Trois petits tours…

AMEL BENT  » Instinct » (Sony Music)
Virage à 180° pur Amel Bent qui nous avait habitués à des disques assez lisses avec des chansons plus ou moins larmoyantes avec des trémolos (on dit « wyves » je crois !) dans la voix, nous racontant ses peines, ses tristesses. Comme elle le dit dans « Regarde-moi », la voilà qui change de décor et qu’elle nous offre un CD plein d’énergie, de rythmes, limite électro et super dansant, un disque qui va faire un malheur dans les boîtes, du moins pour certains morceaux comme, justement, « Regarde-moi », « Instinct », « Quand je danse ». Tout pour la musique même si pour ces titres, les paroles semblent un peu faibles. Sauf pour la reprise de Goldman « Quand la musique est bonne », en duo avec Soprano, où évidemment, la musique est bonne mais les paroles aussi !
On sent l’influence de « Danse avec les stars » où elle a appris à se lâcher, à prendre possession de son corps car évidemment ces titres sont très dansants et faits pour la scène.
Au milieu de ces rythmes et de cette énergie, une très jolie perle « En silence » où l’on retrouve l’artiste et la femme écorchées sans le mélo ou le pathos qu’elle pouvait nous offrir auparavant. C’est épuré avec juste une belle émotion retenue, comme aussi « Les temps qui courent ». Avec en prime de belles orchestrations.
Entre émotion et énergie, voilà une belle surprise musicale.

DALIDA « Best of Live » (Barclay)
Il ne se passe pas une année sans qu’Orlando ne fasse revivre, d’une manière ou d’une autre, sa chère sœur qui nous manque autant qu’à lui. Toujours de « nouveautés », des raretés pour celle qui nous a quittés depuis plus de 25 ans, toujours des disques, des livres, des DVD tous plus beaux et émouvants les uns que les autres et toujours dans des présentations pleines de classe et d’élégance.
Voici cette fois un double CD « live » qui nous fait découvrir notre Dalida sur les scènes du monde entier, de l’Olympia et Bobino au Palais des Sports en passant par l’Allemagne, l’Italie, Prague et le Carnegie Hall de New York, le Québec, le Liban…
Partout avec un immense succès, soulevant les foules par ce qui se dégageait de cette star unique et internationale. Car si c’est sur scène qu’elle voulait mourir c’est sur scène qu’elle revivait et donnait le meilleur d’elle-même. De « Avec le temps » à « Je suis malade », de « Ciao Amore Ciao » à « Un po d’amore », de « Hene ma tov » à « Salma ya salama », de « Am tag als der regen kam » à « Gigi l’amoroso »… elle a ravi, ému, fait vibrer et frissonner les publics du monde entier. Ce double CD en atteste et il s’en dégage une grande émotion.
Merci Orlando.

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LES PRÊTRES « Amen » (Universal Music)
Les Prêtres… ce sont les prêtes, on aime ou pas. J’avoue que leurs voix ne me touchent pas. Elles ne sont pas exceptionnelles, sont assez linéaires, sans relief et je n’avais pas adhéré à leurs précédents disques. Ici, l’intérêt est qu’il y a de formidables orchestrations, des chœurs qui envoient et qui enveloppent bien ces voix qui, si elles ne venaient pas « du ciel », n’auraient je pense, aucunement percé dans la musique. Leur histoire, leur parcours sont assez originaux pour en avoir fait le succès que l’on sait. Par ce disque, ils nous annoncent la fin de cette carrière parallèle à leur prêtrise avec « Amen » superbe musique tirée de la valse mondialement connue de Chostakovitch. Et puis l’on retrouve « S’il suffisait qu’on s’aime », « Je chante avec toi Liberté » le fameux chœur des esclaves de « Nabucco » de Verdi, « La quête » dont Brel a fait un monument, « Ecris l’histoire » du regretté Grégory Lemarchal…
Des airs célèbres magnifiquement orchestrés qui, avec l’aide des chœurs, nous font et la banalité oublier la faiblesse de leurs voix.

