Philippe HAMON
La passion photo – La passion rock

Philippe Hamon

Philippe Hamon a deux passions : la photographie et le rock. Et cela, depuis l’enfance.
La voie était alors toute trouvée pour cet adolescent qui va faire son métier de ses passions.
Sa musique c’est le rock. Il sera donc « photographe de rock ». et il réussira a devenir l’un des plus grands photographes en ayant pour sujets David Bowie et Téléphone, Mick Jagger et Higelin, Joe Cocker, Ray Charles et Charlélie Couture, Police et Freddy Mercury… Et bien d’autres.
Travaillant pour l’agence Gamma, aujourd’hui ce travailleur de l’ombre a décidé de mettre son travail en lumière par une somptueuse exposition intitulée « The Spirit of rock » qu’il présentera du 23 mars au 10 avril à la Galerie Joseph, 116 rue de Turenne, dans le troisième arrondissement de Paris.
Mais comment tout a commencé ? Je suis allé le lui demander.

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Philippe Hamon, par quoi tout a commencé : photo ou rock ?
Je pourrais vous répondre… Les deux. Ou presque parce que la photo est venue un tout petit peu avant. J’avais 16 ans et j’étais alors passionné de cyclisme. C’est avec ce sport que j’ai commencé à balbutier dans la photo, en allant photographier les cyclistes sur le Paris-Roubaix. Merckx a été l’une de mes premières photos.
A la même époque, j’ai commencé à m’intéresser au rock des années 70/73, les baba cool, le hard. J’avais déjà dans l’idée de vouloir publier mes photos dans les journaux.
Comment ça s’est fait ?
Pas tout de suite puisque je suis entré à l’agence Gamma en 77 mais… au laboratoire, pour développer les photos des autres, dont Depardon. Développant les tirages en noir et blanc, j’ai appris ce métier sur le tas, ce qui m’a bien servi par la suite.
Jusqu’au jour où le directeur de l’agence m’a proposé de rejoindre le staff des photographes.
Et là, vous avez aussitôt photographié les stars ?
Bien sûr que non. Comme tous les autres, je faisais les conférences de presse, je réalisés des reportages divers et variés comme le marathon de Paris… Mais à l’époque, les photographes travaillant toute la journée, n’avaient pas envie d’aller encore travailler la nuit sur les spectacles. Je me suis donc proposé. Et tout est parti de là.
C’était facile alors ?
Oui, c’était relativement facile de faire des photos en concert, de photographier les artistes sur scène. On ne vous demandait rien. C’est devenu plus difficile à partir des années 95. D’ailleurs, les premières photos que j’ai réalisées étaient celles d’un concert d’Alice Cooper à Paris. C’était en 75, je n’étais pas encore à Gamma. Le premier concert que j’ai couvert pour l’agence a été Johnny Winter au Palace.
Vous avez toujours fait du noir et blanc ?
Essentiellement, oui. J’ai fait certains reportages en couleur car les journaux étaient demandeurs. Mais j’ai gardé le noir et blanc pour les concerts et je traitais moi-même mes photos.

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Vous êtes-vous fait, sinon des amis, du moins des relations de tous ces artistes que vous avez rencontrés ?
Pas tant que ça car il est difficile d’entrer dans leur intimité. Mais au bout de deux, trois, quatre reportages, certains sont arrivés à me reconnaître et des relations sympathiques arrivent à la longue à s’instaurer comme avec Joe Cocker que j’ai photographié en France, à New-York ou encore Brian Ferry que j’ai rencontré dans les studios d’Hérouville.
Et pour les Français ?
Ça a été plus facile et je garde de belles relations avec Jacques Higelin, Téléphone, Charlélie Couture, Axel Bauer, Christophe…
Christophe… c’est un rocker ?
(Il rit)… Mais oui ! Bien sûr, à 12/13 ans, j’écoutais comme tout le monde les chanteurs dits « yéyé » dont Christophe qui chantait « Aline ». Puis il y a eu « Les mots bleus » et aujourd’hui, ce qu’il fait est énorme. Ce n’est plus de la variété. Et il est reconnu comme tel.
Et puis il y a eu votre découverte du rap !
Oui, à la radio comme tout le monde mais aussi parce que certains étaient mes voisins à Sarcelles, que j’ai appris à les connaître, que j’ai découvert leurs textes, que je trouve plus forts que le rock. Je me reconnais en eux car je suis un produit de la banlieue et j’ai pu ainsi entrer dans leur intimité.
C’est votre première grande expo. Comment s’est fait le choix de ces quelque 200 photos qu’on découvrira à l’expo ?
D’un côté, il y avait moi et mes photos et j’avais une vision un peu ancienne de ce que je voulais faire. Et il y a eu la rencontre d’Alain Val et Stéphane Langlet, de l’agence Colfing, qui m’ont proposé leur vision et qui m’on convaincu. Nous avons vraiment travaillé ensemble et je suis à la fois étonné et ravi du résultat. 850 m2 d’expo… c’est incroyable !
Cette expo tournera-t-elle ?
Il y a des sollicitations, des projets, en France et à l’étranger… Mais on n’en est pas là. Et puis, je vais vous faire une confidence : ce qui me fait le plus vibrer, c’est lorsque je découvre une de mes photos à la une d’un magazine. C’est ce pourquoi j’ai toujours voulu travailler.

 Propos recueillis par Jacques Brachet
A noter qu’un livre au titre éponyme sera édité en parallèle à l’exposition.