Marie Piselli est ce qu’on peut appeler une artiste multiforme.
Curieuse et passionnée, elle aime s’essayer à de nouveaux arts, à de nouvelles techniques, passant de la peinture à la sculpture, du dessin à l’écriture…
Vivant à Paris, elle est native de Draguignan, ville qu’elle n’a jamais vraiment quittée puisqu’elle y a gardé son atelier… et sa famille !
C’est en 2014 qu’en promenant avec son amie Leila Voight, mécène et organisatrice d’événements, elle découvre dans sa ville, dans un quartier qui a été dévasté par la tempête de 2010, la prison aujourd’hui désaffectée. Il y reste quelques meubles, quelques objets. Elle est aussi tôt fascinée par ce lieu et imagine très vite un projet…
En premier lieu, elle y réalise des photos, un film, avec son ami Jean-Claude Honorat et cela va être les prémices d’une grande aventure qui va prendre des mois à voir le jour. D’abord, pour avoir l’autorisation de récupérer ces meubles et objets, ce qui ne s’est jusque là jamais fait et puis pour monter cet événement dont elle a trouvé le thème : « La sortie joyeuse de l’enfermement ». De tous les enfermements, qu’ils soient physiques, mentaux, psychologiques et même, aujourd’hui hélas, technologiques.
L’aventure est en marche.
Les photos et films réalisés vont évidemment s’incorporer à ses propres oeuvres et elle propose à quelques artistes et personnalités à se joindre à elle, Leila Voight, la décoratrice Florence Marquès, le président de la Galry, le commissaire priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr… D’autres artistes, comédiens, musiciens, metteurs en scène, écriront des textes que l’on retrouvera dans cette exposition.
Mais pour réaliser ce grand projet, il y faut un ou des lieux adéquat. Ce seront la Chapelle de l’Observance et le Musée d’Arts et d’Histoire.
Peu à peu le projet prend forme, tel un puzzle, les différents éléments s’imbriquant au fur et à mesure. Mais il faudra deux ans pour en arriver là.
L’exposition s’intitulera « Hop… e », symbolique de l’espoir.
« Créer – nous dit-elle – me donne une réponse à cette imagination fertile qui m’habite, à mon mental qui grouille.
Je veux que le public entre à l’intérieur de ma tête et l’emmener à l’art contemporain. Je me définis comme artiste – pèlerin – pédagogue et je veux que le public trouve son chemin et se débarrasse du « prêt à penser ».
Elle aime encore à dire qu’elle a les pieds dans le XXième siècle… mais la tête, où est-elle ?
A noter que notre artiste a également une solide formation littéraire puisqu’elle a étudié les lettres durant cinq ans à Nice, bases aujourd’hui essentielles de son travail.
Vous pourrez donc découvrir cette originale exposition dès le 20 mai et jusqu’au 16 juillet dans ces deux lieux emblématiques dracénois. Et le 21 mai à partir de 18h, le public pourra participer à une performance.
La ville de Draguignan est prête à recevoir comme il se doit son enfant prodigue !
Jacques brachet