SERGE LAMA « La balade du poète » (Warner)
Très beau triptyque que cet album où deux CD et un DVD  fêtent « 50 ans d’encre et de projecteurs » d’une carrière étincelante : celle de Serge Lama. Que ce soit sur « les chemins d’aujourd’hui » ou sur « les sentiers d’autrefois », la route de l’ami Sege est semée de succès qui, aujourd’hui, représentent tout un pan de la poésie et la chanson française », de « Les ballons rouges » à « Des éclairs et des révolvers » en passant par l’incontournable « Je suis malade », « Une île », « L’Algérie », « Les petites femmes de Pigalle » et tant d’autres qu’on ne peut citer tant la liste serait longue. c’est l’amour, l’émotion, la passion, la truculence, la poésie, tout cela mélangé, tout dans quoi il excelle.
Quant au concert de cet anniversaire, si vous ne l’avez pas vu en tournée avec son apogée au Grand Rex où il a été enregistré, installez-vous confortablement pour le voir et l’entendre dans un beau décor, émargé par des souvenirs familiaux plein de tendresse et toutes ces chansons qu’on peut chanter avec lui tant ce sont, non pas des « tubes » mais des succès qui traversent nos vies.
Ce soir, le poète a 20 ans… Et nous retrouvons les nôtres !

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 AURELIE CABREL « A la même chaîne » (Sony Music)
En digne fille de son père, Aurélie Cabrel est partie sur la voix de la chanson, aidée évidemment, par Francis mais aussi Grand Corps Malade qui lui ont écrit de très belles chansons.
Une voix veloutée qui nous fait entrer dans son monde intime fit de poésie. De belles mélodies, des textes qui tiennent la route, Aurélie Cabrel se fraye un chemin dans ce monde difficile de la chanson avec sa belle personnalité.
Des chansons qui parlent beaucoup d’amour déçu, de rupture, d’attentes, d’incertitudes comme « Bref, s’aimer », « Tout l’indiffère », « Dis-moi », « Les guillemets ». C’est très nostalgique à la manière d’une Françoise Hardy qui doute toujours…
Et puis, ultime chanson « Je ne suis pas jalouse » dédiée à son chanteur de père qu’elle dut souvent partager avec son public mais qui revenait toujours.
Que voilà un beau disque.

 FOREVER GENTLEMEN (TF1 Musique)
Belle affiche, beaux mecs, belles voix sans oublier – même si elles sont en nombre restreint – belles dames.
De Dany Brillant à Paul Anka en passant par Damien Sargue, roch Voisine, Garou, Gad Elmaleh, Vincent Niclo, Philippe Lellouche, Bruce Johnson, M.Pokora, Emmanuel Moire, Sinclair.. Et au milieu de ces vox de gentlemen, deux belles chanteuses : Sofia Essaïdi et Elodie Frégé. Tout ce beau monde chante en trio ou en duo et même en quatuor, des chansons de crooners, des tubes imparables, puisque aujourd’hui c’est la mode de reprendre des standards revisités. Et quelques standards : « La belle vie », « Lady is a tramp », « My way », « For me formidable », « Toute la pluie tombe sur mi » et quelques autres chansons qui ont fait le tour du monde que ces messieurs-dames chantent avec une rare élégance dans des orchestrations jazzy, très marquées années 50/60. C’est absolument magnifiques pour des soirées intimes, pour s’alanguir sur de belles mélodies et retrouver le goût de ces belles années où les chanteurs savaient chanter des mélodies qui pouvaient se retenir. Du beau travail !

