Il nous fait danser sous la pluie
Florent MOTHE, le nouveau romantique

 B

C’est le beau ténébreux romantique par excellence et pourtant son sourire est lumineux, limite carnassier.
Il l’a prouvé dans ce rôle de Salieri dans « Mozart, l’opéra rock », puis dans celui du « Roi Arthur » où il avait le rôle-titre.
Entre temps, il a été l’élégant danseur de « Danse avec les stars » auprès de sa coach et partenaire Candice Pascal et il nous offre enfin son nouvel album « Danser sous la pluie » (Warner).
Le voici donc en tournée promo avant de partir pour une grande tournée à travers la France.
C’est toujours un plaisir de retrouver ce garçon charmant, l’un des rares aujourd’hui à être toujours abordable, simple et éminemment sympathique.
Florent, lors de notre dernière rencontre à Toulon pour « Mozart symphonique », tu m’avais dit avoir tournée la page « comédie musicale » pour ne te consacrer qu’à ton second disque et…
Et me voilà dans « Le roi Arthur » ! Mais c’est Dove Attia qui est venu me chercher et c’est difficile de refuser la proposition, d’abord parce que grâce à lui j’ai fait « Mozart » et puis parce que c’est très flatteur d’être choisi par lui une seconde fois lorsqu’on sait qu’il préfère choisir de nouveaux talents. Donc, me rappeler après « Mozart » pour interpréter le rôle principal, comment refuser ?
Et du coup, ton disque a été reculé.
Oui, ça m’a permis de prendre plus de temps pour le faire. Tu sais, avant que le « Le Roi Arthur » soit sur scène il se passe beaucoup de temps de préparation. Ce temps m’a permis de continuer à écrire, pour moi, pour Lilian Renaud et pour Céline Dion.
Tu as fait fort, lorsqu’on sait le nombre de propositions que reçoit Céline Dion !
C’est vrai, c’est une grande chance, d’autant que je n’avais rien demandé. C’est son équipe, qui a entendu une maquette que j’avais faite pour moi avec Mutine, qui est venu me dire que c’est exactement ce qu’elle cherchait et m’a demandé de faire des propositions. Nous avons travaillé sur des textes de Grand Corps Malade, ce qui était déjà un plaisir extrême, et Céline a choisi trois chansons : « L’étoile », « Les yeux au ciel », « Le bonheur en face »
Ça a dû être un peu stressant ?
(Il sourit). Eh bien non, je ne me suis pas mis la pression car je pensais qu’il y avait peu de chances même si j’avais le rêve en tête ! Et c’est vrai que c’est un bonheur d’être chanté par une telle artiste. C’est très émouvant.
Revenons à ton nouvel opus.
J’ai travaillé sur tous les titres en compagnie de L.I.M, un rappeur assez underground et Renaud Robillaud qui a travaillé pour Maître Gims, Black Eyed Peas…
Ils semblent loin de ton monde !
Pas tant que ça. Avec L.I.M, nous avons une sensibilité proche. Chez Renaud, j’aime sa façon d’envisager la musique « commerciale », sans que ce soit péjoratif. En fait, ils sont un peu dark comme moi mais ils donnent des choses positives, ce que je recherche.
Tu es si dark que ça ?
(Il rit). Je suis un éternel rebelle ! J’écoute beaucoup de Heavy Metal, de hard rock ! C’est ce côté « dark » qui a fait que j’ai eu le rôle de Salieri. Je suis aussi très optimiste, très humaniste même si je suis un éternel indigné. Et puis, lorsqu’on est un peu dark comme moi, cela donne quelquefois des choses positives, solaires.
Tu es Indigné de quoi ?
Je m’indigne contre l’injustice, contre beaucoup de choses que l’on vit aujourd’hui dans ce monde qui devient difficile, même si ce n’est pas en France qu’on est le plus malheureux. Et puis, mon côté optimiste reprend le dessus et je me dis qu’il y aura toujours des Gandhi, des Simone Veil pour sauver quelque chose. Il faut y croire.

C
Rencontre au Zénith de Toulon pour « Mozart symphonique »

Comment s’est passé ce travail à trois ?
On se l’est fait rock’n roll !
Nous nous sommes installés dans un studio et nous avons commencé à… manger et boire ! Etant donné qu’on se connaissait peu c’était un bon moyen de faire connaissance, de s’apprivoiser. On a beaucoup parlé de nous, de ce qu’on voulait faire et on a commencé à travailler, à chercher des mélodies, à écrire des phrases sur des mélodies, à trouver des thèmes. Nous avons fait beaucoup d’allers-retours dans ce studio.
Ta carrière a décollé à Toronto ?
J’ai commencé très jeune en France. Je jouais de la guitare, du piano, j’ai créé des groupes avec lesquels je tournais. Puis je suis parti à Toronto où je jouais dans des restaurants où l’on ne m’écoutait pas. Je suis allé chanter dans le club d’Emmy Winehouse, le Mod Club, où je passais avant le DJ qui animait la soirée. C’est une très bonne école. Là, je suis arrivé à me faire entendre et j’ai été repéré. C’est parti de là.
Question qui fâche… L’Eurovision. des bruits couraient que ce serait toi ?
Des bruits… Il n’y a rien à dire sinon qu’un journaliste m’a demandé si j’aimerais faire l’Eurovision. J’ai répondu : « Pourquoi pas ? Ce serait une belle expérience ». De là est parti le bruit que j’allais le faire alors que je savais déjà qu’Alma avait été choisie !
Parlons donc d’autre chose de plus agréable : « Danse avec les stars ».
Ça a été une merveilleuse expérience, tant la compétition que la tournée. On me l’avait proposé il y a trois, quatre ans mais je ne me sentais pas capable de m’exprimer avec mon corps. Puis j’ai fait « Le roi Arthur » où je chantais, jouais et je bougeais. En plus, en jouant Arthur j’ai perdu 15 kg et je me sentais beaucoup mieux. J’avais pris assez d’assurance pour accepter, lorsqu’on me l’a re-proposé. J’avoue que je me suis lâché, je me suis éclaté, il y avait une super ambiance avec tout le monde et une belle complicité avec ma coach Candice Pascal. Et ça a continué avec la tournée où cette fois, il y avait moins de stress puisque la compet’ comptait pour du beurre !
Te voilà donc prêt pour ta tournée. Que va-t-il s’y passer ?
D’abord je démarre avec un concert à la Cigale le 23 mars puis je pars en tournée jusqu’à la fin de l’année. Nous serons quatre sur scène, trois musicien et moi qui jouerai de la basse et du piano. Et je vais raconter mon histoire, de Toronto à aujourd’hui, en mêlant les chansons de mes deux albums, celles des deux comédies musicales et quelques chansons qui ont compté dans ma vie. Tout ça sous forme de flash back.
Et j’ai hâte d’y être !

D

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier