Macha MERIL : Tournage à Marseille

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Macha avec son fils Guido

Retrouver Macha Méril est toujours un grand bonheur car elle est une femme solaire, lumineuse, elle possède une énergie débordante, une classe folle, un humour décapant et tout cela m’enchante à chacune de nos rencontres qui sont nombreuses et amicales, depuis quelques décennies.
La voici à nouveau dans le feu de l’actualité, avec un nouveau roman « L’arithmétique de la chair » (Ed Flammarion) et un nouveau tournage pour France 3 « J’ai épousé un meurtrier ». Et comme cela se passe à Marseille, dans la villa où s’est tourné « Borsalino », le château des Alpines… j’accours passer une journée avec elle.
Le scénario est signé Nicolas Jean et Florence Philipponnat, revu et corrigé par Sylvie Audcoeur, réalisé par Marc Angelo et Macha est entourée d’Anthony Delon, Barbara Cabrita et Guillaume Cramoisan, une belle brochette de comédiens.
Le soleil est avec nous et, entre deux scènes, nous bavardons amicalement avec Macha, tout heureuse de la venue de son fils, Guido, qui vit à Rome et est comédien.

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Unique photo que nous a autorisé Anthony Delon, avec Macha et Barbara
Sylvie Audcoeur, Macha et Guillaume Cramoisan

« Ce film est un thriller comme il devrait y en avoir plus – me dit-elle – aujourd’hui, la plupart des films sont des histoires policières convenues ou sont des sujets qui se font dans la proximité, la quotidienneté de ce qu’on vit tous les jours. Et ça n’intéresse plus les gens.
Ce qui me plait dans cette histoire, c’est que les personnages ne font pas des choses comme tout le monde et sont des personnages à forte personnalité.
Alors, justement, ton rôle ?
Je pense que France 3 a décidé que je serais « la punaise de service » ! Je viens de tourner dans « Mongeville », auprès de Francis Perrin et j’y joue une femme perfide et perverse. Tu sais, ce genre de rôle à la Glenn Close… Et je trouve ça très réjouissant à faire !
Jouer par exemple une alcoolique, c’est très subtil à faire car il ne faut pas tomber dans la caricature, jouer tout en nuance, comme les vrais alcoolos qui ne se rendent pas compte qu’ils le sont. Et ça… j’adore !
Bon et dans ce film ?
Je suis une affreuse bourgeoise qui possède ce château, qui voit d’un mauvais oeil le mariage de son fils, joué par Anthony, avec une fille qui n’est pas de son monde. C’est un grand médecin dont la première femme s’est, dit-on, suicidée. Elle a un second fils, joué par Guillaume, qui est une petite frappe qui fait les pires choses qui soient. Et puis, l’on apprend que la première femme ne s’est pas suicidée mais qu’elle aurait été assassinée. Petit à petit, tout accuse son fils. Tout au long de l’histoire, il y a des rebondissements, plein de surprises et les personnages s’en prennent plein la gueule !
Ça se passe donc à Marseille !
Oui et bizarrement, ç’aurait dû se passer à Strasbourg ! Mais une équipe de France 3 Marseille était libre et le scénario a dû très vite être remanié par Sylvie Audcoeur… On aurait pu ne pas se voir !
Comment as-tu eu vent de ce scénario ?
C’est le réalisateur Marc Angelo, que je connais bien et qui est, à mon avis, l’un des meilleurs réalisateur qu’ait la télé, qui me l’a proposé. Ça m’a plu, j’ai accepté… Ce n’est pas plus compliqué que ça !

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Répétitions avec Marc angelo

Tu tournes beaucoup ?
Pas tant que ça, tu sais. De plus, aujourd’hui, tu es bien sûr au courant que je suis mariée (à Michel Legrand) et je peux me payer le luxe de ne faire que ce que j’ai envie de faire. Et pas forcément le rôle principal. Il faut que le rôle et l’histoire me plaisent. Je veux un bon scénario qui ait un sens et… qui soit bien payé !
Passons donc à ce nouveau livre « L’arithmétique de la chair »…
Rassure-toi, ce n’est ni porno, ni érotique ! D’abord je te raconte comment je l’ai écrit puisque ça s’est fait post mariage. Je me demandais si, étant mariée et vivant donc avec Michel, j’aurais encore envie d’écrire car on dit souvent qu’on écrit dans la peine, dans la souffrance… ou dans l’alcool. Eh bien, je prouve le contraire, on peut écrire dans la joie et le bonheur !
Le problème est que Michel n’aime pas que je le quitte et, pour écrire, il faut que je sois seule. Je lui ai alors demandé la permission de m’éloigner quinze jours dans ma maison du Gers. Ce qu’il a fini par accepter.
Quand je suis chez moi, je n’ai plus d’horaire, je ne vis même pas au jour le jour mais heure après heure.
Lorsque je suis revenue, le livre était pratiquement écrit, Michel a été mon premier lecteur… et il a aimé, ce qui m’a rendue très heureuse.
Le sujet est original…
Je suis partie du fait que la mondialisation fait de nombreux laissés pour compte. Beaucoup la vivent mal et cherchent des compensations.
Mon héroïne est ce qu’on appelle une obèse. Pourtant elle est sereine, grossit dans la joie et le plaisir des chiffres dont elle a fait son métier. Et justement, elle est appelée à participer à une émission de télé sur les chiffres, qu’elle gagne haut la main. Mais à partir de là, tout va se dégrader : elle va se brûler à sa soudaine médiation, elle va commencer à maigrir sans raison et cette « starisation » va entraîner des drames. J’ai donc joué autour de ces sujets : l’obésité, l’apparence et la gloire soudaine que te donne la télé-réalité aujourd’hui.
Tout en étant hors norme, c’était une femme ordinaire qui se fondait dans la foule. En redevenant « normale » elle devient cet objet de foire que donne cette gloire soudaine et difficile à gérer. De l’anonymat, devenir célèbre, comment gère-t-on la situation ? »

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Barbara Cabrita – Nicolas Jean

 Belle réflexion sur deux problèmes très actuels de notre vie d’aujourd’hui.
Problème que n’a pas Macha qui vit bien, et depuis longtemps, sa célébrité et sa médiation, qui ne sont pas éphémères et dont le talent n’est plus à prouver puisqu’il est aujourd’hui définitivement reconnu.
Suite à cette journée de ensoleillée, pour fêter la fin de son tournage, nous nous sommes retrouvés, amis, famille et certains comédiens, autour d’une incroyable bouillabaisse du côté de la Pointe Rouge, dans une atmosphère chaleureuse, amicale et pleine de rires, comme seule Macha sait en créer.
On aura passé une très belle journée.

H
Bouillabaisse en famille

Jacques Brachet
Photos Philippe Starzomski