La Ciotat, mardi 12 Janvier
Nous sommes sur le site des chantiers de la Ciotat, sous un soleil printanier, pour le tournage de la collection de France 3 « Meurtres à… » qui parcourt la France.
Et cette fois, c’est donc à la Ciotat que ça se passe.
L’équipe de Kim Production prépare le plan de tournage de la dix-septième journée avec le réalisateur Dominique Ladoge, debout depuis 5 heures du matin, et le tournage va se faire avec les deux héros : Philippe Bas, flic de « Profilage », Elodie Varlet, héroïne de « Plus belle la vie » et le comédien Hervé Bonzom.
Il y a fort longtemps que nous n’avons été accueillis avec tant de gentillesse sur un tournage, le réalisateur et les comédiens venant nous saluer avant de débuter une scène qui, comme à l’habitude, sera plusieurs fois reprise, ce qui prendra la matinée.
L’ambiance est à la fois décontractée et concentrée, Dominique donne ses directives sans énervement, les comédiens reprennent la scène avec application et patience, dans une grande sérénité.
L’heure de la coupure étant arrivée, nous nous retrouvons à table en toute intimité, devant un repas superbement concocté et servi par Cédric et Jérémy. Merci à eux !
Ambiance à la rigolade avec un Philippe qui, ayant quitté son regard sombre, aime à plaisanter et chambrer la belle Elodie au regard bleu qui n’est pas la dernière à en rire.
Quel plaisir de travailler dans de telles conditions !
Rencontre avec Elodie Varlet et Philippe Bas
Elodie, vous êtres presque chez vous à la Ciotat ?
Eh oui, puisque l’on n’est pas loin de Marseille et de « Plus belle la vie » que je vais d’ailleurs bientôt rejoindre car je vais y retrouver David Balot.
Parlez-nous de votre rôle dans « Meurtres à la Ciotat ».
.Je suis Anne, une jeune commissaire qui a choisi de venir travailler ici, à la surprise de tout son entourage car elle aurait pu bosser dans une ville plus importante. On vient de découvrir un homme pendu dans un hangar des chantiers. Plus tard, c’est son frère jumeau qu’on retrouvera mort.
Elle est donc chargé de l’enquête, suivie d’un journaliste qui fait un reportage sur elle. Mais peu à peu, on apprend qu’elle y mène aussi une enquête personnelle autour de son père qui travaillait aux chantiers et qui les a quittés précipitamment en 1980.
Et vous, Philippe ?
Je suis journaliste et je reviens à la Ciotat où je suis né, pour faire un reportage sur Anne. Mais derrière ce reportage, il y a une motivation plus profonde que ma déontologie professionnelle…
C’est-à-dire ?
Je ne peux pas dévoiler mes intentions !
Mais cette enquête fait rejaillir une histoire qui s’est passée sur les chantiers à cette époque. L’on découvrira qu’il y a une certaine cohésion entre les deux personnages, on se rendra compte qu’ils sont liés et que la motivation de chacun n’est pas celle que l’on croit.
Etes-vous tous les deux issus de la télévision ?
Philippe : Moi non puisque j’ai commencé au théâtre grâce à Francis Huster à qui je dois beaucoup. Puis j’ai alterné cinéma et télévision. Il est vrai qu’aujourd’hui, avec le succès de « Profilage », je travaille plus à la télé qu’au cinéma. Mais l’époque n’est plus la même, la télévision a pris une dimension populaire et nombre de comédiens et de réalisateurs de cinéma y viennent. Souvent l’on y trouve des sujets plus intéressants, on s’adresse à un large public.
Et puis… je suis heureux dans ma série « Profilage » et je suis ici pour un autre tournage… Je suis é-pa-noui !
Elodie : Je suis d’accord avec Philippe, nous avons plus de choix à la télévision qu’au cinéma et puis, jouer dans une série n’empêche pas de faire autre chose. Pour « Plus belle la vie », je suis prise à peu près six mois. Ca tourne tous les jours mais les comédiens n’y sont pas tous, tous les jours. On établit un calendrier, et le reste du temps, on peut aller sur d’autres projets. La preuve, je viens de jouer une pièce de théâtre « Mes pires amis » et après « Plus belle la vie », je pars à la Réunion tourner dans la quatrième saison de « Cut ».
Et vous Philippe, ça se passe comment pour « Profilage » ?
Ah, c’est à fil tendu, on tourne six mois, on se prépare six mois mais on à aussi des plages qui nous permettent de faire autre chose. La preuve, je suis là pour ce tournage.
TF1 n’en prend pas ombrage ?
