple de retraités, une bande de jeunes. Mais il nous annonce que tous n’arriveront pas à destination.
Le mystère s’installe : Crime ? Attentat ? Chacun  prend ses marques, partage sa vie avec ses covoyageurs, découvre les facettes cachées de leur vie. Ça ronronne, Ça vit.
Et soudain le clash ! (que l’auteur nous demande de ne pas dévoiler)
Belle étude de personnages, de l’ambiance d’un wagon filant vers un futur incertain, des sentiments qui pointent leur nez, parfois dévoilés par l’aventure et la fragilité du destin. Émouvant et tranquille à la fois, comme souvent avec cet auteur.

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Sorj CHALANDON : Enfant de salaud (Ed. Grasset – 329 pages)
Une fois de plus Sorj Chalandon évoque pour nous le personnage de son père que l’on avait déjà pressenti dans « La légende de mon père » ou dans « Le troisième mur ».
Ce fut le problème de sa vie.
Le jour où son grand-père lui a révélé qu’il était un enfant de salaud, il n’a eu de cesse de comprendre où était la faille. Comment comprendre ce qui n’allait pas dans sa filiation sans jamais lui poser la question mais en essayant de comprendre au travers des récits décousus, des  mensonges fantasques qu’il lui faisait ?
Il aurait eu mille vies : résistant, SS de pacotille, patriote d’occasion jusqu’au jour où ce fils tourneboulé mais admiratif découvre la vérité : un extrait de casier judiciaire mentionnant son incarcération à Lille en 1945 pour indignité nationale.
A partir de là, l’auteur n’aura de cesse de faire avouer la vérité à son père avec qui il suit le procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987. Pendant sept semaines le narrateur attend que le père s’effondre, qu’il avoue ses mensonges. En vain…
Roman sincère et poignant devant un fils qui aurait pu aimer son père qui a failli. Ce n’est pas tant son comportement pendant dans la guerre qu’il lui reproche mais le mensonge envers un fils qui ne peut se construire à travers lui et qui ne peut lui pardonner. .
Une écriture sobre et incisive; un roman qui se dévore. Du bon Sorj chalandon
Eve de CASTRO : L’autre Molière (Ed L’Iconoclaste – 347 pages)
17 février 1673, Molière vient de mourir à son domicile après un malaise pendant la représentation du Malade Imaginaire. Les diverses personnes ayant entouré le célèbre comédien pendant sa vie vont nous parler à tour de rôle dans de brefs chapitres.
Armande Béjart, son épouse, Pierre Corneille, Madeleine Béjart, Marie Corneille, Michel Baron, comédien de la troupe et Molière lui-même. L’auteur va par leurs bouches prétendre que Corneille aurait aidé Molière dans l’écriture de son abondante œuvre théâtrale ?
Quel que soit le bien fondé d’une telle thèse, on se laisse prendre au jeu en lisant les prétentions de chacun qui permettent le rappel de beaucoup de points de leurs biographies mais aussi le récit de points invérifiables. Une forme originale, une plongée dans le monde du XVIIème siècle et l’envie de relire ce grand auteur qu’a été Molière.

