CD’HIVER

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ANGGUN : « Toujours un ailleurs » (Universal Music)
Anggun, c’est d’abord un physique d’une beauté à couper le souffle.
Mais c’est aussi une voix très particulière qui vient d’un pays qui reste un peu magique malgré tous ses drames : l’Indonésie.
Il y a dans cette voix qui s’envole, toujours un peu de nostalgie de ce qu’elle laisse là-bas puisque vivant entre deux pays. D’ailleurs elle chante « Toujours un ailleurs » car Anggun est toujours tiraillée entre la France et son pays. Heureuse d’être là, triste de na pas être là-bas et vice-versa. « Il suffit » a justement des réminiscences musicales de son pays.
Pourtant, chante-t-elle encore dans « A nos enfants », courir après le vent est difficile, il suffit parfois de voir le bonheur devant sa porte et si nos enfants vont bien, n’est-ce pas l’essentiel ?
Sa voix se pose sur de belles et efficaces mélodies comme « Face au vent (encore lui !) ou « Nos vies parallèles » qu’elle chante en duo avec Florent Pagny. ou encore la reprise, très belles, de la chanson de Le Forestier « Né quelque part » où sa voix s’accorde superbement à celle d’Angelique Kidjo.
Les chansons d’Anggun sont porteuses de messages divers : la liberté, la paix, le bonheur, l’amour et elle est très convaincantes, notre belle Indonésienne.

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Natasha SAINT-PIER « Mon Acadie » (Sony Music)
Nouveau disque de Natasha et devinez quoi ? Des reprises !
Mais là, attention car, en dehors de « Tous les Acadiens » de Fugain (encore lui !) et « Travailler c’est trop » dur, un traditionnel devenu, grâce à Zachary Richard, un énorme succès, elle nous offre des chansons de sa belle province. Donc peu ou pas connues en France.
C’est un disque original de chansons quelquefois surprenantes que la belle voix de Nathasha met en valeur.
Il y a même deux chansons qu’elle chante, nous dit-elle, en « micmac » qui est un dialecte amérindien algonquien, sortes de mélopées indiennes mystérieuses.
Il fallait oser le faire et elle a eu raison de le faire et de nous faire découvrir cette culture si lointaine de nous.
Par ailleurs, il y a de très jolies chansons qu’elle chante en duo avec des compatriotes comme Roch Voisine (Cap enragé) ou Edith Butler (Marie Caissie) mais aussi avec Gégoire (La tempête) ou encore Tony Carreira (Le mal de pays).
Quant à moi, mes préférées vont à « Evangéline » qu’elle chante tout en émotion et en tendresse et en dehors du très dansant « Tous les Acadiens », on retrouve Fugain le chanteur dans la non moins dansante et drolatique version d’un traditionnel : « La bastringue ».
De la belle ouvrage… diraient nos cousins québécois !

Lara FABIAN « Ma vie dans la tienne » (Warner)
Un nouvel opus de Lara Fabian est toujours un événement.
La voix, la sensibilité sont toujours au rende-vous et plus que jamais avec ce nouveau disque qui est un peu la renaissance de Lara, après ses ennuis de santé.
Mais cet arrêt indépendant de sa volonté lui a certainement permis de mûrir, de réfléchir, d’être plus femme et mère que chanteuse. La preuve dans cette profession de foi qu’elle énonce dans la première chanson : « Quand je ne chante pas » où, même si elle dit « Chanter c’est tout ce que je sais faire », elle est, quand justement sa voix se tait, une femme comme tant d’autres.
C’est peut-être l’album le plus intime, le plus personnel qu’elle nous ait donné, à la fois empreint de nostalgie et de sérénité, évoquant la perte d’un amour (le désamour), l’épaule d’un ami (S’il ne reste qu’un ami), la peur constante d’une mère (Le cœur qui tremble) tant il est vrai qu’en devenant mère on n’est jamais tout à fait tranquille tant il peut arriver de choses à un petit être qu’on voit grandir, la maladie d’Alzheimer (L’oubli) qui clôt ce disque qui nous laisse rêveur et l’émotion au bord du cœur.
Mais il y a tout de même la vie, qui reprend toujours le dessus (Relève-toi) et l’amour revenu avec un bel hommage à son homme (L’illusionniste) et peut-être celle qui est teintée de rose (ton désir), joli clin d’œil à l’amour.
C’est un très bel album que nous offre là notre Lara revenue et qu’il nous tarde de retrouver sur scène.

