MAURANE
Elle nous manque déjà

A

Décidément, la chanson francophone ne va pas bien. Après Johnny, France Gall, Higelin, voici que Maurane nous quitte alors que, après deux années de galère avec ses cordes vocales, elle revenait sur le devant de la scène avec un hommage à Brel.
Aujourd’hui j’ai de la peine car, pour l’avoir rencontrée souvent, je me souviens de nos fous-rires car Maurane était tout sauf une rabat-joie. Elle aimait rire et son rire était sonore.
Je me souviens de folles soirées arrosées de champagne, dont elle n’était jamais sevrée, avec l’amie Catherine Lara ou encore avec Philippe Lafontaine, son alter ego belge.

B C
Première photo pour la promo – Marseille, fête de la musique

L
St Tropez. Première rencontre, première rigolade

Ces soirées n’engendraient pas la mélancolie.
J’avais pris contact avec Maurane par téléphone. Elle n’était encore qu’une chanteuse débutante belge et, étant alors attaché de presse, sa maison de disques m’avait confié sa promo dans le Midi. N’ayant pu se déplacer, nous nous étions longuement téléphoné pour que j’aie le plus d’éléments possibles à donner à la presse.
Ce n’est que plus tard, alors que sa carrière française avait démarré qu’un jour mon amie Catherine Lara me la présenta. Nous étions à St Tropez et Catherine, que je suivais partout, m’invita pour une émission de télé présentée par Stéphane Collaro dans laquelle participait également Maurane.
Nous avons passé une soirée à rire autour de cocktails biens serrés et les contrepèteries et les jeux de mots de Catherine faisaient hurler Maurane de rire… Tout comme les gens autour. L’enregistrement d’une émission télé dure une éternité et entre deux chansons et une interview le temps est long. Mais là, on ne vit pas passer le temps et une amitié avec Maurane était scellée.

O K
Festival de la chanson Française, Aix-en-Provence

D E
A Sanary sous les étoiles

Je devais la retrouver à Marseille pour une fête de la musique où elle avait amené ses copains belges : Marka et Philippe Lafontaine (Cœur de loup). Là encore le champagne coula à flot car partout où elle allait elle demandait « des petites bulles » ! Je me souviens d’un fou-rire avec Philippe Lafontaine avec qui nous partagions un platane… pour faire pipi et de Mauranr qui criait : « Eh les garçons, restez pas trop longtemps ensemble… ça devient louche !).
C’était tout Maurane, ça. Avec Philippe, elle avait monté en Belgique un spectacle hommage à Brel qui eut beaucoup de succès mais qui n’arriva pas, hélas, jusqu’à nous.

F
Ramatuelle, première… et deuxième !

G H
I

Il y eut encore beaucoup de rencontres, toujours autour d’un verre de champagne, au festival de Ramatuelle, où elle vint deux fois, où la soirée avec Jean-Claude Brialy fut étincelante, où celle avec Michel Boujenah fut joyeuse. Il y eut aussi le festival de la chanson française à Aix-en-Provence et beaucoup d’autres rencontres aussi amicales que savoureuses.
Outre sa voix magique, son talent d’interprète incontestable, je garderai le visage rieur, la gouaille de cette magnifique femme avec qui, sans être son ami, j’avais tressé des liens amicaux et avec qui une interview devenait toujours un moment de rigolade.
Tu nous quittes bien jeune, Maurane, et tu avais encore tellement à donner à cette chanson francophone dont tu es le fleuron.
Je ne t’oublierai pas.

J n
Avec Philippe Lafontaine à Marseille – Champagne à Ramatuelle

Jacques Brachet
Quelques photos en souvenir de nos beaux moments