Ce temps-là est fini. On n’a pas un contrat d’exclusivité avec une chaîne, bien heureusement; La seule chose, et c’est normal, est que je n’aille pas tourner un flic qui puisse ressembler à celui que je joue dans la série, sur une autre chaîne !
Justement… où en êtes-vous avec Chloé (Odile Vuillemin) ?
Eh bien, nous venons de tourner les deux derniers épisodes avec elle. Je viens de les visionner et croyez-moi, vous allez avoir de grosses surprises ! Après son départ la série continue avec une autre comédienne… dont je ne peux pas encore vous dévoiler le nom, sinon qu’elle est dans l’entourage de Chloé. Mais… je n’en dirai pas plus !
Dominique Ladoge, l’homme multiple
Venu de la pub, il va se lancer dans le cinéma, en tant que scénariste et réalisateur et même romancier. C’est un homme aux multiples talents.
Dominique, vous êtes issu de la pub…
Oui, j’y ai fomenté quelques films où j’ai été directeur artistique durant cinq ans, après une formation dans une école de cinéma et de communication. Puis j’ai écrit et réalisé mon premier court métrage « Le roi blanc »…
Qui a été plusieurs fois primé !
C’est vrai, il a été présenté à plusieurs festivals. Puis j’ai réalisé mon premier long métrage « Un bateau, la mer en moins »…
Qui a aussi été plusieurs fois primé et est tiré de votre roman éponyme !
Pas exactement et… c’est même exactement le contraire puisque j’ai réalisé le film et c’est Gallimard qui m’a proposé d’en écrire un livre. Ce que j’ai accepté avec plaisir car dans le film, je n’avais pas tout dit !
Après votre second film « Le montreur de boxe » avec Bohringer, qui obtient un grand succès, pourquoi vous tournez-vous vers la télévision ?
Allant aux Etats-Unis, je me suis rendu compte que le cinéma se dirigeait de plus en plus vers la télévision avec des séries et des unitaires de grande qualité. Il n’y avait plus cette barrière qu’il y avait encore en France et j’ai senti que ça allait évoluer pareillement chez nous. Je ne voulais pas louper le coche et je me suis donc engagé dans la télé. Et comme ça a marché, j’y ai continué.
Avec succès puisque, là encore, vous avez eu de nombreux prix !
(Rires) Pas si nombreux que ça, tout de même !
Mais je n’ai pas perdu de vue le cinéma et j’y reviendrai, bien sûr. Et je ne voulais pas passer à côté de la télé, tout comme Internet d’ailleurs que j’ai à l’œil ! A la télé, c’est plus facile de monter un projet et puis on atteint un très grand public même si aujourd’hui, le public télé a entre 50 et 60 ans. Les jeunes sont sur Internet !
Vous écrivez toujours vos scénarios…
Et là, ce n’est pas le cas, c’est vrai. C’est une histoire qu’on m’a apportée et j’ai vite accepté pace que le scénario me plaisait… mais à la condition de mettre mon nez dans le texte car je trouve que les scénaristes ne savent pas dialoguer les comédiens. Je suis très tatillon là-dessus, j’aime fouiller dans la psychologie des personnages. C’est pour cela que j’aime aussi choisir mes comédiens…
Ce qui n’est pas le cas ici !
(Rire) C’est encore vrai mais c’est l’exception qui confirme la règle. Lorsqu’on m’a proposé ce tournage, les comédiens étaient déjà choisis. Je connaissais peu Philippe, pas Elodie et je les ai rencontrés pour en savoir plus. Nous avons parlé et j’ai compris que ça allait pouvoir coller.
Je suis très heureux du résultat !
Estes-vous exigeant avec eux ?
Très exigeant car je les aime et je veux qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. Je crache mon venin sur la technique, pour moi un film c’est avant tout une histoire et des comédiens. Je travaille pour eux, je reste très ouvert, très à l’écoute de leurs desiderata, de leurs questionnements.
Je suis à l’écoute de leur propre musique.
Connaissiez-vous la Ciotat ?
Très peu mais, lorsque je tournais à la Seyne-sur-Mer « La cours des grands », j’y étais venu, les deux villes ayant une histoire humaine extraordinaire avec leurs chantiers. J’ai voulu d’ailleurs qu’on y retrouve cette histoire en filigrane car l’histoire remonte aux années 80. »
Encore quelques jours de tournage pour cette équipe que nous retrouverons bientôt sur France 3 pour ces meurtres au soleil.
Merci à toute l’équipe pour son accueil chaleureux et à nos deux cuistots, Cédric et Jérémy, qui nous ont régalé
Jacques Brachet
Photos : Christian Servandier