Vincent Niclo - Pochette CD DVD Live au Chatelet COibsp6WUAAHzz1

Vincent NICLO « Premier rendez-vous » (TF1 musique)
Pour ce premier rendez-vous « live » de ce beau ténor qu’est Vincent Niclo, voici le CD et le DVD de son concert au Châtelet.
Un concert qui pourrait être le prolongement de ce « Tournez musette » tant Vincent l’a truffé de vieilles chansons opéra-opérettes, de « La belle de Cadix » à « O sole mio » en passant par « Funiculi funicula » ou encore « Maman la plus belle du monde ».
Alors, avec ce répertoire, l’on pourrait penser que son public soit celui des tournées « Age Tendre » et pourtant, les minettes en folie, dès sa première chanson « La danza » se lève et hurle hystériquement, tout comme au bon vieux temps de Cloclo. Et je ne vous dis pas lorsqu’il apparaît en film et pour quelques secondes nu sous la douche !
Il faut d’ire que le Niclo, il est beau, il a la classe, il a la voix et au milieu de ces anciennes chansons, il arrive à immiscer « Caruso », « Divino », « Ameno » pour le côté italien, « All by myself » que Céline Dion a porté au pinacle et dont il se sort avec honneur, « Jusqu’à l’ivresse », son dernier succès, que lui a offert Serge Lama.
Et puis, un duo virtuel truculent avec Rosy de Palma pour un original « Amor mor » et un duo de charme avec la sublime Anggun « Pour une fois »que l’on entend aussi dans la reprise de « Skyfall ».
Cela donne un tour de chant hors des sentiers battus, même si l’on peut regretter qu’il n’y ait pas plus de chansons nouvelles et originales, ne serait-ce que de son dernier album.
A noter tout de même de somptueuses orchestrations avec beaucoup de violons et de percussions ce qui donne un son à la fois très moderne et… très classique ! Des lumières magiques, des images, beaucoup d’images et lui, superbe et généreux qui sait faire ses effets de voix, tenir la note jusqu’à faire chavirer le cœur de ces dames, changer de tenues, toutes plus chics les unes que les autres… C’est un spectacle très classe et très… chaud !

William SHELLER « Stylus » (Mercury)
J’ai découvert William alors qu’il était dans sa période « baba cool », barbe et cheveux longs, et qu’il venait de sortir un album « Lux aeterna », une messe très belle et très classique qu’il avait écrite pour le mariage d’un couple d’amis.
De ce jour, impressionné par ce merveilleux disque, j’ai suivi William Sheller qui a évolué à tous les niveaux en découvrant les Beatles et le rock n’roll et en devenant bizarrement le plus chic et le plus raffiné des chanteurs, sorte de dandy iclassable de par sa personnalité et sa musique.
Car sa musique n’est ni tout à fait classique ni tout à fait rock n’roll ou alors « classico-rock » ou encore, comme le dit si bien Catherine Lara, qui a suivi le même chemin « rockmantique ».
Ce nouveau disque est dans la lignée de ce magnifique musicien, si bien intitulé « Stylus » car Sheller a toujours du style. Son style, unique et bien à lui.
Il laisse la part belle à cette musique faite de piano et de cordes, sa voix intimiste se pose sur de belles mélodies et les paroles, qu’il écrit aussi, sont de véritables petites perles, étranges, mystérieuses, poétiques.
« Youpylong » ou « Une belle journée » en sont le plus bel exemple, parlant de jardin sur la lune, de libellules, de brume et d’étoiles. Ses chansons ressemblent à de petits tableaux impressionnistes. « Petit Pimpon » est une ode à la paternité, à l’enfance, à la joie d’avoie un enfant. Et tout l’album est fait de poésie musicale.
Un vrai plaisir. Un vrai magnifique disque présenté dans un joli livret.

