« Joséphine s’arrondit » :
une Marilou Berry survoltée !

G

Joséphine est enceinte.
A partir de cet état physiologique, elle ne va plus supporter quoi et qui que ce soit : son compagnon d’abord, brave mec un peu à côté de la plaque, amoureux fou, dépassé par les événements, on ne peut plus conciliant et quelque peu naïf. Sa meilleure amie, indépendante et refusant une situation stable avec un homme… mais tombant amoureuse et se refermant (dans tout le sens du terme) à l’amour qui se présente. Sa sœur, sans boulot, qui squatte leur appartement. Ses parents couple snob et vieille France, qui rêvent d’un grandiose mariage.
Elle ne se supporte même plus, inactive et prenant de jour en jour des kilos qu’elle a eu un mal fou à perdre.
On va donc vivre ces neuf mois avec elle, dans une hystérie communicative et le film va devenir une immense crise de nefs qui durera une heure et demi, dans les cris, les hurlements, les événements qui s’enchaînent à 200 à l »heure.
Le quart d’heure final est digne d' »Ellzapoppin », burlesque à souhait, et enfin, lorsqu’elle expulse le bébé… le calme revient… Ouf, il était temps !

F E

Vous l’aurez compris, c’est un film totalement déjanté signé Marilou Berry, une Marilou déchaînée à l’extrême qui crie, hurle, vitupère et c’est on ne peut plus réjouissant.
A ses côtés Sarah Suco, la copine libre, sans attache, jusqu’au jour où elle est prise à son propre piège, amoureuse et en repoussant tellement l’idée qu’elle en est touchante.
Et surtout, Mehdi Nebbou joue à la perfection ce mec un peu lunaire et foncièrement gentil et délicat. Il est drôle et attachant, entre une femme surexcitée et de futurs beaux parents qui l’ignorent superbement et l’on compatit à sa situation, jusqu’à la fin où il ingurgite une substance hallucinogène qui le rend aussi dingue que les autres. Et qui va le libérer et lui permettre de s’affirmer.
S’il fallait trouver un adjectif pour définir ce film : jubilatoire.

B A C

Et l’on retrouve Marilou, Sarah et Mehdi au Six N’étoiles de Six-Fours pour l’avant première de ce film qui sortira le 10 février.
Une Marilou qu’on reconnaît à peine, d’abord physiquement amincie (Eh, elle a accouché !!!), les cheveux courts et blonds (la même coiffure que sa mère !), ce qui lui va à ravir et surtout d’un grand calme, presque intimidée. Après cette heure et demi de folie, ce n’est plus la même… heureusement.
Sarah est jolie comme un cœur et Mehdi adorable, drôle, plein d’humour. Un casting de rêve.

Pourquoi passer à la réalisation, Marilou ?
Je pense que de comédienne, passer à scénariste, réalisatrice est dans une continuité logique. Imaginez un cuisinier qui ne fait que préparer le plat des autres. A un moment, il a envie de faire sa propre cuisine !
C’est un accomplissement supplémentaire et quel plaisir de créer un univers tel qu’on le voit, tel qu’on le désire. J’avais également envie de travailler avec les différentes équipes d’un film.
Le film a-t-il été dur… à accoucher ?!
Avec Samantha Mazeras, nous avons travaillé un an et demi sur le scénario. Le film porte des thèmes universels : l’amour, le couple, le chômage, l’arrivée d’un enfant et tous les changements que ça apporte. Ça parle à tout le monde et ce peut être un sujet de comédie.
Comment s’est fait le choix des comédiens ?
– Mehdi : Elle m’a forcé, et comme je suis gentil…
– Marilou : Il était déjà dans « Joséphine ». Il était donc normal qu’il soit encore là !
Mais pour Sophie, j’avoue qu’à une semaine du tournage, je ne l’avais pas encore trouvée. Et je suis tombée sur Sarah. J’ai tout de suite su que c’était elle… Et je ne l’ai pas regretté.
Le choix de la comédie ?
Je voulais faire passer mes idées, retrouver un univers proche du mien mais sous la forme d’une vraie comédie en me permettant des choses très « cartoonesques », en allant très loin dans la drôlerie. Ce qui pouvait paraître difficile car dans une comédie, il ne faut pas se tromper. Il suffit parfois d’un mot pour que l’équilibre se rompe. Donc on ne peut pas improviser.
Il n’y a pas de temps mort et d’ailleurs je me suis inspirée de dessins animés de Pixar, des films de Jim Carrey, de « Un jour sans fin »… Des films qui m’ont beaucoup marquée.
Sarah : Nous avons eu une grande liberté de jeu même si le texte était très écrit. Nous avons eu de nombreuses heures de travail en amont, nous avons beaucoup parlé des situations, des dialogues. Ces discussions nous ont été précieuses car nous sommes arrivés prêts au tournage. En fait, nous ne pouvions que très peu improviser. On n’avait qu’à suivre le fil.

H I J

Sarah, Mehdi… travailler avec Marilou, ça donne quoi ?
Sarah : Au départ, il y avait un peu de stress mais je me suis très vite sentie bien et en confiance. Etre comédienne, Marilou sait ce que c’est. Elle était donc très près de nous, très complice car elle savait ce qu’on pouvait ressentir. Il y avait des évidences et elle nous a fait totalement confiance car elle nous a choisis pour ce qu’on était et ça, c’est rassurant.
Mehdi : Par la force des choses, c’est une réalisatrice qui n’a pas peur des comédiens, ce qui arrive quelquefois avec certains réalisateurs, ce qui peut créer une distance… et ce qui a été loin d’être le cas sur ce tournage. Il y avait une grande complicité. Et quand on se sent aimé, ça va tout seul.
Il y a beaucoup de « guests » dans le film… Patrick Braoudé, Victoria Abril, Catherine Jacob, Josiane Balasko, votre mère…
C’est vrai mais je voulais surtout que ce ne soient pas des apparitions gratuites, que chacun résonne avec quelque chose, avec des films qui leur font référence. Et pour ma mère, quoi de plus normal qu’elle joue… ma mère ? Je n’aurais vu personne d’autre !
Justement… l’avis de maman ?
Important bien sûr. Elle a été ravie de jouer dans mon film et fière du résultat. Elle avait déjà beaucoup aimé le scénario.
Mehdi : Elle était là le premier jour du tournage. Pour nous c’était un peu stressant et en même temps très touchant. Durant la préparation, je les observais du coin de l’œil et c’était joli à voir.

Nos trois mousquetaires sont partis pour une grande promo à travers la France, et les premières réactions sont très positives, nous avons pu le voir à Six-Fours. Le grand moment sera la sortie du film le 10 février… quatre jours avant la St Valentin !
Mais déjà, Marilou est sur un autre scénario :
« Ce ne sera pas un troisième épisode de « Joséphine »… Je vais laisser le temps au couple de mûrir et au bébé de grandir ! Je suis sur une comédie d’aventure.
Toujours la comédie ?
C’est ce que j’aime car, même si je fais un film plus dramatique, je pense qu’il y aura toujours de la drôlerie. Comme dans la vie ou comme dans les films italiens où les deux se mêlent. »

Quant à Mehdi, il attend la sortie de « Homeland », série américaine dans laquelle il joue et une autre série, française : « Le bureau des légendes » d’Eric Rochant avec une pléiade de stars comme Alexandre Brasseur, Mathieu Kassovitz, Léa Drucker, Jean-Pierre Darroussin…
Sarah, elle, est en train de terminer d’écrire un scénario dont elle réalisera le film. Un sujet assez grave dont elle nous réserve la surprise mais dans lequel elle ne jouera pas.

Jacques Brachet