Toulon – Le Liberté
« Toutes les paroles doivent exister »

A

Mariage pluvieux, mariage heureux, dit-on.
Souhaitons donc que cette maxime s’adapte aussi à la prochaine saison du Liberté puisque, à peine installés confortablement sur des chaises longues en vue de la conférence de presse, place de l’Equerre où trône la fresque monumentale représentant l’affiche de la nouvelle saison du théâtre, que nous devons à Zosen et Mina Hamada, deux plasticiens espagnols, une belle averse venait l’inaugurer !
La renaissance
Cette fresque est le symbole du partenariat avec la ville dont le centre historique est en train de renaître de ses cendres, grâce à la municipalité et surtout l’énergie d’Hélène Audibert, adjointe entre autres à la rénovation urbaine qui est le pont entre le théâtre et les institutions et tutelles toulonnaises.
Un partenariat qui, du 14 juin au 7 juillet, verra fleurir nombre de manifestions dans le centre ville. Ces animations hors les murs proposées par le Liberté seront diverses et variées, du théâtre au spectacle de rue en passant par le cinéma en plein air, la musique, la danse et un grand concert qui aura lieu en août sur les plages du Mourillon..
Alors que tous les invités regagnaient le bistrot « Le Petit Chicago » qui voulait bien nous héberger, nos deux co-directeurs, Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling, nous faisaient part de leur satisfaction en constatant que, d’année en année, le Liberté se développe et devient un lieu de culture incontournable de la vie toulonnaise et varoise.

E

Bilan positif
Le bilan de cette saison qui se termine est on ne peut plus satisfaisant : 60.000 spectateurs dont 5.000 jeunes, 500 artistes venus s’exprimer sur cette scène, 300 événements et 90% de remplissage…
Charles Berling devait remercier toutes les instances qui aident le théâtre à être ce qu’il est et surtout sa « jeune petite équipe du Liberté » composée de 28 salariés permanents. Il se disait aussi très heureux d’être aussi bien suivi par le public, les choses s’inscrivant ainsi durablement dans ce lieu de cultures multiples.
Il faut dire aussi que le prix des places, allant de 0 à 28€, s’adapte à un public on ne peut plus large, sans parler de nombreuses manifestations qui sont proposées gratuitement, des tables rondes aux conférences en passant par les expositions, les rencontres avec les artistes, les avant-premières et même la garde d’enfants durant les spectacles.
Quant à la formule des billets suspendus offerts à quelqu’un d’autre (l’idée venant d’Italie), elle emporte un franc succès et permet à des personnes en difficulté de pouvoir ainsi découvrir des spectacles.
Une chose important également : l’accueil à tous les types de handicaps, qui a d’ailleurs reçu prix et labels.
Les stages et master class ont aussi permis de tisser des liens avec des artistes. Artistes qui, une fois venus au Liberté, n’ont qu’une envie : y revenir !
Nos deux directeurs devaient aussi préciser l’étroite collaboration du théâtre avec nombre de structures et d’associations comme le festival de la mode d’Hyères, le festival « Portraits de femmes », la fête du livre de Toulon, le pôle jeune public et bien d’autres, toutes disciplines confondues.
Les arts de l’image
Les arts de l’image sont aujourd’hui bien présents au Liberté, comme ces cartes blanches données aux artistes qui choisissent des thématiques cinématographiques, le festival des arts numériques devenu aujourd’hui la 4ème scène avec toutes les nouvelles technologies, tous les nouveaux outils innovants qui décloisonnent les disciplines et permettent l’apport d’un public jeune… et moins jeune d’ailleurs, venu les appréhender en participant aux ateliers.
Car Pascale et Charles mettent un point d’honneur à ce que ce lieu s’adresse à toute forme de public et que chacun puisse y avoir une approche culturelle. C’est pour cela que nombre d’animations sont proposées aux ados, en travaillant avec les lycées et collèges, comme cette réalisation de courts métrages sur un thème donné, les films étant réalisés de A à Z par les jeunes eux-mêmes et présentés au public ainsi que sur youtube, réunissant quelque deux millions de vues !
Charles nous dit aussi son désir de développer un travail avec la petite enfance… Il y cogite !
Une programmation éclectique
En dehors des spectacles dont vous pourrez trouver la programmation sur www.theatre-liberte.fr et où l’on découvrira un programme aussi éclectique que brillantissime, où se côtoient toutes les disciplines, et où l’on retrouvera avec plaisir de nombreuses créations, des co-productions, des artistes récidivistes, auteurs, comédiens chorégraphes comme Zabou Breitman qui ouvrira la saison, Jean-Claude Grumberg, Koltès, Amira Casar, Boulgakov et Macha Makeïeff, Claudia Tagbo, Frank Micheletti, Feydeau et Lavaudan, Jane Birkin accompagnée par l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon, Bergman,, Grand Corps Malade, St ExuperyRégineChopinot, Sergi Lopez entre autres, il y a aujourd’hui au Liberté quatre événements très courus : Ce sont les themas, qui, sur un sujet donné, regroupent expos, projections, tables rondes…

CD

Les themas
Quatre themas donc dont le premier coïncidera avec la création de Zabou Breitman « Logiquimperturbabledu fou », production du Liberté et aura pour titre : « La raison du plus fou est toujours la meilleure ». Le second rendra hommage à l’œuvre de Jean Rouch dont c’est l’année du centenaire, en collaboration avec sa veuve qui a confié à Charles la seule pièce écrite par cet auteur-réalisateur, pièce qui verra le jour la saison prochaine. « Intimités » est le titre du troisième thema et tournera autour de scènes de la vie conjugale, des repas de famille, des rapports intimes. Enfin, le 4ème volet intitulé « Le fric », abordera toutes les idées reçues et les préjugés sur l’argent son poids, son importance, la nécessité ou le besoin d’en avoir, les banques etc…
Comme on peut le constater, la saison va être riche, excitante, grâce à une équipe passionnée dont le seul but est, comme le dit Charles Berling est de faire que toutes les paroles puissent exister et se côtoyer.
Pour terminer, un clin d’œil à Betty Le Mellay qui fut l’ange gardien des journalistes, une attachée de presse avec qui on a aimé travailler et qui s’envole vers de nouvelles aventures du côté de Marseille.
Nous lui souhaitons tout le bonheur du monde !

Jacques Brachet