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AGENDA

NUMEROS UTILES
AIX-en-PROVENCE
LE JEU DE PAUME : 04.42.99.12.00 – jeudepaume@lestheatres.netwww.lestheatres.net
AUBAGNE
THEÂTRE COMEDIA : 04.42.18.19.88 – comedia.aubagne.fr
BANDOL
Théâtre Jules Verne : 04 94 29 22 70
BRIANCON
THEÂTRE LA CADRAN : 04.92.25.52.52 – theatre-le-cadran@wanadoo.fr
CANNES
PALAIS DES FESTIVALS : 04.92.99.33.83 – sortiracannes@palaisdesfestivals.com
DRAGUIGNAN
THEÂTRE en DRACENIE : 04.94.50.59.59 – www.theatresendracenie.com
GAP
LA PASSERELLE : 04.92.52.52.52 – info@theatre-la-passerelle.com
GRASSE
THEÂTRE DE GRASSE : 04.93.40.53.00 – www.theatredegrasse.cominfo@theatredegrasse.com
HYERES
CASINO DES PALMIERS : 04.94.00.78.80 – www.ville-hyeres.fr
LA CIOTAT
LA CHAUDRONNERIE : 09 70 25 20 00 – lachaudronnerie-laciotat.com
LA GARDE
LE ROCHER – 04.94.03.58.62 – le-rocher@ville-lagarde.frwww.ville-lagarde.fr
LA SEYNE-sur-MER
7ème VAGUE – 04.94.06.02.52 – cafetheatre7vague@gmail.com
LA VALETTE
THEÂTRE MARELIOS – ESPACE PIERRE BEL – LA TOMATE – CINEMA HENRI VERNEUIL –
ESPACE ALBERT CAMUS : 04.94.23.62.06 – culture@lavalatte83.frwww.lavalette83.fr
LE CANNET
La Palestre : 04 93 46 48 88
LE PRADET
ESPACE DES ARTS : 04.94.01.77.34 – culture@le-pradet.fr
MARSEILLE
CITE DE LA MUSIQUE : 04.91.39.28.28 – www.citemusique-marseille.com
LA CRIEE : 04.91.54.70.54 – www.theatre-lacriee.com
LE GYMNASE : 04.91.24.35.24 – gymnase@lestheatres.netwww.lestheatres.net
LE GYPTIS : 04.91.11.41.50 – www.theatregyptis.com
ODEON : 04 96 12 52 74   – www.contact-odeon@marseille.fr
OPERA : 04 91 55.11.10 – www.opera.marseille.fr
THEÂTRE DE LENCHE   – MINI-THEÂTRE DU PANIER : 04.91.91.52.22 – lenche@wanadoo.frwww.theatredelenche.info
LE SILO : 04 91 90 00 00 – www.lesilo-marseille.fr
THEÂTRE TOURSKY : 04.91.02.58.35 – www.toursky.org
NICE
NIKAÏA : 04 92 29 31 29 – www.nikaia.fr
PALAIS DE LA MEDITERRANEE : 04 92 14 77 00
THEÂTRE LINO VENTURA : 04 97 00 10 70
THEÂTRE FRANCIS GAG – 04 94 00 78 50 – theatre-francis-gag.org – theatre.fgag@ville-nice.fr
OLLIOULES
CHÂTEAUVALLON : 04.94.22.02.02 – www.chateauvallon.com
SANARY
CASINO DU COLOMBET : 04 94 88 52 10 – service-culturel@casino-sanary-sur-mer.fr
THEÂTRE GALLI : 04.94.88.53.90 – www.sanarysurmer.com
SIX-FOURS
ESPACE MALRAUX : 04 94 74 77 79 – www.espace-malraux.fr
THEÂTRE DAUDET : 06.65.62.59.69 – www.labarjaque.com
TOULON
LE COLBERT : 04 94 64 01 58 – www.lecolbert.fr
OPERA : 04.94.93.03.76 – operadetoulon@tpmed.org
PALAIS NEPTUNE : 04.98.00.83.83 – info@congresneptune.com
THEÂTRE LIBERTE : 04 98 00 56 76 – www.theatre-liberte.fr
ZENITH-OMEGA : 04.72.32.09.29 – appel@appelspectacles.com

OCTOBRE

CHANSON
Vendredi 4 octobre 20h, Arena, Aix-en-Provence : Shaka Ponk
Vendredi 4, samedi 5 octobre octobre 20h, le Silo, Marseille : Atik
Mercredi 9 octobre 20h, le Dôme, Marseille : Seal
Samedi 5 octobre 20h, Arena, Aix-en-Provence : Shaka Ponk
Vendredi 11 octobre 20h30, Vélodrome Orange, Marseille : Soprano
Samedi 12 octobre 20h3à, Théâtre Galli, Sanary : les Zabloks
Samedi 12 octobre 20h30, Nikaïa, Nice : The Rabeats
Dimanche 13 octobre 17h30, le Silo, Marseille : The Rabeats
Vendredi 18 octobre 20h, le silo, Marseille : Eva
Samedi 26 octobre 20h30, Théâtre Galli, Sanary : Hugues Aufray
THEÂTRE
Jeudi 3 octobre 20h30, la Chaudronnerie, la Ciotat : « Si on parlait » avec Astrid Veillon…
Jeudi 3 au samedi 5 octobre 19h30 Le Liberté, Toulon : « John a-dreams » de Serge Valetti, mise en scène Sylvie Orcier, avec Patrick Pineau
Jeudi 3 octobre 20h30, Théâtre Galli, Sanary : « Naïs » de Marcel Pagnol. Mise en scène Thierry Harcourt
Mercredi 4, jeudi 5 octobre 19h, la Criée, Marseille : « Dispak Dispac’h » de, mise en scène et avec Patricia Allio. Avec Elise Marie, Bernado Montet, Stéphane Ravacley
Vendredi 6, samedi 7 octobre 21H, la Criée, Marseille : « Art.XIII » de, mise en scène de Phia Ménard, avec Marion Blondeau, Cie Non Nova
Vendredi 6, samedi 7 octobre 20h, dimanche 8 octobre 16h, la Criée, Marseille : « Les trois mousquetaires – la série », dapatation de l’oeuvre d’Alexandre Dumas par Clara Hardouin, Jade Herbulot, Romain Becdelièvre, par le Collectif 49701
Mercredi 9, jeudi 10 octobre 19h, vendredi 11 octobre minuit , la Passerelle, Gap : « C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule » par la Cie les Estivants
Vendredi 11 octobre 19h, samedi 12 octobre 18h, Le Liberté, Toulon : « L’art de la joie » de Goliarda Sapienza par les Cies Get Out, Comédie de Valence, Centre dramatique national Drome-Ardèche.
Mardi 15 octobre 18h, le Liberté, Toulon : « Les poissons ne pleurent pas » d’Héléna Petrovoskaya, mise en scène Oxana Gritsaeva (Production ukrainienne)
Mardi 15, samedi 16 octobre 19h30, Chateauvallon, Ollioules : « Andromak » d’après l’oeuvre de Racine, mise en scène Cyril Cotinaut par la Cie Kourtraimé
Vendredi 20, samedi 21 octobre 21h, la Criée, Marseille : « Nos héroïnes », projet participatif de la Cie des Passages
Mardi 22 octobre 20h30, la Chaudronnerie, la Ciotat : « Un chalet à Gstaad » avec Josiane Balasko et Armelle


