LA DREAM TEAM,
Un beau film, une belle équipe

E

Maxime Belloc (Medi Sadoun) est un sinistre con.
Du moins il l’est devenu en grandissant. Footballeur au top, il a totalement pété les plombs en devenant une star dans toute sa négation : bolides on ne peut plus voyants, bimbos à ne plus savoir qu’en faire, scandales à répétitions. Il a quitté la terre et est même devenu le sportif français le plus détesté.
Jusqu’au jour ou trop c’est trop et où, après avoir insulté copieusement un type qui lui enlève sa voiture parce qu’elle est garés sur une place réservée aux handicapés, il tape dans tout ce qui bouge… et se casse la jambe !
Son agent (Chantal Lauby) ne pouvant plus rien maîtriser lui envoie faire sa convalescence chez son père (Gérard Depardieu) dans son Berri natal où son frère est mort sans qu’il ait daigné se déplacer pour son enterrement.
15 ans après, la réception n’est pas des plus chaleureuses et pour cause. Il découvre une nièce qu’il ne connaissait pas et une petite équipe de tout jeunes footballeurs qui le vénèrent mais, détestant les gosses, il ne veut pas en entendre parler. Pourtant, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il finit par accepter de les entraîner, d’autant qu’il y a un petit gamin très prometteur et que… sa maman, kiné et qui s’occupe de sa jambe, est très jolie (Barbara Cabrita)
Peu à peu, il va redescendre sur terre, retrouver du plaisir à cette vie simple de campagnards, s’attacher aux enfants… et à la maman.
Et tout se terminera dans une happy end.

G H
I J

Que voilà un très joli film sur fond de football mais ce sport est un prétexte pour aller vers des personnages attachants, même ce détestable footballeur (comme on en voit plein aujourd’hui) qui oublie d’où il vient mais que les circonstances et l’amour ramèneront à la raison. Le couple Medi-Brbara est beau, lumineux, plein de charme, Depardieu est magistral est tout en nuances (Eh oui, tout arrive), Chantal Lauby campe un incroyable agent, perruque blonde, lunettes de star, et Patrick Timsit, qui fait un passage, doté lui aussi d’une perruque improbable, est comme toujours parfait.
Que demander de plus que de découvrir une jolie comédie au milieu des coups de poings ou de revolver, de monstres et de robots qu’on nous assène à longueur d’année ? Ici, pas de violence mais des personnages attachants, une histoire toute simple.
Et ça repose. Et ça fait plaisir.

D’autant plus plaisir lorsqu’une partie de la « team » débarque à Toulon : Barbara et Medi, Thomas Sorriaux, l’auteur et réalisateur et Sébastien Fechner, le jeune producteur qui a co-écrit l’histoire. Ils sont aussi beaux que leur film, sympathiques en diable, plein d’humour et d’une belle énergie.
Avec eux, nous avons encore passé un agréable moment.
Ce premier grand rôle, Medi… enfin !
(Rires) Oui, enfin… Quel plaisir ! Pour moi, un tel rôle c’était inespéré, d’autant que, vu l’âge de mes artères, et n’ayant plus fait de foot depuis pas mal de temps, il a fallu que je m’y mette à fond avec un coach qui ne m’a pas lâché, avec un régime à base de radis et de brocolis qui n’a pas toujours été une partie de plaisir mais avec tout ça, j’ai perdu 10 kg !
Qu’est-ce qui vous a plus dans ce rôle ?
Hormis le fait que c’était mon premier grand rôle, c’est aussi l’évolution du personnage qui, au départ, est vraiment un grand con qui a oublié d’où il venait et qui, peu à peu, évolue, revient aux vraies valeurs. Et puis…. jouer devant un parc des Princes blindé, et marquer un but devant 40.000 personnes, ça a été un grand moment !
Sébastien, comment décide-t-on une star comme Depardieu à jouer un rôle secondaire ?
Tout simplement en lui proposant le scénario ! J’avoue que je n’avais pas beaucoup d’espoir mais la chance a été avec nous. Il se trouve que, natif de Châteauroux… dans le Berri et ayant joué au football, il a accepté le rôle en 48 heures… Cela nous a rendus heureux… même si le budget du film a quelque peu changé !
Et pour Barbara ?
On l’a choisie après que Deneuve, Adjani et Bayle aient refusé le film…. Non, je rigole ! Thomas et moi l’avions découverte dans le très beau film de Ruben Alves « La cage dorée »et l’on a pensé qu’avec Medi ça collerait bien.
– Ça a été un vrai plaisir de tourner avec elle, ajoute Medi.