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Maryline DESBIOLLES : Charbons ardents (Ed du Seuil -136 pages)
Cet ouvrage est l’occasion pour Maryline Desbiolles de se pencher sur la Marche pour l’Égalité et contre le racisme dite « Marche des Beurs » qui a eu lieu de Marseille à Paris du 15 octobre au 3 décembre 1983. La pandémie l’a empêché de faire le grand ouvrage qu’elle souhaitait, l’obligeant à se contenter d’entretiens téléphoniques auprès des participants et témoins de l’époque.
C’est donc une courte histoire à plusieurs voix qui brosse ce mouvement non violent lancé par un prêtre catholique et un pasteur s’inspirant de Gandhi, pour protester contre les violences policières subies par la jeune population issue de l’immigration des Minguettes, dans la Zup de Vénissieux dans le Rhône. Après avoir été reçu par François Mitterrand à Paris, les manifestants ne pousseront pas plus loin leur mouvement qui sera récupéré quelques temps plus tard par SOS Racisme.
Pour l’auteur, on ne nait pas libre et il faut combattre pour le devenir.
David  FOENKINOS : Numéro deux (Ed Gallimard – 235 pages)
Pour Martin Hill, être en compétition pour le rôle principal de Harry Potter relève du rêve le plus fou et pourtant l’alignement des planètes semble lui être favorable jusqu’à ce que la décision finale soit prise, ce sera un autre garçon qui commencera une série incroyablement longue jusqu’à huit films !
Comment vivre cet immense espoir déçu à la parution de chaque nouveau livre de J.K.Rowling, une marchandisation qui touche la planète entière et le rappel douloureux d’une ressemblance frappante avec le nouveau héros Daniel Radcliffe.
Le jeune Martin Hill se replie sur lui-même aidé par des parents aimant mais séparés, la mère en France, le père en Angleterre.
David Foenkinos aborde le rôle très souvent mal vécu du numéro deux, ou du numéro quatre aux jeux olympiques, jamais nommé et pourtant un athlète qui devra attendre quatre longues années pour retenter l’exploit.
La vie de martin Hill (colline en anglais, noter l’humour grinçant de l’auteur) sera une série de renoncements et d’effacement jusqu’à une rencontre magique, à vous de la découvrir en lisant ce très agréable et attachant roman de David Foenkinos.

 





France 2 – Samedi 5 mars à 21.10
En marche pour l’Eurovision

Animé par Laurence Boccolini et Stéphane Bern

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Après le succès de l’édition 2021, « Eurovision France, c’est vous qui décidez ! » est de retour !
Lors de cette soirée exceptionnelle, vous pourrez choisir qui succèdera à Barbara Pravi et portera les couleurs de la France au concours Eurovision de la chanson 2022 à Turin le 14 mai prochain.

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Ce programme événement, animé en direct par Laurence Boccolini et Stéphane Bern sur
France 2, vous présentera les artistes et les 12 titres en compétition dans une sélection musicale très éclectique. Les téléspectateurs et le jury composé de 10 personnalités, présidé par Jenifer auront un rôle essentiel dans la sélection.

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Qui représentera la France à l’Eurovision 2022 ? C’est vous qui décidez !

 



Toulon… Jean-Marc BARR à l’eau !

JEAN-MARC BARR

Ce 11 septembre a été le jour des retrouvailles.
D’abord, l’après-midi, c’est à l’anse Pipady, située derrière la Tour Royale au Mourillon, que l’ami Jean-Marc Barr nous avait conviés. Il y proposait sa journée musique subaquatique dont il nous avait parlé quelques jours auparavant au Liberté (Voir article) et on le retrouvait sous une chaleur caniculaire, nous habillés, lui à poil, avec son ami le musicien et compositeur Michel Rodolfi.
Une plage noire de monde où Jean-Marc se balade, heureux comme… un poisson dans l’eau,  souriant et parlant en toute simplicité avec les gens venus lui faire une photo ou un selfie et lui s’y prêtant avec son habituelle gentillesse.
Etant donné qu’on n’avait pu faire que quelques photos sur la place de la Liberté, il nous avait proposé de faire quelques dans son élément : l’eau.

JEAN-MARC BARR JEAN-MARC BARR

Et voilà notre photographe crapahutant sur les rochers pour faire des photos avec le fameux tee-shirt de ce bel événement «Sea of sound» puis se prêtant à un déshabillage pour glisser (dans tout le sens du terme, tant il y a de pierres et d’algues) dans cette eau qui lui est devenue aussi habituelle que la terre ferme !
Michel Rodolfi est venu l’y rejoindre pour quelques photos, les baigneurs profitant de l’aubaine pour faire de même, Jean-Marc s’y pliant avec patience et son éternel sourire en toute simplicité.
Malgré cette chaleur, il fallut bien le laisser travailler et quant à nous, de notre côté, deux autres rendez-vous nous attendaient.
Promesse de se revoir bientôt avec Jean-Marc devenu un ami au fil des 20 ans de rencontres datant du «Grand Bleu».

Jacques Brachet
Photocreations.fr