SPECTACLES MUSICAUX
Vendredi 4 octobre 20h, le Liberté, Toulon : « Allegro ricordando (Je me souviens) » texte et musique d’Ami Flammer, orchestration Olivier Dejours, avec Christian Cohendy. Chant lyrique Julie Mathevet.
Mardi 15 octobre 21h, le Liberté, Toulon : « Break the rock » par le Darkh Theâtre et Drôles de Dames
16 au 19 octobre, la Passerelle, Gap : « Ma louve », écriture et interprétation Amélie Venisse, composition musicale et interprétation Quentin Marotine, Cie Juste avant l’oubli
Jeudi 17 octobre 20h, le Dôme, Marseille : I gotta Feelings
Vendredi 18 octobre 20h, dimanche 20 octobre 14h30, Zénith de Toulon : « La force du destin », opéra de Verdi avec Jacques-Greg Belobo,, Yunuet Lagune, Stefano Meo, kpnstantine Kipiani, l’orchestre et cheur de l’Opéra de Toulon, dirigés par Victorien Vanoosten
Lundi 28 octobre 20h, le Silo, Marseille : Dragrace 3
Mercredi 30 octobre 20h, Nikaïa, Nice : Dragrace 3
DANSE
Mardi 8 au jeudi 10 octobre, Chateauvallon, Ollioules : « Tendre Carcasse », conception et mise en scène Arthur Perole. Chrorégraphie avec les interprètes.
Samedi 19 octobre 17h, le Pôle, le Revest-les-Eaux : « Légende » par la Cie Kelemenis
Mercredi 23 au vendredi 25 octobre 19h30, le Liberté, Toulon : « Theâtre of dreams », chorégraphie et musique Hofesh Shechter par la Hofesh Shechter Company
HUMOUR
Vendredi 4 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : Alexandre Kominek
Vendredi 4 octobre 20h30, Théâtre Daudet, Six-Fours : Bastian Karvalo & José
Samedi 5 octobre 20h30, la Chaudronnerie, la Ciotat : Philippe Lellouche « Stand alone »
Samedi 5 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : Edouard Delongnon
Samedi 5 octobre 20h30, Théâtre Daudet, Six-Fours : Fada comedy club
Vendredi 11 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : Tom Saint-Laurent
Vendredi 11 octobre 20h30, Théâtre Daudet, Six-Fours : Topido « Le bureau des solutions »
Vendredi 11 octobre 20h30, Théâtre Galli, Sanary : Sa¨da & Bandeiras vingt ans après
Samedi 12 octobre 20h30, la Chaudronnerie, la Ciotat : « Les gros patinent bien »
Samedi 12 octobre 20h30, Théâtre Daudet, Six-Fours : « Bisous, bisous »
Dimanche 13 octobre, le Colbert, Toulon : « L’histoire de Quasimodo » + Colbert Comedy Club
Vendredi 18 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : Caroline Estremo
Vendredi 18 octobre 20h30, Théâtre Daudet, Six-Fours : Pierre Emonot
Jeudi 24 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : Djamil le Shlag
Samedi 26 octobre 20h3à, le Colbert, Toulon : Titoff
Mercredi 26 octobre 20h30, Théâtre Galli, Sanary : Malik Benthala « Nouveau monde »
Dimanche 27 octobre, le Colbert, Toulon : Colbert Comedy Club
Mercredi 30 octobre 20h30, le Colbert, Toulon : « Méchants, méchants »


MUSIQUE
Vendredi 11 octobre 20h3à, la Chaudronnerie, la Ciotat : Baptiste Trottignon en concert
Vendredi 18 octobre 20h30, la Chaudronnerie, la Ciotat : Club Saint-Ex, Kevin Reveyrand en concert
Vendredi 18 octobre 20h30, Théâtre Galli, Sanary : Andréa Capanos et Emile Melenchon, Jazz Club Sanary
SPECTACLES ENFANTS – MAGIE – CIRQUE
Vendredi 4 octobre, Théâtre Galli, Sanary : Festival de la magie
11, 12, 13 octobre, Théâtre Marélios et Médiathèque Albert Camus, la Valette : Festival « Une histoire de contes »
Dimanche 13 octobre, théâtre Galli, Sanary : Viktor Vincent « Fantastik » (magie)Samedi 14 octobre 20h, dimanche 15 octobre 17h, Chapiteau de la Mer, la Seyne-sur-Mer : « I love you two » (Spectacle de cirque)
Samedi 19 octobre 10h, Théâtre Daudet, Six-Fours : « Magie à la ferme » + 14h30 : « La forêt magique »
Samedi 19 octobre 17h, le Pôle, le Revest-les-Eaux : « Légende » par la Cie Kelemenis (danse)



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Six-Fours
Octobre Rose 24… Quatrième épisode !

Voici la quatrième année que la ville de Six-Fours, sous l’impulsion de son adjointe à la santé, Stéphanie Guillaume célèbre « Octobre Rose », cette manifestation dirigée pour vaincre le cancer du sein qui, chaque année, atteint nombre de femmes dont certaines n’en réchappent pas. Même si aujourd’hui, ce crabe est de mieux en mieux soigné dans la mesure où la femme n’est pas dans le déni ou l’ignorance, beaucoup se préoccupant plus de la santé de leur famille que de la leur.
C’est pour cela que le mois d’octobre est aujourd’hui devenu incontournable pour réunir les femmes à travers des manifestations diverses leur permettant de mêler, celles qui l’ont, qui l’ont eu et sont guéries et celles qui peuvent l’avoir, en confrontant leur expérience, en rencontrant des spécialiste mais aussi en formant une chaîne d’entraide et d’espoir.
Tout un mois de manifestations diverses mais aux bout duquel les échanges sont positifs et constructifs et permettent à toutes les femmes de se poser beaucoup de questions qui leur ouvrira les portes de la connaissance de ce mal.

En ce matin du 2 octobre, Monsieur le Maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte, le Dr Guillaume, nombre d’élus, d’amis, de bénévoles, tous vêtus de rose, inauguraient ce mois sous un joli soleil, signe de moments beaux et forts à partager.
Le Maire qui soutient magnifiquement ce projet  auprès de son adjointe, devait déclarer :
« La municipalité a pris à bras le corps les problèmes de la santé, avec, on peut le dire, un certain succès en installant des espaces et des médecins disséminés dans la ville et nous attendons encore, dans les jours à venir, cinq médecins généralistes qui devraient s’installer dans l’ancien poste de police municipale, accompagnés vraisemblablement d’un rhumatologue et d’un dermatologue mais… restons calmes, ce n’est pas encore fait même si nous avons bien avancé et si nous faisons tout pour les installer au mieux.
Je dirais que je suis un peu jaloux parce qu’on parle toujours des femmes mais je voudrais rappeler que, même s’il est moindre, (1%) le cancer du sein touche aussi les hommes. Je vous rappelle qu’après Octobre Rose, il y aura la marche bleue contre le cancer du côlon puis le cancer de la prostate, puis le bus du cœur qui reviendra. En fait, on va vous découper en rondelles, tout va y passer mais tout cela est mis en place pour la prévention de la santé où, il faut le dire, on est très en retard. Il est donc nécessaire de développer ce genre de manifestations ».

Prenant sa suite, le Dr guillaume devait expliquer ces grands événements qui se dérouleront tout au long du mois (Voir le Programme dans notre agenda).
« Je remercie note maire qui place la santé au cœur de préoccupations municipales.
Prévenir, sensibiliser, expliquer, échanger, témoigner, dépister, tout cela c’est pour guérir plus vite, pour reconnaître une anomalie avant qu’elle ne soit fatale. Une femme sur huit va être confrontée au cancer du sein et il faut savoir qu’aujourd’hui il y a 90% de guérison si le cancer est dépisté au tout début. Le dépistage est important à tous les âges, pas seulement en octobre, pas seulement que pour le cancer du sein qui commence à partir de 20 ans.
Il faut acquérir très vite les bons réflexes, comme l’autopalpation, la mammographie tous les deux ans. Il y aura d’ailleurs durant ce mois, des ateliers explicatifs. Notre programme ce mois-ci est d’une grande intensité, une vraie impulsion de vie grâce à nombre d’associations, de professionnels venant bénévolement pour soutenir un magnifique programme sous le village rose installé sur l’île du Gaou. Il y aura un dîner caritatif, « Le gala du cœur »au bistrot Frégate le jeudi 10 octobre. Durant ces journées, il y aura nombre de manifestations auxquelles toutes pourront participer. Le Six N’Etoile, toujours à nos côtés grâce à Noémie Dumas sa directrice, nous offrira une avant-première du film « Les jours », le 17 octobre, suivi d’un débat animé par les docteurs Barroux et Rousset-Rouvière… Tout cela dans un immense élan de générosité et de solidarité. »

Balades à cheval, marches, courses, baptêmes de l’air, balades en voiliers, pointus, pique niques tous ensemble… Il y en aura pour tous les goûts et chacune d’entre vous pourront y participer.
Comme vous le voyez, l’équipe du Dr Guillaume aidée de nombreux bénévoles et d’association, sans oublier Béatrice Métayer, femme de l’ombre mais oh combien efficace, vous ont concocté un mois dans tous les tons de roses, sur terre, sur mer, dans l’air…
Un moment intense dans la vie six-fournaise.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

Association Sport Adapté Santé 83 :
4 ans de bons et chaleureux services

Une énergie de folie, un sourire éclatant et constant. C’est Cécile limier, qui a créé l’association « Sport Adapté Santé 83 » depuis quatre ans et l’anime avec une force, une passion, une efficacité à toute épreuve.
Entourée d’une équipe motivée, en quatre ans elle a su imposer cette association qui a de nombreux buts, tous liées à la santé et au sport. Celle qu’on appelle avec tendresse Karatéka Woman (7ème dan !) a su donner aux arts martiaux une dimension humaine dont la devise est « Accueillir, informer, Former, partager »
Car cette association a pour objectif de proposer une activité physique et sportive à visée préventive en vue de garder le plus longtemps possible une autonomie, dans le sport adapté aux problématiques de santé de tous ordres.
Des cours collectifs, des ateliers thérapeutiques de gymnastique taoïste, de QI-Gong, de tai-chi-chuan, de karaté, qu’elle pratique avec celui qui fut son professeur : Louis Wan Heyoten, permettent à ses pratiquants une remise en forme … sous toutes ses formes, en proposant de multiples activités, en participant à de nombreux événements comme Octobre Rose, la journée des droits des femmes, des activités comme l’art thérapie , la marche bâtons, des ateliers de percussion ou d’improvisation, des ateliers d’auto-défense, de gestion de la douleur et de nombreuses sorties et rencontres afin de renforcer des liens.