A B

Et vous Barbara, est-ce encore aujourd’hui difficile pour une comédienne qui a été marquée par une série télé comme « R.I.S » de passer au cinéma ?
Je dois dire que j’ai eu de la chance car cette série m’a apportée une certaine popularité et que, grâce à elle, j’ai pu jouer dans le film de Ruben. Et c’est grâce au film de Ruben que je suis dans ce film aujourd’hui ! De plus, j’avais envie de jouer avec Medi… Donc tout s’est superbement enclenché.
Thomas, ont dit que tourner avec un enfant c’est quelquefois difficile… Alors avec toute une équipe !
Tout s’est passé sans problème. Il faut dire qu’il y avait seulement un tiers d’acteurs et deux tiers de jeunes footballeurs et tout s’est très bien passé, dans la joie et les rires.
Medi, avoir en face de soi Depardieu, quel effet ça fait ?
Impressionnant bien sûr mais, pas plus que de jouer avec des champions, je n’ai voulu y penser… Enfin, presque car, pour l’impressionner, je lui ai ressorti toutes les répliques de « La chèvre », que je connais par cœur. A la première scène, où l’on est tous les deux dans la voiture, je les lui ai ressorties… J’ai dû le saouler !
Barbara, tourner dans cet univers d’hommes…
Un enfer – dit-elle en riant – non, ça a été un vrai plaisir. D’abord j’ai beaucoup de scènes avec Medi qui est un garçon adorable, Thomas est un réalisateur qui vous fait confiance et j’ai trouvé autour de moi beaucoup de bienveillance. Au départ, j’ai plutôt eu peur de jouer avec la gamin qui joue mon fils. C’était la première fois que j’avais un rôle de mère et je me suis sentie très intimidée… Mais comme il l’était aussi, on n’a eu qu’à se regarder et tout s’est très bien passé.

C D
Qui a eu l’idée de cette incroyable perruque que porte Patrick Timsit ?
– C’est une des miennes que je lui ai prêtée, lance Thomas !
– Sébastien renchérit : on a pensé qu’étant donné il venait en guest, le rôle serait plus marquant avec cette perruque. De plus, c’est très drôle. Ce qu’on a fait aussi d’ailleurs avec Chantal Lauby, sans compter qu’il y a très peu d’agents féminins dans le milieu sportif. Ca donnait une dimension originale au film et Chantal a adoré ça.
Ce film est un peu un conte de fée, comme vous dites à la Walt Disney, Thomas. C’est un peu un OVNI dans le cinéma d’aujourd’hui !
– C’est plutôt un film « à la Paramount », précise Sébastien en riant.
– Ce film, c’est vrai – reprend Thomas – fait partie d’un genre dont on dit, avant de le voir, que ça ne marchera pas. C’est le genre de film américain typique mais traité à la Française. J’ai fait en sorte que ce ne soit à aucun moment « gnangnan », sirupeux, mélo, même si les codes font que l’histoire est cousue de fil blanc. Il y a de l’émotion mais aussi du rire. Ce film est fait pour divertir, pour émouvoir. Il s’adresse à tous les publics et je précise que ce n’est pas un film sur le foot. Le foot est seulement la toile de fond.
La musique est importante et très belle.
Elle est signée Alexandre Azana et je suis heureux que vous disiez ça car il a vraiment fait du beau boulot et elle accompagne superbement, le début du film et les scènes de match. Elle est totalement en osmose avec le film.
Vous avez attaqué la tournée promo… Les premières réactions ?
Les gens sont heureux, émus – nous dit Thomas – ils sortent avec la banane, quelquefois avec une petite larme mais dans l’ensemble ils nous disent le plaisir qu’il ont eu. »
Plaisir partagé avec les privilégiés que nous avons été et nous ne pouvons que vous recommander d’aller voir ce très joli film qui sort le 23 mars.

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Jacques Brachet