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TOURNEZ MUSETTE (Tempesti)
C’est un quadruple CD qui regroupe 40 chansons d’une époque « que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » à moins qu’ils aient des grands parents qui leur chantent leurs souvenirs.
Car ce beau coffret qui a été composé par Evelyne Leclerc, grande star du petit écran et notamment de « tournez manège » (d’où le titre !) qui a réuni quelques amis pour faire la fête, de Christian Delagrange à Michel Pruvost en passant par Jean Sarrus, ex Charlot, Josy Andrieu, Sophie Darel, Bezu et bien d’autres, dont un duo improbable et rigolo : Bernard Menez et Jean Sarrus.
Et quelques gloires oubliées comme Gloria Lasso.
Evidemment on y retrouve « Mon manège à moi » mais on passe de « Pigalle » « A Toulon », on va de « La valse des lilas » à « La valse brune », de « La romance de Paris » à « La java bleues » ou encore du « Dénicheur » à « Domino » en passant par ma pomme.
Ce disque devrait faire le bonheur de nos aînés, des « baletti » du dimanche après-midi. Tous ces grands succès populaires leur apporteront certainement quelque noslalgie de « leur bon vieux temps » et ils prendront un grand plaisir à y tourne virer dessus.
Comme on pend du plaisir à écouter ces vieilles et jolies ritournelles quelque peu « kitchounettes » !

ZAZIE « Encore heureux » (Mercury)
Que dire de ce nouvel opus de Zazie sinon qu’il m’a laissé perplexe.
En effet, elle nous avait habitué à des disques jolis, à des chansons charmantes – ce qui ne veut pas dire mièvres – avec des sujets quelquefois graves mais toujours désamorcés par une pirouette, un clin d’œil, un trait d’humour.
Musicalement, déjà, elle nous surprend par des sortes de mélopées qu’elle chante avec une voix cassée quet déprimée. On sent la rupture de quelque chose chez elle. Des bruits courent sur les turbulences de sa vie privée mais bon, ne cherchons pas à nous y immiscer.
On est loin de la Zazie mutine, pleine d’énergie, de joie de vivre, d’humour, on découvre une Zazie désenchantée, triste, qui nous chante des chansons lourdes qu’elle envoie à froid.
Les textes restent très forts mais ils manquent d’un certain recul et d’un peu d’optimisme.
C’est vrai que l’air du temps ne s’y prête pas et que sa chanson « I love you all », chanson qui fait écho aux événements de ces derniers jours est assez prémonitoire puisque écrite avant ceux-ci pour « Charlie »
Le CD s’ouvre par « Encore heureux » qui n’est pas d’une gaieté folle et se clôt par « Adieu tristesse », ritournelle entêtante, peut-être la seule qui ressort de ce disque uniforme, avec un semblant d’espoir… mais sans trop de conviction.
A noter par contre une pochette fort originale et très soignée. Comme c’est souvent le cas chez Zazie.

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CORSU « Mezu mezu » (Sony Music)
Si, en cette fin d’année, il ne fallait acheter qu’un seul disque, ce serait celui-là.
C’est le rêve d’un Corse : Patrick Fiori qui aime son île de toutes ses forces, qui y est ancré et qui, depuis longtemps, rêvait de ce disque mêlant îliens et métropolitains. Voilà qui est fait et le titre parle de lui-même : moitié moitié.
D’un côté des Corses comme Petru Santu Guelfucci, Antoine Ciosi, Francine Massiani, Surghjenti, A Filetta et quelques autres dont ces magnifiques chœurs corses.
Fiori et Jenifer qui, eux, font le pont entre île et métropole puisque Corses eux-mêmes.
Et puis des invités méditerranéens comme Chico et les Gypsies, Enrico Macias et enfin les voix de Maurane, Claire Keim, Benebar, Bruel bien sûr, le Forestie, Fugain, le Corse de coeur et la belle voix grave de Grand Corps Malade.
« Corsica » ouvre le bal avec Fiori et Bruel et les Chœurs Corses et déjà, vous avez le frisson.
Un frisson que l’on gardera jusqu’à la fin de ces 24 chansons, pas moins, qui chantent, qui glorifient cette Ile de Beauté qui a su garder ses racines; qui nous offre ces voix venues du fin fond de la terre et qui s’élancent pour nous dire que la Corse est un vrai peuple, un peuple vrai, profond., qui chante le pays, l’amour de la terre, les espoirs et les désespoirs, l’amour d’une mère, d’une femme, d’un enfant…
Même si l’on ne parle pas la langue, Antoine Ciosi est là pour nous raconter chaque chanson et l’on se laisse emporter dans la ferveur de ces chants qui traversent les génération.
Frissons garantis d’un bout à l’autre du disque.