Avec le docteur Stéphanie Guillaume
Nicolas Durand

Elle est entourée de nombreux bénévoles dont des médecins, des kinésithérapeutes, tel Nicolas Durand qui a créé le CPTS dont le but est le sport-santé et l’activité physique adaptée car il est persuadé que celle-ci joue un rôle crucial « dans la prévention des maladies, dans la gestion des affections chroniques et dans l’amélioration globale de la qualité de vie »
Aujourd’hui, l’association est soutenue par nombre d’associations aux compétences multiples comme Capsein, l’Apas, le CPTS « La sclérose et moi », la Maison associative Enfance Famille Ecole (MAEFE le Comité Départemental Olympique et Sportif de Var, la Maison Sport Santé 83 et même celle du Nord Caraïbes, l’Institut d’Etudes de la Maladie Chronique et surtout le docteur Stéphanie Guillaume, adjointe à la santé de la ville de Six-Fours, qui est toujours présente à ses côtés.
L’association regroupe aujourd’hui 127 adhérents de tous âges, la plus jeune ayant 37 ans, la plus âgée 90 ans… et demi, précise-t-elle !
Elle concerne des retraités, des salariés, des sans emploi, des personnes en situation d’invalidité et des personnes de remettant de graves maladies, le public atteint de maladies chroniques comme les troubles cardio-vasculaires le cancer, le diabète, les pathologies respiratoires…

Viviane Giol, femme de l’ombre
Louis Wan Heyoten
90 ans… et demi !

Bien entendu, toutes ces activités créent des liens, surtout pour des personnes isolées et durant cette assemblée générale qui s’est déroulée ce samedi 7 septembre quelques émouvants témoignages sont venus nous rappeler que l’union fait la force et que les rapports humains sont essentiels, cette association en est le vibrant témoignage.
Afin de pouvoir faire sortir les adhérents de leurs problèmes de santé, de solitude, de moral, Cécile leur offre des sorties diverses dont un stage qui s’est déroulé en Ardèche. Elle compte d’ailleurs renouveler très vite l’expérience qui fut enrichissante et appréciée.
Comme on le voit, l’association ne ménage pas ses efforts pour aider, soutenir et faire en sorte que la vie soit moins difficile pour certains, ce qui n’exclut pas qu’elle reçoive également les personnes en bonne santé qui veulent pratiquer des ports dans une ambiance chaleureuse.
Ce qui fut le cas en cette soirée qui augurait la cinquième saison et qui promettait encore de grands et beaux moments.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

Agathe & Adam BONITZER… Pour l’amour d’une mère

Ils ont tous les deux jeunes et beaux, un peu réservés, enfants du réalisateur et scénariste Pascal Bonitzer et de la réalisatrice et scénariste Sophie Fllières qui est décédée voici un an, juste après le tournage de son film « Ma vie, ma gueule »
Tous deux ont été baignés par le cinéma et, sachant sa mort venir, Sophie Fillières leur a demandé de monter le film à sa place, afin qu’il puisse vivre après elle. Tâche difficile pour cette comédienne qui ne connait que son métier d’actrice et ce tout jeune réalisateur qui écrit beaucoup mais qui n’a réalisé qu’un court métrage.
Mais, pour l’amour de leur mère et pour honorer sa mémoire, ils s’y sont mis de tout leur cœur, avec toute l’équipe du film, pour qu’il puisse exister. Tant et si bien que le film a ouvert la quinzaine des cinéastes à Cannes.
C’est un film très singulier puisqu’on découvre une femme au nom particulier : Barberine Bichette, dite Barbie (Agnès Jaoui) Elle semble travailler dans la pub, est séparée de son mari, ses enfants l’évitent et elle a un comportement bizarre : elle soliloque, ne se souvient plus d’un ancien ami, on ne sait trop si elle a un burn  out, la maladie d’Azheilmer, la crise de la cinquantaine, elle erre dans sa vie et l’on assiste à une lente descente dans un no man’s land. Jusqu’au jour où…

Le film est très lent, on vit au jour le jour avec Agnès Jaoui qui est prodigieuse, ne quittant jamais l’écran, mal coiffée, pas maquillée mais d’une grande beauté, avec des gros plans d’une émotion folle. Et il s’y dégage à la fin une magie, une poésie incroyable.
C’est au Six N’Etoiles qu’on rencontre Adam et Agathe, les enfants de Sophie, qui ont terminé le film  que leur mère n’a pu mener au bout.
« Agathe et Adam, votre histoire est à la fois touchante et belle puisque vous avez tenu la promesse à votre mère : Faire vivre ce film qu’elle n’a pas eu le temps de terminer.
Comment cela s’est passé ?

Agathe : Notre mère a été hospitalisée le lendemain de la fin du tournage. Nous étions bien sûr avec elle à l’hôpital, elle a su qu’elle ne pourrait pas terminer le film et tout de suite elle nous a demandé à tous les deux de la remplacer sur le montage, de le superviser avec le monteur qu’elle avait choisi, ainsi que toute la post production, l’étalonnage, le mixage, le montage son avec ses collaborateurs.
C’est un énorme travail, surtout que ça n’était pas dans vos cordes…
Agathe : Oui, c’était énorme mais tout le film était déjà tourné…
Adam : Et l’on a pu parler avec elle des possibilités du montage, on a regardé quelques rushes, elle nous a donné des indications précises. On a quand même pu assez communiquer avec elle pour pouvoir prendre la relève.

Quels ont été les plus gros problèmes que vous avez rencontrés ?
Adam : Des problèmes, il y en avait par le fait que notre mère n’était pas là. Mais cela ne nous a pas empêché de faire certaines choses, on a pris le film comme il était, on a travaillé avec le monteur. Nous étions submergés mais pas découragés. Les problèmes de montage, il y en a toujours mais qui se résolvent par le travail, l’aide des collaborateurs…
Agathe : Déjà, lorsqu’on a visionné les rushes, la matière était tellement forte, on aimait déjà tant le film qui n’était pas encore là, que cela nous a terriblement portés.
Aviez-vous vu le film non monté avant de le récupérer ?
Agathe : Non. Nous n’étions pas sur le tournage mais nous connaissions très bien le scénario, nous étions très proches de notre mère, on la voyait souvent, nous échangions beaucoup avec elle, nous avions parlé de beaucoup de choses avec elle…
Adam : Nous connaissions aussi tous ses autres films, son cinéma, nous la connaissions aussi très bien et c’est pour cela qu’elle nous a demandé de terminer son film car elle savait qu’on pourrait le faire.
Agathe : Nous étions les plus proches d’elle, de sa manière de concevoir les choses, de sa vision, même si nous n’étions pas expérimentés. Et elle savait que nous serions bien entourés.
Adam : Elle avait très confiance au monteur et ses collaborateurs et collaboratrices. Elle avait déjà travaillé avec eux pour la plupart. Personne ne nous a lâchés, au contraire.
Et les comédiens ?
Agathe : Lorsqu’on a monté le film, durant quatre mois on les voyait tous les jours sur l’écran. Je connaissais bien Agnès Jaoui car j’avais tourné en 2012 avec elle, sur son propre film, j’avais tourné aussi avec Jean-Pierre Bacri mais je ne connaissais pas Philippe Katerine, ni Valérie Donzelli. Lorsqu’on les a rencontrés, le film était déjà fini mais j’avais l’impression de les connaitre.

