Manu PAYET… dans un fauteuil !

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Une affiche on ne peut plus suggestive nous montre un Manu Payet, qui a retrouvé son vrai prénom, dans une pose on ne peut plus alanguie, installé dans le mythique fauteuil en osier d’Emmanuelle ! Irrésistible !
Et bien sûr, c’est la première chose dont je lui parle.

« Image presque osée pour un comédien, Manu !
(Rires… il y en aura beaucoup !) Oui c’est vrai mais j’assume ! Je ne voulais pas d’une affiche accrocheuse et pourrie avec ma tête qui a l’air de dire : « Viens me voir, ça va être bien ! ». Je voulais quelque chose qui soit à la fois rigolo, original et beau… et un clin d’œil à Emmanuelle… la vraie !
Pour être original, ça l’est… A qui est ce corps d’éphèbe sous votre tête ?
(Re-rires). Mais c’est moi !!! Merci pour le compliment mais tout est vrai, rien n’est faux, il n’y a pas de triche, pas de retouche !
Eh bien bravo ! Pour en venir au spectacle, vous l’avez rodé courant 2016 avant de présenter le définitif. Pourquoi ?
Durant cette tournée de rodage, je me trimballais toute la journée avec mes notes, j’écrivais des anecdotes mais aussi des moments de ma vie que je proposais le soir au public. Si ça marchait, je gardais, sinon, j’enlevais. Je voulais à la fois partager mes histoires et surtout que le public s’y retrouve car ce que je raconte est presque universel et ça rassemble tout le monde. Ce monde que je ne voulais surtout pas emmerder et ne faire que du bien, donner du plaisir. Tout ça passait donc par un rodage.
Aujourd’hui il ne bouge plus ?
Oui car c’est un spectacle vivant qui varie en fonction des événements et du public que je retrouve chaque soir, dans une ville est qui est chaque fois différent.
Du Nord au Midi, ça change tant que ça ?
Oh oui ! C’est une évidence. Par exemple dans le Sud – et j’en sais quelque chose, venant « du sud du Sud » ! – quelquefois les gens sont plus drôles dans la salle, que moi sur la scène ! J’ai donc plutôt intérêt à être très très très drôle car ils sont plus exigeants. Ils ont la culture de la vanne, de la dérision, de l’autodérision. Elle est plus exacerbée.
Vous venez de la radio et peu à peu vous avez franchi toutes les étapes qu’on puisse faire…
Oui puisque, après la radio, il y a eu la télé, la parodie, l’animation puis la première scène, le premier film… C’est toutes ces étapes qui m’ont fait apprendre mon métier.
Vous avez toujours voulu faire ce métier ?
Oui, j’ai toujours voulu jouer la comédie, divertir les gens. Être à la radio pour dire du bien du dernier disque de Shakira, ça va un temps. Mais j’ai toujours voulu être un homme de divertissement.

Manu Payet participe à la 2ème édition du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, le 9 octobre 2015.  | 00277079

Ça vient de famille ?
(Rire) Oh que non, loin de là. J’étais dans une famille très sévère, humble, avec une mère catéchiste… Voyez le genre ! Moi, je passais le temps à les faire marrer… et je les faisais aussi beaucoup suer ! Ils passaient leur temps à dire : « Qu’il est con, mais qu’il est con ! ». Lorsque je me suis lancé, ma mère a été traumatisée. Il faut dire que je suis la dernière génération à avoir grandi à l’ancienne. On ne concevait pas qu’on puisse faire un travail pour le plaisir. Combien de fois j’ai pris une tarde dans la gueule et au lit ! Sans compter qu’à force, ils m’ont fichu en pension !
Mais vous avez persévéré malgré tout !
Oui mais en gardant en moi une petite part de péché. Je voyais tellement mes parents inquiets, qui avaient peur que je ne mange pas à ma faim avec ce travail qui, pour eux, n’en était pas un.
Et aujourd’hui ?
Mon père est décédé hélas mais ma mère est heureuse. Et à l’inverse d’avant, elle m’appelle pour je la fasse rire avec mes conneries !
Parmi tout ce que vous avez fait, il y a ce film « Situation amoureuse, c’est compliqué » où vous êtes scénariste, réalisateur, comédien… Vous avez n’avez pas pensé « Situation artistique… c’est compliqué » ?
Je dois dire que je me suis lancé dans cette aventure avec beaucoup d’inconscience. Pour moi, lorsqu’on a un projet, on y va ou on n’y va pas. J’y suis allé et j’ai commencé à stresse à partir du moment où j’ai préparé le film. J’ai eu des insomnies et mon manque de sommeil m’a fait comprendre la folie de l’aventure. Mais c’était trop tard pour reculer et je ne le regrette pas car j’ai eu une très bonne presse. D’ailleurs elle aurait pu me faire penser à un énorme succès. Ce qui n’a pas été le cas mais je m’en sors honorablement avec 340.000 entrées !
En fait, tout ce que vous faites marche ?
J’avoue que jusqu’ici j’ai eu du bol. Je n’ai pas analysé la chose. Ce que je sais , c’est que je suis un touche-à-tout et que, c’est vrai, jusqu’ici ça ne m’a pas trop mal réussi. Avec plus ou moins de succès.
Envie de recommencer… les insomnies ?
(Rires) Pourquoi pas ? Ce premier film, je l’ai fait grâce à un producteur qui m’a laissé toute liberté parce qu’il a vu que c’était mon truc. Je pense avoir fait quelque chose qui me ressemble, sans compromis… Si je repique au jeu, j’essaierai quand même de dormir plus !
Après la tournée, Manu, des projets ?
Un film que je tournerai au mois de juin, autour de l’enterrement de la vie de garçon, avec Jonathan Cohen… Mais je le réalise pas, je pourrai donc dormir !

Propos recueillis par Jacques Brachet