Michel LEGRAND & ses amis (Sony Music)
Michel Legrand éternel.
Ses mélodies ont fait le tour du monde et de décennies en décennies, ne prennent pas une ride.
La preuve est qu’elles continuent à être chantées, de génération en génération.
En voici la preuve avec ce nouvel opus où de belles voix le chantent. Et pour le chanter, il faut d’abord de belles voix et surtout savoir maîtriser la note car si les mélodies sont superbes, elles ne sont pas si faciles que ça à interpréter.
Démarrage grandiose avec « Un parfum de fin du monde », issu du film de Lelouch « Les uns et les autres », par celui qui est en ce moment incontournable : Vincent Niclo, qui s’était déjà attaqué à Legrand avec « Les parapluies de Cherbourg ». Magistrale interprétation.
L’aîné de ces chanteurs, Aznavour, se décide enfin à chanter Legrand et il a choisi l’une des plus belles chansons : « Les moulins de mon cœur » dans une version un peu arabisante, très réussie.. Parmi les plus réussies, Hélène Ségara interprète « La valse des lilas » avec beaucoup d’émotion. Elle en fait un superbe petit moment d’intimité avec sa voix de cristal. La plus réussie à mon goût est le duo Mario Pelchat-Claire Barlow qui interprètent « Et si demain ». Joli moment d’humour avec Laurent Gerra qui repend « Ca va ça va » à la façon de nombre d’artistes qu’il imite avec excellence. Autre moment de charme avec Brigitte qui, d’évidence, ont choisi le duo des « Sœurs jumelles » du film « Les demoiselles de Rochefort ». Christophe Willem reprend « On va chez toi ou chez moi », nouvelle et troisième version de cette chanson créée en français par Jean-Pierre Savelli en deux versions : « Un goût de soleil, de pomme et de miel » puis « Pas normal… trop sentimentale ». Chico & The Gypsies ont fait une superbe version de « Nous voyageons de ville en ville » tiré encore des « Demoiselles de Rochefort ». Dutronc fait « Alcatraz » à sa – belle – façon; , Maurane « L’adieu » moins connue mais également réussie. Reste Muriel Robin qui chante « Paris violon » avec quelques faussetés et Michel Legrand qui clot le CD avec « Quand tu reviendras », là aussi avec quelques difficultés.
Mais à part ça, c’est un très beau disque, un hommage mérité à l’un de nos plus grands musiciens (sinon chanteur !) du monde !
Un seul regret : que Nicole Croisille n’apparaisse pas sur ce disque alors qu’elle l’a souvent et tellement bien chanté.

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Joe DASSIN & les Chœurs de l’Armée Rouge (Sony Music)
Après qu’Hélène Ségara lui ait rendu hommage de belle façon, voici encore Joe Dassin à la Une et cette fois, le voici qui chante… avec les Chœurs de l’Armée Rouge !
Pari osé car il fallait penser associer les voix martiales de ces militaires russes avec la voix romantique de Joe Dassin.
Et bien, pari réussi en grande partie car, à part quelques chansons un peu limites par leur grandiloquence, la voix de Joe est comme un bijou qu’on aurait mis dans un bel écrin.
Et l’on se rend compte que, pour lui aussi, les belles chansons sont éternelles et de ces duos virtuels, ressortent quelques pépites comme « Dans les yeux d’Emilie », « Il était une fois nous deux », « A toi » dont la musique permet cette montée en puissance. et puis, pour le final Julien, son fils nous propose sa version des « Champs Elysées ».
Joe serait heureux devoir que les années passent et qu’il est toujours aussi présent parmi nous.