Dans quel état peut-on être de  présenter le film posthume de sa mère ?
Adam : C’est très émouvant bien sûr et de plus, comme le film a été très bien reçu, nous avons eu de très bons retours du public mais aussi de la presse, c’était assez surréaliste mais de façon très positive.
Agathe : Nous étions aussi entourés de toute notre famille, de beaucoup d’amis de notre mère, des nôtres, c’était à la fois une séance assez majestueuse et en même temps familiale
Adam : J’avais aussi l’impression que c’était un peu une consécration pour le cinéma de notre mère qui était appréciée de beaucoup de gens, de son public mais qui n’était jamais venue à Cannes et elle y a totalement trouvé sa place.
Lorsqu’on voit tous les grands comédiens avec qui elle a tourné y en avait-il ce jour-là?
Agathe : Il y en avait quelques-uns mais tous vont découvrir le film à la Cinémathèque Française où en, même temps que la sortie du film, il y aura une rétrospective, chaque comédien  et comédienne viendra présenter le film dans lequel il a joué. Il y aura Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, sa sœur Hélène Fillières, Judith Godrèche, Lambert Wilson, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud et bien d’autres…
Et vous, Agathe !
Bien sûr puisque j’ai tourné deux fois avec elle. La rétrospective aura lieu du 16 au 23 septembre
Ayant des parents cinéastes, vous avez été baignés dans le cinéma ?
Adam : Oui mais nous n’avons pas particulièrement été poussés par nos parents, c’est un peu le destin…
Agathe : Et la passion familiale !
Adam : Oui, c’est quelque chose qui se transmet

L’un a choisi la réalisation, l’autre la comédie…
Adam : Je pense que c’est une vocation de caractère.
C’est-à-dire ?
Agathe : Moi, j’ai commencé très tôt à jouer, j’avais quatre ans et j’adorais ça. Même si j’ai fait des études de lettres et qu’à un moment je ne savais que choisir entre cinéma et littérature. Mais le cinéma l’a emporté car je savais très bien que je voulais être actrice. J’ai débuté avec Raoul Ruiz et j’avais une seule scène… Mais avec Mastroianni !
Adam : Vers 13, 14 ans, j’ai commencé à regarder beaucoup de films, à devenir très cinéphile, j’ai commencé à écrire beaucoup  de scénarios. C’était très instinctif et c’est très vite ce que j’ai eu envie de faire. J’ai toujours écrit pour A 16 ans j’ai écrit un long métrage qui ne s’est pas fait. Plus tard j’ai réalisé un court métrage.
Parlez-nous de ce personnage qui a l’air très perturbé dès le départ du film…
Adam : Je crois qu’elle ne sait pas d’où elle vient, où elle va. Le film est un peu ce trajet qu’elle a de vouloir recoller les morceaux d’une vie dont elle a oublié certaines choses, jusqu’à la fin où il y a pour elle une ouverture
Agathe : En fait, on entre tout de suite dans le film sans savoir qui elle est, ce qu’elle fait, où elle habite. Tout est un peu heurté et on entre avec elle dans le vif du sujet, sa vie, sa gueule. Ce qui peut désarçonner le public qu’on ne prend pas par la main pour expliquer. On est tout de suite embarqué avec elle et on va la suivre ensemble dans son univers.
Au départ, on ne sait pas trop où elle va… Mais elle y va !
Le choix d’Agnès Jaoui qui est incroyable et totalement habitée par ce rôle…
Adam : Elle tient le film, elle est quasiment de toutes les scènes. Mais au départ, notre mère ne savait pas qui aurait le rôle. Elle ne l’a pas écrit pour elle mais une fois écrit le scénario, elle a tout de suite pensé à Agnès… Qui a dit, elle aussi, tout de suite oui après l’avoir lu.
Il y a aussi Philippe Katerine, inattendu et poétique…
Agathe : Oui, nous ne le connaissions pas et il faut préciser que c’est lui qui a écrit la musique de fin car il n’y a aucune musique tout au long du film. Pendant le tournage, il a improvisé la musique sur son ukulélé Et on l’a gardée.
Comment votre mère a-t-elle eu l’idée de ce scénario ?
Agathe : C’est quasiment un autoportrait Presque tous ses films sont des portraits d’elle, décalés, remis dans un autre contexte. Mais ce film est sans doute le plus proche d’elle.
Adam : Il y a beaucoup de choses d’elle. Elle a même récupéré ses vêtements pour habiller le personnage, ses bijoux, l’appartement dans lequel vit Agnès et celui de notre mère »
Belle leçon de courage et d’amour pour ces deux jeunes gens qui ont voulu que l’œuvre de leur mère existe et continue d’exister.

Avec Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles, Adam & Agathe Bonitzer

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon


Joël CARPIER : Ferrat, mon idole, mon ami…

Tout jeune, Joël Carpier aimait, comme des milliers d’ados, Claude François.
Passé son CAP de serrurier, il trouve un emploi dans ce métier. Nous sommes en mai 68 et bien évidemment, il participera à cette révolution, il découvre le syndicat CGT auquel il adhère. Puis il y a l’armée, et à son retour, il entre dans les ateliers où travaille son père. Cégétiste convaincu, il découvre aussi le journal « L’Humanité » qu’il va vendre le dimanche matin à la criée. Là, il entend chanter « Ma France » par un certain Jean Ferrat dont il connaissait à peine un refrain : « La mer sans arrêt, roulait ses galets… ».
Lors d’une action de son syndicat avec ses camarades, il va entendre la voix, les musiques, les mots de Ferrat qui, plus jamais, ne sortiront de sa tête et de son cœur. Et feront désormais parti de son quotidien, d’autant que nombre de ses chansons résonnent en lui, sont attachées à son propre vécu.
II avoue d’ailleurs que, grâce à lui et muni d’un dictionnaire, il a appris nombre de mots de la langue française !

Entrant à la RATP, en 1986, il rejoint l’équipe organisatrice de leur fête annuelle et prendra contact avec Gérard Meys, producteur de Jean Ferrat. On est en 1987 et Ferrat a déjà quitté, sinon le métier, du moins la scène. Ce n’est qu’en 1995 qu’il rencontre Gérard et son assistante, Valérie Gérard afin de faire venir Isabelle Aubret pour la commémoration des cent ans du syndicat de retraités de la RATP. Lorsqu’on approche les 2 Gérard (Valérie et Meys !), on n’est pas loin de Ferrat à qui il a écrit plusieur fois avec toujours une réponse. Car l’artiste a toujours répondu à ceux qui lui écrivaient, j’en sais quelque chose ! C’est en 2003, sur l’émission « Vivement Dimanche » où il est invité par eux qu’il rencontre enfin l’artiste qui lui recommande de recevoir au mieux Isabelle. « Sa messagère ». Ce sera le début d’une longue amitié jusqu’à la disparition de Jean Ferrat, sept ans plus tard. Entretemps Joël entrera dans l’association du Secours Populaire.

C’est alors que nait dans la tête de François Derquenne l’idée d’une exo-hommage intitulée  « Jean des encres, Jean des sources » à travers treize panneaux racontant, sa vie, son œuvre, chacun illustré d’une chanson, montrant les aspects artistiques et surtout politiques, sociaux, humains. C’est l’ami de Jean Ernest Pignon-Ernest qui créera cette affiche qui a fait le tour de France, accompagnant cette exposition itinérante aujourd’hui installée dans la Maison Ferrat d’Antraigues.
Devenu, à la demande de Jean Ferrat, le responsable de l’exposition, Joël nous raconte, avec son talent de conteur, la genèse de l’expo qu’il a suivie de ville en ville, d’événements en festivals, avec tout ce que cela comporte de soucis, de bonheurs que lui a apporté cette lourde tâche d’être le responsable de celle-ci et en quelque sorte d’être le porte-parole de Ferrat dont il adjoint à chaque étape une conférence. Et c’est ainsi que peu à peu, Joël a fait partie du « Clan Ferrat » : sa femme, Colette, Isabelle Gérard, Valérie, Véronique, Ernest, Francesca Solleville, Edmonde Charles-Roux, le musiciens de Jean Alain Goraguer, l’équipe de l’Humanité, le chanteur Allain Leprest et tous les organisateurs qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de cette belle exposition. Sans oublier Jean Saussac, Michel Baissade et Michel Pesenti, amis et maires d’Antraigues.
Afin de ne pas oublier ces années vécues autour de Jean et son expo, Joël Carpier nous offre, de sa Normandie, un livre très émouvant « De vallons en collines avec Jean Ferrat (Ed Geai Bleu)* qui nous raconte son aventure originale et exceptionnelle aux côtés d’un homme et d’un artiste hors du commun qui a laissé une œuvre universelle.

Jacques Brachet
*Livre vendu au profit du Secours Populaire



Isabelle AUBRET… La voix de l’amour

Thérèse Coquerelle , ouvrière à 14 ans  comme bobineuse dans l’usine où travaille son père, a toujours eu la chanson dans la voix, dans le sang, dans le cœur. En parallèle de ce métier, elle tente tous les concours de chant qui se présentent dans sa région lilloise, jusqu’à ce que Bruno Coquatrix la remarque en 1960 lors d’un concours à l’Olympia. Très vite elle va enregistrer dont une chanson qui vient de gagner l’Eurovision 1961, grâce à Jean-Claude Pascal : « Nous les amoureux ». Et c’est elle qui, un an plus tard, gagne l’Eurovision avec « Un premier amour ».
De là, elle ne cessera de chanter dans le monde entier, même si, les « yéyé » auraient pu la déstabiliser. Pourtant elle va bousculer les barrières et se faire une place entre Sheila, Sylvie Vartan, Johnny Hallyday, Richard Anthony et les autres.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que, dans les années 2000, on la retrouve au milieu de certains de ces artistes dans les tournées « Âge Tendre ».

