Six-Fours – Maison du Patrimoine
VALMIGOT-PAUL…
Quand le « in » et le « out » s’entrechoquent

A
Dominique Ducasse, adjointe aux affaires culturelles, Valmigot et Stephen Paul

Elle est une femme, il est un homme.
Elle est française, varoise de surcroît, puisque vivant à Solliès-Ville. Il est anglais établi à New-York, résidant en partie dans le Var, à Bargemon exactement.
Elle est volubile, il est plus « taiseux », ne maîtrisant pas assez à son goût la langue française.
Leur travail artistique, leur trajectoire, sont aux antipodes l’un de l’autre.
Rien donc, pour une rencontre… Et pourtant…
Pourtant ils se sont rencontrés et s’ils ne se sont pas aimés, ils se sont appréciés et se sont trouvés des atomes crochus dans la passion qu’ils ont de s’exprimer par la peinture. Et pour cela, pas de grands discours : un sourire, une toile, un pinceau leur a suffi pour se rencontrer et se retrouver, grâce au Pôle Arts Plastiques, à la Maison du Patrimoine à Six-Fours.
Le bas pour Valérie Migot, dite Valmigot. Le haut pour Stephen Paul.
Et le plaisir de « la » retrouver et de « le » découvrir dans ce beau lieu face à la mer.
J’avais déjà dit tout le bien que je pensais de Valmigot… Et je récidive car elle est une artiste on ne peut plus originale, exubérante, son œuvre étant aussi joyeuse qu’explosive et mêlant la force de ses idées à celles de la littérature dont elle est imprégnée. Communicative « à mort », aujourd’hui elle est une passionnée d’Internet, de Facebook et le mot « partage » revient souvent dans sa démarche. Elle glane des phrases, des mots, des idées et cela l’entraîne à la création de toiles-objets, de livres-objets, d’installations où derrière le clin d’œil et l’humour, apparaissent des thèmes qui lui sont chers, des histoires que lui inspirent le monde alentour. Et qu’elle veut transmettre.
Huile et technique mixte se marient aux tissus, aux papiers, au bois, au métal, aux objets qu’elle assemble dans une créativité jubilatoire.

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Au-dessus d’elle donc, notre anglo-américain de Bargemon s’exprime on ne peut plus différemment, mêlant l’intimité et l’intériorité de son âme, de ses pensées sur d’immenses toiles qui fourmillent de détails, tableaux dans le tableau, avec des couleurs qui éclatent, des explosions qui peuvent être empreintes d’une certaine sérénité mais qui cachent peut-être une angoisse latente dans ce monde qui, chez lui, balance entre deux cultures.
Ce qui unit peut-être nos deux artistes aux univers si différents, est certainement l’interrogation sur la vie, le monde d’aujourd’hui.
Et la complicité de ces cinq années d’amitié dans un dialogue jamais interrompu.

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Même lors du vernissage de cette exposition qui les réunit puisque c’est devant nous que le dialogue continue entre la femme qui « la ramène tout le temps », dit-elle d’elle en riant et l’homme silencieux qui voudrait mieux s’exprimer en français. Mais elle le fait pour deux et, s’il avoue qu’ils discutent beaucoup ensemble, il ajoute avec humour : « Elle, plus que moi ! ».
On sent une belle complicité entre ces deux artiste et en fait, leurs univers se complètent et sont en osmose, allant vers le même but : l’humain.
A noter que Stephen Paul a remarqué qu’à l’inverse de New-York où pullulent et se côtoient nombre d’artistes, dont beaucoup exposent dans sa galerie, ici les artistes sont très esseulés. Bien sûr, pour créer, les moments de solitude sont indispensables mais les rencontres sont stimulantes et enrichissantes. Aussi, il a décidé de monter un festival d’art contemporain à Bargemon. Il aura lieu du 28 juillet au 1er août et réunira des artistes varois avec quelques artistes américains et étrangers qui oeuvreront autour du thème tout trouvé : Bargemon.
Rendez-vous à ne pas manquer, comme cette exposition que vous pouvez découvrir à la Maison du Patrimoine jusqu’au 2 juillet, qui sera émaillée d’une rencontre publique avec les deux artistes le samedi 17 juin à 15h en ce même lieu au cours d’un « Art-Thé » devenu aujourd’hui traditionnel.

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Jacques Brachet