VOLO… ou la belle chanson française

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Derrière ces deux syllabes, l’on découvre deux frères : Olivier et Frédéric Volovitch mais appelez-les Olive et Frédo !
Chanteurs, auteurs, compositeurs, sans tambour ni trompette mais avec une guitare, ils sont en train de se faire une belle place dans la chanson française, avec de jolies mélodies toutes simples et des paroles qui fleurent bon notre langue, pleines de poésie, d’humour, d’émotion et d’amour. Ce nouvel opus s’intitule d’ailleurs tout simplement « Chanson Française », titre éponyme de la chanson qui ouvre l’album.
S’ils chantent en duo, chacun travaille de son côté, les chansons étant toutes signées ou de l’un ou de l’autre mais pas des deux. Puis ils les réunissent pour faire un choix en toute fraternité et créer de la belle ouvrage.

Frédo, comment est venue cette façon de travailler ?
Au début, il nous est arrivé d’écrire ensemble mais nous nous sommes très vite rendu compte que chacun de nous avait son propre univers, son propre style. C’est donc devenu notre façon d’aborder les choses et je crois que ça fonctionne bien.
Et pourtant il y a une totale osmose, dans les chansons comme dans la voix. Difficile de savoir lequel chante !
(Il rit) Justement, notre but est de proposer quelque chose de cohérent, ensemble et je crois que nous nous complétons vraiment. Chacun chante ses chansons, l’autre vient en seconde voix.
Votre style est à la fois simple, poétique, classique. Par quelle musique avez-vous été bercés ?
Par celle de nos parents qui était assez éclectique : Brel, Brassens, Barbara, Charlebois, Dick Annegarn… et même Tri Yann ! Puis sont venus Souchon, Balavoine, d’autres… Nous avons donc été bercés de chansons très différentes.
Comment êtes-vous venus à la chanson ?
Au Lycée, Olive est entré dans un groupe, j’ai suivi le même chemin deux ans après. Nous avons choisi la guitare mais nous n’avons suivi aucune formation. Nous sommes autodidactes.
Vous avez fait partie d’un autre groupe je crois ?
Oui, les Wriggles. Nous étions quatre, Olive était à la technique. Nous avons tenu treize, quatorze ans. C’était un projet musical et théâtral. On s’est arrêté après avoir fait le tour du sujet.
Dans « Chanson Française », vous brocardez les stars américaines… Les femmes en particulier, Lady Gaga, Madonna, Rihanna, Shakira… Pourquoi ?
(Il rit) Que des noms en A, pour la rime ! Pourquoi ? Parce qu’elles sont plus belles que nous et qu’elles font des choses qu’on ne pourrait jamais faire. C’est un clin d’œil pour critiquer avec humour le show biz et ces égéries en porte jarretelles… Tellement loin de nous !
Vos sujets sont de plain pied dans la vie de tous les jours…
Nous parlons de ce que nous vivons tous les jours, que ce soit politique, économique, artistique et puis des choses plus personnelles. Nous aimons aborder les sujets d’aujourd’hui avec un certain recul, un certain engagement, que nous traitons entre humour et poésie.

BA

Deux chansons me touchent particulièrement : « Petite tête », l’histoire d’un père monoparental qui jongle entre son boulot et son rôle de père et « Rire avec éclats », magnifique chanson d’amour.
Ravi qu’elles vous plaisent… même si elles sont toutes les deux de mon frère ! (Rires)
Jaloux ?
Non, pas du tout. D’abord parce que je n’aurais certainement pas su traiter le sujet de la même manière et puis parce que je les chante quand même avec lui. Donc aucun regret, aucune frustration.
Sur les disques ou sur scène, qui chante quoi ?
Chacun les siennes, l’autre fait la seconde voix. Pas de jalousie de ce côté non plus !
Votre répertoire est assez intimiste.
Oui. Nous sommes trois sur scène, Hugo Baquet étant la troisième guitare. C’est pourquoi nous préférons jouer dans des salles comme le Trianon, la Cigale, l’Olympia étant le maximum de ce que nous voulons faire car notre univers est intime et nous aimons avoir une proximité avec le public. Je ne nous vois pas dans des Zéniths avec des écrans géants sur le côté. D’abord nous ne les remplirions pas !
Volovitch… C’est de quelle origine et pourquoi Volo ?
Volovitch, c’est le nom de notre arrière-grand-père qui venait de l’Ukraine. Quant à Volo, c’est un petit hommage à notre père qui, tout en étant professeur, chantait aussi. Nous avons retrouvé une affiche où il était écrit : « Les chansons à Volo ». C’est donc un clin d’œil. Et puis, à l’école, aussi bien avec les profs qu’avec les copains, Volovitch étant trop long, c’est très vite devenu Volo. Voilà toute l’histoire.
Vous avez écrit quelques chansons pour les autres… Deux filles…
Oui, Zaz et Julie Zénatti. Nous nous sommes spécialisées en chanteuses en Z ! Zaz, aimait ce qu’on faisait et a voulu travailler avec nous. Julie, nous nous sommes rencontrés et nous lui avons proposé la chanson « Comme elle te ressemble », qui au départ, n’était pas particulièrement pour elle.
Continuerez-vous ?
Pourquoi pas, si l’occasion se présente ! C’est agréable d’être apprécié et chanté par d’autres… même s’il n’y a pas un Z dans leur nom !

Propos recueillis par Jacques Brachet