Invitation à la Seyne-sur-mer
Avec Gérard Meys en tournée

Quant à moi, c’est dans les années 60 que je la rencontre pour la première fois. En 65 exactement, lors de la tournée que je ferai en tant que journaliste, où elle partage la vedette avec Adamo. Je la retrouverai plus tard sur les tournées Âge tendre où des liens d’amitié se noueront entre elle, Gérard Meys, son mari et producteur, producteur également d’un certain Jean Ferrat, et moi.
En 2010, je les inviterai à la Seyne-sur-Mer pour un hommage à Ferrat, chose qu’elle n’avait alors jamais faite. Sur le thème « Les écrivains et la chanson », ils seront entourés par mon autre amie Alice Dona, venue rendre hommage à Gilbert Bécaud, Claude Lemesle avec qui les deux chanteuses ont chanté des chansons de cet auteur-compositeur, orchestrées par Jean-Claude Petit.
Ce furent des journées de ferveur, d’amour, d’amitié et aussi de beaucoup de rires.
Au départ, Gérard m’avait demandé à ce qu’elle ne chante pas. Mais Isabelle, ayant tout prévu, avait apporté une bande sur laquelle elle chanta et nous offrit en prime un poème « Sur le boulevard Aragon ».
C’est grâce à Gérard que je pus rencontrer Jean Ferrat pour la sortie de son disque « Dans la jungle et dans le zoo », qui nous reçut  chez lui à Antraigues où j’ai moi aussi ma maison de famille à quatre kilomètres de chez lui.
Mais, revenons à Isabelle avec qui j’avais fait une longue interview durant les tournées « Âge Tendre », surpris de la retrouver entourée de ces artistes dits « Yéyé », loin de ce qu’elle défendait dans la chanson française.

Age Tendre avec Herbert Léonard
AgeTendre avec Bobby Solo
Age Tendre avec Michel Orso

Elle se mit à rire : « Mais figure-toi qu’à cette époque, je gagnais l’Eurovision en 62,  je rencontrais Ferrat » qui m’offrit « Deux enfants au soleil » puis plus tard « C’est beau la vie » ! En 63 je faisais l’Olympia avec Jacques Brel, en 65 je partais en tournée avec Adamo et j’ai même raté un film : « Les parapluies de Cherbourg » que me proposait Jacques Demy, à cause de mon accident. Et j’ai toujours eu quelque chose qui me bouleverse encore : l’affection et la fidélité du public ».
On a pu le voir lors de ces tournées où elle arrivait sur scène après que Jean Ferrat lui-même, qui avait enregistré un petit clip, la présentait. Et après son tour, sept mille personnes l’acclamaient debout.
Isabelle, deux rencontres ont compté plus que les autres : Brel et Ferrat…
C’est Brel qui m’a choisie alors que je ne le connaissais pas. Il devait partir en tournée avec Michèle Arnaud et il a dit au producteur : « C’est la petite que je veux ». Je croyais rêver. Grâce à cette rencontre, nous sommes devenus amis, je l’ai beaucoup chanté, je lui ai même consacré un disque. Autre jolie histoire : Lorsque j’ai eu mon accident, j’étais explosée de partout, il est venu me voir à l’hôpital et a dit à mon entourage : « Je lui donne « La Fanette »
Puis vient la rencontre avec Jean Ferrat, que tu as toujours appelé Tonton !
Gérard Meys est un jour venu me voir pour me proposer une chanson de Ferrat. C’était « Deux enfants au soleil » qu’il chantait lui-même. J’allais faire l’Eurovision et je lui ai dit : « On en parle après ». J’ai gagné l’Eurovision, on en a parlé, j’ai enregistré « Deux enfants au soleil » sur le même album que « Un premier amour »… Et elle est restée 27 semaines en tête des hitparades ! De ce jour, une amitié indéfectible est née. Tonton a écrit de magnifiques choses sur moi qui m’ont fait pleurer de joie. Il savait toujours choisir le mot qu’il fallait en toutes circonstances, lui qui était si pudique.


Parle-moi de ta première rencontre.
Lors de l’enregistrement de « Deux enfants au soleil », il passe dans le studio, me fait un petit signe mais, aussi timides l’un que l’autre, ça en reste là. Je pars en tournée avec Brel, j’ai mon accident et Jean n’ose pas venir me voir. Lorsque je recommence à marcher, je me rends compte à quel point c’est beau la vie. Ça donne l’idée à Michèle Senlis, qui avait déjà signe « Deux enfants au soleil » de faire une chanson et qui me propose la chanson « C’est beau la vie » en me faisant écouter la version de Jean à la guitare. Dans la foulée nous l’avons enregistrée tous les deux ainsi que « Nuit et brouillard », chanson polémique qui fut interdite d’antenne, surtout venant d’une femme qui venait de gagner l’Eurovision ! Mais on connait le succès et l’impact qu’a pu avoir cette chanson par la suite et de là est née notre amitié. J’ai enregistré quelque 80 chansons signées Ferrat.

Hommage à Ferrat

Dans la foulée, tu rencontres Aragon…
C’était après mon accident. Il m’avait invité à son anniversaire. J’étais très émue et honorée et lors de cette rencontre, il me propose de lire un de ses poèmes « Aimer à perdre la raison ». De ce jour des liens se sont créée et je ne me suis pas privée de le chanter grâce à Tonton. Je te précise que j’ai lu toute son œuvre, dont son dernier poème « L’épilogue ». C’est tellement fort et déchirant que Jean a mis trois ans pour le mettre en musique. « J’ai l’impression de lire son testament, plus jamais de ne mettrai l’un de ses poèmes en musique », m’avait-il dit.
Isabelle, difficile de ne pas parler de son Ardèche, qui est la mienne et qui est devenue la tienne.
C’est le directeur de la Maison de la Culture de Nice, Gabriel Monet, qui parle à Jean d’Antraigues où il a de la famille. Il cherchait un coin tranquille pour se reposer de ses quelque 250 galas, et surtout pas sur la Côte d’Azur. Gabriel l’y emmène et c’est le coup de foudre. Il appelle alors Gérard Meys et lui dit : « Il y a deux maisons à vendre, la belle est pour moi, l’autre est pour toi ! » Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés là-bas. Nous avions envie de le rejoindre, d’habiter pas loin de lui… mais assez loin au cas où nous nous serions fâchés ! Nous sommes à notre tour tombés amoureux de cette belle région.

Première dédicace
Première rencontre en tournée avec Adamo

Et il s’est totalement investi dans celle-ci.
Oui et ce qui est beau, c’est qu’il ne s’est pas considéré à Antraigues comme une vedette. D’ailleurs un jour, un habitant m’a dit : « Ce n’est pas un artiste mais un homme qui chante ». Il a été heureux dans ce village… »
Isabelle m’avoue qu’aujourd’hui elle a du mal à y retourner sans pouvoir y retrouver Tonton.
Elle y a fait quelques incursions pour lui rendre hommage lors de sa disparition où elle a chanté au milieu de milliers d’admirateurs qui pleuraient. Puis elle y venait fêter ses 86 ans
Elle qui fut une gymnaste avant son terrible accident puis qui en eut un second en pratiquant le trapèze, s’est payé pour la seconde fois un saut en parachute !
« Allez, allez la vie », elle est si belle et en même temps « on ne voit pas le temps passer » !
Je t’embrasse Isabelle.
Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

Age Tendre avec Georges Chelon et Stone
A la Seyne-sur-Mer avec Alice Dona

Michel MONACO… Romantiques… pas morts !


Comme son nom ne l’indique pas, Michel Monaco est né… à Cannes !
Ce n’est pas loin mais quand même. !
J’ai connu Michel en 2003 grâce à une autre presque Michel : Mick Micheyl.
Pour les moins de vingt ans qui pourraient ne pas la connaître, Mick était chanteuse, auteure, compositrice, productrice d’émissions de télévision, plasticienne. Il fallait la voir manier l’acier avec un engin plus grand qu’elle et en tirer des œuvres incroyables.
Côté chanson, elle créa son énorme succès « Un gamin de Paris » puis d’autres nombreuses chansons dont « La Joconde » que reprit Patachou avec succès.
Je l’ai connue grâce à Claude François qui m’avait invité sur un tournage dans une émission de Mick aux Buttes Chaumont. Et ce fut le coup de foudre entre nous. Jusqu’à sa mort nous ne nous sommes plus quittés.
Et c’est en 2003 qu’elle m’envoie le disque de Michel Monaco, dont elle est la marraine et qui lui consacre ce CD « De Mick à Michel ». Elle me propose de le rencontrer… Les amis de mes amis…
Et c’est ainsi que depuis plus de 20 ans, nous le sommes devenus et restés. Tout comme avec Mick, la fidélité… Un mot qui a tendance à disparaître chez les artistes !
Nous nous voyons peu mais nous appelons à chaque événement comme cette tournée dans les églises qu’il a faite avec notre amie commune d’alors, Michèle Torr.

Il a un talent fou, une voix chaude de crooner, il a travaillé avec les plus grands , de Barbelivien à Claude Lemesle en passant par Jean-Jacques Lafon, Alain Turban, Jean-Paul Cara, Frédéric Zeitoun et s’il a fait en 2015, la tournée des églises avec Michèle Torr, il a récidivé en 2018 avec Natasha Saint Pier.
L’artiste est talentueux et romantique, l’homme aussi attachant que discret et s’il n’est pas une star, il est un superbe chanteur qui n’arrête pas de chanter un peu partout, dont dans mon pays, en Ardècese, où il était du 8 au 13 avril, à Vogüe pour le festival « 1, 2, 3 musette » et où encore à la ferme théâtre de Lablachère (voir article) où il est passé le 16 août.
On pourra encore le retrouver sur « La grande croisière de l’accordéon » du 28 septembre au 5 octobre, à bord du Costa Pacifica. Départ Marseille le 28 septembre. Puis au 15ème festival de Lloret de Mar en Espagne du 14 au 19 octobre.
Pour fêter ses déjà 30 ans de carrière, il nous offre un très beau CD justement intitulé « Mes plus belles chansons d’amour ». Une vie d’amour et de passion pour la chanson et beaucoup d’inédits qu’il nous offre de sa voix chaude et qui nous invite à danser joue contre joue comme au bon vieux temps de notre jeunesse et ça fait plaisir d’entendre ce bouquet de belles mélodies romantiques, sur des orchestrations actuelles et efficaces.
Allez… On en parle avec lui !

« Michel, ce disque est fait d’inédits et de chansons plus anciennes remastérisées…
C’est un album pour fêter mes 30 ans de carrière avec des chansons que mon public connaît et d’autres toutes nouvelles. 17 chansons dont six inédites.
On y retrouve des auteurs-compositeurs qui t’accompagnent depuis un certain temps et quelques nouveaux noms qui apparaissent à tes côtés.
Oui, il y a les fidèles et d’autres que le hasard a mis sur ma route, accompagnés par les arrangements de Guy Mattéoni pour certaines, Raimy Bailet, Thierry Sforza qui ont signé « vingt ans, six mois et deux jours » et avec Jean-Paul Cara (L’oiseau et l’enfant) « Où sont passés les slows d’été ? ». Il a écrit aussi quelques chansons avec moi comme, « Mamans sourire » et « Vieillir ensemble ».
On trouve aussi Eric Charden… C’est donc une vielle chanson !
Oui, écrite avec Frank Thomas « Une rose, un baiser et c’est tout » qu’il chantait d’ailleurs sur la tournée « Âge Tendre ». Frank Thomas, on ne compte plus les artistes pour qui il a écrit, de Gréco à Polnareff, en passant par Bécaud, Mitchell, Dassin, Juvet, Gall, Bardot…
C’est le producteur de la tournée « Âge Tendre », Michel Algay, qui m’a dit que je devrais la chanter, qu’elle m’irait bien. Ce que j’ai fait. Aujourd’hui tous trois sont morts et c’est un peu un hommage que je leur offre.

Paul Glaeser et Thierry Sforza sont aussi présents sur cet album…
Auteur, compositeur, manager, écrivain, Paul est aussi décédé et a écrit avec Patrick Jaymes « Ma plus belle chanson d’amour ». Il a aussi collaboré avec Ruquier dans l’émission « Rien à cirer », écrit des livres, enregistré des musiques bretonnes et même une comédie musicale « Van Gogh »
Quant à Thierry Sforza, auteur-compositeur, il a écrit pour Michèle Torr, Rika Zaraï, Lorie, Gilbert Montagné…
Tu ne choisis pas les moins bons !
C’est le hasard et le bonheur des rencontres. Certains viennent vers moi et me proposent des chansons. Comme Remy Bailet, le mari de Liza Angell, avec qui j’ai chanté et qui a fait les arrangements sur certains titres dont « Week-end en amoureux ». Mais j’ai aussi la chance de partager des scènes avec  des artistes comme Aznavour, Isabelle Aubret, Hervé Vilard, Fabienne Thibault, et bien d’autres.
Tu n’arrêtes pas de tourner, en France, en Belgique, en Suisse et même en Espagne !
J’ai cette chance d’avoir un public fidèle avec qui  je vis des moments privilégiés d’amour et de partage. C’est pour ça que je chante ».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier & photos de l’artiste
www.michelmonaco.net
Tel.06 31 82 71 70


La CIG… Et la bière devint provençale


Il y a fort longtemps, Paul Ricard créait le pastis.
Il y a trois ans Rodolphe Apparu créa la bière CIG.
Une bière tout ce qu’il y a de plus artisanale, de plus bio, de plus… varoise !
La brasserie est installée à la Seyne-sur-Mer, dans la zone limite de la Seyne-Six-Fours. On ne le trouve pas facilement mais en cherchant bien, Rodolphe nous reçoit chaleureusement pour nous montrer ses installations… et nous faire apprécier une bière multicolore et savoureuse.
C’est par Franck Trapelas, comédien et auteur, qui travaille avec Rodolphe pour certaines animations que j’ai pris connaissance de cette brasserie. Et me voilà avec eux pour que Rodolphe nous raconte son histoire et nous présente sa bière.

« C’est une bière faite d’orge bio et locale car notre but est de travailler avec des produits essentiellement locaux. Notre orge est français et 50% vient du département du Var. On va la transformer en malt.
Vous n’avez jamais goûté de l’orge ? C’est super bon…
(On goûte). Et de plus, c’est très sucré !
Oui c’est son sucre qui va faire l’alcool. L’orge est essentiellement donnée en nourriture aux animaux, on peut en faire du pain mais elle entre aussi dans l’élaboration du whisky… Et de la bière !
Dans la trémie que vous voyez, il y en a 400 kilos. Elle va être écrasée pour en extraire le maximum de sucre. Une fois écrasée, elle repasse dans la cuve dans laquelle on va faire monter de l’eau et monter progressivement en température.
Quel temps cela prend-t-il ? ?
On travaille progressivement, avec deux paliers  à l’inverse de nombreuses brasseries qui ne travaillent que sur un seul palier car ça va plus vite et ça fait des économies. Nous avons voulu travailler à l’ancienne. Ça va durer une bonne heure et demi. Après ça, on extrait le sucre, on va le transférer dans une cuve et le filtrer en évacuant les restes de malt qui seront récupérés par les agriculteurs, en complément alimentaire pour leurs animaux.
Et du coup, rien n’est perdu !
Exactement et pour nous c’est vraiment très important.
Une fois filtré, on le repasse dans une cuve où l’on ajoute le houblon pour donner l’amertume et nous effectuons différentes étapes : On va remonter en grande ébullition, en fonction de la longueur de l’étape à laquelle ça va dégager plus ou moins d’amertume, plus ou moins d’aromatique.

Et la couleur ?
C’est seulement la couleur du malt qui donne les couleurs. Le malt, c’est la transformation d’une céréale comme l’orge, le blé. Nous, nous restons sur l’orge sauf pour la bière blanche où nous utilisons moitié orge, moitié blé. Notre orge est maltée.
C’est-à-dire ?
Qu’on la trempe et on la chauffe pour qu’elle germe et pour en extraire au maximum tous les sucres. On peut la malter de plusieurs manières et selon la manière dont on l’aura maltée, on va la chauffer. On peut donc avoir des malts très clairs jusqu’à des malts très foncés, presque noirs, ce que l’on appelle des malts torréfiés comme on fait pour le café.
C’est de ces procédures qu’on a différentes couleurs ?
Exactement et il y aura un certain indice de couleur. En fonction de ça, nous ferons nos assemblages, ce qui donnera des bières brunes, blanches, rousses. Ce qui est intéressant c’est qu’à partir de la même orge qu’on travaille différemment, nous avons des types de couleurs différents.
En fait le malt donne la couleur et l’alcool grâce à la fermentation qui transforme le sucre en alcool d’à peu près 5°. Si on veut des bières plus fortes, il faut mettre plus de malt. On n’ajoute jamais d’alcool dans nos bières.
Plus il y a de malt, plus il y a de sucre et plus il y a d’alcool. Ensuite on passe le tout dans des fermenteurs. La fermentation dure, selon la température, entre six et douze jours. La fermentation est entre 14 et 25°.
Et après ?
On va rebaisser la fermentation à 4° pour que la bière soit en garde. Puis à -1°, on évacue alors les levures qui descendent au fond de la cuve.
On a pris le parti de ne pas filtrer la bière pour garder le côté artisanal traditionnel. Nous embouteillons 1300 bouteilles par heure !

Ça fait combien de temps que vous avez créé cette brasserie ? Pourquoi ?
Ça fait trois ans. Ma femme est d’ici mais nous vivions ailleurs. J’ai un copain d’enfance, Alexandre, qui est brasseur. Nous nous sommes connus nous avions trois ans. Je travaillais alors dans la banque, j’en avais fait le tour et je voulais repartir sur quelque chose de plus concret. Alex réfléchissait à ouvrir une brasserie artisanale. Moi, je n’y connaissais rien mais pour gérer une entreprise c’était dans mes cordes. Du coup, on est parti là-dessus, on a récupéré ce bâtiment, on a tout installé et le 1er juillet 2021 le premier brassage sortait !
Progressivement, on a commencé avec cinq bières, aujourd’hui on a douze bières différentes qu’on vend en bouteilles et en fûts. On fait aussi de la limonade. On a aujourd’hui quelque 200 points de vente concentrés dans le Var à 95%. Nous jouons sur le côté ultra-local. Sur nos bouteilles il y a un 83 bien visible !
Avec qui travaillez-vous ?
Des bars, des brasseries, des magasins spécialisés, des restaurants, la grande distribution, des cavistes et nous-mêmes ici et à travers des événements que nous organisons. Par exemple, le 14 septembre, nous faisons venir le groupe Aïoli au parc de la Navale de la Seyne autour d’un aïoli party. Le 26 août la Seyne organise un feu d’artifice pour la Libération, nous y serons présents avec Franck et pour cela nous avons sorti une cuvée spéciale débarquement que nous vendrons en direct. Et ça, c’est quelque chose qui nous plaît car nous entrons en contact direct avec les gens.
Alors le nom : la CIG ?
Tout simplement… La cigale ! Mais la cigale était déjà prise. On voulait quelque chose qui claque et entre dans l’oreille des clients pour qu’ils arrivent à demander « Une Cig » ! On espère que ça deviendra un nom commun !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Brasserie artisanale la CIG
153, avenue du Luxembourg – 83500 – La Seyne-sur-Mer
07 87 08 52 63 – www?brasserie-la-cig.fr – rodolphe.apparu@brasserie-la-cig.fr

Rodolpge Apparu & Franck Trapelas

Christine MANGANARO, femme de musique et de passion

Cela fait 30 ans que nous nous connaissons.
Nous avons été voisins, nous promenions notre chien ensemble (Ça crée des liens !) puis en tant que journaliste j’ai suivi ses pérégrination musicales, un coup chanteuse, un coup responsable communication.
Elle a une pêche, une énergie folles, elle est belle et elle a une voix exceptionnelle, qu’elle chante Croisille ou Sanson, Scorpions ou Percy Sledge, France Gall ou Aretha Franklin, Amy Winehouse ou Santa… Et j’en passe.
Elle a une tessiture et une puissance incroyables dans la voix.
Elle était ces jours-ci en concert à la crêperie le Saint-Malo à Six-Fours où elle a fait le plein.
Une occasion de se retrouver et faire un portrait de cette femme qui aurait pu faire une belle carrière mais que ça n’intéressait pas particulièrement car sa vie c’est chanter donner et se donner du plaisir.

« La chanson… Comment ça a commencé ?
Très tôt. En fait, ça a commencé par la musique grâce à un papa mélomane qui touchait à n’importe quel instrument, petite j’ai bien sûr hérité de ça, dans la famille on adore chanter, danser… J’ai baigné dans cet esprit festif et musical et puis un jour, j’ai vu quelqu’un jouer de l’orgue Hammond comme Rhoda Scott, j’ai eu envie de jouer de cet instrument et ça m’a beaucoup plu. J’ai appris à en jouer sans faire de solfège, tout d’oreille et j’ai commencé à composer des chansons et à chanter mes textes. J’avais 12/13 ans et dans les fêtes de famille il fallait que je chante !
Mais bon, ça n’allait pas encore très loin ?
Un ami de la famille, qui était chanteur professionnel m’a écouté et m’a conseillé d’aller plus loin. Il m’a prise avec lui dans des spectacle et c’est comme ça que j’ai démarré « officiellement ».
Vers 16 ans je devais payer mes études, j’ai cherché un job au pub Saint-Michel à Paris, à côté de Notre-Dame. C’était un café-concert  à l’époque – on était en 85 – et les musiciens alors tournaient de cafés concert en cafés concert jouaient dix morceaux et changeaient de lieu, se faisaient rémunérer au chapeau.
Et toi dans ces lieux ?
Dans l’un deux j’étais serveuse, il y avait un pianiste et une chanteuse que j’admirais, je suis allée les voir, leur ai demandé si je pouvais chanter quelque chose. J’ai chanté du Véronique Sanson et j’ai commencé comme ça.  Les patrons qui m’ont entendue, m’ont proposé de chanter un quart d’heure chaque soir. A l’étage il y avait une brasserie et les gens descendaient pensant que c’était Véronique Sanson !

Et alors ?
Ça m’a donné de l’assurance, j’ai commencé à faire la tournée des piano bars, j’animais des karaokés et je prenais un plaisir énorme à chanter, à partager. J’ai toujours chanté pour le public, jamais en me regardant le nombril ou à me prendre pour une diva ! Je donne autant que je reçois, je reçois autant que je donne. C’est pour ça que je chante, c’est la communion du cœur.
Tu étais donc parisienne… Ça te gène, ça te gène ??
(Elle rit) Non mais je n’aimais pas la vie parisienne. J’étais mariée à un policier qui s’est fait muter dans le Sud à ma demande car j’en avais marre de Paris. J’étais alors journaliste à Paris pour le Parisien mais lorsque j’ai eu ma fille j’ai eu envie de quitter la capitale
Et te voilà à Six-Fours ! 
Oui. J’étais OK pour arrêter un temps le journalisme… mais pas la chanson.
J’ai écumé les petites annonces pour trouver un groupe et je suis tombée sur l’orchestre Eclipse, j’ai découvert ce qu’était le baloche et j’ai adoré. Nous étions une douzaine sur scène. Puis je suis passée chez Albert Jean où, avec l’autre chanteuse, on se changeait 17 fois dans la soirée ! Ça a été une très bonne école. J’ai rencontré le chanteur américain à la voix d’or, Rudy Wilburn, avec qui j’ai travaillé 5/6 ans avec lui et c’est ce qui m’a fait me lancer dans le r’n’b, la soul et ça, c’était ma tasse de thé.
Avec tout ça, n’as-tu jamais voulu te lancer dans une carrière de chanteuse ?
Non, parce que j’avais trouvé un métier de journaliste car entretemps j’étais entrée à RTL, j’ai travaillé pour France 3 et ce métier me passionnait. Je n’avais pas envie de le sacrifier pour une aléatoire carrière de chanteuse. Je ne voulais pas que ça devienne mon gagne-pain mais que ça reste une passion. Je n’avais pas envie d’avoir ce rapport à la musique, à l’argent. Ceci dit, aujourd’hui je viens d’avoir un bousculement dans ma vie et je me demande si je ne vais pas devenir intermittente. C’est peut-être fou mais je crois que c’est ce que je vais faire… Et je ne sais pas si je ne vais pas tenter le concours de « The Voice » !!! Je n’ai pas encore lancé ma carrière de chanteuse !

Tu composes et écrit des chansons ?
Oui, tu parles d’une autre vie. J’étais adolescente et je chantais « Je t’aime, je t’aimerai toute ma vie »… Tu vois, ça n’allait pas loin. Autant je suis une musicienne vocale, j’ai une très bonne oreille mais je ne suis pas une technicienne, je ne joue pas d’instrument de musique.
Mais aujourd’hui je suis en espèce d’état d’urgence et je veux prendre tout ce qui passe.
Tu as aussi été attachée de presse…
Oui, c’est un peu la logique de mon métier de journaliste. Lorsque j’étais à France 3, j’avais été repérée par le Président Bessudo de la Chambre de Commerce qui voyait que j’étais une journaliste qui posait des questions un peu sensées (même si ça peut paraître prétentieux !) J’étais alors la plus jeune journaliste titularisée à 19 ans lorsque j’ai démarré. J’ai appris mon métier avec de vrais grands journalistes. J’ai gardé un amour pour ce métier.
C’est donc le président Bessudo qui m’a proposé d’être attachée de presse. Étant des deux bords, je connais les attentes des journalistes et ça m’a beaucoup servi.
Aujourd’hui le métier de la presse a beaucoup changé hélas.
Tu as travaillé sur le festival de jazz à Toulon et aujourd’hui te voilà à celui de la Londe…
Pour la Londe, l’organisateur Christophe Dal Sasso avait entendu parler de moi par un ami commun avec qui j’avais collaboré chez Tandem. Le festival a 15 ans, il fait des choses étonnantes avec beaucoup de bénévoles, de petits moyens avec de grandes ambitions. Le festival est aujourd’hui à la fois professionnel et ambitieux. Ça a été ma première et une belle aventure humaine où tout le monde s’investit à fond et j’espère que ça va continuer ».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon