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TONY CARREIRA « Nos fiançailles » (Sony Music)
Enorme star au Portugal et en Amérique Latine, on connaît peu en France cet auteur à la voix de velours qu’on pourrait classer dans les Latin lovers à l’instar de Julio Iglesias ou Frédéric François.
Belle carrière internationale et pourtant, la France, qui l’a accueilli avec sa famille durant des années, l’a boudé. A moins que ce ne soit lui qui ait oublié de s’y arrêter une fois star confirmée, trop pris ailleurs.
Mais le voici qui arrive avec un album franco-portugais, chantant en duo avec des chanteurs français qu’il apprécie particulièrement. Joli disque même si quelques duos semblent un peu plaqués sur une musique où l’on ne sent pas le contact avec les chanteurs, comme Sardou ou Niclo.
Par contre, beaux duos avec Natasha St Pier, avec la reprise de Garou-Dion, »Sous le vent » , avec Hélène Ségara qui reprennent la belle chanson brésilienne « Les eaux de Mars – Aguas de Março », avec Lenorman « Michèle », « L’oiseau et l’enfant » avec Lisa Angell avec Lisa Angell qui, certes, a une superbe voix, mais ont aurait tant aimé qu’il la chante avec Marie Myriam » créatrice de ce prix Eurovision et créé en portugais par Marie, elle-même portugaise !
Deux jolies versions : « J’ai oublié de vivre » avec Jacques Veneruso et « Voyageur solitaire » avec Didier Barbelivien, les deux voix masculines qui, à mon avis s’accordent le mieux à la sienne.
Carreira, ce n’est pas un chanteur à voix mais il y a tout le velours qui caresse les mélodies et redonnent vie à ces succès avec des versions personnelles agrémentées de jolies voix françaises.

 VIVE LES GUINGUETTES (Wagram)
Voilà un double CD qui va plaire à nos aïeux puisqu’on y retrouve des chansons qui ont des décennies de succès comme « Mon amant de St Jeaan », « A Toulon », « Etoile des Neiges » « Le plus beau de tous les tangos du monde »… Bien d’autres chansons éternelles. Les artistes sont très éclectique pour ne pas dire hétéroclytes puisqu’on trouve des chanteurs inattendus comme Bézu, Bernard Menez, sophie Darel, des artistes disparus comme Franck Fernandel, Robert Ripa, Francis Linel et puis les Charlots, Jean Sarrus en tête aux côtés de Christian Delagrange.
C’est très bizarre comme mélange mais bon, ces chansons méritent toujours qu’on les écoute, même si déjà, des gens comme Bruel et quelques autres l’ont déjà fait.
Cela prouve que ces chansons intemporelles, traversent le temps sans se rider et font partie de notre patrimoine.

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KAMALEON « Muevelo » (egt)
Vous voulez danser et donner à vos soirées un côté exotique, voici Kamaleon qui débarque avec ses lunettes, ses rythmes tropicaux revus et corrigés version techno. Ça fait beaucoup de boum boum, ça vous donne une irrésistible envie de vous trémousser et de vous envoler des des destinations ensoleillées. Faute d’y aller, Kamaleon vous en fait rêver et vous entraîne dans sa danse. Ça n’est pas génial, ça n’est pas nouveau mais ça fera un carton dans les boîtes de nuit cet été. C’est à peu près certain

Herbert LEONARD « Demi-tour » (Wagram)
Bientôt 70 ans, toujours fringant, plus french lover que jamais, le bel Herbert a toujours cette voix puissante qui a fait son succès sur des slows langoureux.
Revenant à ses premières amours, le voici plus rythm’n bluesman que jamais avec des tubes qui ont fait le tour du monde et à qui il donne un sacré coup de jeune et une belle énergie. Citons « Elle est divine » qui n’est autre que le « Keep on running » du Spencer Davis Group, « Une lettre », tube des Box Tops « The letter » revu et corrigé par sa complice Vline Buggy, « Show me » qui fut l’énorme succès d’un certain Cloclo « Cherche », « Big O » hommage à son idole Otis Redding qu’il a lui-même signée, et pluis, côté blues, une belle reprise de Joe Cocker « Your are so beautiful », une chanson de Mort Schumann « Si je ne l’aimais qu’un peu » et « Si j’avais le courage » adaptation de « To love somebody » de robin Gibb. En tout un florilège superbement adapté et orchestré faisant écrin à une voix… qui envoie toujours autant !

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