Charles BERLING
De la Rochelle à Strasbourg en passant par Toulon

d

Lorsqu’on le croit à Paris, il est à Toulon, dans son fief du Liberté, théâtre dont il est directeur.
Lorsqu’on le croit à Toulon, il est à la Rochelle, au festival de la fiction télé pour présenter la série dont il est le héros : « Glacé ». Un petit tour à la Rochelle et le revoici à Toulon pour répéter la pièce de Bernard-Marie Koltès « Dans la solitude des champs de coton »… qu’il ira créer au Théâtre National de Strasbourg !
Nous étions à la Rochelle. Nous étions à Toulon.
A la Rochelle donc où nous avons découvert la série de M6 « Glacé », réalisée par Laurent Herbiet, avec, outre l’ami Charles, Julia Piaton, Pascal Greggory, Nina Meurisse, Robert Plagnol… Il y interprète le commandant Servat, appelé dans un village perdu des Pyrénées enneigé et brumeux, pour élucider une série de crimes dont on pense qu’ils sont perpétrés de la prison où est incarcéré un tueur en série.
« Ce qui m’a séduit dans cette histoire, c’est d’abord la qualité du scénario, puis la distribution car j’avais très envie de tourner avec Pascal Greggory et le réalisateur, Pascal Herbiet, que j’apprécie. Et puis, c’est la première fois que je participe à une série, ce qui me permet d’avoir le temps d’installer ce personnage, de le développer.
Mais ce n’est pas que l’histoire d’un flic, c’est aussi l’histoire d’un homme avec ses problèmes, ses faiblesses alors que, par rapport à sa fonction, il doit se montrer fort. Il a ses cassures, ses secrets. Ca a été un tournage passionnant »
Et un film dont le premier épisode nous a donné l’envie de très vite en connaître la suite. D’autant qu’il est rentré à Toulon heureux de l’accueil du premier épisode et fort du prix de la meilleure série que lui a octroyé le jury présidé par Isabelle Carré.

b

Aussitôt rentré, le voici replongé dans le théâtre où il répète « Dans la solitude des champs de coton » de Koltès auprès de Léonie Simaga, nouveau couple pour cette pièce qui en a connu bien d’autres, de Patrice Cherreau et Pascal Greggory, ce dernier la rejouant avec Laurent Malet qui à son tour l’a jouée plus tard avec Isaak de Bankolé. Puis on retrouve la version « femmes » avec Anne Alvaro et Audrey Bonne et enfin cette nouvelle version mixte avec Charles et Léonie.
Pièce forte, difficile, délicate qui fut considérée comme « intellectuelle » avant de devenir, sinon populaire, du moins reconnue pour sa belle intelligence, Koltès ayant écrit là ce qu’on peut appeler un chef d’œuvre. C’est une pièce qui tourne autour de deux personnage qui n’auraient dû que se croiser, deux personnes solitaires qui cherchent on ne sait trop quoi, qui vont aussi se chercher, se séduire pour mieux s’affronter dans des monologues étourdissants. C’est de la haute voltige et une magnifique performance de deux comédiens qui se transcendent dans cette rencontre qui n’aurait pas dû être, faite de violence, de poésie, une pièce terriblement contemporaine.

c

Bien évidemment, Charles et Léonie viendront la jouer au Liberté du 8 au 11 novembre puis on retrouvera Charles du 1er au 12 mars dans la pièce d’Arthur Miller « Vu du pont ».
Mais bien d’autres projets sont dans la trajectoire de cet artiste passionné qui n’arrête jamais.
A suivre…

Jacques Brachet