Que ma montagne est belle…

Le village d’Antraigues


Je suis ardéchois.
Enfin, non… Je suis varois
En fait je suis des deux puisque né d’un couple de toulonnais et de grands-parents paternels ardéchois.
Mais c’est vrai, je me sens très souvent plus ardéchois car mon enfance est surtout marquée par trois mois de vacances l’été chez mes grands-parents.
Loin de l’école que je n’aimais pas, l’Ardèche c’était la liberté totale, une famille aimante, des cousins et des copains avec qui le partais dans les collines avec chèvres et moutons, nous pêchions, nous allions nous baigner à la rivière.
Une vie comme la raconte Pagnol et que je vivais en Ardèche.
J’étais et suis toujours très attaché à cette région que j’ai fait aimer à ma femme et à mon fils, dans cette maison de pierres où j’ai passé le plus beau de ma jeunesse et mon adolescence.
J’y retourne toujours avec le même plaisir, même si mon boulot a toujours été à Toulon, surtout l’été ou spectacles, manifestations, festivals m’accaparent dans la région varoise.
Mais aujourd’hui le journalisme devient difficile car les réseaux sociaux ont changé la donne : la presse parisienne, OK. La presse régionale… Bof !
Aussi entre les barrières que nous créent producteurs, attachés de presse, agents, organisateurs, difficile d’aborder un artiste.
Du coup, adieu les festivals d’été, le show biz et bonjour l’Ardèche où il se passe plein d’événements magnifiques, où l’on est superbement reçu, où l’on est content de recevoir un journaliste.
Alors, le choix est facile à faire.
Je vous propose quelques belles rencontres dans « ma » région où les artistes ne se prennent pas la tête et sont restés des êtres humains « normaux », abordables, simples et aimables.
On a passé un bel été.
Jacques Brachet

Jean-Marc MOUTET, Ardéchois cœur fidèle…
Et fidèle à Jean Ferrat

Lorsque plusieurs générations sont implantées dans un même lieu, les racines sont ancrées à jamais.
C’est le cas de Jean-Marc Moutet, ardéchois « cent pour sang » dont les aïeux vivaient dans cette ferme de Lablachère pour y élever les chèvres et cultiver les vers à soie… Dans ce village calme et serein, Jean-Marc a fait de sa ferme ancestrale, un lieu de culture et de musique qu’il dirige avec Cécile, son épouse, où il a créé un petit théâtre et où il reçoit de beaux artistes, célèbres ou non, d’ici ou d’ailleurs mais exclusivement défendeurs de la chanson française et de la poésie.
Dans cette Ardèche devenue célèbre grâce à un certain artiste nommé Ferrat, d’autres l’ont suivi et sont venus s’y installer loin de la foule déchaînée parisienne.
Parmi eux mon ami Alain Turban grâce à qui j’ai découvert ce lieu où il est souvent à l’affiche lorsqu’il quitte son autre village : Montmartre.
Jean-Marc est un passionné de la langue française qu’il défend âprement  dans ce magnifique lieu, depuis plus de vingt ans.

Alain Turban…
… L’ardéchois de Montmartre

Il y a créé entre autre un spectacle en hommage au grand monsieur d’Antraigues, intitulé « Jean d’ici, Ferrat le cri ». Un spectacle vu et approuvé par l’artiste lui-même, qui raconte sa vie, son œuvre, le tout illustré de chansons où l’on retrouve avec émotion la voix de Jean. Spectacle émouvant et original puisqu’on voit arriver… Jean Ferrat du fond de la salle, moment incroyable car Jean-Marc devenu Jean est saisissant. Le moment de surprise passé on entre dans l’histoire qu’il nous conte, aux côtés d’une malle d’où il sort au fur et à mesure photos, programmes, disques, documents qui sont chaque fois reliés à une chanson. Jean-Marc raconte mais ne chante pas, laissant cela à cette voix qui, à chaque fois, nous rappelle combien Ferrat était un grand artiste qui nous a laissé des chansons universelles.
Longtemps après que les poètes ont disparu…
C’est autour d’un apéro, vin blanc-sirop de châtaigne, que Jean-Marc Moutet nous raconte sa belle aventure.

« Jean-Marc, d’abord racontez-nous l’histoire de cette maison…
Ca a toujours été une ferme familiale, mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père sont nés dans cette maison. C’étaient des agriculteurs même si c’était de plus en plus difficile de vivre de l’exploitation. Ils faisaient aussi la sériciculture, c’est-à-dire l’élevage du vers à soie, un peu d’oliviers, un peu de vigne. Lorsque j’étais enfant, je venais voir les brebis et les chèvres, il y avait encore mes grands-parents.
Et l’origine de la ferme théâtre ?
C’est en 2004 qu’avec Cécile, mon épouse, on a créé la ferme théâtre. Depuis, on la fait vivre à notre façon avec ce spectacle sur Jean Ferrat mais aussi en accueillant d’autres artistes qui viennent chanter, jouer la comédie, beaucoup d’artistes du coin mais aussi des gens connus, des années 70/80 et d’aujourd’hui, comme notre ami Alain Turban, Hervé Vilard, Francis Lalanne, Gilles Dreu, Fabienne Thibeault, Pascal Danel, Michel Monaco…
Alors, comment s’est créé ce spectacle « Jean d’ici, Ferrat le cri »
Dans les années 80, j’étais étudiant à Aubenas au moment où Jack Lang et François Mitterrand ont libéré les ondes et moi, le mercredi, puis rapidement le week-end, tous mes jours de repos en fait, je passais à la radio où j’avais des émissions essentiellement consacrées à la chanson française. J’interviewais pas mal d’artistes mais hélas Jean n’est jamais venu ! Mais j’aimais ce qu’il faisait et j’ai commencé à énormément me documenter sur lui. J’avais assez de matière pour créer un spectacle sur lui. J’ai eu cette idée le 1er janvier 2001  en discutant avec Joël Bioux, intermittent du spectacle, j’ai eu cette idée car il avait fait un spectacle sur Dalida  et il m’a aidé à monter ce spectacle.

Et ça a marché tout de suite ?
Oui. Trois mois plus tard, le spectacle était prêt. J’ai joué deux spectacles dans un village vacances en pensant que ça s’arrêterait là. Mais j’ai eu de tellement beaux témoignages que ça ne s’est plus arrêté. Au départ ce n’était pas gagné car le directeur pensait que c’était un spectacle pour les vieux… Il y a vingt ans de ça ! Pour le convaincre je lui ai proposé de le faire gratuitement et après d’animer une soirée dansante bénévolement. J’ai fait ça pendant deux ans car, du moment que son bar était rempli, ça lui convenait ! Mais pas à moi. A mon départ, on a fait un compromis : je ne lui demandais pas d’argent mais il m’envoyait des gens chez moi. Ils venaient d’un peu partout, ils en ont parlé aux agences de voyages qui nous ont intégrés dans leurs programmes.
C’est une belle histoire…
D’autant qu’un jour Jean Ferrat est venu voir le spectacle.
Vous étiez déjà grimé en Jean Ferrat ?
Oui mais différemment. Je l’avais déjà rencontré en 2001, je le connaissais plus qu’il ne me connaissait évidemment, je le rencontrais chez Leclerc où il faisait ses courses, au cinéma, dans des concerts. En fait, je connaissais Jean Tenenbaum, son vrai nom, plus que Jean Ferrat car je n’ai jamais pu le voir sur scène.
Aviez-vous eu l’autorisation de Gérard Meys, son producteur, de sa famille, pour utiliser les chansons ? Car c’est sa voix que l’on entend, ce n’est pas vous qui chantez.
Je me suis bien sûr posé la question de savoir si j’avais le droit de le faire mais lorsque Jean est venu, on a longuement discuté, on s’est retrouvé tous les deux face à la scène, il m’a même avoué qu’il avait oublié la chanson « Les cerisiers » qui date de 85
Pour les chansons, ce n’est pas un problème car on les déclare à la SACEM, c’est un problème de droits, mais  c’est surtout sur les photos qui appartiennent à des photographes. J’ai créé ce spectacle sans arrière-pensée, peut-être que je n’aurais pas osé s’il avait disparu avant. Mais j’avais l’aval de Jean et de Gérard. Par contre,j’ai hésité à continuer à le jouer après son décès mais j’ai posé la question à sa famille. Véronique Estel, la fille de sa première femme Christine Sèvres m’a dit de continuer.

Et Jean m’a écrit :
« Mémorable récital où j’ai pu voir passer ma vie en chanson de la plus belle façon et avec beaucoup d’émotion » (Jean Ferrat, 4 août 2004)
C’est ma plus belle récompense.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
La Ferme Théâtre – 445 route d’Alès – Quartier Notre-Dame – Lablachère
04 75 36 42 73 6 contact@lafermetheatre.com

Jean d’Ardèche (photo Alain Marouani)