Entre Toulon et Six-Fours
La vie est belle pour Gérard JUGNOT et Bernard LECOQ

G

Loïc (Gérard Jugnot), ancien champion de rallyes, vient de perdre son fils qu’il n’a pas vu grandir, obsédé par sa passion. Son ex-femme lui apprend qu’il a fait dont de son cœur.
Malheureux et plein de regrets, par l’intermédiaire de son ami médecin Marc (Bernard Lecoq) et malgré les interdits, il finit par savoir qui a reçu le cœur de son fils. C’est Hugo (François Deblock) qui vit à Toulon où il part à sa recherche. Il découvre avec désespoir que c’est un petit délinquant qui brûle sa vie par les deux bouts, rattrapant le temps perdu durant sa maladie.
De retour en Bretagne, où il vit, il voit débouler Hugo qui espère se faire financer son voyage en Australie. Blessé lors d’une cavale, c’est Lisa (Isabelle Mergault) et Marc qui prennent soin du garçon.
S’ensuit une période où Loïc et Hugo vont apprendre à se connaître, à s’apprivoiser… A s’aimer peut-être ?

Le sujet est écrit et réalisé par Gérard Jugnot. C’est une très jolie comédie dramatique, un film drôle, tendre, les quatre personnages sont épatants et si l’on connaît le trio Jugnot-Mergault-Lecoq, François Deblock est une vraie découverte, très charismatique, à la fois horripilant et attachant.
Varois d’adoption depuis des décennies, le tandem Jugnot-Lecoq est passé par Toulon et Six-Fours pour présenter le film intitulé « C’est beau la vie quand on y pense », qui sort le 12 avril.

A

Gérard, Bernard, après « Rose et noir », vous voici à nouveau réunis sur l’écran !
Bernard :
Nous nous connaissons depuis 40 ans. J’admire Gérard depuis le Splendid, dans cette équipe où tous ont été aussi efficaces dans leur œuvre collective qu’individuellement.
Le cinéma français a été et est toujours nourri par eux.
Gérard : Nous nous sommes rencontrés sur un malentendu : Bernard a obtenu un rôle dans une pièce de Woddy Allen et est venu me remercier de l’avoir pistonné… alors que je n’y étais pour rien ! Depuis, nous ne nous sommes jamais perdus de vue et une grande amitié nous lie.
Bernard : Comme dans un couple, nous connaissons nos plus mauvais aspect et ça résiste ! Nous nous pardonnons beaucoup de choses.
Gérard : Il y a un dicton : « Lorsqu’on se connaît bien, on s’aime quand même » C’est là qu’on reconnaît la véritable amitié.
Un autre lien : vous êtes tous deux Varois de cœur.
Bernard :
Je le suis depuis des années. Déjà, mon grand-père dirigeait le Grand Hôtel et le Casino des Sablettes ! Ma belle-mère y est venue s’installer, suivie de mon beau-frère qui a une pharmacie à la Seyne et j’ai suivi le mouvement !
Gérard : Ça fait aussi des années que je suis installé à l’est de Toulon. J’adore y venir, me balader dans la région, entre autre sur la route qui va vers Cassis, la Ciotat. Bernard m’a fait connaître la corniche merveilleuse où nous avons tourné une séquence de ce film. Et puis, j’ai un port d’attache : le Domaine Pibarnon ! C’est pour cela que je viens souvent tourner dans la région. Ce que j’ai encore fait cette fois.

C B

Vous avez tourné entre Var et Bretagne…
Oui, je voulais montrer le contraste entre la Bretagne, l’océan, les tempêtes et la Méditerranée, le soleil, le mistral… D’ailleurs, du mistral, nous en avons eu beaucoup et en Bretagne, pour la pluie, nous avons dû avoir l’aide des pompiers !
Comment s’est fait le choix des comédiens ?
Il me fallait un vieux pote, je l’avais à portée de main avec Bernard ! Isabelle Mergault ne voulait plus tourner se trouvant laide et vieille. Je suis arrivé à la convaincre d’être ma compagne. François, je l’ai choisi sur une trentaine de comédiens que j’ai auditionné. Je voulais un jeune garçon charismatique, qui dégage une certaine insolence et en même temps une fragilité, pour qu’il puisse nous énerver mais aussi qu’on l’aime pour son charme. Il vient du théâtre et je le trouve particulièrement doué car il a un bel éventail de jeu.
Comment vous est venu le sujet, Gérard ?
Comme toujours, une idée qui vient, un sujet qui m’interpelle. Une fois trouvé, je l’apprivoise, et je commence à l’écrire. Comme souvent, ce film est ce que j’appelle une comédie d’émotion, un mélange savoureux et contrasté. Le drame apporte de la profondeur au sujet et l’humour allège le drame. On retrouve ça dans « Monsieur Batignolles » ou « Meilleur espoir féminin ».
Bernard : Ce qui me plaît chez Gérard c’est qu’il ose aborder des sujets graves sans peur. C’est quelqu’un qui voit le monde, les gens, leurs douleurs. Il n’a pas de rejet car c’est toujours avec un côté positif, optimiste.
Gérard : C’est vrai qu’il y a toujours un côté positif dans mes films. Contrairement à ce que je suis dans la vie. L’optimisme, je ne l’ai pas en moi.

D E

Alors aujourd’hui, après ce film qui vous a de nouveau réunis, quels sont vos projets ?
Gérard :
Laissez-moi respirer ! Mon projet immédiat est de rester en vie jusqu’à la fin de la promo… Et même après, tant qu’à faire ! Je suis comme les steaks d’aujourd’hui, je mâture longtemps ! Je suis sur la bête depuis plus d’un an, il est temps que je déconnecte. Après, j’ai quelques projets en tant que comédien. On verra.
Bernard : Je suis sur la quatorzième saison de la série « Une famille formidable »? Nous en sommes à la vingt-cinquième année § Nous tournons en partie à Paris, en partie au Portugal.
Ça ne vous freine pas pour le cinéma ?
Je ne sais pas. Je ne me pose pas la question. Nous prenons vraiment du plaisir à nous retrouver, nous formons une vraie famille et tant que ça marche….

Propos recueillis par Jacques Brachet.