IL DIVO « Amor & pasion » (Sony Music)
Après la Corse, voyageons vers l’Espagne et l’Amérique du Sud avec ces chansons que nous offrent les quatre superbes voix qui forment le quatuor Il Divo.
Quatre voix venues de l’Opéra qui aiment prendre les chemins de traverses de la variété internationale.
Dans ce disque on retrouve des noms célèbres comme Carlos Gardel, Gloria Estefan, Julio Iglesias, pour ne citer que les plus célèbres dont ils empruntent les succès.
Des succès comme « Abrazame », « Volver »,  » Quizas, quizas », « Besame mucho », « Historia de un amor » qui prennent une nouvelle dimension grâce à quatre voix superbes et rares, bien enveloppées d’orchestrations qui en font des versions symphoniques.
C’est de la belle ouvrage même si tout cela date un peu et si on aimerait les entendre dans des chansons plus actuelles.
Par contre, leur espagnol est parafait !

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Patrick BRUEL : « Très souvent je pense à vous » (Sony Music)
Qu’allait-il faire dans cette galère ?
Barbara, comme Gréco, sont devenues des icônes intouchables.
Alors, même avec la meilleure volonté du monde, avec le talent le plus éprouvé et l’admiration et l’amour qu’il lui porte, Bruel a-t-il eu raison de faire cet album en hommage à la grande dame brune ?
Difficile d’oublier cette voix qui monte, claire et qui se casse, sa silhouette et cette personnalité éthérée, cette diction parfaite, cette indicible émotion qu’elle nous transmet.
Bruel, de sa voix éraillée, balbutie ces chansons et même avec toute l’émotion du monde, il ne me convainc pas.
Barbara est une personnalité hors du commun, qui de plus, raconte sa vie dans ses chansons. C’est du vécu, des chansons, des mots, des sentiments personnels d’une femme écorchée vive. Et avec la meilleure intention du monde, Bruel ne peut pas restituer tout cela.
Barbara reste Barbara et même lorsque Bruel tente de la chanter, elle est là, omniprésente.
Une chanson, pourquoi pas mais un album, était-ce nécessaire ?
Le point positif c’est qu’avec les fans de Bruel, nombreux et prêts à bénir tout ce qu’il chante, même si c’était le bottin, c’est que peut-être certains auront la curiosité de découvrir cette superbe artiste.

Jacqueline DULAC : 50 ans de chansons (Marianne Mélodie)
On la croyait perdue à tout jamais et voici que Jacqueline Dulac nous donne de ses nouvelles avec un superbe album de 24 chansons dont 4 inédites.
Aujourd’hui âgée de plus de 80 ans, on n’a pas oublié cette voix de velours qui nous faisait entrer de plain pied dans l’intimité des mots et des musiques qu’elle nous offrait.
Et, lorsque ce n’était pas elle ou sa complice Michelle Senlis qui les écrivaient, elle savait choisir ses auteurs et compositeurs.
Pêle-mêle : Francis Lai, Guy Bonnet, Jean Ferrat, Claude Delécluse, Serge Lebrail, Gérard Daguerre, qui fut l’accompagnateur de Barbara, Eddy Marnay…
C’est, ce que j’appelle la vraie, bonne et belle chanson Française.
Débutant presque en même temps que l’époque dite « yéyé », peut-être n’a-t-elle pas eu la vraie place qu’elle méritait, tout comme celle à qui l’on peut la comparer : Isabelle Aubret.
Malgré ce handicap, elle a su faire des succès avec « Lorsqu’on est heureux » de Delécluse et Lai, « Ceux de Varsovie » de Marnay et Adamis, la sublime « L’aube n’est pas qu’un cri » de Senlis et Dulac, « Les chevaux » de Senlis et Ferrat….
Sa voix caresse les chansons mais sait aussi se faire forte, puissante et c’est là tout son talent.
Un émouvant inédit : un superbe hommage à Barbara… mais là, une chanson qu’elle a écrite avec David Hadzis et Michel Bernard : « Le silence se fait ».
Et pour terminer, un duo inattendu avec Claude François et la jolie mélodie yiddish traduite par Vline Buggy « Donna, Donna »
Quel plaisir de retrouver cette belle artiste qui honore la Chanson Française.

Jacques Brachet